La voiture démarre, Chase au volant. Otis prend place côté passager, à l’avant. Dante est toujours allongé sur la banquette arrière. Le métis se retourne pour évaluer la situation mais il sursaute quand l’un des rétroviseurs extérieurs éclate. « On nous tire dessus ! » S’exclame-t-il alors que son rythme cardiaque s’accélère dangereusement. D’autres balles ricochent et il a le réflexe de protéger sa tête avec ses bras, bien qu’ils soient relativement à l’abri dans l’habitacle renforcée du véhicule. Mais combien de temps pourront-ils tenir comme ça ? La situation est critique et ils doivent trouver une solution.

Chase fait du mieux qu’il peut pour progresser jusqu’à ce qu’il vienne taper quelque chose. « Attention ! » S’écrit le dessinateur, s’accrochant au siège du mieux qu’il peut. Heureusement, le conducteur parvient à redresser le véhicule à temps, puis il poursuit sa route. « Faut pas qu’on reste là ! On va finir par se retrouver bloquer ! » Insiste-t-il alors que Chase fait tout son possible pour manœuvrer la voiture. « Calme-toi Otis ! Respire ! » L’artiste prend alors une profonde inspiration avant de jeter  un œil derrière lui. Remarquant que Dante semble reprendre connaissance, il l’interpelle vivement « Dante ! Dante ! C’est Otis ! Comment tu te sens ?! » Il parle fort et rapidement, à cause du stress. S’il était à côté de lui, il le secouerait certainement« On est dans la voiture avec Chase, y’a des morts partout et on nous tire dessus. » Explique-t-il rapidement, incapable de faire quoi que ce soit.

Spoiler:

Il y a un problème. J'le sens alors que j'émerge et que la douleur me vrille le crâne, à tel point qu'un marteau piqueur m'le perforant me ferait encore moins d'effet que ce que je ressens actuellement. Combien de temps j'ai perdu conscience ? J'le vois pas mais je grimace comme un dingue, ma tête partant en arrière, et le reste du corps aussi. J'bouge, enfin j'suis renfoncé dans quelque chose que j'peine à comprendre au début. Parce que j'ai mal. J'ai mal comme j'ai jamais connu ça et j'aurais presque envie d'hurler, si j'étais pas aussi paralysé par... le noir. P'tain, pourquoi il fait noir ? Pas entièrement j'vous l'accorde, mais j'vois plus rien à gauche, je vois plus rien du tout ! « Otis, aid- ».

J'peux rien dire, j'ai les tympans qui sont éclatés par la voix paniquée du concerné. C'est là qu'je capte que les secousses subies sont causées par la folle conduite de Chase, tandis qu'le plus jeune homme me demande comment j'me sens entre deux ricochets de balles. « Santa merda ! » Le peu d'italien que j'ai daigné apprendre pour ne pas oublier mes saintes origines ressort alors qu'je me redresse d'un bond, gueulant autant pour traduire ma souffrance de l'instant que la galère de la situation. « Qui nous tire d'ssus ? Tu vois quelque chose ?! » Parce que moi non, avec ce putain d'oeil qui est... oh non, j'veux pas toucher la plaie, ça me dégoûte. Concentre-toi Dante, allez, tu peux le faire.

En fait, non, j'peux pas, et j'sais pas quoi faire, mais tant pis. Je ne réfléchis pas, ce que me dit Otis m'suffit pour me faire dégainer mon tanfoglio. Tendant le bras à travers la vitre de la bagnole, je sais pas ce qu'je vise, mais je tire. Blam, le son résonne, un corps s'effondre. « J'en ai eu un ! J'crois que j'en ai eu un ! » Que je balance au jeune homme, en avisant des silhouettes qui s'écroulent. Bon j'pense que ce sont juste des nuisibles lambdas mais ça s'prend hein, on va pas faire la fine-bouche, et j'saurais pas faire mieux en l'instant. J'retombe contre le siège arrière, l'adrénaline du réveil me porte encore un peu, mais pour combien de temps encore ? Mazzetta, ce n'était pas prévu ça !

Jeu:

« C’est bon je gère ! » Chase parvient à redresser le véhicule. A l’arrière, Dante se redresse, reprenant peu à peu ses esprits. Cela rassure les métis qui prend le temps d’inspirer profondément. D’autres balles ricochent sur le véhicule mais cela n’empêche pas Dante de tirer à l’extérieur. L’homme parvient à toucher un mort. Dans le rétroviseur, Otis peut voir plusieurs morts trébucher. « Faut continuer à tirer ! Si ça peut les ralentir. » Il faut garder une certaine marge de sécurité pour éviter de se retrouver bloqués en cas de problèmes.

Le dessinateur imite alors son coéquipier, pointant son arme à l’extérieur du véhicule. Il appuie sur la détente. Un hurlement résonne alors au milieu des râles. Il vient probablement de toucher l’un des hommes se trouvant au milieu des morts ; d’ailleurs, Otis peine à y croire. « Je l’ai touché ! » S’exclame-t-il, un sourire nerveux aux lèvres. Il n’en revient pas. Plus loin, les cris du blessé alertent évidemment plusieurs morts qui se détournent de la voiture pour s’offrir un bon repas. Pour l’instant, ils s’en sortent plutôt bien. « Continue Chase ! » Dit-il en respirant toujours profondément, prêt à tirer à nouveau.

Spoiler:

Faut continuer à tirer, ouais enfin, c'est plus facile à dire qu'à faire, avec un œil en moins. Aplati contre le siège de la bagnole, je souffle, fort. J'ai mal, Chase conduit comme un dingue, Otis se met à m'imiter. J'dois pas abandonner maintenant, même si m'replonger dans l'noir est tentant. Alors je me force à me redresser, et je finis par tapoter sur le siège avant, ne calculant pas mes nerfs à vifs, ni mes muscles tremblants : « Go, go mon pote ! ». « Je gère j'ai dis, fumez-les ! » Que rétorque Chase, et j'crois pas qu'il quitte un seul instant la route de vue.

Otis en touche un, un cri de douleur résonne et j'm'en réjouis. J'veux ma part du gâteau aussi, et je m'y mets, rejoignant mon coéquipier dans la bataille. Cette fois, j'essaie de m'appliquer un peu mieux, de visualiser un peu c'que je tire, mais ce n'est pas hyper pratique. Rageant intérieurement, j'puise dans ma colère avant de presser la détente, plombant le tas de silhouettes qui nous suivent avec acharnement malgré le pied de Chase qui n'quitte pas la pédale. Et c'est un nouvel écho qui accompagne la déflagration, une exclamation douloureuse qui m'fait ricaner. « Prends ça, fils de puttana ! » Tous les jurons appris en italien ressortent joyeusement, dans un affreux accent américain appuyé. Mais ça n'gâche pas mon excitation quand un hurlement qui se prolonge attire une foule de cadavres ambulants sur un pauvre corps encore vivant. Enfin, plus pour longtemps maintenant.  « T'entends ça, Otis ? Et un rat de plus exterminé, un ! » On a l'cul bordé de nouilles, ça semble évident, mais y a aussi une part de talent qui prime. Et forcément, faut pas s'relâcher maintenant.

Jeu:

Comment ça, il patine ? C'est vraiment pas l'bon moment pour être en galère sur la route. Merdasse, on va y passer à ce rythme là. On entend les pneus crisser, et je jette un œil, le seul valide en fait, en direction d'Otis. « J'vais voir c'est quoi le problème. » Pas d'autres choix, je sors aussitôt, et j'peux voir que le plus jeune me suit dans la galère. J'ai une grimace en tentant de me dépêcher d'analyser la situation en dépit de la pénombre ambiante, à laquelle se rajoute mon handicap. Mais ça m'empêche pas de saisir qu'le rôdeur qui s'est jeté sous les roues de la bagnole a eu la mauvaise idée d'éclater littéralement en morceaux en même temps, ses abats tartinant le sol qui nous piège dans un embourbement sacrément dégueulasse.

« Mazette, prends tout c'que tu trouves, faut qu'les pneus puissent adhérer au sol pour avancer ! » Je lance à Otis, alors qu'on se précipite pour solutionner ce fâcheux bourbier. La horde sur nos talons rend la pression presque insurmontable, et j'me retrouve à m'agacer rapidement alors qu'je trébuche, ne voyant que dalle. Je sais pas ce que je fais, mais j'le fais mal, et je commence à sérieusement m'énerver, franchement taquiné par la douleur qui me poinçonne mon foutu crâne. J'me retrouve à tambouriner contre la taule de la voiture, gueulant à Chase : « On n'y arrive pas, réessaie, appuie sur le champignon ! » Je crois bien entendre le conducteur râler de son côté, n'empêche qu'il m'écoute, et qu'j'ai l'impression de voir les roues bouger un tant soit peu. Ouais ! A défaut d'avoir su faire quelque chose de mes mains, je lui ai apporté un soutien moral, ça marche aussi.

Jeu: