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Into the wild [PV Bobby]
Mer 25 Mai 2016 - 1:28
Pas mal de temps avait déjà passé depuis la dernière interaction sociale d’Harriet Patience Salmon. Mais, son deuxième prénom lui allant bien, cela ne la dérangeait pas outre mesure. La dernière fois qu’elle s’était alliée à des camarades humains, cela avait failli lui couter sa vie et sa santé mentale. On pourrait même aller jusqu’à dire que cette expérience l’avait poussée encore une fois dans les profondeurs de sa misanthropie. Entourée d’adolescentes braillardes et inconscientes, d’un grand dadais à l’humour doucereux et d’un géant à l’esprit puéril, elle aurait cru perdre son sang froid. Surtout quand l’une des filles avait commencé à muter suite à une morsure et qu’il avait fallu décider quoi faire. Elle avait évidemment pris le parti d’une personne saine, à savoir de tuer l’infectée le plus vite possible pour lui éviter des souffrances et de mettre en danger tout le monde. Peu importe que ce soit la sœur de l’une des gamines, c’était la meilleure solution. Elle s’était finalement sortie du débat et, alors que chacun prenait la route, elle était restée auprès du géant. Si Harry portait bien son deuxième prénom, elle n’était pas idiote. Elle avait fini, bien sûr, par ne plus supporter l’attente et avait fini, à son tour, par abandonner le mastodonte pour qui elle n’avait plus beaucoup d’espoir, en fait juste assez pour lui laisser un mot au cas où il se réveillerait. Et elle était retournée à la vie sauvage. Piller des pavillons résidentiels, des boutiques, rassembler le tout dans son sac à dos, rentrer chez elle où l’obscurité était de plus en plus difficile à supporter, s’enrouler dans des couettes et dormir jusqu’au lendemain. Et recommencer. Tuer des rôdeurs dès qu’elle les voyait était un exercice auquel elle était rodée désormais. Se camoufler aussi, et se débarbouiller du sang et de la poussière de plâtre à l’eau froide tous les soirs dans un semblant d’hygiène de soi n’était pas agréable, mais c’était une routine presque réconfortante. Aussi, La présence d’autres personnes ne lui manquait pas. Elle lisait, à la lumière d’une lampe à piles, roulée en boule dans son nid. Ce qui lui manquait, surtout, c’était l’électricité et la chaleur. Pourtant, elle s’accommodait de ses conditions de vie plus que sommaires avec une étonnante facilité. Comme si elle n’avait attendu que ça toute sa vie. La fin du monde.
Ce jour là était semblable à tous les autres. Harry s’était levée, habillée avec des vêtements plus ou moins propres mais surtout froissés, débarbouillée avec de l’eau froide, avait avalé une conserve de fruits en sirop. Elle avait étendu sa couverture sur ce qui lui servait de lit, faisant tomber au passage le livre qu’elle lisait la veille. Il s’agissait de Silo, de Hugh Howey. Elle soupira. Elle n’avait pas eu le temps d’acheter les deuxième et troisième tomes avant l’effondrement de l’économie. Elle avait trouvé sa mission du jour. Et elle savait exactement où elle pourrait trouver les deux tomes manquants. Ce n’était pas très loin de chez elle, plus au nord de la ville. Il s’y trouvait un grand centre commercial dans lequel il y avait une grande librairie. Elle pourrait au passage s’y ravitailler en nourriture, savon, et autres produits de première nécessité. Elle faisait en sorte d’éviter de manquer, tant que possible, et elle s’était révélée plutôt douée pour dénicher des denrées. Aussi, elle attrapa son khukri qu’elle plaça en travers de ses hanches, son revolver, dans son dos, coincé par la ceinture de son pantalon, son sac qu’elle balança sur son dos et, finalement, sa batte de baseball qui se trouvait toujours posée à proximité de la porte. Elle se retourna et embrassa la petite pièce encombrée du regard, comme pour lui dire au revoir au cas où elle ne reviendrait pas.
Elle soupira en descendant les escaliers. Enfin, il fallait bien qu’elle trouve une raison à ses escapades, ou bien elle ne ferait bientôt plus rien du tout et si un jour le monde retombait sur ses pattes on la trouverait momifiée, entourée de bouquins et de conserves vides. C’est après une ou deux heures de marche qu’elle arriva dans la zone qu’elle cherchait, barbouillée de poussière et de sang noirâtre dont pas une goutte n’était à elle. Elle frotta son visage d’une main, étalant un peu plus le sang sur son arcade sourcilière, qui contrastait de beaucoup avec le reste de son visage pâlot. Elle s’avança et entra dans le centre commercial. C’était silencieux, un peu trop pour être honnête. Cela l’étonnait que l’endroit soit complètement vide de marcheurs. Elle se tenait sur ses gardes, les deux mains fermement crispées sur le manche doublé de faux cuir de sa batte. Elle monta d’un étage, ses pas ne provoquant que de légers crissements sur les débris qui recouvraient le sol. Les escalators ne marchaient plus, et la plupart des boutiques ne possédant pas de fenêtre étaient baignées d’une obscurité plus ou moins totale. Alors qu’elle jetait un œil à un plan, pour s’orienter, elle entendit vaguement un bruit derrière elle. Elle se retourna promptement, prête à asséner un coup violent à la créature qui s’approchait d’elle. Pourtant, sa mâchoire se décrocha et ses yeux s’agrandirent quand elle vit à qui elle avait à faire.
« — Bobby ? »
Elle se redressa, l’une de ses mains lâchant son arme pour aller gratter la racine de ses cheveux, en haut de son front, une mine d’incompréhension collée à son visage sale. Elle fronça les sourcils avant de demander à voix basse :
« — Qu’est-ce que tu fais là ? »
Question légitime s’il en était, il y avait peu de chance qu’elle tombe par hasard sur quelqu’un qu’elle avait laissé pour mort quasiment un mois auparavant. Les retrouvailles dans un monde pareil n’avaient pas le même goût que dans celui d’avant, et Harriet réalisa que baisser sa garde pourrait lui coûter cher, que Bobby soit lui-même ou non. Aussi, sa main gauche reprit le chemin de sa batte qu’elle agrippa avec fermeté.
Ce jour là était semblable à tous les autres. Harry s’était levée, habillée avec des vêtements plus ou moins propres mais surtout froissés, débarbouillée avec de l’eau froide, avait avalé une conserve de fruits en sirop. Elle avait étendu sa couverture sur ce qui lui servait de lit, faisant tomber au passage le livre qu’elle lisait la veille. Il s’agissait de Silo, de Hugh Howey. Elle soupira. Elle n’avait pas eu le temps d’acheter les deuxième et troisième tomes avant l’effondrement de l’économie. Elle avait trouvé sa mission du jour. Et elle savait exactement où elle pourrait trouver les deux tomes manquants. Ce n’était pas très loin de chez elle, plus au nord de la ville. Il s’y trouvait un grand centre commercial dans lequel il y avait une grande librairie. Elle pourrait au passage s’y ravitailler en nourriture, savon, et autres produits de première nécessité. Elle faisait en sorte d’éviter de manquer, tant que possible, et elle s’était révélée plutôt douée pour dénicher des denrées. Aussi, elle attrapa son khukri qu’elle plaça en travers de ses hanches, son revolver, dans son dos, coincé par la ceinture de son pantalon, son sac qu’elle balança sur son dos et, finalement, sa batte de baseball qui se trouvait toujours posée à proximité de la porte. Elle se retourna et embrassa la petite pièce encombrée du regard, comme pour lui dire au revoir au cas où elle ne reviendrait pas.
Elle soupira en descendant les escaliers. Enfin, il fallait bien qu’elle trouve une raison à ses escapades, ou bien elle ne ferait bientôt plus rien du tout et si un jour le monde retombait sur ses pattes on la trouverait momifiée, entourée de bouquins et de conserves vides. C’est après une ou deux heures de marche qu’elle arriva dans la zone qu’elle cherchait, barbouillée de poussière et de sang noirâtre dont pas une goutte n’était à elle. Elle frotta son visage d’une main, étalant un peu plus le sang sur son arcade sourcilière, qui contrastait de beaucoup avec le reste de son visage pâlot. Elle s’avança et entra dans le centre commercial. C’était silencieux, un peu trop pour être honnête. Cela l’étonnait que l’endroit soit complètement vide de marcheurs. Elle se tenait sur ses gardes, les deux mains fermement crispées sur le manche doublé de faux cuir de sa batte. Elle monta d’un étage, ses pas ne provoquant que de légers crissements sur les débris qui recouvraient le sol. Les escalators ne marchaient plus, et la plupart des boutiques ne possédant pas de fenêtre étaient baignées d’une obscurité plus ou moins totale. Alors qu’elle jetait un œil à un plan, pour s’orienter, elle entendit vaguement un bruit derrière elle. Elle se retourna promptement, prête à asséner un coup violent à la créature qui s’approchait d’elle. Pourtant, sa mâchoire se décrocha et ses yeux s’agrandirent quand elle vit à qui elle avait à faire.
« — Bobby ? »
Elle se redressa, l’une de ses mains lâchant son arme pour aller gratter la racine de ses cheveux, en haut de son front, une mine d’incompréhension collée à son visage sale. Elle fronça les sourcils avant de demander à voix basse :
« — Qu’est-ce que tu fais là ? »
Question légitime s’il en était, il y avait peu de chance qu’elle tombe par hasard sur quelqu’un qu’elle avait laissé pour mort quasiment un mois auparavant. Les retrouvailles dans un monde pareil n’avaient pas le même goût que dans celui d’avant, et Harriet réalisa que baisser sa garde pourrait lui coûter cher, que Bobby soit lui-même ou non. Aussi, sa main gauche reprit le chemin de sa batte qu’elle agrippa avec fermeté.
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Re: Into the wild [PV Bobby]
Mer 25 Mai 2016 - 14:35
Voilà quelques jours que le colosse avait quitté la sécurité réconfortante de son antre. Il avait quitté sa famille d’adoption pour raviver le sourire de celle qui embellissait les nuits et faisait naitre la luminosité le jour au cœur du géant. Elle avait donné sa chance à la loque humaine d’avoir son premier rendez-vous, en fait le seul de son existence, qui sera gravé dans sa mémoire juste à la fin des temps. Le mastodonte savait désormais ce qu’étaient les doux sentiments d’être amoureux. Il voulait redonner à l’ange au regard de saphir si envoutant une parcelle de ce qu’elle offert sans compter au simplet. Chevauchant sa moto qu’il avait dégotée dans un magasin, habillé de cuir renforcé de kevlar comme un motard sans foi ni loi, le golem de chair avait roulé sur le bitume craquelé de l’ancienne route de la civilisation. Évitant les véhicules abandonnés ou bien carboniser, si semblable a des bancs de poissons donc les écailles métalliques scintillaient au soleil, l’apprenti motard évita aussi son lot de promeneurs charognards. Quelques fois, même ayant une moto assez manœuvrable, Robert dû descendre de sa bécane pour pousser des véhicules abandonnés ou bien éliminer quelques menaces trébuchantes et gémissantes. Après une rencontre des plus opportune et gratifiante avec quelques survivants, le géant avait atteint son objectif. L’adresse de l’appartement de Breann. Il avait su, après avoir parlé quelque peu avec l’être de lumière, ce qu’elle regrettait de ne pas avoir pu emmener avec elle. Visitant les lieux saccagés, Bobby put ramasser au milieu des meubles renversés et des objets éparpillés des reliques du passé de la belle. La bête pris aussi pour faire bonne mesure des vêtements et des objets personnelle qui allait ravir la journaliste. Une idée lumière lui fit forcer sa case postale pour regarder dans son courrier. Une grande enveloppe brune, dont le destinataire était une maison d’édition, fit naitre un sourire radieux et superbe sur le visage balafré de l’homme difforme. Il empocha le tout dans les valises de sa Harley Davidson King Road et il fila plein nord vers la maison.
Mais un centre d’achat attira le regard océanique du mineur. Stationnant son cheval d’acier dans une zone d’ombre et la camouflant avec deux conteneurs à cartons pour éviter la convoitise de survivants mal intentionnés, le géant saisit sa hache de pompier. Voyant son visage dans le reflet métallique de l’arme improvisée, le géant ne put s’empêcher de faire une grimace de dégout. L’oreille gauche presque inexistante, le cartilage du haut de la droite partiellement tranché par un coup de couteau et la longue cicatrice qui serpentait de la naissance des lèvres et balafrait la joue droite. Un peu plus et la fanatique religieuse aurait pu lacérer son globe oculaire. Le monstre de foire se demandait encore pourquoi l’ange qui illuminait sa vie ne l’avait pas quitté en voyant les ravages qui l’enlaidissent encore plus. Une autre raison d’aimer de tout son cœur si immense cet être d’exception.
Soupirant à faire fendre les pierres, le golem de chair fit son entrée dans le mail qui avait abrité autrefois tant de bonheur. Maintenant c’était que désolation et odeur de mort qui flottaient dans l’air saturé d’humidité. Voyant quelques goules qui marchaient tranquillement dans l’air de restauration, surement un souvenir fugace de leur vie d’autrefois, les traits atypiques de Robert devinrent intrigants. Il haïssait ces parodies de vie qui lui avaient enlevé Sandra et Rosalie, qui avaient détruit la vie de sa famille d’adoption. Une lueur de pure haine traversant ses yeux qui scintillaient habituellement de sincérité et de bonté, le mastodonte leva sa hache et fendit les crânes des abominations pour éviter que ces charognards ne détruisent d’autres existences.
Après sa sinistre besogne, le géant au cœur sanctifié se dirigea vers le panneau d’aide pour essayer de s’orienter. Il n’avait pas d’idées précises en tête, mais des jeux pour le petit garçon et des articles de première nécessité seraient surement la bienvenue au sein de sa famille d’adoption. Mais une forme, une silhouette humaine assez grande et aux reflets d’or comme chevelure semblait l’avoir précédé. S’avançant prudemment, le souvenir des fous de Brionn encore vivace dans l’esprit lent de la chose immonde, Robert se plaça dans le dos vulnérable de la blonde. Se demandant s’il devait signaler sa présence, frapper sauvagement ou bien s’en aller tout bonnement. Il n’était pas encore un tueur sanguinaire qui tuait les gens sans raison. Ne sachant pas quoi, le hasard décida pour lui. Une feuille plastifiée couverte de bulles d’air crissa sous le talon du mineur, annonçant son arrivée aussi surement que tambour et fanfare. Plissant ses yeux bleutés si purs, il essaya de discerner les traits de la femme. Celle-ci parla et le temps semblait s’arrêter. Cette fois fit transporter le colosse à trois mois en arrière. La douleur dans son flanc se raviva et la honte d’avoir perdu conscience l’assaillir aussi surement qu’une goule qui l’agrippa. Clignant ses yeux, sa mâchoire subissant tout à coup l’attraction de la gravité, Robert fut bouche bée. Harriet, Harry… Un fantôme de son passé qui revenait le hanter. Il pensait chaque jour à ses êtres si chers qui avaient disparu de sa vie : Juliane, Abigail, Harry… Le bruit du bâton de baseball qui tombait au sol le ramena brutalement au présent. Laissant la tête de sa hache rejoindre le sol dans un claquement métallique, la lie de l’humanité essaya de cacher ses traits immondes et les cicatrices qui n’étaient pas présents lors de sa rencontre avec la blonde dame. La voix rocailleuse de Bobby, cassé par la joie et le déluge d’émotion qui lui fit l’effet d’une bombe littéralement, s’éleva dans un murmure pour répondre à la libraire.
Robert- Oui c’est moi Harry… Euh… Je viens ramasser des trucs pour le chalet.
La réponse franche et sincère du géant était la marque de commerce du simplet. Il ne pouvait pas mentir même si sa vie était en jeu. Voyant du sang noirâtre éclabousser sur le visage blanc comme la craie de la femme, une inquiétude galopante et une sollicitude papable traversaient le regard océanique si doux et débordant de bonté de la bête. S’avançant d’un pas vers la jeune femme, il demanda simplement.
Robert- Euh… Ça va Harry? Tu saignes? Tu as besoin d’aide? Je suis là, tu sais… Euh… J’avais peur de ne pas te revoir et je savais pas où te trouver pour être sûr que tu vas bien …
Un apaisement et une chaleur humaine englobaient les derniers mots. Il ne mentait aucunement, Bobby pensait chaque mot comme si les phrases avaient pris naissance dans son cœur et projeter dans l’air ambiant sans passer par la raison…
Mais un centre d’achat attira le regard océanique du mineur. Stationnant son cheval d’acier dans une zone d’ombre et la camouflant avec deux conteneurs à cartons pour éviter la convoitise de survivants mal intentionnés, le géant saisit sa hache de pompier. Voyant son visage dans le reflet métallique de l’arme improvisée, le géant ne put s’empêcher de faire une grimace de dégout. L’oreille gauche presque inexistante, le cartilage du haut de la droite partiellement tranché par un coup de couteau et la longue cicatrice qui serpentait de la naissance des lèvres et balafrait la joue droite. Un peu plus et la fanatique religieuse aurait pu lacérer son globe oculaire. Le monstre de foire se demandait encore pourquoi l’ange qui illuminait sa vie ne l’avait pas quitté en voyant les ravages qui l’enlaidissent encore plus. Une autre raison d’aimer de tout son cœur si immense cet être d’exception.
Soupirant à faire fendre les pierres, le golem de chair fit son entrée dans le mail qui avait abrité autrefois tant de bonheur. Maintenant c’était que désolation et odeur de mort qui flottaient dans l’air saturé d’humidité. Voyant quelques goules qui marchaient tranquillement dans l’air de restauration, surement un souvenir fugace de leur vie d’autrefois, les traits atypiques de Robert devinrent intrigants. Il haïssait ces parodies de vie qui lui avaient enlevé Sandra et Rosalie, qui avaient détruit la vie de sa famille d’adoption. Une lueur de pure haine traversant ses yeux qui scintillaient habituellement de sincérité et de bonté, le mastodonte leva sa hache et fendit les crânes des abominations pour éviter que ces charognards ne détruisent d’autres existences.
Après sa sinistre besogne, le géant au cœur sanctifié se dirigea vers le panneau d’aide pour essayer de s’orienter. Il n’avait pas d’idées précises en tête, mais des jeux pour le petit garçon et des articles de première nécessité seraient surement la bienvenue au sein de sa famille d’adoption. Mais une forme, une silhouette humaine assez grande et aux reflets d’or comme chevelure semblait l’avoir précédé. S’avançant prudemment, le souvenir des fous de Brionn encore vivace dans l’esprit lent de la chose immonde, Robert se plaça dans le dos vulnérable de la blonde. Se demandant s’il devait signaler sa présence, frapper sauvagement ou bien s’en aller tout bonnement. Il n’était pas encore un tueur sanguinaire qui tuait les gens sans raison. Ne sachant pas quoi, le hasard décida pour lui. Une feuille plastifiée couverte de bulles d’air crissa sous le talon du mineur, annonçant son arrivée aussi surement que tambour et fanfare. Plissant ses yeux bleutés si purs, il essaya de discerner les traits de la femme. Celle-ci parla et le temps semblait s’arrêter. Cette fois fit transporter le colosse à trois mois en arrière. La douleur dans son flanc se raviva et la honte d’avoir perdu conscience l’assaillir aussi surement qu’une goule qui l’agrippa. Clignant ses yeux, sa mâchoire subissant tout à coup l’attraction de la gravité, Robert fut bouche bée. Harriet, Harry… Un fantôme de son passé qui revenait le hanter. Il pensait chaque jour à ses êtres si chers qui avaient disparu de sa vie : Juliane, Abigail, Harry… Le bruit du bâton de baseball qui tombait au sol le ramena brutalement au présent. Laissant la tête de sa hache rejoindre le sol dans un claquement métallique, la lie de l’humanité essaya de cacher ses traits immondes et les cicatrices qui n’étaient pas présents lors de sa rencontre avec la blonde dame. La voix rocailleuse de Bobby, cassé par la joie et le déluge d’émotion qui lui fit l’effet d’une bombe littéralement, s’éleva dans un murmure pour répondre à la libraire.
Robert- Oui c’est moi Harry… Euh… Je viens ramasser des trucs pour le chalet.
La réponse franche et sincère du géant était la marque de commerce du simplet. Il ne pouvait pas mentir même si sa vie était en jeu. Voyant du sang noirâtre éclabousser sur le visage blanc comme la craie de la femme, une inquiétude galopante et une sollicitude papable traversaient le regard océanique si doux et débordant de bonté de la bête. S’avançant d’un pas vers la jeune femme, il demanda simplement.
Robert- Euh… Ça va Harry? Tu saignes? Tu as besoin d’aide? Je suis là, tu sais… Euh… J’avais peur de ne pas te revoir et je savais pas où te trouver pour être sûr que tu vas bien …
Un apaisement et une chaleur humaine englobaient les derniers mots. Il ne mentait aucunement, Bobby pensait chaque mot comme si les phrases avaient pris naissance dans son cœur et projeter dans l’air ambiant sans passer par la raison…
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Re: Into the wild [PV Bobby]
Dim 29 Mai 2016 - 4:52
En voyant que Robert essayait de cacher son visage, Harry haussa un sourcil. Bien. Manifestement son estime de lui n’avait pas évolué. Elle soupira en l’entendant dire qu’il venait ramasser des choses pour le chalet. On l’avait encore envoyé faire le sale boulot à la place des autres. Son visage se rigidifia, se tordit en grimace effrayante. Décidément y’en avait pas un pour rattraper l’autre.
« Euh… Ça va Harry ? Tu saignes ? Tu as besoin d’aide ? Je suis là, tu sais… Euh… J’avais peur de ne pas te revoir et je savais pas où te trouver pour être sûr que tu vas bien… »
Harriet eut un instant de surprise. Elle saignait ? Puis elle comprit. Elle passa la main sur son front maculé de plâtre et d’hémoglobine coagulée. Sans regarder le colosse, elle lui répondit d’une voix lasse.
« Non, Robert. Ce sang n’est pas à moi. Par contre, je vois qu’on t’a encore envoyé dehors prendre tous les risques… Ça m’apprendra à te laisser tout seul. »
Elle ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir d’avoir abandonné le golem. Elle s’était engagée là dedans toute seule. Elle s’était endurcie à beaucoup de chose, mais son affection pour le grand costaud s’était développée sans qu’elle s’en rende compte, sans qu’elle y puisse rien, presque par surprise. Elle n’aimait pas spécialement avoir de l’affection pour les gens. Surtout dans un monde comme celui là où l’on était constamment amené à tuer des gens qu’on connaissait. Et le grand nigaud était trop gentil. Il faudrait lui apprendre à se mettre en colère. Physiquement, il était assez impressionnant pour être respecté. Manifestement une nouvelle cicatrice montrait qu’il avait été de nouveau en première ligne. Qu’on ne l’avait pas protégé. C’était pourtant pas compliqué de voir qu’il s’agissait d’un enfant coincé dans un corps d’adulte.
Elle se massa l’arrête du nez, fronça les sourcils et redressa la tête, fit virevolter sa batte de baseball avant de la poser lourdement sur son épaule gauche. Elle jouait avec son centre de gravité, le faisant passer d’un côté à l’autre de son corps, ne sachant sur quel pied danser. Elle s’éclaircit la gorge et dit de sa voix légèrement éraillée et plutôt grave :
« Bon, écoute. Je pourrais être morte. Toi aussi. On pourrait être morts tous les deux. Mais c’est pas le cas. C’est plutôt cool j’imagine. »
Harry se racla de nouveau la gorge et passa sa main droit dans sa nuque. Elle n’avait pas trop envie de laisser le géant partir tout seul sans qu’elle soit là pour imposer à tous ces crétins qui l’entouraient un minimum de respect. Elle fit quelques pas avant de se retourner vers Bobby, une expression neutre peinte sur le visage.
« Hey. Tu auras pas le temps de retourner à ton chalet d’ici la nuit, tu vas être bloqué sur la route et ces putain de marcheurs se feront un plaisir de t’étriper. J’habite moins loin, tu devrais passer la nuit chez moi. Tu trouveras peut être des trucs qui te seront utiles. »
Elle continua à avancer, ses rangers marron crissant sur les débris qui couvraient le sol. Elle reprit plus fermement sa batte entre ses mains dont les jointures blanchirent, avançant vers la librairie. Le seul bruit qu’on entende vraiment était le sifflement du vent dans les vitres fissurées. Elle glissa un regard à Robert.
« Il faut juste que je récupère un truc avant qu’on parte, je suis venue juste pour ça et je compte pas partir sans. Ok ? »
Elle se retourna vers l’entrée de la boutique et avança jusqu’aux étagères dans lesquelles étaient rangés tous les livres. À grands pas, elle s’avança jusqu’au rayon science fiction. Elle se planta à l’entrée de l’allée, les mains sur les hanches. Un cadavre déjà plutôt desséché était allongé dans son chemin. Elle alla jusqu’à lui, s’arrêtant à une distance raisonnable. Le corps ne bougeait pas. Elle le tâta du bout de sa batte mais rien ne se produisit. Il était vêtu d’un jean et une chemise en flanelle à carreaux, qu’elle fouilla, et dans la poche avant de la chemise se trouvait un paquet de cigarettes. Harry sourit. Elle n’avait finalement pas fait le chemin pour rien. Elle se releva pour chercher dans les rayons les deux tomes qu’elle était venue chercher.
« Euh… Ça va Harry ? Tu saignes ? Tu as besoin d’aide ? Je suis là, tu sais… Euh… J’avais peur de ne pas te revoir et je savais pas où te trouver pour être sûr que tu vas bien… »
Harriet eut un instant de surprise. Elle saignait ? Puis elle comprit. Elle passa la main sur son front maculé de plâtre et d’hémoglobine coagulée. Sans regarder le colosse, elle lui répondit d’une voix lasse.
« Non, Robert. Ce sang n’est pas à moi. Par contre, je vois qu’on t’a encore envoyé dehors prendre tous les risques… Ça m’apprendra à te laisser tout seul. »
Elle ne pouvait pas s’empêcher de s’en vouloir d’avoir abandonné le golem. Elle s’était engagée là dedans toute seule. Elle s’était endurcie à beaucoup de chose, mais son affection pour le grand costaud s’était développée sans qu’elle s’en rende compte, sans qu’elle y puisse rien, presque par surprise. Elle n’aimait pas spécialement avoir de l’affection pour les gens. Surtout dans un monde comme celui là où l’on était constamment amené à tuer des gens qu’on connaissait. Et le grand nigaud était trop gentil. Il faudrait lui apprendre à se mettre en colère. Physiquement, il était assez impressionnant pour être respecté. Manifestement une nouvelle cicatrice montrait qu’il avait été de nouveau en première ligne. Qu’on ne l’avait pas protégé. C’était pourtant pas compliqué de voir qu’il s’agissait d’un enfant coincé dans un corps d’adulte.
Elle se massa l’arrête du nez, fronça les sourcils et redressa la tête, fit virevolter sa batte de baseball avant de la poser lourdement sur son épaule gauche. Elle jouait avec son centre de gravité, le faisant passer d’un côté à l’autre de son corps, ne sachant sur quel pied danser. Elle s’éclaircit la gorge et dit de sa voix légèrement éraillée et plutôt grave :
« Bon, écoute. Je pourrais être morte. Toi aussi. On pourrait être morts tous les deux. Mais c’est pas le cas. C’est plutôt cool j’imagine. »
Harry se racla de nouveau la gorge et passa sa main droit dans sa nuque. Elle n’avait pas trop envie de laisser le géant partir tout seul sans qu’elle soit là pour imposer à tous ces crétins qui l’entouraient un minimum de respect. Elle fit quelques pas avant de se retourner vers Bobby, une expression neutre peinte sur le visage.
« Hey. Tu auras pas le temps de retourner à ton chalet d’ici la nuit, tu vas être bloqué sur la route et ces putain de marcheurs se feront un plaisir de t’étriper. J’habite moins loin, tu devrais passer la nuit chez moi. Tu trouveras peut être des trucs qui te seront utiles. »
Elle continua à avancer, ses rangers marron crissant sur les débris qui couvraient le sol. Elle reprit plus fermement sa batte entre ses mains dont les jointures blanchirent, avançant vers la librairie. Le seul bruit qu’on entende vraiment était le sifflement du vent dans les vitres fissurées. Elle glissa un regard à Robert.
« Il faut juste que je récupère un truc avant qu’on parte, je suis venue juste pour ça et je compte pas partir sans. Ok ? »
Elle se retourna vers l’entrée de la boutique et avança jusqu’aux étagères dans lesquelles étaient rangés tous les livres. À grands pas, elle s’avança jusqu’au rayon science fiction. Elle se planta à l’entrée de l’allée, les mains sur les hanches. Un cadavre déjà plutôt desséché était allongé dans son chemin. Elle alla jusqu’à lui, s’arrêtant à une distance raisonnable. Le corps ne bougeait pas. Elle le tâta du bout de sa batte mais rien ne se produisit. Il était vêtu d’un jean et une chemise en flanelle à carreaux, qu’elle fouilla, et dans la poche avant de la chemise se trouvait un paquet de cigarettes. Harry sourit. Elle n’avait finalement pas fait le chemin pour rien. Elle se releva pour chercher dans les rayons les deux tomes qu’elle était venue chercher.
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Re: Into the wild [PV Bobby]
Lun 30 Mai 2016 - 14:20
En écoutant parler celle qui l’avait soignée, Robert ne put s’empêcher de vouloir se pincer pour confirmer qu’il n’était pas dans un rêve. Selon les dires de Juliane, son amie disparue depuis presque trois mois et dont le colosse s’ennuyait, c’était au doigté de fée de la blonde que Bobby pouvait encore respirer aujourd’hui. Il avait souvent passé les scénarios dans sa tête, les choses à dire et les gestes à poser, lors de leurs retrouvailles de moins en moins certaines. Car les disparitions, voir les exemples flagrants de la photographe et du magicien, étaient devenues monnaie courante dans ce monde apocalyptique et que la Faucheuse pouvait moissonner tout son content grâce à l’assistance morbide de ses rejetons. Le mineur avait pensé lui chanter une chanson pour la remercier, prendre la libraire dans ses bras chauds et réconfortants pour lui faire un câlin d’ours, la remercier avec une franchise et une honnêteté désarmante. Il ne put qu’émettre des pathétiques borborygmes presque silencieux et regarder la belle blonde la mâchoire pendante et les yeux océaniques qui n’exprimaient que du bonheur à l’état pur. Il hocha docilement la tête à sa proposition de partager son refuge pour la soirée, oubliant d’emblée sa timidité profonde et sa gêne maladive d’être près des anges comme il appelait les femmes.
Suivant docilement la libraire, le charme qui sapait sa parole et ses sens s’estompèrent enfin. Bobby était maintenant libre de répondre à sa bienfaitrice du mieux de son maigre intellect.
Robert- D’accord pour cette nuit Harry… Euh… Merci beaucoup. J’aurai pas voulu déranger j’aurai dormi sur le toit d’un immeuble pour tenir compagnie aux étoiles tu sais.
De nouveau le pas chaloupant du colosse se fit entendre périodiquement. Il n’avait pas la grâce ni les compétences en discrétion de sa vis-à-vis. Regardant où il devait mettre ses pieds énormes, souvent cailloux ou bien du verre brisé grincèrent sous sa semelle. Chaque fois le mineur se figea, les traits du visage figé entre une moue d’excuse et une résignation accablante. Il avait même des fois la pause la jambe mi-levée. Voyant la jeune femme se pencher pour fouiller un cadavre desséché, le colosse lui tourna le dos pour couvrir ses arrières. Seule la voix de l’homme un chuchotement rocailleux doté d’un douceâtre vint fracasser le silence omniprésent du lieu de savoir désert.
Robert- Euh… Je suis venu ici avec seulement l’accord de Selene. Les autres n’en savent rien, tu sais. Je voulais ramasser des trucs pour tous pour oublier un peu ce qui se passe, tu sais… Euh… J’ai essayé de te trouver hier et avant-hier. Tout près de la boutique de Ziggy et des vêtements qu’on s’est croisés.
Le golem de chair ne put que cracher le prénom de celui qui avait été la cause de la disparation de l’Irlandaise. Il avait presque régurgité ces cinq lettres comme si c’était de l’arsenic qui s’était déposé sur sa langue. Une honte d’avoir été sur le carreau durant cet épisode critique et une colère qui pouvait faire passer la vengeance divine comme une simple blague reluisent dans ses yeux d’ordinaire si doux et débordants de bonté. Suivant le mouvement de la jeune femme vers les étagères, le colosse trouva un présentoir presque complètement vidé de cahier à dessin, de manuel d’apprentissage et de crayon. Se souvenant de la passion de son ange au regard de saphir pour l’illustration et aussi du pétillement de joie dans le regard acéré de son chaton en parlant de dessin, la grosse main avide du géant vida le reste du présentoir prestement. Trouvant des casse-têtes et des livres de conte et de coloriage pour le garçonnet, il plaça aussi ses trouvailles dans son sac à dos. Déboulant avec sa discrétion légendaire dans le coin de la science-fiction. Comme de raison la majorité des bouquins étaient étalés au sol, piétiné par les pas empressés de survivants ou bien bousculé par des pieds trainants des goules.
Voir toutes ces histoires, ces rêves éparpillés au sol enleva l’amertume passagère de la gorge du mastodonte. S’assoyant sur ses talons, il entreprit de prendre le bouquin, de les épousseter et de les placer sur les rayons tous près en restant vigilant. Surprenant le regard inquisiteur et aussi un peu interloqué de la jeune femme, le colosse eut un sourire niais à souhait. Il ne pouvait aucunement déchiffrer la neutralité quasi parfaite d’Harry, il supposait qu’elle se demandait ce qu’il faisait.
Robert- Les gens me disaient souvent que j’étais trop con pour lire, tu sais… Euh… Ma nièce Sandra savait que jamais lire les mots sur les pages et évader mon esprit de ce corps laid… Euh… On lisait chaque soir à l’hôpital quand elle était malade… Tu aimes lire? Moi j’essaie trouver vingt milles truc… euh…
La main rugueuse et sale du géant venait de saisir le bouquin en reliure de cuir. Il pouvait déchiffrer le titre tant convoité. Le prochain livre que lui et son ange devaient lire en camping sous les étoiles. Les yeux océaniques du monstre de foire se remplirent alors d’une douce mélancolie. Tels une relique sainte, un trésor inestimable pour la bête, il entreprit de prendre un sac de plastique tout près et de l’envelopper pour le rendre hermétique. La voix brisée par l’émotion de cette découverte, il récita l’épigraphe sans aucune hésitation.
Robert- Vingt milles lieuse sous les mers… Euh… Je vais essayer de lire, mais je vais avoir de la misère des mots compliquée… Euh… Breann va surement m’aider un peu elle est si gentille.
Le golem de chair se releva après avoir caché sa trouvaille dans son sac à dos et de finaliser de placer les livres rescapés de la folie de ces temps obscure sur les étagères. Se levant sans un mot dire, il continua à faire la sentinelle grotesque qu’il est et sera toujours…
Suivant docilement la libraire, le charme qui sapait sa parole et ses sens s’estompèrent enfin. Bobby était maintenant libre de répondre à sa bienfaitrice du mieux de son maigre intellect.
Robert- D’accord pour cette nuit Harry… Euh… Merci beaucoup. J’aurai pas voulu déranger j’aurai dormi sur le toit d’un immeuble pour tenir compagnie aux étoiles tu sais.
De nouveau le pas chaloupant du colosse se fit entendre périodiquement. Il n’avait pas la grâce ni les compétences en discrétion de sa vis-à-vis. Regardant où il devait mettre ses pieds énormes, souvent cailloux ou bien du verre brisé grincèrent sous sa semelle. Chaque fois le mineur se figea, les traits du visage figé entre une moue d’excuse et une résignation accablante. Il avait même des fois la pause la jambe mi-levée. Voyant la jeune femme se pencher pour fouiller un cadavre desséché, le colosse lui tourna le dos pour couvrir ses arrières. Seule la voix de l’homme un chuchotement rocailleux doté d’un douceâtre vint fracasser le silence omniprésent du lieu de savoir désert.
Robert- Euh… Je suis venu ici avec seulement l’accord de Selene. Les autres n’en savent rien, tu sais. Je voulais ramasser des trucs pour tous pour oublier un peu ce qui se passe, tu sais… Euh… J’ai essayé de te trouver hier et avant-hier. Tout près de la boutique de Ziggy et des vêtements qu’on s’est croisés.
Le golem de chair ne put que cracher le prénom de celui qui avait été la cause de la disparation de l’Irlandaise. Il avait presque régurgité ces cinq lettres comme si c’était de l’arsenic qui s’était déposé sur sa langue. Une honte d’avoir été sur le carreau durant cet épisode critique et une colère qui pouvait faire passer la vengeance divine comme une simple blague reluisent dans ses yeux d’ordinaire si doux et débordants de bonté. Suivant le mouvement de la jeune femme vers les étagères, le colosse trouva un présentoir presque complètement vidé de cahier à dessin, de manuel d’apprentissage et de crayon. Se souvenant de la passion de son ange au regard de saphir pour l’illustration et aussi du pétillement de joie dans le regard acéré de son chaton en parlant de dessin, la grosse main avide du géant vida le reste du présentoir prestement. Trouvant des casse-têtes et des livres de conte et de coloriage pour le garçonnet, il plaça aussi ses trouvailles dans son sac à dos. Déboulant avec sa discrétion légendaire dans le coin de la science-fiction. Comme de raison la majorité des bouquins étaient étalés au sol, piétiné par les pas empressés de survivants ou bien bousculé par des pieds trainants des goules.
Voir toutes ces histoires, ces rêves éparpillés au sol enleva l’amertume passagère de la gorge du mastodonte. S’assoyant sur ses talons, il entreprit de prendre le bouquin, de les épousseter et de les placer sur les rayons tous près en restant vigilant. Surprenant le regard inquisiteur et aussi un peu interloqué de la jeune femme, le colosse eut un sourire niais à souhait. Il ne pouvait aucunement déchiffrer la neutralité quasi parfaite d’Harry, il supposait qu’elle se demandait ce qu’il faisait.
Robert- Les gens me disaient souvent que j’étais trop con pour lire, tu sais… Euh… Ma nièce Sandra savait que jamais lire les mots sur les pages et évader mon esprit de ce corps laid… Euh… On lisait chaque soir à l’hôpital quand elle était malade… Tu aimes lire? Moi j’essaie trouver vingt milles truc… euh…
La main rugueuse et sale du géant venait de saisir le bouquin en reliure de cuir. Il pouvait déchiffrer le titre tant convoité. Le prochain livre que lui et son ange devaient lire en camping sous les étoiles. Les yeux océaniques du monstre de foire se remplirent alors d’une douce mélancolie. Tels une relique sainte, un trésor inestimable pour la bête, il entreprit de prendre un sac de plastique tout près et de l’envelopper pour le rendre hermétique. La voix brisée par l’émotion de cette découverte, il récita l’épigraphe sans aucune hésitation.
Robert- Vingt milles lieuse sous les mers… Euh… Je vais essayer de lire, mais je vais avoir de la misère des mots compliquée… Euh… Breann va surement m’aider un peu elle est si gentille.
Le golem de chair se releva après avoir caché sa trouvaille dans son sac à dos et de finaliser de placer les livres rescapés de la folie de ces temps obscure sur les étagères. Se levant sans un mot dire, il continua à faire la sentinelle grotesque qu’il est et sera toujours…
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Re: Into the wild [PV Bobby]
Mer 1 Juin 2016 - 2:21
Alors qu’elle fourrageait dans les rayonnages à la recherche des deux livres tant attendus, Bobby, qui avait accepté son invitation pour le soir, montait la garde en quelque sorte. Elle l’entendit expliquer qu’il était là de son propre chef. Elle secoua la tête doucement sans rien dire. C’était bien ça le problème, qu’il soit volontaire pour se sacrifier pour tout le monde, juste dans l’espoir de faire plaisir. C’était une attitude dangereuse. Elle avait bien compris, dès leur première rencontre, qu’il n’avait pas une grande estime de lui. C’était dommage, une innocence pareille était rare et rafraichissante, mais si elle devait causer sa perte, elle serait une malédiction. En même temps, ça faisait de la peine à Harry de casser la naïveté de quelqu’un. Elle songea qu’il vaudrait mieux rester à ses côtés et s’assurer qu’il ne prenait pas trop de risques inconsidérés. Mais elle n’avait pas envie de trop s’attacher à qui que ce soit. Pendant qu’elle était plongée dans ses pensées, elle vit du coin de l’œil que le géant avait entrepris de ramasser les nombreux volumes au sol pour les ranger. Elle songea à l’arrêter pour lui dire que c’était inutile de faire ça, mais elle se retint. Ce genre de lubies, elle pouvait comprendre.
— Les gens me disaient souvent que j’étais trop con pour lire, tu sais… Euh… Ma nièce Sandra savait que jamais lire les mots sur les pages et évader mon esprit de ce corps laid… Euh… On lisait chaque soir à l’hôpital quand elle était malade… Tu aimes lire? Moi j’essaie trouver vingt milles truc… euh…
Un rictus fendit le visage de l’ancienne libraire. Personne n’était trop con pour lire, à son avis. Les gens, en général, dans leur globalité, étaient cons. Elle ne pouvait pas dire qu’elle les considérait d’une manière positive. Qui plus est, généralement, quand « les gens » disaient quelque chose, c’était soit méchant soit stupide. Son expérience le lui avait déjà prouvé. Les livres tant convoités entre les mains, elle se tourna vers le mastodonte et s’accroupit également pour se rapprocher de lui.
— Tu sais, les gens ont toujours quelque chose à dire sur tout. Mais je vais te dire un truc. Ils ont généralement tort. Lire, c’est pour tout le monde. Et… J’adore lire. Je travaillais dans une librairie comme celle là avant. Je voulais même être écrivain.
Elle se redressa, ses genoux émettant un craquement mécontent. Elle attendit un temps et il finit par trouver ce qu’il cherchait. Il lut le titre avec difficulté, expliquant qu’il aurait sûrement du mal avec le livre. Harry posa sa main sur son épaule, étonnée du naturel avec lequel elle avait fait ce geste, elle qui était d’ordinaire si peu tactile. Ses doigts étaient minuscules, posées sur le bras large de Bobby.
— Pas de souci, même si elle ne t’aide pas, je pourrai toujours t’apprendre. Ça me ferait plaisir. C’est un super bouquin.
Elle se tut un instant, songeant à la suite des évènements. Ils étaient dans un mall, alors autant récupérer d’autres choses que des livres. Bobby lui avait dit qu’il venait récupérer des choses, et c’était vrai qu’à ce stade, à peu près n’importe quoi pouvait améliorer le confort de vie. Il suffisait de quelques conserves, de quelques couvertures et d’un peu de lessive, et la vie prenait déjà un tour meilleur. Ce qui manquait, surtout, c’était de la nourriture fraîche, de l’air qui ne soit pas vicié, toutes ces choses qui permettaient au corps d’aller mieux et à l’esprit de se sentir plus libre.
Elle fit glisser son sac de ses épaules, dévoilant l’imposant kukhri qui pendait à sa ceinture, et y fourra les livres, posant sa batte un instant, puis le remis et récupéra son arme. Elle se tourna vers le grand type, et lui fit un rapide sourire.
— Bon, tu m’as pas dit que tu cherchais des trucs pour ramener à tes copains ? Moi je vais récupérer de la bouffe, et d’autres trucs si tu veux. Y’a un genre d’hypermarché en bas, on peut aller y faire un tour et casser du rôdeur si nécessaire en chemin ? Histoire d’avoir un peu de fun ?
Une flamme étrange s’alluma dans les yeux de la blonde, pour qui poutrer de la goule était devenu presque un passe temps, l’absence d’électricité causant chez elle un ennui irrépressible. Aussi, elle se divertissait comme elle pouvait, convaincue qu’à un moment où à un autre, elle finirait par mourir et que tant qu’à faire, il valait mieux s’amuser un peu. Elle posa de nouveau sa batte sur son épaule, et alors qu’elle allait partir, un guide des plantes en format poche attira son attention. Elle n’avait pas vraiment prévu de s’exiler à la campagne, mais après tout pourquoi pas ? Il lui faudrait simplement un lieu où crasher et un véhicule pour transporter tout ce qu’elle avait accumulé dans son petit appartement, mais elle estimait que la quantité de morts-vivants serait certainement moindre. Pourquoi pas, après tout.
Elle attrapa ainsi le petit volume et le glissa dans la poche arrière de son sac au prix de quelques contorsions. Tout pouvait être utile, telle était à présent sa devise.
Elle se mit ainsi en marche, se retournant de temps en temps pour attendre le bûcheron, avançant tranquillement entre les échoppes aux vitrines explosées. Elle lui demanderait sûrement à propos du chalet et des alentours plus tard, mais elle préférait attendre encore un peu. Après tout, pourquoi pas. Il y avait des bouquins qui apprenaient à faire à peu près tout. Avec quelques autres vagabonds comme elle, motivés mais taiseux, elle pourrait peut être créer un havre de paix, faire pousser de quoi se nourrir, limiter les allées et venues en ville au strict nécessaire. Ça pourrait valoir le coup, après tout, pourquoi pas ? Il faudrait qu’elle se procure une carte. Les matériaux, les composants électroniques, les générateurs pouvaient se trouver, pour peu qu’on ait de la chance, et avec quelques paires de bras en plus, cela pourrait se faire. Bien sûr, Harry n’avait certainement pas l’âme d’un chef, néanmoins en s’organisant correctement et pour peu qu’il n’y ait pas trop de caractères autoritaires, la vie en communauté pouvait s’organiser. Il faudrait qu’elle y réfléchisse. Qu’elle en parle peut être à Bobby, qu’elle reste d’abord au châlet le temps de trouver des volontaires et des ressources, de s’organiser. Mais pourquoi pas ?
— Les gens me disaient souvent que j’étais trop con pour lire, tu sais… Euh… Ma nièce Sandra savait que jamais lire les mots sur les pages et évader mon esprit de ce corps laid… Euh… On lisait chaque soir à l’hôpital quand elle était malade… Tu aimes lire? Moi j’essaie trouver vingt milles truc… euh…
Un rictus fendit le visage de l’ancienne libraire. Personne n’était trop con pour lire, à son avis. Les gens, en général, dans leur globalité, étaient cons. Elle ne pouvait pas dire qu’elle les considérait d’une manière positive. Qui plus est, généralement, quand « les gens » disaient quelque chose, c’était soit méchant soit stupide. Son expérience le lui avait déjà prouvé. Les livres tant convoités entre les mains, elle se tourna vers le mastodonte et s’accroupit également pour se rapprocher de lui.
— Tu sais, les gens ont toujours quelque chose à dire sur tout. Mais je vais te dire un truc. Ils ont généralement tort. Lire, c’est pour tout le monde. Et… J’adore lire. Je travaillais dans une librairie comme celle là avant. Je voulais même être écrivain.
Elle se redressa, ses genoux émettant un craquement mécontent. Elle attendit un temps et il finit par trouver ce qu’il cherchait. Il lut le titre avec difficulté, expliquant qu’il aurait sûrement du mal avec le livre. Harry posa sa main sur son épaule, étonnée du naturel avec lequel elle avait fait ce geste, elle qui était d’ordinaire si peu tactile. Ses doigts étaient minuscules, posées sur le bras large de Bobby.
— Pas de souci, même si elle ne t’aide pas, je pourrai toujours t’apprendre. Ça me ferait plaisir. C’est un super bouquin.
Elle se tut un instant, songeant à la suite des évènements. Ils étaient dans un mall, alors autant récupérer d’autres choses que des livres. Bobby lui avait dit qu’il venait récupérer des choses, et c’était vrai qu’à ce stade, à peu près n’importe quoi pouvait améliorer le confort de vie. Il suffisait de quelques conserves, de quelques couvertures et d’un peu de lessive, et la vie prenait déjà un tour meilleur. Ce qui manquait, surtout, c’était de la nourriture fraîche, de l’air qui ne soit pas vicié, toutes ces choses qui permettaient au corps d’aller mieux et à l’esprit de se sentir plus libre.
Elle fit glisser son sac de ses épaules, dévoilant l’imposant kukhri qui pendait à sa ceinture, et y fourra les livres, posant sa batte un instant, puis le remis et récupéra son arme. Elle se tourna vers le grand type, et lui fit un rapide sourire.
— Bon, tu m’as pas dit que tu cherchais des trucs pour ramener à tes copains ? Moi je vais récupérer de la bouffe, et d’autres trucs si tu veux. Y’a un genre d’hypermarché en bas, on peut aller y faire un tour et casser du rôdeur si nécessaire en chemin ? Histoire d’avoir un peu de fun ?
Une flamme étrange s’alluma dans les yeux de la blonde, pour qui poutrer de la goule était devenu presque un passe temps, l’absence d’électricité causant chez elle un ennui irrépressible. Aussi, elle se divertissait comme elle pouvait, convaincue qu’à un moment où à un autre, elle finirait par mourir et que tant qu’à faire, il valait mieux s’amuser un peu. Elle posa de nouveau sa batte sur son épaule, et alors qu’elle allait partir, un guide des plantes en format poche attira son attention. Elle n’avait pas vraiment prévu de s’exiler à la campagne, mais après tout pourquoi pas ? Il lui faudrait simplement un lieu où crasher et un véhicule pour transporter tout ce qu’elle avait accumulé dans son petit appartement, mais elle estimait que la quantité de morts-vivants serait certainement moindre. Pourquoi pas, après tout.
Elle attrapa ainsi le petit volume et le glissa dans la poche arrière de son sac au prix de quelques contorsions. Tout pouvait être utile, telle était à présent sa devise.
Elle se mit ainsi en marche, se retournant de temps en temps pour attendre le bûcheron, avançant tranquillement entre les échoppes aux vitrines explosées. Elle lui demanderait sûrement à propos du chalet et des alentours plus tard, mais elle préférait attendre encore un peu. Après tout, pourquoi pas. Il y avait des bouquins qui apprenaient à faire à peu près tout. Avec quelques autres vagabonds comme elle, motivés mais taiseux, elle pourrait peut être créer un havre de paix, faire pousser de quoi se nourrir, limiter les allées et venues en ville au strict nécessaire. Ça pourrait valoir le coup, après tout, pourquoi pas ? Il faudrait qu’elle se procure une carte. Les matériaux, les composants électroniques, les générateurs pouvaient se trouver, pour peu qu’on ait de la chance, et avec quelques paires de bras en plus, cela pourrait se faire. Bien sûr, Harry n’avait certainement pas l’âme d’un chef, néanmoins en s’organisant correctement et pour peu qu’il n’y ait pas trop de caractères autoritaires, la vie en communauté pouvait s’organiser. Il faudrait qu’elle y réfléchisse. Qu’elle en parle peut être à Bobby, qu’elle reste d’abord au châlet le temps de trouver des volontaires et des ressources, de s’organiser. Mais pourquoi pas ?
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Re: Into the wild [PV Bobby]
Jeu 2 Juin 2016 - 14:25
Le colosse sursauta un peu, lunatique comme il était, quand la main gracile et douce de la libraire se posa sur la répugnance qui lui servait de bras. En voyant le livre, des images heureuses d’un passé lointain avaient complètement assailli l’esprit lent de la chose. Une petite fille dans ses bras qui lisait des mots que l’homme ne comprenait aucunement. Le regard pétillant d’intelligence de Sandra qui lui expliquait la signification en voyant l’air un peu déphasé, voire absent, de son Nounours adoré. Ses éclats de rire en entendant la voix rocailleuse de Robert qui essayait de reproduire ces syllabes complexes. Il semblait littéralement broyer les mots comme le ferait un compacteur à déchet. Il avait de la difficulté et souvent le géant aurait voulu se ranger de ses détracteurs et ne plus essayer de lire, de devenir le colosse illettré et ignorant qu’il devrait être. Mais voir la bonté et la patience dans les yeux de sa nièce lors de leurs lectures à l’hôpital. Ce rêve si magnifique venait d’éclater comme une bulle de savon et le retour de ce coin de paradis fut ardu pour l’homme. Relevant des yeux un peu humide, il sourit tendrement à la proposition de l’être doté d’une gentillesse si palpable. Lire de nouveau avec le regard bienveillant d’un ange, se sentir d’être épauler dans cette quête rigoureuse pour le savoir. De ne pas se faire juger à chaque faux-pas avec des yeux révulsés vers le ciel pour demander la patience voulue pour essayer d’apprendre un mot au simplet.
Le regard bleuté de l’homme, véritable océan de pureté et de bonté, longea les courbes de l’arme dans le dos de la guerrière. Une lame recourbée qui reposait dans une gaine de cuir. Tout à coup, en regardant sa ceinture à outils qui cernait sa forte stature, Robert ne put s’empêcher de dire qu’il devait être la moindre des deux menaces que leur duo représentait. Hochant la tête pour soutenir le plan de la jeune femme, le géant au cœur d’or, mais saturé de cicatrice se mit en mouvement. Une assurance tranquille et une résolution se dégageaient particulièrement de la survivante à la peinture de guerre macabre. Se décalant dans les pas d’Harriet, le pas chalouper et peu stable de l’enfant pris dans un corps de monstre fit un écho des plus sonore. La démarche assurée et silencieuse de l’ange du savoir se trouvait compromise. Alors que le crissement de verres striait particulièrement fort dans l’espace confiné, le visage du colosse devint concis par la honte. Une rougeur apparut sur ses joues mal rasées et un petit « Désolé » d’une franchisée sans appel sorti de ses lèvres exsangues. Il fit de son mieux pour continuer à suivre le plus silencieusement possible la blonde. Le claquement métallique de ses outils se faisait entendre un peu comme un mobile dans un souffle d’été. Sa hache de bucheron en équilibre sur son épaule massive, son bras de libre se balançait comme celui d’un gorille. Heureusement que le mastodonte avait déjà nettoyé cette partie peu peuplée du courriel. Une question tortura alors l’esprit lent de l’homme, le forçant à s’exprimer d’un ton bas et qui ressemblait à deux pierres qu’on frottait l’une contre l’autre.
Robert- Pourquoi tu sang dans ton visage Harry? C’est pas trop dangereux si c’est du sang pas bon?
Les yeux océaniques de l’homme difforme exprimaient surtout une interrogation et non un jugement. Voir même une inquiétude. Avec n'importe quelle autre personne, il n’aura jamais voulu s’ouvrir la bouche sur ce fait. Mais il ne voulait aucunement que la fringante jeune femme, l’être au cerveau si développé et au visage fermé, soit malade ou bien blessé. Son gros cœur rempli de dévotion n’aurait pas encaissé le choc de la voir le quitter si rapidement après ses retrouvailles inattendu. C’est drôle Bobby aimerait bien la convaincre de venir avec lui au chalet. Il sait que le refuge est plein à craquer. Mais une petite ferme non loin de là, quarante minutes à tout cassé, serait le paradis de tranquillité pour la jeune femme. Il y avait bien Sid qui était là, mais le vieux fermier à la barbe si fourni voudrait bien avoir de l’aide sur la ferme et non de compagnie pour discuter. Il parlait un peu à Robert qui semblait avoir adopté. C’est drôle, mais il voyait bien la libraire en train de planter des légumes et de prendre le soleil avec un livre à la main. Mais l’état lunatique du golem de chair menaçait de reprendre le dessus, ce que Robert devait éviter à tout prix pour couvrir les arrières de son amie. Rendu au niveau, après une progression lente, mais des plus ennuyante au travers des désolations de la surconsommation d’une époque révolue, le duo insolite arriva enfin en destination du marché.
Une garde de goules les attendait de pieds trainants et peu sûrs. Levant les bras dans une chorégraphie macabre, gémissante presque à l’unisson, les deux abominations s’avancèrent vers les vivants. Trébuchant parfois sur des détritus éparpillés au sol, restant debout par une combinaison de chance et de résignation ankylosée, les goules gardaient le cap vers leurs futurs festins. La première créature était une ancienne employée du supermarché. Encore vêtue de son tablier bleu de la chaine de commerce, elle devait avoir été ravissante dans l’autre vie. Maintenant avec une bonne partie de son visage arraché et sa jambe cassée, dont l’os avait perforé le mince bas de nylon qui était totalement crouté de sang sécher, boitait lamentablement. La seconde parodie d’humanité, ce pantin atroce dont les fils étaient tirés par le virus fou, était un homme de la classe moyenne. Manteau brun, chandail de laine vert et pantalon beige. Embonpoint et calvitie précoce. Le typique américain dans toute sa gloire d’antan. L’individu avait perdu de sa superbe au même moment que sa vie et ses tripes furent arrachées de manière sanguinaire à l’homme. La laine de son chandail était boursouflée par les entrailles qui essayaient de sortir du vêtement étiré au maximum. Un seul bras parcouru de spasme se tendait avec envie vers Harry et Bobby, le second appendice semblait s’être tout bonnement envolé par l’appétit de ses congénères.
Le géant regarda sa compagne de mésaventure. Une aura d’apaisement, de confiance et de sérénité semblait avoir remplacé celle qui était habituellement qui conférait un air gêné, peu sûr et si perdu. Le regard océanique de la bête se plongea dans celui de la belle et elle put lire une dose d’affection et de bienveillance. Le sourire de l’homme difforme s’accentua, laissant entrevoir de manière grotesque la balafre qui prenait naissance à la commissure de ses lèvres exsangues. Une voix posée, calme se porta pour caresser l’ouïe de la guerrière.
Robert- Euh… Tu prends lequel… Euh… Tu choisis un et je m’occupe de l’autre ok? Aussi beau couteau il va bien?
Les mains immenses et gantées de l’apprenti motard firent un crissement de mauvais augure quand il enserra sa hache, n’attendant que la décision de la jeune femme pour faire boire la lame de sa hache…
Le regard bleuté de l’homme, véritable océan de pureté et de bonté, longea les courbes de l’arme dans le dos de la guerrière. Une lame recourbée qui reposait dans une gaine de cuir. Tout à coup, en regardant sa ceinture à outils qui cernait sa forte stature, Robert ne put s’empêcher de dire qu’il devait être la moindre des deux menaces que leur duo représentait. Hochant la tête pour soutenir le plan de la jeune femme, le géant au cœur d’or, mais saturé de cicatrice se mit en mouvement. Une assurance tranquille et une résolution se dégageaient particulièrement de la survivante à la peinture de guerre macabre. Se décalant dans les pas d’Harriet, le pas chalouper et peu stable de l’enfant pris dans un corps de monstre fit un écho des plus sonore. La démarche assurée et silencieuse de l’ange du savoir se trouvait compromise. Alors que le crissement de verres striait particulièrement fort dans l’espace confiné, le visage du colosse devint concis par la honte. Une rougeur apparut sur ses joues mal rasées et un petit « Désolé » d’une franchisée sans appel sorti de ses lèvres exsangues. Il fit de son mieux pour continuer à suivre le plus silencieusement possible la blonde. Le claquement métallique de ses outils se faisait entendre un peu comme un mobile dans un souffle d’été. Sa hache de bucheron en équilibre sur son épaule massive, son bras de libre se balançait comme celui d’un gorille. Heureusement que le mastodonte avait déjà nettoyé cette partie peu peuplée du courriel. Une question tortura alors l’esprit lent de l’homme, le forçant à s’exprimer d’un ton bas et qui ressemblait à deux pierres qu’on frottait l’une contre l’autre.
Robert- Pourquoi tu sang dans ton visage Harry? C’est pas trop dangereux si c’est du sang pas bon?
Les yeux océaniques de l’homme difforme exprimaient surtout une interrogation et non un jugement. Voir même une inquiétude. Avec n'importe quelle autre personne, il n’aura jamais voulu s’ouvrir la bouche sur ce fait. Mais il ne voulait aucunement que la fringante jeune femme, l’être au cerveau si développé et au visage fermé, soit malade ou bien blessé. Son gros cœur rempli de dévotion n’aurait pas encaissé le choc de la voir le quitter si rapidement après ses retrouvailles inattendu. C’est drôle Bobby aimerait bien la convaincre de venir avec lui au chalet. Il sait que le refuge est plein à craquer. Mais une petite ferme non loin de là, quarante minutes à tout cassé, serait le paradis de tranquillité pour la jeune femme. Il y avait bien Sid qui était là, mais le vieux fermier à la barbe si fourni voudrait bien avoir de l’aide sur la ferme et non de compagnie pour discuter. Il parlait un peu à Robert qui semblait avoir adopté. C’est drôle, mais il voyait bien la libraire en train de planter des légumes et de prendre le soleil avec un livre à la main. Mais l’état lunatique du golem de chair menaçait de reprendre le dessus, ce que Robert devait éviter à tout prix pour couvrir les arrières de son amie. Rendu au niveau, après une progression lente, mais des plus ennuyante au travers des désolations de la surconsommation d’une époque révolue, le duo insolite arriva enfin en destination du marché.
Une garde de goules les attendait de pieds trainants et peu sûrs. Levant les bras dans une chorégraphie macabre, gémissante presque à l’unisson, les deux abominations s’avancèrent vers les vivants. Trébuchant parfois sur des détritus éparpillés au sol, restant debout par une combinaison de chance et de résignation ankylosée, les goules gardaient le cap vers leurs futurs festins. La première créature était une ancienne employée du supermarché. Encore vêtue de son tablier bleu de la chaine de commerce, elle devait avoir été ravissante dans l’autre vie. Maintenant avec une bonne partie de son visage arraché et sa jambe cassée, dont l’os avait perforé le mince bas de nylon qui était totalement crouté de sang sécher, boitait lamentablement. La seconde parodie d’humanité, ce pantin atroce dont les fils étaient tirés par le virus fou, était un homme de la classe moyenne. Manteau brun, chandail de laine vert et pantalon beige. Embonpoint et calvitie précoce. Le typique américain dans toute sa gloire d’antan. L’individu avait perdu de sa superbe au même moment que sa vie et ses tripes furent arrachées de manière sanguinaire à l’homme. La laine de son chandail était boursouflée par les entrailles qui essayaient de sortir du vêtement étiré au maximum. Un seul bras parcouru de spasme se tendait avec envie vers Harry et Bobby, le second appendice semblait s’être tout bonnement envolé par l’appétit de ses congénères.
Le géant regarda sa compagne de mésaventure. Une aura d’apaisement, de confiance et de sérénité semblait avoir remplacé celle qui était habituellement qui conférait un air gêné, peu sûr et si perdu. Le regard océanique de la bête se plongea dans celui de la belle et elle put lire une dose d’affection et de bienveillance. Le sourire de l’homme difforme s’accentua, laissant entrevoir de manière grotesque la balafre qui prenait naissance à la commissure de ses lèvres exsangues. Une voix posée, calme se porta pour caresser l’ouïe de la guerrière.
Robert- Euh… Tu prends lequel… Euh… Tu choisis un et je m’occupe de l’autre ok? Aussi beau couteau il va bien?
Les mains immenses et gantées de l’apprenti motard firent un crissement de mauvais augure quand il enserra sa hache, n’attendant que la décision de la jeune femme pour faire boire la lame de sa hache…
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Re: Into the wild [PV Bobby]
Dim 5 Juin 2016 - 0:05
Bobby était décidément très prompt à l’inquiétude. Aussitôt sorti de la librairie, il venait déjà s’enquérir du sang qui maculait le visage de la grande blonde. Celle ci tourna vaguement la tête et lui répondit d’une voix neutre.
« C’est du camouflage, pour éviter qu’ils ne sentent mon odeur naturelle et que ça leur donne faim. Ils me repèrent moins facilement comme ça. Et t’inquiète, j’ai une bonne couche de poussière en dessous. »
L’air de rien, elle repris sa marche Alors qu’ils arrivent devant le supermarché, les deux compères se trouvent face à une paire de goules, qui appartenaient manifestement à des classes et des milieux très différents étant vivants, mais qui leur barraient le passage en égaux, avec la même faim de chair fraîche et les mêmes yeux vides. Lorsque son compagnon du jour lui proposa de choisir, Harry n’hésita pas un seul instant. Lorsqu’elle pouvait décider, elle préférait ne pas taper les femmes ou les prolétaires, considérant que la vie leur avait déjà fait assez de misères comme ça. La caissière appartenait à ses deux catégories, et sa jambe cassée et ses cheveux crépus tombant devant son visage faisaient plus pitié à Harry qu’envie de s’amuser. Aussi, sans un mot, elle s’élança en avant, sortant son kukhri, et, batte dans une main couteau dans l’autre, entama une danse meurtrière autour du quadragénaire bedonnant qui battait frénétiquement des mâchoires en se penchant vers elle mais dont les membres restants, déjà bien décomposés, ne suivaient pas le ryhtme rapide de l’humaine. Rapidement, elle lui avait coupé l’autre bras, déséquilibré d’un coup de batte à l’arrière des genoux, et fendu le crâne à l’aide de son couteau à la lame recourbée. La créature tomba au sol dans un grognement alors que son cerveau coulait par la fissure dans son crâne jusque sur le carrelage. Harry arracha d’un coup sec sa lame recourbée de la boite crânienne du monstre, l’air presque déçu que ça ait duré aussi peu de temps et qu’elle n’ait pas eu le temps de s’amuser plus. Ceci dit, d’autres grognements lui indiquaient que la bagarre n’était pas encore finie. Son ouïe mauvaise au possible ne lui permettait cependant pas de deviner où étaient planqués les prochains morts vivants. Aussi, elle se tourna vers Bobby en secouant son kukhri pour en faire tomber les dernières gouttes de sang et de se pencher pour l’essuyer sur le chandail du mort-vivant désormais mort-mort.
« Il est plutôt efficace comme tu peux voir. Bon, même si ça me ferait très plaisir de faire leur fête à quelques autres moches, on devrait quand même avancer histoire de pas être submergés. »
Elle se remit donc en marche, pénétrant à l’intérieur du maëlstrom qu’était la grande surface. Les rayonnages étaient tombés les uns sur les autres, et alors même qu’elle n’avait pas encore passé les caisses, elle distinguait déjà des corps tombés pêle-mêle sous les étagères. De nombreuses petites familles américaines, que l’air déshumidifié du lieu avait déjà quasiment momifiées en à peine quelques mois. Elle observa le lieu d’un air neutre, tentant de repérer les allées les plus susceptibles de contenir encore de la nourriture. Ecrasant au passage le panneau de fermeture du magasin, la blonde se dirigea à l’intérieur de celui-ci, tournant sur sa gauche directement après les caisses. Soudain, elle remarqua sur le sol des traces de sang pas si vieilles que ça, même plutôt fraîches, l’hémoglobine à peine coagulée ayant encore une couleur claire. Plaquant son index sur ses lèvres, elle se tourna en partie vers Robert pour lui intimer de ne pas faire de bruit, et se pencha légèrement en avant, faisant attention où elle posait les pieds. Elle suivit la trace de sang, et trouva bientôt une jambe humaine dont la chair avait été rongée quasiment jusqu’à l’os en plusieurs endroits. Elle fronça de nouveau les sourcils, sans laisser paraître aucune émotion, avant de continuer son chemin en poussant la jambe du bout de sa chaussure. Bientôt, elle entendit des râles venant d’un peu plus loin derrière un rayonnage. Se penchant un peu plus, elle rejoint l’endroit en question et s’accroupit près de ce qui avait vaguement la forme d’un corps humanoïde. Un homme d’une trentaine d’année était coincé sous le rayonnage, allongé et en piteux état. Il était dans un état de semi-conscience, les yeux entrouverts mais fiévreux. La Néo-Zélandaise reconnut dans cette fièvre, associée aux morsures qui parcouraient le corps de l’homme, les prémices de la mutation, et elle entreprit de pousser le meuble pour dégager le corps de l’homme. Elle tourna la tête vers Bobby et siffla entre ses dents :
« Il faut qu’on le dégage avant que j’abrège ses souffrances, je peux pas lui tirer dessus et d’ici pas moyen de l’atteindre avec ma batte ou mon kukhri. Aide-moi mec. »
« C’est du camouflage, pour éviter qu’ils ne sentent mon odeur naturelle et que ça leur donne faim. Ils me repèrent moins facilement comme ça. Et t’inquiète, j’ai une bonne couche de poussière en dessous. »
L’air de rien, elle repris sa marche Alors qu’ils arrivent devant le supermarché, les deux compères se trouvent face à une paire de goules, qui appartenaient manifestement à des classes et des milieux très différents étant vivants, mais qui leur barraient le passage en égaux, avec la même faim de chair fraîche et les mêmes yeux vides. Lorsque son compagnon du jour lui proposa de choisir, Harry n’hésita pas un seul instant. Lorsqu’elle pouvait décider, elle préférait ne pas taper les femmes ou les prolétaires, considérant que la vie leur avait déjà fait assez de misères comme ça. La caissière appartenait à ses deux catégories, et sa jambe cassée et ses cheveux crépus tombant devant son visage faisaient plus pitié à Harry qu’envie de s’amuser. Aussi, sans un mot, elle s’élança en avant, sortant son kukhri, et, batte dans une main couteau dans l’autre, entama une danse meurtrière autour du quadragénaire bedonnant qui battait frénétiquement des mâchoires en se penchant vers elle mais dont les membres restants, déjà bien décomposés, ne suivaient pas le ryhtme rapide de l’humaine. Rapidement, elle lui avait coupé l’autre bras, déséquilibré d’un coup de batte à l’arrière des genoux, et fendu le crâne à l’aide de son couteau à la lame recourbée. La créature tomba au sol dans un grognement alors que son cerveau coulait par la fissure dans son crâne jusque sur le carrelage. Harry arracha d’un coup sec sa lame recourbée de la boite crânienne du monstre, l’air presque déçu que ça ait duré aussi peu de temps et qu’elle n’ait pas eu le temps de s’amuser plus. Ceci dit, d’autres grognements lui indiquaient que la bagarre n’était pas encore finie. Son ouïe mauvaise au possible ne lui permettait cependant pas de deviner où étaient planqués les prochains morts vivants. Aussi, elle se tourna vers Bobby en secouant son kukhri pour en faire tomber les dernières gouttes de sang et de se pencher pour l’essuyer sur le chandail du mort-vivant désormais mort-mort.
« Il est plutôt efficace comme tu peux voir. Bon, même si ça me ferait très plaisir de faire leur fête à quelques autres moches, on devrait quand même avancer histoire de pas être submergés. »
Elle se remit donc en marche, pénétrant à l’intérieur du maëlstrom qu’était la grande surface. Les rayonnages étaient tombés les uns sur les autres, et alors même qu’elle n’avait pas encore passé les caisses, elle distinguait déjà des corps tombés pêle-mêle sous les étagères. De nombreuses petites familles américaines, que l’air déshumidifié du lieu avait déjà quasiment momifiées en à peine quelques mois. Elle observa le lieu d’un air neutre, tentant de repérer les allées les plus susceptibles de contenir encore de la nourriture. Ecrasant au passage le panneau de fermeture du magasin, la blonde se dirigea à l’intérieur de celui-ci, tournant sur sa gauche directement après les caisses. Soudain, elle remarqua sur le sol des traces de sang pas si vieilles que ça, même plutôt fraîches, l’hémoglobine à peine coagulée ayant encore une couleur claire. Plaquant son index sur ses lèvres, elle se tourna en partie vers Robert pour lui intimer de ne pas faire de bruit, et se pencha légèrement en avant, faisant attention où elle posait les pieds. Elle suivit la trace de sang, et trouva bientôt une jambe humaine dont la chair avait été rongée quasiment jusqu’à l’os en plusieurs endroits. Elle fronça de nouveau les sourcils, sans laisser paraître aucune émotion, avant de continuer son chemin en poussant la jambe du bout de sa chaussure. Bientôt, elle entendit des râles venant d’un peu plus loin derrière un rayonnage. Se penchant un peu plus, elle rejoint l’endroit en question et s’accroupit près de ce qui avait vaguement la forme d’un corps humanoïde. Un homme d’une trentaine d’année était coincé sous le rayonnage, allongé et en piteux état. Il était dans un état de semi-conscience, les yeux entrouverts mais fiévreux. La Néo-Zélandaise reconnut dans cette fièvre, associée aux morsures qui parcouraient le corps de l’homme, les prémices de la mutation, et elle entreprit de pousser le meuble pour dégager le corps de l’homme. Elle tourna la tête vers Bobby et siffla entre ses dents :
« Il faut qu’on le dégage avant que j’abrège ses souffrances, je peux pas lui tirer dessus et d’ici pas moyen de l’atteindre avec ma batte ou mon kukhri. Aide-moi mec. »
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