Waban se retient de lui cracher au visage. A y réfléchir, il aimerait faire tellement de chose. Lui cracher au visage, le saigner, lui découper les membres un par un. Mais à l'instant T, il ne peut rien faire à part rester contre le tronc d'arbre. Il se sent faible, inutile et surtout affreusement coupable après avoir donné autant d'information. Le natif lâche un cri de douleur à la pointe du couteau effleurant à nouveau l'os de son genou.

Waban ne peut retenir le sursaut à la déflagration qu'il entend et à en juger par le silence autour de lui, ça n'était pas un bruit prévu par l'équipe. Le couteau est retiré d'un coup sec et Waban tente de se pencher en avant, le sang commence simplement à imbiber le bas de son armure. La tape sur sa joue le fait froncer les sourcils, fusiller du regard l'homme qui le traite comme un moins que rien. Mais Waban ne retient qu'une chose. Le fait qu'il est enfin seul.

Le regard tout autour de lui, le buste de Waban se lève avec rapidité. Waban bouge ses bras, bouge les mains et tente de défaire les liens qui le retiennent. Lorsque l'une des cordes lâches, le natif voit déjà la libération quand bien même la nuit est tombé, qu'il n'a plus d'arme du tout. Tirant sur les cordes qui lâchent complétement, Waban se penche en avant et ignore la plaie sur son genou pour attraper sa chaussure. D'une main tremblante, entre le stress et la douleur, le natif remet celle-ci avant de se redresser.

Un premier pas en avant et Waban se rend compte de la difficulté à marcher. Il boite, que ce soit à cause des doigts de pieds manquant, à cause de la fatigue ou de la plaie au niveau de son genou. Des faiblesses qui ne l'aideront en rien. Mais il pousse alors, tente de se faire le plus discret possible pour s'enfoncer dans la forêt. Et fuir cet endroit.

Spoiler:

Waban boite, tente de retrouver son chemin mais l'odeur de brûler le fait s'arrêter soudainement. Il y a un feu et les lueurs rouges qu'il peut distinguer ne sont pas présente pour le rassurer. Il n'a d'autres choix que d'aller dans le sens opposé. Pire encore, les éclats de voix lui indique clairement qu'il sera rapidement repéré s'il ne bouge pas. Waban se dirige alors vers les chevaux mais, à seulement moins d'un mètre des animaux, le natif se raidit au froid contre sa tempe. L'arme à feu l'empêche de pouvoir faire quoi que ce soit et la fatigue le fait presque baisser les bras. Fuck

Waban n'a pas d'autres choix que de coopérer. S'agenouillant dans un gémissement de douleur à l'impact de son genou sur le sol, le natif glisse les mains derrière la tête. Il y était pourtant presque. Il pense finalement à Vi qui n'avait pas tord, il n'aurait pas du y aller et aurait du rester. Il n'aurait pas été dans une telle merde.