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La philosophie dans le boudoir

Ven 10 Mar 2023 - 21:23

Février 2023.

Ce baptême avait été organisé jusque dans les moindres détails par l’israélienne qui avait, semble-t-il, retrouvé le pli de son savoir-faire de l’ancien monde pour organiser une réception à double fonction. Déjà, du temps de son défunt mari, elle organisait des événements destinés à lisser la réputation des Amrani tout en leur offrant certaines opportunités de négociations - heureux hasard, se disaient-ils. Et le baptême de son fils ne faisait pas exception. Les invitations avaient touché les collègues et les meilleures relations que Luther pouvait avoir - consciemment ou non - afin d’assurer son statut et dans une certaine mesure, la tranquillité de l’obstétricien. La place de Newman lui avait échappée - par faute d’ambition ou de courage, peu importe - dans le fond, l’israélienne préférait encore ne pas se retrouver dans la Zone Blanche avec ses antécédents. Malgré son revirement, elle continuait de craindre la main qui l’avait nourrie.

La messe était belle, solennelle, religieuse… Très religieuse. Elijah et Mia furent désignés comme Parrain et Marraine du petit Michaël Jeremiah Hawklsey. Micah, s’était-elle répété tout le long de la cérémonie. Elle n’avait pas eu son mot à dire dans ce patronyme, mais ses amies proches savaient comment l’israélienne désirait qu’on le nomme - tout plutôt que d’évoquer ce faux-prophète qui faisait de leur vie un enfer. L’enfant avait été baptisé en grande pompe, presqu’un an après le mariage de ses parents. Il était resté sage, silencieux, attentif, avec un petit hoquet de surprise quand le Père lui versa un peu d’eau sur la tête pour la consécration. Ensuite… Tout le monde fut invité à se retrouver à la maison des Hawksley décorée avec finesse et élégance ; et pour le coup, l’israélienne avait fait montre de modestie compte tenu de la situation actuelle précaire dans laquelle toute la communauté se trouvait. Trop d’opulence aurait envoyé le mauvais message.

Et c’est précisément dans cette maison que tout commence. Alors que les hommes sont tous rassemblés dans la salle à manger autour de Luther, les femmes, quant à elles, sont toutes confortablement installées dans le grand salon avec du thé et des petites douceurs sucrées. Ela assise sur l’un des fauteuils garnis de la pièce, avec son petit ange endormi dans son landau à ses côtés. Les cadeaux d’usage ont été déballé et rangé près de l’escalier par Sylvia qui s’occupait à présent de combler ces dames afin qu’elles ne manquent de rien - dans la limite du raisonnable. Ela avait insisté ; elles ne devaient pas en faire trop. Simplicité et élégance. C’est ce qui leur attirerait le moins de foudre, selon elle.

Parmi ses invitées, siège Neela qui a récemment accouché. Mais également Daisy et son ventre arrondi et une invitée qui, il est vrai, a été conviée en dernière minute suite au succès de la marche pacifique qu’elle avait organisé. Hailey Blackbird, également bien enceinte, avait accepté de se joindre à l’événement. Et cela aussi parce qu’elle avait mis ces trois dames dans la confidence de toute cette masquarade. L’événement rassemble beaucoup de femmes du Deuxième District, et quelques unes du la Zone Blanche ; ce baptême est l’occasion idéale de sonder et de glaner quelques informations sur les tensions qui règnent autour de l’Adonaï et de ses décisions récentes, sur la violence qui a augmenté dans leurs rues ainsi que peut-être, sur ces fameux rebelles qui bouleversent l’ordre établis. Alors, quoi de mieux qu’une de ces réunions entre femmes, entre petits gâteaux et infusions diverses pour délier quelques langues ?

Justement, les trois femmes sont près d’elle en cet instant et Ela les observe, entendue. « Alors mesdames, que pensez-vous de mes invitées du jour ? » Souffle-t-elle, pour n’être entendue que d’elles.


My mother's child is a savage, she looks for her omens in the colors of stones, in the faces of cats, in the falling of feathers, in the dancing of fire, in the curve of old bones
❝I am my mother's savage daughter❞

Nata Atoka
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Re: La philosophie dans le boudoir

Sam 11 Mar 2023 - 14:33

Remise de ses blessures et physiquement de l'évènement qui a précipité la naissance de Sun-Hi, Neela tente, en apparence, de remettre le pied à l'étrier sans faire part des cauchemars qui l'empêchent de dormir la nuit. Tout ça ne regarde personne à priori, et il y a suffisamment d'excuses dans sa vie en la présence de sa fille pour justifier les cernes qu'elle tente de camoufler avec un maquillage de bonne qualité. Son teint refait, elle a un soupir en portant un regard vers Min-Oh. S'il n'est pas obligé de venir aujourd'hui, elle aurait apprécié sa présence. Il faut cependant le connaitre : il s'épargnera toujours le pire.

Elle dort, il y a du lait au frais. Les instructions sont placées dessus, tu as juste à les suivre, répond-t-elle pour la précision. Ray passera sans doute, des affaires sont prêtes pour lui et tu pourras le laisser se changer et gérer la petite, ensuite ? Elle pince les lèvres : Sienna passera peut-être après, je ne sais plus si elle l'a prévu mais... Si elle est là, tu peux ne pas t'occuper d'eux trois sans aucun problème : ils gèrent, indique-t-elle finalement avant de hausser les épaules. A elle de s'en aller désormais, elle passe son manteau, et alors que Min-Oh lui propose un certificat médical pour ne pas assister à cette mascarade, Neela a un rire amusé.

Elle aurait adoré pouvoir bénéficier de cet avantage mais, non. C'est trop important pour passer son tour actuellement, elle ne saisira malheureusement pas la perche. Escortée jusqu'au lieu, elle gagne la demeure et ne manque pas de prendre son meilleur masque de façade. Les conversations vont bon train, on s'extasie de la revoir enfin au milieu de cette ruche où tout bourdonne à son crâne. Comment va-t-elle, la petite n'est pas là, quel dommage. Pour Neela, la seule question est : où est le vin, pour qu'elle puisse se descendre une bouteille à elle seule ?

Malheureusement, introuvable. Dommage. Elle soupire et esquisse un sourire. Le pire ? Tout le monde est là. Il n'y a pas que pour elle que cette prise de température est importante. Visiblement, d'autres femmes des hautes instances de Walla Walla ont décidé de se démarquer. C'est sans doute pour ça que Selina a fait le déplacement. Neela ne manquera pas de venir lui parler quand l'occasion se présentera. J'en pense qu'on ne va pas s'ennuyer, souffle-t-elle à Ela, qu'elle vient de rejoindre. Mais ça ne change rien... Où est le vin, bon sang ?!





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Re: La philosophie dans le boudoir

Lun 13 Mar 2023 - 22:31

Daisy devait l’avouer, il y a quelques semaines, elle aurait été tout simplement extatique à l’idée de partager un moment en bonne compagnie avec les femmes de la haute. La jeune mère était devenue quelque peu cynique ces dernières semaines. Si elle avait été toujours à peu près au fait de la mascarade que représentait la Zone Blanche, elle ne pouvait s’empêcher d’être rappelée à quel point certaines choses lui semblaient aujourd’hui ridicule. Le rappel était son mari, qui ne servait à rien et qui tentait tant bien que mal de se sortir de sa situation actuelle. Au moins, ils étaient deux à entreprendre ce genre d’actions. Elle ne doutait pas une seconde que la présence d’une épouse d’un Grand Général déchu ne pouvait faire que jaser. Devait-elle réellement se mettre sous les jeux de projecteurs et supporter les oeillades et les murmures cachées derrières des prudes mains faussement pudibonde.

Sa belle-soeur ne pouvait s’occuper de son fils et il était tout simplement hors de question qu’elle laisse son fils dans la même pièce que son époux. Daisy ne lui faisait absolument pas confiance. Elle serait la Reine de Sottes de laisser à son abjecte époux la moindre opportunités de maltraiter son fils et sotte, elle essayait de ne plus l’être. Pour Ela, elle ne pouvait rejeter l’invitation. Elle partirait avec son fils, Ela comprendrait.

Daisy s’extirpa de la conversation entrevue par certaines des invités, qui prenaient, semblaient-ils, un malin plaisir à la retenir, demandant comment se passait ses dernières semaines avec son mari. Dasy souriait et préférait prétexter que l’hôtesse de la fête l’avait appelée. La jeune mère finit par s’asseoir auprès de Neela, Hailey et Ela, elle prit son fils dans ses bras. Pio semblait ne pas se soucier des problèmes mondains de sa mère, alors qu’Ela leur demande déjà, ce qu’elle pensait que sa liste d’invités, mais surtout d’invitées.

Neela a l’observation juste. Elles ne risquaient pas de s’ennuyer. Daisy berce son fils doucement, alors qu’elle profite de ce moment de répit pour le nourrir. Daisy hoche la tête. Le beau monde, le « grand » monde semblait avoir choisi le baptême du fils d’Ela pour se réunir. A quel prix, Daisy se le demandait.

Une charmante brochette de gens bien sous tout rapport, fit-elle, non sans une pointe d’ironie. alors que le sous-titre signifiait plutôt qu’elle les considérait, pour la plupart, comme une charmante brochette d’hypocrites. Pouvait-elle le dire ou même le penser ? Elle avait fait partie de cette brochette de joyeux ignares.


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Daisy L. Trevi-Donaldson
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Re: La philosophie dans le boudoir

Lun 20 Mar 2023 - 22:52

J’ai toujours aimé les baptêmes. Même si j’ai vu davantage d’enfants ou d’adolescents, voire d’adultes, que de bébés se faire baptiser, c’est toujours un moment aussi émouvant qu’important. Signe que la Grâce de Dieu a été donné. L’occasion de Le remercier pour Ses bienfaits et Son amour. Il est curieux et douloureux de se retrouver seule pour ce genre d’événement. Ma famille me manque toujours terriblement lors de tels sacrements. Encore plus maintenant, alors que plus aucun d’entre eux n’est à mes côtés. Je ne perds pas espoir, perdre espoir reviendrait à perdre la Foi, et c’est inenvisageable à mes yeux. Malgré tout ce qui s’est passé, ou justement à cause de tout ce qui s’est passé, c’est cette certitude qu’Il est toujours près de moi qui me permet de continuer à avancer. Malgré les doutes, malgré les souffrances, malgré les peurs, je finis toujours par Le retrouver, même si le ciel s’assombrit parfois.

Toutefois, c’est un moment de joie et d’amour, et il est hors de question que je me laisse aller à la mélancolie. Ce serait égoïste et déplacé, d’autant que je ne suis pas si seule que cela, un coup d’oeil vers Neela suffit à me le rappeler. Et à me rappeler, s’il en était besoin, des enjeux qui se cachent derrière tout ceci encore une fois. Si je ne peux prétendre bien connaître mes hôtes, je n’oublie pas que la jeune mère se tenait à mes côtés lors de la marche. Les jeunes mères, puisque Daisy fait également partie des privilégiées invitées à ce petit tête à tête au milieu d’une foule. Ainsi que la majorité des femmes des deux premiers districts. Beaucoup de beau monde, beaucoup d’hypocrisie et de faux semblants.  Mais soit, je sais faire, j’ai appris il y a longtemps. Des sourires, des mains posées avec douceur sur les bras et quelques paroles polies sur la marche, et je parviens à me glisser jusqu’au petit groupe de femmes.

J’esquisse un sourire aux remarques de Neela et Daisy, hochant la tête à mon tour. « Vous vous êtes surpassées. Nul doute que nous pourrions avoir accès à tous les potins mondains, si nous le désirons évidemment. » Je souris avec plus de douceur en penchant la tête vers le bout de chou sur les genoux de la plus jeune d’entre nous. « Il est adorable. Il vous ressemble beaucoup. » Mieux vaut à elle qu’à son époux, aussi séduisant soit-il. Je passe la main sur mon ventre rond, et j’observe de nouveau autour de nous on ne peut plus innocemment, continuant de ne parler que pour être entendue d'elles. « Je suis presque sûre d’être allée rencontrer la plupart d’entre elles avant d’organiser la marche. Certaines ont été clairement contre, mais... Peut-être certaines d’entre elles ont pu hésiter à nous rejoindre lors de la marche, tout en craignant les répercussions. » Celles qui hésitent entre deux loyautés, celles devenues incertaines, celles comme Daisy souhaitant protéger leur famille. « Peut-être certaines regrettent-elles de ne pas l’avoir fait. »
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Re: La philosophie dans le boudoir

Lun 27 Mar 2023 - 19:52

Un pressentiment lui souffle que c’est le bon jour, la bonne heure même. Toute cette journée s’est déroulée sans accro, dans une hypocrisie certes, royale, mais sans accro néanmoins. Il y a là quelques personnalités influentes, d’autres plus discrètes à ce jour. Mais Ela avait su réunir chez elle quelques éléments déclencheurs qui permettraient de dénouer quelques langues. Neela venait d’entrer dans la Zone Blanche avec son mari. Et Daisy n’était autre que la femme dont le mari avait été déchu de son titre. Rien que de les avoir toutes les deux dans la même pièce avait attisé quelques regards. Enfin, il y avait Hailey, le visage de cette marche pacifique qui avait fait grand bruit dernièrement. Tout semblait être réuni pour attiser la curiosité des unes et des autres.

Le petit groupe de femmes était, pour l’heure, rassemblées autour de quelques messes basses. Les propos d’Hailey la font sourire : « J’ai bien envie de commencer à les sonder séparément. Tara est une amie, et elle n’a pas participé à cette marche… Je vais aller la voir. Pour vous autres… Toutes ces dames ici sont susceptibles de s’intéresser à vous d’une manière ou d’une autre. » Ajoute-t-elle, confiante et complice alors qu’elle observe là Selina Ortega, deux des épouses du Général Hales, mais aussi quelques épouses des responsables comme Madame Ben Ezra - propriétaire du Country Club avec son mari - ou encore Madame McQueen dont le mari, en charge du réseau électrique de la ville, doit bien souffrir des récents problèmes de leur communauté. Des choix-là intéressants pour commencer à ouvrir un dialogue, n’est-ce pas ?

Laissant ses complices, l’israélienne se lève de son fauteuil pour aller chercher son fils dans son landau et approcher Tara avec un sourire. « Hey, regardons qui on a là… Tu veux le prendre ? » Propose Ela à son amie, avec toujours cette petite pointe dans le coeur alors qu’elle aime sincèrement la jeune femme. La jeune femme a un sourire franc alors qu’elle tend les bras pour réceptionner ce petit bout de chou dans ses bras. L’architecte ne peut qu’avoir un regard tendre sur eux deux. « Je suis sûre que cela t’arriveras plus tôt que tu ne le penses. » N’y avait-il pas plus hypocrite que ce souhait ? Mais Ela donne parfaitement le change, à voir le regard brillant que Tara relève vers elle. « Il est vrai qu’il serait temps qu’on s’active, histoire que Michael ait rapidement un copain de son âge pour faire les quatre cent coups ! » S’amuse la jeune épouse. Et Ela est bien obligé de sourire pour son amie, parce qu’elle a de toute façon des sentiments à taire pour le bien de tous. Alors, très vite elle chasse l’idée noire qui lui vient pour se concentrer sur sa tâche du jour.

« On ne t’a pas vue finalement à la marche d’Hailey ? Tu aurais dû venir… Ces chants étaient magnifiques. » Souffle-t-elle soudain, pour entrer dans le vif du sujet. Là, son amie baisse les yeux sur le petit garçon qu’elle tient dans ses bras, dont la petite main potelée avait attrapé un doigt. « Oh… Pour tout te dire, Armand ne souhaitait pas vraiment que je m’y rende. » L’israélienne est à la fois surprise et puis finalement… Pas tant que ça. « Oh je vois, c’est dommage. Mais avec les récents débordements des dernières semaines, je peux comprendre. » Ajoute-t-elle, compréhensive. « J’étais moi-même assez nerveuse au début mais, Hailey a su apporter la paix dont nous avions tous besoins. » Tara lui sourit, sincère. « Mais je vous ai entendue… De la maison je veux dire… Je ne pouvais pas venir, mais j’ai pris soin d’étendre un drap blanc à la fenêtre. Je suis heureuse que tout se soit bien passé. » Explique-t-elle, c’est vrai qu’Ela avait pu voir cet étendard flotter au vent. Au moins, le sujet était lancé.


Je vous invite toutes à trouver une première "cible" à qui parler.
Pour information, voici le lien vers le registre de PNJs dont j'évoque quelques noms pour vous orienter/inspirer.
Les épouses mentionnées (à l'exception de Selina) n'ont pas de nom, mais on peut trouver dans la description du foyer un caractère général qui peut nous être favorable (ou pas).

Aussi, lancez toutes un jet d'intuition avant de parler à votre interlocutrice ; cela déterminera de quelle façon votre cible est encline à vous parler.

Une fois fait, n'hésitez pas à m'envoyer vos questions en DM, pour qu'on puisse vous donner la réaction/la réponse du personnage que vous interrogez à inclure dans votre post.

Spoiler:



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Nata Atoka
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Re: La philosophie dans le boudoir

Mar 28 Mar 2023 - 11:05

Qui m'aime me suive, soupire Neela, sans faire attention à qui peut bien la suivre justement. Elle s'éloigne, sans aller chercher la compagnie de Selina avec qui le discours est pourtant plus simple. C'est dans un groupe qu'elle s'impose, où les bavardages cessent à peine elle s'approche : Mesdames, permettez que je me mêle à votre discussion ? Demande-t-elle avec un sourire poli. Qu'on lui rend, avec un bon fond d'hypocrisie. Voilà qui commence bien. De quoi parliez-vous ? Un temps, elle aimerait ne pas être déjà mal à l'aise. De la destitution du Docteur Newman, à dire vrai, admet l'une d'elle, d'un ton trop sérieux et inquiet. Nous étions surprises de voir son épouse avec vous, surtout après ce que son mari a fait, précise-t-elle.

Neela scrute la blonde qui vient de lui parler. La femme de qui est-elle, déjà ? Jolie, encore jeune, il ne l'a sans doute prise que pour son physique. Depuis ? Elle doit se sentir suffisamment importante pour se permettre de parler sans savoir. Je crois qu'à sa place, je ne me montrerais pas, souffle sa complice, d'un ton de vipère. Il ne vaut mieux pas qu'elle se morde la langue, celle-là. Pourquoi ça ? Insiste Neela en fronçant les sourcils, jouant clairement les idiotes. C'est un silence qui lui répond, quelques regards, et voilà qu'elle pressent déjà ce qu'on va lui dire. Des âneries. Daisy Trevi-Donaldson reste une épouse, précieuse et intelligente, et son entreprise pour rattraper les exactions de son ex-époux prouve qu'elle est très loin de ce qu'il a pu faire, rétorque-t-elle.

En fait, venir ici était une mauvaise idée. Pourquoi a-t-elle envie de toutes les envoyer sur le soleil ? Elle n'a pas perdu de sa dignité, de sa prestance ou de son charisme quand elle a retiré son alliance, vous savez ? Ajoute-t-elle en essayant d'adoucir son timbre : En fait, n'est-ce pas justement ce qui a charmé l'ancien Grand-Général ? Sourires contrits, un peu plus tendres pour certains. Vous l'estimez beaucoup, à ce que je vois, grince la brune. Enormément. Vous ne trouverez pas plus bienveillante et généreuse que cette jeune femme parmi les épouses qui habitent la zone blanche, il s'agit par ailleurs d'une mère extrêmement attentive et patiente, ajoute-t-elle. Sororité, bon sang ! Sa bonté d'âme anime déjà les foyers les plus défavorisés, avez-vous entendu parler de ses levés de fond, de ses soupes populaires et de ses dons pour les pauvres ?





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Neela J. Yeo-Jeong
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Re: La philosophie dans le boudoir

Mer 5 Avr 2023 - 21:15

Si un jour, on lui avait murmurer dans l’oreille qu’elle finirait dans ce quatuor, Daisy n’y aurait certainement pas cru. Elle, Épouse dont le mari n’était que l’ombre d’un statut perdu, Neela, qui avait, selon certain, prit sa place, Hailey visage d’un changement s’opérant et Ela, peut-être le catalyseur de toutes cette énergie. Concernant Daisy, de quelle énergie pouvait-on réellement parler ? Elle fut sortie de ses pensées, par Pio, qui lui, bien peu intéressé par les dynamiques de la Zone Blanche n’était intéressé que par l’attention que pouvait lui porter sa mère. Il avait raison, d’ailleurs, elle n’avait d’yeux et de coeur que pour lui.

Daisy sait bien que les yeux qui traîne sur elle sont ceux du jugement. Elle ne doute pas une seconde que beaucoup aurait préféré qu’elle se retire de la vie publique et vive dans la même honte que son destitué d’époux. Mais elle n’avait aucunement l’intention de payer pour les crimes d’un autre. Si elle devait payer quoique ce soit, ce serait pour ses crimes à elle. Il était tout simplement hors de question qu’elle se couche face à ceux qui avaient fermé les yeux face aux exactions de son ex-Époux. Elle demeurait, une Épouse, qu’ils l’acceptent ou non. Elle se tenait droite, digne et fière. Elle ne serait embarrassée de rien, ce n’était pas sur elle que la honte devait tomber. Je préfère m’éviter les oeillades trop pressantes à cause de l’affront que je fais en me présentant en société, fit-elle entre deux soupirs se redressant.

Daisy préfère mille fois se frotter à Selina Ortega, plutôt que de devoir sourire face à la bande de commère dont elle aurait sûrement fait partie il y a quelques mois de cela. Aucune d’entre elles n’auraient osé placé un mot plus haut que l’autre en sa présence. C’était chose révolue aujourd’hui.

La réalité, pourtant, était un peu plus nuancée. Si elle sentait bien les regards, certains trahissaient une crainte certaine. Ce qui pouvait arriver à Newman, pouvait très bien arriver à n’importe qui. La chance qu’elle eut fut de ne pas suivre le même chemin que Newman, vers l’exil.

Bonjour Mrs Ortega, fit-elle, en souriant à l’épouse Ortega. « Daisy.. » répondit Selina,  « Il faut applaudir votre audace à continuer une vie publique, malgré la destitution de votre époux. »  fit-elle, ensuite. Daisy lui sourit, berçant son fils qui commençait à doucement s’endormi.  Je ne doute pas une seconde que cela puisse surprendre, mais les crimes de mon époux ne sont pas les miens. répond t-elle, ensuite.  « Le destin de Newman dérange, gêne, vous rappelez aussi que les têtes peuvent être coupées qu’il n’est pas simple de s’en sortir … comme vous l’avez fait, mademoiselle Trevi-Donaldson. »  Daisy hoche la tête.  « Certaines craignent le destin de vos co-épouses, Daisy, vous ne pouvez leur en tenir rigueur.. »  


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Daisy L. Trevi-Donaldson
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