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Disappear
Jeu 6 Oct 2016 - 22:19
Ethan venait de passer un long moment à entretenir et vérifier ses armes, ainsi que l'état de ses stocks de munitions. Une chance pour leur groupe, là-haut dans leurs montagnes, ils n'avaient pas à faire face à beaucoup de nuisances. Les rôdeurs n'étaient pas légion, et les humains ne tentaient pas une ascension hasardeuse, alors qu'il était bien plus facile de piller des villes dans la vallée, même si elles étaient infestées de morts-vivants. En gros, ils n'avaient vraiment besoin de s'en servir que lorsqu'ils descendaient en ravitaillement, qu'ils avaient affaire à des créatures qui étaient malgré tout présentes dans la montagne, ou qu'ils devaient chasser. Ce qui n'empêchait pas de devoir drastiquement tout économiser. Ils n'étaient pas extrêmement bien pourvus dans leurs réserves. De même, le carburant venait peu à peu à leur manquer. Mais pour aller en chercher, il fallait s'aventurer en bas des montagnes, puis refaire le chemin inverse...
Son inventaire terminé, le jeune homme retourna vers la chambre qu'il partageait avec sa petite famille. Il allait faire un tour en extérieur pour vérifier que tout allait bien, et pour cela il comptait prendre ses chiens avec lui. Les deux animaux pourraient se dégourdir les pattes et l'aideraient à détecter toute présence suspecte. En chemin, il croisa sa mère dans la salle commune qui était en train de s'occuper de ses deux fils. Lorsque Owen le vit, il poussa un petit cri avant de trottiner jusqu'à lui pour s'accrocher à ses jambes. En riant, l'agent fédéral lui ébouriffa les cheveux et le prit dans ses bras. Dans quelques mois, il allait avoir deux ans déjà. Le temps passait sacrément vite, et le petit avait poussé à une vitesse folle.
« Alors bonhomme, tu t'amuses bien ? Tu veux venir avec moi voir maman ?
Owen avait passé les bras autour du cou de son père, et il se recula pour le regarder avec sérieux. Après quoi, il acquiesça avec enthousiasme. C'était un vrai moulin à paroles, depuis qu'il avait appris à parler il faisait des progrès hallucinants. Au moins, pour un enfant de son âge, on le comprenait relativement bien, même si tout n'était pas parfait.
- Oui ! Maman faire bisous !
Ethan rit avant de lui déposer un baiser sur la joue, ce qui incita son fils à cacher son visage dans son doudou comme s'il était gêné. Après avoir signalé à sa mère qu'il emmenait le petit avec lui, puis il se rendit dans sa chambre pour y prendre quelques affaires. Il savait qu'il y trouverait sa femme, puisqu'elle lui avait annoncé qu'elle avait des choses à y faire. Et effectivement, Brooke était là, installée à une petite table qui meublait leur chambre. Elle semblait concentrée et très occupée, ce qui intrigua son mari. Strife et Gaia apparurent pour venir lui faire la fête, lui tournant autour en remuant la queue. Ils eurent droit à une caresse chacun, puis le jeune homme déposa Owen par terre. Le garçonnet ne manifesta aucune gêne ni peur de devoir évoluer entre les deux grands chiens, qu'il poussa même pour se frayer un passage et venir se blottir contre sa mère. À force de mimiques et de moues adorables, il la convainquit de le prendre sur ses genoux. À son tour, Ethan s'approcha, regardant par-dessus l'épaule de sa femme ce qu'elle était en train de faire. Elle travaillait du bois, et il comprit assez vite qu'il s'agissait d'un jouet en cours de fabrication. Profitant d'un moment de répit dans les câlins et bisous qu'Owen était en train de faire à sa mère, lui-même se pencha sur sa compagne pour l'embrasser tendrement dans le cou.
- Qu'est donc en train de faire la femme de ma vie ?
Collant son ventre contre le dos de Brooke, il passa ses bras autour d'elle. Du bout des doigts, il ébouriffa les cheveux de son fils, qui se mit à rire en cherchant à se dégager. L'agent fédéral songea qu'il devrait penser à l'occasion à les lui couper un peu. Ils commençaient à se faire longs. D'un autre côté, ce ne serait jamais aussi terrible que dans son propre cas. Quand tout avait commencé, il avait les cheveux relativement courts, sans l'être totalement. Maintenant, il les avait franchement mi-longs. Il tâchait de les entretenir à cette longueur. Finalement, ça lui donnait un air qui lui plaisait assez, loin du standard qu'il avait dû tenir pour son métier. Évidemment, il était loin d'être un coiffeur, du coup les moments d'entretien donnaient lieu à des imperfections que la pousse finissait toujours par compenser plus ou moins vite. Ses mains sur Brooke se firent câlines, alors qu'il l'interrogeait.
- Les petits ne devaient pas faire la sieste ? Ou ils ont déjà fini ?
D'ordinaire, les garçons dormaient toujours une bonne partie de l'après-midi. L'un comme l'autre étaient petits, et ils avaient besoin de beaucoup de sommeil. Et comme ils n'étaient pas d'une nature contrariante, ils n'avaient jamais fait de difficultés pour se plier à cette règle. Le fait était que les deux petits étaient déjà bien réveillés, puisque Owen était ici avec eux et que Nolan était sous la surveillance de sa grand-mère dans la pièce à vivre.
Il finit par se détourner pour aller fouiller dans le placard de leur chambre, là où se trouvaient les vêtements qu'ils possédaient. Il n'était pas fâché qu'ils aient hérité d'une chambre familiale, spacieuse, parce qu'y vivre à quatre avec deux grands chiens et toutes leurs affaires, ce n'était pas de tout repos. Il finit par mettre la main sur les vêtements dont il avait besoin, légèrement plus chauds, et comprenant une veste. Avec l'arrivée de l'automne, l'air dans la montagne avait sensiblement commencé à fraîchir. Les feuillus se teintaient de couleurs plus brunes, orange, jaune ou rouges, même si cela restait encore discret.
- Je vais aller faire un tour dehors avec les chiens, une petite ronde de routine. Ca te dit de m'accompagner ? C'est plutôt calme à première vue. »
De son point de vue, c'était toujours agréable de prendre un peu l'air. Ils se retrouveraient bientôt tous enfermés les uns sur les autres lorsque l'hiver arriverait. Et s'il était à la hauteur de celui de l'an dernier, cela signifiait que la neige serait de la partie, avec tous les avantages et les inconvénients que cela pouvait présenter. En attendant, ils pouvaient encore aller marcher un peu, en profitant du fait qu'il ne pleuve exceptionnellement pas.
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Re: Disappear
Ven 7 Oct 2016 - 1:14
Il était parfois difficile de se dire que le monde avait changé, alors qu’ici, dans les montagnes, un quotidien et une sorte de routine s’était installé au sein du camp. Chacun avait son rôle, fournissant l’aide nécessaire aux tâches quotidiennes. Personnellement, je n’avais pas de tâche spécifiquement attribuée, disons que j’étais le genre à être sur tous les fronts. Je pouvais aussi bien être de lingerie, que de cuisine, être aux plantations comme à la récolte, à la couture ou de corvée d’eau. Je ne rechignais devant aucun effort, et mon amour pour l’entraide et le travail manuel ne m’aidais pas à freiner la chose. Ajouter à cela, deux charmants bambins à élever ! Cela donnait des journées charger et souvent éreintante, mais jamais je ne me plaignais, au moins, nous étions à l’abri.
Alors que mon mari était parti vaquer à ses occupations quotidiennes, je m’étais occupé des enfants avant de les laisser à leur grand-mère maternelle pour aller aider en cuisine. Deux bras de plus n’étais jamais de trop lorsqu’il y avait une certaines quantités de légumes a épluches, découper et cuire. A la fin de la matinée, j’avais mal aux mains, d’avoir répété trop souvent le même geste. Et malgré le fait que j’avais terminé, j’avais l’impression que mes mains effectuées le mouvement encore toutes seules.
J’avais retrouvé mes enfants ainsi que le reste de ma famille pour l’heure du repas, que j’avais pris avec eux. C’est en fixant mon dernier né en train de manger tout en jouant à embêter son frère ainé que je prenais soudain conscience qu’il allait avoir un an le mois prochain. Mes yeux remplis d’amour le fixer, alors que le fil de mes pensées passait sous mes yeux, je revoyais le jour où j’avais découvert être de nouveau enceinte, quelques mois après la naissance d’Owen. Mais je revoyais également le jour de mon accouchement, aider par Rose, sans qui mon accouchement ne se serait peut-être pas passer aussi bien. Et pour cette raison, je lui en étais éternellement reconnaissante ! C’est pile à ce moment-là qu’une idée venait de germé dans ma tête. Nous ne pouvions pas fêter les un an de mon petit bout sans lui offrir un cadeau et il s’avérait, que cela faisait bien trop longtemps maintenant, que je n’avais plus fabriqué de jouets pour des enfants ! Bien que là, ce n’était pas pour n’importe quel enfant, c’était pour le mien. Et lorsque j’avais une idée en tête, il fallait que je l’exécute dans la seconde qui suivait, pourtant je lutterais pour ne pas me lever et foncer dans la réserve de bois, pour trouver ce dont j’avais besoin, surtout si j’arrivais à trouver ce don j’avais besoin… Alors, j’avais attendu, la fin du repas, puis de mettre les enfants aux lits. J’avais alors demandé à Abbigail, ma belle-mère, si elle pouvait surveiller les enfants lui expliquant mon idée. J’avais alors filé jusqu’à la réserve, et je ne sais combien de temps j’avais passé à examiner les bûches suffisamment potables pour en tirer la moindre sculpture une fois écorcé.
De retour dans ma chambre, j’avais croisé Abbigail qui m’avait fait un rapport détaillé de ce qu’il s’était passé en mon absence, c’est de cette façon que j’avais su qu’Owen n’avait pas voulu dormir et faute d’ennui, il avait fini par réveiller son petit frère, qui pourtant avait besoin de sommeil. Me voyant avec mon bois dans les bras, ma belle-mère avait alors emmené les enfants dans la salle commune, me promettant de les surveiller et je l’avais remercié pour cela. Pourtant, ce n’est pas dans la chambre que j’occupais avec mon mari et mes enfants que je m’installais directement, j’allais plutôt frapper à la porte de mes parents, histoire d’avoir l’aide de mon père pour enlever l’écorce du bois, gagnant ainsi un temps précieux sur la suite de mon travail. Strife et Gaia me suivant partout où ils le pouvaient depuis le début de mon manège. J’étais à peine revenue dans ma chambre, lorsque j’avais entendu la porte s’ouvrir dans mon dos, je posais alors le bois que j’avais entre les mains, tournant légèrement la tête pour les poser sur l’enfant qui courrait déjà vers moi pour me faire un câlin. Il cherchait à venir sur mes genoux, et bien trop faible face à cette bouille d’ange, j’avais fini par pousser tout mon matériel d’un revers de bras pour qu’ils soient hors d’atteinte de ses petites mains, le glissant sur mes genoux et enlaçant sa poitrine de mes bras.
Dans mon dos, mon mari s’approchait de nous, et lorsqu’il déposait un baiser dans mon cou, c’est tout naturellement que je lui en laissais l’accès en penchant légèrement la tête. Un sourire naquit sur mes lèvres à sa façon de me désigner. Alors que je le sentais se coller à mon dos, je laissais aller ma tête doucement en arrière pour pouvoir le regarder. « C’est une surprise ! » Je lui faisais un clin d’œil avant de rire en voyant l’enfant se débattre alors que son père était en train de lui ébouriffer les cheveux. Non pas que je voulais cacher la chose à mon mari, mais l’enfant sur mes genoux étaient un vrai moulin à parole depuis qu’il avait appris à parler, et je ne voulais pas qu’il gâche la surprise de son petit frère. Owen finit par descendre de mes genoux pour aller embêter les canidés qui, habitués, ne disaient plus rien à présent et se laisser faire, plus par dépit que par envie à mon avis. Les mains d’Ethan sur moi me détendaient, je me laissais aller une nouvelle fois en plaçant doucement l’arrière de ma tête contre le ventre de mon doux mari, soupirant d’aise de cet instant de tendresse qu’il m’offrait. Je remontais mes mains sur ses avant-bras, le caressant doucement en retour. « Ta mère m’a rapporté que ce petit chenapan n’a jamais voulu faire la sieste et comme il s’ennuyait, il n’a pas trouvé meilleure idée que d’embêter son petit frère. » Il y avait des jours comme ça, où il arrivait que les enfants dormaient peu, fort heureusement, ces jours-là étaient rares ! « Au moins ils dormiront tôt ce soir. » Avais-je ajouté, trouvant toujours l’avantage de chaque situation.
Lorsqu’Ethan me quittais, je pivotais sur ma chaise, pour ainsi continuer à l’observer, mais aussi jeter un œil sur mon fils ainé, à qui je tendais mes bras grands ouvert pour le détourner des deux canidés qui s’étaient levés en voyant leur maitre fouiller dans le placard. Je gardais précieusement mon fils dans mes bras, posant doucement mon menton sur le haut de son crâne, tout en fixant Ethan en train de s’habiller chaudement, m’indiquant qu’il allait sortir. N’ayant pas bougé d’un centimètre et Owen s’étant enfin calmé dans mes bras, j’avais pourtant tourné les yeux vers la fenêtre pour regarder à travers lorsque le grand brun m’avait fait sa proposition. Ce n’était pas une mauvaise idée, il y a bien longtemps que je n’avais pas mis le nez dehors pour autre chose que la corvée d’eau ou de lingerie. « C’est pas une mauvaise idée ! Ça m'fera pas de mal de m'dégourdir les jambes aussi. » Je souriais à mon mari, bougeant enfin, laissant le temps à mon fils de descendre une fois encore de mes genoux avant d’aller jouer gentiment avec l’un des vieux jouets que j’avais fait pour lui, avant tout ce chaos. Avant même qu’il ne soit en âge de pouvoir l’utiliser.
J’imitais mon mari quelques secondes plus tôt, cherchant ce que j’avais en vêtement chaud, pour pouvoir affronter le froid qui commençait à menacer sur les montagnes, nous indiquant que l’été était bel et bien terminé et que nous allions passer, certes dans une saison plutôt agréable, mais pas sans inconvénients non plus. « Bonhomme tu viens, on retourne voir mamie Abby'. » Dis-je à mon fils, une fois sûr que le moindre centimètre de ma peau était recouverte d’un vêtement. Mon mari qui m’avait attendu jusque-là, nous sortions tous les cinq de la chambre, les chiens déjà en joie à l’idée de voir autre chose que notre chambre. Owen marchait tranquillement devant nous, se mettant au rythme des canidés, alors que j’étais derrière, marchant à côté du brun. J’attrapais la main de mon mari, enlaçant mes doigts aux siens, et lorsque j’étais enfin sûre que notre fils ne faisant plus attention à notre conversation, je regardais le beau brun à mes côtés. « Au fait, je suis en train de faire un petit train pour Nolan. » Un sourire se dessinait au fur et à mesure que les mots sortaient de ma bouche, bien qu’ils étaient presque murmurés, pour être sûr qu’il était le seul à pouvoir les entendre. Nolan n’avait encore jamais vu de train, c’est pour cette raison, que j’avais trouvé l’idée plutôt bonne et j’attendais à présent la réaction de mon mari à l’idée de ce cadeau.
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Re: Disappear
Ven 7 Oct 2016 - 23:40
Ethan sortit de la chambre accompagné de sa femme, de son fils et des deux chiens. On aurait presque pu croire que tout était normal dans le meilleur des mondes, comme s'ils se rendaient tous à une promenade dominicale. Il était toujours fasciné par les progrès qu'Owen avait réussi à faire en l'espace de presque un an. Il avait appris énormément de choses, et étrangement, le voir grandir de la sorte lui rappelait son aîné, Flynn, dont il n'avait plus eu la moindre nouvelle. Le temps passant, il évitait de trop y penser. Cela ne changeait rien. Mais on n'oubliait pas un enfant comme ça. Il lisait le même message dans les yeux de sa mère, sans qu'un mot ne soit échangé. Elle aussi était dans cette situation. Son père n'était jamais rentré avec son frère et toute la famille de celui-ci. Ils étaient dans la même ignorance, et ne pouvait qu'espérer que leurs proches se portaient bien. Et puis, il fallait continuer à vivre, à passer outre, et à aller de l'avant. Le jeune homme considérait que c'était la meilleure chose à faire. Il avait une famille dont il devait s'occuper, et des responsabilités au sein de la communauté.
Alors qu'ils approchaient de la salle commune, il sentit les doigts de Brooke se nouer aux siens. Il avait eu un léger sursaut, imperceptible. Il s'était tellement plongé dans ses pensées qu'il s'était laissé surprendre. Son regard se tourna vers sa femme, et celle-ci lui annonça finalement ce qu'elle était en train de construire dans leur chambre peu de temps plus tôt. Un petit train pour l'anniversaire de Nolan. Encore une chose que le garçonnet n'avait jamais pu voir, et qu'il ne verrait peut-être jamais... du moins en état de marche. Si les choses restaient ainsi, du moins... Il se contenta de sourire lorsqu'il lui répondit.
« Ca m'a l'air d'être une super idée. Ça va sans doute lui plaire, tes jouets étaient fantastiques. Quand on y pense, est un peu grâce à ça qu'on s'est retrouvés mariés avec deux beaux enfants.
Taquin, il lui fit une petite moue amusée, avant de passer un bras autour de ses épaules pour l'attirer contre lui et déposer un baiser dans ses cheveux. Finalement, le hasard tenait parfois à bien peu de choses. Rien qu'à une envie de trouver un cadeau authentique et original pour le Noël d'un petit garçon... et c'était toute une vie qui s'en trouvait bouleversée. En bien, évidemment. Ils retrouvèrent bientôt Abbigail dans la pièce commune, occupée à couvrir Nolan qui s'était assoupi sur un canapé. De toute évidence, les turbulences de son frère n'avaient pas suffi à l'éloigner définitivement du sommeil. Après tout, à onze mois, le plus jeune avait encore besoin de beaucoup de repos. Bien plus que son aîné, qui lui-même en était encore très dépendant... Owen trottina jusqu'à sa grand-mère avant de grimper sur ses genoux. Abbigail lui rendit ses baisers, mais tout en lui enjoignant de ne pas faire trop de bruit cette fois. Le garçonnet se le tint pour dit. Il n'était pas du genre à contrarier les adultes et à aller contre les ordres qu'on lui donnait.
- Maman, je te le confie. On va aller faire une petite ronde dehors, un tour de routine, histoire de s'assurer que tout va bien et de prendre l'air.
- Aucun problème. Je reste avec les petits jusqu'à votre retour.
Ethan sourit et les salua tous deux avant de précéder Brooke au dehors. En réalité, les premiers à franchir la porte furent Strife et Gaia, trop contents de pouvoir se dégourdir les pattes. Ils en profitèrent pour commencer à caracoler dans l'herbe humide, jouant à se courir après et à se bagarrer gentiment. Maintenant qu'ils n'étaient plus tout à fait dans la sécurité du bâtiment de la station, l'agent fédéral avait instinctivement et imperceptiblement changé de comportement. Il était plus vigilant, plus attentif. Ce qui ne l'empêcha pas de jouer au gentleman à tenir la porte à sa femme avant de refermer derrière lui. Après quoi, il offrit son bras à sa compagne avant de commencer à marcher. Sa main libre était pratiquement posée sur la crosse de son arme, tout prêt qu'il était à la faire jaillir de son holster à la moindre alerte. Il avait presque l'impression d'être revenu sur le terrain, lors d'une inspection qui risquait de mal tourner. Inspirant profondément, il emplit ses poumons d'un air frais, humide et piquant.
- Tu te rends compte que Nolan va avoir un an dans à peine plus d'un mois ? C'est... J'ai du mal à croire que c'est passé si vite. J'ai encore l'impression que c'était hier qu'il est né dans le stade, et qu'on a dû fuir jusqu'ici alors qu'il était si petit... Je ressens encore cette peur que j'avais qu'on ne puisse pas atteindre un refuge sains et saufs, et surtout que lui ne tienne pas le coup. Enfin... tout s'est plutôt bien fini pour nous. On n'a pas trop à se plaindre.
C'était peut-être étrange, mais Ethan n'avait pas vu le temps passer. On aurait pu croire qu'avec le quotidien dans cette station de ski perdue, entassés les uns sur les autres, tout aurait pu paraître terriblement long... mais non. Il avait raison, ils n'avaient pas à se plaindre. Pratiquement toute leur famille était au complet, et en bonne santé. C'était plus qu'il n'était en droit d'espérer, et il en remerciait le ciel chaque soir lorsqu'il avait dit bonne nuit à sa mère et ses beaux-parents, couché ses fils puis serré Brooke dans ses bras alors qu'ils étaient allongés ensemble. Il passa ses doigts dans ses cheveux avant de soupirer. Il ne savait pas ce qui le prenait, tout à coup.
- Excuse-moi. Je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui, je crois que je rumine quelques pensées pas forcément réjouissantes. Mais bon, ce n'est pas pour ça qu'on est sortis ! Profitons un peu de cette promenade en tête-à-tête pour souffler. Même si je veux quand même m'assurer qu'il n'y a pas de danger aux alentours. »
Le jeune homme redressa la tête, observant les alentours. Il devait s'astreindre à des pensées plus positives, plus joyeuses. Son cadet allait avoir un an, et c'était un événement à fêter plus que jamais, par les temps qui couraient. Il commença à réfléchir à ce qu'il pourrait rapporter d'une prochaine descente en ravitaillement. Quelques peluches, peut-être... Les magasins de jouets étaient intacts ou presque. Mis à part les caisses qui avaient parfois été pillées, les articles n'avaient pas bougé des rayons. Qui aurait voulu de jouets lorsque le monde s'effondrait ? Pas les pillards, en tout cas...
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Re: Disappear
Sam 8 Oct 2016 - 19:55
Mes yeux fixaient son sourire, alors qu’il confirmait aimé mon idée. Qu’est-ce que j’aimais le voir sourire ! C’était une chose devenue plus rare avec notre nouveau mode de vie, mais ils étaient toujours aussi sincères. Dans deux mois nous n’allions pas seulement fêter l’anniversaire de notre cadet, décembre était également le mois de notre toute première rencontre. Et aujourd’hui, après quatre années passées auprès de lui, je trouvais cet homme toujours aussi beau, et mon cœur s’accélérer toujours autant pour lui, lorsqu’il était près de moi. J’aimais cet homme bien plus qu’au premier jour, et les épreuves à ses côtés n’avaient fait que renforcer mes sentiments pour lui, tout comme lui avoir donné deux enfants. « Ton gout pour les choses authentiques nous ont mené à tout cela. » Ce n’était que pure véritée, s’il n’avait pas voulu d’un jouet unique pour Flynn, il ne serait jamais entré dans ma boutique ce jour-là. Sans cela, je n’aurais jamais su ce qu’étais le véritable sentiment d’aimer ! Et je n’aurais pas deux merveilleux enfants non plus. Tout cela, je le lui devais. S’il n’était pas revenu au magasin, ma vie serait surement moins supportable aujourd’hui, peut-être que je ne serais même plus en vie d’ailleurs… Il passait un bras autour de mes épaules, me rapprochant ainsi de lui, je glissais mon bras autour de sa taille tout en posant mon regard sur le dos de notre fils, marchant toujours avec les chiens, juste devant nous.
Nous retrouvions Abbigail, et lorsque mes yeux se posèrent sur Nolan un doux sourire attendrit par les traits de mon fils plongés dans son sommeil, ce dessinait sur mes lèvres. Ethan exposait notre plan à sa mère et je les regardais tour à tour. J’aimais voir mon mari avec sa mère, après tout, elle était tout ce qu’il lui restait, d’avant nous. Puisque nous ne savions pas ce qu’était devenu son père, son frère, ni même Alyssa et Flynn. Il n’en parlait pas souvent et je n’abordais pas vraiment le sujet non plus. Bien qu’il ne m’avait jamais dérangé de parler d’Alyssa et de Flynn, ils faisaient partie de la vie d’Ethan et avaient contribué à ce qu’il était aujourd’hui, donc pour moi il était tout naturel d’accepté sa vie passée. Mais j’essaie de me mettre à sa place, en imaginant l’un de mes enfants loin de moi, sans possibilité d’avoir de nouvelles de lui. Mais à chaque fois l’idée m’était insupportable, alors oui, c’était intentionnellement, de ne jamais aborder le sujet, dans le but de ne pas lui faire plus de mal encore… S’il avait besoin d’en parler, il savait que j’étais son oreille attentive et son roc. Après tout, j’étais sa femme !
Lorsque ma belle-mère nous avait confirmé que garder les garçons encore un peu ne la dérangeait pas, je posais ma main sur son épaule alors que je passais prêt d’elle, la remerciant et la gratifiant d’un sourire. Nous avions de la chance de l’avoir, elle et mes parents.
La fraîcheur extérieure me frappait aussitôt le nez dehors, bien que de voir Strife et Gaia partir devant nous à toute allure, me faisait oublier ce détail si futile. J’étais presque autant heureuse de les voir jouer et s’amuser, que de regarder mes enfants grandir. Ils étaient des membres à part entière de notre famille, et je n’imaginais pas non plus ma vie sans les deux canidés. Bien qu’ils n’étaient pas vraiment à moi, puisqu’Ethan les avait avant de me rencontrer. Et il fallait avouer que je n’avais jamais eu d’animal dans ma vie, mais aujourd’hui, je ne pourrais plus vivre sans ! Et puis, j’admirais à chaque fois leur patience avec les enfants, ils se laissaient faire, étant eux aussi une ressource de patience presque inépuisable, mais souvent, j’avais pitié d’eux, et les débarrassais des enfants ne voulant pas non plus les pousser à bout. Après tout, même si j’avais confiance en eux, ils restaient des animaux.
Ethan m’offrait son bras, avant de prendre la marche. J’inspirais profondément, observant autour de moi. Je sentais mon mari plus tendu à mes côtés, j’étais moi-même devenue plus vigilante, bien que j’étais loin d’avoir les capacités de mon époux pour affronter se monde extérieur. Je pouvais fournir des efforts physiques, courir, je savais aussi tenir une arme à feu et tirer avec, mais mes compétences en matière de protection pur et dur étaient vite essoufflées. Lorsqu’Ethan me parlait de Nolan et de son anniversaire qui approchait, je tournais mon regard vers lui, quelques secondes, avant de les poser de nouveau sur ce qui m’entourais, histoire de faire attention où je mettais les pieds et d’avoir aussi un œil sur les chiens. A ses mots, je revivais mon accouchement au stade, puis notre fuite alors qu’il n’avait que quelques jours. Oui j’avais eu extrêmement peur pour nous, mais surtout pour lui ! Il était si petit, sans parler qu’être dehors alors que le froid s’abattait à nouveau sur lui n’avait pas non plus était la meilleure situation. Sans parler de ma fatigue, lié à mon accouchement, mais aussi à l’allaitement. C’était peu de le dire… que nous avions eu de la chance ! Je levais une fois encore mes iris bleus sur lui, alors qu’il s’excusait cette fois. Un sourire étirait la commissure de mes lèvres, alors que je suivais du regard, le mouvement de sa main, dans ses cheveux aujourd’hui mi-long. « Ne t’excuse pas, j’y repense souvent. » Ma voix se voulait douce et rassurante, malgré les sentiments qui assaillaient mon cœur à ses souvenirs. « Je ne pense jamais pouvoir oublier cette peur non plus. Il était si petit, si fragile… Et cette lutte que j’avais intérieurement, entre le besoin de protéger les miens et cette fatigue physique à la suite de la grossesse et de l’accouchement. Plusieurs fois j’ai cru que je n’y arriverais jamais. » Je n’avais pas souvenir d’avoir déjà dévoilé ce que j’avais ressenti exactement ce jour-là à Ethan, il fallait dire que sur le moment, nous avions autre chose a pensé, puis après, un rythme de vie c’était installé et nous n’avions pas forcément abordé ce sujet, à nouveau. « Mais dans ces moment-là, je te regardais et je savais que je ne pouvais pas abandonner, je devais toujours aller plus loin, pour toi et pour eux. » Et les efforts avaient payés.
Après mes aveux, je posais ma tête doucement sur l’épaule de mon mari. Du moins son épaule… là où ma tête pouvait bien arriver sur son bras, puisqu’il y avait dix-sept centimètres qui nous séparaient, il était donc toujours plus difficile pour moi de l’atteindre. « Vous ai-je déjà dis, monsieur mon mari, que je vous trouvais encore plus sexy depuis que vous aviez les cheveux plus long ainsi que cette barbe ? » J’avais pris un ton enjoué, je voulais changer de conversation, passer sur quelque chose de plus détendu histoire de laisser place à des pensées plus joyeuses et positives ! Surtout que c’était totalement vrai. J’aimais qu’il ait à présent les cheveux mi-long et cette barbe qu’il entretenait comme il pouvait malgré notre situation. Et puis c’était une occasion de plus pour lui dire qu’il était beau -enfin sexy- nous n'avions plus autant d’occasion de nous aire des compliments, pourtant, s’était important dans la vie d’un couple, même si je n’avais pas à douter une seule seconde de l’amour qu’il me portait, et inversement. Je me décalais alors devant lui, le faisant se stopper. Je glissais mes mains de chaque côté de sa taille me dressant sur la pointe de mes pieds, plongeant d’abords mon regard dans le sien, puis plantant un baiser sur ses lèvres rafraichis par le froid. « Je t’aime tellement Ethan. » Avais-je soufflé après mon baiser, prenant une nouvelle fois ses lèvres, avant de finalement reprendre le bon sens de marche et continuant notre promenade, pour ne pas baisser trop longtemps notre attention sur les alentours.
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Re: Disappear
Lun 10 Oct 2016 - 21:21
Le regard sombre d'Ethan examinait le paysage aux alentours alors qu'il marchait en tenant sa femme enlacée. La végétation avait sensiblement changé alors que l'automne s'installait. Le vert tendre de l'été, alimenté par la pluie, avait pris une teinte terne, qui tirait peu à peu vers des tons de brun. Les arbres n'allaient pas tarder à virer dans leurs teintes automnales. Tout cela annonçait de grands changements dans la vie des survivants. Un retour à la saison froide, plus difficile. Mais ainsi allait la vie, ils ne pourraient pas y couper. C'était un reste de normalité dans un monde qui partait en vrille.
L'agent fédéral baissa les yeux sur Brooke lorsqu'elle lui parla pour le complimenter sur ses cheveux et sa barbe. Cela lui laissa un petit sourire sur les lèvres. Pour tout dire, il y a un an de cela, il n'aurait pas supporté l'allure qu'il avait. Cela faisait trop négligé, incompatible avec une fonction au sein du F.B.I.. Parfois, lorsqu'il se regardait dans un miroir, il avait l'impression de voir un pirate. Dans le fond toutefois, il aimait assez cette nouvelle allure qui était la sienne, et si cela plaisait à sa compagne en même temps...
« C'est toujours bon à entendre... C'est le petit côté sauvage qui te plaît ?
Le jeune homme s'arrêta lorsque Brooke se posta devant lui, lui coupant la route. Il la laissa passer ses bras autour de sa taille avant de se hisser sur la pointe des pieds pour atteindre ses lèvres et l'embrasser. Il se prêta volontiers au jeu, venant doucement épouser de ses mains l'ovale de son visage, ses pouces effleurant ses joues dans une caresse légère. Le temps avait passé, le monde avait basculé, mais ce genre d'instant avait toujours un petit goût de paradis. Lorsque leur baiser s'interrompit, Ethan plongea son regard dans celui de sa femme, étant quelque part conscient d'avoir tout occulté à part eux pour l'espace d'un instant.
- Moi aussi je t'aime... Je remercie le ciel tous les jours de t'avoir près de moi.
L'agent fédéral alla à la rencontre de ses lèvres pour un nouveau baiser lorsqu'elle en manifesta le désir, puis ils reprirent leur marche. Reprendre une totale contenance après ça n'était pas forcément facile, mais le jeune homme avait appris à faire la part des choses pour ne garder que l'essentiel à l'esprit. Il finit par parvenir à se recentrer sur sa ronde, conscient qu'il était du drame que cela pourrait être si quelque chose échappait à sa vigilance. Il n'était certes pas le seul à effectuer des patrouilles et des rondes de contrôle, mais on n'était jamais trop prudent. Et surtout pas par les temps qui couraient.
Tout était pourtant calme. La station de ski était déserte, et il n'y avait aucune trace de rôdeur, pas même dans leurs protections sommaires. Le couple continua sa marche en s'éloignant un peu de la zone dégagée pour se rapprocher des arbres, là où l'on pouvait souvent relever des traces ou intercepter un mort-vivant en vadrouille. Ethan le savait, avec le temps et l'habitude que la pratique conférait. Pourtant, ce ne fut pas une créature décharnée qu'ils trouvèrent, mais un lièvre de belle taille. Celui-ci capta avant tout les deux chiens qui marchaient en avant, et il détala sans demander son reste. Si Gaia se figea avant de jeter un regard en direction de son maître, Strife bondit presque aussitôt sur les traces de la proie potentielle. Même si ses ancêtres loups remontaient déjà à plus de cinq générations, il y avait toujours un instinct de chasseur fortement ancré en lui. En l'espace d'un battement de cœur, il avait déjà disparu ventre à terre dans les fourrés.
- Strife ! Ici ! Strife !
Ethan étouffa un juron avant de se lancer sur les traces du chien d'un pas vif, dégageant la crosse de son arme pour parvenir à saisir le glock d'un seul geste si nécessaire. Près de lui, la chienne semblait encore hésiter à suivre ou non son compagnon canin, mais elle était bien dressée et se tint tranquille. L'agent fédéral n'osait pas se mettre à crier pour rappeler Strife, de peur d'alerter des rôdeurs et de les rabattre vers le camp. D'un autre côté, il était hors de question de laisser le chien-loup divaguer dans la nature. Non pas qu'il n'ait aucune chance de survie, mais l'idée qu'il puisse tomber sur des morts-vivants en vadrouille et finir entre leurs mâchoires était tout bonnement intolérable. Une telle pensée donnait pratiquement la nausée au jeune homme.
Au bout de quelques instants à peine, il se figea, avant de se retourner vers Brooke. Il tendait l'oreille, regardant autour d'eux, mais tout était encore calme. Des oiseaux voletaient un peu plus loin, signe qu'il n'y avait pas de menace imminente. Dans l'attitude d'Ethan, toutefois, on voyait à quel point il était pressé de rattraper et retrouver Strife. Intérieurement, il s'insultait de tous les noms, se reprochant de ne pas avoir anticipé une telle situation. Et la présence de sa femme le faisait légèrement hésiter sur la conduite à tenir.
- J'aurais dû le voir venir... Ecoute, je vais partir à sa recherche, en espérant qu'il ne soit pas parti bien loin. Tu devrais peut-être rentrer avec Gaia, retrouver les petits et ma mère et lui expliquer la situation... »
Ethan ne doutait en rien des capacités de Brooke. En revanche, il ne se voyait pas forcément la traîner à travers toute la montagne, avec les dangers que cela pouvait receler. De son avis, elle serait sans doute bien mieux au chalet à l'attendre. Il ne voulait pas perdre trop de temps à tergiverser à ce propos, mais il fallait bien trouver un comportement à adopter sur lequel se mettre d'accord. Chaque minute perdue risquait d'éloigner Strife d'eux, et l'agent fédéral était loin d'être un pisteur hors pair...
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Re: Disappear
Mer 12 Oct 2016 - 0:02
Il n'y avait plus de doute l'automne s'installait, doucement mais sûrement. Le vent soufflait dans mes cheveux, il faisait virevolter quelques mèches autour de mon visage fouettant mes joues, rougis par le froid déjà bien rude pour l’époque de l’année. J’espérais que ce n’était pas annonciateur d’un hiver plus froid que le précédent. Mon regard s'attardait sur mon mari. Je me mise à rire à sa demande. Je n'avais jamais pensé au côté sauvage que lui donner ses cheveux et cette barbe, maintenant qu'il le disait, c'est vrai qu'il semblait plus sauvage. Pourtant, ce n'était pas pour cette raison que j'aimais sa nouvelle apparence. Ce n'était pas non plus parce que j’aimais cela, puisque je n'avais jamais été une grande fane des hommes portant les cheveux longs. « Je trouve surtout que tu les portes bien, tu sembles moins autoritaire. Je trouve que ça te ressemble plus en fait. » Dis-je un sourire pointant toujours sur mes lèvres. Je l’avais toujours connu en agent du f.b.i. et donc à respecter des codes imposés par son travail, mais je le préférais aujourd’hui. Je ne savais pas vraiment comment il avait vécu ce changement intérieurement, mais il semblait un autre homme. Tout en restant celui que j’avais toujours connu et je l’aimais d’autant plus ainsi. Mais cette épidémie nous avait tous changé. J’avais moi-même découvert des aspects de ma personnalité que je n’aurais surement jamais percé à jour sans cela.
Je me laissais aller à un moment de tendresse, rien qu’à nous, malgré le lieu et les dangers que cela comporter. Il n’y avait plus un instant aujourd’hui où nous pouvions être tranquille, nous étions tous plus ou moins sur le qui-vive, ou jamais seul. Ce qui me faisait finalement n’avoir aucun remords pour ce baiser volé avec mon mari. Ses mains posées sur mes joues me donnèrent un léger frisson, son contact était toujours une source de bien-être pour moi, me rendant heureuse. S’il remerciait le ciel chaque jour, j’envoyais mes prières vers Flynn également pour avoir rendu tout cela possible. Car sans cet enfant, jamais je ne l’aurais rencontré.
Nous venions d’atteindre une zone plus boisée lorsqu’une scène à laquelle je ne m’attendais pas du tout se déroulait sous mes yeux. Un lièvre venait d’apparaitre, disparaissant la seconde d’après, chassé par notre chien-loup qui l’avait pris en proie aussitôt la prunelle de ses yeux posé sur l’animal sauvage. L’un et l’autre avait détalé comme des lapins, c’était le cas de le dire ! Bien plus vif que moi, Ethan avait appelé le canidé dans l’instant. Mais il semblait que son instinct sauvage avait pris le dessus. Pouvions-nous vraiment l’en blâmer ? Après tout, nous étions nous aussi revenu en arrière en faisant appel à nos instincts de survie, oublier depuis si longtemps ! Mon regard se posait alors sur notre berger allemand qui elle, n’avait pas bougé, restant prêt de nous, bien que je l’avais vu hésiter l’espace d’un instant. Un sentiment de panique et de peur pour notre compagnon à quatre pattes s’emparait de moi et je n’avais qu’une idée en tête : retrouver Strife ! Et je n’étais pas la seule, puisqu’Ethan partait déjà en avant pour aller à sa poursuite. Il se figeait pourtant, ce tournant vers moi, j’avais l’impression qu’il se reprochait le comportement du canidé, pourtant il n’y était pour rien, seul la nature était en cause.
Il me demandait alors de rentrer, rejoindre les enfants et rentrer avec Gaia. Je fronçais les sourcils, pas vraiment d’accords avec son plan. Et encore moins de le laisser seul ici, dehors, même s’il en avait bien plus l’habitude que moi, c’était tout bonnement hors de question. « Non, je viens avec toi, à deux on couvrira plus de terrain pour le retrouver ! » Je portais ma main à ma taille pour être sûr que j’avais bien mon couteau, à défaut d’avoir une autre arme et surtout rien du tout. Mais la lame était bien là. Je me bénissais d’avoir décidé de la porter tous les jours ! « Sans parler que Gaia pourrait-nous aider à suivre sa trace. » Dis-je en regardant la chienne. « Ne perdons pas plus de temps, Gaia cherche Strife, en avant ma fille ! » Dis-je en regardant l’animal alors qu’elle avait les oreilles pointées vers moi. C’est d’ailleurs sur elle que je comptais le plus, car personnellement, je n’avais pas vraiment les compétences nécessaires à la traque d’un animal. Pourtant, je voulais aider Ethan a retrouver le chien-loup, et je ne doutais pas une seconde que Gaia allait nous y aider !
Je regardais les alentours et surtout le sol, Strife avait laissé quelques empreintes dans la boue et je remerciais le ciel pour les pluies récentes, qui contribuaient à nous aider ! Nous courions presque, mon regard ne cessait entre le sol, Ethan et Gaia. Nos appelles étaient en échos, l’un après l’autre nous appelions notre chien, qui pourtant ne revenait toujours pas. J’avais envie d’hurler son nom, pourtant c’était une chose purement impossible, sous peine d’attirer tous les rôdeurs des alentours, surtout que nous étions déjà bien loin du camp et je n’avais pas vraiment l’envie ni le désir de me mesurer à eux alors que mes pensées étaient principalement tournées vers mon chien. C’est qu’il avait filer loin le bougre de chien, puisque nous nous enfoncions de plus en plus dans la forêt. Un brusque envole d’oiseau me faisait relever la tête vers le ciel, ce n’était pas très loin de nous. Je fronçais alors les sourcils tandis que Gaia se mise alors à grogner méchamment dans cette même direction. « Gaia stop ! » Mais la chienne ne se stoppait pas pour autant. Je tournais instinctivement les yeux vers mon mari, qui s’était stoppé net, comme moi, comme pour m’assurer qu’il avait bien vu lui aussi. Et c’était le cas. Je le questionnais alors du regard, pas vraiment sûr de la suite des évènements et de la chose à faire.
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Re: Disappear
Jeu 13 Oct 2016 - 22:54
Ethan était tiraillé entre son envie de courir derrière Strife pour le ramener, et celle de voir sa femme rentrer en sécurité. La traîner à travers les bois en montagne ne lui disait rien qui vaille. Non pas qu'il doutât de ses capacités : elle était débrouillarde, et elle savait tirer... Mais il lui semblait plus que naturel et de son devoir de la protéger. Il savait ce qui pouvait traîner dans la forêt, aussi bien des rôdeurs égarés que des animaux sauvages. L'ours de l'hiver dernier lui avait laissé un souvenir cuisant, et il portait encore les traces de ses griffes sur son mollet. Les cicatrices sonnaient comme un rappel. Pourtant, il connaissait cette moue que Brooke avait sur le visage. Cette étincelle décidée. Elle n'avait pas l'intention de plier. Et malheureusement, il n'avait pas le temps d'argumenter ou de se disputer avec elle pour tenter de la forcer à rentrer. Même si cela ne lui plaisait pas, il devait bien se plier à sa décision.
« Très bien... Mais ne t'éloigne pas trop de moi. Ça peut être dangereux.
L'agent fédéral n'était pas forcément convaincu par les capacités de Gaia en ce qui concernait la recherche. Elle n'avait pratiquement pas été formée au pistage. Il en avait surtout fait un chien dressé et obéissant, qui avait des notions en matière de défense. Ce qu'il craignait, c'était qu'elle aussi disparaisse dans la nature et qu'ils se retrouvent avec un double problème sur les bras. Lui passer une laisse aurait sans doute été plus sûr. Ils allaient toutefois devoir faire sans. Et quelque part, il aurait dû être rassuré de ne pas l'avoir vue détaler à la suite du chien-loup...
Il n'était plus temps de tergiverser, et ils se mirent tous trois en route dans l'espoir de rattraper Strife avant qu'il ne s'égare pour de bon dans la montagne. Il y avait des empreintes de pattes dans la boue, ce qui était un bon point. Ethan doutait toutefois encore de ses capacités de pisteur. Tant que ce serait évident, il ne devrait pas avoir trop de mal à s'en sortir. Il avait fait des progrès en matière de traque... sans pour autant devenir un pisteur de premier ordre. Il faudrait bien qu'il se débrouille, toutefois... Il se concentra donc sur la piste, tâchant de garder un œil sur Brooke lorsqu'il le pouvait. Ils évitaient les appels frénétiques, sachant que ce ne serait pas forcément Strife qui viendrait à eux... D'ordinaire, les chiens étaient pourtant obéissants, mais il fallait croire qu'en ces temps où la frugalité était de mise, l'instinct reprenait le dessus sur le reste.
Le couple se figea un peu plus tard, alors qu'ils progressaient dans les bois, et qu'un vol d'oiseau précipité leur avait mis la puce à l'oreille. Gaia se mit à grogner, son poil se hérissant progressivement alors qu'elle gardait les yeux rivés vers les buissons. L'agent fédéral avait déjà compris, il n'y avait pas besoin d'être un génie pour savoir ce qui allait se produire. Il sentit peu après la chienne le relent de pourriture qui prenait à la gorge et piquait les yeux. Cet air vicié qui précédait l'arrivée des rôdeurs. L'un d'entre eux creva les buissons, alors que la forêt alentour était devenue silencieuse. Le mort-vivant poussa un râle en s'avançant vers le couple d'une démarche titubante d'ivrogne, les bras tendus en avant. Sans attendre, le jeune homme s'avança à sa rencontre, couteau à la main. Il lui suffit d'empoigner la créature par le devant de ses vêtements et d'enfoncer sa lame dans son crâne pour réduire le danger à néant. Ils avaient de la chance, pour le moment il n'y avait pas trop de ces choses pour venir les agresser.
- On continue. Il ne peut pas être bien loin. »
Et pour cause, la piste était encore fraîche. Ethan repéra des poils accrochés dans des ronces, et des branches basses brisées. Sur le tapis de feuilles mortes, suivre les traces devenait difficile. Ils finirent par tomber devant une flaque de sang. Il était ancien, et le jeune homme se sentit immédiatement rassuré. Ce n'était pas le chien-loup qui avait saigné, mais quelque chose de plus ancien. Gaia furetait un peu partout, son attitude finissant par trahir un intérêt pour quelque chose. Supposant qu'elle avait peut-être retrouvé la trace de Strife, l'agent fédéral lui emboîta le pas en entraînant sa femme à sa suite. Il essayait de prendre des points de repères visuels, alors qu'ils se déplaçaient. Il avait une bonne mémoire à ce niveau-là... mais il craignait malgré tout de finir déboussolé, car tout se ressemblait plus ou moins. Il n'aurait plus manqué qu'ils se perdent encore parmi les arbres. Avant qu'ils ne puisse retrouver leur compagnon à quatre pattes, ils furent interrompus par une scène macabre. Quatre rôdeurs se repaissaient sur le cadavre d'une biche, qu'ils n'avaient sans doute pas attrapée. Autre chose avait dû avoir le mérite de la chasse, mais s'était retrouvé confronté à des pique-assiettes morts-vivants... Et ce prédateur avait donc laissé tomber. En les voyant arriver, les rôdeurs délaissèrent leur festin pour se redresser et s'avancer vers le couple. Résigné, Ethan récupéra son couteau et s'avança de quelques pas, prêt à en découdre. Il avait l'espérance qu'ils se rapprochaient de Strife, à défaut d'une quelconque forme de certitude. Pas question de laisser ces choses se mettre en travers de leur chemin.
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