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Thomas Hamilton
Dim 1 Nov 2015 - 0:36
34 ANS • AMERICAIN • MILITAIRE MEMBRE DES US NAVY • CENTURYLINK FIELD
Thomas n'est pas souriant. Il n'est pas très bavard non plus. A vrai dire, quand on le rencontre pour la première fois, les gens le perçoivent généralement comme une personne froide, fermée à toute conversation. Et pourtant, il suffit de le voir au sein de sa famille pour comprendre qu'il n'en est rien.
Dans son unité, Thomas a toujours fait preuve de rigueur, une qualité indispensable selon lui pour servir son pays et qu'on lui a appris dans la poussière des terrains d'entraînement. Si rien ne prédisposait ce gamin plutôt gringalet à entrer dans l'armée, c'est dans ce milieu qu'il a découvert la vraie signification de la fraternité. Une seconde famille, un monde à part qui lui a permis de se construire et de devenir l'homme qu'il est. Déformation professionnelle ou non, Thomas a horreur de désobéir aux lois, encore plus aux ordres, chose qu'il ne fait jamais. Son manque de flexibilité lui a souvent valu des surnoms moqueurs au sein de son unité mais il ne s'en est jamais formalisé. Il ne traverse jamais en dehors des clous quand il est de retour à sa vie de civil, ne dépasse jamais la limitation de vitesse et apprend à sa fille à regarder la couleur du bonhomme avant de traverser.
Si dans sa vie de militaire, Thomas est loin d'avoir le rire facile, son sérieux prenant le dessus en toute circonstance, son attitude change du tout au tout dès que Maya arrive dans son champ de vision. Père aimant, il est prêt à passer des heures à jouer à la dînette dans leur jardin minuscule de leur banlieue modeste pour lui faire plaisir. Ne pas savoir ce qu'elle fait, où elle est, le terrifie. Quand il part en mission et manque une session skype, il sait d'avance que les trois jours suivants seront longs à supporter. Les qualités qui lui servent tant dans sa vie professionnelle sont loin d'être aussi appréciés dans sa vie personnelle. Borné et légèrement macho, les disputes sont plus que fréquentes quand il revient de mission. Qui aurait cru qu'il en viendrait même à regretter ces moments-là maintenant qu'il s'est vu affecté à la base de Centurylink Field.
Depuis son transfert et l'instabilité de la situation à Seatle, Thomas se renferme peu à peu, la colère montant à lui quant à l'impossibilité de prendre des nouvelles de sa famille. L'inquiétude le rend fou, un lion en cage prêt à casser ses barreaux pour bondir sur tout ce qui bouge. Pourtant, il garde son attitude de soldat, le visage froid, les traits marqués, attendant les ordres en bon exécutant.
Dans son unité, Thomas a toujours fait preuve de rigueur, une qualité indispensable selon lui pour servir son pays et qu'on lui a appris dans la poussière des terrains d'entraînement. Si rien ne prédisposait ce gamin plutôt gringalet à entrer dans l'armée, c'est dans ce milieu qu'il a découvert la vraie signification de la fraternité. Une seconde famille, un monde à part qui lui a permis de se construire et de devenir l'homme qu'il est. Déformation professionnelle ou non, Thomas a horreur de désobéir aux lois, encore plus aux ordres, chose qu'il ne fait jamais. Son manque de flexibilité lui a souvent valu des surnoms moqueurs au sein de son unité mais il ne s'en est jamais formalisé. Il ne traverse jamais en dehors des clous quand il est de retour à sa vie de civil, ne dépasse jamais la limitation de vitesse et apprend à sa fille à regarder la couleur du bonhomme avant de traverser.
Si dans sa vie de militaire, Thomas est loin d'avoir le rire facile, son sérieux prenant le dessus en toute circonstance, son attitude change du tout au tout dès que Maya arrive dans son champ de vision. Père aimant, il est prêt à passer des heures à jouer à la dînette dans leur jardin minuscule de leur banlieue modeste pour lui faire plaisir. Ne pas savoir ce qu'elle fait, où elle est, le terrifie. Quand il part en mission et manque une session skype, il sait d'avance que les trois jours suivants seront longs à supporter. Les qualités qui lui servent tant dans sa vie professionnelle sont loin d'être aussi appréciés dans sa vie personnelle. Borné et légèrement macho, les disputes sont plus que fréquentes quand il revient de mission. Qui aurait cru qu'il en viendrait même à regretter ces moments-là maintenant qu'il s'est vu affecté à la base de Centurylink Field.
Depuis son transfert et l'instabilité de la situation à Seatle, Thomas se renferme peu à peu, la colère montant à lui quant à l'impossibilité de prendre des nouvelles de sa famille. L'inquiétude le rend fou, un lion en cage prêt à casser ses barreaux pour bondir sur tout ce qui bouge. Pourtant, il garde son attitude de soldat, le visage froid, les traits marqués, attendant les ordres en bon exécutant.
Du haut de son mètre quatre-vingt six, quatre-vingt kilos, le soldat a une carrure plutôt ordinaire pour son corps de métier, tout en muscle sans pour autant tomber dans la caricature des hommes qui passent trop de temps dans la salle de musculation. Thomas a été bien plus chanceux que ces camarades de bataillon au cours de ses missions et ne s'en tire au final qu'avec quelques cicatrices discrètes. Ses cheveux sont toujours taillés ras quand il est en mission, règlement oblige mais dès qu'il en a l'occasion, en permission, il préfère les laisser pousser, tout comme sa barbe, au grand damne de sa femme. Si il s'est posé plusieurs fois la question d'un tatouage, il a finalement abandonné l'idée, faute de temps. Il porte toujours autour du cou ses plaques d'identification auxquelles il a ajouté son alliance, un moyen pour lui d'être sûr de ne jamais l'égarer. Dans la poche interne de son blouson militaire, il conserve également un bracelet de perles roses que Maya lui a réalisé pour le protéger.
station navale everett, seattle, mars 2000
"Soldat Hamilton ! Allez-vous vous laisser déconcentrer à chaque fois que vous croisez une jeune femme ?" Le gamin tourne brusquement la tête vers son sergent instructeur, retrouvant la position de rigueur, raide comme un piquet, les bras le long du corps, le menton haut. "Non chef !" Le sergent s'approche de lui, le dévisageant un long moment, semblant évaluer du regard si oui ou non, le gosse un peu maigrichon qu'on lui avait refilé aurait le cran de faire ses preuves dans l'armée. Thomas sort à peine du lycée mais il sait que c'est là qu'est sa place, avec ses hommes qui dédient leur vie à la protection de leur pays. C'est ici qu'il se sent utile, dans un métier où ses actions ont une importance, loin de l'ennui des métiers de bureau. Ses parents avaient eu du mal à accepter son choix de carrière, leur seul garçon parti pour de longues années d'engagement mais il faut dire qu'il ne leur avait pas spécialement donné voix au chapitre. Alors il a quitté leur ville de province, à quelques kilomètres de Seattle, celle où il a passé toute son enfance et toute son adolescence. Fils unique d'un banquier et d'une institutrice, rien ne le prédisposait vraiment à faire carrière dans l'armée. Et pourtant, il avait choisi de son plein gré de quitter son confort personnel, n'abandonnant finalement que peu de liens ici, à part ses parents et quelques connaissances de lycée. C'est maintenant que peut commencer sa vie d'homme, dans un monde qu'il a choisi d'intégrer.
Adolescent mal dans sa peau, il a poussé d'un coup, lui donnant parfois l'allure d'un pantin désarticulé. Mais depuis qu'il a rejoint les rangs des US Navy, sa silhouette de gringalet s'épaissit peu à peu, même si en comparaison à ses camarades, il est loin d'avoir la carrure du stéréotype du soldat. "Bien Hamilton, j'ai envie d'vous croire ! Faites moi cent pompes pour vous remettre les idées en place !" Sans sourciller, il rejoint rapidement le sol. La poussière colle à sa peau mais il ne dira rien, se contentant de s'exécuter, grimaçant sous l'effort. Mais la punition en valait le coup. Cette fille, une blonde qu'il est loin de croiser pour la première fois sur le camp d'entraînement. Selon ses sources, elle accompagnerait son père, sergent instructeur d'un autre groupe, de temps en temps, toujours penchée dans ses bouquins de cours, dans un des baraquements. Le parcours de course qu'ils effectuent chaque matin lui permet d'échanger de brefs sourires, d'abord accidentels, puis lui donnant la motivation de courir plus vite les dix premiers kilomètres du matin. Aujourd'hui, elle l'attendait à la fenêtre, lui adressant pour la première fois un signe de la main en riant, raison pour laquelle il avait mis de côté sa discrétion pour lui répondre à son tour avant de se faire reprendre par son sergent. Mais une certitude commençait à faire son bout de chemin dans son cerveau buté. Si elle acceptait de sortir avec lui un soir, il ne la laissera plus partir.
base militaire de Qala-e-Nao, afghanistan, fin mai 2009
"Tom, il faut que je te parle d'un truc ..." Assis à une table du baraquement, il s'installe aussi confortablement que possible sur une des chaises pliantes, fronçant les sourcils avant d'observer avec attention les traits de Cassie. La jolie fille, la tête toujours dans ses bouquins, finalement elle avait accepté de sortir avec lui. Et comme il se l'était promis, il n'avait pas laissé passer sa chance et après six ans de relation rythmés par ses départs en mission plus ou moins loin, il lui avait fait sa demande et elle avait accepté. Il aurait aimé faire les choses simplement mais son beau-père avait insisté pour financer une fête mémorable. Les membres de son unité avaient été présents, tous dans leurs uniformes impeccables pour célébrer ce jour inoubliable. Mais la jolie blonde a l'air perturbé, il n'a pas besoin d'être à ses côtés pour le voir. Elle se passe une main sur le visage. L'image bugue un peu avant de retrouver sa fluidité, rarement très net. La connexion n'est pas la meilleure dans ce coin désertique. "Je t'écoute, qu'est-ce qui se passe ?" Il avait toujours eu peur qu'elle finisse par le quitter, par trouver un homme plus disponible pour elle, qui n'aurait pas à la quitter pour plusieurs mois pour risquer sa vie, qui lui offrirait plus de stabilité. Et le temps qu'elle prend pour articuler ne fait qu'augmenter son stress. Pourtant, elle esquisse un sourire, un léger rire lui échappant alors qu'elle s'essuie les yeux. "Je suis enceinte Tomy." Il lui semble que tout le reste autour de lui n'existe plus. Le baraquement, les gars qui parlent fort à la table d'à côté, lançant des blagues vaseuses quant à sa tête d'éberlué. Ils sont incapables de voir la tempête qui vient de déferler dans sa tête, les écouteurs toujours enfoncés dans ses oreilles. "Tom ?" La voix tremblante de Cassie suffit à le ramener brutalement à la réalité. Elle a l'air d'attendre avec appréhension sa réaction. Ils ont toujours parlé de fonder une famille, bien avant de se marier. Mais ce n'était jamais le bon moment. D'abord les études d'infirmière de Cassie, qu'elle mettait un point d'honneur à terminer avant de penser à cette possibilité d'avenir. Et maintenant que c'était chose faite depuis un moment, les missions trop nombreuses avaient retardé pour eux le moment idéal. "Mais ... mais comment c'est possible ?" "J'en sais rien. Le médecin a dit que ça peut être plein de choses. J'ai pris des antibio quand t'étais là après être allée chez le dentiste tu te souviens ? Ben apparemment, ça joue là-dessus ou je sais pas quoi ... J'ai pas trop cherché à comprendre en fait." Elle rit à nouveau, les larmes coulant sur ses joues. L'image fige quelques secondes à nouveau, lui laissant le temps d'intégrer l'information. "Tu es content ?" C'est à son tour d'afficher un large sourire, frottant ses yeux rapidement pour ne pas laisser voir à tous les autres membres de son unité qu'il était sur le point de céder à l'émotion. "Tu rigoles ou quoi ? C'est le plus beau jour de ma vie."
madrona, maison des hamilton, août 2014
"Je croyais qu'on t'avait proposé un poste fixe sur la base." Sans quitter des yeux les informations qui défilent à la télévision, il hausse des épaules, descendant une gorgée de bière. Le soupir de sa femme le laisse indifférent. Après tant d'années de mariage, il a appris à décrypter chacun de ses soupirs de frustration. Ses départs en mission lui pèsent parce qu'elle est seule, seule pour élever leur fille depuis tant d'années, devant accepter sa présence pour seulement quelques mois avant qu'il ne disparaisse à nouveau. "Et c'est tout ce que t'as à dire ? Maya va avoir cinq ans le mois prochain. Tu penses que c'est facile à vivre pour elle ? Tous les soirs elle me demande où tu es, si tu vas revenir ou pas de ta mission ! La gamine de la voisine lui a dit que les soldats risquaient leur vie et que c'est dangereux. Elle est terrifiée, c'est ça que tu veux pour elle ?" Il se masse les tempes un moment, serrant la mâchoire. "Et tu voudrais quoi ? Que je dise à mes supérieurs de chercher quelqu'un d'autre ? C'est mon devoir d'être là-bas et de veiller à leur sécurité, à votre sécurité !" "Et ton rôle de père ? Tu comptes le remplir quand celui-là ?" Les mots lui font l'effet d'un coup de poing. Certes, il n'est que trop rarement présent pour sa famille, il en a bien conscience. Mais il lui semble impensable et impossible de refuser une mission pour son confort personnel. Il pose la bouteille de bière presque vide sur la table basse avant de se redresser rapidement, la pointant du doigt. "Je t'interdis de dire ça !" "Ne me crie pas dessus ! Tu sais que j'ai raison, c'est pour ça que ..." Mais les paroles de blonde s'interrompent alors que son regard se pose derrière lui. Dans l'encadrement de la porte du salon, Maya serre son lapin en peluche contre elle, son pouce en bouche en les observant. "Pourquoi vous vous disputez ? Vous vous aimez plus ?" Il ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Cassie est déjà à genoux à côté de leur fille, la serrant contre elle. "Mais non ma chérie, on discutait c'est tout. Allez, il faut retourner dormir maintenant." Elle soulève la gamine pour la prendre dans ses bras, lui lançant un regard sombre avant de disparaître dans le couloir.
station navale everett, seattle, mai 2015
La vie de Thomas est loin de s'apparenter à un conte de fées. Les années sont rythmées par les départs en mission, la vie sur le terrain et les retours difficiles. Maya grandit et à chaque fois qu'elle lui saute dans les bras, à son retour dans leur petite maison de banlieue, il lui semble avoir loupé plusieurs années de sa vie. Plus grande, plus belle, le sosie de sa mère. Pourtant il essaye d'être présent à sa manière, multipliant leurs conversations skype pour la voir autant que possible. Mais il sait que la situation pèse sur sa famille, et pas que sur sa fille. Les discussions avec Cassie sont difficiles, se transforment souvent en dispute, pratiquement à chaque fois. C'est avec une boule dans le ventre qu'il ramasse son paquetage et quitte l'arrière du véhicule. Les mois passés ont été éprouvants, en attestent les cernes qui assombrissent ses yeux. La mission était compliquée, d'autant plus que l'annonce douloureuse qu'il avait reçu à mi-parcours. Si leur formation les entraînait à résister à toute sorte de torture psychologique, il semblait que rien dans ces enseignements ne le préparaient à devenir orphelin. Ses compagnons d'armes avaient été là pour lui mais bien vite, le rythme de vie du terrain avait repris ses droits, occultant ses problèmes personnels.
Leur unité avait subi des pertes et les survivants reviennent aussi avec le poids de leur deuil. Troisième déploiement au Pakistan, troisième fois qu'il en revient sain et sauf, ne comptant que quelques égratignures sans conséquence. Et toujours ce sentiment douloureux d'avoir une chance non méritée. Lui aussi aurait pu tomber dans une embuscade. La planque de laquelle il visait, allongé sous le soleil de plomb durant de longues heures, aurait très bien pu être la cible d'attaque. Mais c'est entier qu'il revient, comme à chaque fois. Dans la foule des familles, il lui semble apercevoir ses deux têtes blondes mais elles disparaissent aussitôt, noyées parmi d'autres alors qu'il s'aligne avec ses frères d'armes, le visage encore grave de tout ce qu'ils portent ensemble à ce moment-là. Enfin, les rangs sont rompus et après de longues poignées de main, il peut rejoindre les siens. Deux petites mains ne tardent pas à agripper son treillis alors qu'il soulève Maya du sol, la petite se blottissant immédiatement dans son cou, ses larmes d'enfant mouillant son épaule. Cassie les observe, l'air triste, le soldat ne tardant pas à l'approcher de lui de son bras libre. Elle avait été un roc quand ses parents avaient eu leur accident et qu'il n'avait rien pu faire pour leurs funérailles, prenant tout en charge sans même se poser de questions. Une sainte, voilà comment il considère la femme qu'il a épousé et qui lui a permis de tenir tant d'années sur le terrain en plus de gérer les aléas de la vie. Plus que tout au monde à présent, il finirait par s'effondrer sans ses deux piliers.
"Soldat Hamilton ! Allez-vous vous laisser déconcentrer à chaque fois que vous croisez une jeune femme ?" Le gamin tourne brusquement la tête vers son sergent instructeur, retrouvant la position de rigueur, raide comme un piquet, les bras le long du corps, le menton haut. "Non chef !" Le sergent s'approche de lui, le dévisageant un long moment, semblant évaluer du regard si oui ou non, le gosse un peu maigrichon qu'on lui avait refilé aurait le cran de faire ses preuves dans l'armée. Thomas sort à peine du lycée mais il sait que c'est là qu'est sa place, avec ses hommes qui dédient leur vie à la protection de leur pays. C'est ici qu'il se sent utile, dans un métier où ses actions ont une importance, loin de l'ennui des métiers de bureau. Ses parents avaient eu du mal à accepter son choix de carrière, leur seul garçon parti pour de longues années d'engagement mais il faut dire qu'il ne leur avait pas spécialement donné voix au chapitre. Alors il a quitté leur ville de province, à quelques kilomètres de Seattle, celle où il a passé toute son enfance et toute son adolescence. Fils unique d'un banquier et d'une institutrice, rien ne le prédisposait vraiment à faire carrière dans l'armée. Et pourtant, il avait choisi de son plein gré de quitter son confort personnel, n'abandonnant finalement que peu de liens ici, à part ses parents et quelques connaissances de lycée. C'est maintenant que peut commencer sa vie d'homme, dans un monde qu'il a choisi d'intégrer.
Adolescent mal dans sa peau, il a poussé d'un coup, lui donnant parfois l'allure d'un pantin désarticulé. Mais depuis qu'il a rejoint les rangs des US Navy, sa silhouette de gringalet s'épaissit peu à peu, même si en comparaison à ses camarades, il est loin d'avoir la carrure du stéréotype du soldat. "Bien Hamilton, j'ai envie d'vous croire ! Faites moi cent pompes pour vous remettre les idées en place !" Sans sourciller, il rejoint rapidement le sol. La poussière colle à sa peau mais il ne dira rien, se contentant de s'exécuter, grimaçant sous l'effort. Mais la punition en valait le coup. Cette fille, une blonde qu'il est loin de croiser pour la première fois sur le camp d'entraînement. Selon ses sources, elle accompagnerait son père, sergent instructeur d'un autre groupe, de temps en temps, toujours penchée dans ses bouquins de cours, dans un des baraquements. Le parcours de course qu'ils effectuent chaque matin lui permet d'échanger de brefs sourires, d'abord accidentels, puis lui donnant la motivation de courir plus vite les dix premiers kilomètres du matin. Aujourd'hui, elle l'attendait à la fenêtre, lui adressant pour la première fois un signe de la main en riant, raison pour laquelle il avait mis de côté sa discrétion pour lui répondre à son tour avant de se faire reprendre par son sergent. Mais une certitude commençait à faire son bout de chemin dans son cerveau buté. Si elle acceptait de sortir avec lui un soir, il ne la laissera plus partir.
base militaire de Qala-e-Nao, afghanistan, fin mai 2009
"Tom, il faut que je te parle d'un truc ..." Assis à une table du baraquement, il s'installe aussi confortablement que possible sur une des chaises pliantes, fronçant les sourcils avant d'observer avec attention les traits de Cassie. La jolie fille, la tête toujours dans ses bouquins, finalement elle avait accepté de sortir avec lui. Et comme il se l'était promis, il n'avait pas laissé passer sa chance et après six ans de relation rythmés par ses départs en mission plus ou moins loin, il lui avait fait sa demande et elle avait accepté. Il aurait aimé faire les choses simplement mais son beau-père avait insisté pour financer une fête mémorable. Les membres de son unité avaient été présents, tous dans leurs uniformes impeccables pour célébrer ce jour inoubliable. Mais la jolie blonde a l'air perturbé, il n'a pas besoin d'être à ses côtés pour le voir. Elle se passe une main sur le visage. L'image bugue un peu avant de retrouver sa fluidité, rarement très net. La connexion n'est pas la meilleure dans ce coin désertique. "Je t'écoute, qu'est-ce qui se passe ?" Il avait toujours eu peur qu'elle finisse par le quitter, par trouver un homme plus disponible pour elle, qui n'aurait pas à la quitter pour plusieurs mois pour risquer sa vie, qui lui offrirait plus de stabilité. Et le temps qu'elle prend pour articuler ne fait qu'augmenter son stress. Pourtant, elle esquisse un sourire, un léger rire lui échappant alors qu'elle s'essuie les yeux. "Je suis enceinte Tomy." Il lui semble que tout le reste autour de lui n'existe plus. Le baraquement, les gars qui parlent fort à la table d'à côté, lançant des blagues vaseuses quant à sa tête d'éberlué. Ils sont incapables de voir la tempête qui vient de déferler dans sa tête, les écouteurs toujours enfoncés dans ses oreilles. "Tom ?" La voix tremblante de Cassie suffit à le ramener brutalement à la réalité. Elle a l'air d'attendre avec appréhension sa réaction. Ils ont toujours parlé de fonder une famille, bien avant de se marier. Mais ce n'était jamais le bon moment. D'abord les études d'infirmière de Cassie, qu'elle mettait un point d'honneur à terminer avant de penser à cette possibilité d'avenir. Et maintenant que c'était chose faite depuis un moment, les missions trop nombreuses avaient retardé pour eux le moment idéal. "Mais ... mais comment c'est possible ?" "J'en sais rien. Le médecin a dit que ça peut être plein de choses. J'ai pris des antibio quand t'étais là après être allée chez le dentiste tu te souviens ? Ben apparemment, ça joue là-dessus ou je sais pas quoi ... J'ai pas trop cherché à comprendre en fait." Elle rit à nouveau, les larmes coulant sur ses joues. L'image fige quelques secondes à nouveau, lui laissant le temps d'intégrer l'information. "Tu es content ?" C'est à son tour d'afficher un large sourire, frottant ses yeux rapidement pour ne pas laisser voir à tous les autres membres de son unité qu'il était sur le point de céder à l'émotion. "Tu rigoles ou quoi ? C'est le plus beau jour de ma vie."
madrona, maison des hamilton, août 2014
"Je croyais qu'on t'avait proposé un poste fixe sur la base." Sans quitter des yeux les informations qui défilent à la télévision, il hausse des épaules, descendant une gorgée de bière. Le soupir de sa femme le laisse indifférent. Après tant d'années de mariage, il a appris à décrypter chacun de ses soupirs de frustration. Ses départs en mission lui pèsent parce qu'elle est seule, seule pour élever leur fille depuis tant d'années, devant accepter sa présence pour seulement quelques mois avant qu'il ne disparaisse à nouveau. "Et c'est tout ce que t'as à dire ? Maya va avoir cinq ans le mois prochain. Tu penses que c'est facile à vivre pour elle ? Tous les soirs elle me demande où tu es, si tu vas revenir ou pas de ta mission ! La gamine de la voisine lui a dit que les soldats risquaient leur vie et que c'est dangereux. Elle est terrifiée, c'est ça que tu veux pour elle ?" Il se masse les tempes un moment, serrant la mâchoire. "Et tu voudrais quoi ? Que je dise à mes supérieurs de chercher quelqu'un d'autre ? C'est mon devoir d'être là-bas et de veiller à leur sécurité, à votre sécurité !" "Et ton rôle de père ? Tu comptes le remplir quand celui-là ?" Les mots lui font l'effet d'un coup de poing. Certes, il n'est que trop rarement présent pour sa famille, il en a bien conscience. Mais il lui semble impensable et impossible de refuser une mission pour son confort personnel. Il pose la bouteille de bière presque vide sur la table basse avant de se redresser rapidement, la pointant du doigt. "Je t'interdis de dire ça !" "Ne me crie pas dessus ! Tu sais que j'ai raison, c'est pour ça que ..." Mais les paroles de blonde s'interrompent alors que son regard se pose derrière lui. Dans l'encadrement de la porte du salon, Maya serre son lapin en peluche contre elle, son pouce en bouche en les observant. "Pourquoi vous vous disputez ? Vous vous aimez plus ?" Il ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. Cassie est déjà à genoux à côté de leur fille, la serrant contre elle. "Mais non ma chérie, on discutait c'est tout. Allez, il faut retourner dormir maintenant." Elle soulève la gamine pour la prendre dans ses bras, lui lançant un regard sombre avant de disparaître dans le couloir.
station navale everett, seattle, mai 2015
La vie de Thomas est loin de s'apparenter à un conte de fées. Les années sont rythmées par les départs en mission, la vie sur le terrain et les retours difficiles. Maya grandit et à chaque fois qu'elle lui saute dans les bras, à son retour dans leur petite maison de banlieue, il lui semble avoir loupé plusieurs années de sa vie. Plus grande, plus belle, le sosie de sa mère. Pourtant il essaye d'être présent à sa manière, multipliant leurs conversations skype pour la voir autant que possible. Mais il sait que la situation pèse sur sa famille, et pas que sur sa fille. Les discussions avec Cassie sont difficiles, se transforment souvent en dispute, pratiquement à chaque fois. C'est avec une boule dans le ventre qu'il ramasse son paquetage et quitte l'arrière du véhicule. Les mois passés ont été éprouvants, en attestent les cernes qui assombrissent ses yeux. La mission était compliquée, d'autant plus que l'annonce douloureuse qu'il avait reçu à mi-parcours. Si leur formation les entraînait à résister à toute sorte de torture psychologique, il semblait que rien dans ces enseignements ne le préparaient à devenir orphelin. Ses compagnons d'armes avaient été là pour lui mais bien vite, le rythme de vie du terrain avait repris ses droits, occultant ses problèmes personnels.
Leur unité avait subi des pertes et les survivants reviennent aussi avec le poids de leur deuil. Troisième déploiement au Pakistan, troisième fois qu'il en revient sain et sauf, ne comptant que quelques égratignures sans conséquence. Et toujours ce sentiment douloureux d'avoir une chance non méritée. Lui aussi aurait pu tomber dans une embuscade. La planque de laquelle il visait, allongé sous le soleil de plomb durant de longues heures, aurait très bien pu être la cible d'attaque. Mais c'est entier qu'il revient, comme à chaque fois. Dans la foule des familles, il lui semble apercevoir ses deux têtes blondes mais elles disparaissent aussitôt, noyées parmi d'autres alors qu'il s'aligne avec ses frères d'armes, le visage encore grave de tout ce qu'ils portent ensemble à ce moment-là. Enfin, les rangs sont rompus et après de longues poignées de main, il peut rejoindre les siens. Deux petites mains ne tardent pas à agripper son treillis alors qu'il soulève Maya du sol, la petite se blottissant immédiatement dans son cou, ses larmes d'enfant mouillant son épaule. Cassie les observe, l'air triste, le soldat ne tardant pas à l'approcher de lui de son bras libre. Elle avait été un roc quand ses parents avaient eu leur accident et qu'il n'avait rien pu faire pour leurs funérailles, prenant tout en charge sans même se poser de questions. Une sainte, voilà comment il considère la femme qu'il a épousé et qui lui a permis de tenir tant d'années sur le terrain en plus de gérer les aléas de la vie. Plus que tout au monde à présent, il finirait par s'effondrer sans ses deux piliers.
- CHRONOLOGIE:
- 17 septembre 1980 : naissance de Thomas à Kennewick, ville située à l’est de Seattle
Juin 1998 : fin du lycée pour Thomas
Septembre 1998 : rejoint la Naval Special Warfare Preparatory School à Great Lakes, Illinois
Octobre 1999 : rejoint l’US Navy et intègre la Station navale Everett
Mars 2000 : rencontre pour la première fois Cassie, fille d’un des sergents instructeurs de la base
Juillet 2000 : début officiel de sa relation avec Cassie
Début octobre 2001 : premier déploiement en Afghanistan après les attentats du 11 septembre pour 6 mois
Juin 2002 : retour aux Etats-Unis
Décembre 2002 : deuxième déploiement en Afghanistan pour 8 mois.
Fin août 2003 : retour aux Etats-Unis. Entreprend de suivre une formation pour se spécialiser en tir de précision de longue portée.
Janvier 2004 : demande Cassie en mariage et elle dit oui.
Juin 2004 : premier déploiement en Irak pour 7 mois
Décembre 2004 : retour aux Etats-Unis
Mars 2005 : deuxième déploiement en Irak pour 8 mois
Octobre 2005 : retour aux Etats-Unis
Janvier 2006 : épouse enfin Cassie 2 ans après sa demande et s’envole pour l’Italie pour 3 semaines pour leur lune de miel
Juillet 2006 : troisième déploiement en Afghanistan pour 8 mois
Avril 2007 : retour aux Etats-Unis, signe enfin les papiers pour acheter leur maison à Madrona, dans le quartier est de Seattle.
Novembre 2007 : quatrième déploiement en Afghanistan pour 8 mois
Juillet 2008 : retour aux Etats-Unis
Avril 2009 : cinquième et dernier déploiement en Afghanistan pour 7 mois
Mai 2009 : apprend qu’il va être papa
Octobre 2009 : retour aux Etats-Unis
22 décembre 2009 : naissance de Maya
Mars 2011 : déploiement pour la Libye pour 8 mois
Octobre 2011 : retour aux Etats-Unis
Mai 2012 : premier déploiement au Pakistan pour 8 mois
Décembre 2012 : retour aux Etats-Unis
Septembre 2013 : deuxième déploiement au Pakistan pour 6 mois
Février 2014 : retour aux Etats-Unis
Septembre 2014 : troisième déploiement au Pakistan pour 8 mois
Mars 2015 : décès de ses parents dans un violent accident de voiture. Il ne pourra pas assister aux funérailles, ne faisant qu'aggraver l'état de son moral au cours de cette mission
Mai 2015: retour aux Etats-Unis
centurylink field, 16 jours depuis le début de l'infection
Accélérant le rythme pour un sprint final, ses baskets soulèvent la poussière accumulée sur la piste alors qu'il termine un nouveau tour. Il accueille chaque pulsation de son coeur, cognant avec force dans sa cage thoracique alors qu'il ralentit enfin la cadence jusqu'à passer à la marche. Il s'essuie le front avec un pan de son tee-shirt, levant enfin les yeux vers les premiers rangs des gradins, en face de lui. La blonde souffle la fumée de sa cigarette, fermant les yeux alors qu'elle tire à nouveau sur le bâton de nicotine. Les choses ne font que s'aggraver là-dehors et personne n'est capable d'affirmer avec certitude qu'elles iront mieux un jour. Le nombre d'infectés à passer dans la lunette de son viseur à chaque tour de garde ne fait que renforcer l'intuition qui gronde en lui. Le pire est loin d'être arrivé et il s'estime chanceux d'avoir sa famille près de lui. Ils avaient décidé assez rapidement, après l'ouverture des camps de réfugiés, d'abandonner leur maison sur Madrona, par obligation militaire pour lui puisque c'est là-bas que son unité avait été affectée et qu'il lui était impensable de laisser les siens derrière lui dans ce cauchemar. Les disputes s'étaient calmées depuis leur arrivée ici mais il n'avait pas encore trouvé la force de parler réellement de la situation avec Cassie, depuis qu'elle avait rejoint le stade. Pourtant, il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les choses la perturbent bien plus qu'elle ne veut l'admettre. Maya est celle qui semble accepter le plus sereinement ce brusque changement dans leur vie. Plus d'école, des tas des copains et copines avec qui jouer, elle arrivait même à trouver des points positifs à faire du camping dans les gradins, comme si tout ça n'était qu'un jeu. Il redoute déjà le moment où il faudrait lui expliquer ce qu'il se passe, qu'elle saisisse que le monde paisible dans lequel elle a grandi change et qu'elle ne retrouvera pas de si tôt sa chambre de princesse. Arrivé à la hauteur de sa femme, il lui adresse un bref signe de la main, ne récoltant qu'un regard songeur, leur nouvelle façon de communiquer à présent qu'il n'est plus possible de trouver assez d'intimité pour les disputes de couple. Mais alors qu'il tourne les talons, rejoignant les escaliers pour reprendre son poste de militaire, elle se lève enfin et fait un pas vers lui, événement suffisamment marquant pour qu'il accepte d'empiéter sur ses quelques minutes d'avance. "Vous les abattez ?" Sa voix est faible, comme si elle retenait ses larmes alors qu'elle écrase son mégot sous le talon de sa chaussure. "De quoi tu parles ?" "Arrête Thomas." Le regard sombre qu'elle lui adresse suffit à le refroidir. Depuis qu'elle a offert ses services à l'infirmerie du camp, quelque chose a changé en elle, une lueur perdue, éteinte au fond de ses yeux. "Je ne suis pas stupide. On vous a donné l'ordre de tirer sur les infectés ?" Mais il ne répond pas, se contentant de la fixer, le visage fermé. Parce qu'il n'a pas le droit de lui parler de son boulot et qu'elle le sait très bien, il est hors de question de faire souffler encore plus de panique chez les civils. A sa grande surprise, elle s'approche encore de lui, franchissant les derniers mètres les séparant pour passer ses bras fins autour de sa taille. "Si je chope ce truc, t'as pas intérêt à faire ta fillette. Je veux pas finir comme ça." Plus forte que lui, elle l'a toujours été et le prouve encore aujourd'hui. Pour seule réponse, il passe une main sur sa joue et pose ses lèvres sur les siennes brièvement, les gestes dépassant les mots après toutes ces années de mariage. "Tu manques à Maya, essaye de venir la voir avant qu'elle dorme ce soir." Et aussitôt leur bulle éclate, elle repart dans son monde, longeant les gradins. Bientôt il s'allongera sur la bâche qu'on lui aura assigné et de longues heures passeront à attendre, l'oeil dans le viseur. Inspiration. Vise. Expiration. Tire. Des corps tomberont encore, avec la sensation désagréable de n'être qu'un misérable barrage face à un tsunami à venir.
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JAKE GYLLENHAAL <bott>JOSHUA HAMILTON</bott>
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Re: Thomas Hamilton
Dim 1 Nov 2015 - 0:47
Coucouuuu
Bienvenue dans le coin, j'espère que tu t'y plairas !
Juste une petite remarque avant de commencer, le prénom Joshua est déjà réservé dans le bottin des prénoms et comme nous n'acceptons pas les homonymes, je te laisse en trouver un autre ! Dès que tu as, tu as qu'à le signifier dans ta présentation ou avec un post à la suite, et on te changera ton pseudo le plus vite possible !
Des bisous et à bientôt
Edit : bouh ces nounouilles qui se font avoir
Bienvenue dans le coin, j'espère que tu t'y plairas !
Juste une petite remarque avant de commencer, le prénom Joshua est déjà réservé dans le bottin des prénoms et comme nous n'acceptons pas les homonymes, je te laisse en trouver un autre ! Dès que tu as, tu as qu'à le signifier dans ta présentation ou avec un post à la suite, et on te changera ton pseudo le plus vite possible !
Des bisous et à bientôt
Edit : bouh ces nounouilles qui se font avoir
Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my head
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Re: Thomas Hamilton
Dim 1 Nov 2015 - 1:14
My god, comme je suis nulle ! désolée et même deux fois désolée pour la fausse joie
du coup je voudrais bien changer pour thomas, j'ai vérifié cette fois-ci, blonde une fois mais pas deux
du coup je voudrais bien changer pour thomas, j'ai vérifié cette fois-ci, blonde une fois mais pas deux
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Re: Thomas Hamilton
Dim 1 Nov 2015 - 1:43
Ah bah bravo ! M'suis fait pwnd !
Mais ça reste un bon vava !
Mais ça reste un bon vava !
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Re: Thomas Hamilton
Dim 1 Nov 2015 - 1:49
T inquiète pas. Joshua sera certainement très vite reinscrit . C est nous les boulet (Arthur et moi) C est pas facile de reconnaître les vrai nouveaux. Du coup je te souhaite la bienvenue, ce qui me semble plus approprié.
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