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The watch

Mar 2 Fév 2016 - 17:41









The watch




La nuit était particulièrement sombre. Les nuages qui avaient bouché tout le ciel pendant la journée couvraient maintenant les étoiles et la lune, ne laissant filtrer aucune lumière plus forte que la pâle lueur blafarde que la lune étalait. L'ambiance déjà froide s'en ressentait d'autant plus, et cette profonde pénombre ne permettait de voir que le strict minimum. Dans de telles conditions, tenir un tour de garde n'était pas des plus agréables. Il s'agissait d'arpenter les balcons en scrutant les alentours, en bravant le froid, le vent, la neige – et ce soir, le noir complet.

Samson faisait les cent pas. D'une démarche très lente, il était en train de longer la façade du chalet, celle qui surplombait l'entrée principale. Ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité, depuis une bonne heure qu'il avait pris son quart. Ses doigts se serraient mollement sur la crosse du fusil qu'on lui avait fourni pour sa surveillance. Un fusil d'assaut, une arme de guerre. Le fonctionnement lui avait été expliqué, du cran de sûreté aux modes de tir, mais il redoutait le moment où il aurait à en faire usage. Pourtant, ça viendrait, il ne pouvait pas faire autrement. Il avait soigneusement évité de se trouver en situation de danger, depuis les débuts de tout ça. Au stade, il avait aidé à évacuer le plus possible de monde. S'il n'avait pas eu à se servir d'une arme, il ne pourrait pas continuer indéfiniment. La violence, les armes, ce n'était pas ce qu'il idolâtrait, mais tout ceci, cette situation, ce qu'était devenue l'existence autour de Seattle, ça demanderait de se défendre. Se défendre soi et les siens.
Samson était un vieux loup solitaire, mais ces gens qui dormaient… C'étaient eux maintenant, les siens. Ses proches. Ceux qui avaient fui le Centurylink Field, qui avaient bravé les innombrables Geignards, qui avaient décidé de partir et de laisser derrière la sécurité compromise et perdue du stade pour prendre la route. Tous, ils avaient suivi des inconnus, ils s'étaient fait confiance, s'étaient aidé, soutenu, soigné, pour finalement échouer ici. Ce chalet, c'était leur maison. Ces gens, c'étaient une famille. Ce qui s'en rapprochait le plus, depuis dix jours. On veillait les uns sur les autres.

Le froid de la nuit n'était pas trop pénétrant. Le souffle de Samson se faisait buée et s'élevait dans les airs au rythme de sa respiration calme, mais ce n'était pas impossible à supporter. Quelques vêtements chauds, et Samson se serait presque senti sous le soleil. Presque.

Par moments, il s'arrêtait et observait le couvert des arbres, en bas. La nuit était silencieuse, et le moindre bruit, le moindre mouvement pouvait révéler l'arrivée d'un ou plusieurs Geignards. Il n'en avait pas encore vu, depuis qu'ils étaient arrivés ici. Ça viendrait. Le plus tard possible, il l'espérait. Pas d'urgence à devoir abattre une de ces abominations.

Un coup de vent souffla, balayant la neige fraîche déposée sur la main courante du garde-corps. Samson releva un peu mieux le col de son manteau. Si le temps s'y mettait, la nuit serait longue. Il renifla, comme pour s'assurait ne pas s'être enrhumé.


    « 'Manquerait plus que ça... »



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Re: The watch

Jeu 4 Fév 2016 - 22:03

A mesure que le soleil disparaissait, les degrés chutaient, laissant un froid paralysant mené l'assaut contre les survivants se trouvant en dehors du chalet. Survivants qui avaient choisit d'être la barrière infranchissable contre les potentiels infectés ou autres ennemis qui pourraient mettre en danger de nombreuses vies. Survivants qui acceptaient de supporter la météo peu clémente et de se geler les miches. Mais c'était ça, quand on avait survécu à la Faucheuse. On refusait de la voir à nouveau, de la côtoyer et de flirter avec elle, comme autrefois quand on ignorait qu'elle séduisait avant de faire sa mante religieuse ou sa veuve noire. Edwin, comment souvent depuis qu'ils s'étaient établis à la station, faisait parti des nombreux gardes. Il ne savait pas particulièrement se servir de son arme, ayant apprit sur le tas, lors de la perte du stade, mais ça ne l'empêchait pas de vouloir bien faire et protéger les autres. Après tout, ça faisait parti de lui, c'était dans ses gènes, l'envie et la volonté de protéger les autres.

Ce soir là, après avoir enfilé de quoi tenir tête au froid mordant, Ed avait accroché à sa ceinture son Beretta et un couteau de combat, obtenu après l'escapade de certains à l'armurerie de CenturyLink. Enfin, il récupéra un plateau avec dessus, plusieurs tasses de chocolat chaud, de quoi faire tenir les protecteurs. Lentement, il fit le tour du baraquement avant de finir par les balcons du chalet. Deux tasses restantes, le fauconnier s'approcha d'une sentinelle et lui tapota doucement l'épaule.

- Prend donc une tasse mon ami, ça te fera du bien.

Accompagnant le geste à la parole, il prit la seconde tasse et cogna délicatement l'objet contre l'autre, laissant entendre une petit "tching". Trinquer avec du chocolat, c'était amusant. Pourquoi pas après tout, valait mieux ça que l'alcool qui traînait dans les placards de la cuisine. S'accoudant à une rambarde, le michiganais se gratta la joue, lentement avant de tourner le visage vers l'autre homme. Il l'avait déjà vu... Déjà parlé... Hum.... Où donc ? Ah si ! Une gorgée du liquide chaud puis il lança un regard noisette vers le survivant.

- On s'est déjà vu, non ? A Noël, il me semble. Quand j'ai invité un peu tout le monde à partager un repas. Tu es passé faire un tour, si je ne me trompe pas. Et si j'me trompe, j'aurais l'air un peu con, c'la dit.

Boh, remarque, le ridicule ne tuait pas, pas encore du moins donc s'il se trompait, tant pis, dans le cas contraire, tant mieux. Mais il était certain d'avoir déjà vu le visage du garde. Haussant alors les épaules, après une nouvelle gorgée, Edwin s'amusa à souffler pour laisser la buée s'évader d'entre ses lèvres. Une clope serait pas de refus, tiens mais bon, il n'en avait pas et n'avait pas non plus prit la peine d'en chercher. Il s'en passait bien mais le souvenir de s'en griller une entre collègues après le boulot revint hanté l'esprit du jeune homme. S'il avait vu certain s'en sortir, ce n'était pas le cas de tous. Sur la dizaine qui avaient rejoins le stade, ils devaient être quatre ou cinq à être en vie. Serrant la mâchoire un instant, se sentant coupable de la perte des autres, Edwin finit par se racler la gorge pour se reprendre, laissant naître sur ses lèvres un petit sourire amical.

- Si tu veux faire une pause ou aller dormir, j'peux te remplacer, t'inquiète. Sinon, j'peux aussi te tenir compagnie si ça ne te dérange pas.
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Re: The watch

Ven 5 Fév 2016 - 1:14









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Samson entendit des pas venir de derrière lui. Il se retourna calmement. Aucune chance de voir un Geignard arriver, puisque garde était montée, et bien montée. Plusieurs habitants du chalet avaient été affectés à divers postes, avec des rondes, des zones de faction… C'était assez bien organisé pour que rien ne passe inaperçu en matière de cadavre ambulant affamé.

Non, ce n'était que l'un des rescapés du stade. Il ne pouvait pas placer un nom sur ce visage, car il n'avait pas pris la peine de lier beaucoup connaissance avec les autres. Trop de monde. Trop de danger. Mais voilà que tout prenait une tournure plus inquiétante, et que le stade était pris d'assaut. En un rien de temps, les Geignards avaient submergé l'endroit, et il avait fallu fuir, en faisant confiance à ses instincts de survie. Et en faisant confiance aux autre. Ce que Samson n'avait plus l'habitude de faire depuis des années. Vous voulez quelque chose, faites-le vous-même, c'était presque une devise pour lui. Mais la nécessité vous pousse parfois à des extrémités que vous n'auriez jamais soupçonnées. Comme mettre votre vie entre les mains d'une personne qui vous était inconnue une minute auparavant.

Le jeune gars, arme à la ceinture, portait un plateau sur lequel étaient deux tasses. D'épaisses volutes de buée s'en élevaient, ainsi qu'une bonne odeur de chocolat. Samson se contenta de remercier laconiquement le jeune homme, en prenant la tasse. Rien que le contact chaud de la porcelaine sur sa peau était un bonheur. Ils trinquèrent, comme s'il s'était agi d'un bon whiskey, d'un bourbon ou d'un vieux vin. Ce n'était que du lait et du cacao, mais c'était chaud, et de loin meilleur que ce que Samson avait eu l'occasion de boire depuis des jours.

Ses mains ne tremblaient plus, au moins. Et même s'il se prenait encore parfois à imaginer quelque verre de boisson, il se rendait compte que ce n'était plus guère qu'une sale habitude qu'un réel besoin. Il avait repris le dessus. C'était encore un fragile équilibre, et il savait pertinemment qu'il ne s'en faudrait que d'un cheveu, un infime souffle, pour qu'il ne soit rompu. Mais tant qu'il aurait la volonté, tout irait bien. Et il l'avait. Trop de choses en dépendait. Trop de monde. Ce soir, des vies paisiblement endormies d'un sommeil trop rare ces derniers temps, ces vies reposaient sur sa capacité à ne pas craquer. S'il devait aller vider une bouteille pour alimenter ce vieux démon qui couvait là, quelque part, c'était peut-être la fin de tous. Non, pas ce soir. Pas comme ça.


    « On s'est déjà vu, non ? A Noël, il me semble. Quand j'ai invité un peu tout le monde à partager un repas. Tu es passé faire un tour, si je ne me trompe pas. Et si j'me trompe, j'aurais l'air un peu con, c'la dit.
    Non, tu as raison. Ne m'en veux pas, je n'ai pas retenu ton nom – je n'en ai retenu presque aucun. Mais tu as bonne mémoire.
    Le ton était celui qu'il avait habituellement. Ni vraiment froid, ni chaleureux. D'une neutralité à toute épreuve. Samson sembla s'en rendre compte, et se tourna bien droit vers son collègue de quart.
    Moi, c'est Samson. »


C'était le moins qu'il puisse faire. Tous, sans aucune exception, tous vivaient une situation difficile. Ils avaient tous perdu des proches, des êtres chers. Le monde s'effondrait. Plus rien ne serait pareil. Samson, lui, avait vécu tout cela voilà quinze ans. En un sens, tout ça n'était pas très différent pour lui. À part que maintenant, on faisait attention à lui, on le voyait. On apprécierait peut-être même sa présence et son utilité. Au final, tout ce merdier, cette fin du monde, ça pourrait bien être pour lui le début de quelque chose de meilleur.

    « Si tu veux faire une pause ou aller dormir, j'peux te remplacer, t'inquiète. Sinon, j'peux aussi te tenir compagnie si ça ne te dérange pas.
    Je n'ai pris mon tour que depuis une heure. Ça ira. Et puis je ne dors jamais beaucoup. L'habitude, je suppose. Mais reste un peu. C'est déjà pas spécialement marrant de surveiller le néant, si en plus il faut le faire seul… »


Samson observa un instant l'orée des arbres qui se dessinait un peu plus loin, en contrebas. Le tapis noir des conifères s'étendait sur tout le versant, blanchi par un voile de neige, puis s'arrêtait net pour ne laisser place qu'à la blancheur immaculée du sol nu. Rien ne bougeait. Aucun bruit. Le calme plat.

    « Je crois que toute cette neige nous permettra d'être tranquilles un moment. Le problème, ça sera le ravitaillement. Les réserves qu'on a ici ne dureront pas éternellement, et nous sommes nombreux. On sera forcés de sortir. J'espère juste que le froid empêchera ces… choses, quelles qu'elles soient, de se montrer jusqu'ici. »


C'était tout à fait le fond de sa pensée. Les maigres vivres dont le chalet disposait suffiraient à maintenir le groupe quelques temps, mais ce ne serait pas long avant qu'on ne manque de tout. Il fallait vite rationner tout cela, et penser aux solutions qui s'offraient pour réapprovisionner. Mais il n'y avait pas lieu de s'en faire. Tout le monde ici montrait une grande volonté de faire ce qu'il pouvait. Il y aurait certainement des volontaires pour aller fouiller les chalets du coin à la recherche de choses utiles. S'il fallait, Samson serait de la partie.

Pour le moment, il était ici, sur le balcon, une tasse de chocolat chaud à la main. Il était armé, accompagné, et ils surplombaient les environs. Que pouvait-il arriver ? Samson porta la tasse à ses lèvres et but une longue gorgée. Il lâcha un soupir de satisfaction non dissimulé. La nuit était belle. Le monde connaissait peut-être ses dernières heures. Et il se plaisait à profiter du moment, malgré la tragédie qui se jouait. Sans honte.


    « Merci pour le chocolat. »


À charge de revanche.



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Re: The watch

Ven 4 Mar 2016 - 19:38

- Edwin mais tu peux m'appeler Ed.

Ce fut la première réponse du fauconnier quand son coéquipier du soir lui annonça qu'il ne se souvenait plus de son nom et qu'il se présenta. Il ne pouvait pas réellement en vouloir à l'homme de ne pas avoir retenu cette information, il n'avait que très rapidement partagé un repas, cela ne faisait pas d'eux des amis après tout. Et puis, le ton de l'homme de garde n'était pas trompeur, du moins, du point de vue du jeune homme. Samson n'était pas vraiment à la recherche d'amis, ni d'ennemis. En fait, Ed se mit en tête que l'homme prêterait main forte à chaque fois qu'il pourrait mais qu'il craignait peut-être d'être rejeté par leur nouvelle communauté. Se grattant légèrement la joue, le michiganais retint un sourire pour lui-même, de peur de froisser son collègue de nuit. Il se trouvait totalement idiot de penser à ce genre de choses. Au final, ce n'était pas ses affaires, le pourquoi du comment, ni même ce à quoi pensait, ce que ressentait l'afro-américain. A la place, il se contenta d'hocher la tête quand son interlocuteur lui annonça que sa présence n'était pas de trop.

- Moi je prend tout juste mon tour. En plus, c'est vrai qu'être seul ne rend pas la tâche facile ou même agréable...

Posant le plateau contre le balcon, le dresseur vint s'accouder à la rambarde, imitant le survivant et observant l'orée des arbres, écoutant attentivement la voix masculine qui brisait le silence de la nuit et de la montagne neigeuse. Il rejoignait Samson sur deux points importants. Il faudrait, au final, quitter la sûreté du chalet pour organiser des expéditions afin de trouver vivres, matériaux, vêtements chauds et tout ce dont le groupe aurait besoin pour assurer sa survie en ce monde hostile. Ce qui impliquerait qu'ils s'organisent aussi pour pouvoir trouver des armes et des munitions... Mais au moins, il y avait un espoir, même infime que la neige ralentisse les contaminés qui voulaient leur peau quelques jours auparavant. C'était bien parce que chacun craignait que la neige ne suffise pas, qu'ils se retrouvaient là, à se geler les miches, afin veiller sur ceux de l'intérieur. Prenant une nouvelle gorgée de son chocolat chaud fumant, il laissa échapper un soupir de bien être. Comment ne pas se trouver apaisé par la chaleur que le breuvage apportait au corps engourdit par l'air glacé.

- Je pense que des équipes sortiront bientôt pour les ravitaillements, il nous faudra au moins ça pour tenir le coup ici.

N'y tenant plus, le froid venant mordre toujours plus la peau du dresseur, ce dernier avala jusqu'à la dernière goutte de cacao dilué. Il frissonna de bonheur quelques secondes, yeux clos. Le monde partait tellement en cacahuètes que le seul fait de boire un chocolat chaud retournait les esprits de plaisir. C'en était presque triste d'en venir à un point tel que les choses du quotidien devenaient tout simplement un produit de luxe. Combien d'enfants seraient privés de cette mixture qu'on offrait chaque matin et soir comme pour apaiser les âmes innocentes qui s'en délectaient. Combien d'enfants restait-il dans ce satané univers, d'ailleurs ? Est-ce que son fils, son Travis, était encore en vie ? Instinctivement, les yeux d'Edwin se froncèrent et sa main libre se dirigea vers sa poche pour caresser lentement son porte-clé. Tous l'avaient déjà vu affublé de Jonah l'ornithorynque, seul souvenir de sa famille. Combien de fois depuis leur arrivée s'était-il mis en tête de quitter ce foyer pour partir à la recherche de son petit ? Est-ce que Samson était dans son cas ? Un regard à l'homme redevenu silencieux puis un regard sur sa tasse.

A nouveau, ce fut Samson qui brisa le silence et un petit sourire naquit sur les lèvres du jeune homme. Hochant lentement la tête pour signifier un "pas de quoi" à son collègue et il revint à la contemplation du paysage, se laissant aller à réfléchir à de nombreuses façons d'améliorer les conditions de vie. Se redressant enfin, il s'étira un long moment puis posa la tasse avant de mettre les mains dans les poches.

- Sur le long terme... Il nous en faudra plus que quelques expéditions pour nous en sortir.
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Re: The watch

Sam 5 Mar 2016 - 21:43









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C'était la seule vérité qui soit. Il faudrait bien plus qu'un peu de ravitaillement pour que tout aille pour le mieux. Ils avaient tout de même quelques ressources, ils avaient des bras, très certainement quelques talents cachés, et un toit. Mais voilà, l'hiver était installé, la neige resterait encore un temps, et ils allaient devoir faire avec peu, en attendant de pouvoir faire bien.

Pourtant, Ed avait quelque chose qui plaisait à Samson. L'espoir. Il ne disait pas que c'était impossible. Il disait qu'il faudrait fournir un effort. Et sans doute aussi avoir un peu de chance, mais la chance on pouvait aussi un peu la forcer. Et ça ne serait certainement pas en s'apitoyant sur son sort. Il fallait des gens qui voulaient se sortir les tripes, des gens qui voudraient prendre quelques risques, pour le bien commun.


    « On est d'accord. Je pense être parmi les premiers à sortir. Bizarrement, après toutes ces années dehors, je me sens à l'étroit maintenant que je suis en intérieur. J'ai hâte que la neige disparaisse, qu'on puisse voir un peu ce qu'elle nous cache. »


Parmi "ce qu'elle nous cache", il fallait probablement compter quelques voitures, des matériaux, sans parler des accès à de nombreux bâtiments qui seront dégagés. Et les Geignards. Ceux que la neige aura surpris et ensevelis, ceux qu'elle aura empêché d'accéder à la station, ceux qu'ils pourront découvrir dans toute la station, dans chaque maison, dans n'importe quelle boutique… Le danger pourra être partout.
Une chose était sûre, c'était que la survie du groupe se passerait bien jusque là. Mais le printemps signerait le début d'une nouvelle période, plus compliquée, plus dangereuse, mais aussi avec plus d'opportunités.


    « Tu faisais quoi, avant tout ça ? Tu viens du coin ? »




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Re: The watch

Ven 11 Mar 2016 - 18:05

Se redressant une nouvelle fois, Ed en profita pour s'étirer longuement pendant que Samson parlait, ne manquant pas de sourire à ses propos. C'est vrai qu'en y réfléchissant, quand on avait l'habitude d'être tout le temps dehors, rester cloitré entre quatre murs est vite éreintant. Se laissant une nouvelle fois aller à contempler le paysage, il enfouit les mains dans ses poches alors qu'une brise vint s'écraser contre les visages. Sale temps, sale température. Brrr... En réalité, l'homme à ses côtés l'intriguait plutôt pas mal de par sa simplicité et ses paroles qui portaient à croire qu'il avait déjà connu tout un monde avant l'apocalypse, un monde différent de ce que la majorité des gens connaissait.

- Je pense qu'on se croisera souvent pendant les missions alors. Je t'avoue que j'ai aussi du mal à tenir en place. Au moins, on connaîtra bien le terrain à force. Cela dit, entre nous, moi je ne suis pas pressé pour que la neige fonde. Ça voudrait dire que ces... Trucs pourront avoir accès à notre camp bien trop vite. L'avantage, c'est que la chasse se fera plus facilement, cela dit.

En retirant ses mains de ses poches, Ed tira son porte-clé Ornithorynque et le caressa lentement du pouce, haussant ensuite un sourcil à la question de son compagnon avant de sourire en coin. C'est vrai que l'afro-américain et le michiganais ne se croisaient pas souvent, ce qui expliquerait qu'il n'ait jamais remarqué Sora, le faucon de la maisonnée.

- Quand c'est arrivé... J'étais installé depuis trois ans sur Seattle et je bossais au zoo, comme fauconnier. D'ailleurs, j'ai pu sauver mon oiseau qui attend sagement à l'intérieur. Et toi, avant ça ?

Étrangement, Edwin voyait bien Samson en globe-trotteur, pour être quelqu'un qui se sent à l'étroit sous un toit. Ce qui expliquerait, effectivement qu'il préfère se retrouver sur la route. Venant tranquillement s'asseoir sur la rambarde, dos à la nature, posant son regard sur les planches formant le chalet.
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Re: The watch

Sam 12 Mar 2016 - 0:44









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Ed disait être soigneur, et avait travaillé au zoo comme fauconnier. Voilà qui n'était pas banal. Samson connaissait bien le zoo. Pas l'intérieur du parc, mais ses alentours. Il avait bien visité l'endroit, au temps des jours heureux, une ou deux fois, mais il avait davantage fréquenté les parkings. Les gens n'imaginent pas ce qu'on peut trouver dans les poubelles, y compris des monceaux de bouffe. C'était un des avantages de la société de surconsommation. On produisait des trucs trop gros pour des gens qui en voulaient toujours plus, alors qu'ils en jetaient toujours plus. Pour les pauvres types qui vivaient dehors, c'était l'aubaine.
Edwin s'enquérait à son tour de ce que faisait Samson avant tout ce merdier.


    « Moi… ma vie était pourrie déjà avant tout ça. J'veux dire… C'est pas pour m'apitoyer sur mon sort, je sais qu'il y a des gens dans des situations pires que la mienne. Ça fait quinze ans que je vis dans la rue. Dans la vie, il arrive parfois des choses qui changent une vie du tout au tout. C'est ce qui m'est arrivé.
    Maintenant, ça arrive à tout le monde, et je me rends compte qu'au fond, ce qui m'est arrivé était peut-être… Si j'étais croyant, je dirais que c'est Lui qui me met à l'épreuve
    , dit-il en pointant le doigt vers le ciel. Au fond, quand on me considérait comme un rebut de la société, je suis maintenant parmi les plus aptes à survivre avec peu de choses. »


C'était ça, Samson. Il arrivait à voir le positif dans toute situation, même dans les histoires les plus tragiques. Ses enfants, Lauren, tués tous les trois, sa dépression, son alcoolisme, la rue, quinze années de galère… Un entraînement, vraiment ? Que fallait-il avoir traversé pour dire des choses pareilles ? Ed ne pouvait s'en douter, évidemment.
Samson s'appuya sur le garde-corps, le regard sur la forêt qui s'étendait plus bas.

Ça devait grouiller de gibier, là-dessous…

Lièvres, chevreuils, cerfs, peut-être même des élans. Ça faisait bien assez de viande pour tout le monde, pendant… pendant longtemps.

L'espace d'une seconde, Samson aperçut quelque chose du coin de l'œil. C'était furtif, et c'était même pas sûr qu'il ait vraiment vu quelque chose. Il avait plutôt l'impression d'avoir vu, capté un mouvement. Mais à peine avait-il braqué le regard dans cette direction qu'il avait un doute. Ça devait être une bestiole, ou juste un coup de vent qui aura fait remuer une branche.
Finalement ce n'était rien de tout ça. Samson avait bien vu quelque chose.

De sous le couvert des conifères émergea quelqu'un, le pas lent, fastidieux, rendu acrobatique par la neige. On aurait dit un homme. La silhouette trébucha, et perdit le chapeau dont elle était coiffée. Un homme, en effet, portant chemise kaki et pantalon olive. Un œil dans la lunette de son arme confirma à Samson ce qu'il pensait. Un Geignard.


    « Merde, le garde forestier est en patrouille... »


Ça devait grouiller de Geignards, là-dessous…


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Re: The watch

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