D’ordinaire, lorsque Sienna quitte la zone blanche après sa journée de travail en tant que nourrice auprès des jeunes mères y résidant aux côtés leurs époux, c’est pour se rendre directement dans son logement vétuste du district 5.  Le contraste entre les différents modes de vie est toujours plus saisissant quand on fait le chemin dans ce sens-là. L’électricité, l’eau chaude, le chauffage et les visages souriants aux joues rose et rebondies, tout autant de chose qu’il est impossible de voir lorsqu’on retourne parmi le commun des mortels. La jeune brune ne s’en plaint pas, cela dit. C’est peu cher payé pour une vie simple et sécurisée dans une ville fortifiée se parant des allures de bulle coupée du monde. La plupart des mères pour lesquelles elle travaille lui offre le couvert à l’heure du déjeuner, et Neela la laisse même prendre une bonne douche chaude de temps en temps. En l’espace de quelques semaines, la jeune brune s’est remplumée et a retrouvé des forces. La plupart du temps, elle ne mange pas le soir quand elle rentre chez elle, mais un seul repas suffisamment copieux par jour est plus que suffisant lorsqu’on s’est couché avec la faim au ventre pendant des années. Lorsqu’on lui fait cadeau de petites douceurs, Sienna les range dans ses poches pour les ramener au district 5. Les enfants de sa voisine rodent souvent dans son salon, et lorsqu’elle peut leur donner un petit quelque chose, elle ne s’en prive pas. Certains fuient la monotonie de l’existence, la jeune brune la désire ardemment.

Ce soir pourtant, alors qu’elle quitte le domicile des Yeo-Jeong, ce n’est pas pour rentrer chez elle et trouver les jumeaux en train de sauter sur son lit. Ce soir, elle doit se rendre à un diner dans le district 2, rien que ça. C’est Lynn qui a lancé l’invitation. Non contente d’être la première à lui avoir véritablement tendue la main, elle se trouve aussi être la fille de l’homme qui lui a sauvé la vie quelques semaines plus tôt. C’est une jeune fille bien comme il faut, tout comme le sont les autres invitées. Avec sa robe propre mais usée et ses chaussures de seconde main, Sienna sait qu’elle risque de faire tâche dans le décor parfait de la maison des Atkins, mais de toute façon elle n’a pas le choix. Le peu titres de rationnement qu’elle gagne, elle s’en sert pour subvenir à ses besoins primaires. Elle ne peut pas se permettre d’en gaspiller pour des vêtements ou du divertissement. Pour le moment tout du moins. Mais l’apparence, ce n’est pas la seule chose qui compte pas vrai ? Sous ses fripes, elle n’en reste pas moins une jeune femme pieuse et éduquée. Cela lui a couté la moitié de ses titres de rationnement de la semaine, mais Sienna n’est pas venue les mains vides. Ce n’est qu’un simple panier de fruits, mais en l’état, elle ne peut pas se permettre grand-chose de plus. Lorsqu’elle frappe à la porte de la maison des Atkins sous l’œil inquisiteur d’un voisin curieux, elle espère simplement ne pas être la dernière arrivée.

Je ne peux pas réellement dire que je sois nerveuse. Le terme n’est pas totalement approprié, d’autant que je vais passer les quelques heures à venir avec des gens que j’apprécie. Mais j’ai tout de même envie que les choses soient bien faites. Alors, j’ai passé tout l’après-midi à cuisine, avec l’aide d’April, avant d’aller me pomponner un peu pour être présentable. Même si je suis maman, j’essaie de faire au mieux pour ne pas paraitre négligée. Sans compter que j’ai plus d’une aide inestimable à la maison.

Ma cadette me fixe avec de grands yeux alors que je finis de me faire un chignon. Tu crois que tu peux me faire une tresse ? Je lui rends un large sourire, me levant pour l’embrasser sur le sommet du crâne. Bien sûr. Tout en signant, je souffle, en direction de Maelys que je viens de voir passer devant la porte de ma chambre. « Tu veux un coup de main pour ta coiffure ? » Je suis à peu près sûre que non, mais j’essaie toujours de profiter de la moindre occasion pour l’intégrer à notre fratrie.

Pendant ce temps, Noah, bien installé dans son cosy, nous regarde avec de grands yeux curieux. Il a un sourire de bébé quand Maelys entre dans la chambre qui me fait littéralement fondre, mais j’essaie de me focaliser sur mes sœurs avant tout. « Je suis contente que vous passiez la soirée avec moi. » Ce n’est pas souvent que ça arrive, c’est même la première fois depuis des mois que nous faisons quelque chose entre nous, mais je me rends compte que j’en avais cruellement besoin. Quelques heures grappillées au temps, à tout ce qui n’a de cesse de me tracasser, surtout depuis que j’ai revu Ray. Je n’ai parlé à personne de cette rencontre et je crois qu’il vaut mieux que je le garde pour moi. Tout comme les doutes qui semblent vouloir s’insinuer des pires façons possibles. J’ai même peur parfois. Souvent. A l’idée qu’il arrive quelque chose aux gens que j’aime. Mais je sais que je dois garder la tête haute et être forte pour toute la famille.

Une brève inspiration alors que j’entends qu’on frappe à la porte. Le visage d’April s’illumine et elle attrape Noah dans ses bras pour descendre à ma suite. Quand j’ouvre, j’ai un large sourire à l’attention de la brune qui me fait face. Et je ne réfléchis même pas avant de la serrer brièvement dans mes bras. « Je suis contente que tu aies pu venir ! » J’avise le panier de fruits, songeant que ça a dû lui couter plusieurs tickets avant de lui désigner April et Maelys. « Je ne sais pas si tu connais mes sœurs. April et Maelys. » J’ajoute, alors que la petite tête blonde agite la main en signant. « April est sourde, mais elle sait très bien lire sur les lèvres. » Petite pointe de fierté en parlant de ma sœur. « Et elle te dit bonjour. Elle est ravie de te rencontrer. » Ne manque plus que Jordane et notre petite soirée filles pourra commencer.

Maelys s’était occupée de Wilan et de Noah une grande partie de l’après-midi, surveillant les deux petits et essayant même à les inciter à jouer ensemble, quoi que Noah soit un peu trop petit. Wilan avait posé sa main, pas très délicatement, sur lui pour lui montrer le livre en tissu qu’il mâchouillait, quand Maelys s’était approché du plus jeune en le tenant dans ses bras. Elle n’avait pas beaucoup aidé April et Lynn, mais surveiller les deux enfants demandait beaucoup d’attention, malgré tout. Elle n’avait pu se reposer un peu que quand la cuisine fut finie et que Lynn emporta son fils avec elle pour le nourrir. Elle sortait de la douche, enveloppée dans un peignoir trois fois trop grand pour elle, quand Lynn l’interpella en la voyant passer. « Tu voudrais bien me sécher les cheveux ? » Si elle avait hésité, elle avait finalement sauté sur l’occasion : après tout, elle détestait ça. La chaleur était toujours trop forte, et les cheveux lui volaient sur le visage, le lui fouettant. Elle perdait souvent patience.

« Je vais juste m’habiller ! » Et après, elle pourrait lui faire ce qu’elle voulait. Elle était même prête à laisser Lynn la maquiller, si elle le voulait ! Un jour, elle lui demanderait réellement de lui apprendre, même si elle ne voulait pas vraiment le faire parce qu’on attendait exactement ça d’elle. Avant que Lynn ne s’attèle au désastre, ses cheveux partant dans tous les sens, Maelys s’agenouilla auprès de Noah, comme si elle ne l’avait pas assez vu. « Tu vas bien t’amuser avec Jena ce soir, hein ! » Elle n’en doutait pas, à vrai dire. Sa mère avait beaucoup de défauts, aux yeux de Maelys surtout, mais elle s’occupait très bien des petits. Un peu trop bien de Wilan, d’ailleurs, ce qui serrait le cœur à l’adolescente, qui superposait involontairement l’image de son frère à celle du fils de River. « Moi aussi ! Tu crois que je dois dire à Sienna comment s’est passée notre arrivée, à nous ? » Elle était, étonnement, sincère sur son envie d’assister à cette soirée. Passer plus de temps avec Lynn, même si elle était méfiante au début, l’avait aidée à apprendre à l’apprécier. Elle se faisait plus craintive pourtant, à l’idée d’aller trop loin en parlant à Sienna. Soupirant, elle jeta un coup d’œil à Lynn pour avoir son accord et saisit son polaroid, faisant deux photos : une d’April et elle, joliment apprêtées, avec Noah et une de Noah tout seul, avant de s’asseoir – non sans garder la photo de son filleul. « Fais ce que tu peux… » Avec ses cheveux. Même si Lynn lui avait dit qu’elle était jolie, elle trouvait ses cheveux intenables.

La sonnette retentit pile à temps, même s’il lui restait à mettre un gilet, et elle descendit à la suite de ses deux sœurs, laissant April entre elles deux : comme si elles la protégeaient, même s’il n’y avait rien à craindre ici. « Bonjour Sienna, bienvenue ! April est la plus adorable de nous toutes. » Elle signait, pour sa demie sœur, qui ne pouvait pas voir ses lèvres alors qu’elle regardait Sienna. « Je vais te débarrasser de ça, mais tu n’aurais pas dû ! » Ce n’était peut-être pas assez bien élevé de dire ça, Maelys n’en savait trop rien à vrai dire. Est-ce qu’une hôtesse devait accepter gracieusement les cadeaux de ses invités ? « Tu veux quelque chose à boire ? On peut aller au salon ! » Où elles pourraient s’installer confortablement. « Sois la bienvenue chez nous, en tout cas. »

Lorsque la porte s’ouvre, c’est pour dévoiler un véritable petit comité d’accueil. Evidemment, Lynn, en bonne organisatrice et hôtesse, se tient en premier dans l’encadrement de la porte, un grand sourire sur son joli visage. Juste après elle, sa petite sœur, Maelys. Un peu en retrait, mais non moins souriante, se tient une petite fille au visage d’ange qu’elle n’a jamais vu auparavant avec un bébé dans les bras. L’espace d’un instant, cette jolie peinture familiale lui provoque un petit pincement au cœur, mais elle fait de son mieux pour ne rien laisser paraître. Elle revoit ses parents, ses petits frères et sœurs, tous disparus aujourd’hui. La plupart d’entre eux n’a même pas eu le droit à une sépulture décente, abandonnée en pleine nature pour pourrir au rythme des saisons, du soleil et de la pluie dans l’indifférence la plus parfaite du monde. Elle n’a plus personne aujourd’hui, pas même une simple photo. Il ne lui reste plus que ses souvenirs. Il n’y a probablement qu’à New Eden qu’on peut encore trouver des familles nombreuses au grand complet, et c’est ce qui fait finalement tout le charme de cette communauté. C’est ce qui pousse Sienna à se dire tout ce qu’on veut lui imposer n’est pas si cher payé au regard de toutes les promesses qui semblent se dérouler à ses pieds, attendant simplement qu’elle les saisisse. Peut-être qu’elle se berce d’illusions, mais ça, seul le temps pourra le dire. En attendant, elle entend bien saisir cette chance inestimable qu’on lui offre en faisant son possible pour s’intégrer au mieux.

Le grand sourire des trois filles qui se tiennent devant elle l’aide à dissiper son malaise, et lorsque Lynn s’avance pour lui donner une accolade chaleureuse, Sienna la lui rend bien volontiers, appréciant la bienveillance de ce geste dont elle n’a plus l’habitude. « Merci encore de m’avoir invitée, Lynn. C’est très gentil de ta part. » Les remerciements sont sincères. Rien n’obligeait la blonde à lui tendre la main de cette façon et à l’intégrer dans son quotidien de manière aussi naturelle. « Bonjour April. Je suis enchantée de faire ta connaissance. J’aime beaucoup ta coiffure ! » Elle signe maladroitement le mot bonjour et le mot aimer tout en s’adressant à la petite blonde, un large sourire sur les lèvres. Elle ne maitrise pas du tout la langue des signes, mais elle connait quelques trucs, parce que son ancienne série préférée mettait en scène plusieurs personnages malentendants. « Bonjour Maelys, je suis contente de te voir. » Tandis qu’elle entre dans la maison, elle gazouille quelques petits mots doux au petit Noah, qui se tient sagement dans les bras de sa sœur April, ses deux yeux curieux bien ouverts. Lorsque Maelys la débarrasse de son panier de fruits tout en la remerciant, la petite brune hausse les épaules, sans se départir de son sourire. « C’est la moindre des choses. » Sans plus de cérémonie, elle suit ses hôtesses jusqu’au salon, agréablement surprise par la beauté des lieux. Il faut dire que cela lui change de son appartement du cinquième district. Elle n’a même pas le temps de répondre à Maelys qui lui propose à boire que Jordane fait à son tour son apparition, s’excusant de son retard. « Bonjour Jordane. Je viens tout juste d’arriver, ne t’en fais pas. » Devant les tenus impeccables de ses amies, elle tente à nouveau de lisser sa jupe du plat de la main.

Depuis la naissance de Noah, j’ai le sentiment que les choses se sont quelque peu apaisées avec Maelys. C’est peut-être une impression trompeuse, mais je me dis qu’elle commence enfin à comprendre qu’elle a sa place parmi nous et qu’elle fait réellement partie de notre famille maintenant. A mes yeux, c’est une Atkins à part entière. Et je m’occupe de ses cheveux avec la même douceur que j’aurais pu le faire pour April, alors qu’elle m’interroge. Un instant de silence, alors que je me fais plus pensive, avant de hocher la tête. « Tu peux lui raconter oui. Ca pourrait la rassurer sur le fait que tout peut bien se passer ici. Jordane aussi pourra lui raconter comment c’était pour elle. » Et je pourrais moi-même lui parler du tout début ici, quand il n’y avait encore rien dans les rues et qu’il a fallu tout reconstruire.

Et nous continuons de discuter jusqu’à l’arrivée de Sienna. Aux paroles de la jeune femme, j’ai un sourire encore plus large alors que je la laisse entrer dans la maison. L’enthousiasme de Maelys fait plaisir à voir, surtout quand elle parle de chez nous. Ca me réchauffe le cœur, bien plus que je l’aurais cru. « Ca me fait vraiment plaisir que tu viennes. Une soirée comme ça est vraiment rare, surtout ces derniers temps. Ca nous fera du bien à toutes. » Surtout que j’ai réussi à fabriquer une espèce de pâte avec des fleurs grâce à Nell pour nous faire des masques et autres joyeusetés que je me souviens avoir faites il y a tellement longtemps, avant même que le monde ne s’écroule. Une vraie soirée entre filles. Ce que je n’ai, à la réflexion, plus fait depuis plus de sept ans. J’étais à peine plus vieille qu’April en vérité. Mon visage s’illumine quand je vois que Sienna essaie de signer et April lui répond avec enthousiasme, levant un pouce vers elle et lui montrant ses propres cheveux. « Je ne savais pas que tu connaissais quelques mots en langage des signes ! » Je souffle, curieuse, le regard pétillant.

Le tourbillon continue quand Jordane arrive. Et le sourire que j’ai à l’attention de ma meilleure amie est tout particulier, alors que je l’entraine avec moi à l’intérieur. « Surtout, faites comme chez vous. L’idée, c’est que nous puissions passer un bon moment toutes ensemble et profiter un peu du calme de la maison. Je sais que les choses sont… tendues en ce moment et je pense qu’on a toutes besoin de respirer un peu. Vous en dites quoi ? » J’ajoute, d’un ton léger, alors qu’April tend le bébé à Jordane pour qu’elle le salue. Je les entraine dans le salon, alors qu’Onyx relève la tête, remuant la queue sans bouger alors qu’il observe tout ce petit monde. Il connait déjà parfaitement Jordane et il a déjà eu l’occasion de capter l’odeur de Sienna. Tout va bien pour lui et le voilà déjà à reposer sa tête entre ses pattes, profitant de la chaleur du feu sans plus de réaction. « April a fait de la citronnade et on a essayé de faire un repas sympa avec les moyens du bord… enfin, c’est surtout elle qui a cuisiné, elle fait des merveilles avec rien. » Clairement, elle m’impressionne, surtout qu’on manque de tout maintenant, même dans notre district. Je finis par souffler, en direction de la dernière arrivée à Walla-Walla. « Alors, comment ça se passe pour toi ? » Les premières semaines ont été les plus compliquées pour Jordane, je suppose que ça doit être pareil pour elle.

Maelys pinça les lèvres légèrement, malgré elle, à la mention que tout pouvait bien se passer. Était-ce réellement le cas ? Lynn allait beaucoup mieux, et avoir Noah l’avait transformée… apaisée, presque, dirait-elle, mais il y avait tellement de choses anormales en dehors de ça. Ne serait-ce que la lourde menace qui pesait sur Wilan et April. Sur elles toutes, en réalité, alors que River avait demandé à quelques miliciens de confiance d’assurer leur sécurité. Mais elle ne voulait pas gâcher les efforts qu’elles avaient toutes les deux faits l’une envers l’autre, et ça n’était pas le moment. Mais… Si elle le pouvait, elle essaierait d’avoir une conversation à cœur ouvert avec Lynn, un jour. Si elle l’osait. Hochant doucement la tête, elle la remercia pour ses cheveux avant de discuter avec April et elle jusqu’à l’arrivée de Sienna. Elle avait quasiment aucun problème à parler en langue des signes, maintenant, même si elle butait sur certains mots. Mais, contrairement à ses peurs quand elle avait commencé à apprendre, c’était sans jugement qu’April et Lynn leur apprenaient, à Jena et elle.

Elle hésita un bref instant avant de prendre Sienna dans ses bras, après avoir déposé le panier de fruits, et de les guider, Jordane étant arrivée entre temps, pour qu’elles s’installent au salon. « On pourra t’apprendre plus de mots, si tu veux ! » Même si c’était déjà très appréciable qu’elle fasse l’effort d’en signer deux – beaucoup de gens se contentaient de parler comme des imbéciles, trop lentement, comme si April était une demeurée. Ça énervait beaucoup Maelys, qui détestait qu’on la juge mal à cause de ça, alors qu’elle valait cent fois mieux qu’eux. « On a écrasé des tomates et on a fait des petits roulés ! » Avec les moyens du bord, mais ils devaient être appétissants, comme tout ce que faisait April.

Si elle attendit que Sienna réponde, elle reprit bien vite la parole. « Moi aussi, je viens de dehors. J’ai vécu au district 5 longtemps. » Mais ses premières semaines à Walla Walla étaient floues. Atteinte de leptospirose, elle était restée à l’hôpital quelques temps, puis avait été trop affaiblie pour faire quoi que ce soit, se souvenant à peine de ça. Son acclimatation ensuite, en revanche… Ça avait été particulièrement difficile, parce qu’elle ne rentrait pas dans le moule. Mais elle essaierait de ne pas trop noircir le tableau. Et puis… Sienna semblait déjà plus à sa place qu’elle. Jordane aussi, d’ailleurs, s’était bien mieux intégrée qu’elle.