Tasya est installée au dispensaire. Elle s'occupe de la blessure à la cheville d'un homme. La plaie est infectée, il a trop tardé à venir la voir et à cause des mauvaises conditions d'hygiène, la mexicaine craint que la gangrène ne s'installe. Elliot est venue lui donner un coup de main aujourd'hui et Tasya sollicite son aide pour tenir la jambe de l'homme tandis qu'elle vient gratter les salissures qui s'y sont installés. L'homme gémit, la douleur est intense, mais c'est nécessaire. Les deux femmes échangent peu de mots, trop concentrées sur leur tâche, mais elles auront l'occasion de discuter plus tard, une fois seules. Depuis leur arrivée à Colville, elles sont là, l'une pour l'autre, avec Mason. Ils s'entraident, se soutiennent. Elle ne sait pas comment elle ferait pour tenir sans eux.

« Cruzz ? » Tasya relève la tête pour poser son regard sur l'Eveque Bidelspach qui vient de passer la porte du dispensaire. « Suivez-moi. » Une lueur de crainte passe dans les prunelles de la mexicaine. Que se passe-t-il ? Que lui veut-il ? Elle ne l'interroge pas, elle sait qu'elle n'a pas d'autres choix que de le suivre de toute manière. Elle se remet debout mais enceinte de 6 mois et blessée à la cheville à cause d'une chute sur du verglas, elle peine à le rejoindre et il s'en agace rapidement. « Que quelqu'un l'aide. » Il désigne Elliot et Tasya accepte son aide pour aller un peu plus vite.

Ils traversent le bidonville pour en atteindre sa frontière. Tasya adresse de petits regards inquiets à Elliot. Plus de 3 mois qu'elle est à Colville et elle n'est jamais venue ici. L'Eveque les fait rentrer dans une petite maison marquant la sortie du bidonville. Elles le suivent et il les conduit dans une grande salle de bain. « Douchez-vous et enfilez ça. Et frottez bien, hors de question de sortir des puces ou des poux de cet endroit. » Tasya jette un œil aux tenues propres disposées sur un banc. Devant elles, deux douches ouvertes et visiblement, l'homme ne semble pas vouloir les laisser seules pour se laver. A contre cœur, la jeune femme commence à se déshabiller devant lui. « Ne m'obligez pas à vérifier par moi-même » Un sourire mauvais se dessine sur son visage.

Tasya s'exécute et une fois nue, elle se glisse sous la douche. L'eau n'est pas chaude mais tiède, presque froide et pourtant, c'est un soulagement. Bientôt trois mois qu'elle n'a pas pu se laver correctement, profitant seulement du grand baquet d'eau dans la chambre d'Alec. Elle frotte sa peau jusqu'à ce qu'elle rougisse. Elle sait que c'est vain, qu'elle aura beau se laver à grandes eaux, elle aura toujours ce sentiment de salissures incrustées dans sa peau à cause des horreurs qu'il se passe ici.

Je retiens la jambe du blesse au mieux. Je ne veux pas lui faire mal, mais je veux juste limiter ses mouvements. Parce qu’il bouge, bien malgré lui et c’est compréhensible. De temps à autre je lui lance un regard compatissant, pendant que Tasya nettoie au mieux sa plaie. Elle m’a expliqué les risques que courait l’homme avec cette blessure… Je retiens de ne jamais attendre pour me faire soigner.

Nous sommes stoppées dans nos soins soudainement. Je pince les lèvres en posant les yeux sur l’Évêque Bidelspach. J’essaie de garder un visage neutre, docile même, et non apeuré. Chaque fois qu’il est dans les environs, j’angoisse.

Il demande Tasya et là, j’ai l’impression que mon cœur s’emballe douloureusement. J’ai peur pour elle. Peur de ne plus la revoir. Déjà mon esprit part dans des scénarios catastrophes. C’est instinctivement que je me relève pour lui donner un coup de main. Elle-même est blessée et avec son ventre arrondis. Ça me vaut d’être embarquée aussi pour le coup et… franchement je ne suis surprenamment pas contre. Je suis nerveuse, bien entendu, mais je serai avec Tasya.

Je lui offre mon bras pour la soutenir et l’aider, puis nous nous mettons en route pour une destination mystère. Après quelques minutes et plusieurs échanges de regards inquiets, nous sommes menées à la sortie du Bidonville. Mon cœur bat la chamade. Que faisons-nous ici ?! Nous ne nous arrêtons pas et sommes plutôt menées dans une grande salle de bain. Si l’on ignore les commentaires dérogatoires, on nous offre ici des vêtements propres et une douche !

Bien sûr… aucune intimité ne nous est offerte. Je ne m’habituerai jamais, je crois. Je rougis et en tremblant je retire mes vêtements. Je fixe le sol et me dépêche à filer sous la douche. Et là… Je frotte. Je frotte et je frotte et je frotte. Je ne sais pas si j’aurai l’impression d’être propre à force, mais l’eau qui coule au sol est translucide depuis un bon moment.

Je finis par sortir de la douche et à me sécher. La serviette cache un peu ma nudité et c’est un réel soulagement. Je l’enroule autour de moi et enfile des sous-vêtements d’abord, puis dépose la serviette pour rapidement enfiler les vêtements qui ont été préparés.

Une fois que le savon est passé sur tout son corps et qu'elle a frotté plus que nécessaire, Tasya stoppe presque à regret l'eau. Elle se sèche rapidement avec les serviettes disposées sur les bancs. Le linge sent bon la lessive et il est si doux que pour un peu, elle en oublierait les raisons de sa présence ici. Pour un peu, oui, mais elle n'oublie pas. L'Eveque a forcément quelque chose derrière la tête. Rien n'est gratuit dans leur monde. Quel sera le prix alors ?

Enroulée dans la serviette, elle adresse un regard à Elliot. Tout comme elle, son amie doit se demander pourquoi elle est ici. Tasya se rapproche du banc pour prendre une tenue propre et a un temps d'arrêt en voyant la robe de grossesse. Ses doigts caressent le tissu doux. Le vêtement est joli, bien trop pour le bidonville. La mexicaine relève la tête vers l'Eveque. « Qu'est-ce que ça signifie ? » demande-t-elle alors. « Qu'est-ce que vous allez nous faire ? » L'attente est insupportable, la peur la paralyse presque sur place. L'homme la fixe avant de se rapprocher de la brunette a ses côtés. « C'est votre amie ? » Elle se sent pâlir quand un de ses doigts vient caresser la joue d'Elliot et passer sur ses lèvres. « Tenez-vous bien. Faites ce que l'on vous dit et tout se passera bien. » Il a un sourire mauvais et Tasya a l'impression qu'on lui serre le cœur. Elle a un hochement de tête. La menace est claire. Elle fera tout ce qu'il voudra pourvu qu'il ne touche pas à Elliot.

Une fois habillées, les deux femmes sont accompagnées hors du bidonville. Tasya se demande si elles vont revenir et elle a une pensée pour Mason. Se reverront-ils ? C'est la première fois qu'elle met les pieds dans la ville. L'Eveque les fait monter dans une calèche où ils parcourent des ruelles propres, bordées d'arbres. C'est différent de Walla Walla mais l'empreinte de New Eden y est bien présente. Les femmes ont toutes les mêmes tenues strictes, des Églises sont presentes en nombre et des gardes patrouillent dans les rues.

La calèche s'arrête devant une petite maison. Tasya descend avec l'aide d'Elliot et si tôt à l'interieur, elles sont séparées. La mexicaine est conduite dans une petite salle d'examen. Un médecin et une infirmière se rapprochent d'elle. Ils l'examinent sous toutes les coutures, lui prélèvent du sang, lui font une échographie et consignent le tout dans un dossier, tout cela, sans lui adresser la parole. Puis, elle est ramenée dans une grande pièce, une sorte de petit salon où sont disposés sur la table des viennoiseries et du thé. Ils les laissent seules et elle se précipite vers Elliot. « Est-ce que ça va ? Ils ne t'ont rien fait ? » s'inquiète-t-elle.

Ça sent bon. Merveilleusement bon. Il n’y a pas de trous, pas de morceaux rapiécés. C’est doux, c’est chaud et c’est propre. Je suis propre. Je me sens… plus humaine. C’est un constant désolant. Je sais que quand je vivais dehors avec mes parents, nous n’avions pas le confort que j’ai connu à Walla Walla, mais tout de même… rien n’aurait pu me préparer au Bidonville. À me sentir… comme un déchet. Comme un objet.

C’est sans doute pourquoi ce traitement soudain fait battre mon cœur aussi fort qu’un gros tambour. Je n’entends presque que ça dans mes oreilles. Je suis anxieuse. Ce n’est pas normal et j’ai très très peur de la suite. Cependant, je ne peux pas m’opposer à quoi que ce soit. Je ne peux qu’être docile et silencieuse pour le moment. Pour Tasya. Pour notre vie à toutes les deux et pour l’avenir de son bébé.

Mon amie demande ce qu’il se passe. J’ai envie de l’attraper par le bras pour lui dire de ne pas leur parler. C’est toujours un risque puisque nous sommes des femmes. Certains ont la gifle facile…

C’est moi cependant qui semble avoir l’attention de l’Évêque, alors qu’il s’approche. Je n’arrive plus à respirer alors qu’il me touche la joue avec ses doigts, j’ai l’impression de rougir et de blêmir à la fois ! Il caresse mon visage en passant sur mes lèvres et j’ai un vertige d’un coup. Le message est clair, la menace aussi. J’ai envie de m’enfuir. De courir jusqu’à ne plus pouvoir courir. De me réveiller de ce cauchemar qui ne finit plus.

Nous sommes menées à l’extérieur du Bidonville. Je suis accrochée à Tasya, à la fois terrifiée et pour la protégée. Je ne crois pas un seul instant que nous ne serons pas bientôt jetées à nouveau au Bidonville, mais je ne comprends toujours pas pourquoi nous sommes apprêtées et à l’extérieur de celui-ci. Ce n’est pas pour nous tuer, ça je ne crois pas. Ils ne se seraient pas donné tout ce mal. La mort n’Est toutefois pas le pire des châtiments ici…

Après un petit trajet en calèche, nous arrivons devant une petite maison. J’aide Tasya à descendre et dès que nous sommes à l’intérieur, on nous sépare. On me demande d’attendre dans un couloir où je suis surveillée. J’ai peur qu’à tout moment, l’Évêque vienne me chercher, ou n’importe qui d’autre que Tasya… J’ai l’impression que ça dure une éternité, surtout sans savoir ce qu’il se passe avec mon amie. Je suis morte de trouille, rien ne sert de prétendre le contraire, mais je me contiens, là sur ma petite chaise de bois dans un couloir trop silencieux. On vient finalement me chercher et je manque d’air. J’ai la tête qui tourne. J’ai l’impression que mon cœur va lâcher. Que me réserve-t-on ? Une porte s’ouvre et on me laisse seule dans une nouvelle pièce. Une espèce de petit salon, avec une table emplie de viennoiseries et de thé. Mon estomac gronde sans vergogne, mais je n’ose pas m’approcher. Tout mon corps hurle de faim, mais j’ai trop peur pour bouger ne serait-ce que d’un millimètre.

Enfin, jusqu’à ce que Tasya me rejoigne. Là je lui saute presque dans les bras.

- Je vais bien, je vais bien… Que je chuchote bien malgré moi, manquant complètement d’air. Une crise d’angoisse, voilà. Je le réalise enfin. Et toi ? Je l’examine comme je peux, sans être capable de briser se contact physique.

Nous sommes seules. Est-ce un piège ? Un test ? J’ai un regard pour la table et mon estomac gronde à nouveau. Est-ce pour nous ? Serons-nous punis si nous y touchons ?

Revoir Elliot est un vrai soulagement. « Je vais bien. » affirme Tasya. Elle serre à son tour la jolie brune dans ses bras. « Je crois qu'ils voulaient juste s'assurer que le bébé allait bien aussi » Et la mexicaine n'en est que moyennement surprise. Elle connait l'importance des enfants au sein de New Eden, mais pourquoi se réveiller maintenant, alors qu'elle entre dans son septième mois ? Elle n'a eu aucun vrai examen depuis qu'elle est ici, à Colville. Elle doit gérer l'épidémie de la peste, survivre comme les autres comme si sa grossesse n'existait pas et maintenant, ils l'emmènent ici pour des examens ? C'est invraisemblable.

Son regard se pose sur les viennoiseries, sur le thé, le café. Même si elle mange un peu plus que la majorité des disgraciés présents au bidonville, grâce à Alec, son estomac se manifeste lui aussi. Elle est loin de manger les quantités qu'elle devrait. Ses yeux fouillent la pièce sans trouver de quoi pour les éclairer sur les raisons de leur présence ici. « J'ai du mal à croire qu'on est là pour prendre le goûter » soupire Tasya. Pour autant, elle ne bouge pas et n'ose pas aller se servir.

Quand la porte s'ouvre à nouveau, elle serre le bras de son amie pour lui donner du courage. Un couple entre, suivi de l'Eveque. La brune se raidit légèrement, pas forcément à l'aise devant des inconnus. Un bref silence s'installe, tout le monde se dévisage avec des yeux un peu curieux. « Elle n'est pas blanche » lance alors l'homme en fixant Tasya. Alors que l'Eveque allait répondre, sa femme le coupe. « Sam, ce n'est pas primordial » glisse-t-elle doucement avant de s'avancer vers les deux femmes. « Merci pour cet immense cadeau que vous nous faites... » murmure-t-elle alors, émue, en venant attraper les mains de Tasya. « Nous attendons ce bébé depuis si longtemps » La respiration de la mexicaine devient difficile tandis que les battements de son coeur s'accélèrent. Ce bébé ? « Je peux ? » poursuit-elle sans s'apercevoir du trouble qui s'empare de la future maman. Tasya hoche difficilement la tête et la femme pose ses mains sur son ventre où le bébé vient donner un petit coup.

Un petit sourire soulève les lèvres de la femme. « Pardon, je.. Je suis si enthousiaste.. Installez-vous, mangez. On m'a dit que dans le quartier industriel, vous n'aviez pas de bonnes choses à manger... » Tasya jette un regard à Elliot. Ainsi, c'est ce qu'on leur raconte ? Qu'elles viennent du quartier industriel ? Elle s'assoit et l'Eveque reprend la parole. « Le bébé arrivera d'ici quelques semaines. Dès l'accouchement, vous serez avertis et il deviendra votre enfant. » La mexicaine fixe les viennoiseries, incapable d'y toucher tandis que les informations éclatent dans son esprit et viennent l'heurter avec force. Ce couple va adopter son bébé. Si ce constat l'accable, elle en ressent également un immense soulagement. Alec ne touchera pas un cheveux de son enfant.

Un examen pour le bébé ? Ici ? Il y a un dispensaire au Bidonville pourtant… J’essaie de me calmer sans trop y arriver. Je suis agitée bien malgré moi. Je trouve ça… trop étrange. On nous a permis de nous laver, on nous a prêté des vêtements en bon état et propres, maintenant nous venons ici ? Et cette table recouverte de viennoiseries ? La tentation pure ! Mon ventre gargouille à nouveau, mais avant que je ne puisse prononcer un seul mot, la porte du petit salon s’ouvre.

Je me raidis tout autant que Tasya. L’évêque est accompagné d’un couple et… je commence doucement à mettre les pièces du puzzle en place. Je sais qu’on enlèvera son bébé à mon amie, mais… je suis sincèrement choquée de me retrouver ici, que Tasya ait à voir qui va s’occuper de son enfant, de voir que tout se concrétise réellement.

Je serre les mâchoires sans m’en rendre compte au commentaire de l’homme. Un petit brasier ardent brûle soudainement dans mes veines. Un raciste, en plus de tout le reste… Et la femme qui parle de cadeau ?! Je suis complètement outrée. Je me sens blêmir à vue d’œil, horrifiée par ce qui se déroule sous mes yeux.

Je trouve la main de Tasya et la serre dans la mienne, lorsque cette idiote d’inconnue ose demander à toucher le ventre de mon amie. Je suis en colère, mais je veux supporter Tas’. Je veux être là pour elle durant ce cauchemar. Je serai une oreille attentive pour elle dès que nous serons de retour loin de ces gens. Je ne sais pas comment elle va réagir et j’espère qu’elle n’éclatera pas.

Effectivement, elle semble… résignée. Ça me fait si mal au cœur pour elle ! On lui arrache son propre enfant ! J’essaie de rester impassible. Je ne suis pas ici pour faire des vagues, je ne suis pas ici pour même que l’on remarque mon existence. Je serre un peu plus fort la main de ma meilleure amie pour la réconforter en toute subtilité néanmoins. C’est tout ce que je peux en cet instant.

Tasya se sent mal. Ses yeux fixent les viennoiseries car elle a du mal à supporter le regard de la femme devant elle. La mère adoptive semble tellement enthousiaste ce qui contraste beaucoup avec son propre ressenti. Les mains de la femme ont quitté son ventre et elle avance le plateau de nourriture dans leur direction pour les inciter à se servir. « Je m'appelle Rosie » Tasya la salue d'un mouvement de tête. Doucement, la disgraciée se saisit d'un croissant tandis que la femme lui sert un thé. D'un regard, la mexicaine invite Elliot à en faire de même. Quand auront-elles de nouveau l'occasion de faire un tel festin ? Passée la première hésitation, elle croque dans la viennoiserie qui fond au creux de sa bouche. C'est une explosion de saveurs pour son palais, elle n'a pas mangé de sucré depuis tellement longtemps.

Puis, c'est une petite brioche fourrée d'une sorte de crème qu'elle vient engloutir. Ses pensées vont aussitôt vers ceux restés là-bas, au bidonville : Mason, Line et tous les autres. Osera-t-elle demander à emporter quelques douceurs pour eux ? Pas sûre. La situation est totalement surréaliste, elle est en train de manger un festin alors qu'en face, l'Eveque et la femme sont en train de discuter de l'avenir de l'enfant qu'elle porte. Seul l'homme garde le silence, il semble contrarié et son regard ne quitte pas Tasya. Elle tente de l'ignorer.

Et puis, après quelques minutes de silence, l'homme reprend la parole. « Et elle ? » Il montre Elliot avant de se tourner à nouveau vers l'Eveque. « Est-ce qu'elle fait partie de vos petits... arrangements ? » Sa femme fronce les sourcils. « Non » affirme-t-elle. « Nous avions dit que nous arrêtions les tentatives. Aucune autre femme n'est tombée enceinte. Nous allons adopter ce bébé... » Le dénommé Sam réplique aussitôt : « Tais-toi, elle n'est pas blanche, tu sais ce que j'en pense. » L'Eveque semble réfléchir avant de scruter Elliot. « Elle pourrait, en effet. Nous devons lui faire passer quelques examens médicaux avant de commencer les essais. » Rosie semble contrariée. « Alors allez-y, elle est jeune, ça ne devrait pas prendre trop de temps. » L'homme de religion hésite avant d'hocher la tête.

Tasya manque de s’étouffer avec la viennoiserie qu'elle est en train de manger quand elle réalise ce que les deux hommes sont en train d'évoquer. Elle lance un regard paniqué à son amie. « Non, attendez, j'ai déjà eu des jumeaux, deux bébés en parfaite santé ! Le père biologique de cet enfant est blanc... Ce bébé aura ses origines » tente-t-elle de les convaincre. Non, ils ne doivent pas s'en prendre à Elliot. L'Eveque l'ignore et se dirige vers son amie. « Non... » Elle se relève et tente de s'interposer entre lui et Elliot. « Ecarte-toi. » ordonne-t-il, sa voix vibrant sous la menace. La mexicaine ne bouge pas, incapable de le laisser s'approcher de son amie.