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#E39024

Dim 22 Nov 2015 - 22:25

Un dernier café avant la fin du monde. | Pv. Selene

Il ne fallait pas se le cacher : Selene était tout ce qu’il y avait de plus charmant. Ziggy aimait les filles comme elle, ce genre de petites choses qu’on a envie de déposer dans un écrin et de garder dans la poche intérieure de sa veste. Pas qu’il la considérerait comme un objet, mais son âme paraissait aussi subtile que quelque chose de rare, d’où la comparaison. Elle avait été réceptive à la gestuelle réfléchie et pensée de Ziggy qui savait comment user de son charisme. Il le savait, en jouait un peu, mais ça n’en gâchait pas pour autant la sincérité de ce qu’il faisait, parce qu’elle lui plaisait vraiment. Il se voyait déjà lui demander de la revoir au plus vite, bientôt, et encore une fois, et peut-être même une troisième. Bref, il s’emballait, et nous savons tous que cela allait tomber à l’eau comme une mauvaise blague. Pas à cause d’un problème d’affinités, mais à cause des évènements qui étaient historiques et désastreux.

Selene avoua qu’elle était admirative pour ce qu’il avait fait. Le magicien fronça très légèrement les sourcils, sans perdre son sourire, avant de plonger légèrement vers son chocolat chaud pour en boire une gorgée et par la même occasion, rassembler ses esprits. Il releva la tête avec la même expression sur le visage. « Je ne faisais pas ça par charité. Enfin, la magie pour les gosses, si, carrément. Je parle de Betty. Elle allait perdre le dernier œil qui lui restait mais elle n’en restait pas moins attirante. » Il ne voulait pas la mettre dans le même panier que ces autres enfants qui étaient plus jeunes, plus innocents d’ailleurs face à leur propre maladie, plus vulnérables que ne l’était Betty. Elle s’était battue contre cette malchance de la vie de toutes ses forces, parce qu’elle avait des ambitions. Elle voulait avoir son diplôme, faire des études. Mais elle n’en avait pas eu le droit. Ziggy parfois, se sentait même un peu coupable d’avoir délaissé l’école, parce qu’il aurait eu les « moyens » physiques d’aller jusqu’au bout.

« Ça veut dire quoi « quelqu’un comme toi » ? » Demanda juste après notre homme avec un léger sourire en coin. Il essayait de planter son regard dans les yeux clairs de sa jolie interlocutrice. Elle avait un très joli regard, qui contrastait avec le côté sombre qu’elle dégageait, dans le bon sens du terme bien sûr. Elle avait un physique assez particulier qui avait charmé notre homme, et ça, il ne pouvait pas le nier. Il ne pouvait pas nier qu’elle avait eu un passé différent du sien, mais ça, ça lui était égal. Ziggy n’était pas du genre à juger les gens pour une petite histoire de jeunesse, des expériences douteuses, qui ne définissaient en rien la personne. Sur quoi, il haussa les épaules pour faire comprendre que ça n’avait rien de dramatique.

Par la suite, Ziggy écouta la remarque de Selene avec intérêt, bien qu’il ne pouvait pas prétendre s’y connaître aussi bien qu’elle. Néanmoins, il connaissait les interprètes et les morceaux dont elle faisait référence. « Ça me fait penser que j’ai un vieux gramophone, avec les disques en cires qui vont avec. Y a quelques morceaux de classiques, avec un son super particulier, tu devrais écouter ça ! » Répondit alors Ziggy en secouant la tête comme s’il sortait de sa rêverie contemplative. Il avait perdu son regard sur la personne de la jeune femme, remarquant ses petits détails physiques, même ses défauts, qui lui plaisaient tout de même.

Nouveau sourire en coin de la part du magicien grâce à la proposition, qu’on pourrait qualifier d’utopique désormais, de la jolie brune. « C’est une invitation ? » Dit-il avec le même sourire en coin rempli d’espièglerie. Il ne voulait pas bousculer les choses, parce que cette fille avait l’air d’avoir besoin de prendre son temps, mais Ziggy n’était pas non plus au point d’attendre indéfiniment. Il était du genre à proposer ouvertement de revoir une personne si celle-ci lui plaisait. Ses propres sentiments passaient d’abord, dans un élan égocentrique. « J’aimerais beaucoup t’entendre jouer. » Confirma-t-il d’une voix beaucoup plus douce sur une tonalité moins forte, comme s’il s’agissait d’un pseudo-pacte entre eux deux.
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Re: Un dernier café avant la fin du monde ~ 3 octobre 2015 (PV.Ziggy)

Lun 23 Nov 2015 - 1:28

A la répartie de Ziggy sur la possibilité qu’ils se revoient, la jeune femme ne dit rien. Elle eut simplement un léger sourire, bien vite masqué par son gobelet de chocolat chaud. Le temps était à la pause. Selene avait bien compris qu’en évoquant simplement la dénommée Betty, elle avait touché un point sensible, peut-être maladroitement. Le magicien ne voulait pas s’appesantir dessus et pourtant, l’étudiante avait compris. Il avait été amoureux et semblait l’être encore.

Sa boutique n’était pas qu’une passion, c’était une façon de faire continuer à vivre cet amour. Finalement, elle se sentait presque triste. Pas par jalousie non, même au contraire en quelque sorte. Cet homme était parfait : agréable, beau, rassurant, passionnée et fidèle. Même au-delà de la mort, son cœur était d’une droiture à toute épreuve. Que pouvait-elle faire ? Elle « l’étudiante » sans éclat, sans particularité, sans rien de solide. Trop jeune avec ça.

Réprimant un soupir douloureux, la musicienne avala un morceau de cookie. De toute façon, elle détestait les plans sur la comète. Rien ne l’empêchait de passer un bon moment n’est-ce pas ? Si seulement ses émotions pouvaient arrêter de s’emballer, rien que cinq minutes, ça l’aiderait beaucoup. D’ailleurs il lui avait proposé de venir jeter une oreille à son gramophone, c’était comme une invitation déguisée à la revoir non ? Il n’avait pas encore fait une croix sur elle.

- J’aimerais beaucoup voir ce que donnent tes vieux disques, assura-t-elle, tu es plus initiée que je ne le pensais en fait ! Mais faut pas croire, dit-elle brusquement, j’écoute aussi des trucs carrément euh… « modernes ». Je suis une fan de musique metal, ça m’arrive de me défouler en soirée sur de la techno et je voue un culte à Björk… ça y est tu vas me dire que je suis bizarre, commenta-t-elle en se cachant derrière un rire timide.

En fin de compte, c’était tout elle. Selene n’était pas capable de directement parler d’elle, simplement de ce qu’elle aimait. C’était un peu comme si elle n’avait pas les mots pour caractériser tout ce qu’elle ressentait, alors qu’il existait toujours une chanson pour exprimer ses émotions. Pas forcément par les paroles non. Parfois uniquement par les sons, les ambiances, les couleurs… tiens par exemple en cet instant, c’était Bloody Creature Poster Girl de In this Moment qui lui trottait dans la tête ; et ça n’avait aucun sens.

- Mais je crois que je te dois des explications pour « quelqu’un comme toi », demanda soudainement la jeune femme, et bien… sans vouloir en faire trop, je dirai « quelqu’un qui donne envie de sourire et qu’on ne peut pas oublier ».

Avec une expression malicieuse, elle mangea ce qui restait de son cookie. Désormais, son chocolat était tiède, presque froid. Pourtant, elle continuait à faire machinalement tourner son gobelet entre ses mains, comme si le fait de ne pas le vider empêcher le rendez-vous de se finir. En vérité, Selene pensait déjà à l’après. Allait-il la raccompagner ? L’inviter à venir chez lui ? Se reverraient-ils bientôt ? Ou bien tout ça n’aurait été qu’une belle parenthèse lors d’un samedi après-midi d’automne ?

- Je peux me permettre de te demander quel âge tu as ? La musicienne l’encouragea de ses yeux bleus, tu n’es pas obligé si ça te gêne.

Elle haussa ses épaules graciles avec une nonchalance enfantine. Ses mains étaient posées devant elle, le long du bord de la table, l’une sur l’autre. Des mains de pianiste, longues et fines, aux ongles courts mais colorés du même bordeaux que sa robe. Aurait-elle pu deviner un seul instant qu’elle était au bord d’un précipice ? Prête à sombrer dans l’apocalypse. Sans aucune prise, sans aucune sortie de secours, sans aucun joker… bientôt, la lueur conquise de ses orbes topaze n’aurait plus aucun sens, mais elle existait.
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#E39024

Lun 23 Nov 2015 - 21:00

Un dernier café avant la fin du monde. | Pv. Selene

Selene se confiait de plus en plus, au plus grand plaisir de Ziggy. Il devait admettre qu’en apprendre plus sur sa personnalité ne faisait qu’augmenter cette attirance qu’il avait pour elle. Elle était cultivée, connaissait pas mal de chose. Parfois, les filles sorties de l’adolescence peuvent encore avoir des résidus de bêtise ; mais elle semblait avoir épargné par cette théorie. Peut-être parce qu’elle avait vécu des choses hors-du-commun, mais Ziggy n’était pas vraiment intéressé par cette idée. Il appréciait juste la personne qui lui faisait face, qui commençait à s’ouvrir à lui et à se délier la langue. Un autre petit regard qui réussit à capter celui de la brune, nouveau sourire en coin : Ziggy était conquit par cette jeune femme. Elle avait peur de passer pour un cas à part en lui énumérant les autres styles de musique qu’elle affectionnait. Ziggy hocha la tête de droite à gauche en riant.

« Tu n’es pas la seule. J’écoute de tout, mais j’ai une petite préférence pour la musique d’avant-guerre, mais aussi des années 70. Je suis fan de David Bowie et si tu veux savoir si mon prénom a un rapport avec lui, faudra que tu t’adresses à ma mère, j’en sais strictement rien. » Répliqua-t-il en souriant. Proposition rhétorique bien sûr. Il n’avait pas eu de nouvelles de sa mère depuis son anniversaire, et ne comptait pas en avoir avant Noël. Il n’était pas resté en très bon terme avec elle, pensant qu’elle avait fait une erreur en le mettant au monde, trop jeune soit dit en passant. Il croqua dans le cookie sans même prendre la peine d’en casser un morceau comme il l’avait fait la première fois, en préférant écouter Selene en dire un peu plus sur elle. Elle ne se contenta pas d’en dire plus sur elle, mais sur le magicien lui-même. Il eu un sourire en coin flatté d’entre de tels propos à son égard.

Se passant une main dans les cheveux, il chassa une miette de cookie aux coins de ses lèvres pour se donner un air légèrement détaché, mais il voulait lui faire comprendre qu’il était ravi d’entendre ça, que c’était ce qu’il voulait, en plus de la revoir bien entendu. « Eh ben. Une si jolie fille qui me sort tout ça ! J’en ai d’la chance, pour le petit magicien que je suis ! » Commenta Ziggy avant de se mettre à rire, se mettant à l’aise sur la banquette sur laquelle il était assit. Le gobelet de chocolat commençait à se vider, et Selene venait de terminer sa mignardise. Le magicien lança un regard à la pendule près des caisses, qui indiquait déjà une soirée bien entamée. Il aurait volontiers proposé à la jeune fille d’aller dîner autre part, mais il pensa qu’elle aurait été trop sur la défensive pour accepter une telle proposition. Ziggy n’était pas du genre timide, mais il préférait la raccompagner chez elle et improviser arrivé sur le bas de la porte.

Elle lui demanda son âge. Nouveau sourire espiègle. Est-ce qu’elle était en train de se juger comparée à lui ? Il n’y avait pas de quoi. Cette fille ne semblait pas s’apercevoir qu’elle était unique. Ziggy la regarda dans les yeux et répondit simplement : « Trente-deux. » Il avait envie de lui renvoyer un compliment, mais il préféra boire une dernière gorgée de son chocolat. « Est-ce que je pourrais te revoir ? Bientôt… Genre, très bientôt ? » Demanda-t-il après quelques secondes de silence. Il aurait pu lui prendre les mains, qu’elle semblait cramponner à la table, mais il se ravisa et se contenta d’approcher la sienne. Nonchalance, quand tu nous tiens. « Si tu as envie de rentrer, je peux te raccompagner, ça me donnera une excuse pour te regarder encore un peu. » Oui parce que le politiquement correcte a ses limites, et qu’il n’y avait pas de raison à ce qu’il en rajoute une couche. Au moins comme ça, il annonçait la couleur.

« À moins que tu ne préfères recommander quelque chose ? Autre part si tu veux. » Proposa-t-il à la suite, pour ne pas la presser. Libre à elle de choisir, de toutes façons, il voulait simplement passer du temps avec elle.

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Re: Un dernier café avant la fin du monde ~ 3 octobre 2015 (PV.Ziggy)

Mar 24 Nov 2015 - 9:11

Trente-deux ans ! Ça faisait… beaucoup. Bon pour être honnête, ce n’était pas la première fois qu’elle flirtait avec un homme considérablement plus âgé. Son ex d’ailleurs, avait aussi dix ou onze ans de plus qu’elle. Mais ça remontait déjà à quelques temps ; elle s’était promis d’arrêter de craquer pour des « vieux ». Ça ne pouvait pas marcher. Pas longtemps. Parce qu’elle n’avait rien à leur apporter. Oh oui, il y avait la jeunesse, voire l’illusion de candeur ; mais au-delà de tout ça, Selene n’était rien qu’une poupée déchirée. Elle n’incarnait ni la future mère de famille, la future femme parfaite. Rien qu’une fleur qui fanerait avant les autres.

Pourtant Ziggy demandait à la revoir. Son cœur fragile sursauta. Pour de vrai ? Dans un sens, l’étudiante n’avait pas envie de le quitter. L’espace d’une seconde, elle s’imagina même rentrer avec lui, passer le pas de sa porte, l’embrasser et se réfugier dans ses bras. D’un autre côté, tout lui semblait tellement… « beau », parfaitement en équilibre, ça allait tout seul. Elle ne voulait pas brusquer les choses. C’était idiot, mais fantôme de Betty ou pas, elle avait envie que ça aille plus loin.

Les mains du magicien s’étaient rapprochées des siennes. Un signe. Une invitation. Lentement, feignant un geste naturelle, la musicienne délia un peu ses bras et ses doigts fins glissèrent jusqu’à effleurer ceux de Ziggy. Ils flirtaient, disposés à se laisser attraper, comme la créature blessée et indépendante qu’elle était. Les yeux dans le vague, elle réfléchissait à sa soirée. A la semaine à venir aussi. Elle sourit, pensive, et répondit avec lenteur :

- Tu peux me raccompagner si tu veux…

En fait, Selene était extrêmement flattée par ses compliments mais ne savait pas vraiment comment lui dire. C’était réciproque bien sûr, elle le trouvait beau, intéressant, original, et ne voyait pas le temps passer en sa compagnie. Elle laissa nonchalamment sa main couler contre celle du magicien quand elle la récupéra pour écarter de son visage quelques mèches rebelles. Avec une moue sincèrement désolée, elle expliqua :

- Faudrait que je rentre là, j’ai du boulot pour les cours et… comme j’ai passé l’après-midi à me languir pour ce chocolat chaud, je n’ai pas travaillé, elle sourit de plus belle avant de poursuivre, cette semaine ça va être compliqué. J’ai déjà pas mal de gros devoirs à préparer et je bosse quatre soirs sur cinq, mais… ça me ferait plaisir de te consacrer ma soirée samedi prochain.

Elle ne voulait pas montrer qu’elle s’était déjà attachée à lui. Il n’y avait rien pour l’instant, pas même un début d’histoire, mais elle savait qu’elle serait déçu qu’il ne la rappelle pas. Non, elle serait même triste en fait. Triste de se dire qu’elle avait dû faire quelque chose de travers… ou bien que Ziggy s’était raisonné vis-à-vis de leur âge respectif ou pire : que tout ceci ne soit qu’un autre de ses tours de magie. Tiens, elle avait subitement envie d’écouter de la musique d’avant-guerre et de se passer un CD de David Bowie, belle coïncidence.

- Dans tous les cas, j’ai ton numéro pas vrai ? Si tu n’es pas contre l’idée qu’une étudiante t’envoie quelques messages, voire te passe quelques coups de fils… ça se faisait déjà en 1830 ?

Le visage ivoirin de Selene rayonna. Ce n’était pas spécialement dans ses habitudes d’être taquine, mais c’était tellement tentant qu’elle n’avait pas pu s’en empêcher. D’une traite, elle finit son chocolat chaud et s’essuya doucement les lèvres. Dehors il faisait complètement nuit désormais et une pluie fine commençait à tomber. Une de ces pluies borderlines d’automne, pas convaincue d’elle-même, un crachin triste et solitaire. Dans le starbuck pourtant, il faisait soleil. Aux yeux de la jeune femme en tout cas. Elle se mordit la lèvre inférieure. Une soudaine envie de s’inviter chez Ziggy la démangeait, mais c’était absolument contre-productif. Elle se contenterait d’attendre, comme l’adolescente amoureuse qu’elle n’avait jamais vraiment été. Une semaine, ce n’est pas bien long, n’est-ce pas ?
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#E39024

Mar 24 Nov 2015 - 22:44

Un dernier café avant la fin du monde. | Pv. Selene

Betty n’était pas l’unique raison de vivre de Ziggy. Quand elle était morte, ça n’avait vraiment pas été agréable. Ziggy s’y était plus ou moins préparé. Du moins, c’est ce qu’il avait cru, jusqu’à ce que les parents de la jeune fille l’appellent au téléphone pour lui demander de venir en vitesse à l’hôpital des enfants de Seattle. C’était la veille de sa mort. Elle était déjà sur la pente descendante, sous aide respiratoire, à demi consciente. Son visage virait au jaune et son corps ne ressemblait plus qu’à un amas d’os recouvert de peau. Elle avait beaucoup pleuré, et il était parti en hurlant l’injustice de cette Terre. Il avait revu son père après la mort de Betty. Il lui avait raconté ce qu’il faisait, les spectacles de magie, le bénévolat, la relation qu’il avait eu avec cette fille. Son père n’avait pas su quoi dire. Peut-être se sentait-il coupable de l’avoir laissé livré à lui-même ? Peut-être seulement avait-il de la peine pour ce morceau de lui qu’il avait laissé derrière lui.

En tout cas, cette relation brève mais très intense avait fait comprendre à Ziggy que la vie était quelque chose d’injuste, mais de très précieux. Il fallait continuer de se battre pour sa propre vie, et la rendre plus magique qu’elle ne l’est déjà. Trouver Selene jolie, lui parler sans rougir, avoir le cran d’entrer sans reproche son numéro de téléphone dans ses contacts, l’inviter à boire un chocolat chaud dans un endroit presque romantique… Toutes ces petites choses faisaient de la vie de Ziggy quelque chose de magique. Le fait qu’elle flirtait aussi avec lui, qu’elle répondait à ses avances en faisait quelque chose d’encore plus exceptionnel. La vie valait la peine d’être vécue.

Ziggy sourit en sentant la petite main délicate entrer en contact avec sa peau. « Ça marche. » Il leva les sourcils avec intérêt, sourire en coin toujours fidèle au poste lorsque Selene expliqua qu’elle n’avait pas travaillé en pensant à leur rendez-vous. Pas qu’il ne veuille être responsable d’un quelconque échec scolaire, mais il en était flatté. Il s’étira doucement avant d’étendre ses longues jambes pour se lever, dominant la jeune femme de sa carrure filiforme. Il sorti un billet de sa poche qu’il déposa à côté du petit plateau dans lequel il y avait eu les cookies, un petit pourboire en plus pour la caissière, qui débarrassait d’autres tables plus loin. Il emboîta le pas en tenant la porte à Selene en lui demandant au passage le chemin à emprunter pour rentrer chez elle.

« Si je t’ai donné mon numéro, c’est pour que tu t’en serves. J’ai vraiment envie de passer plus de temps avec toi. » Avoua Ziggy en toute franchise, à peine la porte du café passée, dans la rue froide et humide de Seattle. Pendant le chemin, ils parlèrent encore un petit peu, de leur centres d’intérêts principaux, de petites expériences du quotidien qui étaient une mise en jambe pour la suite des évènements. Aucun d’entre eux ne pouvaient se douter que la fin de la semaine seraient rythmée par les informations quant à la nouveauté d’une infection inquiétante, suivit de très près par les agressions et les attaques d’infectés. Bientôt, les morts se soulèveraient dans l’idée de contaminer le plus de personnes. Et pour cela, il fallait tuer, évidemment.

Ziggy ne pensait pas à ça, il ne l’envisageait même pas, pas plus que les sept autres milliards d’habitants sur cette planète. Pour l’instant, il pensait à Selene et à ce chemin qui lui paraissait trop court à son goût. Il aurait voulut aller autre part, et profiter du reste de la nuit, et d’elle, par la même occasion. Discuter, l’embrasser, faire l’amour, peu lui importait tant que cela se faisait en sa compagnie. Ils arrivèrent à l’endroit où elle semblait habiter. Ziggy ne pouvait pas vraiment se faire une idée du lieu étant donné que la nuit était déjà tombée. Il s’était contentée de se pencher vers Selene, le bras tendu sur le mur qui se trouvait à côté de lui. « À très bientôt alors. Selene. » Dit-il simplement avant de se pencher vers elle, tout doucement, au cas où elle voulut annuler cette action improvisée, mais avec une certaine détermination. Leurs lèvres c’étaient simplement touchées, un petit moment, d’une façon très sobre, parce que le temps n’était pas à la fougue. « Bonne nuit. » Avait-il achevé à la fin de ce baiser, avant de tourner les talons et de partir, sans se retourner.

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Re: Un dernier café avant la fin du monde ~ 3 octobre 2015 (PV.Ziggy)

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