Elle est en train de fouiller dans ses laines : Il fait encore froid, et on lui commande régulièrement des pulls. Alors elle s'astreint à contenter tout le monde, et puis ça lui occupe la tête entre deux armures à réparer.
Depuis quelques temps, trop longtemps, elle a deux enfants à charge en plus qu'habituellement, et il ne faut pas mentir, c'est beaucoup de charge mentale. D'autant plus que plus le temps passe, plus elle craint de devoir les adopter définitivement. C'est dans ces pensées sombres qu'une voix la surprend dans son dos.

Elle sursaute et lâche la peau de mouton en se tournant, reconnaissant immédiatement le ton masculin. Ça fait longtemps qu'on m'a pas appelé "mademoiselle" qu'elle lâche bêtement, prise au dépourvu. Il a une sale allure mais il est là, bien vivant et visiblement bien entier. Elle en reste sans voix, le détaillant comme pour s'assurer que c'est bien lui, alors qu'il lui lance des fleurs, sans doute pour faire passer la pilule de son affreux retard.
Tesa déglutit en sentant son cœur accélérer, réalisant à quel point elle est heureuse de le revoir. Elle ferme les yeux quelques secondes, ne nous emballons pas.

D'une moue boudeuse, les bras se croisant devant sa poitrine, elle avance de quelques pas vers Lenny. Et tu crois que ça va suffire, quelques flatteries bien placées, hm ? Elle devrait certainement lui hurler dessus mais à la place elle le rejoint en parcourant les derniers mètres qui les séparent. J'te le dis tout de suite, va falloir te faire pardonner ! J'étais morte d'inquiétude !
Pourtant malgré elle un sourire nait sur ses lèvres et elle décroise ses bras pour les passer autour de lui et le serrer contre elle. Hmf... Tu pues. souffle-t-ellle dans un rire nasal.

- Ho c'est mal me connaître, je suis sans pitié. assène-t-elle sans savoir retenir un sourire amusé, hochant quand même la tête avec conviction pour le principe. Evidemment qu'elle s'est inquiétée pour lui. Pour lui. Pour ses enfants qu'elle ne voulait pas voir orphelins et qu'elle aurait pris sous son aile de toute manière.
Mais quelque chose de particulier s'était vite tissé entre elle et cet homme qu'elle connait à peine pourtant. Peu d'échanges mais une complicité et, une confiance suffisante pour que ce soit à elle qu'il confie ses mômes en partant en mission. Mine de rien, c'était pas un acte anodin, et même la brune en avait été un peu surprise. Autant que flattée, soyons honnête. Bon, bon... je serai clémente dans ma demande de réparation. Je vais y réfléchir. Sans pitié mais clémente, c'est un concept.

Il y a un temps suspendu quand elle l'enlace mais très vite il se reprend pour la serrer en retour, et Tesa se rend compte qu'au vu de leurs quelques discussions, il ne doit pas être un grand habitué, voire un grand fan des effusions. Aussi recule-t-elle rapidement quand il l'attrape par les épaules pour la repousser. No.. T'as bien fait. Je suis vraiment heureuse de te revoir. En vie et visiblement... plutôt entier ? Elle éclate d'un rire clair alors qu'il parle de protéger ses chastes yeux, un fou-rire nerveux qui dure quelques secondes. Elle s'essuie le coin des yeux en reprenant : Madre mia... On voit que tu m'as pas connue étudiante, toi...

La cubaine sourit en coin brièvement avant de lancer comme d'une évidence : Et si je viens pas, qui va te frotter le dos, hein ? Parce que là, va y en avoir besoin...

Tesa se tapote les lèvres, mine d'être en grande réflexion, avant de répondre finalement : J'opterais bien pour un repas en tête à tête si tu sais cuisiner. Sinon, comme je tiens à la vie, une soirée à deux m'ira très bien. Tu me raconteras tes aventures. C'est qu'elle tient pas à finir empoisonnée, non plus.
A son tour elle sourit en le voyant se plier à son examen rapide. Dix doigts, manifestement dix orteils, et donc quatre membres entiers. Un bon ratio pour le temps qu'il est parti, autant dire. Toute façon t'avais pas intérêt, je t'aurais pété une gueulante. C'est qu'elle déconne pas avec l'intégrité de ses proches, la cubaine. Même s'ils sont pas proches depuis bien longtemps.

Petit sourire en coin à sa réaction alors qu'elle lui dit qu'elle va lui frotter le dos, mais qu'elle ne doit pas le reluquer. Sérieusement. Son sourire s'élargit. Je promets pas de pas reluquer, faut jamais se priver des bonnes choses ! Elle repousse son petit bordel sur son atelier et sort avec lui dans un hochement, fermant à clef derrière elle, plus pour empêcher les enfants de venir mettre le bazar qu'autre chose.

Arrivés aux douches, elle ne tarde pas à retirer ses godasses et chaussettes à l'entrée, puis s'avance tranquillement en précédent Lenny. Sans se poser de question, elle retire son pull, restant en débardeur -faut dire qu'elle porte rien dessous-, et sautille pour ôter son pantalon en lâchant un : Faut pas que j'le mouille, c'est mon dernier de propre.... La pudeur, c'est comme la retenue, c'est pas dans ses habitudes. Pour autant, elle n'a rien d'aguicheuse en culotte-débardeur, dans son attitude. Elle pose ses mains sur ses hanches : Bon alors. Je croyais que ça urgeait !