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Il semblerait bien oui... Souffle la brune à la remarque de la rouquine, fronçant les sourcils en avisant le sol. Remerciant Vi d'un regard pour venir s'accroupir, et aviser du reste des fissures. Tu vois ça ? Qu'elle s'enquit en invitant la jeune femme à suivre son regard, effleurant du bout des doigts une traînée sombre à même le sol. Mélangée à la crasse des années, elle aurait pu ne pas la voir. Un coup de chance, sur ce coup. Le batiment à travaillé, mais ce n'est pas le temps qui à fait ça... Une explosion peut-être ? Quoi qu'à relever le regard vers l'arrondi du plafond, ça ne la met guère en confiance. Quelque chose à l'air de peser sur le toit. Assez pour abîmer toute la structure, et je ne suis pas assez experte dans le domaine pour me faire une idée de quand ça pourrait s'écrouler. Mais Vi ? Sans doute était-elle d'avantage versée dans ce domaine. C'est toi, l'experte de ce domaine. Si tu estime que la zone peut s'écrouler d'une minute à l'autre, on récupère tout le monde et on dégage d'ici. Bien plus encore, avec des novices dans leur équipe. Et les échos de râles qu'elle entend à l'autre bout du couloir ne sont pas pour lui plaire. Il y en à au moins cinq. On peut les avoir à distance. Au moins avec l'arc, si ça pouvait leur faire gagner un répit ...

Les deux survivants s’affairent en silence à travers les ressources éparpillées tandis que Daryl monte la garde à l’entrée de la salle, le corps régulièrement secoué de tics trahissant son impatience et sa nervosité. Une première pièce est fouillée dans un silence quasi religieux, puis une deuxième, et si le butin reste maigre, il vaut quand même le détour. Il faut dire qu’avec le nombre de survivants présents dans la réserve, les ressources médicales ont la fâcheuse tendance à fondre comme neige au soleil depuis quelques temps. Le sac à moitié rempli, Louve enjambe un muret à la paroi vitrée brisée pour s’avancer dans la pénombre de la pièce adjacente en direction d’une grande armoire à l’apparence prometteuse, Lewis sur ses talons. Peut-être que c’est la présence de l’agriculteur à ses côtés qui lui fait baisser sa garde, ou peut-être qu’elle manque encore d’expérience sur le terrain, mais c’est malheureusement beaucoup trop tard qu’elle repère la menace à sa droite. Un rôdeur à la carrure d’un ancien bodybuildeur sous stéroïde s’abat sur elle comme un mur de briques, l’entrainant au sol sous son poids dans un fracas d’ustensiles métalliques et d’éprouvettes brisées. L’angle dans lequel elle se retrouve écrasée l’empêche d’attraper le couteau qu’elle garde à la ceinture, mais bientôt, elle se retrouve à nouveau libre de ses mouvements.

A peine le temps de reprendre son souffle qu’elle comprend que Lewis s’est jeté sur le cadavre pour lui venir en aide, roulant avec lui sur le sol dans une lutte au corps à corps désespérée qui n’augure rien de bon. La décharge d’adrénaline qui la traverse tout à coup l’aide à se relever souplement, et elle dégaine enfin son arme avec la ferme intention de se jeter dans la mêlée, ses yeux cherchant à percer l’obscurité pour éviter de blesser Lewis accidentellement. Ce moment d’hésitation lui coûte cher. Sa lame s’enfonce dans le crâne du colosse, mais pas avant qu’un cri perçant ne lui résonne dans les oreilles et lui glace le sang, l’amenant à se figer sur place, immobile devant le corps à présent désarticulé du rôdeur. « Putain, qu’est-ce que vous… » La voix de Daryl se fige lorsque sa lampe balaye le col ensanglanté et partiellement ouvert de la chemise de l’agriculteur, révélant une profonde marque de morsure à la jonction de son cou et de son épaule. « Et merde. » Le regard de l’obstétricienne s’accroche à celui de Lewis sans comprendre, et après un court moment de silence, elle ouvre son sac pour en sortir le nécessaire et commencer à panser sa blessure. « Louve… » Elle n’arrive pas à admettre ce que les deux autres ont déjà compris.

VI, NON !

Mais son cri disparaît sitôt que l'éboulement se fait, la tension venant broyer son ventre avec force alors qu'elle se laisse tomber dans la fosse pour rejoindre l'endroit ou à disparu la rousse. Et si l'angoisse la tient elle est rapidement remplacée par une colère froide sitôt que la quinte de toux lui confirme que Vi à survécu, venant l'empoigner avec force par le col de son haut. Elle savait ? Visiblement pas assez, puisqu'elle l'avait tenté malgré tout. Et le sifflement d'alerte la stoppe dans son élan, poussant sans ménagement Vi en direction de Daryl. Elles auraient tout le loisir de rediscuter de la situation, sitôt retournées au campement.  

Mais pour l'heure, c'est un sombre spectacle qui se dressent devant elles. Avisant la scène avant de revenir à Daryl, ne cherchant pas à en savoir plus. Parfois, certaines situations se passaient de mots, et celle-ci n'était qu'un écho à la propre perte de sa fille. Lewis était condamné, mais au moins, aurait-il la possibilité de faire un semblant d'adieu. Croisant le regard de Vi en confirmant d'un regard ce qu'elles savaient déjà toutes deux, avant de reprendre à l'attention de l'agriculteur. Je peux vous accorder un peu de temps. Mais on devra te surveiller. La mutation changeait d'une personne à l'autre, et elle se refusait à le tuer froidement devant Louve. C'est à toi de choisir ce que tu préfères. Ne pas attendre l'inévitable, ou s'endormir auprès de la brune dans l'espoir d'adoucir un peu son départ vers l'autre monde. Laissant à Vi tout le loisir d'essayer d'expliquer la situation, son regard s'assombrissant à l'idée de ce qui arriverait d'ici peu. Daryl. Un bref regard au berserker. Sécurisons le reste de la zone. Ensuite, on récupère armes et armures Histoire de mettre Lewis au moins un peu plus à l'aise. Vi, tu veux bien t'occuper d'elle ?