Page 1 sur 2 • 1, 2
Go to Port Angeles.
Jeu 23 Juin 2016 - 14:39
Le chalet était perdu dans le bleu de la montagne. Il devait être cinq heure du matin. Dehors, rien ne se laissait distinguer du reste, c'était un vaste bouillon de brume, terre, pics, crêtes, nuages, ravins, rochers. Ils étaient là, vivants, au milieu de ce désert de mort et de silence.
Dans l'obscurité, Joey grogna. Sa paupière collait encore, et il ouvrit un œil avec ce bruit particulier qu'on retrouve chez les chats et les crocodiles, ce petit clic imperceptible. Un large sourire se déploya sur son visage tendis qu'il songeait à d'agréables pensées. Tout était encore flou dans sa tête, il était un peu comme le paysage: tout barbouillé. Joesph Joey s'était endormi tout habillé. Il était déjà pas du genre pyjama avant tout le merdier, alors depuis que le monde avait sombré, il se tenait toujours prêt à se battre et fuir. Il tenta de se remettre bien pour dormir encore un peu. Mais non.... après avoir changé de place une dizaine de fois, il accepta son sort: c'était son heure. Joey se redressa d'un coup, passa sa main sur sa joue engourdie, se gratta la barbe et fit craquer son dos.
"Let's go."
Il se murmurait toujours ça, avec sa voix enrouée, pour se donner du courage. Aujourd'hui, c'était "ravitaillement" avec Gary. Joey sauta du lit avec l'agilité d'un ours. Tout le monde dormait. Il alluma une mini lampe de poche à dynamo qu'il avait chopé à century, et sortit de la pièce en enjambant ceux qui dormaient. Joey avait une couchette dans une des chambres de quatre personnes. Les chambres de deux, on les laissait aux couples. Ça lui manquait un peu, une pièce pour lui tout seul...pour se balader en caleçon, tailler des trucs dans du bois sur une vieille musique de blues. Et puis pour faire d'autres trucs plus sympas, et qu'on peut pas faire à côté d'un môme de douze ans.
Il était enfin dans le couloir désert. Les fenêtres étaient condamnées par sécurité, mais il restait une petite lucarne juste là, devant lui. Il posa son regard sur le paysage. Rien ne bougeait, et tout était encore sombre. Il reprit sa marche en solitaire. Le plancher grinçait pas mal, mais personne entendait, c'était devenu un bruit familier.
Joey s'avança dans la pièce principale. Il avait préparé un sac à dos la veille, il l'ouvrit et se mit à vérifier si tout y était: son flingue, son couteau, une bouteille d'eau, un bandage au cas où et une petite hachette, si besoin. Il s'empressa de remettre tout en place. C'était l'heure de son rituel: il prit son paquet de clope et un briquet, et se dirigea vers la salle de bain. Doucement, il entrouvrit. Quelques coup d’œil, gauche, droite, devant, au dessus. Personne, aucun macchabée. Fallait faire attention. Dans la montagne, à cause du vent, on les entendait pas toujours grogner. Et même s'il n'y avait que peu de risque de trouver un rôdeur ici, Joey avait développé une légère paranoïa avec ces trucs.
Il s'alluma une clope, puis se mit à pisser. Un fois fini, il écrasa son mégo sous sa semelle, jeta le tout dans la cuvette et tira la chasse. Joey se regarda dans le miroir et d'un geste un peu énervé, ouvrit le robinet et se balança de grosses poignées d'eau sur la gueule, comme si ça pouvait effacer ses rides. Il tourna les talons, toujours éclairé par sa petite lampe de poche à dynamo. Fallait attendre le réveil de Gary et des autres. Il n'y avait rien à faire, et il se souvenait, gosse, quand il osait même pas sortir du lit et qu'il fallait attendre comme ça tout pareil, pendant des siècles. Ici même pas de musique. Juste la survie et l'ennui.
Petit à petit, la vie émergea: quelques personnes se levèrent, passèrent. On entendit des discussions faire la guerre au silence. C'était d'abord des murmures, et en même temps que le soleil pointait le bout de son nez, les voix s'élevaient. Le jour fut enfin là. Les gens s'affairaient au p'tit dej, il se posa un instant pour boire un café en compagnie des autres. Mais sans dire un mot. Il était pas très causant le matin, par flemme sans doute. Le sourire remplaçait les phrases.
Soudain, il entendit à l'étage le bruit des pas de Gary. Joseph Joey avait une bonne oreille pour ça. Il avait appris à distinguer les pas des gens du chalet. Pour les filles il doutait parfois. Pour son bro', il doutait jamais: Gary était bourrin dans les escalier...il faisait trembler les lambris. Joey se leva d'un coup. Il posa ses Ray Ban sur son nez, enfila son sac à dos, et cria dans le chalet:
"HEY GARY, J'T'ATTENDS AU CAMION, VIEUX.'vais démarrer le tacos mexicain."
Joey savait pas trop où on allait. C'était Gary qui coordonnait les trucs. Et puis Joey ne comprenait rien aux cartes, alors c'est lui qui conduirait, et Gary qui donnerait la direction.
Dans l'obscurité, Joey grogna. Sa paupière collait encore, et il ouvrit un œil avec ce bruit particulier qu'on retrouve chez les chats et les crocodiles, ce petit clic imperceptible. Un large sourire se déploya sur son visage tendis qu'il songeait à d'agréables pensées. Tout était encore flou dans sa tête, il était un peu comme le paysage: tout barbouillé. Joesph Joey s'était endormi tout habillé. Il était déjà pas du genre pyjama avant tout le merdier, alors depuis que le monde avait sombré, il se tenait toujours prêt à se battre et fuir. Il tenta de se remettre bien pour dormir encore un peu. Mais non.... après avoir changé de place une dizaine de fois, il accepta son sort: c'était son heure. Joey se redressa d'un coup, passa sa main sur sa joue engourdie, se gratta la barbe et fit craquer son dos.
"Let's go."
Il se murmurait toujours ça, avec sa voix enrouée, pour se donner du courage. Aujourd'hui, c'était "ravitaillement" avec Gary. Joey sauta du lit avec l'agilité d'un ours. Tout le monde dormait. Il alluma une mini lampe de poche à dynamo qu'il avait chopé à century, et sortit de la pièce en enjambant ceux qui dormaient. Joey avait une couchette dans une des chambres de quatre personnes. Les chambres de deux, on les laissait aux couples. Ça lui manquait un peu, une pièce pour lui tout seul...pour se balader en caleçon, tailler des trucs dans du bois sur une vieille musique de blues. Et puis pour faire d'autres trucs plus sympas, et qu'on peut pas faire à côté d'un môme de douze ans.
Il était enfin dans le couloir désert. Les fenêtres étaient condamnées par sécurité, mais il restait une petite lucarne juste là, devant lui. Il posa son regard sur le paysage. Rien ne bougeait, et tout était encore sombre. Il reprit sa marche en solitaire. Le plancher grinçait pas mal, mais personne entendait, c'était devenu un bruit familier.
Joey s'avança dans la pièce principale. Il avait préparé un sac à dos la veille, il l'ouvrit et se mit à vérifier si tout y était: son flingue, son couteau, une bouteille d'eau, un bandage au cas où et une petite hachette, si besoin. Il s'empressa de remettre tout en place. C'était l'heure de son rituel: il prit son paquet de clope et un briquet, et se dirigea vers la salle de bain. Doucement, il entrouvrit. Quelques coup d’œil, gauche, droite, devant, au dessus. Personne, aucun macchabée. Fallait faire attention. Dans la montagne, à cause du vent, on les entendait pas toujours grogner. Et même s'il n'y avait que peu de risque de trouver un rôdeur ici, Joey avait développé une légère paranoïa avec ces trucs.
Il s'alluma une clope, puis se mit à pisser. Un fois fini, il écrasa son mégo sous sa semelle, jeta le tout dans la cuvette et tira la chasse. Joey se regarda dans le miroir et d'un geste un peu énervé, ouvrit le robinet et se balança de grosses poignées d'eau sur la gueule, comme si ça pouvait effacer ses rides. Il tourna les talons, toujours éclairé par sa petite lampe de poche à dynamo. Fallait attendre le réveil de Gary et des autres. Il n'y avait rien à faire, et il se souvenait, gosse, quand il osait même pas sortir du lit et qu'il fallait attendre comme ça tout pareil, pendant des siècles. Ici même pas de musique. Juste la survie et l'ennui.
Petit à petit, la vie émergea: quelques personnes se levèrent, passèrent. On entendit des discussions faire la guerre au silence. C'était d'abord des murmures, et en même temps que le soleil pointait le bout de son nez, les voix s'élevaient. Le jour fut enfin là. Les gens s'affairaient au p'tit dej, il se posa un instant pour boire un café en compagnie des autres. Mais sans dire un mot. Il était pas très causant le matin, par flemme sans doute. Le sourire remplaçait les phrases.
Soudain, il entendit à l'étage le bruit des pas de Gary. Joseph Joey avait une bonne oreille pour ça. Il avait appris à distinguer les pas des gens du chalet. Pour les filles il doutait parfois. Pour son bro', il doutait jamais: Gary était bourrin dans les escalier...il faisait trembler les lambris. Joey se leva d'un coup. Il posa ses Ray Ban sur son nez, enfila son sac à dos, et cria dans le chalet:
"HEY GARY, J'T'ATTENDS AU CAMION, VIEUX.'vais démarrer le tacos mexicain."
Joey savait pas trop où on allait. C'était Gary qui coordonnait les trucs. Et puis Joey ne comprenait rien aux cartes, alors c'est lui qui conduirait, et Gary qui donnerait la direction.
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Go to Port Angeles.
Jeu 23 Juin 2016 - 15:35
Gary n'avait pas vraiment fermé l'oeil cette nuit-là, surtout parce qu'il était tracassé. Par quoi ? Par le fait que Rose était enceinte. Il allait à nouveau être papa, et il trépignait d'impatience, tout en sentant l'anxiété le gagnait. Quand ils avaient eu Norman tous les deux, les choses étaient passées calmement, il n'y avait finalement pas eu de problème à l'accouchement, et Gary avait aimé son fils dès l'instant où il avait pu le tenir la première fois dans ses bras. Mais ils avaient les moyens d'avoir cet enfant, de l'aimer, et de lui permettre de vivre dans ce monde. Rose était couchée à ses côtés, et l'homme ne pouvait s'empêcher de contempler son petit ventre qui s'était arrondi depuis le temps. Il y déposa une main dessus, sans réveiller sa femme, contemplatif et pensif.
Est-ce qu'elle survivrait ? Gary se reprit. Il devait mettre ce sujet au pluriel. Est-ce qu'elles survivraient ? Il eut un petit rire, caressant toujours du pouce la peau qui était sous ses doigts, sentant momentanément l'angoisse le quitter. Rose survivrait. Elle avait déjà vécu un accouchement, et malgré la peur, elle était la femme la plus têtue qu'il puisse exister sur cette planète. Et cet enfant qui dansait sous son nombril aurait le caractère de sa mère, forcément. Alors qu'il regardait toujours, Gary eut la certitude qu'il s'agirait d'une petite fille, peut-être parce qu'il en avait envie, mais aussi parce que son instinct le lui disait. Il voulait être le papa d'une adorable mini-Rose.
Le sommeil finit par le gagner vers les cinq heures du matin, alors que le lendemain, il se levait tôt pour partir avec Joey. Ces quelques heures grapillées lui suffirent à se lever comme prévu. Il se redressa de son lit, laissa Rose descendre rejoindre les autres, et profita de ce temps tout seul pour faire tout un tas d'autres trucs. Quand il croisa son reflet dans le miroir, il contempla ses cheveux et pinça les lèvres. Ils auraient besoin d'être coupé. Sa barbe, elle, devait être taillé. Il prit l'un des rassoirs et entama la tâche qui lui incombait, se coupant le menton sans le vouloir. Un soupir plus tard et il gagna la salle principale, où il ne manqua pas de saluer tout ceux présents.
Le petit déjeuner passa rapidement, chacun partie à son boulot, et Gary ne tarda pas à rejoindre Joey qui l'avait accueilli dès le saut du lit avec une obligation de taille. Même pas le temps de profiter de son café immonde, râla-t-il silencieusement, avant de dire « à plus tard » à son fils. Il gagna l'extérieur et le camion, se plantant devant Joey en allumant une cigarette entre ses lèvres :
T'as l'air en forme, fit-il en gagnant le siège passager, pendant que son compère faisait le tour du tas de ferraille pour prendre le volant.
Il tira sur sa clope avec nonchalance, ouvrant la fenêtre manuellement pour y poser le coude. Se tournant vers son petit frère, il lui souffla sur le ton de la conversation :
Arthur pense qu'y'a des entrepots vers Port Angeles, ça peut valoir le coup d'y jeter un coup d'oeil. Le moteur se mit à gronder, et Joey enfonça l'accélérateur pour dégager du camp. Le portail fraichement fini s'ouvrit pour les laisser partir, la barricade commençait à avoir vraiment une belle gueule. L'été prochain, songea Gary, ils auraient probablement une véritable défense pour les aider contre les zombies. Cette année, il faudrait juste faire un peu plus attention, et veiller les uns sur les autres. Si y'a trop d'morts, on y reste pas longtemps, ça vaudrait pas l'coup de s'faire bouffer le cul pour une boite de sardines.
Port Angeles n'était qu'à trente minutes en voiture de ce qu'il avait compris, rien du tout dans cette vie affreusement longue qu'ils vivaient. Et pourtant tellement vu le danger quotidien à côté duquel ils vivaient tous désormais.
Est-ce qu'elle survivrait ? Gary se reprit. Il devait mettre ce sujet au pluriel. Est-ce qu'elles survivraient ? Il eut un petit rire, caressant toujours du pouce la peau qui était sous ses doigts, sentant momentanément l'angoisse le quitter. Rose survivrait. Elle avait déjà vécu un accouchement, et malgré la peur, elle était la femme la plus têtue qu'il puisse exister sur cette planète. Et cet enfant qui dansait sous son nombril aurait le caractère de sa mère, forcément. Alors qu'il regardait toujours, Gary eut la certitude qu'il s'agirait d'une petite fille, peut-être parce qu'il en avait envie, mais aussi parce que son instinct le lui disait. Il voulait être le papa d'une adorable mini-Rose.
Le sommeil finit par le gagner vers les cinq heures du matin, alors que le lendemain, il se levait tôt pour partir avec Joey. Ces quelques heures grapillées lui suffirent à se lever comme prévu. Il se redressa de son lit, laissa Rose descendre rejoindre les autres, et profita de ce temps tout seul pour faire tout un tas d'autres trucs. Quand il croisa son reflet dans le miroir, il contempla ses cheveux et pinça les lèvres. Ils auraient besoin d'être coupé. Sa barbe, elle, devait être taillé. Il prit l'un des rassoirs et entama la tâche qui lui incombait, se coupant le menton sans le vouloir. Un soupir plus tard et il gagna la salle principale, où il ne manqua pas de saluer tout ceux présents.
Le petit déjeuner passa rapidement, chacun partie à son boulot, et Gary ne tarda pas à rejoindre Joey qui l'avait accueilli dès le saut du lit avec une obligation de taille. Même pas le temps de profiter de son café immonde, râla-t-il silencieusement, avant de dire « à plus tard » à son fils. Il gagna l'extérieur et le camion, se plantant devant Joey en allumant une cigarette entre ses lèvres :
Il tira sur sa clope avec nonchalance, ouvrant la fenêtre manuellement pour y poser le coude. Se tournant vers son petit frère, il lui souffla sur le ton de la conversation :
Port Angeles n'était qu'à trente minutes en voiture de ce qu'il avait compris, rien du tout dans cette vie affreusement longue qu'ils vivaient. Et pourtant tellement vu le danger quotidien à côté duquel ils vivaient tous désormais.
Si vient l'orage, le tonnerre et la foudre, le cœur solide
- Connor G. Shepard
Expendables | Leader
Administratrice
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Go to Port Angeles.
Jeu 23 Juin 2016 - 17:46
Joey était en forme, oui. Une escapade ça lui faisait toujours un bon bol d'air. Les créatures, c'est pas que c'était secondaire, ça non. Mais si c'était le prix à payer pour un p'tit tour loin de tout, en duo avec son bro', ben.... il le payerait. A mesure que le chalet devenait plus petit dans le rétroviseur, le sourire de Joey devenait de plus en plus large. C'était pas tous les jours qu'il avait un moment pour causer avec Gary. Son frangin était un gars occupé, entre sa femme, son gosse et tout le camps. Ouais, les gens se reposaient beaucoup sur Gary, et Joey ne pouvait pas se l'accaparer. Mais aujourd'hui était un bon jour. Joey attendit de ne plus voir le chalet au loin, avant d'entamer une franche discussion. Le moteur du camion grondait agréablement, il avait ses lunettes de soleil, son cuire, de l'air frais et des clopes. Rien n'aurait pu être mieux.
"Ouais j'suis d'bon poil c'matin. Je sais pas si c'est l'air ou quoi. Et puis on peut causer un peu, ça fait du bien. Par contre, toi, t'as une tête horrible. Et tu t'es coupé en te rasant."
Joey fouilla d'une main maladroite dans son sac étalé sur la banquette arrière, s'empara de ses clopes. Il posa le bordel sur les genoux de Gary.
"Tiens, tu m'en allume une s'te plait. Je préfère pas bouler un macchabée, faut que j'regarde la route. Tu m'indiques hein, sinon je trace tout droit et on finira au Brésil."
Joey sentait que Gary était fatigué, et que quelque chose tournait pas rond. Mais il voulait pas non plus lui faire un interrogatoire de poulet. Machinalement, il commença un monologue, pour inciter son frangin à la causette. Joey aimait bien parler longtemps de banalités, et finir par une question anodine. C'était un peu la pêche aux infos: soit Gary embrayait, soit tout tombait à plat et Joey continuait son monologue entrecoupé de blagues de merde.
" J'me disais un truc à propos de la bouffe. C'est compliqué de faire pousser des trucs en montagne, mais on pourrait faire un sorte de serre, et puis aussi trouver des animaux pour faire un élevage. Je sais pas, un truc qui prend pas de place, genre des chats. C'est pas ragoutant dit comme ça, mais en vrai, bien cuisiné ça passe, et ça se reproduit vite... Et qu'est ce que je voudrais une vache, pour faire de la crème et tout.... voilà j'me suis donné la dalle tout seul, haha. Pt'in ya des trucs qui me manquent quand même. Je suis pas difficile, mais genre, un atelier, une moto, des troncs d'arbres pour sculpter, et une chaîne hifi. La radio ça me manque. J'en fabriquerais bien une, genre pour diffuser et tout. Mais comme t'as dit, on va pas s'faire bouffer le cul pour une boite de sardine.... alors pour d'la musique...."
Silence. Joey fit un sourire à Gary, et continua...
"Mais bon, j'délire. Je sais bien que tout est pas si facile. J'me demandait aussi si les rôdeurs on pouvait en bouffer sans claquer. J'irai jamais en bouffer un mais c'est juste comme ça, pour savoir."
Joey avait l'esprit ailleurs. Au fond de lui, il était ravi de bouger un peu du campement. Reprendre la route ça lui manquait pas mal. Et puis la vie en communauté c'était pas toujours le top. Il savait d'où il venait. Sa place avait toujours été dans le ghetto de Maryvale. Les stations de ski c'était un peu trop étranger. Les gens du chalet lui paraissaient souvent bizarre. Certains étaient élégants et parlaient bien. Et puis il en avait grillé quelques un entrain de lire un livre ou d'écrire un truc dans un carnet. Joseph ne savait pas vraiment écrire, et lire était laborieux. Bien sûr, il arrivait à déchiffrer un mot sur une liste par exemple. Mais le temps qu'il déchiffre une phrase de bout en bout, il avait déjà oublié le début. Autrefois, au club, ça avait jamais posé problème et c'était passé presque inaperçu: tout le monde s'en foutait. Mais là, il redoutait qu'on s'en aperçoive et qu'il passe pour le demeuré de service.
Joseph Joey prit tout à coup conscience que lui et Gary avaient prit un coup de vieux. Cette vie était éreintante. Il tenta de se représenter ce que ça faisait d'avoir un gosse et une femme en plus de tout le reste.
"Bro'... tu dois en chier. J'te balance tout ça mais.... quand j'vois déjà à quel point j'ai du mal à gérer ici, avec pleins de trucs genre,... en vrai j'y ai pensé à faire un tour aujourd'hui, pour trouver ma dope. J'irai pas, mais j'y ai pensé. Et avec les autres du truc faut faire gaffe à ce qu'on raconte, je suis sûr que certains ont peur de ma gueule, et qu'ils savent au fond d'eux que j'ai tué des connards pour le club, et que toi aussi. En vrai, avec en plus une femme et un gosse, et être le chef. Je sais pas comment tu fais. Haha, j'me serait tellement barré à ta place! "
Joey avait dit tout ça d'un coup. Il attendait la réaction de Gary. Il aimait jamais entamer les discussions sur ses problèmes personnels, mais il y avait un truc de donnant-donnant. Gary allait pas lui balancer ses souci tant que c'était pas le sujet de conversation. Alors fallait bien trouver un truc de merde à raconter. Ça faisait quinze ans que Joey tournait en boucle autour du thème de la drogue, parce que depuis l'temps, il avait pas vraiment eu d'autre souci dans la vie.
Tout à coup, un rôdeur traversa la route, et Joey mit un petit coup de volant pour l'éviter. Heureusement qu'il lui restait un peu de réflexes, car le mort avait surgit d'un buisson. Il reprit la conduite comme si de rien n'était, en marmonnant.
"Mais va crever, saloperie. Tsss, y'en a partout de ces bâtards de fils de pute."
Après avoir bavé toutes ces adorables paroles, Joey fit un signe du menton à son frangin.
"Bon, et toi, tu racontes quoi d'beau? Ça va avec Rose et le p'tit?"
"Ouais j'suis d'bon poil c'matin. Je sais pas si c'est l'air ou quoi. Et puis on peut causer un peu, ça fait du bien. Par contre, toi, t'as une tête horrible. Et tu t'es coupé en te rasant."
Joey fouilla d'une main maladroite dans son sac étalé sur la banquette arrière, s'empara de ses clopes. Il posa le bordel sur les genoux de Gary.
"Tiens, tu m'en allume une s'te plait. Je préfère pas bouler un macchabée, faut que j'regarde la route. Tu m'indiques hein, sinon je trace tout droit et on finira au Brésil."
Joey sentait que Gary était fatigué, et que quelque chose tournait pas rond. Mais il voulait pas non plus lui faire un interrogatoire de poulet. Machinalement, il commença un monologue, pour inciter son frangin à la causette. Joey aimait bien parler longtemps de banalités, et finir par une question anodine. C'était un peu la pêche aux infos: soit Gary embrayait, soit tout tombait à plat et Joey continuait son monologue entrecoupé de blagues de merde.
" J'me disais un truc à propos de la bouffe. C'est compliqué de faire pousser des trucs en montagne, mais on pourrait faire un sorte de serre, et puis aussi trouver des animaux pour faire un élevage. Je sais pas, un truc qui prend pas de place, genre des chats. C'est pas ragoutant dit comme ça, mais en vrai, bien cuisiné ça passe, et ça se reproduit vite... Et qu'est ce que je voudrais une vache, pour faire de la crème et tout.... voilà j'me suis donné la dalle tout seul, haha. Pt'in ya des trucs qui me manquent quand même. Je suis pas difficile, mais genre, un atelier, une moto, des troncs d'arbres pour sculpter, et une chaîne hifi. La radio ça me manque. J'en fabriquerais bien une, genre pour diffuser et tout. Mais comme t'as dit, on va pas s'faire bouffer le cul pour une boite de sardine.... alors pour d'la musique...."
Silence. Joey fit un sourire à Gary, et continua...
"Mais bon, j'délire. Je sais bien que tout est pas si facile. J'me demandait aussi si les rôdeurs on pouvait en bouffer sans claquer. J'irai jamais en bouffer un mais c'est juste comme ça, pour savoir."
Joey avait l'esprit ailleurs. Au fond de lui, il était ravi de bouger un peu du campement. Reprendre la route ça lui manquait pas mal. Et puis la vie en communauté c'était pas toujours le top. Il savait d'où il venait. Sa place avait toujours été dans le ghetto de Maryvale. Les stations de ski c'était un peu trop étranger. Les gens du chalet lui paraissaient souvent bizarre. Certains étaient élégants et parlaient bien. Et puis il en avait grillé quelques un entrain de lire un livre ou d'écrire un truc dans un carnet. Joseph ne savait pas vraiment écrire, et lire était laborieux. Bien sûr, il arrivait à déchiffrer un mot sur une liste par exemple. Mais le temps qu'il déchiffre une phrase de bout en bout, il avait déjà oublié le début. Autrefois, au club, ça avait jamais posé problème et c'était passé presque inaperçu: tout le monde s'en foutait. Mais là, il redoutait qu'on s'en aperçoive et qu'il passe pour le demeuré de service.
Joseph Joey prit tout à coup conscience que lui et Gary avaient prit un coup de vieux. Cette vie était éreintante. Il tenta de se représenter ce que ça faisait d'avoir un gosse et une femme en plus de tout le reste.
"Bro'... tu dois en chier. J'te balance tout ça mais.... quand j'vois déjà à quel point j'ai du mal à gérer ici, avec pleins de trucs genre,... en vrai j'y ai pensé à faire un tour aujourd'hui, pour trouver ma dope. J'irai pas, mais j'y ai pensé. Et avec les autres du truc faut faire gaffe à ce qu'on raconte, je suis sûr que certains ont peur de ma gueule, et qu'ils savent au fond d'eux que j'ai tué des connards pour le club, et que toi aussi. En vrai, avec en plus une femme et un gosse, et être le chef. Je sais pas comment tu fais. Haha, j'me serait tellement barré à ta place! "
Joey avait dit tout ça d'un coup. Il attendait la réaction de Gary. Il aimait jamais entamer les discussions sur ses problèmes personnels, mais il y avait un truc de donnant-donnant. Gary allait pas lui balancer ses souci tant que c'était pas le sujet de conversation. Alors fallait bien trouver un truc de merde à raconter. Ça faisait quinze ans que Joey tournait en boucle autour du thème de la drogue, parce que depuis l'temps, il avait pas vraiment eu d'autre souci dans la vie.
Tout à coup, un rôdeur traversa la route, et Joey mit un petit coup de volant pour l'éviter. Heureusement qu'il lui restait un peu de réflexes, car le mort avait surgit d'un buisson. Il reprit la conduite comme si de rien n'était, en marmonnant.
"Mais va crever, saloperie. Tsss, y'en a partout de ces bâtards de fils de pute."
Après avoir bavé toutes ces adorables paroles, Joey fit un signe du menton à son frangin.
"Bon, et toi, tu racontes quoi d'beau? Ça va avec Rose et le p'tit?"
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Go to Port Angeles.
Jeu 23 Juin 2016 - 18:18
« Si c'était si facile, tout le monde le ferait. Qui tu serais pour réussir où tous les autres ont échoué ? » Il pensait à ça. En regardant la route défiler sous ses yeux. Il leur fallut pas très longtemps pour gagner un semblant de civilisation avec Joey. Gary lui jeta un regard. Son ami commençait à parler, comme il avait l'habitude de faire. Et bizarrement, avec lui, l'homme se trouvait plus bavard qu'à son habitude. Y'avait bien qu'avec son frère qu'il était capable d'être différent. Lui, mais une autre partie de lui. Il écoutait avec attention son ami, lui parler de tout, de rien, avant d'éclater d'un rire sincère et de lui lancer franchement :
Tu penses vraiment à des trucs bizarres, tu l'sais ça ? Il fronça les sourcils, allumant la clope de Joey lui demandant. On va pas faire un élevage de chat pour les manger. Kassandra pèterait probablement un câble. Tu trouves pas qu'elle a l'air d'une nana qui aime les chats ? Puis quand ils seront chatons, on commencera à craquer pour eux, ça va être l'enfer ensuite pour les manger. J'en vois cinquante qui le supporterait jamais. Et je te parle même pas de Norman, mon fils aime toutes les créatures de la terre, surtout ce qui est petit, mignon, et poilu.
Y'avait qu'à voir comment il avait accueilli Clint à l'époque, quand ils l'avaient trouvé. Ce chiot des rues, que Gary avait déniché à la sortie du bar. Quand ses potes lui avaient dit « mais nan, laisse le dehors ce cabot, il t'amènera que des emmerdes ». Il avait jamais regretté son choix. Clint avait toujours été un ami fidèle, digne de sa famille. Et surtout, il était, et de loin, le meilleur ami de son fils. Il l'avait soutenu, qu'importait la situation. Clint avait été le seul avec qui Gary voulait passer du temps quand Rose et Norman n'étaient plus à ses côtés. Donc pas des chats, ni des chiens. Il fallait rester plus pragmatique :
On devrait ramener des lièvres et des cochons. C'est une bonne idée. Avec la pèche, on devrait pouvoir boucler les repas.
Et une serre, peut-être. Joey était loin d'être le dernier des cons. Il faisait pas très malin, mais il avait des idées qui pouvaient assurer la survie du groupe. Esquissant un petit sourire, il tendit la clope à son camarade de jeu, avant de retourner à la route. Il désigna un panneau à Joey pour lui dire de tourner. Faudrait ensuite continuer quasiment tout droit jusqu'à Port Angeles. Se raclant la gorge, il songea aux mots de son frère. Au fait que lui-même n'aurait pas pu tenir dans ses chaussures. Gary comprenait. C'était pour cette raison qu'il passait un peu la main. Survivre et réfléchir sur l'immédiat, c'était étrangement simple. Devoir penser au long terme, ça avait un aspect un peu flippant pour l'homme qu'il était :
T'inquiète. J'ai demandé à Arthur, Rose et Kassandra d'me filer un coup d'main. Et quand Alan reviendra, il prêtera la patte aussi. Ils vont gérer le camp avec moi, ça sera plus simple. On pourra retourner chasser plus régulièrement comme ça !
ça, ça lui faisait plaisir. Joey était peut être pas un traqueur expert, mais il était de loin le partenaire de chasse qu'il préférait. Au moins, il était bon élève. Très différent d'Ethan, pour sûr. Et comme Gary pouvait pas piffer Ethan, encore moins depuis qu'ils avaient croisé un ours tous les deux, se rabattre sur Joey, c'était un peu le bonheur quoi.
J'suis juste inquiet. Avec les beaux jours, on est plus protégés par la neige, les mordeurs commencent à venir par chez nous, va falloir être vigilants. Puis, à côté de ça, y'a pas que des morts dont il faut se méfier, tu l'sais. On a croisé trop de pillards, ça commence à vraiment partir en couille dehors. J'me dis qu'on vit dans notre coin sans s'rendre compte de comment ça peut être la misère ailleurs, et ça pourrait nous jouer des tours.
Il songeait qu'être plus souvent sur les routes pourraient être un avantage. Comme Daryl. Mais il ne se voyait pas partir avec femme et enfants à la maison. Puis, en parlant d'enfant :
Ah, et Rose est enceinte, tu vas être tonton encore une fois.
Y'avait qu'à voir comment il avait accueilli Clint à l'époque, quand ils l'avaient trouvé. Ce chiot des rues, que Gary avait déniché à la sortie du bar. Quand ses potes lui avaient dit « mais nan, laisse le dehors ce cabot, il t'amènera que des emmerdes ». Il avait jamais regretté son choix. Clint avait toujours été un ami fidèle, digne de sa famille. Et surtout, il était, et de loin, le meilleur ami de son fils. Il l'avait soutenu, qu'importait la situation. Clint avait été le seul avec qui Gary voulait passer du temps quand Rose et Norman n'étaient plus à ses côtés. Donc pas des chats, ni des chiens. Il fallait rester plus pragmatique :
Et une serre, peut-être. Joey était loin d'être le dernier des cons. Il faisait pas très malin, mais il avait des idées qui pouvaient assurer la survie du groupe. Esquissant un petit sourire, il tendit la clope à son camarade de jeu, avant de retourner à la route. Il désigna un panneau à Joey pour lui dire de tourner. Faudrait ensuite continuer quasiment tout droit jusqu'à Port Angeles. Se raclant la gorge, il songea aux mots de son frère. Au fait que lui-même n'aurait pas pu tenir dans ses chaussures. Gary comprenait. C'était pour cette raison qu'il passait un peu la main. Survivre et réfléchir sur l'immédiat, c'était étrangement simple. Devoir penser au long terme, ça avait un aspect un peu flippant pour l'homme qu'il était :
ça, ça lui faisait plaisir. Joey était peut être pas un traqueur expert, mais il était de loin le partenaire de chasse qu'il préférait. Au moins, il était bon élève. Très différent d'Ethan, pour sûr. Et comme Gary pouvait pas piffer Ethan, encore moins depuis qu'ils avaient croisé un ours tous les deux, se rabattre sur Joey, c'était un peu le bonheur quoi.
Il songeait qu'être plus souvent sur les routes pourraient être un avantage. Comme Daryl. Mais il ne se voyait pas partir avec femme et enfants à la maison. Puis, en parlant d'enfant :
Si vient l'orage, le tonnerre et la foudre, le cœur solide
- Connor G. Shepard
Expendables | Leader
Administratrice
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Go to Port Angeles.
Jeu 23 Juin 2016 - 22:18
Joey se mit à rire sur la petite morale de Gary. C'était p't'être bizarre de proposer un élevage de chat, mais c'était quand même devenu un animal moins rare que les cochons. Il n'insista pas, après tout, c'est vrai que Gary comprenait mieux les gens que lui. Et il s'imagina un instant entrain de préparer le chat, l'attacher par la queue et lui enlever les yeux pour faire s'écouler le sang, puis l'ouvrir en deux et nettoyer les entrailles, comme pour préparer un lapin. Joey imagina alors les femmes, les gosses et tout, horrifiés devant cette scène. Ouais, Gary avait encore une fois raison. Et il pensa au visage si doux de Kassandra, tordu d'incompréhension devant la scène. Il serait le barbare débile.... ouais, valait mieux trouver des cochons. Et puis c'est vrai qu'un chat c'était tout mignon.
"J'pense pas à des trucs bizarre, je réfléchi juste pas au truc sous tous les rapports. Haha. Mais bon, c'est vrai que Norman c'est l'ami des bêtes. Par contre si un de ces quatre je trouve un p'tit chat, pour le coup je pourrais le ramener au chalet. Ça ferait de la compagnie aux mômes et ça adoucirait un peu le quotidien..."
Quand Gary aborda le fait qu'il était aidé de plusieurs personnes, Joey acquiesça, et un grand, très grand sourire se dessina sur son visage. Si Gary déléguait, effectivement ils pourraient passer plus de temps tous les deux, à refaire un peu les quatre cent coups comme avant. Mais Gary aborda le sujet de l'été qui était là, et de la neige fondue. En effet, les pillards et les rôdeurs se rapprochaient lentement du chalet. C'était pas terrible.
"Pour ça, bro' , tu sais bien que j'ai pas vraiment grand chose à perdre. J'pourrais monter un p'tit groupe d'éclaireurs pour espionner les pillards. On a assez fait de planques ensemble, tu sais que j'suis prudent. Et toi, tu resterais au camps, tu dois veiller sur Rose et Norman et on a besoin de toi là bas. T'as qu'à me dire."
Joseph Joey était à milles lieues quand son frérot lui balança un truc digne du grand Gary. En vingt minutes, il avait pas trouvé le temps de lui balancer ça en premier.
"Ah, et Rose est enceinte, tu vas être tonton encore une fois." La phrase de Gary fit un tour dans la tête de Joey avant de le laisser la bouche grande ouverte. Sa clope tomba.
"Bordel de merde!"
Joey gesticula pour éteindre le mégot qui avait roulé sous les pédales tout en ralentissant. Il frotta ses semelles énergiquement pour éteindre toutes les braises, tout en regardant la route. Le problème fut vite réglé, il secoua les épaules pour s'installer plus confortablement, et avaler l'affaire.
"Mais c'est génial! Félicitations!"
Ça sonnait un peu faux, alors Joseph Joey s'empressa de rajouter le reste de sa pensée:
"Tu dois être flippé à mort, parce que moi déjà ça me fait flipper. On est d'accord que c'est pas génial dans un moment pareil... f'in ça me regarde pas. Et j'suis heureux d'être tonton, évidemment. Tant qu' y a des mômes y'a de l'espoir. J'suis là si vous avez besoin d'un truc. Rose c'est une coriace. Bravo frangin.... je sais pas quoi rajouter parce que ... ben ya rien d'autre à dire. Et puis parce qu'on arrive bientôt."
Joseph Joey pinça les lèvres, puis tourna la tête vers Gary, avec un grand sourire.
"La famille s'agrandit! Tu penses que ça sera une nana ou un p'tit gars?"
Joseph Joey ne regardait plus vraiment la route, tout ce qui l'intéressait c'était de voir la tronche de Gary, et de transmettre sa joie de cette heureuse nouvelle, et tant pis pour le reste, pour le flip, pour les divers problèmes qu'apportaient une naissance dans ces conditions. On the road again.
Mais ils se rapprochaient de la ville. Joseph Joey eu tout juste le temps de freiner. Deux voitures barraient la route. Visiblement, il y avait eu un frontal ici. Des débris de verre s'étalaient partout. Quelques rôdeurs faisaient leur danse ridicule, assis dans les voitures accidentées. Il fit une rapide marche arrière, et passa sur le bas côté qui était suffisamment dégagé pour une telle manœuvre. Par chance, le camion ne s'enlisa pas, et passa l'obstacle. Joey resta concentré sur la route. Il roula encore un kilomètre, et vit les premières maisons au loin.
Ils arrivaient à Port Angeles. Sans heurts. Ça s'annonçait bien.
"J'pense pas à des trucs bizarre, je réfléchi juste pas au truc sous tous les rapports. Haha. Mais bon, c'est vrai que Norman c'est l'ami des bêtes. Par contre si un de ces quatre je trouve un p'tit chat, pour le coup je pourrais le ramener au chalet. Ça ferait de la compagnie aux mômes et ça adoucirait un peu le quotidien..."
Quand Gary aborda le fait qu'il était aidé de plusieurs personnes, Joey acquiesça, et un grand, très grand sourire se dessina sur son visage. Si Gary déléguait, effectivement ils pourraient passer plus de temps tous les deux, à refaire un peu les quatre cent coups comme avant. Mais Gary aborda le sujet de l'été qui était là, et de la neige fondue. En effet, les pillards et les rôdeurs se rapprochaient lentement du chalet. C'était pas terrible.
"Pour ça, bro' , tu sais bien que j'ai pas vraiment grand chose à perdre. J'pourrais monter un p'tit groupe d'éclaireurs pour espionner les pillards. On a assez fait de planques ensemble, tu sais que j'suis prudent. Et toi, tu resterais au camps, tu dois veiller sur Rose et Norman et on a besoin de toi là bas. T'as qu'à me dire."
Joseph Joey était à milles lieues quand son frérot lui balança un truc digne du grand Gary. En vingt minutes, il avait pas trouvé le temps de lui balancer ça en premier.
"Ah, et Rose est enceinte, tu vas être tonton encore une fois." La phrase de Gary fit un tour dans la tête de Joey avant de le laisser la bouche grande ouverte. Sa clope tomba.
"Bordel de merde!"
Joey gesticula pour éteindre le mégot qui avait roulé sous les pédales tout en ralentissant. Il frotta ses semelles énergiquement pour éteindre toutes les braises, tout en regardant la route. Le problème fut vite réglé, il secoua les épaules pour s'installer plus confortablement, et avaler l'affaire.
"Mais c'est génial! Félicitations!"
Ça sonnait un peu faux, alors Joseph Joey s'empressa de rajouter le reste de sa pensée:
"Tu dois être flippé à mort, parce que moi déjà ça me fait flipper. On est d'accord que c'est pas génial dans un moment pareil... f'in ça me regarde pas. Et j'suis heureux d'être tonton, évidemment. Tant qu' y a des mômes y'a de l'espoir. J'suis là si vous avez besoin d'un truc. Rose c'est une coriace. Bravo frangin.... je sais pas quoi rajouter parce que ... ben ya rien d'autre à dire. Et puis parce qu'on arrive bientôt."
Joseph Joey pinça les lèvres, puis tourna la tête vers Gary, avec un grand sourire.
"La famille s'agrandit! Tu penses que ça sera une nana ou un p'tit gars?"
Joseph Joey ne regardait plus vraiment la route, tout ce qui l'intéressait c'était de voir la tronche de Gary, et de transmettre sa joie de cette heureuse nouvelle, et tant pis pour le reste, pour le flip, pour les divers problèmes qu'apportaient une naissance dans ces conditions. On the road again.
Mais ils se rapprochaient de la ville. Joseph Joey eu tout juste le temps de freiner. Deux voitures barraient la route. Visiblement, il y avait eu un frontal ici. Des débris de verre s'étalaient partout. Quelques rôdeurs faisaient leur danse ridicule, assis dans les voitures accidentées. Il fit une rapide marche arrière, et passa sur le bas côté qui était suffisamment dégagé pour une telle manœuvre. Par chance, le camion ne s'enlisa pas, et passa l'obstacle. Joey resta concentré sur la route. Il roula encore un kilomètre, et vit les premières maisons au loin.
Ils arrivaient à Port Angeles. Sans heurts. Ça s'annonçait bien.
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Go to Port Angeles.
Ven 24 Juin 2016 - 18:25
Il eut un petit ricanement en voyant son ami galérer avec sa cigarette. Apparemment, Joey avait été plus que surpris, au point d'en perdre sa clope. Le criminel lui en proposa une autre, pour remplacer celle qu'il venait de perdre. Il l'alluma et la tendit à son voisin, comme pour la première, en regardant la route défiler sous ses yeux. Port Angeles n'était plus bien loin. Et Joey posa le doigt sur un truc qui était vrai : Gary avait un peu la trouille. Pas parce qu'il allait être père, car après tout, il l'avait déjà été une fois et c'était pas un si grand mal. Norman l'avait sauvé de pas mal de ses travers fallait dire. Non, c'était plus le fait d'être père dans ce monde. Tout était à revoir, à refaire, à repenser... Absolument tout. Difficile d'être le même qu'avant, quand ils étaient à Phoenix, qu'ils construisaient leur maison, qu'ils bâtissaient leur vie avec une insouciance entière et innocente.
La véhicule ralentit finalement, et Gary poussa un petit soupir. Les yeux posés sur la route, il se tourna vers Joey en descendant du siège passager. Ses pieds foulèrent le bitume pour faire le tour du camion. Port Angeles était pas une ville très grande, et Gary savait pas vraiment quoi viser en premier lieu. Le port serait, de fait, une bonne idée, mais il craignait un peu de tomber sur un nid sans pouvoir rien y faire. Hissant son arbalète sur son épaule, plaçant un flingue qu'il avait pris avant de partir à sa ceinture, il se tourna vers son compagnon d'aventure :
Y'avait les pillards de cet hiver, mort à cause de lui. Y'avait ceux qu'ils avaient rencontré à la pharmacie et qui avaient allongé Daryl avant de leurs casser les couilles. Y'avait ceux qu'Abel avait croisé avec Tam quelques semaines auparavant. Bref, c'était à croire que les rues de toutes les villes de l'état de Washington se remplissaient de cons et de morts. Mais Gary mit ça de côté, en temps et en heure avait-il dit.
Avec un nom de ville comme celui-ci, difficile de passer à côté de toute façon. La mâchoire serrée et l'air sérieux, le leader d'Evergreen regarda prudemment dans les rues transverses pour être sûr de pas tomber sur un nid à rôdeurs. Tout en se faisant, il lança à son coéquipier :
Et en parlant de rôdeur, le premier pointa le bout de son nez, venant d'une rue plus loin. La démarche chancelante, particulièrement lente. Il tendit ses bras vers eux alors qu'il était à bien vingt mètres, en espérant que ça change quelque chose probablement. Ça faisait pitié, sérieusement.
Si vient l'orage, le tonnerre et la foudre, le cœur solide
- Connor G. Shepard
Expendables | Leader
Administratrice
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Go to Port Angeles.
Mar 28 Juin 2016 - 14:04
C'était typiquement ce que détestait Joey dans ce nouveau monde. Il aurait bien aimé discuter encore plus longtemps, mais il fallait se mettre au boulot. Il rigola de la vanne de Gary à propos des autographe, puis s'étira le dos en regardant le mordeur qui gesticulait dans leur direction.
"Ouais, j'm'en charge. Pour les insultes, p'têtre qu'il va en fuser une. Haha. Mais tu sais que j'fais gaffe avec tes gamins et max." dit il en sortant son couteau.
Il se mit à marcher calmement en direction du rôdeur, regardant dans les autres directions pour voir s'il n'y en avait pas d'autres. Il avait une démarche bourrue, mains ballantes et dos voûté. Le soleil était a présent haut dans le ciel. Il faisait bon. Parfois, pour dégommer des rôdeurs il s'amusait un peu avec eux. C'était un jeu morbide, une gaminerie de plus. Mais cette fois, la journée laissait place à des choses beaucoup plus intéressantes pour tromper l'ennui. Il s'arrêta à quelques mètres du mort vivant.
"Vient te battre ma puce."
Le pauvre ère était tout décharné, sans doute mort depuis un bon bout de temps. Un jeune homme, la vingtaine. Joey essaya de voir ce qui avait bien pu le faire passer de vie au trépas. Il fronça les sourcils en scrutant cette chose jadis humaine. Les plaies étaient trop nombreuses. Il avait une carnation grisée voire légèrement verdâtre, du sang séché sur de nombreuses plaies. Un magma purulent d'un noir visqueux dégoulinait de sa bouche. Et, comme beaucoup de ses cousins, ses dents se déchaussaient de jours en jours, à cause de la rétractation des gencives qui n'étaient plus vraiment irriguées. Il était maintenant proche.
*Pardon là haut. Et pardon p'tit* pensa Joey, en se mordant les lèvres. Un très bref instant, il passa une sorte d'ombre triste dans les yeux de Joseph. Elle fut dissipée rapidement par la concentration: il devait tuer.
"Viens là p'tit crevard de merde, que j't'embroche la gueule." dit t-il tout haut.
Puis d'un pas agile, il contourna la créature, chopa ses cheveux de la main droite, et sentit le cuire chevelu se décoller légèrement du crâne. Sans attendre, il lui enfonça le couteau de la main gauche, sur le côté de la tête. Les yeux déjà vitreux devinrent rigides et glacés, comme ceux des poissons morts. Joseph Joey avait toujours l'impression que quelque chose s'en allait à ce moment là. S'il y avait eu une âme restée prisonnière dans cette prison de viande avariée, c'était p't'être ça. Ou peut être pas. Joey cracha. Penser à des trucs du genre ça servait à rien.
Le corps mort tomba d'un coup. Joey tenait toujours le cadavre par la tignasse. Usé par la putréfaction et un premier décollement, la peau du crâne acheva de se désolidariser du reste, et Joey resta comme un con avec un bout de chaire poilue dans les mains. Le reste chuta sur le bitume chaud en une masse inerte, et une vieille carte en plastique émergea de ce qui avait été autrefois une chemise à rayure. Il déchiffra lentement "J.a.x.o.n. ...Jackson.... C.o.o.k. ....Cook...P.R.E.S.S.R.E.P.O.R.T.E.R.... press reporter"
"Tiens, oublies pas ta perruque pour le JT." Il remit le morceau de chaire en place sur la tête du cadavre, et continua vers le port aux côté de Gary.
La ville était silencieuse, et seul les pas des deux compères résonnaient sur la route avec la vibration caractéristique des mauvais bitumes sur de trop vieilles canalisations, ce son qu'on retrouve en passant sous de vieux ponts de béton, un truc vibrant, long et creux.
Joseph Joey voulait reprendre la discussion sur le futur bébé de Gary, mais au moment où il s'apprêtait à parler de ça, un deuxième rôdeur apparu. C'était une fillette d'une dizaine d'année. Joey lança un regard à Gary. C'était pas le moment. Enfin.... quand c'était des gamins, c'était jamais le moment. Elle était dans une ruelle adjacente, assez loin.
"On est censé faire quoi là?"
Joseph regarda son frangin encore une fois en attendant sa réaction. Il réfléchit rapidement avant d'ajouter:
"Si j'étais seul, je me casserait de là, ou alors je l'attraperait pour l'enfermer quelque part. On est pas obligé de lui planter un couteau dans le crâne."
Puis, il se mit à la place de Gary: ils ne devaient pas perdre trop de temps et ils devaient ravitailler le camps. On comptait sur eux. D'un autre côté, Gary était père. La solution la plus simple c'était que ce soit Joey qui s'en charge. C'était le truc le plus pragmatique. Joseph serra la mâchoire en ajoutant:
"Après, si tu penses que j'dois le faire, j'te suis. C'est toi qui m'dit. Et si un de nous deux doit y aller, ça paraît logique que ça tombe sur moi. T'es père après tout."
Ça sonnait presque comme un reproche. Joseph ne pouvait pas cacher que cette situation l'emmerdait. Il avait le regard fermé, et semblait repoussé par la vision de cette gamine. Tout son corps lui hurlait 'non ne fait pas ça'.
"Ouais, j'm'en charge. Pour les insultes, p'têtre qu'il va en fuser une. Haha. Mais tu sais que j'fais gaffe avec tes gamins et max." dit il en sortant son couteau.
Il se mit à marcher calmement en direction du rôdeur, regardant dans les autres directions pour voir s'il n'y en avait pas d'autres. Il avait une démarche bourrue, mains ballantes et dos voûté. Le soleil était a présent haut dans le ciel. Il faisait bon. Parfois, pour dégommer des rôdeurs il s'amusait un peu avec eux. C'était un jeu morbide, une gaminerie de plus. Mais cette fois, la journée laissait place à des choses beaucoup plus intéressantes pour tromper l'ennui. Il s'arrêta à quelques mètres du mort vivant.
"Vient te battre ma puce."
Le pauvre ère était tout décharné, sans doute mort depuis un bon bout de temps. Un jeune homme, la vingtaine. Joey essaya de voir ce qui avait bien pu le faire passer de vie au trépas. Il fronça les sourcils en scrutant cette chose jadis humaine. Les plaies étaient trop nombreuses. Il avait une carnation grisée voire légèrement verdâtre, du sang séché sur de nombreuses plaies. Un magma purulent d'un noir visqueux dégoulinait de sa bouche. Et, comme beaucoup de ses cousins, ses dents se déchaussaient de jours en jours, à cause de la rétractation des gencives qui n'étaient plus vraiment irriguées. Il était maintenant proche.
*Pardon là haut. Et pardon p'tit* pensa Joey, en se mordant les lèvres. Un très bref instant, il passa une sorte d'ombre triste dans les yeux de Joseph. Elle fut dissipée rapidement par la concentration: il devait tuer.
"Viens là p'tit crevard de merde, que j't'embroche la gueule." dit t-il tout haut.
Puis d'un pas agile, il contourna la créature, chopa ses cheveux de la main droite, et sentit le cuire chevelu se décoller légèrement du crâne. Sans attendre, il lui enfonça le couteau de la main gauche, sur le côté de la tête. Les yeux déjà vitreux devinrent rigides et glacés, comme ceux des poissons morts. Joseph Joey avait toujours l'impression que quelque chose s'en allait à ce moment là. S'il y avait eu une âme restée prisonnière dans cette prison de viande avariée, c'était p't'être ça. Ou peut être pas. Joey cracha. Penser à des trucs du genre ça servait à rien.
Le corps mort tomba d'un coup. Joey tenait toujours le cadavre par la tignasse. Usé par la putréfaction et un premier décollement, la peau du crâne acheva de se désolidariser du reste, et Joey resta comme un con avec un bout de chaire poilue dans les mains. Le reste chuta sur le bitume chaud en une masse inerte, et une vieille carte en plastique émergea de ce qui avait été autrefois une chemise à rayure. Il déchiffra lentement "J.a.x.o.n. ...Jackson.... C.o.o.k. ....Cook...P.R.E.S.S.R.E.P.O.R.T.E.R.... press reporter"
"Tiens, oublies pas ta perruque pour le JT." Il remit le morceau de chaire en place sur la tête du cadavre, et continua vers le port aux côté de Gary.
La ville était silencieuse, et seul les pas des deux compères résonnaient sur la route avec la vibration caractéristique des mauvais bitumes sur de trop vieilles canalisations, ce son qu'on retrouve en passant sous de vieux ponts de béton, un truc vibrant, long et creux.
Joseph Joey voulait reprendre la discussion sur le futur bébé de Gary, mais au moment où il s'apprêtait à parler de ça, un deuxième rôdeur apparu. C'était une fillette d'une dizaine d'année. Joey lança un regard à Gary. C'était pas le moment. Enfin.... quand c'était des gamins, c'était jamais le moment. Elle était dans une ruelle adjacente, assez loin.
"On est censé faire quoi là?"
Joseph regarda son frangin encore une fois en attendant sa réaction. Il réfléchit rapidement avant d'ajouter:
"Si j'étais seul, je me casserait de là, ou alors je l'attraperait pour l'enfermer quelque part. On est pas obligé de lui planter un couteau dans le crâne."
Puis, il se mit à la place de Gary: ils ne devaient pas perdre trop de temps et ils devaient ravitailler le camps. On comptait sur eux. D'un autre côté, Gary était père. La solution la plus simple c'était que ce soit Joey qui s'en charge. C'était le truc le plus pragmatique. Joseph serra la mâchoire en ajoutant:
"Après, si tu penses que j'dois le faire, j'te suis. C'est toi qui m'dit. Et si un de nous deux doit y aller, ça paraît logique que ça tombe sur moi. T'es père après tout."
Ça sonnait presque comme un reproche. Joseph ne pouvait pas cacher que cette situation l'emmerdait. Il avait le regard fermé, et semblait repoussé par la vision de cette gamine. Tout son corps lui hurlait 'non ne fait pas ça'.
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Page 1 sur 2 • 1, 2
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum