Le jour commençait à peine à se lever mais le blond avait en tête l'idée d'aller faire un tour en forêt, peut-être trouverait-il des animaux maintenant, ou des humains ? Ils en avaient discuté la veille et était parti avant que Jonah ne se réveille, prenant avec lui un sac à moitié vide, son couteau accroché à sa ceinture, son Desert Eagle dans son holster et, comme d'habitude, son fidèle poing américain bien en poche. Zack avait cette habitude de passer ses doigts autour quand il mettait sa main en poche, ne faire qu'un avec son arme, c'était peut-être aussi ça qui lui avait permis de ne pas encore passer l'arme à gauche, parce-que même si l'arme ne permettait pas une distance de sécurité respectable, il ne rechignait pas à faire ce qu'il fallait. Poussant sans un bruit la porte de la maison qu'ils avaient investi, il sortis dans l'air encore frais du matin, cet air qui glaçait jusqu'aux os mais vous faisait vous sentir bien vivants. Debout sur le perron il avait prit une profonde inspiration avant de sortir de la poche de sa veste son paquet de cigarette et d'en allumer une. L'homme d'affaire n'avait jamais eut besoin d'énormément d'heures de sommeil, il était le genre de personne à profiter du jour dès son levé, et de tout ce que pouvait offrir l'ambiance nocturne jusqu'à pas d'heure ; il le payait parfois, forcément, mais ce n'était qu'un détail à côté de tout ce que lui offrait la vie.

Bon, c'est parti ! Et il se mit en route, marchant calmement comme si rien autour ne pouvait l'atteindre, délesté de tout ce stress quotidien qu'il pouvait avoir auparavant. Zack regrettait parfois de ne pas avoir pensé à prendre avec lui un de ces vieux lecteurs CDs à piles qui traînaient, la musique lui manquait souvent quand il se baladait de la sorte ; il se promit d'essayer d'en trouver un une fois qu'ils seront réellement installés, bien que ce ne serait sûrement pas très intelligent de le porter dans les rues qui grouillaient de putrides. Et peut-être même de plus de vivants que ce qu'ils avaient rencontré en campagne. Le blond sourit à cette idée. C'était bien ça, le but de leur alliance non ? Éviter la solitude, certes, mais également rendre les pillages plus simples, se faciliter la vie. Alors plus il y aurait de vivants, de petits groupes isolés les uns des autres, mieux ce serait pour eux.

Après une bonne heure de marche et plusieurs putrides croisés, il arriva à l'orée du bois puis s'y engouffra en zieutant vaguement le plan peint sur le panneau en bois. Il aperçut au loin un de ces morts errants, et s'en approcha d'une démarche toujours aussi calme, se munissant néanmoins de son couteau. Il ne souriait pas, son visage ne laissait transparaître aucune émotion, pas même alors que la femme qui ne devait pas être plus vieille que lui agrippa un pans de sa veste. « Aller va, demoiselle. » Il lui asséna le coup fatidique sans quitter des yeux son regard laiteux. Ça lui faisait toujours un petit quelque-chose de faire cela, bien qu'il n'ait eut de considération que pour quelques autres personnes en dehors de lui, il avait mit du temps à accepter ce qui était arrivé, ce qui les attendait. Mais il avait vite comprit qu'il n'avait pas vraiment le choix, conscient que ce triste sort l'attendait forcément lui aussi, alors autant repousser l'échéance et laisser partir ces pauvres êtres.

Il laissa tomber sur la terre encore un peu humide par la rosée le corps sans vie de la femme qui ne portait qu'une robe de chambre salie et déchirée par endroit, une chaussette en laine elle aussi trouée était encore à son pied. L'homme d'affaire essuya rapidement son couteau sur la robe, la salissant un peu plus de cette bile noirâtre, et se releva pour reprendre son chemin ; c'était aussi ça, ce nouveau monde, faire comme si de rien n'était, comme si c'était normal. Et c'était devenu normal. Il arriva à un petit croisement et un mouvement à sa gauche lui fit tourner la tête. C'est alors qu'il la vit, une femme lui tournait le dos, elle ne bougeait pas beaucoup mais c'était plutôt des gestes minutieux que lents. Un être humain par ici ? Je savais que cet endroit avait quelques surprises. Passant sa main gauche dans la poche, il glissa ses doigts dans son arme et s'engagea sur le chemin où la terre s'affaissait par endroits.

A quelques mètres de la brune, il ralenti la cadence, prenant bien soin de ne pas faire crisser les cailloux sous ses chaussures. Mais ce ne fut apparemment pas assez doucement car elle finit par se retourner vers lui ; il s'arrêta, levant une main en guise de salut, un léger sourire en coin. « Bonj... » Et il se figea. Il fronça les sourcil, réfléchissant une demie-seconde. « Toi ici ? » Il l'avait déjà vu, cette femme, et il n'oubliait aucun visage. Il l'avait déjà rencontré auparavant, elle faisait partie de ces personnes à qui il revendait la coke, mais avait foutrement mal tournée. La jeune femme était finalement devenue une foutue toxico et avait été envoyée au trou il y a de cela 5 ans. Elle était sortie alors, mais quand ? La blond l'imaginais aisément menacer un garde pour se tirer une fois l'apocalypse déclarée.

A peine le jour s'était levé que je me réveillai. Le sommeil profond m'avait quittée depuis le jour où tout a déconné. Bobby leva doucement la tête en m'entendant me lever. Son regard avait changé depuis que je l'avais recueilli. Au début, on aurait dit un chiot tout apeuré, maintenant c'était devenu un vrai tueur, et surtout un membre de ma famille. Ses yeux plein d'amour me regardaient longuement. Je caressai son crâne en souriant. Une chose était sûre : on aurait pas tenu bien longtemps sans lui. Olga dormait encore à poings fermés. Ses longs cheveux bruns masquaient son visage si paisible. Comment elle faisait pour dormir aussi bien ? J'en avais aucune foutue idée, mais je trouvais pas ça normal. Ty était assis par terre, il nettoyait son couteau. Il me fit un signe de la main pour me dire que la nuit avait été calme, et qu'il ne s'était rien passé de spécial. Tant mieux, me diras-tu. Je pris mon couteau et allai faire un tour pour me dégourdir les pattes. L'air frais du matin était ravigotant, les beaux jours revenaient, et même si ça ne changeait rien, ça faisait du bien au moral.

Je m'éclipsai silencieusement pour débusquer le petit déjeuner, et faire un peu de nettoyage si besoin. Je m'éloignai un peu lorsque je trouvai une bestiole. Aucune idée de ce que c'était, mais ça ressemblait à un gros rat gris. Celui-là était bien gras, quelle aubaine ! Je souris et m'approchai lentement de lui, faisant attention à ne pas faire le moindre bruit pour pas le faire fuir. Je n'étais qu'à quelques centimètres, il me suffisait de tendre le bras, et..

Soudain, un bruit. Quelqu'un était là. Je me retrouvai brusquement et vis un homme. Il leva la main et sourit.

« Bonj... »

Je fronçai les sourcils et portai la main à mon couteau. Au moindre geste brusque, je lui empalerais le crâne. Malgré sa taille, j'y arriverais, sans aucun doute. Pourtant, sur son visage, je lisais une espèce de stupéfaction.

« Toi ici ? »

Je me retournai vers le gros rongeur, il s'était barré. Je ruminai.

« Fait chier.. »

Mais alors que j'avais lui beugler dessus pour avoir fait fuir mon petit déjeuner, je m'attardai sur son visage, ses yeux gris..

« Salut, Zack.. »

Ce type m'avait revendu de la drogue et avait contribué à ma toxicomanie, à l'époque. Depuis mon incarcération, je l'avais plus jamais revu, et c'était pas plus mal. Qu'est-ce qu'il foutait là ? Comment il avait survécu ? Qui est-ce qu'il a amadoué pour être toujours vivant ?

« Merci, t'as fait fuir mon petit déjeuner. »

Le trentenaire ne lâchait pas son sourire amical et se contenta de hausser un sourcil au vu du regard plein de colère de la femme ; jusqu'à ce qu'elle ne le reconnaisse du moins, ou sa colère fut accompagnée d'un air des plus blasés. Il fallait bien avouer qu'elle était la dernière personne qu'il s'attendait à voir, et elle faisait partie de ceux qu'il n'avait par ailleurs pas spécialement envie de voir. Le blond dealait, certes, mais il avait toujours eut un certain dédain pour les toxicos ; comme pour la plupart des gens de la haute à dire vrai, triste vie qu'était la sienne, entouré de tous ces gens hautains ou des vermines de la société. Ses yeux se firent presque amusés quand la brune reprit la parole  d'un ton agacé. « Mais de rien Svetlana, c'est un plaisir de te revoir aussi. » L'homme d'affaire avait en effet vu la bestiole trottiner plus loin à son arrivée, mais franchement, elle se croyait vraiment assez habile pour l'attraper ?

Il secoua la tête en détaillant la russe de la tête aux pieds. Elle avait l'air d'avoir fondue depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, et outre l'apocalypse, certainement que ses années en prison n'avaient pas non plus aidé. Et sa tenue vestimentaire n'avait rien non plus de ces tenues presque vulgaires qu'elle portait avant ; certes, c'était en adéquation avec son métier, mais bien que Zack ne se soit jamais intéressé aux femmes, il avait toujours trouvé que ces vêtements grossiers ne la mettaient pas en valeur. Enfin, quoi qu'il en soit il était certainement mal placé pour juger cela. Et puis, lui aussi devait avoir changé ; finit les costumes de grande marque, les cheveux bien lisses et la crème anti-cernes.

Fronçant les sourcils, il se demanda un instant comment la brune avait fait pour arriver jusqu'ici. Et déjà... comment avait-elle fait pour sortir de prison hein ? Est-ce qu'elle avait donné ses faveurs au dernier gardien fou qui serait resté dans le bâtiment plutôt que d'affronter l'apocalypse ? Ou peut-être les avaient-ils tous laissés sortir une fois qu'il n'y avait plus d'espoir de rétablir la situation ? Après tout, les putrides étaient des tueurs, alors quelques un de plus ou de moins... Le blond se dit bêtement qu'il était heureux de ne pas être un flic, si effectivement tous les taulards avaient pu sortir, qui sait ce qu'ils réserveraient à ceux qui les avaient foutus au trou ?

Faisant un signe du menton vers la russe, il arborait un sourire en coin et sin regard se fit interrogateur, presque sondeur. « Alors, t'as fait quoi comme absurdité pour sortir de taule ? Toutes tes copines, elles s'étaient peut-être déjà putréfiées elles ? » L'idée qu'elle puisse être sortie de prison avant que tout ne commence ne lui venait même pas à l'idée, et au fond ça lui était foutrement égal qu'elle ait passé des mois ou des années là-bas, même vingt ans ne lui aurait fait ni chaud ni froid. Il se demandait surtout comment elle avait fait pour survivre jusqu'à présent, la pauvre fille des bas quartiers qui avait cette foutue dépendance à la drogue... Peut-être que la taule avait été une sorte de cure, mais aucun toxico n'avait jamais réussit à se défaire définitivement de cette addiction, pas vrai ?

Zack.. Ce type toujours bien foutu sur lui, bien coiffé, parfumé, en costard.. Ce type qui revendait de l'héroïne. Ce type qui avait fait de moi une toxicomane et taularde. Ce type qui m'avait détruite à petit feu.. Oui, je l'avoue, à l'époque j'aurais bien aimé me le faire, mais il faisait partie de mes principes de ne pas aller plus loin qu'une simple relation business avec ce genre de gars. Une partie de jambes en l'air un peu ennuyeuse, et au revoir ma came. Par contre avec les autres, c'était sans souci ni scrupule. Il me dévisageait comme si j'avais injecté mon corps entier de botox.

« Mais de rien Svetlana, c'est un plaisir de te revoir aussi. »

Je dessinai un rictus. Ce gars maniait le sarcasme comme un vrai chef, et même s'il avait contribué à ma situation d'addiction, il avait toujours regardé de haut les gens comme moi. Un ton condescendant, les regards de biais, les haussements d'épaules en nous voyant nous précipiter aux toilettes pour sniffer notre cocaïne peinards..  Ce type était un vrai paradoxe pour moi. Il m'afficha un sourire en coin, comme il avait coutume de le faire. Le même sourire quand il nous regardait tenir les sachets dans nos mains comme si on avait trouvé le Graal.

« Alors, t'as fait quoi comme absurdité pour sortir de taule ? Toutes tes copines, elles s'étaient peut-être déjà putréfiées elles ? »

Ses questions me heurtèrent comme un énorme crash. Une énorme gifle. Je restai coite un petit moment avant de décrypter ce qu'il venait de me dire. Il connaissait ma réputation d'allumeuse, et par là il sous-entendait que j'avais forcément séduit un gardien pour sortir. Et que mes "copines" avaient fini en Khodok. Plus aucune pensée ne circulait dans ma tête. Je saisis mon couteau, le toisai en levant la tête, et pointai la lame vers sa gorge.

« Insinue encore des saloperies comme ça. Juste essaye. »

Ma vision devint légèrement floue et ma main tendue tremblait imperceptiblement. Je sentis des sueurs froides dans mon dos. Discrètement je mis ma main dans la poche de mon pantalon. Du bout des doigts je caressai le petit sachet contenant ce qu'il me restait de cocaïne. Cette petite poudre blanche qui me permettait d'avancer lors des moments difficiles. J'en avais besoin, ici, et maintenant.

« Mes amies étaient toujours en taule quand ça a dégénéré. »

J'avalai ma salive bruyamment. J'essayai de me contrôle face à Zack. Ne pas lui montrer ma faiblesse, surtout pas devant lui..




[Pardon, pardon, pardon !! >.< J'ai pris du retard à cause du boulot..]

Au fur et à mesure des paroles du blond, la brune était devenue de plus en livide et ses dernière paroles achevèrent de la décomposer. En une seconde elle s'était retrouvée juste devant Zack, pointant son couteau sous son menton. Il s'était contenté de hausser un sourcil et de la regarder de haut comme il l'avait toujours fait ; ce coup-ci ça n'avait rien contre elle, il trouvait surtout la situation comique au vu de leur différence de taille. Oh l'homme d'affaire ne doutait pas un instant qu'elle l'aurait tué sur place si elle le voulait vraiment, mais il avait été trop surpris par son geste pour réellement s'en inquiéter. D'un geste lent mais assuré il avait passé ses doigts autour du poignet de la brune, l'empêchant ainsi de trembler. « Essayes seulement toi aussi. » Un sourire aux lèvres, il abaissa lentement la main de Svetlana, sans pression, simplement pour lui ôter toute envie d'en faire d'avantage.

Il ne prêta pas attention à cette main qu'elle avait porté à sa poche, mais les yeux de la femme en disaient bien trop, et ce trouble qu'il semblait y avoir derrière la colère de la menace était propre aux personnes en manque. Mais le blond ne jugea pas utile d'en rajouter une couche pour l'instant, il trouverait bien un autre moment d'en placer une. A sa remarque, il arqua un nouveau sourcil. « T'es sortie quand au juste ? » Il ne vit pas l'intérêt de se confondre en excuses d'avoir lancé ce sujet et ne ressentait aucune pitié quant au fait que les amies de la brune étaient toujours en cellule quand le monde est tombé ; chaque personne avait sa peine à purger, et peut-être que tout cela était son propre châtiment.

Jetant un œil un peu plus loin dans la forêt, par là où le gros rat était parti, il fit un pas vers cette direction. Les deux n'avaient peut-être jamais fait parti de la même classe sociale, mais ils avaient tous deux appris à jouer dans un monde d'apparence, tout autant lui pour amadouer les riches, que Svetlana pour percer dans sa profession ; alors pourquoi ne pas reprendre un peu de contenance ? Comme s'ils étaient de bons amis, il passa lentement le bras de la brune autour du sien et se mit en marche. « Allons te chercher un nouveau p'tit dej avant que tu ne deviennes trop hargneuse. » Il avait sourit une nouvelle fois, pensant à ces gens qui devenaient agressifs quand ils avaient trop faim. Couplé à cela l'aspect toxicomane, elle pouvait bien s'avérer être un risque non négligeable pour lui.

Évidemment, le blond se doutait bien que Svetlana ne serait pas enchantée à la perspective de se balader en forêt avec lui, mais comme il avait coutume de dire ''il fallait bien s'entraider entre survivants pas vrai ?'', bien qu'il ne le pensait qu'à moitié. S'aider oui, mais seulement s'il pouvait en tirer sa part du gâteau.

Zack n'avait pas vraiment l'air inquiet que je puisse le buter ici et maintenant. Ca avait presque l'air de le faire rire. Il n'est quand même pas resté longtemps avec un couteau pointé vers lui. Lentement il attrapa mon poignet et baissa ma main en souriant. Son sourire me rendait dingue ; non pas raide amoureuse, mais plutôt ivre de vouloir le tuer. Jamais il n'avait eu la moindre compassion pour les gens comme moi. Son mépris m'avait attiré auparavant, mais maintenant que les choses ont dégénéré, je pus enfin voir qui il était réellement.

« T'es sortie quand au juste ? »

Ca l'intéressait vraiment ? Dur de savoir.. En tout cas il m'avait posé cette question d'un air interrogateur, comme s'il était surpris qu'effectivement j'étais sortie de prison par la bonne porte. Je soupirai en faisant un vague signe de la main. Je n'avais pas envie d'en parler, et encore moins avec lui. Le simple fait de savoir qu'il pouvait tirer profit de n'importe quelle parole que je prononçais me suffit à garder le silence. Il n'insista pas tellement pour l'instant, et passa mon bras autour du sien avant de commencer à marcher. Je ne compris pas de suite ce qu'il voulait faire, alors mon autre main se crispa sur le couteau, que je n'avais toujours pas lâché. Et au moindre geste brusque ou étrange, je n'hésiterais pas à m'en servir.

« Allons te chercher un nouveau p'tit dej avant que tu ne deviennes trop hargneuse. »

Alors c'était ça ? Il voulait me chercher un petit déjeuner ? A mon avis, quelque chose se tramait dans sa tête, mais impossible de savoir quoi. En tournant la tête vers lui, je le dévisageai de haut en bas pour estimer de sa dangerosité au cas où les choses venaient à s'envenimer. Pour l'instant je le laissais m'entraîner dans la promenade, tout en réfléchissant.

« T'as réussi à retrouver de ta famille, ou des amis ? »

Doucement je dégageai mon bras qu'il avait attrapé quelques minutes avant, et je regardai autour de moi. Et sans attendre sa répondre, je tendis le bras pour lui barrer le passage et signifier qu'il y avait quelque chose. Quelque chose d'inhabituel. Je regardai Zack et porta mon index sur mes lèvres. En face de nous, un cerf broutait tranquillement.

Bien que l'atmosphère restait tendue, il semblait que la brune n'était pas prête à tuer Zack de sang froid, en tous cas pas tant qu'il ne jouera pas au con ; si toutefois son attitude seule ne suffisait pas à attiser la colère de Svetlana. Quand elle avait balayé sa question d'un geste vague de la main, il s'était contenté de hausser les épaules ; à quoi ça lui avancerait de toute façon de savoir quand elle était sortie ? Sa curiosité n'avait parfois aucune limite et il avait apprit avec le temps à laisser faire les choses, attendre que le moment opportun se présente.

Ils avançaient lentement quand elle retira son bras, le blond ne s'en formalisa cependant pas je tant un regard indifférent à la main de la jeune femme qui serrait le couteau. Et puis quoi, ne disait-on pas qu'entre survivants il fallait s'entraider ? Grosse blague, et l'homme d'affaire se sentait presque amusé de ne plus avoir à jouer sans cesse cette comédie ; Svetlana le connaissait, à quoi bon se bornait-il à faire comme s'il était le plus gentil des survivants ? Les paroles de la toxico le tirèrent de ses réflexions et il reporta son attention elle en fronçant les sourcils, avant de regarder d'un côté ; répondre d'un air détaché, ça au moins il savait faire, qu'importe ce que ça lui en coûtait.

Mais alors qu'il avait ouvert la bouche pour parler, le bras de la brune bloqua son chemin et il se contenta de suivre du regard la direction qu'elle fixait. Un cervidé était là entre les arbres entrain de renifler l'herbe au sol qui serait certainement son repas ; même avec l'apocalypse, ces bêtes là avaient l'avantage de ne pas être de rade de nutriments, quoi qu'un nouveau prédateur s'était désormais ajouté à la liste. Zack prêta l'oreille aux alentours en sortant lentement son Desert Eagle de sa poche mais aucun bruit anormal ne lui parvenait et les environs avaient l'air calmes. Pour l'instant du moins. Parce-que s'ils tiraient, ça attireraient sans aucun doute les putrides du coin, et il fallait bien se rendre à l'évidence qu'un pistolet n'était peut-être pas de taille... Le blond regrettait presque de ne jamais s'être intéressé à la chasse maintenant qu'il en avait besoin, mais il n'était jamais trop tard pas vrai ?

Contournant la brune, il s'accroupit derrière un buisson d'où il pouvait encore voir le cerf et lui fit signe de le rejoindre. Que devaient-ils faire ? Est-ce qu'ils gagneraient à tirer d'ici, ou peut-être devraient-ils se séparer et essayer de ''l'encercler'' ? C'était quitte ou double : soit ils tiraient et l'avaient, soit ils le loupaient et le bruit ferait d'eux les proies.