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Jamais sans ma gamine | Ashley [Terminée]
Mar 8 Nov 2016 - 11:24
24 ANS • AMERICAINE • SERVEUSE • THE TRAVELERS
Flippée mais déterminée, solitaire mais fidèle, méfiante mais serviable. Bonne mère mais terrible cuisinière. Voilà quelques mots qui pourraient à eux seuls décrire Ashley. La jeune femme est du genre méfiante, elle ne l’a pas été suffisamment à certains moments de sa vie et elle l’a amèrement regretté. Mériter sa confiance c’est tout un programme, principalement parce qu’elle ne pense qu’à sa fille et à sa sécurité et qu’elle voit tout inconnu comme une menace pour Hope. Mais une fois qu’elle a accordé sa confiance, Ashley sera prête à déployer la même force pour protéger les personnes qui comptent pour elle. Elle ne trahira jamais la confiance qu’on lui a témoigné, elle attend simplement la même chose en retour.
Ashley n’en donne peut-être pas l’impression mais elle est également effrayée par tout ça, elle vit chaque jour avec la peur au ventre. Elle sait se défendre et elle est du genre violente et vulgaire, pour autant, cette violence la répugne depuis que tout a commencé. La jeune mère tente de ne rien montrer pour ne pas effrayer Hope mais à l’intérieur, elle hurle. Sans compter que la moindre blessure est une épreuve pour elle, encore plus dans ce monde où l’hygiène passe au second plan. La gamine qu’elle était avant que sa situation familiale ne dégénère trop pleurait au moindre bobo, tombait dans les pommes à la moindre goutte de sang. Elle s’est endurci avec les années mais même à l’époque où elle était une vraie teigne à l’école, au collège, elle ressortait endolorie et pleurnicharde des bagarres. Cela la poursuit aujourd’hui et elle évite autant que possible les blessures, même si une coupure par-ci par-là, c’est vite arrivé.
Enfin, ce qui définit le mieux Ashley, c’est sa fille Hope. Ash’ donnerait tout pour elle, elle fait tout pour la préserver. Et malgré ses problèmes de confiance, elle ne serait pas contre un jour pouvoir donner à sa fille une nouvelle famille. Jusqu’ici elle n’a rencontré personne, elle n’a pas retrouvé d’amis du collège, du lycée, jusqu’ici leur famille se limite à elles deux. Ashley espère qu’un jour, sa fille pourra grandir avec d’autres enfants, revenir à une vie plus normale. En attendant de pouvoir lui offrir tout cela, elle se contente de lui donner tout ce qu’elle peut, des histoires avant de la coucher, des jolies images pour camoufler la réalité de leur quotidien. La jeune mère a le souvenir d’avoir toujours manqué d’histoires, c’est un détail de son enfance mais depuis qu’Hope est venue au monde, elle essaie de parer à ce manque, et elle est plutôt douée pour lire des histoires, ou pour les inventer à partir de rien. Cela fait chaque jour le bonheur de sa fille.
Dernier paradoxe, et pas des moindres, Ashley peut être à la fois réfléchie et impulsive. Non, elle ne souffre pas d’un trouble de la personnalité. Elle agit simplement en mère passionnée la plupart du temps. Si l’on touche à sa fille, elle peut devenir une véritable furie, agir sans réfléchir quitte à le regretter par la suite. Mais de manière générale, Ashley essaie de se montrer plus réfléchie, plus posée dans ses décisions pour éviter de reproduire les erreurs du passé.
Enfin, quand la situation le permet, Ashley ne rechigne pas à une blague ou deux, son attitude est parfois détendue et blagueuse. C'est un peu moins facile de rire depuis tous ces événements, mais pour ne pas devenir fou, Ash' pense qu'il est important de garder une part de rire. Tout comme les contes, les histoires, cela fait partie des choses qu'elle essaie de conserver pour Hope.
Ashley n’en donne peut-être pas l’impression mais elle est également effrayée par tout ça, elle vit chaque jour avec la peur au ventre. Elle sait se défendre et elle est du genre violente et vulgaire, pour autant, cette violence la répugne depuis que tout a commencé. La jeune mère tente de ne rien montrer pour ne pas effrayer Hope mais à l’intérieur, elle hurle. Sans compter que la moindre blessure est une épreuve pour elle, encore plus dans ce monde où l’hygiène passe au second plan. La gamine qu’elle était avant que sa situation familiale ne dégénère trop pleurait au moindre bobo, tombait dans les pommes à la moindre goutte de sang. Elle s’est endurci avec les années mais même à l’époque où elle était une vraie teigne à l’école, au collège, elle ressortait endolorie et pleurnicharde des bagarres. Cela la poursuit aujourd’hui et elle évite autant que possible les blessures, même si une coupure par-ci par-là, c’est vite arrivé.
Enfin, ce qui définit le mieux Ashley, c’est sa fille Hope. Ash’ donnerait tout pour elle, elle fait tout pour la préserver. Et malgré ses problèmes de confiance, elle ne serait pas contre un jour pouvoir donner à sa fille une nouvelle famille. Jusqu’ici elle n’a rencontré personne, elle n’a pas retrouvé d’amis du collège, du lycée, jusqu’ici leur famille se limite à elles deux. Ashley espère qu’un jour, sa fille pourra grandir avec d’autres enfants, revenir à une vie plus normale. En attendant de pouvoir lui offrir tout cela, elle se contente de lui donner tout ce qu’elle peut, des histoires avant de la coucher, des jolies images pour camoufler la réalité de leur quotidien. La jeune mère a le souvenir d’avoir toujours manqué d’histoires, c’est un détail de son enfance mais depuis qu’Hope est venue au monde, elle essaie de parer à ce manque, et elle est plutôt douée pour lire des histoires, ou pour les inventer à partir de rien. Cela fait chaque jour le bonheur de sa fille.
Dernier paradoxe, et pas des moindres, Ashley peut être à la fois réfléchie et impulsive. Non, elle ne souffre pas d’un trouble de la personnalité. Elle agit simplement en mère passionnée la plupart du temps. Si l’on touche à sa fille, elle peut devenir une véritable furie, agir sans réfléchir quitte à le regretter par la suite. Mais de manière générale, Ashley essaie de se montrer plus réfléchie, plus posée dans ses décisions pour éviter de reproduire les erreurs du passé.
Enfin, quand la situation le permet, Ashley ne rechigne pas à une blague ou deux, son attitude est parfois détendue et blagueuse. C'est un peu moins facile de rire depuis tous ces événements, mais pour ne pas devenir fou, Ash' pense qu'il est important de garder une part de rire. Tout comme les contes, les histoires, cela fait partie des choses qu'elle essaie de conserver pour Hope.
Ashley a aujourd’hui 24 ans, et presque toutes ses dents. C’est le petit détail qui tue, celui qui ne sert à rien, mais c’est par celui-ci que je vais démarrer. A cause de ses multiples bagarres quand elle était gamine, Ash’ a perdu une dent, une prémolaire, ça ne se voit pas trop en somme donc ce n’est pas vraiment gênant, et surtout c’est le cadet de ses soucis à l’heure actuelle.
En dehors de cela, Ashley est une jeune femme de 24 ans tout à fait simple. Elle mesure environ un mètre soixante-six et pèse dans les soixante kilos, peut-être un peu moins maintenant avec ce rythme de vie. Elle n’est pas vraiment musclée mais elle a plutôt une bonne résistance physique. Ses cheveux sont bruns, très sombres, il y a des restes de mèches roses mais bon l’entretien d’une couleur vive c’est pas la chose la plus aisée ces derniers temps donc ses cheveux ressemblent de plus en plus à … Rien. Ashley a les yeux bleus gris, et elle est plutôt fière de ses yeux et n’hésitera pas à jouer de leur charme pour arriver à ses fins.
Niveau vestimentaire, même si elle n’a pas toujours le choix, Ashley aime le jean, le cuir, les matières qui en jettent tout en pouvant rester pratiques et solides. Elle a tendance à attacher ses cheveux, un petit côté aventurière, et surtout plus pratique. Toujours un couteau planqué dans la ceinture de son jean.
En dehors de cela, Ashley est une jeune femme de 24 ans tout à fait simple. Elle mesure environ un mètre soixante-six et pèse dans les soixante kilos, peut-être un peu moins maintenant avec ce rythme de vie. Elle n’est pas vraiment musclée mais elle a plutôt une bonne résistance physique. Ses cheveux sont bruns, très sombres, il y a des restes de mèches roses mais bon l’entretien d’une couleur vive c’est pas la chose la plus aisée ces derniers temps donc ses cheveux ressemblent de plus en plus à … Rien. Ashley a les yeux bleus gris, et elle est plutôt fière de ses yeux et n’hésitera pas à jouer de leur charme pour arriver à ses fins.
Niveau vestimentaire, même si elle n’a pas toujours le choix, Ashley aime le jean, le cuir, les matières qui en jettent tout en pouvant rester pratiques et solides. Elle a tendance à attacher ses cheveux, un petit côté aventurière, et surtout plus pratique. Toujours un couteau planqué dans la ceinture de son jean.
« J’ai pensé qu’on pouvait l’appeler Ashley, comme ta mère.
- Comme tu veux … J’m’en fous. »
Et sur cette discussion riche en émotion, la petite Ashley fut nommée, fille d’un couple bancal qui s’était probablement rencontré et marié trop tôt. Mais un bébé ça n’a pas ce qu’il faut pour juger sa famille lorsque ça voit le jour n’est-ce pas ? Pour qu’Ash’ se rende compte à quel point sa famille était pourrie, il fallut attendre ses six ans, plus ou moins, c’est-à-dire quand son père mit sa mère à la porte après de nouvelles disputes causées par l’alcoolisme de la génitrice. Lola, la mère, quitta donc Seattle pour rejoindre sa ville natale, Renton, en banlieue de la mégalopole. Ashley quant à elle resta avec son père, un homme plutôt taciturne, pas vraiment du genre père chaleureux. Sa seule réponse quand la petite tête brune lui demanda pourquoi sa mère déménageait fut qu’elle n’avait plus sa place dans leur famille. Mais allez faire comprendre ça à une gamine de six ans ? Elle en voulut à son père, jusque très tard, en fait elle n’a jamais cessé de lui en vouloir.
Sa rancœur envers ce père qui avait décidé de lui arracher sa mère se manifesta d’abord par de multiples caprices, des punitions à l’école, bref un comportement de peste. Ashley était devenue une gamine insupportable, elle tirait les cheveux de ses camarades de classe et se battait avec les garçons. Les punitions et les convocations, son père ne prenait plus la peine de les compter, il était désespéré face au comportement de sa fille et plus le temps passa, plus il se montra sévère.
Mais la gamine devenue une adolescente avait une personnalité très dure et les sanctions ne servaient à rien. Son caractère et sa détermination étaient en acier trempé. Pourtant elle décida de faire un pas vers son père, après tout il était sa seule famille proche, autant être intelligente si elle ne voulait pas se retrouver à la rue.
« P’pa, tu crois que tu pourrais m’apprendre à tirer ?
- Pourquoi cette demande d’un coup ?
- Chais pas, j’ai trouvé qu’on faisait pas assez de trucs ensemble, c’est toujours toi qui me trouve imbuvable, ça serait le moment de changer ça … »
Son père haussa les épaules et accepta de lui apprendre. Depuis qu’elle était toute petite, Ashley avait vu son père souvent partir à la chasse pendant des weekends entiers où elle échouait chez les voisins, ou encore au stand de tir. Pourquoi lui demandait cela d’un coup ? Si elle avait vécu avec sa mère, elle aurait probablement demandé à la suivre pour faire les boutiques, mais avec son père les activités à pratiquer ensemble étaient plutôt limitées. Ash’ avait seize ans.
Pendant une année tout se passa mieux, puis à mesure que le temps passait, son père lui apparaissait à nouveau comme un sinistre con. Pourtant elle avait fait des efforts pour le pardonner, mais au final, Ash’ eut surtout envie de le punir pour sa connerie profonde. Considérez ça comme une rébellion de la part d’une adolescente difficile mais elle se mit en tête de faire exactement le contraire de ce que son père voulait. Son père était heureux de se rapprocher de sa fille ? Elle s’éloigna à nouveau de lui. Son père préférait qu’elle reste à la maison ? Elle se mit à sortir tous les soirs, rentrant à des heures tardives plus ou moins sobre. Mais son petit jeu pouvait s’avérer risqué, même pour elle. Tellement risqué qu’elle se retrouva enceinte, à dix-sept ans. Ca elle ne l’avait pas prévu, ça ne faisait pas partie de son plan pour pourrir la vie de son père. Ashley était prête à faire ce qu’il fallait pour se débarrasser du bébé, sans compter que le père n’en avait rien à faire de la conséquence de ce coup d’un soir avec une gamine stupide. Mais lorsqu’elle entendit son père lui imposer d’avorter, quelque chose en elle ne put s’y résoudre, elle ne voulait pas donner raison à son père aussi stupide que cela soit. Ashley ne s’est jamais considérée comme intelligente quand on en vient à sa relation avec son père.
« Dégage de chez moi, tu vaux pas mieux que ta mère ! »
Dix-sept ans, enceinte, et à la rue. Enfin, à la rue ou presque. N’allez pas croire que personne ne s’inquiéta de cette gamine paumée. Etonnamment, la personne qui se soucia d’elle fut sa mère, cette mère absente et qui n’avait pas donné de nouvelles pendant onze longues années. Ash’ n’avait pas tellement le choix, elle devait rejoindre sa mère, et une part d’elle était heureuse d’aller la retrouver. Elle quitta donc la grande ville pour rejoindre Renton afin d’y vivre avec sa mère, et avec son bébé qui allait naître quelques mois plus tard. Ash’ retrouva une mère plutôt posée en comparaison à sa vie d’avant, qui l’accueillit à bras ouverts, acceptant ses erreurs. L’adolescente ne termina pas le lycée, entre le déménagement et la grossesse, elle n’en avait ni la force ni l’envie. Après neuf mois, c’est une petite fille aux cheveux blonds qui vit le jour, une petite fille qui ne connaîtrait jamais son père.
« Hope … Je veux l’appeler Hope. »
Ashley avait tous justes dix-huit ans à la naissance d’Hope. Elle profita des premiers mois de sa fille, et même si sa vie avait pris un tournant qu’elle n’aurait jamais imaginé, Ash’ ne s’en plaignait pas. Elle avait retrouvé sa mère qui l’aimait bien plus que son père, et sa fille bien que non désirée s’avérait être le plus merveilleux cadeau que la vie pouvait lui faire. Elle aimait cette gamine plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Et comme elle l’aimait et qu’elle voulait prendre soin d’elle, Ash’ se décida à bosser, elle n’avait rien, pas de diplôme mais il fallait qu’elle trouve quelque chose. Elle ne pouvait pas vivre au crochet de sa mère qui ne roulait déjà pas sur l’or.
Après plusieurs semaines de recherches infructueuses, Ashley parvint à trouver un job de serveuse, ce n’était pas le grand luxe ou le job de sa vie, mais c’était mieux que rien. Et surtout, elle y fit une rencontre très importante qui elle l’espérait pourrait changer un peu son quotidien et celui d’Hope. Doyle. Grand, sexy, et qui empestait les emmerdes mais bon, Ash’ n’avait pas un super odorat à l’époque. Elle travailla pendant un an dans ce bar où elle était serveuse, prenant du bon temps avec Doyle, profitant de voir sa fille grandir et de l’attention de sa mère. Ce n’était pas la vie rêvée, mais ce n’était pas non plus l’enfer.
Mais le simili conte de fées cachait en réalité un nid à problèmes. Doyle était le petit ami parfait, à un certain moment, elle aurait presque pu croire qu’il ferait un bon père pour Hope, mais après sept mois de relation, elle réalisa qu’il était du genre toxique. Ce n’était pas un mauvais bougre, mais il avait accumulé les dettes, il était bardé de projets ambitieux mais qui capotaient à chaque fois. Ash’ fit ce qu’elle put pour l’aider, croyant dur comme fer à cette image de famille qui germait dans son esprit, mais Doyle décida de se barrer avec l’argent qu’elle lui avait prêté pour rembourser la dernière dette en date – l’achat de matériel pour son groupe qui allait faire fortune, ou pas. Une fois de plus, Ashley était donc seule avec sa mère et sa fille, finalement c’était cela la seule famille dont elle avait besoin. Hope commença à aller à l’école, et l’équilibre trouvé par Ash’ était mis à rude épreuve. Il n’y avait pas beaucoup de jeune mère célibataire qui vivait encore chez leur mère dans le voisinage et elle se sentait souvent jugée. Elle détestait cela, elle détestait qu’on ne prenne pas le temps de s’intéresser à son histoire ou simplement de voir qu’elle faisait tout pour sa gamine. Ashley se referma un peu sur elle-même, sur son cocon familial. Quand elle n’était pas au boulot, elle était chez elle à s’occuper des deux femmes de sa vie. L’idée d’avoir une « vraie » famille avait disparu de son esprit, elle n’y croyait simplement plus et n’avait pas envie d’y croire à nouveau.
Ash’ avait appris à vivre heureuse avec le peu qu’elle avait, et c’était déjà beaucoup. Lire des histoires à Hope tous les soirs pour la border, la voir faire ses premiers dessins, lui apprendre à écrire, l’écouter raconter ses premières amourettes ou ses premières disputes, voir le sourire sur son visage quand elle ouvrait ses cadeaux à Noël ou la moue triste qui le remplaçait quand elle lui disait que non, elle ne pouvait pas avoir de chaton. Toutes ces petites choses étaient les plus grands trésors qu’elle pouvait avoir. Cela l’aida à vivre avec le fait que la santé de sa mère ne s’arrangeait pas, l’âge et son passée d’alcoolique n’allaient pas en sa faveur.
Mais à ce moment-là, le monde était déjà en train de se barrer en sucette. Et pas qu’un peu.
- Comme tu veux … J’m’en fous. »
Et sur cette discussion riche en émotion, la petite Ashley fut nommée, fille d’un couple bancal qui s’était probablement rencontré et marié trop tôt. Mais un bébé ça n’a pas ce qu’il faut pour juger sa famille lorsque ça voit le jour n’est-ce pas ? Pour qu’Ash’ se rende compte à quel point sa famille était pourrie, il fallut attendre ses six ans, plus ou moins, c’est-à-dire quand son père mit sa mère à la porte après de nouvelles disputes causées par l’alcoolisme de la génitrice. Lola, la mère, quitta donc Seattle pour rejoindre sa ville natale, Renton, en banlieue de la mégalopole. Ashley quant à elle resta avec son père, un homme plutôt taciturne, pas vraiment du genre père chaleureux. Sa seule réponse quand la petite tête brune lui demanda pourquoi sa mère déménageait fut qu’elle n’avait plus sa place dans leur famille. Mais allez faire comprendre ça à une gamine de six ans ? Elle en voulut à son père, jusque très tard, en fait elle n’a jamais cessé de lui en vouloir.
Sa rancœur envers ce père qui avait décidé de lui arracher sa mère se manifesta d’abord par de multiples caprices, des punitions à l’école, bref un comportement de peste. Ashley était devenue une gamine insupportable, elle tirait les cheveux de ses camarades de classe et se battait avec les garçons. Les punitions et les convocations, son père ne prenait plus la peine de les compter, il était désespéré face au comportement de sa fille et plus le temps passa, plus il se montra sévère.
Mais la gamine devenue une adolescente avait une personnalité très dure et les sanctions ne servaient à rien. Son caractère et sa détermination étaient en acier trempé. Pourtant elle décida de faire un pas vers son père, après tout il était sa seule famille proche, autant être intelligente si elle ne voulait pas se retrouver à la rue.
« P’pa, tu crois que tu pourrais m’apprendre à tirer ?
- Pourquoi cette demande d’un coup ?
- Chais pas, j’ai trouvé qu’on faisait pas assez de trucs ensemble, c’est toujours toi qui me trouve imbuvable, ça serait le moment de changer ça … »
Son père haussa les épaules et accepta de lui apprendre. Depuis qu’elle était toute petite, Ashley avait vu son père souvent partir à la chasse pendant des weekends entiers où elle échouait chez les voisins, ou encore au stand de tir. Pourquoi lui demandait cela d’un coup ? Si elle avait vécu avec sa mère, elle aurait probablement demandé à la suivre pour faire les boutiques, mais avec son père les activités à pratiquer ensemble étaient plutôt limitées. Ash’ avait seize ans.
Pendant une année tout se passa mieux, puis à mesure que le temps passait, son père lui apparaissait à nouveau comme un sinistre con. Pourtant elle avait fait des efforts pour le pardonner, mais au final, Ash’ eut surtout envie de le punir pour sa connerie profonde. Considérez ça comme une rébellion de la part d’une adolescente difficile mais elle se mit en tête de faire exactement le contraire de ce que son père voulait. Son père était heureux de se rapprocher de sa fille ? Elle s’éloigna à nouveau de lui. Son père préférait qu’elle reste à la maison ? Elle se mit à sortir tous les soirs, rentrant à des heures tardives plus ou moins sobre. Mais son petit jeu pouvait s’avérer risqué, même pour elle. Tellement risqué qu’elle se retrouva enceinte, à dix-sept ans. Ca elle ne l’avait pas prévu, ça ne faisait pas partie de son plan pour pourrir la vie de son père. Ashley était prête à faire ce qu’il fallait pour se débarrasser du bébé, sans compter que le père n’en avait rien à faire de la conséquence de ce coup d’un soir avec une gamine stupide. Mais lorsqu’elle entendit son père lui imposer d’avorter, quelque chose en elle ne put s’y résoudre, elle ne voulait pas donner raison à son père aussi stupide que cela soit. Ashley ne s’est jamais considérée comme intelligente quand on en vient à sa relation avec son père.
« Dégage de chez moi, tu vaux pas mieux que ta mère ! »
Dix-sept ans, enceinte, et à la rue. Enfin, à la rue ou presque. N’allez pas croire que personne ne s’inquiéta de cette gamine paumée. Etonnamment, la personne qui se soucia d’elle fut sa mère, cette mère absente et qui n’avait pas donné de nouvelles pendant onze longues années. Ash’ n’avait pas tellement le choix, elle devait rejoindre sa mère, et une part d’elle était heureuse d’aller la retrouver. Elle quitta donc la grande ville pour rejoindre Renton afin d’y vivre avec sa mère, et avec son bébé qui allait naître quelques mois plus tard. Ash’ retrouva une mère plutôt posée en comparaison à sa vie d’avant, qui l’accueillit à bras ouverts, acceptant ses erreurs. L’adolescente ne termina pas le lycée, entre le déménagement et la grossesse, elle n’en avait ni la force ni l’envie. Après neuf mois, c’est une petite fille aux cheveux blonds qui vit le jour, une petite fille qui ne connaîtrait jamais son père.
« Hope … Je veux l’appeler Hope. »
Ashley avait tous justes dix-huit ans à la naissance d’Hope. Elle profita des premiers mois de sa fille, et même si sa vie avait pris un tournant qu’elle n’aurait jamais imaginé, Ash’ ne s’en plaignait pas. Elle avait retrouvé sa mère qui l’aimait bien plus que son père, et sa fille bien que non désirée s’avérait être le plus merveilleux cadeau que la vie pouvait lui faire. Elle aimait cette gamine plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Et comme elle l’aimait et qu’elle voulait prendre soin d’elle, Ash’ se décida à bosser, elle n’avait rien, pas de diplôme mais il fallait qu’elle trouve quelque chose. Elle ne pouvait pas vivre au crochet de sa mère qui ne roulait déjà pas sur l’or.
Après plusieurs semaines de recherches infructueuses, Ashley parvint à trouver un job de serveuse, ce n’était pas le grand luxe ou le job de sa vie, mais c’était mieux que rien. Et surtout, elle y fit une rencontre très importante qui elle l’espérait pourrait changer un peu son quotidien et celui d’Hope. Doyle. Grand, sexy, et qui empestait les emmerdes mais bon, Ash’ n’avait pas un super odorat à l’époque. Elle travailla pendant un an dans ce bar où elle était serveuse, prenant du bon temps avec Doyle, profitant de voir sa fille grandir et de l’attention de sa mère. Ce n’était pas la vie rêvée, mais ce n’était pas non plus l’enfer.
Mais le simili conte de fées cachait en réalité un nid à problèmes. Doyle était le petit ami parfait, à un certain moment, elle aurait presque pu croire qu’il ferait un bon père pour Hope, mais après sept mois de relation, elle réalisa qu’il était du genre toxique. Ce n’était pas un mauvais bougre, mais il avait accumulé les dettes, il était bardé de projets ambitieux mais qui capotaient à chaque fois. Ash’ fit ce qu’elle put pour l’aider, croyant dur comme fer à cette image de famille qui germait dans son esprit, mais Doyle décida de se barrer avec l’argent qu’elle lui avait prêté pour rembourser la dernière dette en date – l’achat de matériel pour son groupe qui allait faire fortune, ou pas. Une fois de plus, Ashley était donc seule avec sa mère et sa fille, finalement c’était cela la seule famille dont elle avait besoin. Hope commença à aller à l’école, et l’équilibre trouvé par Ash’ était mis à rude épreuve. Il n’y avait pas beaucoup de jeune mère célibataire qui vivait encore chez leur mère dans le voisinage et elle se sentait souvent jugée. Elle détestait cela, elle détestait qu’on ne prenne pas le temps de s’intéresser à son histoire ou simplement de voir qu’elle faisait tout pour sa gamine. Ashley se referma un peu sur elle-même, sur son cocon familial. Quand elle n’était pas au boulot, elle était chez elle à s’occuper des deux femmes de sa vie. L’idée d’avoir une « vraie » famille avait disparu de son esprit, elle n’y croyait simplement plus et n’avait pas envie d’y croire à nouveau.
Ash’ avait appris à vivre heureuse avec le peu qu’elle avait, et c’était déjà beaucoup. Lire des histoires à Hope tous les soirs pour la border, la voir faire ses premiers dessins, lui apprendre à écrire, l’écouter raconter ses premières amourettes ou ses premières disputes, voir le sourire sur son visage quand elle ouvrait ses cadeaux à Noël ou la moue triste qui le remplaçait quand elle lui disait que non, elle ne pouvait pas avoir de chaton. Toutes ces petites choses étaient les plus grands trésors qu’elle pouvait avoir. Cela l’aida à vivre avec le fait que la santé de sa mère ne s’arrangeait pas, l’âge et son passée d’alcoolique n’allaient pas en sa faveur.
Mais à ce moment-là, le monde était déjà en train de se barrer en sucette. Et pas qu’un peu.
Les trois femmes restèrent cloîtrées dans leur appartement pendant deux ou trois semaines, suivant les informations à la télé, craignant pour leur sécurité en dehors de ces murs. Mais les réserves dans la maison commençaient à diminuer et le voisinage devenait sérieusement dangereux, la décision fut prise de se barrer. Ash’ et sa mère chargèrent ce qu’elles purent dans la vieille Honda de Lola et avec Hope dans son siège auto, elles partirent en direction du camp qui avait été installé dans l’enceinte du groupe scolaire de Hope, là-bas elles seraient en sécurité car après tout c’était géré par l’armée. Donc tout irait bien n’est-ce pas ?
Mais ce qui était au départ une situation temporaire semblait s’éterniser et Ashley était plus qu’inquiète. Pour sa mère déjà, sa santé n’était pas des plus robustes à cause de ses années d’alcoolisme, pour sa gamine qui ne pouvait pas grandir correctement dans ce genre de monde, et pour elle, pour le monde. Elle avait vu la violence dans les rues, même si elles n’avaient fait que traverser aussi rapidement que possible pour rejoindre ce camp militaire.
« Ashley tu ne penses pas qu’on devrait essayer de revenir à la maison ?
- Même pas en rêve M’man, t’as vu comment c’était dehors … Je renverrai pas Hope là-dedans. Ni toi d’ailleurs. C’est pas le paradis, mais ici on est en sécurité et au chaud. Il faudra se contenter de ça pour l’instant. »
Pour l’instant. Quelques semaines supplémentaires passèrent, jusqu’au jour où Lola prit sa fille à part pour lui parler.
« Ashley … Tu sais que je ne suis pas en forme. Je voudrais revenir à la maison, je voudrais pouvoir y finir mes jours comme je l’avais toujours pensé.
- M’man tu te rends compte de ce que tu me demandes ?
- Oui, c’est pour ça que je partirai seule s’il le faut. »
La jeune femme n’en revenait pas, non seulement sa mère voulait ressortir dans ce merdier sans nom, mais en plus pour pouvoir mourir tranquille chez elle. Il n’y avait aucune garantie que sa maison soit toujours en l’état, toujours vide. Elles avaient passé des mois dans ce camp, l’hiver était déjà bien entamé et les températures dehors étaient glaciales. Si elles sortaient, elles ne s’exposaient pas seulement aux rôdeurs, elles s’exposaient à tous les dangers qui composaient ce nouveau monde, dont certains avaient le mérite de les rapprocher du mode de vie de leurs ancêtres mais tout de même. Lola sembla abandonner l’idée, du moins le fit elle croire à sa fille qui ne se rendit compte qu’au petit matin que sa mère avait disparu.
Affolée et sachant pertinemment que sa mère avait quitté le camp de réfugiés, Ashley tenta de réfléchir rapidement mais de façon aussi posée que possible. Elle n’avait que deux options, rester là et laisser sa mère à une mort certaine, ou risquer sa vie et celle de sa fille pour aller la retrouver. Elle savait très bien qu’elle ne la ferait pas changer d’avis, mais elle voulait au moins l’accompagner, peut-être lui dire au revoir, contrairement à ce jour où son père l’avait jetée hors de la maison. Il était assez facile de quitter ce camp sans trop se faire repérer, il y avait peu de rondes, peu de vigies et surtout, il y avait tellement de personnes entassées au même endroit qu’Ashley était persuadée qu’ils ne verraient pas la différence. Si sa mère avait pu le faire, alors elle y parviendrait aussi. Le seul problème c’était qu’elle devait attendre la nuit tombée, ce qui laissait le temps à sa mère de se faire dévorer. Ash’ ravala ses pensées et prépara son sac à dos, des bouteilles d’eau, quelques sandwichs sous vide dégueulasses, des biscuits et des chocolats pour Hope. La petite blondinette quant à elle était décidée à aller récupérer sa grand-mère, et donc à suivre sa mère dans son expédition, ce qui était une bonne chose car Ash’ ne comptait pas la laisser à des inconnus du camp. Il y avait cette famille avec qui elles avaient plus ou moins sympathisé, mais pas au point de leur confier la prunelle de ses yeux. Une seule chose manquait à sa panoplie et c’était de quoi se défendre, impossible de récupérer des armes. Elle devrait improviser malheureusement.
A la nuit tombée, Ashley et Hope se faufilèrent hors du camp, c’était un jeu pour la petite, il fallait rester silencieuse et se déplacer rapidement pour ne pas se faire attraper par les monstres et par les vilains chevaliers. Et surtout il y avait une récompense à la clé, une barre chocolatée. Ashley eut l’impression que leur escapade dura plusieurs heures tant elle était anxieuse, mais elles avaient réussi à quitter le camp assez rapidement. Et l’extérieur était comme elle le craignait, peut-être même pire que dans ses souvenirs. Sur la route qui menait à la maison de sa mère, la désolation était partout, vitrines et vitres de maisons brisées, véhicules arrêtés au milieu de la rue, certains vides, d’autres … non.
« Hope viens dans mes bras ma puce, on va continuer le jeu mais j’ajoute une règle, interdiction d’ouvrir les yeux jusqu’à ce qu’on ait retrouvé mamie. »
La petite hocha la tête et posa sa tête contre l’épaule de sa mère, fermant les yeux pour obtenir sa précieuse récompense, bien méritée. Malheureusement, il ne fallut pas longtemps à Ashley pour retrouver sa mère. Au début, elle reconnut sa silhouette et l’interpela, mais ce ne fut pas le sourire de Lola qui lui répondit. Lorsqu’elle se tourna, Ash poussa un cri, déglutissant. Ce n’était plus sa mère, elle avait encore raté l’occasion de lui dire tout ce qu’elle avait à lui dire, elle était en colère. Mais surtout, elle devait décider de quoi faire, il fallait qu’elle en finisse, sinon sa mère errerait longtemps dans cette ville sous cette forme. Du coin de l’œil, elle remarqua un véhicule parfaitement vide, d’un coup de coude elle en brisa la vitre déjà endommagée pour ouvrir la portière et enfermer Hope à l’intérieur, lui rappelant de ne pas ouvrir les yeux. Sous le véhicule, elle remarqua un couteau de chasse, perdu, oublié, pour elle c’était surtout une arme. Une arme qu’elle allait devoir utiliser contre sa mère, cette pensée lui souleva l’estomac. Le rôdeur qu’était devenue sa mère s’approcha d’elle, claudiquant, Ashley pensait qu’il était facile d’éviter un rodeur à cause de cette démarche. Mais en réalité, c’était bien plus merdique qu’elle ne l’avait cru. Les mouvements erratiques du cadavre animé le poussèrent à s’écrouler contre Ashley qui fut projetée contre la voiture. Elle se débattit comme elle put pour la repousser, plantant la lame du couteau maladroitement dans son visage plusieurs fois sans parvenir à la neutraliser. Puis finalement, après plusieurs essais et avec la peur au ventre, elle planta la lame dans son crâne à travers son œil, pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Le corps cette fois sans vie s’écroula, laissant Ashley malade vomir ses tripes à côté. Dans la voiture elle entendit la petite voix d’Hope qui lui demandait si elle pouvait rouvrir les yeux.
« Non Hope, maman te dira quand tu pourras ouvrir les yeux … »
Cette phrase reste à ce jour une consigne silencieuse entre la mère et la fille. De manière générale, Ashley évite les morts vivants, elle a limité leurs déplacements autant que possible mais il fallait trouver un abri sûr, de quoi manger, de quoi boire, il fallait survivre. Elle aurait pu revenir dans le camp de réfugiés, mais elle n’était pas prête à y remettre les pieds, pas après avoir perdu sa mère. Son monde désormais c’était Hope, sa famille, son univers. C’était tout ce qui comptait. Petit à petit, Ash’ essaya de les éloigner de Seattle et de Renton, elle se disait qu’en campagne il y aurait moins de ces choses, mais la vie n’était pas facile de cette manière. De temps en temps elle trouvait une maison abandonnée et à l’état pas trop déplorable, facile à sécuriser, au moins une pièce. Parfois elle trouvait des magasins où tout n’avait pas été réquisitionné ou pillé. Parfois, elle ne faisait pas mieux que les vautours qui rôdaient autour des corps, et elle récupérait ce que des personnes moins chanceuses avaient laissé. Depuis plusieurs mois, Ashley et Hope déambulent d’abri en abri à l’est de Seattle. Depuis plusieurs mois, Ash’ fait tout pour éviter à sa fille de voir le visage de la mort, mais elle sait qu’un jour elle ne pourra pas empêcher Hope d’être confrontée à tout cela. Elle espère juste pouvoir retarder l’inévitable autant que possible. La solitude commence à lui peser, et à l’inquiéter, mais elle ne se sent pas prête à faire confiance aux groupes, familles qu’elle a pu croiser, s’éclipsant généralement sans dire au revoir. Elle se refuse à tuer, à voler, préférant garder une part d’humanité dans tout ce merdier et ne voulant pas répéter le comportement de certains groupes dont elle a croisé la route. Jusqu’ici, elle a réussi à les sortir des situations délicates en abandonnant les vivres qu’elle avait pu collecter, c’est du boulot gâché mais cela évite une violence superflue dans un monde qui n’en manque pas.
Mais ce qui était au départ une situation temporaire semblait s’éterniser et Ashley était plus qu’inquiète. Pour sa mère déjà, sa santé n’était pas des plus robustes à cause de ses années d’alcoolisme, pour sa gamine qui ne pouvait pas grandir correctement dans ce genre de monde, et pour elle, pour le monde. Elle avait vu la violence dans les rues, même si elles n’avaient fait que traverser aussi rapidement que possible pour rejoindre ce camp militaire.
« Ashley tu ne penses pas qu’on devrait essayer de revenir à la maison ?
- Même pas en rêve M’man, t’as vu comment c’était dehors … Je renverrai pas Hope là-dedans. Ni toi d’ailleurs. C’est pas le paradis, mais ici on est en sécurité et au chaud. Il faudra se contenter de ça pour l’instant. »
Pour l’instant. Quelques semaines supplémentaires passèrent, jusqu’au jour où Lola prit sa fille à part pour lui parler.
« Ashley … Tu sais que je ne suis pas en forme. Je voudrais revenir à la maison, je voudrais pouvoir y finir mes jours comme je l’avais toujours pensé.
- M’man tu te rends compte de ce que tu me demandes ?
- Oui, c’est pour ça que je partirai seule s’il le faut. »
La jeune femme n’en revenait pas, non seulement sa mère voulait ressortir dans ce merdier sans nom, mais en plus pour pouvoir mourir tranquille chez elle. Il n’y avait aucune garantie que sa maison soit toujours en l’état, toujours vide. Elles avaient passé des mois dans ce camp, l’hiver était déjà bien entamé et les températures dehors étaient glaciales. Si elles sortaient, elles ne s’exposaient pas seulement aux rôdeurs, elles s’exposaient à tous les dangers qui composaient ce nouveau monde, dont certains avaient le mérite de les rapprocher du mode de vie de leurs ancêtres mais tout de même. Lola sembla abandonner l’idée, du moins le fit elle croire à sa fille qui ne se rendit compte qu’au petit matin que sa mère avait disparu.
Affolée et sachant pertinemment que sa mère avait quitté le camp de réfugiés, Ashley tenta de réfléchir rapidement mais de façon aussi posée que possible. Elle n’avait que deux options, rester là et laisser sa mère à une mort certaine, ou risquer sa vie et celle de sa fille pour aller la retrouver. Elle savait très bien qu’elle ne la ferait pas changer d’avis, mais elle voulait au moins l’accompagner, peut-être lui dire au revoir, contrairement à ce jour où son père l’avait jetée hors de la maison. Il était assez facile de quitter ce camp sans trop se faire repérer, il y avait peu de rondes, peu de vigies et surtout, il y avait tellement de personnes entassées au même endroit qu’Ashley était persuadée qu’ils ne verraient pas la différence. Si sa mère avait pu le faire, alors elle y parviendrait aussi. Le seul problème c’était qu’elle devait attendre la nuit tombée, ce qui laissait le temps à sa mère de se faire dévorer. Ash’ ravala ses pensées et prépara son sac à dos, des bouteilles d’eau, quelques sandwichs sous vide dégueulasses, des biscuits et des chocolats pour Hope. La petite blondinette quant à elle était décidée à aller récupérer sa grand-mère, et donc à suivre sa mère dans son expédition, ce qui était une bonne chose car Ash’ ne comptait pas la laisser à des inconnus du camp. Il y avait cette famille avec qui elles avaient plus ou moins sympathisé, mais pas au point de leur confier la prunelle de ses yeux. Une seule chose manquait à sa panoplie et c’était de quoi se défendre, impossible de récupérer des armes. Elle devrait improviser malheureusement.
A la nuit tombée, Ashley et Hope se faufilèrent hors du camp, c’était un jeu pour la petite, il fallait rester silencieuse et se déplacer rapidement pour ne pas se faire attraper par les monstres et par les vilains chevaliers. Et surtout il y avait une récompense à la clé, une barre chocolatée. Ashley eut l’impression que leur escapade dura plusieurs heures tant elle était anxieuse, mais elles avaient réussi à quitter le camp assez rapidement. Et l’extérieur était comme elle le craignait, peut-être même pire que dans ses souvenirs. Sur la route qui menait à la maison de sa mère, la désolation était partout, vitrines et vitres de maisons brisées, véhicules arrêtés au milieu de la rue, certains vides, d’autres … non.
« Hope viens dans mes bras ma puce, on va continuer le jeu mais j’ajoute une règle, interdiction d’ouvrir les yeux jusqu’à ce qu’on ait retrouvé mamie. »
La petite hocha la tête et posa sa tête contre l’épaule de sa mère, fermant les yeux pour obtenir sa précieuse récompense, bien méritée. Malheureusement, il ne fallut pas longtemps à Ashley pour retrouver sa mère. Au début, elle reconnut sa silhouette et l’interpela, mais ce ne fut pas le sourire de Lola qui lui répondit. Lorsqu’elle se tourna, Ash poussa un cri, déglutissant. Ce n’était plus sa mère, elle avait encore raté l’occasion de lui dire tout ce qu’elle avait à lui dire, elle était en colère. Mais surtout, elle devait décider de quoi faire, il fallait qu’elle en finisse, sinon sa mère errerait longtemps dans cette ville sous cette forme. Du coin de l’œil, elle remarqua un véhicule parfaitement vide, d’un coup de coude elle en brisa la vitre déjà endommagée pour ouvrir la portière et enfermer Hope à l’intérieur, lui rappelant de ne pas ouvrir les yeux. Sous le véhicule, elle remarqua un couteau de chasse, perdu, oublié, pour elle c’était surtout une arme. Une arme qu’elle allait devoir utiliser contre sa mère, cette pensée lui souleva l’estomac. Le rôdeur qu’était devenue sa mère s’approcha d’elle, claudiquant, Ashley pensait qu’il était facile d’éviter un rodeur à cause de cette démarche. Mais en réalité, c’était bien plus merdique qu’elle ne l’avait cru. Les mouvements erratiques du cadavre animé le poussèrent à s’écrouler contre Ashley qui fut projetée contre la voiture. Elle se débattit comme elle put pour la repousser, plantant la lame du couteau maladroitement dans son visage plusieurs fois sans parvenir à la neutraliser. Puis finalement, après plusieurs essais et avec la peur au ventre, elle planta la lame dans son crâne à travers son œil, pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Le corps cette fois sans vie s’écroula, laissant Ashley malade vomir ses tripes à côté. Dans la voiture elle entendit la petite voix d’Hope qui lui demandait si elle pouvait rouvrir les yeux.
« Non Hope, maman te dira quand tu pourras ouvrir les yeux … »
Cette phrase reste à ce jour une consigne silencieuse entre la mère et la fille. De manière générale, Ashley évite les morts vivants, elle a limité leurs déplacements autant que possible mais il fallait trouver un abri sûr, de quoi manger, de quoi boire, il fallait survivre. Elle aurait pu revenir dans le camp de réfugiés, mais elle n’était pas prête à y remettre les pieds, pas après avoir perdu sa mère. Son monde désormais c’était Hope, sa famille, son univers. C’était tout ce qui comptait. Petit à petit, Ash’ essaya de les éloigner de Seattle et de Renton, elle se disait qu’en campagne il y aurait moins de ces choses, mais la vie n’était pas facile de cette manière. De temps en temps elle trouvait une maison abandonnée et à l’état pas trop déplorable, facile à sécuriser, au moins une pièce. Parfois elle trouvait des magasins où tout n’avait pas été réquisitionné ou pillé. Parfois, elle ne faisait pas mieux que les vautours qui rôdaient autour des corps, et elle récupérait ce que des personnes moins chanceuses avaient laissé. Depuis plusieurs mois, Ashley et Hope déambulent d’abri en abri à l’est de Seattle. Depuis plusieurs mois, Ash’ fait tout pour éviter à sa fille de voir le visage de la mort, mais elle sait qu’un jour elle ne pourra pas empêcher Hope d’être confrontée à tout cela. Elle espère juste pouvoir retarder l’inévitable autant que possible. La solitude commence à lui peser, et à l’inquiéter, mais elle ne se sent pas prête à faire confiance aux groupes, familles qu’elle a pu croiser, s’éclipsant généralement sans dire au revoir. Elle se refuse à tuer, à voler, préférant garder une part d’humanité dans tout ce merdier et ne voulant pas répéter le comportement de certains groupes dont elle a croisé la route. Jusqu’ici, elle a réussi à les sortir des situations délicates en abandonnant les vivres qu’elle avait pu collecter, c’est du boulot gâché mais cela évite une violence superflue dans un monde qui n’en manque pas.
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Ksenia Solo <bott>Ashley Grant</bott>
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Re: Jamais sans ma gamine | Ashley [Terminée]
Mar 8 Nov 2016 - 11:27
Bienvenue officiellement et bon courage pour la fin de ta fiche
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Re: Jamais sans ma gamine | Ashley [Terminée]
Mar 8 Nov 2016 - 11:42
Bienvenuuuuuuue !
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
The Exiles | Right Hand
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Re: Jamais sans ma gamine | Ashley [Terminée]
Mar 8 Nov 2016 - 12:19
Merci à tous et à toutes pour les messages °^° (Castiel *heavy breathing*)
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Re: Jamais sans ma gamine | Ashley [Terminée]
Mar 8 Nov 2016 - 14:01
Salut à toi ! Bienvenue !
Blood for blood
- Duncan Donhadams
The Hallows | Conseil
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