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the joys of motherhood
Mer 5 Juil 2023 - 10:25
Octobre 2021
Walla Walla
Roksana doit surement avoir l’air d’un animal pris au piège. Dans un certain sens, c’est un peu le cas, il faut le dire. D’un bras un peu maladroit, elle tient contre elle son fils d’un an et demi qui s’agite dans tous les sens dans l’espoir d’échapper à sa prise pour aller vagabonder dieu sait où, laissant ses grands yeux curieux se poser sur les personnes présentes autour de lui. Sa respiration est légèrement sifflante, mais les médecins affirment qu’ils ne peuvent rien faire de plus et qu’il gardera probablement des séquelles respiratoires pour le restant de sa vie. « C’est un véritable miracle ! Tu dois être tellement soulagée… » Un miracle… L’ancienne militaire doit se faire violence pour retenir le reniflement sarcastique qui menace à tout instant de lui échapper, parce que la dernière chose qu’elle souhaite, c’est de provoquer un scandale parmi les dames bien comme il faut qui se pressent autour d’elle. « Mon mari et moi avons beaucoup prié pour ton fils. » Si tant est qu’une puissance supérieure soit véritablement à l’œuvre dans cette histoire, Roksana se serait clairement bien passée de son intervention. Tout aurait été bien plus simple si Maksim s’était contenté de succomber à sa maladie, comme cela avait été le cas pour bon nombre de personnes fragiles à travers la communauté. « Est-ce que tu tiens le coup ? » Le regard de pitié posé sur son ventre plat ne lui échappe pas, et lorsqu’il se fait plus insistant, elle réalise qu’elle doit répondre quelque chose. « Je suis… Un peu fatiguée. » C’est loin d’être un mensonge.
Elle se remet elle aussi de cette vilaine grippe, et sa fausse couche a été une épreuve physiquement difficile à surmonter. Physiquement, seulement. Parce que c’est peut-être l’unique soulagement qu’elle retire de toute cette histoire. Elle s’imagine qu’elle a de quoi s’estimer chanceuse. « Tu devrais venir à la maison avec ton fils, ce n’est pas bon de rester seul après… Enfin, tu vois. Les enfants pourraient s’amuser ensemble. » La gentillesse et la sollicitude de ces femmes lui laissent un goût particulièrement amer au fond de la gorge, parce que chaque nouvelle phrase de réconfort, chaque main apaisante posée sur son épaule lui donne envie de hurler. Dans sa confusion, elle raffermit sa prise sur le petit, et ce n’est que lorsqu’il se met à pleurer qu’elle s’en rend compte. C’est la goutte de trop. Les cris de Maksim lui vrille les tympans, et les pépiements autour d’elle ne font qu’aggraver la panique qu’elle sent poindre en elle. « C’est une excellente idée ! Nous devrions toutes nous retrouver pour le goûter. » La brune se lève comme si le banc sur lequel elle était assise jusque là venait de prendre feu, tentant de maîtriser les battements affolés de son pauvre cœur. « Il faut… Il faut que j’y aille… » Sa voix est trop faible, même pas sûr que les femmes autour d’elle l’entendent. Est-ce que c’est ça, une crise de panique ? « Tout va bien Roksana ? » Rox, putain. Rox. Et évidemment que ça ne va pas. Est-ce qu’elle va devoir les bousculer pour sortir de là ?
queen of spades
"Don't call it a comeback, I been here for years, I'm rockin' my peers, puttin' suckers in fear, makin' the tears rain down like a monsoon" (c) alaska.
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Re: the joys of motherhood
Lun 10 Juil 2023 - 13:52
THE JOYS OF MOTHERHOOD
☽ Toquant contre la porte de Louisa, mon amie l’ouvre sans même me faire patienter plus de trois secondes, et lâche un soupir à ma vision : « Tu me confies Oliver et Lucy, c’est ça ? » J’hoche la tête en faisant la moue, rétorquant doucement : « T'es même plus surprise maintenant, hein ? Je te revaudrai ça. » Arckett opine du menton, elle est habituée maintenant. Et de toute façon, je ne suis pas bien placée pour gérer deux mômes actuellement. « T’en fais pas, vu ton état, tu devrais rester chez toi et te reposer. » Elle n’a pas posé de questions, n’en a pas eu besoin. Les soins maisons apportés par le fiancé de Neela ont de quoi soulever des interrogations, mais ma meilleure amie savait pertinemment ce que je faisais, pendant que toute la ville partait en couilles à l’occasion de ce rationnement et de cette épidémie grippale de masse. L’imprimerie explosée ? Oopsie, je ne regrette rien. Ou presque. Mon épaule en écharpe n’est pas tout à fait raccord, les côtes fêlées qui se remettent doucement en place non plus. « J’y vais de ce pas » fais-je néanmoins en réponse à Louisa, à vrai dire réellement fatiguée par tout ça. Avec ces derniers événements, j’avais même oublié que j’étais malade aussi, initialement. Pas de bol néanmoins, je n’ai contaminé personne. Pas faute d’avoir toussé sans me protéger la bouche à proximité de mes enfants, pourtant.
Aussitôt, en tout cas, je suis en route pour rentrer chez moi, prête à m’enfoncer dans mon lit et ne plus en ressortir. Mais sur le chemin, un brouhaha accapare rapidement mon attention, et en plissant du front, je constate qu’une jeune maman semble aux prises avec une communauté de dames aux éternels besoins inassouvis, toujours en quête d’ergot. Lorsque je reconnais la silhouette de Roksana plongée au milieu de ces chicaneuses, je lâche un soupir dépité, mais me décide à m’en rapprocher dès lors que les mots prononcés se font plus clairs. Grimaçant, je retiens un juron à les écouter, et m’impose sans même m’annoncer, bousculant – sans le faire exprès évidemment, voyons ce n’est pas mon genre, celles qui me bloquent le chemin, clamant doucement : « Roksanaaaa, enfin te voilà, bah alors, tu m’avais oubliée ? Lucy et Oliver t’attendent à la maison ! » Pas du tout, je viens de les refiler à une tierce personne, j’espère qu’aucune de ces geignardes ne l’aura remarqué. Je glisse à leur attention, d’ailleurs : « Excusez-nous, mesdames, Roksana et moi avons prévu un petit goûter entre nous, vous savez, entre malades de la grippe ahaha. » Je rigole faussement avant de crachoter, une espèce de toux trahissant ladite grippe – celle dont j’ai guéri en fait, et la brune aussi. Mais ça suffit à éloigner les plus collantes avec dégoût de la jeune maman alors que je me rapproche d’elle, et glisse ma main libre dans son dos délicatement, pour la motiver à se mettre en route.
Je laisse Rox glisser une dernière phrase à ces chouettes copines si elle le souhaite, murmurant à ses oreilles : « T’inquiète pas, ça va aller, suis-moi. » Et respire, ai-je envie de lui dire, tant elle semble au bord de la crise de panique. Mais on commence à mettre de la distance, et quelque chose me dit que c’est exactement ce qu’il lui fallait. « Je te rassure, il n’y a pas d’enfants chez moi. » Je commente, une fois assurée que personne d’autre ne m’entende en lui jetant un regard de biais, histoire qu’elle ne crise pas plus à l’idée de se retrouver avec encore plus de gosses. « On a assez d’hypocrisie comme ça qui nous entoure, pas besoin de nous infliger des tourments supplémentaires » je lâche dans un souffle, foncièrement agacée par les conneries exprimées plus tôt. Ni elle ni moi n’avons besoin de ça, présentement.
Aussitôt, en tout cas, je suis en route pour rentrer chez moi, prête à m’enfoncer dans mon lit et ne plus en ressortir. Mais sur le chemin, un brouhaha accapare rapidement mon attention, et en plissant du front, je constate qu’une jeune maman semble aux prises avec une communauté de dames aux éternels besoins inassouvis, toujours en quête d’ergot. Lorsque je reconnais la silhouette de Roksana plongée au milieu de ces chicaneuses, je lâche un soupir dépité, mais me décide à m’en rapprocher dès lors que les mots prononcés se font plus clairs. Grimaçant, je retiens un juron à les écouter, et m’impose sans même m’annoncer, bousculant – sans le faire exprès évidemment, voyons ce n’est pas mon genre, celles qui me bloquent le chemin, clamant doucement : « Roksanaaaa, enfin te voilà, bah alors, tu m’avais oubliée ? Lucy et Oliver t’attendent à la maison ! » Pas du tout, je viens de les refiler à une tierce personne, j’espère qu’aucune de ces geignardes ne l’aura remarqué. Je glisse à leur attention, d’ailleurs : « Excusez-nous, mesdames, Roksana et moi avons prévu un petit goûter entre nous, vous savez, entre malades de la grippe ahaha. » Je rigole faussement avant de crachoter, une espèce de toux trahissant ladite grippe – celle dont j’ai guéri en fait, et la brune aussi. Mais ça suffit à éloigner les plus collantes avec dégoût de la jeune maman alors que je me rapproche d’elle, et glisse ma main libre dans son dos délicatement, pour la motiver à se mettre en route.
Je laisse Rox glisser une dernière phrase à ces chouettes copines si elle le souhaite, murmurant à ses oreilles : « T’inquiète pas, ça va aller, suis-moi. » Et respire, ai-je envie de lui dire, tant elle semble au bord de la crise de panique. Mais on commence à mettre de la distance, et quelque chose me dit que c’est exactement ce qu’il lui fallait. « Je te rassure, il n’y a pas d’enfants chez moi. » Je commente, une fois assurée que personne d’autre ne m’entende en lui jetant un regard de biais, histoire qu’elle ne crise pas plus à l’idée de se retrouver avec encore plus de gosses. « On a assez d’hypocrisie comme ça qui nous entoure, pas besoin de nous infliger des tourments supplémentaires » je lâche dans un souffle, foncièrement agacée par les conneries exprimées plus tôt. Ni elle ni moi n’avons besoin de ça, présentement.
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Re: the joys of motherhood
Mer 12 Juil 2023 - 23:45
L’arrivée soudaine d’Hoani est presque providentielle, et c’est probablement la seule chose qui empêche Roksana de faire une connerie. Comme griller son dernier fusible au milieu de cette foule de grenouilles de bénitier et de leur jeter son fils comme s’il s’agissait d’une grenade dégoupillée prête à tout faire sauter dans l’espoir de détourner leur attention pour mieux filer ventre à terre. Ou leur vomir sur les pieds avant de fondre en larmes et de s’effondrer au sol, c’est selon. La blonde dégaine son mensonge avec autant de naturel que s’il s’était agi de la vérité, et l’ancienne militaire s’accroche immédiatement à cette métaphorique main tendue, lui lançant un regard qui dénote pour l’instant plus de la panique que de la reconnaissance. « Oh… Euh… Oui, je… » Elle bégaye et trébuche sur ses mots, mais son amie lui sauve une nouvelle fois la mise en rappelant la maladie qu’elles ont toutes deux récemment contractées et dont elles sortent tout juste de convalescence, toussant comme une tuberculeuse pour appuyer son propos. C’est plus que suffisant pour convaincre l’essaim de jeunes mères bien sous rapport de s’éloigner en grimaçant, l’une d’entre elle se payant même le luxe de remonter le col de sa robe jusque sur son nez pour éviter d’être contaminée. Roksana est encore trop chamboulée pour penser à jouer elle aussi la comédie, mais la sueur qui perle sur son front et le teint excessivement pâle qu’elle arbore viennent sans mal apporter de l’eau à son moulin. L’instant d’après, la main d’Hoani se pose dans son dos pour l’engager à quitter les lieux.
La brune ne prononce pas un mot tandis qu’elle se met en marche, bien trop ensevelie sous ses émotions pour adresser à ces dames ne serait-ce qu’un petit signe de main amical ou un hochement de tête poli. Probablement que leurs intentions étaient bonnes, mais à ce qu’il parait, l’enfer en est pavé. Ou un truc du genre. Pas comme si elle prêtait véritablement attention aux sermons du prêtre lors de la messe dominicale obligatoire, profitant toujours du moindre babillement de son fils pour fuir les lieux avant la fin en s’excusant platement pour le dérangement. La voix d’Hoani l’apaise et la rassure, et même Maksim finit par se calmer, venant poser sa tête contre son épaule pour imbiber le tissu de sa robe d’un mélange de larmes, de bave et de morve. Pour ce qu’elle en a à foutre, il peut bien lui en mettre jusque dans les cheveux du moment qu’il s’arrête de hurler comme si quelqu’un tentait d’attenter à ses jours. Petit à petit, les battements du cœur de la brune s’apaisent et son souffle se fait moins haché. « Merci. » Le remerciement est des plus laconiques, mais impossible de manquer le profond soulagement qui transparait dans sa voix, et de toute façon, Roksana ne se sent absolument pas disposée à faire plus de courbettes. Elle connait Hoani depuis suffisamment longtemps pour savoir que cette dernière ne lui en tiendra pas rigueur. Ou tout du moins elle l’espère. « T’es pas obligée de… Enfin, tu sais… J’ai pas envie de t’imposer la présence du petit… » Elle-même s’en passerait volontiers.
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Re: the joys of motherhood
Sam 5 Aoû 2023 - 16:49
THE JOYS OF MOTHERHOOD
☽ La comédie fonctionne, si elle manque de finesse, son efficacité suffit à me contenter sitôt que les espèces de bourges du quartier se dégagent de notre chemin. Je retiens un roulement d'yeux lorsqu'une des mégères remonte ostensiblement le col de sa robe dès que je tousse. De toute évidence elle n'a pas envie de se choper un quelconque virus - à croire que je ne suis qu'un parasite ambulant en l'instant, mais ça m'arrange beaucoup trop pour que je commente sa réaction de petite précieuse de la vie. Ces femmes ? Je les méprise au plus haut point. Elles ont sincèrement l'air d'apprécier leur existence ici, à Walla Walla. De se complaire dans leur fonction primaire, d'être heureuse à rester à la maison pour changer les couches de leurs gamins ou faire à manger pour leurs connards de compagnons.
Grand bien leur fasse, je suppose, mais moins je les vois, mieux je me porte. C'est aussi le cas pour Roksana, je n'en doute pas un seul instant. Sans être les meilleures amies du monde, je me reconnais suffisamment en elle pour savoir ce qu'elle peut penser de tout ça. De ces catins bourgeoises, de ce môme qu'elle a dans ses bras, qu'elle doit se coltiner surtout, en plus qu'il soit exposé comme un fier trophée aux yeux du reste de la populace. A vrai dire, je ne sais même pas comment elle fait pour avoir la force de s'en occuper continuellement. Comme... une bonne maman, je suppose. C'est au-delà des miennes en tout cas, et alors que je jette un coup d'oeil par-dessus mon épaule, contentée d'avoir débarrassé le plancher aussi vite, je souffle, comme pour essayer de détendre l'atmosphère. A se demander pour qui, toutefois : « Mission accomplie, Roksana, plus aucune mère ébahie ne risque de nous attraper dans ses filets aujourd'hui. » Bon, ce n'est que temporaire, à vrai dire, et on le sait toutes les deux.
On se rapproche de chez moi, tandis que la brune me souffle un remerciement léger. Je sens encore son trouble, lui jette un coup d'oeil concerné. C'est la moindre des choses, on est peu à vouloir s'entraider de cette façon là, dans cette ville. « Toute occasion de fermer le clapet à ses commères est bonne à prendre » fais-je, pour la tranquilliser, lui décrocher peut-être une réaction plus enthousiaste. Affermissant également mon ton, m'assurant peut-être inconsciemment qu'elle soit toujours autant une alliée, insupportée autant que moi par son sort ici bas. A la mention du petit, je fais la moue. « Egh, ne t'en fais pas, je survivrai. J'en ai deux pareils habituellement à la maison, mais les trois quarts du temps... » Eh bien, elle sait, s'en doute, que je fais tout pour me séparer de mes chiards, parce que je les... hum, je ne les aime pas, et plus encore. Parce que je regrette qu'ils existent, et que mes tentatives de nuire à mes grossesses ont failli misérablement. Pourtant, j'ai essayé de faire autrement, de les voir différemment. Sans succès.
On arrive sur mon perron, je nous ouvre la porte, et attends de la refermer pour lui demander d'une voix un peu atone : « Comment tu fais, pour ne pas avoir envie de le refiler au premier venu au juste ? Les baby-sitters un peu trop volontaires ne manquent pas dans le coin, tu sais. » Ma propre meilleure amie passe son temps à gérer mes enfants, après tout. Je suis persuadée que Lucy et Oliver pensent que Louisa est leur mère, à ce stade. « Fais comme chez toi, je nous ramène du thé. » Je n'ai pas mieux à proposer, loi oblige. « Si tu veux, tu peux le déposer dans le berceau de Lucy, à l'étage. » Je rajoute, lui offrant une solution de repli pour qu'elle puisse s'en séparer, en désignant ce petit bout d'homme dans ses bras. Je ne connais pas son prénom, ça ne m'intéresse pas. Je peux faire des efforts pour paraître mondaine, mais je crois qu'avec Roksana, on a depuis longtemps décidé de passer outre ce jeu des apparences.
Grand bien leur fasse, je suppose, mais moins je les vois, mieux je me porte. C'est aussi le cas pour Roksana, je n'en doute pas un seul instant. Sans être les meilleures amies du monde, je me reconnais suffisamment en elle pour savoir ce qu'elle peut penser de tout ça. De ces catins bourgeoises, de ce môme qu'elle a dans ses bras, qu'elle doit se coltiner surtout, en plus qu'il soit exposé comme un fier trophée aux yeux du reste de la populace. A vrai dire, je ne sais même pas comment elle fait pour avoir la force de s'en occuper continuellement. Comme... une bonne maman, je suppose. C'est au-delà des miennes en tout cas, et alors que je jette un coup d'oeil par-dessus mon épaule, contentée d'avoir débarrassé le plancher aussi vite, je souffle, comme pour essayer de détendre l'atmosphère. A se demander pour qui, toutefois : « Mission accomplie, Roksana, plus aucune mère ébahie ne risque de nous attraper dans ses filets aujourd'hui. » Bon, ce n'est que temporaire, à vrai dire, et on le sait toutes les deux.
On se rapproche de chez moi, tandis que la brune me souffle un remerciement léger. Je sens encore son trouble, lui jette un coup d'oeil concerné. C'est la moindre des choses, on est peu à vouloir s'entraider de cette façon là, dans cette ville. « Toute occasion de fermer le clapet à ses commères est bonne à prendre » fais-je, pour la tranquilliser, lui décrocher peut-être une réaction plus enthousiaste. Affermissant également mon ton, m'assurant peut-être inconsciemment qu'elle soit toujours autant une alliée, insupportée autant que moi par son sort ici bas. A la mention du petit, je fais la moue. « Egh, ne t'en fais pas, je survivrai. J'en ai deux pareils habituellement à la maison, mais les trois quarts du temps... » Eh bien, elle sait, s'en doute, que je fais tout pour me séparer de mes chiards, parce que je les... hum, je ne les aime pas, et plus encore. Parce que je regrette qu'ils existent, et que mes tentatives de nuire à mes grossesses ont failli misérablement. Pourtant, j'ai essayé de faire autrement, de les voir différemment. Sans succès.
On arrive sur mon perron, je nous ouvre la porte, et attends de la refermer pour lui demander d'une voix un peu atone : « Comment tu fais, pour ne pas avoir envie de le refiler au premier venu au juste ? Les baby-sitters un peu trop volontaires ne manquent pas dans le coin, tu sais. » Ma propre meilleure amie passe son temps à gérer mes enfants, après tout. Je suis persuadée que Lucy et Oliver pensent que Louisa est leur mère, à ce stade. « Fais comme chez toi, je nous ramène du thé. » Je n'ai pas mieux à proposer, loi oblige. « Si tu veux, tu peux le déposer dans le berceau de Lucy, à l'étage. » Je rajoute, lui offrant une solution de repli pour qu'elle puisse s'en séparer, en désignant ce petit bout d'homme dans ses bras. Je ne connais pas son prénom, ça ne m'intéresse pas. Je peux faire des efforts pour paraître mondaine, mais je crois qu'avec Roksana, on a depuis longtemps décidé de passer outre ce jeu des apparences.
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Re: the joys of motherhood
Lun 11 Sep 2023 - 23:29
Fermer le clapet à ces commères. Fut un temps, Roksana n’aurait eu besoin de l’aide de personne pour le faire, quitte à leur jeter le môme dans les bras et profiter de l’effet de surprise pour filer à l’anglaise, voir même à leur exprimer sa façon de voir les choses sans tourner autour du pot. A croire que les griffes patriarco-chrétiennes de cette communauté commençaient à s’enfoncer dans sa chair bien plus profondément qu’elle ne voulait bien l’admettre. A bien y regarder, la docilité qu’elle affichait dorénavant dans sa vie de tous les jours lui paraissait de moins en moins factice. Est-ce qu’elle avait tout simplement baissé les bras ? Ou est-ce qu’elle attendait avec patience le meilleur moment pour frapper ? Impossible à dire. Et pas sûr que la réponse lui plaise avec ça. Pour l’heure, le petit s’est apaisé et Hoani lui affirme qu’elle survivra à sa présence. Tant mieux. Elle n’a aucune envie de retourner chez elle pour s’enfermer avec lui pour le moment, et si ça fait d’elle une égoïste patentée, alors qu’à cela ne tienne. La blonde à ses côtés est elle-même mère de deux enfants en bas âge, et Roksana réprime difficilement un frisson d’angoisse lorsqu’elle réalise que si le destin ne lui avait pas donné un coup de pouce, elle aurait pu se retrouver dans la même situation d’ici quelques mois. Est-ce que c’est indécent de se réjouir d’avoir perdu un enfant ? Ça n’en était pas encore véritablement un de toute façon, même si cette prise de position ne serait surement pas soutenue par la majorité des autres habitants.
Le reste du chemin se fait en silence, et ce n’est que lorsque les deux femmes se retrouvent finalement à l’abri des oreilles et des regards indiscrets qu’Hoani la questionne sur les raisons qui la poussent à ne pas faire appel à une aide extérieur. « J’avais quelqu’un, les premiers mois. » Une semaine après son accouchement, on lui avait diagnostiqué une dépression post-partum, et comme il était coutume de le faire dans la communauté, on lui avait assigné une aide à domicile. Une jeune femme à peine majeure qui s’était occupé du petit avec une patience déconcertante, et qui l’avait probablement empêché de commettre un acte qui lui aurait valu une exécution sommaire. « Et puis, j’sais pas. J’crois que j’ai eu peur que quelqu’un remarque quelque chose. » Il n’aurait pas fallu beaucoup plus qu’une dénonciation pour qu’une enquête soi menée, et même si la gamine lui avait toujours semblée gentille et inoffensive, elle avait appris à la dure qu’il valait mieux ne jamais totalement accorder sa confiance. Pas à quelqu’un qui n’était pas dans le même bateau en tout cas. Par réflexe, elle se gratte le haut du dos de sa main libre, sachant très bien que sous le tissu de la robe qu’elle porte, les stigmates de sa flagellation en place publique ne s’effaceront jamais. « J’vais le coller là-haut, il dort déjà à moitié. » La seule chose qui la motive à faire preuve de douceur envers le petit, c’est la peur de le voir se réveiller et se remettre à hurler. De retour en bas, elle revient dans la cuisine et regarde son amie s’affairer à préparer le thé. « J’peux aider à quelque chose ? » Pas qu’elle soit spécialement douée pour ces choses-là, mais c’est la moindre des politesses.
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Re: the joys of motherhood
Dim 15 Oct 2023 - 10:39
THE JOYS OF MOTHERHOOD
☽ J’écoute Roksana en lui désignant sommairement mon salon, qu’elle s’installe comme elle l’entend dans la maison. A l’extérieur, je présente ce foyer comme étant le mien, mon doux chez-moi adoré. En vérité, si je pouvais incinérer le bâtiment entier, je ne me retiendrais pas. Entre ces quatre murs, je ne me sens pas à l’aise. Je repense constamment à Eric, pourtant mort depuis un moment. Mais chaque croix sur le calendrier me rappelle que je vais manquer de temps, et qu’il me faudra bien justifier mon absence de relation. Et entre ces quatre murs, sitôt que la porte est refermée et que je me trouve seule face à mes gosses, je me sens défaillir. Incapable de soutenir leurs regards, de subvenir à leurs besoins. Considérant tous les jours mes options pour me débarrasser d’eux, que ce soit de manière plus ou moins subtile. Et je me déteste pour ça. Alors inviter la brune à m’accompagner dans mon enfer personnel, c’est un moyen pour moi de m’éviter de déraper. Seule à seule, libre aussi d’exprimer nos pensées, j’ai conscience d’avoir un côté égoïste qui me pousse à profiter plus que de raison de la présence de Roksana. C’est comme ça, toutefois, et je ne vais pas m’en excuser. J’ai peut-être besoin de laisser ma colère sortir de temps à autre, et je ne dis pas non à une sœur d’infortune pour ce faire.
La brune me parle de son aide des débuts, et de sa peur à l’idée qu’un soutien se transforme en une paire d’yeux et d’oreille menaçante. Hochant la tête à cette déclaration, je me mords l’intérieur des joues, avant d’interroger doucement : « Je vois ce que tu veux dire. Et dans tes proches, tu n’as personne qui… partage le fonds de tes pensées ? » Peut-être a-t-elle d'autres amis ou une partie de la famille qui danse sur la même piste qu’elle. Je réalise que j’ai de la chance, car ma confidente partage les mêmes opinions que moi, et laisse tout passer. Jusqu’à me libérer de mon fardeau en gérant mes enfants pour moi. « Je suis navrée, ce n’est pas moi qui vais te proposer mes services pour t’arranger avec… ça » fais-je en désignant son chiard de l’index, une grimace accompagnant le mouvement bien trop naturellement. « Mais je peux me renseigner, si tu veux, ou éventuellement négocier avec Louisa si elle veut bien t’aider aussi ? Louisa, c’est celle qui s’occupe quasiment constamment de mes propres enfants. » je précise, pour qu’elle saisisse que je ne parle pas de la première inconnue au bataillon venue. « Et l’avantage, c’est que j’ai juste à lui déposer les mômes sur le palier. On n’a pas toujours à se voir imposer la présence de quelqu’un chez nous, si tu veux vois ce que je veux dire. En plus, si on a des aides pour les enfants, ces chers dévoués au système peuvent bien les prendre chez eux, ils sont là pour ça après tout, autant qu'ils servent réellement nos intérêts. » Je suis narquoise, méprisante. Ça sort tout seul mais avec les sous-entendus de Roksana, c’est facile d’enfoncer la porte entrouverte et de me lâcher complètement.
Je laisse ma camarade disparaître quelques minutes pour coucher son bébé, et s’octroyer ainsi un peu plus de tranquillité. Préparant pendant ce laps de temps ce sempiternel thé réservé aux invités que j’honni tout particulièrement. Bon sang, je donnerais n’importe quoi pour avoir un vrai remontant, pas cette daubasse d’eau à peine aromatisée. Je souffle, bruyamment, quand l’ancienne mécano revient et demande ce qu’elle peut faire, me faisant rétorquer du tac au tac : « Te détendre peut-être. Ou t’énerver réellement, ça aide pas mal aussi, ça. » J’ai une œillade appuyée, un sourcil réhaussé en lui faisant glisser sa tasse de thé. Complétant mes dires entre deux soupirs : « Tu es en sécurité ici. Il n’y a que toi et moi, tu n’as pas à miser sur une apparence de mère parfaite, ou à t’enfoncer dans ce même silence qui nous dévore toutes de l’intérieur. Sens-toi à l’aise, ne serait-ce que deux minutes, Roksana. » A l’aise, c’est un bien grand mot. Mais j’entends par là qu’elle peut au moins se débarrasser de sa soumission factice avec moi. Elle vaut mieux que ça, je le sais mieux que quiconque. « Si tu veux insulter des mères et des rejetons, et même le monde entier ou bien planifier le meurtre de ces commères de service, je suis ta complice toute désignée. » fais-je cette fois avec un peu plus d’humour. Et prenant un risque avéré, quoi que je sais ne pas me tromper sur son compte. On rêve toutes les deux de la même chose.
La brune me parle de son aide des débuts, et de sa peur à l’idée qu’un soutien se transforme en une paire d’yeux et d’oreille menaçante. Hochant la tête à cette déclaration, je me mords l’intérieur des joues, avant d’interroger doucement : « Je vois ce que tu veux dire. Et dans tes proches, tu n’as personne qui… partage le fonds de tes pensées ? » Peut-être a-t-elle d'autres amis ou une partie de la famille qui danse sur la même piste qu’elle. Je réalise que j’ai de la chance, car ma confidente partage les mêmes opinions que moi, et laisse tout passer. Jusqu’à me libérer de mon fardeau en gérant mes enfants pour moi. « Je suis navrée, ce n’est pas moi qui vais te proposer mes services pour t’arranger avec… ça » fais-je en désignant son chiard de l’index, une grimace accompagnant le mouvement bien trop naturellement. « Mais je peux me renseigner, si tu veux, ou éventuellement négocier avec Louisa si elle veut bien t’aider aussi ? Louisa, c’est celle qui s’occupe quasiment constamment de mes propres enfants. » je précise, pour qu’elle saisisse que je ne parle pas de la première inconnue au bataillon venue. « Et l’avantage, c’est que j’ai juste à lui déposer les mômes sur le palier. On n’a pas toujours à se voir imposer la présence de quelqu’un chez nous, si tu veux vois ce que je veux dire. En plus, si on a des aides pour les enfants, ces chers dévoués au système peuvent bien les prendre chez eux, ils sont là pour ça après tout, autant qu'ils servent réellement nos intérêts. » Je suis narquoise, méprisante. Ça sort tout seul mais avec les sous-entendus de Roksana, c’est facile d’enfoncer la porte entrouverte et de me lâcher complètement.
Je laisse ma camarade disparaître quelques minutes pour coucher son bébé, et s’octroyer ainsi un peu plus de tranquillité. Préparant pendant ce laps de temps ce sempiternel thé réservé aux invités que j’honni tout particulièrement. Bon sang, je donnerais n’importe quoi pour avoir un vrai remontant, pas cette daubasse d’eau à peine aromatisée. Je souffle, bruyamment, quand l’ancienne mécano revient et demande ce qu’elle peut faire, me faisant rétorquer du tac au tac : « Te détendre peut-être. Ou t’énerver réellement, ça aide pas mal aussi, ça. » J’ai une œillade appuyée, un sourcil réhaussé en lui faisant glisser sa tasse de thé. Complétant mes dires entre deux soupirs : « Tu es en sécurité ici. Il n’y a que toi et moi, tu n’as pas à miser sur une apparence de mère parfaite, ou à t’enfoncer dans ce même silence qui nous dévore toutes de l’intérieur. Sens-toi à l’aise, ne serait-ce que deux minutes, Roksana. » A l’aise, c’est un bien grand mot. Mais j’entends par là qu’elle peut au moins se débarrasser de sa soumission factice avec moi. Elle vaut mieux que ça, je le sais mieux que quiconque. « Si tu veux insulter des mères et des rejetons, et même le monde entier ou bien planifier le meurtre de ces commères de service, je suis ta complice toute désignée. » fais-je cette fois avec un peu plus d’humour. Et prenant un risque avéré, quoi que je sais ne pas me tromper sur son compte. On rêve toutes les deux de la même chose.
Ⓒslytbitch.
And then I fell, like a villain.
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Re: the joys of motherhood
Ven 3 Nov 2023 - 12:59
TW : SYMPTOMES DE DEPRESSION, EVOCATION DE VIOLENCES CONJUGALES, EVOCATION DE VI*L CONJUGAL, HAINE DE SON ENFANT, PULSIONS VIOLENTES A SON ENCONTRE
Conditionnée à ne jamais baisser sa garde devant quiconque de peur s’en subir les répercutions, l’ancienne militaire ne s’exprime qu’à demi-mots, mais le regard compréhensif que lui adresse Hoani la pousse à se détendre un peu. « J’crois pas. J’en sais rien en fait. J’ai pas tant d’monde avec qui parler ces derniers temps. » Difficile d’aborder un sujet aussi sensible à moins d’avoir entièrement confiance en son interlocuteur, et Roksana s’est tant renfermée sur elle-même ces derniers-mois qu’elle n’a finalement plus grand monde sur qui compter. Se méfier de tout et de tout le monde est devenue comme une seconde nature chez elle, et l’isolement volontaire dans lequel elle se plonge depuis la naissance du petit ne fait évidemment qu’aggraver les choses. « Personne n’a envie d’être associé à nana qui s’est fait dérouiller en place publique pour désobéissance civile, ça fait mauvais genre. » Et cela vaut aussi bien pour les sympathisants du régime en place – peu désireux d’être aperçus en sa compagnie, que pour ceux rêvant de le voir s’effondrer une bonne fois pour toute – préférant évidemment faire profil bas pour commettre leurs méfaits. Hoani lui propose de se renseigner auprès de la femme qui s’occupe de ses gamins pour qu’elle puisse éventuellement lui venir en aide aussi. « Vraiment ? » La brune tempère ses espoirs, parce qu’elle n’est pas certaine d’être en mesure de supporter une nouvelle déconvenue si cela venait à ne pas fonctionner. Un petit rire amer lui échappe à l’entente des propos narquois de la blonde. « Sûr que ça m’retirerait une putain d’épine du pied. » Ne plus avoir le gosse sans cesse sur les bras lui permettrait probablement de souffler un peu, et le fait de ne pas sentir une paire d’yeux fixée sur ses épaules à longueur de journée serait assurément appréciable. Ça ne lui rendrait pas nécessairement la vie plus douce, mais ce serait forcément un pas dans la bonne direction. Un pas vers… Une existence un peu plus tolérable, peut-être.
Avec la permission de son hôte, Roksana prend quelques minutes pour se débarrasser de son rejeton dans une chambre à l’étage, n’attendant même pas qu’il s’endorme complètement avant de redescendre au salon pour retrouver son amie. Par réflexe, elle lui propose son aide, mais la blonde la rabroue gentiment, l’invitant par là même à se détendre et même à s’énerver un bon coup pour se calmer les nerfs. « En vrai, j’suis même pas en colère. Enfin, contre moi-même p’t’être. » marmonne l’ancienne militaire en s’asseyant à table, le regard perdu dans le vide. Depuis quelques temps, les émotions – positives comme négatives, ne font plus que l’effleurer. Mais le simple fait de commencer à en parler la pousse à poursuivre. Les vannes s’ouvrent. « J’m’étais jurée qu’ces connards arriveraient pas à m’changer, mais regarde-moi… » Un reniflement méprisant lui échappe, trahissant sans mal la vision peu flatteuse qu’elle a d’elle en cet instant. « Il s’passe pas une journée sans qu’j’ai envie d’faire une connerie avec le petit. » L’avouer à haute voix l’accable de honte et la soulage en même temps, comme si un poids invisible venait de lui être retiré des épaules, lui permettant de respirer correctement pour la première fois depuis des mois. Il y a de la laideur dans ses propos, et une noirceur dont elle ne se serait jamais crue capable, mais son instinct la pousse à croire qu’Hoani est de taille à les entendre. « J’me laisse cogner d’ssus par un fils de pute que j’aurais pu réduire en bouillie à mains nues avant d’arriver ici. J’me débats même plus quand il… » Sa voix s’étrangle soudainement et la fin de sa phrase meurt sur ses lèvres, parce que le fait d’en parler lui donne l’impression de sentir ses mains caleuses sur son corps. « Laisse tomber le thé, à moins que t’aies de quoi l’charger avec du whisky ou un truc du genre. » Et voilà que les larmes qui lui montent soudainement aux yeux. Parfait.
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