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Lukas S. Yoon
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Lauren M. Reed
Jeu 1 Fév 2024 - 3:37
PREVOYANTE PATIENTE LOYALE DIPLOMATE CALME SOLITAIRE RANCUNIERE TÊTUE IMPREVISIBLE CALCULATRICE | Vous y croyez encore vous, aux codes sociaux ? Ces normes superficielles qui semblent guider nos interactions et dicter nos jugements. Dans cette nouvelle société, en constante évolution, je doute de plus en plus de leur pertinence. Les cicatrices de l'apocalypse ont révélé une vérité brutale : la survie prime sur l'apparence. L'idée même d'être jugé sur des critères esthétiques semble être devenue une relique des temps reculés. Plus personne ne viendra se soucier de vos traits tiraillés par la fatigue, de vos vêtements usés par l'érosion de l'âge, ou de l'odeur de votre corps qui empeste la sueur et la poussière. Désormais, les visages ne sont plus des masques à polir pour correspondre à des normes préétablies, mais des toiles vivantes racontant des histoires de survie, de sacrifices et de résilience. Je pourrais vous dire que je suis une femme, dans la trentaine. Blonde, plus ou moins un mètre soixante-dix, pour une cinquantaine de kilos à tendance variable. Une silhouette dans la norme, ni trop fine ni trop épaisse, qui s'est sculptée au gré des épreuves vécues. Mes yeux sont d'un bleu profond et portent le récit d'une vie façonnée par des défis constants, et mes cheveux, d'un blond lumineux, sont un rappel de la lumière qui persiste même dans les ombres. Je préfère porter des habits plutôt simples, privilégiant le mouvement et le confort, témoignant une certaine grâce dans l'action. Tout ça, vous en auriez rien à foutre, n'est-ce pas ? Sauf si à la limite, l'envie vous prenait de me faire l'amour sauvagement. Bref... la vérité c'est que la seule chose qui a de l'importance pour vous c'est ce que je trimbale dans mes poches. Eh bien, au risque de vous décevoir, je ne possède pas grand-chose. Mon sac à dos, portant les stigmates du temps, est bien plus qu'un simple contenant. C'est le reflet de l'essentiel, l'extension de moi-même dans ce monde où chaque gramme compte. Des poches élimées gardent des souvenirs de ressources collectées, tandis que les bretelles ajustables sont le lien entre mes provisions et moi. Il est mon foyer ambulant, le gardien de l'essentiel nécessaire à ma survie. Dans mon arsenal un couteau de chasse trône en tant qu'outil polyvalent, arme et partenaire fidèle dans le déclin de la société. Sa lame acérée, forgée pour la précision, devient le prolongement habile de la main, indispensable pour la chasse, la défense et la survie au quotidien. Chaque rayures sur sa poignée raconte une histoire d'adaptation, il est un compagnon d'aventure, forgé par les épreuves. Une lampe torche dynamo, dernier vestige de l'éclat électrique d'une époque révolue, devient mon phare dans l'obscurité persistante. Chacune des rotations de sa manivelle me rappelle la dépendance envers la force humaine pour générer la lumière. Elle guide mon chemin à travers les ombres, révélant les mystères du monde nocturne. Et pour finir, intégrée à tout ça, une trousse de premier secours, telle une arche de préservation, renfermant les instruments nécessaires pour panser les plaies. C'est rudimentaire, mais c'est le strict minimum. |
Ainsi, nous avons dû nous adapter à cette nouvelle réalité, chacun agissant à sa manière, cherchant à protéger ses propres intérêts dans un monde où les choix se révèlent être une succession de dilemmes déchirants. Les méthodes divergent, mais au fond nous partageons tous un objectif commun : survivre. La question fondamentale qui se pose désormais n'est pas de définir ce qui est bien ou mal, mais plutôt de comprendre comment nous pouvons trouver notre place dans au milieu de tout ce foutoir. Une quête où chacun se doit de forger son propre destin, naviguant à travers les ombres du compromis et de la nécessité, dans le but ultime de se préserver dans un univers dénué de repères moraux.
Qui suis-je ? Une réponse triviale serait de vous dire que je ne suis personne. Je n'ai jamais réellement été quelqu'un en fait, Enfin si... sûrement comme tant d'autres sur cette planète, juste un pion insignifiant sur l'échiquier de la vie. Cependant, je comprends bien que cette réponse est loin d'être satisfaisante, n'est-ce pas ? Je suis persuadée que vous avez une multitude de questions à me poser. Et que si je ne me montre pas suffisamment coopérative, je suppose que vous seriez enclin à presser la détente, à me loger une balle là, pile entre les deux yeux. Bien entendu, une telle réaction serait tout à fait normale, et je ne pourrais qu'en acquiescer la nécessité. En ces temps incertains, le doute n'a plus sa place. La confiance est devenue un luxe, c'est ainsi que les choses fonctionnent désormais. Vivre dans la crainte de l'inconnu, incapable de discerner les intentions d'autrui, obligé de rester sur ses gardes en permanence... c'est sans aucun doute l'un des pires aspects de cette nouvelle société. Désormais tout repose sur cette seule confiance, un art si difficile à maîtriser. Pour ma part, accorder la mienne n'est pas une chose aisée. L'expérience m'a appris que je ne peux compter que sur moi-même, et que se fier complètement aux autres relève d'une mission impossible. En ce qui concerne les vivants, je ne me fais plus aucune illusion. C'est chacun pour soi. Plus rien est sûr lorsqu'il s'agit de l'Homme, l'instinct de survie le rend imprévisible. Il est vital de comprendre que ceux à qui vous accordez votre confiance vous trahiront, vos ennemis la désireront avec panache, et même ceux que vous chérissez le plus en abuseront. Avec le temps, j'ai fini par apprendre qu'il est préférable de me tenir à l'écart, loin de l'agitation des villes, afin de conserver, ne serait-ce qu'un semblant de contrôle sur mon destin. Il est certain que les choses sont plus simples avec les morts. En restant prudent, il est peu probable de se foutre dans la merde. Et bien que je n'ai jamais été très familière avec la solitude, je m'y suis habituée. La compagnie silencieuse des marcheurs ne me dérange plus, aussi dangereux peuvent-ils être. Certes, ils ne sont pas vraiment doués pour faire la conversation, mais au moins, ils ne demandent rien. Ils sont désormais une partie intégrante du paysage. Avec eux... je sais à quoi m'attendre.
Et puis parfois, la réalité ne correspond pas forcément à nos espoirs. Inévitablement, je vais me retrouver à partager un face-à-face avec d'autres survivants. C'est là que la situation se complexifie. Étant loin d'être une athlète entraînée, encore moins une combattante aguerrie, recourir à la force n'est pas ma meilleure option. Même si j'ai quelques notions en termes de maniement des armes à feu, je suis bien consciente que je n'ai aucune chance de survivre à une fusillade. Je ne me considère pas comme une meurtrière, bien que j'aie parfois pu commettre des actes impardonnables. Parfois, appuyer sur la détente devient une nécessité, une question de vie ou de mort. Malgré tout, certaines valeurs perdurent, même si elles s'effacent peu à peu au fur et à mesure du temps qui passe. Nous avons le pouvoir de décider de notre destin d'un simple geste, de lâcher prise ou de persévérer dans ce cauchemar. Évitant les effusions de sang inutiles, tant que la parole peut résoudre les problèmes, je n'ai aucune raison de recourir à la violence. « Les mots sont plus dangereux que les armes », voilà une citation qui raisonne plutôt bien à mes oreilles. Retourner la force des autres contre eux-mêmes, là est la clé du succès. Je ne peux pas le nier, être une femme m'a souvent été bénéfique. Je n'ai aucune réticence à jouer de mes attributs pour parvenir à mes fins. Je suis une femme aux multiples visages, préservant farouchement ma véritable identité, que je révèle rarement. Je suis celle que vous voulez que je sois, tout simplement. Mon esprit demeure impénétrable, et bien que mes paroles soient mesurées, déchiffrer mes pensées réelles s'avère être une entreprise ardue. Ma survie, je la dois à ma capacité à m'adapter à ceux qui croisent mon chemin.
Et par moment... la vie semble aimer nous rappeler, avec une touche d'humour, qu'aucune muraille n'est véritablement insurmontable. Comme l'a si bien exprimé un écrivain du XIXe siècle : "Il y a dans le monde une insondable mélancolie qu'on ne découvre que dans la solitude, à certaines minutes comme celles-là. Les hommes aiment la dissimuler, mais elle est au fond de tout être, et c'est le regret du paradis que nous avons perdu." Ainsi, il m'arrive de redécouvrir une Lauren que je croyais à jamais faisant partie du passé. Plus douce, animée par l'étincelle de son âme d'enfant, cherchant simplement à retrouver son sourire oublié. Ces moments-là se sont révélés être des éclaircies inattendues dans le tumulte de cette vie d'après. Des instants précieux qui surgissent sans crier gare, souvent lors des rares moments de calme, loin du chaos environnant. Cette jeune femme plus fragile n'est plus celle qui cherche à survivre avec cette froide détermination, mais plutôt celle qui cherche à rétablir un équilibre perdu.
Je vous laisse pour les prochains passages entre les mains d'une narration omnisciente. Bien évidemment, vous vous doutez bien que je suis incapable de remonter moi-même jusqu'aux sources de ma propre vie.
1 JANVIER 1992
Un hurlement strident vient interrompre le silence paisible de la nuit. Si pour certain l'ambiance est encore à la fête, pour d'autres le commencement de la nouvelle année marque le début d'une longue descente aux enfers. Les contractions se font de plus en plus proches, tandis que la douleur, elle, est insupportable.
La pièce tamisée par la lueur d'une veilleuse voit la jeune femme tordue de douleur, les mains crispées sur les draps froissés. L'air est chargé de tension, chaque seconde semble être une éternité. Le regard fixé sur le visage angroissé de la future maman, la sage-femme tente de maintenir un semblant de calme, mais ses yeux trahissent une inquiétude grandissante.
Les heures passent dans une symphonie discordante de cris étouffés et de murmures rassurants. La salle de travail, autrefois empreinte d'une atmosphère joyeuse, devient le théâtre d'une bataille acharnée. Les battements du cœur du bébé, autrefois assurés, montrent maintenant des signes de faiblesse. Les médecins et infirmières, experts dans l'art de la vie, s'affairent autour du lit, tentant de conjurer le destin qui semble s'acharner. Chaque regard échangé révèle une gravité partagée, une compréhension tacite que chaque instant qui s'écoule est crucial.
La jeune femme, perdue dans un tourbillon de douleur et de peur, cherche le réconfort dans les yeux de son compagnon, dont l'expression oscille entre l'espoir et l'appréhension. Les chuchotements d'encouragement, autrefois porteurs de promesses enjouées, sont maintenant empreints d'une urgence pressante.
Puis, au bout d'une lutte interminable, , un cri perçant déchire l'air. Le bébé, frêle et vulnérable, voit enfin la lumière du jour. Un soulagement intense envahit la pièce, mais celui-ci est de très courte durée. Le silence qui suit est assourdissant. La réalité de la vie s'entrechoque avec la cruauté du destin. La jeune mère, étreignant son nouveau-né, ressent un mélange indescriptible d'amour et de peine. Les larmes coulent sur son visage, non seulement pour la vie qui a commencé, mais aussi pour celle qui, malheureusement, arrive à son terme. C'est ainsi que dans un dernier souffle, dans l'élan de ses dernières forces, la jeune maman prononce « Lauren. ».
JANVIER - SEPTEMBRE 1992
Les premiers mois après la perte déchirante de sa bien-aimée sont un mélange de sombres nuits sans sommeil et de journées hantées par le vide. Le père, autrefois fort et aimant, se trouve englouti par une douleur insurmontable. Cependant, une étincelle de responsabilité persiste en lui, une lueur d'amour parental qu'il consacre à prendre soin de sa précieuse fille.
Les cris de l'enfant, autrefois source de joie et d'espoir, deviennent le seul lien tangible avec une vie qui semble s'écrouler. Pourtant, chaque biberon, chaque couche changée, est imprégné d'une tristesse palpable. La demeure, autrefois vibrante de rires et de chaleur, résonne maintenant de silences lourds et de sanglots étouffés.
La douleur de l'homme s'évade dans les recoins sombres de la colère et de l'alcool. Les murs qui avaient été témoins d'un amour florissant sont maintenant spectateurs d'éclats de violence et de rires teintés d'amertume Les services sociaux, alertés par des voisins compatissants, entrent en scène pour sauver l'enfant de cette situation.
Les semaines passent, et le père se noie de plus en plus dans ses démons, laissant la lumière de la vie s'éteindre progressivement dans ses yeux. Les pleurs de Lauren, autrefois apaisants, se transforment en échos de désespoir. Puis, incapable de surmonter cette tempête, le trentenaire prend une décision déchirante pour l'avenir de sa fille.
Le bébé, emmailloté dans une couverture usée, est déposé entre des mains étrangères. Les services sociaux, conscients de la tragédie qui se joue, prennent en charge ce précieux fardeau avec une profonde tristesse. Ainsi, la petite, façonnée par les déchirures du destin, entame un nouveau chapitre de sa vie entre les murs d'une institution, tandis que son père, brisé et desespéré, laisse derrière lui les échos d'un amour perdu, pour sombrer à jamais dans l'oubli.
JUILLET 1996 - NOVEMBRE 2004
Pour moi, c'est ici que mon histoire commence réellement. La petite fille que j'étais à cette époque, simple et éloignée de tout genre de problèmes, trépigne d'impatience à l'idée de quitter l'institut. La nouvelle vient de tomber : le dossier d'adoption est bouclé et signé. Une certaine euphorie m'envahit, mon cœur bat légèrement plus vite en imaginant faire le bonheur d'un jeune couple dans l'incapacité d'avoir des enfants.
Le jour tant attendu arrive enfin. Mon sac contient le peu d'affaires que j'ai en ma possession, mais c'est mon cœur, lui, qui est le plus chargé en émotions. Quitter cet endroit, dans lequel j'ai pu me créer mes premiers souvenirs, pour embrasser une nouvelle vie pleine de promesses et d'amour.
La changement vers une vie plus normale s'avère à la fois excitant et effrayant. En franchissant le seuil de ma nouvelle maison, je découvre un foyer chaleureux où se présentent à moi des visages d'inconnus qui me sourient avec une étonnante tendresse bienveillante. Les premiers jours sont une valse délicate entre l'excitation de la nouveauté et l'adaptation à un environnement encore méconnu.
Les petits déjeuners en famille, les sorties au parc, les histoires du coucher, tout ça devient la célébration d'un amour retrouvé. Mes parents adoptifs, patients et compréhensifs, créent un espace où je peux m'épanouir en toute confiance. Leurs rires deviennent une mélodie qui vient bercer mes nuits, et leurs sourires, des astres qui viennent illuminer mes journées. Au fur et à mesure des années qui passent, cette relation se renforce devenant peu à peu cette forteresse inébranlable, qui m'offre le soutien nécessaire pour affronter les obstacles de la vie.
DÉCEMBRE 2004 - JUIN 2011
Ah, l'adolescence... cette période de la vie tellement redoutée par tous. Pour moi, c'est une époque marquée par les premières découvertes, une exploration audacieuse des limites et une quête effrénée d'identité. Ces années-là m'apportent leur lot d'expériences et de challenge. Naviguant à travers les méandres de cette période avec une curiosité affûtée, je vois naître les premières amitiés, émerger les passions et les premières relations amoureuses laissent des empreintes indélébiles. Un tourbillon émotionnel qui ne manquera pas de venir bousculer l'entièreté de mon quotidien.
Insouciante et rebelle, je suis à ce moment là dans l'impossibilité d'échapper aux premiers conflits avec mes parents. Les opinions divergent, et mes aspirations se heurtent aux valeurs familiales. La recherche frénétique de liberté se confronte à la nécessité d'établir des règles et des limites. Les incompréhensions s'invitent à la table, les discussions se transforment parfois en violentes disputes.
Au milieu de toute cette agitation, chaque confrontation devient l'occasion de redéfinir les contours d'une personnalité tout juste naissante. Les éclats de voix révèlent des désaccords profonds, mais également la nécessité de comprendre et de respecter les différences de chacun. Mes parents, bien que déconcertés par mon attitude, restent un soutien sans faille, cherchant à comprendre les motivations derrière mes choix. Finalement, rien ne semble pouvoir détériorer nos liens familiaux.
FEVRIER 2008 - JUIN 2011
C'est durant cette période que je découvre également ce qui deviendra mon plus grand amour de toujours. Détrompez-vous, je ne vous parle pas d'une relation charnelle avec un homme, mais bien d'un attachement profond pour un concept : celui de la photographie.
Isolée dans l'obscurité du grenier, mon regard se pose soudainement sur une étagère reculée, sur laquelle repose un vieil appareil photo, sans doute bien trop usé par le temps pour être encore fonctionnel. Et pourtant, à cet instant, quelque chose en moi s'éveille à la simple vue de cet objet oublié. La magie opère, et c'est le début d'une belle histoire : cette fascination dans l'art de figer le temps et de capturer l'essence même des moments éphémères.
Avec précaution, je me saisis de l'appareil entre mes mains, ressentant chaque irrégularité de son boîtier usé. Les traces du temps qui ont marqué sa surface semblent raconter une histoire silencieuse, une histoire qui éveille ma curiosité et alimente une nouvelle passion naissante. Oui, c'est véritablement ce que l'on peut appeler un coup de foudre !
Ignorant les craquements du plancher sous mes pas, je redescends du grenier, emportant avec moi ce témoin du passé. Ma voie est désormais toute tracée : je serais une chasseuse d'image.
Et c'est donc sans surprise que je m'oriente dans un cursus autour de ça. Je m'immerge pleinement dans l'univers complexe de l'exposition, de la composition et de la mise au point, découvrant progressivement toutes les subtilités du huitième art.
A travers l'objectif, je vois le monde se transformer. Les détails ordinaires prennent une nouvelle dimension, et chaque instant est une opportunité de créer un fragment de mémoire tangible. La photographie devient mon refuge, mon moyen d'exprimer les sentiments inexprimés et de redéfinir la réalité selon ma propre perspective.
JUILLET 2011 - OCTOBRE 2015
En fin de compte, ma vie se déroule dans la plus grande des banalités. Une certaine routine commence à s'installer alors que j'enchaîne les petits boulots liés à mon domaine afin d'acquérir plus d'expérience. Je saisis chaque opportunité pour parfaire mes compétences, me dévouant corps et âme à mon travail. Que ce soit en tant qu'assistante aux côtés de photographes plus expérimentés, sur le terrain en tant que photographe reporter, ou même en tant que freelance, je me plais à me soumettre à une certaine rigueur.
Une discipline de fer qui porte ses fruits puisque je commence à ressentir un élan croissant de reconnaissance pour mon travail. Mes clichés attirent l'attention, m'ouvrant des portes vers des expositions locales et des collaborations enrichissantes. Par la même occasion, je fais la fierté de mes parents adoptifs. Leurs réserves initiales à l'égard de ma carrière se dissipent peu à peu, remplacées par un soutien chaleureux et une admiration discrète.
"PARANOÏD" - SEATTLE - OCTOBRE 2015
Pff. Vraiment, la société d'aujourd'hui n'est pas loin de partir en couilles. Là dehors, c'est la panique générale, les gens parlent de l'arrivée imminente de la fin du monde. Non mais sincèrement, vous y croyez vraiment à ces conneries diffusées sur internet ? Ça y est, il suffit de quelques cas de violences à Seattle, orchestrés par les habituels détraqués psychologiques qui hantent nos rues, pour que les complotistes en tout genre s'alarment.
Je reste assise là, dans l'ombre d'une pièce éclairée seulement par la lueur froide de l'écran de l'ordinateur. Le clavier crisse sous la pression de mes doigts, traduisant ma frustration. A mesure que je scrute les informations qui déferlent sur les réseaux sociaux, je ne peux m'empêcher de ressentir un mélange de colère et d'incompréhension devant la tournure que prennent les événements. Les théories du complot semblent proliférer comme des champignons vénéneux après la pluie. Ah, les réseaux... véritables arènes virtuelles, ils sont le terrain de jeu de toutes sortes de prophètes de l'apocalypse, chacun d'entre eux venant proposer sa propre vision dystopique du monde. Leurs discours, alimentés par la peur et l'incertitude, enflamment les esprits déjà agités.
Je lève les yeux de l'écran, laissant mon regard errer tristement dans la pièce. A l'extérieur, les rues sont le théâtre de la suspicion et de la méfiance. Les gens se précipitent, véhiculent des rumeurs alarmantes, tandis que d'autres barricadent leurs portes et fenêtres, prêts à affronter l'inconnu.
Je soupire, partagée entre l'envie de rejeter ces théories absurdes et celle de comprendre la source du malaise qui se répand. Est-ce la peur qui pousse les gens à embrasser ces idées morbides, ou bien est-ce une sorte de besoin inconscient de trouver un sens dans ce chaos ambiant ?
Mon téléphone vibre, m'arrachant à mes pensées. Un message de mes parents adoptifs, eux aussi plongés dans le tumulte de l'information et de la désinformation. « Prends ce que tu peux, on quitte la ville. » lit-on dans ce SMS. Ces paroles résonnent comme un écho des inquiétudes qui étreignent la société.
Je me redresse, déterminée à ne pas succomber à cette vague de pessimisme. La société peut être fragile, mais elle est également résiliente. Il est temps de se détacher de l'étau oppressant des théories du complot et de chercher des réponses concrètes.
"LA CHUTE" - SEATTLE - OCTOBRE 2015 - QUELQUES JOURS APRES
Je deviens le témoin de la décadence de la société. Spectatrice impuissante d'une tragédie macabre, d'une dramaturgie pour laquelle le monde n'était pas préparé. Les rues autrefois animées par la vie ont laissé la place à des scènes de chaos et de désespoir. Toute cette folie se propage comme une ombre malfaisante, venant bousculer le quotidien paisible de notre vie, le transformant en une lutte constante pour la survie. Les morts, désormais privés de paix éternelle, se relèvent avec une appétence vorace pour la chair humaine. Les cris horrifiés résonnent dans l'air, et témoignent de la terreur qui s'empare de notre être.
Mon corps ne répond plus, je suis comme pétrifiée devant ce tableau apocalyptique. Mes mains se resserrent convulsivement sur le boîtier de mon appareil photo, mais l'angoisse paralyse mes gestes, m'empêchant d'appuyer sur le déclencheur. Figée dans cet état de sidération face à une vision cauchemardesque, je peux sentir mon cœur se comprimer violemment à l'intérieur de ma poitrine. Mes yeux fixent l'horreur qui se joue devant moi, marquant à jamais mon esprit de ces images morbides, s'inscrivant comme des cicatrices indélébiles. Les sons déchirants des sirènes d'alarme se mêlent à des hurlements de détresse, créant une symphonie discordante de désolation.
Soudain, un bruit métallique se fait entendre à proximité, me ramenant à une réalité encore bien plus sinistre. Des ombres mouvantes se profilent dans l'obscurité, des silhouettes décharnées avancent lentement, traînant leurs pieds avec une détermination lugubre. La panique me saisit, et une impulsion instinctive me pousse à reculer, à m'éloigner de ces créatures morbides qui déferlent dans ma direction.
Mais ma retraite n'est que temporaire. Je suis brusquement animée par la nécessité de documenter l'inhumanité des événements. Un mélange de devoir et de curiosité prend le dessus sur l'effroi qui me saisit, me poussant à m'élever au-dessus du désarroi qui menaçait de m'engloutir. L'appareil photo redevient ainsi une extension de moi-même, une fenêtre à travers laquelle je suis en mesure de raconter une histoire. Et c'est avec une détermination renouvelée que je compose mes clichés avec précaution, capturant des moments d'humanité et de désespoir, avec pour intention de transmettre l'essence de cette épreuve douloureuse. Chaque clic devient ainsi un acte de témoignage, une tentative de donner une voix à ceux qui sont plongés dans le silence de cette tragédie.
Parmi le désordre se dessinent des gestes de courage et de compassion. Mon regard se porte alors sur une scène poignante : des inconnus s'entraident, des mains secourables se tendent, formant des poches de résistance à l'obscurité ambiante. Des soins prodigués à un blessé, un sourire partagé entre des étrangers devenus compagnons d'infortunes, chaque geste devient une réponse courageuse à l'inimaginable.
"REPIT" - SEATTLE - OCTOBRE 2015 - QUELQUES JOURS PLUS TARD
Au milieu des cendres qui flottent comme des flocons de neige sombre, je marche d'un pas hésitant, le regard empreint de la lueur des décombres. Le monde qui était autrefois le nôtre n'est plus qu'un paysage dystopique, déchiré par le chaos et marqué par la souffrance. Les rues qui étaient autrefois animées sont désertes, et les murmures du vent portent des échos d'une réalité déformée.
La quête de survie m'a guidée jusqu'à un camp de réfugiés, une oasis fragile dans ce désert d'incertitude. Les tentes dressées par l'armée se dressent comme des sentinelles solitaires dans ce nouveau monde désolé. La promesse de sécurité et de solidarité émane de ces abris temporaires, une lueur d'espoir au milieu de ce désastre.
A l'entrée du camp, des soldats en uniforme scrutent les arrivants avec des regards vigilants, leurs visages marqués par les épreuves endurées et la fatigue accumulée. Leur présence impose un semblant d'ordre dans ce qui reste d'une civilisation qui vacille. En franchissant les portes, je suis accueillie dans une atmosphère où la tension règne.
Des regards curieux et méfiants se posent sur moi alors que je m'engage plus loin dans le camp. Les survivants, marqués par la douleur et la perte, se rassemblent autour de points d'eau et de maigres réserves de nourriture. L'odeur de la fumée et le murmure de conversations chuchotées créent une mélodie amère, mais aussi le doux son de la vie qui persiste.
Les tentes deviennent mon nouveau foyer, des abris fragiles mais réconfortants dans cet environnement chancelant. Des couvertures et des vivres sont distribués dans la mesure du possible, des biens désormais très précieux. Une nouvelle routine émerge parmi les cendres de l'ancienne vie, une routine axée sur la survie collective.
Au crépuscule, lorsque la lueur du jour décline, je m'assois près du feu de camp, fixant les flammes crépitantes avec des yeux remplis d'inquiétude. Les bribes de conversations résonnent tout autour de moi, mais mon esprit erre dans les souvenirs d'une vie qui semble appartenir à un autre temps.
Lorsque quelqu'un me demande d'où je viens, je récite les faits comme une litanie, mais l'ombre de l'incertitude persiste. « Je... je n'ai plus aucune nouvelle de ma famille. » lançais-je d'une voix hésitante. Avec les réseaux de communication dysfonctionnels, je n'ai plus aucun moyen de les contacter. Sont-ils encore en vie ? Cette question m'a torturé l'esprit de toutes les manières possibles, érodant mes espoirs comme des vagues furieuses sur une côte vulnérable. Les souvenirs de leur sourire, ma plus belle source de réconfort, se transforment en fantômes fugaces, venant hanter mes pensées dans les moments les plus sombres.
Les regards autour du feu se teintent d'une compréhension empathique. Chaque individu a son fardeau de pertes et d'interrogations, et mes paroles sonnent avec une familiarité douloureuse. Des paroles de soutien se mêlent au crépitement des flammes, un chant de solidarité dans l'obscurité.
"EXIL" - SEATLLE - DECEMBRE 2015
Un murmure sourd se propage parmi les tentes, les résidents se préparant pour la nuit. Les soldats, exténués et débordés par leurs multiples tâches constantes, patrouillent avec une vigilance affaiblie. C'est dans cette atmosphère de lassitude qu'une erreur est commise, une erreur qui change le cours de nos vies.
Un des soldats, épuisé par des heures interminables de garde, néglige l'importance cruciale de son devoir. Pris dans une complaisance dangereuse, il ignore qu'une menace grandit dans l'ombre. A l'intérieur même du camp, parmi les tentes qui offrent un semblant de confort et de sécurité, un homme autrefois parmi les vivants est ressuscité par une force inconnue. Dans le brouhaha de l'orage qui gronde, personne ne prête attention aux signes subtils de sa réanimation. Une certaine nonchalance s'introduit dans les failles du système de défense, créant une menace latente au cœur même de ce sanctuaire.
La vérité émerge lentement, comme une sinistre surprise. Des cris d'horreur retentissent lorsque la créature réanimée, autrefois un membre de la communauté, se glisse parmi les tentes. Le chaos s'ensuit alors que d'autres résidents, pris au dépourvu, tentent de comprendre la nature de ce qu'il se passe. Les alarmes retentissent trop tard, et l'ombre de la panique s'étend rapidement. Les négligences, ces failles insidieuses, se révèlent désastreuses. Les tentes, autrefois des abris, deviennent des pièges mortels.
Réveillée par des hurlements, je me suis retrouvée prise dans ce tourbillon d'horreur. Les échos de la panique retentissent autour de moi alors que les morts-vivants sèment le chaos. La lueur des feux de camp devient un phare tragique, guidant ces créatures vers la destruction.
Prise dans l'étau de la torpeur, je réagis rapidement par instinct de survie. Évitant les zones les plus fréquentées et les lieux potentiellement dangereux, j'emprunte des détours sinueux, exploitant chaque connaissance acquise au fil du temps passé au camp. Mes sens sont aiguisés, et chaque bruit, chaque mouvement dans l'obscurité, est une alerte qui me maintient dans un état de vigilance constant.
La panique me pousse à m'éloigner du centre névralgique du camp, où le son des armes et des cris s'estompent dans l'écho lointain des rues désertes de Seattle. Le sentiment d'urgence me guide à trouver refuge dans les recoins assombris de la ville.
Dans l'ombre des bâtiments délabrés, je reprends mon souffle, écoutant le grondement étouffé de la bataille qui se déroule au loin. Mon esprit bouillonne, évaluant les options qui se présentent à moi. La zone urbaine, jadis familière, est désormais un labyrinthe mortel. La décision de m'éloigner s'importe alors comme une évidence.
"SURVIVANTE" - SEATTLE - MARS 2016
La rue sombre est dénuée de vie, à l'exception des râles d'agonie lointains des réanimés qui rôdent dans l'obscurité. Mes pas résonnent dans le silence oppressant, révélant ma présence à ceux qui errent dans les ombres. L'angoisse me comprime la poitrine, me rappelant que chaque coin de rue devient une potentielle menace au fur et à mesure que j'avance dans ce dédale urbain.
Tout à coup, un bruit étrange attire mon attention. Des pas traînants et des grognements inhumains percent le silence. Je m'immobilise, retenant mon souffle, mes yeux scrutant les ténèbres. La créature émerge lentement de la pénombre, une silhouette décharnée, ses yeux vitreux fixés sur moi. Une figure féminine aux allures étrangement séduisantes, mais maculée de la décomposition qui révèle sa nature sinistre.
Elle avance avec une démarche étrangement familière, comme si elle conservait les vestiges d'une vie antérieure, un contraste frappant avec la pourriture qui défigure son visage. Ses vêtements en lambeaux pendent négligemment sur sa peau grise et déchirée.
La peau putréfiée, marbrée de nuances de gris et de bleu, souligne la cruauté du passage du temps après la mort. Pourtant, malgré la dégradation, il y a une étrange élégance dans la manière dont elle se met en mouvement, le souvenir d'une beauté qui a depuis longtemps cédé sa place à la corruption.
La juxtaposition de l'ancienne beauté et de ce corps ravagé ajoute une dimension troublante à la terreur qui s'empare de mon être. Mes pensées s'embrouillent, mais l'instinct de survie prend le dessus. Ma respiration s'accélère alors que je recule lentement, mes yeux ne quittant pas la créature qui avance avec une détermination effrayante. Mes doigts cherchent instinctivement une arme, mais mes mains ne rencontrent que le vide, réalisant que je ne suis pas préparée pour cette rencontre inéluctable.
Dans ma retraite, mes pieds s'emmêlent dans un débris oublié sur le sol délabré, et je trébuche maladroitement. La panique monte en moi alors que je me retrouve au sol, vulnérable et à la merci de mon assaillante. Celle-ci se rapproche, une lueur maléfique dans ses yeux vides. Ses mains osseuses se tendent vers moi, cherchant à me serrer dans une étreinte morbide. Mon cœur s'emballe, l'angoisse me comprimant les entrailles.
Cependant, l'adrénaline me donne une force insoupçonnée. Dans un acte désespéré, je me libère de son emprise momentanée, roulant sur le côté avec une agilité instinctive. Le monstre vacille temporairement, me laissant une fraction de seconde pour me relever et m'éloigner le plus possible.
La course effrénée reprend, mes jambes propulsant mon corps loin de cette rencontre terrifiante. Mon souffle haletant s'entremêle avec les gémissements lointains des morts-vivants, créant une cacophonie sépulcrale qui accompagne ma fuite à travers les ruelles obscures. La peur persiste, mais la volonté de survivre me pousse à continuer, cherchant une échappatoire.
"NEW WORLD" - SEATTLE - SEPTEMBRE 2016
Il faut se rendre à l'évidence, le monde tel que nous l'avions connu ne sera plus jamais le même. Revenir en arrière n'est plus qu'un lointain souvenir, un fantasme devenu hors d'atteinte. La réalité qui s'impose à nous est celle d'un retour aux sources intégral, où la survie se résume à la satisfaction de nos besoins les plus primaires.
La quête de ces ressources vitales devient une chorégraphie stratégique, une danse habile l'ombre des anciennes habitudes et la nécessité de s'adapter. Trouver de la nourriture n'est plus un acte banal, mais une exploration minutieuse de chaque recoin abandonné, cherchant des signes de vie sous des débris oubliés. L'eau, abondante par le passé, se révèle être un trésor encore plus rare, nécessitant ingéniosité et prudence pour éviter les pièges mortels de la contamination
Les vestiges de la civilisation passée ne sont plus que des ombres lointaines, dissoutes dans le chaos. Les rues sont désormais des déserts silencieux, et les gratte-ciels qui touchaient les cieux ne sont plus que des carcasses vides. La nature reprend ses droits, envahissant chaque interstice de béton, témoignant de la force de la vie face à l'effondrement de l'humanité.
Me concernant, je m'adapte progressivement à ces normes inédites, chaque nouvelles épreuves devenant pour moi une véritable leçon de vie. Un processus d'acquisition long et fastidieux, mais qui commence à porter ses fruits. D'ailleurs, dans le bulletin de la survivante on pourrait y lire :
Collecte de ressources 7/10
Des avancées notables, Mademoiselle Reed est en constante évolution. Si ramasser des boîtes de conserve est toujours d'actualité et demeure encore une priorité, son intérêt grandissant pour la faune et la flore témoigne d'une diversification nécessaire. Elle s'initie à la reconnaissance de plantes comestibles, améliore son aptitude au pistage, mais des ajustements sont encore requis. Le manque d'outils se fait ressentir; l'exploration de la fabrication de pièges pourrait être envisagée.
Sécurité personnelle 6/10
Lauren démontre une vigilance accrue, mais l'absence d'expérience au combat la place dans une position parfois délicate. La peur d'approcher les puants n'est déjà plus qu'un lointain souvenir, mais leur mise à mort est encore maladroite et hésitante. Cependant, elle se perfectionne dans la maîtrise de l'art du déplacement, évoluant à travers les paysages urbains comme une ombre agile. Ses connaissances des lieux sont un plus, lui donnant un avantage certain.
Interactions sociales 2/10
La jeune femme maintient une réticence marquée envers toute relation sociale. Son isolement prolongé a créé des barrières émotionnelles difficiles à surmonter. Elle montre une méfiance instinctive envers les autres survivants, considérant chaque nouvelle rencontre comme une menace potentielle. Cette méfiance, bien que compréhensible, limite considérablement ses possibilités de créer des liens profonds.
Équilibre émotionnel 8/10
En dépit des difficultés, la survivante maintient d'une manière étonnante une certaine stabilité émotionnelle. Son aptitude à se redécouvrir et à se réinventer en permanence démontre sa combativité exceptionnelle face à l'adversité.
"COLD BLOOD" - SEATTLE - DECEMBRE 2016
L'hiver s'abat sur nous avec une férocité implacable, ajoutant une couche de difficulté supplémentaire à notre lutte quotidienne pour la survie. Les températures glaciales réduisent tout à l'état de givre, transforment l'environnement en un paysage arctique inhospitalier. La neige, telle une couverture immaculée, masque les ruines et les cicatrices de la civilisation passée, créant une atmosphère à la fois sublime et terrifiante.
J'affronte le froid comme un combat quotidien, un duel terrible contre un ennemi aussi insaisissable que redoutable. Chaque sortie à l'extérieur devient une épreuve, mes souffles se figent dans l'air glacé, et le moindre faux pas peut se transformer en un voyage sans retour dans cet abîme gelé. Ironiquement, le monde extérieur, aussi hostile soit-il, devient alors le seul champ de bataille pour trouver les ressources nécessaires pour survivre.
Le ravitaillement se fait de plus en plus rare, créant une compétition féroce entre les survivants. Chaque boîte de conserve, chaque goutte d'eau portable devient un trésor convoité par tous. La nécessité de chercher au-delà de mes zones familières me pousse à explorer des territoires encore inconnus, à franchir des frontières dangereuses où le froid n'est pas le seul danger.
Je n'ai pas d'autres choix...
Le silence m'étouffe dans les rues désertes, le froid mordant mes joues. Soudain, des pas. Je m'arrête net, scrutant l'obscurité. Un autre survivant émerge des ombres, sa silhouette se dessinant dans le paysage enneigé. On se dévisage, muets. Dans ses yeux, je déchiffre une méfiance, peut-être même de l'hostilité. L'adrénaline s'infiltre dans mes veines, mon corps est prêt à réagir. Les paroles sont superflues, seul l'instinct de survie compte.
L'autre sort une lame rouillée, dévoilant par la même occasion ses intentions hostiles. La réalité me percute ; dans cette nouvelle société sans lois, la négociation est souvent vaine. La peur me frappe, mais capituler sonnerait la fin.
L'arme entre nous devient la frontière entre la vie et la mort. On se jauge, cherchant l'opportunité dans cette danse mortelle. Un bruit de pas rapide rompt le silence, et dans un élan désespéré, je me jette sur lui. Le cri déchire l'air alors que nous roulons dans la neige, luttant pour le contrôle.
La lame frôle ma peau. Dans une explosion de violence, je réussis à arracher l'arme à mon agresseur. Les rôles s'inversent, et avec une hésitation terrifiante, je porte le coup fatal.
Son regard agonisant croise le mien. C'est là, dans cette fraction de seconde, que je comprends le poids de mon acte. La réalité de ce monde brutal me frappe comme une vague glaciale. Je reste là, tenant la lame maculée de sang, une étrangère dans un environnement impitoyable qui ne pardonne aucune faiblesse.
Le souffle court, je contemple l"étranger qui git dans la neige, la vie s'échappant de ses yeux. Mon coeur bat violemment à l'intérieur de mon corps, le bruit assourdissant de mes propres palpitations résonne dans mes oreilles. Le calme qui suit l'acte est plus assourdissant encore.
L'odeur métallique imprègne l'air glacial, et je me rends subitement compte de toute l'horreur de la situation. Une vie sacrifiée pour en sauver une autre. Mais la culpabilité, elle, reste tenace, je la sens s'insinuer dans chaque partie de moi.
Je détourne mon regard du visage désormais inanimé, cherchant désespérément une explication, une justification. L'image de mes parents me hante, leur souvenir flou se mêlant à la froide réalité de ce que je viens de faire. Qu'en auraient-ils pensé ?
Le poids du meurtre repose lourdement sur mes épaules. Une goutte de sang s'échappe de la lame, marquant le début d'un combat intérieur. La frontière entre la survie et la moralité s'est estompée, laissant la place à une palette grise de choix difficiles.
Je me redresse lentement, laissant derrière moi le cadavre silencieux dans la neige immaculée. La culpabilité plane, assombrissant le peu de lumière qui reste dans mon âme. Mon regard croise le ciel couvert, me demandant combien d'autres vies innocentes seront encore sacrifiées...
"EVOLUTION" - SEATTLE - 2018
Le monde a évolué, se tordant sous le poids des circonstances. Les marcheurs ne sont plus la terreur omniprésente qui hante nos cauchemars, mais plutôt des ombres errantes parmi nous. Ils sont devenus une partie intégrante du paysage, des souvenirs macabres d'une époque révolue. Les communautés se sont formées, chacune érigeant ses propres remparts contre la menace persistante des morts-vivants et des autres survivants avides de massacre.
La nouvelle monnaie d'échange est la sécurité. Des guerres éclatent, des luttes pour le contrôle des territoires ou pour les maigres ressources qui subsistent. La violence règne, et la seule constante est le changement, le monde se remodelant au gré des alliances et des trahisons.
Je suis contrainte de m'adapter à contre-coeur à ce nouveau dogme. La survie en solitaire est devenue une tâche impossible, qui mène inéluctablement à la mort. Les échanges et les alliances sont devenus vitaux, un jeu subtil de négociation dans lequel chacun tente de tirer profit de l'autre. Troquer pour de la nourriture, des munitions ou simplement une promesse de protection est devenu la norme.
Il ne s'agit désormais plus de survivre, mais de trouver sa place dans ce bordel complexe de communautés et d'individus. La solitude est un luxe que peu de gens peuvent encore se permettre, et les alliances forgées dans la nécessité sont souvent plus fragiles qu'elles ne le semblent. Dans ce monde en constante évolution, la seule certitude est que rien n'est jamais acquis, et que chaque jour est une bataille pour rester debout au milieu des cendres de l'ancienne civilisation.
Je m'efforce de naviguer à travers les intrigues, mes pas résonnant dans les vestiges de ce qui était autrefois un lieu de vie. Les anciennes loyautés ne valent plus grand chose, et chaque regard est empreint de suspicion. Mon instinct de survie me guide, me poussant à former des alliances temporaires, tout en restant méfiante.
Alors que le monde continue de se réinventer, je me demande parfois si nous avons vraiment survécu ou si nous avons simplement échangé une forme d'apocalypse contre un autre.
"GHOST" - SEATTLE - 2019 à 2022
Adaptation. C'est le mot qui résonne dans ma tête chaque matin, une mélodie amère qui guide mes pas à travers la déchéance de ce monde. Je n'ai jamais été une grande combattante, ni même une chasseuse très adroite. Les armes à feu, même si j'en connais les bases, ne sont pas comme pour certains la prolongation naturelle de mes mains. Quant à mon corps, celui-ci n'a pas été forgé dans le feu de l'entraînement et de la guerre. Je suis un fardeau, un boulet, me direz-vous. Pas tout à fait. Dans cette réalité post-apocalyptique, j'ai trouvé une autre voie, une voie où mes compétences inattendues sont devenues des atouts précieux.
Mon passé en tant que photographe est une époque révolue, mais les compétences que j'ai acquises sont devenues mon salut. L'art de l'observation, la patience pour attendre le moment parfait, la capacité à discerner les détails négligés. Tout cela s'est révélé être une arme puissante, une arme qui n'inflige certes aucune blessure physique, mais qui offre une perspective unique sur le monde qui nous entoure.
Je suis devenue un véritable fantôme, une présence insaisissable errant à travers les rues délabrées, évitant les regards curieux et les dangers potentiels. Et quand bien même je me révèle à la vue de tous, je suis celle que l'on ne soupçonne pas. Mes sens à l'affût, mes yeux observent minutieusement chaque détail,. Mes oreilles sont toujours aux aguets, captant les murmures du vent, les chuchotements des survivants, les grognements lointains des morts-vivants.
Bien que démunie de mon appareil photo pour immortaliser les scènes, mes souvenirs deviennent des fragments d'une histoire non racontée. Les lieux de troc, les mouvements des marcheurs, les signes de communautés éphémères ou de dangers imminents. Je n'ai plus besoin de clichés pour mémoriser ces détails, ils restent gravés dans ma mémoire, des informations cruciales prêtes à être partagées... ou échangées.
Là où d'autres cherchent des armes et des ressources tangibles, je trouve la puissance dans la connaissance. Mes talents en négociation se sont aiguisés, les informations que je peux transmettre sont devenues une monnaie d'échange. Les lieux de troc, où les survivants se rassemblent avec prudence, sont devenus un terrain de jeu.
Je suis devenue experte dans l'art subtil du troc d'informations. Les groupes en recherche de nouvelles, les communautés en quête de renseignements sur les déplacements des rôdeurs, ou les dangers imminents, tous fréquentent ces lieux d'échanges. Les marchandises peuvent être limitées, mais les informations, elles, valent souvent leur pesant d'or.
Parfois, je négocie avec des groupes errants, échangeant des détails sur les ressources contre des conseils sur les itinéraires sûrs. D'autres fois, je commerce avec des communautés plus établies, offrant mes observations en échange de provisions ou d'un abri temporaire. Ma valeur ne réside pas dans ma force physique, mais dans ma capacité à lire les signes, à anticiper les dangers, à être l'œil vigilant au milieu du chaos.
Chaque interaction devient alors un ballet délicat, où je dois juger à qui je peux faire confiance, quelles informations je peux partager sans compromettre ma propre sécurité.
"CONNEXION" - OLYMPIA - 2023
Olympia, nichée à côté de Seattle, est une ville qui a été profondément transformée par les ravages du temps et les bouleversements apocalyptiques. Jadis la capitale de l'Etat de Washington, Olympia a évolué en un paysage urbain à l'abandon, mêlant la nostalgie du passé à la dure réalité de ce nouveau monde.
Les rues, autrefois animées par l'activité citadine, sont maintenant des dédales silencieux de bâtiments délabrés et de véhicules abandonnés.Les gratte-ciels qui touchaient autrefois le ciel sont désormais des carcasses vides, témoins muets de la civilisation perdue. La nature reprend ses droits, avec des plantes grimpantes s'enroulant autour des structures en ruines.
Les parcs, lieux de détente dans ce lointain passé, sont maintenant des refuges pour les marcheurs et les animaux sauvages. Les rivières et les lacs qui entourent la ville, autrefois sources de beauté naturelle, sont désormais des réservoirs de ressources essentielles, mais aussi de dangers potentiels.
Cependant, malgré les cicatrices évidentes, Olympia conserve une lueur d'espoir. Des communautés de survivants se sont formées, tentant de trouver un équilibre entre la coopération et la compétition. Des marchés improvisés apparaissent sporadiquement, où les habitants échangent des ressources, des informations, et parfois, des moments de répit dans ce monde impitoyable.
C'est à Gig Harbor que je viens périodiquement poser mon ancre. Le contraste de cet endroit avec les villes dévastées est saisissant. Le port, un lieu de plaisance animé par le passé, avait été transformé en un point d'échange vital.
En me frayant un chemin à travers les ruelles pavées, je découvre peu à peu un microcosme de vie dans cette planète en décomposition. Des marchés improvisés débordent de biens échangés, et les voix des gens annoncent la persistance d'une économie régie non plus par l'argent mais sur la survie.
Au fil du temps, mon rôle, facilitant les échanges d'informations entre les différentes enclaves, se révèle plus essentiel que jamais. Les nouvelles des déplacements des hordes, les découvertes de ressources rares, les évolutions des communautés environnantes - chaque pièce d'information devient une marchandise précieuse.
A la fois loin de tous, mais proche de vous. Je suis comme une ombre dans ce monde en mutation, une présence qui se faufile entre les fissures de l'oubli et de la désolation. Dans l'isolement de ma solitude, je découvre une force insoupçonnée.
Puis, au fur et à mesure de nouer des contacts, le murmure du vent me fait parvenir un nom : The Hallows. Un endroit dont la localisation est tenue secrète. Mais c'est bel et bien lui, qui permet à Gig Harbor de tenir debout.
Récolter des ressources est ma première étape, une routine indispensable à la survie. Mon sac à dos déjà usé sur les épaules, je m'aventure dans les rues désertes, cherchant des provisions oubliées et parfois ce que vient m'offrir la nature qui reprend ses droits. Chaque pas reste prudent, car l'inconnu peut se cacher derrière chaque coin de rue.
Éviter le regard vide et les mouvements imprévisibles des morts est essentiel. Je les contourne, m'immisce parfois dans leur monde sans être démasquée. La discrétion est mon alliée, et toute altercation avec eux est une danse silencieuse.
Et alors que la journée avance, je m'approche des lieux fréquentés par d'autres survivants. Des zones de troc, où il est vital de partager les ressources. Des regards échangés, des négociations discrètes. La nourriture collectée peut devenir la monnaie d'échange pour un abri, de l'eau, ou tout autre bien essentiels.
Pourtant, entre ces échanges, je prends le temps d'observer les déplacements des rassemblements de morts-vivants. Les nuées errantes, semblables à des marées macabres, suivent des schémas étranges, mais déchiffrables pour un œil attentif. Ces informations, bien que morbides, peuvent être cruciales pour éviter les zones dangereuses ou anticiper des menaces potentielles.
Dans les zones à fréquentations humaines, je laisse mes oreilles vagabonder, captant les fragments de conversations. Des murmures sur des groupes agressifs, des rumeurs sur des endroits utiles, ou encore des avertissements subtils sur des individus peu recommandables. Les mots échangés deviennent une mine d'or d'informations.
Le crépuscule apporte son lot de soucis supplémentaires. La sécurité devient une priorité alors que je cherche un refuge pour passer la nuit. Des bâtiments délabrés, des abris improvisés ou parfois juste un coin sombre qui offre un peu de tranquillité. Le monde nocturne appartient aux créatures indésirables, et la prudence reste toujours de mise.
Enfin, lorsque la nuit me trouve, je suis assise dans la pénombre. C'est le moment où l'équilibre émotionnel est mis à l'épreuve, où la solitude peut peser plus lourd que jamais. Cependant, je ne vacille pas, toujours prête à recommencer le lendemain, car ici la routine n'est pas monotone ni ennuyeuse, mais le fil tendu entre la vie et la mort.
La méthode inclusive vous permet de commencer le jeu directement avec le |
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Re: Lauren M. Reed
Jeu 1 Fév 2024 - 8:27
Bienvenue à toi, amuse toi bien ici et hâte d'en apprendre plus sur ton personnage
there is nothing but anger and death in this world, with rare moments of...
- lightness and happiness
- Reed Simmons
The Rogues
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Re: Lauren M. Reed
Jeu 1 Fév 2024 - 8:43
Bienvenue sur le forum
Elizabeth Lail est un super choix de fc ! Je suis curieuse d'en savoir plus sur le personnage
Bon courage pour la fiche !
Elizabeth Lail est un super choix de fc ! Je suis curieuse d'en savoir plus sur le personnage
Bon courage pour la fiche !
- Frances O'Connell
The Hallows | Conseil
Modératrice
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Re: Lauren M. Reed
Jeu 1 Fév 2024 - 12:10
Welcome par ici Lauren
J'adore ton choix de FaceClaim
& Courage pour la fameuse fiche
J'adore ton choix de FaceClaim
& Courage pour la fameuse fiche
- Invité
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Re: Lauren M. Reed
Jeu 1 Fév 2024 - 18:51
Bienvenue parmi nous avec cette jolie plume et ce personnage qui s'annonce intéressant ! Hâte d'en savoir plus sur son parcours post-apo jusqu'à aujourd'hui, bon courage pour la rédaction
- Awards:
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Re: Lauren M. Reed
Ven 2 Fév 2024 - 10:02
Bienvenue parmi nous !!
bienvenue sur le forum !
Te voilà fraîchement inscrit(e) sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :
1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours . Un délai supplémentaire peut être accordé par un membre du staff sur demande.
2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux différents bottins du forum.
3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.
4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des Travelers , il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.
5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.
6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.
Bonne rédaction !
Te voilà fraîchement inscrit(e) sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :
Bonne rédaction !
Seems the monster always wins
- Tucker Marsh
- Modératrice
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