Cela faisait plusieurs jours que Jon était arrivé à la prison, un des avants-postes du groupe The Hallows. Il avait été impressionné, presque décontenancé de se retrouver au milieu de tant de monde, lui qui ces dernières années avec croisé principalement des personnes seules ou des clan restreints. Il était arrivé ici épuisé et affamé, après avoir traqué pendant des semaines son ancien groupe, qui s'est avéré être composé de gens peu fréquentables, et pire encore...
Depuis, Jon s'était remis d'aplomb, ayant profité de cet endroit pour se reposer, manger convenablement et faire des rencontres intéressantes, qui lui serviront peut-être par la suite.
Aujourd'hui et comme tous les jours, Jon était sorti pour chasser, mais aussi pour se retrouver seul, comme il l'avait toujours été. Un besoin essentiel, vital.

L'ancien militaire se trouvait dans le réfectoire, discutant avec l'un et avec l'autre, de tout et de rien. Moins il en disait sur lui, plus serein il se sentait. C'est alors qu'il sentit une main qui se posait délicatement sur son épaule, suivit d'une voix disant son prénom, une voix qu'il lui était étrangère familière. Il se retournait sans plus attendre, découvrant avec stupéfaction un visage qu'il connaissait bien. Les yeux écarquillés, il observa deux ou trois secondes la personne qui se tenait devant lui. Il s'agissait d'Erika, une amie de longue date, qui datait de bien avant cette épidémie de malheur. Il se mit alors à rire, ne se gênant pas pour la prendre dans ses bras. "J'y crois pas..." lui dit-il, tellement heureux de revoir un proche du monde d'avant, tellement heureux de la revoir elle. Il l'a relâcha avant de la regarder à nouveau. "T'es là, tu t'en ai sorti... je suis trop content !" dit-il tout sourire, en la reprenant une nouvelle fois dans les bras, tout en lui faisant un bisou sur la joue. C'était la première fois qu'il revoyait quelqu'un de son entourage, la première fois en presque huit ans. Il était à la fois choqué, heureux et presque ému même si cela était profondément enfoui. "Tu vas bien ? Depuis quand t'es ici ?"

On dirait que la chance avait enfin tourné, Jon avait enfin trouvé un endroit ou reprendre des forces, se poser un peu après un périple long et difficile. Nouer des liens avec des personnes "normales" comparé à celles qu'il avait côtoyées quelques semaines auparavant. En plus de ça, il retrouvait Erika, une femme qu'il avait toujours beaucoup apprécié quand le monde était encore debout, alors que demandait de plus aujourd'hui ? C'était déjà énorme, quand pendant des années entières, vous avez pataugé dans la merde. Le souci avec la chance, c'est que tôt ou tard elle finit par tourner.

Il est vrai que la réaction de Jon avait été à son image, totalement spontané. Erika était là, en chair et en os, elle était comme une preuve que le passé avait bien existé, un passé que Jon pensait définitivement enterré. C'est comme si désormais, l'espoir de retrouver d'autres proches avait soudainement refait surface, tout était possible en fin de compte. La survie lui allait donc bien ? Il rétorqua en souriant, pensant brièvement aux moments critiques de sa survie. Erika était juste tombée à un bon moment et c'était tant mieux. C'est vrai, son reste de cocard à l'œil lui allait plutôt bien. Mais que dire qu'Erika alors.

La belle brune expliqua rapidement son histoire, donnant les grandes lignes à Jon pour lui donne une idée de ce qu'elle avait traversé. Jon apprit la mort de Sally et Jack qu'il avait croisé plusieurs fois, une nouvelle triste et malheureusement/horriblement prévisible. "Je suis désolé pour tes amis..." Puis, il sourit en entendant sa remarque. "En tous cas on est plus frais que les Macabés dehors !" ajoutait-il, entrant pleinement dans son jeu. Tandis qu'elle allait déposer sa prise, Jon fit quelques mètres, s'asseyant à une table inoccupée, prés du feu. Il sortit une fiole de sa poche, emplit d'un liquide plus fort que savoureux. "Alors comme ça tu chasses ?" lança t-il à la jeune femme, ayant du mal à l'imaginer elle qui aimait tant les animaux. Faut dire qu'à l'époque, peu de femmes chassaient. Aujourd'hui, c'était monnaie courante.

Bien que la mort soit omniprésente dans ce nouveau monde, celle ci n'a pour autant jamais été facile a accepter, même après de nombreux décès, celle ci vous fait toujours aussi mal, mal à en crever parfois. D'autres fois, celle ci vous rend complétement fou, vous n'êtes plus celui que vous avez toujours été, vous devenez froid, sans sentiments, sans cœur. Cela peut vous servir pour survivre pendant un temps, mais au final cet état vous tu à petit feu, doucement... mais sûrement. Jon en avait fait l'expérience durant des années, puis un jour il avait décidé de se reprendre en main. Il était toujours en vie, alors autant essayer d'aider les gens qui en ont besoin et redevenir la bonne personne qu'il était toujours au fond.

Il sourit à la remarque d'Erika, lui tendant la fiole de bon cœur : "Je te préviens, ça arrache." Puis la brune répondit à la question de Jon, lui expliquant comment elle s'était mise à la chasse. "C'est bien que tu sois tombé sur cette personne, il reste encore des gens biens." dit-il, parlant de celui qui lui avait transmit ses connaissances. "C'est vrai il faut manger, et ne pas savoir chasser aujourd'hui c'est compliqué, on peut pas toujours compté sur les autres." Il y avait encore des personnes comme ça, et Jon ne les critiquait pas, seulement il espérait qu''elles ne se retrouvent jamais seules, sinon tôt ou tard, c'était la mort assuré. Puis vint la question qui fâche... hum comme d'habitude, avec de l'humour tout passe : "Je suis resté seul... longtemps... avant de tomber y'a 3 mois sur un groupe qui semblait bien... jusqu'à ce que je me rende compte que j'avais à faire à des fou furieux et nazis en plus..." Il leva les sourcils faisant un petit oui de la tête pour confirmer ses dires puis bu une ou deux gorgées avant de replacer la fiole au centre de la table.