La petite a les paupières lourdes, et Sienna continue de bercer son petit corps contre le sien avec douceur et précaution. Il n’y a rien de plus apaisant au monde que de regarder un enfant s’endormir paisiblement, de le sentir se détendre progressivement dans vos bras pour rejoindre les bras de Morphée sans cris ni pleurs. Sun-Hi a été particulièrement sage aujourd’hui et Sienna s’en réjouit, aussi bien pour elle que pour sa mère. « A dormir va la rosa de los rosales… » Elle chantonne d’une voix douce dans la langue natale de son père en caressant les cheveux de la petite, comme elle avait l’habitude de le faire pour ses frères et sœurs. La plupart du temps, elle parle et chante en espagnol lorsqu’elle s’occupe du nourrisson, et jusque-là, ça n’a jamais eu l’air de déranger Neela. « Y a dormir va mi niña porque ya es tarde… » Le petit corps s’affaisse dans ses bras et sa respiration se fait plus profonde. La petite menotte accrochée au col de sa robe a lâché sa prise et repose mollement sur sa poitrine. Il est temps de la mettre au lit et de prendre congé de la famille Yeo-Jeong jusqu’au lendemain. Après l’avoir affectueusement embrassé sur le front, Sienna dépose la petite aussi délicatement que possible dans son berceau histoire de ne pas ruiner tous ses efforts en voulant aller trop vite. Elle ne sait que trop bien que la précipitation est l’ennemi du sommeil du nourrisson.

Sur la pointe des pieds, après un dernier regard en direction du petit ange endormi, Sienna quitte la pièce en refermant doucement la porte derrière elle. La maison semble plongée dans un silence de cathédrale et le moindre grincement du parquet sous ses pieds résonnent à ses oreilles comme une trompette sonnant la charge. La porte de la salle de bain est ouverte, et en jetant un coup d’œil curieux à l’intérieur, elle remarque que le jeune homme qui travaille aussi ici, Ray, s’y trouve. Elle n’a pas vraiment eu l’occasion de parler avec lui, mais il se promène toujours avec un air grave sur le visage, comme s’il portait un poids trop lourd pour ses épaules. Elle le voit prendre quelque chose sur le rebord du lavabo pour le mettre dans sa poche, et lorsque finalement ses yeux croisent les siens, elle décide simplement de les détourner, faisant mine de rien. Elle n’a pas à juger. Il a parfois l’air si mal en point qu’elle a de la peine pour lui. A pas feutrés, elle descend les escaliers pour rejoindre la maitresse de maison au salon. D’habitude, à cette heure-ci, son mari est rentré. « Sun-Hi s’est endormie. Elle se réveillera surement d’ici trois ou quatre heures pour manger, vous devriez en profiter pour vous reposer vous aussi en attendant le retour de votre mari. » Sa voix est douce, sa tête légèrement baissée, en signe de respect. Dehors, la nuit est tombée. Elle se demande où habite Ray et s’il serait enclin à faire un bout de chemin avec elle pour la rassurer. Elle n’osera pas lui demander. « Est-ce que je peux faire quelque chose d’autre ? »

Tu ne t'en vas pas ? Demande-t-elle, un sentiment d'urgence dans la voix. Raide comme un I, elle relâche un soupir. Elle est bien trop tendue, pour aucune raison visible. Sienna est là, et Ray finit par les rejoindre toutes les deux sans dire un mot. Elle se sent mieux quand ils sont là tous les deux, mais ne se sent pas en une position de vraiment leur demander de s'éterniser. Elle invite Ray a faire quelques menus travaux qui n'ont rien d'urgent, la majorité du temps, ou prétexte auprès de Sienna que Sun-Hi a eu un hoquet super bizarre et qu'elle doit attendre avec elle si jamais ça se répète... Sinon, c'est Soeur Mary qui doit l'accompagner la majorité du temps.

Mais cette fois, difficile de cacher, alors qu'elle fixe encore le plafond de la pièce, qu'il y a autre chose : Désolée... souffle-t-elle auprès de la jeune femme avec un soupir contrit : Je déteste cette maison, elle est cent fois trop grande, impersonnelle et... Et quoi ? Elle n'est pas sa maison. Celle qu'elle a dû quitter à la promotion de son mari, et qu'elle avait refaite et investie. Je la déteste, tranche-t-elle simplement en secouant la tête avant de reprendre : Mais depuis que j'y vis, je suis sûre d'entendre des... Trucs, ajoute-t-elle.

Et elle temporise d'un signe de la main auprès de ses deux invités : Et mon mari ne me croit pas quand je lui dis qu'elle est hantée par l'âme diabolique et putride du Docteur Newman, qu'elle souffle alors avec un ton sérieux : Apparemment, il n'aurait pas d'âme... Oui bon... C'est quand même une bonne raison pour établir que ça ne peut pas être ça. Mais Neela en est quand même persuadée : Je ne me sens pas en sécurité ici, toute seule. Si jamais vous... Elle hésite : Vous avez envie de rester ce soir et profiter du confort de cet endroit, pour prendre quinze douches, manger à l'oeil ou allumer la lumière, d'ailleurs. Tous les deux, ajoute-t-elle pour la proposition.

Le contraste entre nos vies est aberrant. J’étais l’apprenti de Min-Oh. Je devais devenir médecin. Aspirer à cette vie-là, au deuxième district, dans une grande maison de ce quartier, comme celles de mon enfance, la femme, les gosses, la petite vie bien rangée. Où est-ce que j’ai merdé… Quand j’ai voulu être moi-même, je suppose.

Mon reflet dans le miroir est immonde. La balafre me défigure, hideuse, difforme, me donne l’air de l’un de ces rôdeurs qui traînent leurs carcasses à l’extérieur de ces murs. Je me sèche les mains, pose les yeux sur le savon encore humide. Je vais devoir partir. J’ignore pour combien de temps avant de revenir. Le parfum floral et la propreté est rapidement devenu addictif et… le geste dépasse presque ma pensée quand ma main saisit le savon pour le glisser dans ma poche.

Une ombre près de la porte ; je croise le regard de Sienna. Le mien s’arrondit de peur. Dans ma position, le moindre petit pas de travers suffirait à justifier les pires châtiments. J’entrouvre les lèvres mais ne trouve rien à dire avant qu’elle ne se détourne. Rapidement, je cherche à la rattraper, me plante à ses côtés quand Neela nous fait face - pour nous demander de rester ?

Je contiens un soupir quand elle se plaint de sa grande demeure. Elle n’a pas à partager sa chambre avec deux autres adultes aux odeurs corporelles douteuses, à supporter toute la nuit durant les grognements des entrailles affamées et les gémissements de douleur. Le savon me semble finalement bien à sa place au fond de ma poche.

“Quel genre de… trucs ?” qu’elle entend ? Des fantômes ? Léger froncement de sourcils à l’évocation de Newman dont je ne sais pas grand-chose de la mort. J'aurai, à priori, tout le loisir d'en apprendre davantage.

J’hésite un instant, consulte le regard de Sienna, avise la fenêtre à travers laquelle on devine la nuit déjà tombée. “Ce… ce sera avec plaisir.” un souffle enrobé d’une grande politesse, bien à ma place d’esclave plus que d’ami de la famille. Peut-être les autres s’inquiéteront-ils de ne pas me voir rentrer, mais puisque la mort nous attend à chaque coin de rue, autant profiter d’une nuit au chaud. “Je peux préparer le dîner. Et nous pourrons peut-être… enquêter sur ces bruits.” Probablement des craquements naturels de la maison, à moins que ce ne soit l’oeuvre d’un raton laveur ayant trouvé refuge dans les fondations.

Je baisse le regard vers Sienna, “Tu veux m’assister en cuisine ? Je peux me débrouiller seul, si tu préfères… rester avec Nee-... Mme Yeo-Jeong.” Vu comme elle se tient raide comme un piquet, elle aura probablement besoin de compagnie.

« D– Diabolique et putride ? » La voix est naturellement grimpée d’une octave, alimentée par un sérieux sentiment d’inconfort. Sienna n’a jamais été une grande fan de films d’horreur – plutôt du style à renverser le popcorn à chaque sursaut avant de finir par se cacher sous la couette pour cauchemarder tout le reste de la nuit. Elle sait néanmoins que le pourcentage de chance de s’en sortir en vie lors d’une rencontre avec l’âge vengeresse d’un défunt est drastiquement faible. Autant appeler un évêque tout de suite pour arroser les murs d’eau bénite ! Neela leur propose de rester, et si l’idée de pouvoir profiter d’un bon repas, d’une douche bien chaude et d’un lit de plumes parait plus que tentante, celle de devoir partager les lieux avec un fantôme en colère étrangle la réponse dans sa gorge. Mais Ray prend les devants, et après un regard dans sa direction, il acquiesce. Elle sort de sa torpeur pour répondre elle-aussi, d’une voix mal assurée. « Oh euh… Oui, bien sûr. De toute façon je crois qu’on ne nous laissera plus passer les points de contrôle entre les districts à cette heure-ci. » Pas vaillante, la petite Sienna. Incapable de savoir si elle préfère jouer le remake de l’Exorciste chez sa nouvelle employeuse ou croupir au fond des oubliettes de New Eden pour avoir transgressé le couvre-feu. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle n’a pas envie de se retrouver seule à traverser la moitié de la ville à la nuit tombée, et que face à l’adversité, l’union fait la force.

Sans même s’en rendre compte, la petite brune s’est rapprochée de son collègue. Pas qu’il puisse faire grand-chose en cas d’attaque vu son état, mais c’est toujours mieux que rien pas vrai ? Incapable de s’en empêcher, elle jette de temps à autres des petits regards discrets par-dessus son épaule en direction du couloir plongé dans la pénombre, juste pour être sûre. Elle entend des bruits, un peu comme quand on se met à parler d’insectes et qu’on a soudainement l’impression désagréable de les sentir courir sur sa peau sous les vêtements. Lorsque Ray parle d’enquêter sur les bruits mystérieux, Sienna se fend malgré elle d’un petit rire nerveux avant de sentir le rose lui monter aux joues. La peur dans sa voix est à peine voilée lorsqu’elle répond à sa question. « Il vaudrait peut-être mieux qu’on reste ensemble, vous ne croyez pas ? » Il cherche le regard de Neela dans l’espoir d’obtenir son approbation. « Quand j’étais petite, on passait beaucoup de temps à cuisiner en famille. Ça vous aidera peut-être à vous changer les idées. » Ce n’est pas une supplication, mais honnêtement, on n’en est pas loin. La petite brune est partagée entre son instinct de préservation qui lui hurle de rester avec Ray, et son professionnalisme qui lui interdit d’abandonner son employeuse dans le salon. Elle esquisse un sourire timide. Il faut qu’elle garde les pieds sur terre. Les fantômes, ça n’existe pas. N’est-ce pas ?

Des bruits de chute alors que les objets n'ont pas de raison de tomber, parfois ma fille a l'air de pleurer alors qu'elle dort à poings fermés, énumère-t-elle. Oui, avec le recul et dit comme ça, c'est terrifiant. Quand on le vit au quotidien, la donne est un petit peu différente. Ce sont des petites choses, sans importantes, sans intérêts, on les vit et puis, on n'y pense plus. C'est tout ce que se dit Neela à chaque fois, même si l'appréhension est là. Cette grande maison dans laquelle elle vit quasiment seule, au milieu d'un quartier qui lui est hostile pour ce qu'elle est et ce qu'elle pense... Il y a des passages dans la maison qui sont glacés ! Ajoute-t-elle.

Oui, bon. Elle voit à l'attitude du duo que ça n'est pas rassurant. Après la femme du Docteur Cox, après Christian, après... Tout. Peut-être vire-t-elle un petit peu paranoïaque. Peut-être s'imagine-t-elle des choses. Peut-être est-ce dans sa tête. Merci ! Fait-elle sans pouvoir cacher son soulagement, avant de soupirer de plus belle : Je ne me sentais pas de rester toute seule... Tout simplement. Mon mari ne rentrera pas avant tard de toute façon, s'il rentre et... Lui n'est jamais là quand ça se produit, se justifie-t-elle en esquissant une grimace de circonstances.

Elle sait qu'elle a quelques lubies qui ont tendance à contrarier son époux. Min-Oh est un pragmatique, un rationnel. Alors tout ce qui attrait à l'esprit, au surnaturel, ça ne lui parle pas. Les convictions religieuses ne veulent rien dire pour lui et plus encore : qu'est-ce qu'être fou ? La psychiatrie lui échappe. Sauf que... Peut-être que je vire folle, c'est aussi une possibilité, ajoute-t-elle simplement en pinçant les lèvres : Est-ce que ça n'est pas envisageable, avec les hormones et tout ça ? Après l'accouchement ! Demande-t-elle en scrutant Ray, qui a suffisamment étudiée la question pour le savoir, non ? Mais oui, je suis partante pour la cuisine, au moins, ça les occupera. Peut-être qu'ils pourront se poser ensemble. Regarder un film. Dormir sous des couvertures chaudes. Et les fantômes seront conjurés ainsi !

Effectivement, l’heure joue contre nous. Le temps de rejoindre le bidonville, je serais passé cent fois à tabac pour avoir osé fouler les rues de nuit comme un vile criminel. Alors la perspective de passer la soirée et la nuit au chaud est aussi gage de sécurité - si ce n’est pour ces bruits, même si je ne crois pas aux fantômes. Neela semble flirter avec la paranoïa, peu habituée à l’immensité de sa demeure, à la vie naturelle d’une maison comme celle-ci. Évidemment, Min-Oh doit répondre à tout cela de manière extrêmement pragmatique.

Sienna semble nerveuse. Je hoche doucement la tête ; rester ensemble, pourquoi pas. Leurs désirs sont des ordres, de toute façon.

Je capte le regard de Neela quand elle m’interroge sur ses hormones. Je fronce brièvement les sourcils, un peu confus par la question, tout autant que par le fait d’être rattrapé par mon passif en médecine que je pensais hélas bien enterré. “Je… une dépression post-partum pourrait te rendre plus… sensible, j’imagine.” Je m’efforce d’esquisser l’ombre d’un sourire compatissant. Les changements qui bousculent sa vie et la chute des hormones de grossesse pourraient la mettre dans ce genre d’état, après tout. Mais je ne suis pas certain qu’elle veuille aborder ce sujet avec moi - ni en présence de Sienna.

La cuisine, donc. On s’y rend tous ensemble et, déjà bien habitué à préparer quelques repas pour ce foyer, je n’hésite plus à ouvrir placards et tiroirs. “Que diriez-vous d’une julienne de légumes avec du poisson ?” Le deuxième district ne souffre pas autant des restrictions alimentaires que le reste de la ville, et les mille possibilités de repas qu’offrent ces réserves me donneraient le vertige.

Alors, avec leur aval, je sors du compartiment à légumes quelques carottes, champignons, courgettes, et de l’ail. “Vous pouvez les découper en petites lamelles.” Fais-je en commençant de mon côté, méticuleusement. "J'ai grandi dans une maison comme celle-ci. Elle semblait d'autant plus immense quand j'étais petit. Et elle était pleine de secrets... Je serais étonné que le docteur Newman n'en ait pas laissé derrière lui." Mais je suis peut-être trop curieux. L'espace d'un instant, je me sens chez lui. Je revois son petit sourire malicieux lorsqu'il me menait à la prison pour assister à la mise à mort de Frank. J'entends encore ses ordres absurdes rapportés par le Dr Stevens pour durcir toujours plus ma thérapie. "Comment est-il mort, d'ailleurs ?" aussi distraitement que possible - comme si cela m'importait peu.

Ray prend les choses en main, et propose à chacun de mettre la main à la pâte. « Je m’occupe des carottes et des courgettes. » La petite brune allie le geste à la parole et s’empare des légumes. A l’aide d’un économe, elle les épluche d’un geste assuré, laissant tomber les épluchures sur un torchon déplié sur le plan de travail. Par la force de l’habitude, le geste est mécanique, bien qu’un peu rouillé par le manque de pratique de ces dernières années. Lorsqu’elle était plus jeune, c’était elle qui cuisinait pour toute la famille, alors elle n’a rien d’une débutante. C’est peut-être ce qui entraine un relâchement de son attention. Ou bien peut-être est-ce la potentielle présence d’un fantôme vengeur dans les parages. Elle attrape un grand couteau et s’affaire à tailler les légumes en julienne, comme indiqué par Ray. La lame du couteau s’abat sur la planche avec la régularité d’un métronome. Jusqu’à ce que… « Aïe ! » La lame glisse et dérape sur son index, entaillant la chair comme du papier. Par réflexe, Sienna attrape le torchon pour le plaquer contre son doigt, répandant du sang et des épluchures sur le sol et le plan de travail. « Quelle imbécile… Je suis désolée Neela, je vais nettoyer tout ça. Laissez-moi juste… » Elle ne finit pas sa phrase, trop embarrassée, et se met en tête de ramasser maladroitement ce qui est tombé par terre. Le torchon autour de son doigt est déjà sali, alors elle s’en sert pour essuyer les quelques gouttes de sang qui se sont échappées.

Les blessures au niveau des mains ont tendance à beaucoup saigner, mais si la douleur est un indicateur fiable, alors la coupure est probablement sans réelle gravité. Un peu de désinfectant, un pansement et elle sera de nouveau comme neuve. Le plus important, c’est que Sienna ne regarde pas son doigt, parce qu’elle serait du genre à se trouver mal. Grande chochotte devant l’Eternel, elle ne supporte pas bien la vue de son propre sang, ce qu’elle n’est évidemment pas très encline à avouer devant ses deux comparses. « Je vais chercher quelque chose à mettre dessus à la de salle de bain. » Elle annonce ça naturellement, comme si elle se trouvait dans le confort de sa propre maison et qu’on trouvait encore des fournitures médicales à tous les coins de rues. Elle réalise de justesse son impolitesse et se tourne vers Neela. « Je rachèterai ce que j’utilise évidemment, ou bien, vous pouvez euh… Le déduire de ma paye ? » Elle bégaye un peu et sent le rose lui monter aux joues. Elle vient de se rendre ridicule devant deux autres personnes en faisant montre de sa maladresse légendaire, et ce faisant, elle retarde les préparatifs du dîner. Elle baisse la tête, dans une sorte de salut un peu trop poli pour quelqu’un qui va juste s’absenter quelques minutes, avant de sortir de la cuisine et de s’immobiliser tout net, les yeux fixés sur le couloir plongé dans la pénombre. « Dites, ça vous embête de venir avec moi ? Je ne suis pas très sereine avec toutes ces histoires… » Un petit rire gêné lui échappe. La situation ne pourrait pas être plus humiliante.

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