- Aouch, répliqua Stan dans une grimace à l’attaque frontale de son copain sur sa famille. Ce n’était franchement pas cool d’attaquer la corde sensible de la sorte. Un point pour Logan, il ne pouvait pas vraiment lui donner tort. Il n’empêchait que… au moins j’assure côté pro, le tacla-t-il.

Parce qu’au final, il était bien question de ça. La vie privée du SEAL, ses histoires persos, ses décisions pouraves, ne concernaient effectivement que lui-même. Le souci n’était pas tant ça que l’impact que ça avait sur son job et ses responsabilités auprès des siens. En tant que soldat de l’armée ou responsable des formations.

- T’entrainais avant, et tu continueras ouais. Mais au p’tit bonheur la chance, quand les astres s’ront alignés et qu’tu s’ras d’humeur. C’est pas c’qu’on attend d’un mec consciencieux. Mais j’vais t’dire, j’crois qu’t’es même pas foutu d’comprendre. Ou alors il maitrisait la mauvaise foi avec brio. Aucune hypothèse n’était complètement à exclure. Donc soi pas surpris d’te faire remplacer. Pour l’armée, j’te vire pas. Mais c’est un avertissement : tiens-toi à carreau. Ils savaient tous les deux que le jeune homme était tout à fait capable d’exclure une ressource de valeur. Il l’avait fait avec Zelda trois mois auparavant.

Stanley pointa son pote de l’index et lui jeta un regard sans équivoque. La menace était sérieuse. Il ne se doutait pas un instant que son armée volerait tout bonnement en éclat deux semaines plus tard. Redistribuant complètement les cartes, dont les siennes principalement.

Les deux hommes ne prolongèrent pas la discussion plus longtemps. La plus jeune n’avait aucune envie de faire dans les mondanités, il était sérieusement gavé. Et déçu. Bon sang, si même Logan pouvait les laisser tomber…

Ma p’tite pique à l’air d’faire son effet, mais l’sienne l’fait aussi. Faut croire qu’les gens semblent oublier bin’ vite pour l’bordel qu’on fait pour eux. Combien d’fois qu’j’ai failli crever pour eux ? Combien d’balles qu’j’ai pris ? Combien d’séjours au foutu dispensaire ? Combien d’gens qu’j’ai tué ? Torturé ? Et moi, combien d’fois j’me suis fait torturer, histoire d’protéger, ou d’me battre pour Remnant ? P’tain d’bordel de merde… « S’t’assurais tant qu’ça, t’aurais jamais pris c’te foutue Zelda dans nos rangs p’tain d’merde. »

« Faites c’que vous voulez p’tain d’merde. » Que j’lui dis, en colère. « J’ai m’conscience pour moi. J’sais bin’ qu’j’suis pas un gars simple, et t’sais quoi ? D’tout c’foutu camp, y’a qu’toi qui l’sais aussi bien qu’moi. Et pourquoi ?! Hein ??! Pourquoi ???!! » Que j’répète, en colère. « Parce qu’t’étais là chez ces fils de putains d’enfoirés d’Oblivions. T’as pris dans la gueule, comme moi ; t’as foutu dans l’gueule, comme moi ; t’mas vu virer fou, et t’sais quoi ?! T’es l’seul qu’à servi d’putain d’ancre d’marine pour pas qu’j’me noie ! » Putain d’enfoiré de merde ! Qu’Arizona m’vire c’t’une chose… Qu’lui m’brise les burnes d’ce genre, j’le supporte pas p’tain. J’lui ai sauvé la vie j’sais pas combien d’fois, et j’ai fais d’saloperies dégueulasses, juste pour lui merde !

« J’vais t’dire un truc, un dernier truc, et ensuite j’me barrerais avant qu’ça pète encore une fois : remplace moi s’tu veux. J’te conseille même Levi, c’le seul qu’peux faire l’boulot avec l’bagage similaire au miens. Mais tu l’sais très bien : l’types qu’ont fait d’la guerre leur métier, et qu’on l’expérience qu’moi j’ai, c’plus rare qu’un foutu diamant sous un fagot d’paille. T’crois que j’comprends pas pourquoi tu m’brises les burnes là ? Si, bin’ sûr qu’si ! Mais c’toi qu’comprends pas une chose : la vie, m’foutue vie, elle est pas un p’tain d’fleuve tranquille. Si t’attends qu’j’fasse passer l’camp avant m’famille, alors tu t’gourres mec. Par contre, s’tu penses qu’j’irais foutre l’Remnant au fond d’trou, tu t’gourres aussi. Et pas qu’un peu ! » P’tain d’merde, s’il peut pas l’comprendre comme ça… J’me barre vers la sortie. « V’avez tendance à vite oublier c’que les gens ont fait pour c’putain d’groupe. L’balles dans l’buffet qu’on prend, l’types qu’on tue, l’gens qu’on torture, et l’saloperies qu’on fait. J’ai plus d’balles dans l’corps d’puis que j’vous ai r’joins, que d’foutus os qu’j’ai d’puis ma naissance. L’oubliez pas, bande d’connards. »

Et j’me barre.