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Re: Mexican standoff

Lun 12 Déc 2016 - 19:49

Est-ce que Grant en faisait trop ? Oui. Est-ce qu’elle allait le lui dire ? Non. Ce n’était pas le moment, et puis s’il avait envie de verser dans la théâtralité hollywoodienne, grand bien lui fasse. Au moins, quand elle le voyait comme ça, elle le retrouvait ; un homme un peu plus intéressant que celui qui s’était épris de… comment elle s’appelait déjà ? Lise ? Cheese ? Ah, non, Reese. Une esquisse de sourire en coin moqueur fit frémir les lèvres de Daphne quand Ezekiel matraqua le genou d’un déserteur raté, puis ses yeux froids survolèrent la pièce. Encore. Était-ce tout ? Suffisait-il de les aligner contre un mur pour les tenir en joue pendant qu’ils les dépouillaient ?

Bien sûr que non. Au bruit d’éclat de verre qui détourna l’attention, l’urgentiste dégaina son Beretta pour le pointer dans la direction vers laquelle ses comparses venaient de regarder. Un leurre, infime, et pourtant assez long pour que le renfort jaillisse des ombres. Une ligne de canons s’était alors dressée face à la « meute » du commissariat. Eux ne tremblaient pas, ne flanchaient pas, ils pouvaient même faire feu, d’un moment à un autre. Le temps parut se suspendre : c’était véritablement la première fois que la trentenaire était sous le joug d’une menace humaine directe. Jusqu’à lors, il n’y avait eu que les mordeurs, la faim, la soif, …

C’était étrange. La sensation d’être au bord d’un précipice. Un frisson à rendre fou. Elle comprenait maintenant, pourquoi la plupart des gens perdaient leur sang froid sous la pression, parce qu’il lui fallait toutes ses réserves de calme pour simplement décaler son revolver et le pointer vers l’un des torses qui lui faisait face. Qu’importe lequel. Alors que les secondes s’égrainaient, broyées par la tension palpable, Daphne ne pouvait s’empêcher de se demander : et s’ils les avaient tués ? Peut-être la part d’humanité qui les amenait à menacer avant de tirer était la raison pour laquelle ils étaient dans cette impasse. Peut-être que commencer par un bain de sang aurait été la solution la plus tranquille ?

Le médecin n’en dit rien. Pas plus qu’elle ne réagit à la rhétorique d’Adam, qui assurait qu’ils allaient faire en sorte que « tout le monde reparte vivant ». Elle se doutait que c’était un mensonge ou en tout cas, elle l’espérait. L’équilibre des forces était l’unique raison pour laquelle personne n’avait encore fait parler la poudre : les assaillants savaient que même s’ils étaient mieux équipés, ils ne gagneraient pas ce combat sans perte et aucun ne voulait y passer ; les autres – les rats – ne voulaient pas, dans le cas où ils s’en sortaient, porter le poids des dommages collatéraux.

- D-Docteur Page ?

Une voix venait de rompre le cours silencieux des réflexions. La concernée ne savait pas de qui il s’agissait, mais la responsable fit deux pas hors de la pénombre pour que ses traits soient visibles. Elle tenait un 9mm qui s’abaissa légèrement, alors qu’elle visait auparavant Grant. Par réflexe, Daphne fit pivoter son arme vers elle, mais la jeune femme secoua légèrement la tête en signe de négation. Ses boucles blondes fanées par une vie de misère oscillèrent faiblement.

- Docteur Page, c’est… c’est moi, Jessica Husson. On a… j’ai souvent été affectée à votre service, précisa-t-elle après une seconde, j’étais infirmière.

Ah oui ! Elle se souvenait. L’urgentiste avait toujours méprisé les infirmières, parce qu’à ses yeux, il s’agissait de vocations échouées de médecin. Pourtant, cette femme avait un quelque chose : appliquée, rigoureuse, irréprochable. Un peu lèche-botte sur les bords, mais la trentenaire n’avait jamais rejeté ceux qui vivaient naturellement pour la glorifier. Ce n’était pas étonnant qu’elle soit en vie ; non. Ce qui l’était, c’était ce regard qu’elle lui lançait, comme si… comme si elles étaient de la même famille.

- Je ne suis plus docteur, trancha froidement Daphne, mais son ancienne collègue rétorqua aussitôt :
- Vous n’êtes pas obligée de vivre comme ça… vous pourriez, arrêtez ça, que personne ne meurt. S’il vous plait… docteur Page.

Sa main ne flanchait pas. Elle l’avait en joue, à bout portant, il ne suffirait que d’une pression de l’index pour trépaner le cerveau de cette greluche et lui faire comprendre que celle qu’elle avait connu n’existait plus. Alors pourquoi n’avait-elle pas encore tiré ? Pas à cause des autres, non, elle les avait oublié. Pas parce qu’elle avait peur, ou parce qu’elle hésitait à ôter la vie. Elle doutait. Funambule entre deux vies qui venaient d’entrer en collision. Et si ses chances étaient ici ? Loin d’un Adam qui risquait de la poignarder dans le dos et d’un Grant qui ne parviendra peut-être pas à l’aider ? Imperceptiblement, l’urgentiste avait secoué la tête en signe négatif, mais elle restait impassible, immobile ; suspendue.
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Re: Mexican standoff

Mar 13 Déc 2016 - 17:30

Grant savourait le moment exquis, la sensation de grandeur, de suprématie que lui procuraient ses propos et le canon de son arme qui se baladait de trou du cul en trou du cul. Grant aimait cette nouvelle vie autant qu'il détestait celle qu'il menait autrefois. Oui, toute sa vie il avait été brimé, écarté de sa véritable personnalité, jugé comme étant un incapable, une merde, un parasite, un monstre violent qu'il fallait enchaîner. Pourtant, s'il était devenu cet homme instable aux poings éloquents, c'était à cause du monde de merde qui précédait l'apocalypse. Quelle jungle était donc la plus dangereuse ?
Les deux se valaient, mais la nouvelle avait au moins le mérite d'être honnête et de s'annoncer directement. Dans l'ancienne, le monde souriait en désirant l'enculer, par tout les moyens, au propre comme au figuré. Grant y songeait longuement, et dans sa tête, c'est comme s'il tenait en joue tout les fils de putes qui avaient ruiné sa vie. Son beau père, le trou de balle qu'il avait massacré de ses poings, le juge qui l'envoya en taule, l'enfoiré de psy qui voulait se le taper, ces connasses en pick up trop pressées pour dire un simple merci pour le récompenser de son travail.
Grant y songeait fort, très fort, comme s'il savourait sa revanche, comme s'il voulait attiser sa haine. Tellement de haine.. un véritable catalyseur pour lui. La haine lui permettait de tout accomplir. Et foutre ces pauvres merdes plus bas que terre en faisait bien partie.
Bref, il prenait plaisir à les dominer, pendant que les autres faisaient les courses à l'oeil.

Le mécano envisagea sérieusement de mettre ses menaces à exécution, quand l'un d'entre eux tenta de se faufiler comme une merde sans couilles. C'est exactement ce qu'il allait devenir. Le british lui avait déjà explosé le genou et pour ça, Grant le salua. C'était une scène adorable, dont il avait vachement aimé la violence. Ainsi donc Grant s'approchait lentement de la victime qui tentait de ramper pour sa vie. Il s'abaissa pour qu'il puisse comprendre ses chuchotements.

" Y a quelques secondes, tu devais sûrement te dire que cette bande de trous du culs qui était venue t'faire chier n'était pas vraiment sérieuse, mh ? Et maintenant que mon pote t'a explosé un genou, t'es en train de prier pour que j'sois un putain de clown mh ? Tu trouves que j'ai le nez rouge, peut être ? Non mec. Et comme tu viens de prouver qu'on n'peut pas vous faire confiance, j'vais donc servir tes couilles en purée à l'autre conne, lui souhaiter bon appétit et après j'vais lui exploser le crâne.  "

Grant annonça le plan à venir sur un ton si calme qu'il en était effrayant. Il était impassible. La folie n'était plus présente dans ses propos, comme si le Grant enjoué des minutes précédentes n'avait été qu'une façade ludique et bien moins inquiétante que ce qu'il offrait à sa prochaine victime. Il y avait une règle à bien comprendre avec Grant. C'est que quand il ne déconnait pas, il ne déconnait pas. Grant colla son front contre celui de l'homme terrifié, puis il se redressa. Il leva son fusil, et alors qu'il allait punir celui qui avait osé les défier..

.. Son petit jeu ne lui permit pas d'entendre les ennemis approcher. Et c'était après tout bien fait pour sa gueule. Il avait cru que tout était dans la poche. Qu'il n'y avait plus qu'à sourire en écrasant les couilles d'un con et que tout irait comme sur des putains de roulettes. Il avait eu tort. Grant tourna la tête sous les ordres qui intimaient de lâcher les armes. Et puis quoi encore ? Le blond laissa s'afficher la rage sur son visage en pointant le canon de son fusil vers ces nouveaux enfoirés.

" C'est quoi ce nouveau tas de merde ?! "

Il avança de deux pas. Il les regarda les uns après les autres. Il les menaça tour à tour. Puis il fixa sa visée sur la pauvre conne qui le tenait en joue, même s'il se fit la remarque qu'il l'aurait bien sautée en d'autres circonstances. Grant sentait que ça pouvait merder en quelque chose de merdement merdique. Si dans leur embuscade ils n'avaient pas tiré - ce qu'il considéra comme une étrange connerie -, ils pouvaient cependant le faire à tout moment, même s'il s'assuraient alors de perdre plusieurs des leurs. C'était la même histoire pour la meute. Les loups pouvaient gagner, mais ils ne rentreraient pas tous ensemble. Et il n'était pas d'humeur à perdre quelqu'un comme ils avaient perdu Nans. Cette remarque était même valable pour Ezekiel. Même ce pauvre con, il n'avait pas envie de le voir crever. Et pourtant, au final.. Grant n'avait qu'une envie, appuyer sur sa gâchette, recharger, et recommencer, jusqu'à être rendu ivre par les odeurs de poudre et de sang. C'est d'ailleurs ce qu'il aurait fait, sans l'intervention d'Adam.

Grant écouta le discours du Boss. Il en grimaça. Comment pouvait il dire de telles choses ? Qu'est ce que ça voulait dire, tous s'en sortir en vie ? En chantant Douce Nuit et en se faisant un gros câlin ensuite ? Grant le regarda en plissant les yeux, quand il porta le regard vers sa meute. Même s'il commençait à bien le connaître, il ne savait pas s'il était sérieux ou s'il voulait juste leur faire un coup de pute. Ou de génie. Bref, Grant joua le jeu. Après tout, Adam donnait les ordres, et il les exécutait. C'était comme ça que les choses fonctionnaient, et il n'avait pas envie que ça change.

" S'tu le dis boss. Pas besoin d'morts.. "

Cependant, cela ne le fit en aucun cas baisser son arme. Il garda la fille en joue, même lorsque celle-ci s'adressa à Daphne. Les paroles de la jeune fille lui firent froncer les sourcils. Chacun de ses mots résonnèrent en lui. Il posa rapidement les yeux sur Daphne, comme s'il attendait sa réaction. Il aurait tellement voulu qu'elle lui tire en balle en pleine tête. Ou même.. que la jeune fille le fasse, peut être. Il aurait perdu un plan cul et .. quelqu'un qu'il appréciait, mais au moins aurait-il été libéré de son secret et de sa promesse. Car Grant était un putain de connard de parole, en plus.

Il soupira. Ses yeux se baladaient de Daphne en Jessica, de Jessica en Daphne, allant parfois croiser le regard d'un des embusqués. Il sentait l'hésitation. Daphne transpirait l'hésitation. Le doute. Grant le sentait et.. il baissa son arme. Ses yeux ne se détachaient plus de Daphne. Il était suspendu sa décision, qui tardait à venir. Elle avait beau la rejeter d'une réponse froide, les couinements aux propos peace and love de la connasse lui faisaient peur. Qu'est ce que Daphne allait faire ?

Grant, dans un ultime moment d'intimité avec lui-même, se dit que cette fois, il était vraiment dans la merde.
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Re: Mexican standoff

Sam 7 Jan 2017 - 20:00


Gagner du temps et réfléchir, c’était bien lorsqu’il était possible d’atteindre une solution. Le problème était que cette fois-ci, il n’y en avait aucune. Enfin, il y en avait très certainement, il y avait toujours une solution, mais aucune ne paraissait acceptable aux yeux du milliardaire. En ouvrant le feu, ils risquaient de tous y passer. Et si ils en sortaient vainqueurs, peu importe le nombre d’entre eux qui seraient tombés, le coup seraient trop dur pour le groupe. Compenser la perte de Nans en prenant de nouvelles recrues n’auraient servi à rien et la meute se retrouverait dans une situation peut-être pire que celle qu’ils avaient au départ. Si cette option-là n’était pas envisageable, l’autre ne l’était guère plus. Ils pouvaient rentrer en vie oui. Comme il l’avait promis. Mais ce serait certainement les mains vides, ce dont la meute ne pouvait se permettre. Si ils s’en sortaient correctement, ils ne vivaient pas non plus dans l’opulence. En bon financier qu’il était, Adam jugeait cette sortie comme n’importe quel autre investissement et jusqu’à présent, celui-ci se profilait comme une pure perte. Et le brun détestait les mauvais investissements.

Les réactions tardèrent à venir. En tout cas, trop à son goût. N’y avait-il aucune personne capable de prendre la parole et de parler pour le groupe dans ceux d’en face ? Peut-être leur meneur n’avait pas assez de cran pour se désigner ? Shepherd pouvait comprendre. Se dévoiler comme leader, c’était un peu mettre une cible sur sa tête et attendre que la Mort ne vienne vous cueillir. Sans doute que la personne à la tête des autres avait un semblant de jugeote. Ou pas de couilles, tout simplement. Il ou elle devrait bien finir par se manifester à un moment ou à un autre de toute façon, les belligérants n’allaient pas passer des heures à se regarder en chiens de faïence. Évidemment, la première réaction ne fut pas celle à laquelle Adam s’attendait. Ni celle qu’il espérait, à vrai dire. Une femme prit la parole et se montra aux yeux de tous en se mettant à découvert , appelant Daphne par son titre, allant même jusqu’à baisser le canon de son arme en signe de paix. Voilà qui était ennuyeux. Jusqu’à présent, la meute n’avait jamais été dans une telle situation. Jamais encore ils n’avaient eu à piller d’anciennes connaissances. Il y avait Nans, c’était bien le seul mais ce dernier avait grossi leur rang donc ça ne comptait pas vraiment. Là... Il savait d’instinct que la femme qui s’était avancée ne ferait pas partie des leurs. C’était tout bonnement inconcevable. Le problème...

Le problème, c’était Daphne. Au fond de lui, Adam savait que la loyauté de la brune ne lui était pas acquise. Elle s’entendait bien avec certains membres du groupe, oui, mais avec l’investisseur... Leur collaboration et leur semblant d’entente découlaient plus de l’intérêt mutuel qu’ils se trouvaient que d’une réelle relation de confiance. Et si l’urgentiste décidait que son intérêt n’était désormais plus avec la meute et se retournait contre eux... Ils auraient un souci de plus sur les bras : une personne armée, directement dans leur rang, prête à se retourner contre ses alliés. Aussi catastrophique que le scénario soit, Shepherd ne pouvait pas l’ignorer. La brune avait l’autre à sa portée. Elle aurait pu solutionner tout ça en un battement de cils et pourtant, elle n’avait encore rien fait. D’un rapide coup d’œil à sa droite et à sa gauche, il savait pourtant que le groupe était prêt à réagir dès qu’elle aurait appuyé sur la gâchette. Mais elle hésitait. Rien ne venait. Et rien n’allait en s’arrangeant. Dans son champ de vision, le financier aperçut Grant baisser à son tour son arme. Adam serra les dents. Pas ça. Tout mais pas ça. Si ils avaient Charybde, maintenant ils avaient Scylla. Michaela mise à part, de tous les membres de la meute, le mécanicien était celui en qui il en avait le plus confiance. Sans doute parce qu’il avait été le premier à les rejoindre, le premier à chasser avec eux. Le premier à qui il avait accordé cette confiance en réalité. Et voilà qu’il baissait son arme. Une seule question lui venait en tête : pourquoi ? Pourquoi ? L’heure était-elle à la trahison ? Quelques parties de jambes en l’air valaient-elle mieux que le reste à ses yeux ? Avait-il mal jugé Grant ? Faisait-il partie de ces hommes là ? Peut-être était-ce le cas et il ne s’en était pas rendu compte. Ce ne pouvait être que ça. À moins que... À moins qu’il y ait autre chose. Quelque chose qui poussait celui qu’il considérait comme un ami au doute. Quelque chose que lui ignorait. Adam n’était pas sûr de préférer une option à l’autre et il n’avait pas le luxe de chercher à comprendre. Grant avait baissé son arme. Les faits étaient là. Ne restait plus qu’à attendre la suite.

- So... What it’s going to be now ? lança le loup à voix haute sans s’adresser à quelqu’un en particulier. Tous étaient concernés par la question. Autant Daphne que Grant que le reste de la meute ou les autres.
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Re: Mexican standoff

Mar 10 Jan 2017 - 14:47

La jeune femme venait de sortir du débarras dans lequel elle était retenue captive depuis plusieurs heures. Devant-elle se profilait un grand couloir avec une porte au bout qui menait sans doute à la boutique du Mall, elle regarda l’arme récupérée quelques instants plus tôt sur l’homme qu’elle avait tué... Un calibre .45, en plus de son couteau à l’arrière de sa veste. Le plan semblait simple, facile. Sarah sortirait de cette boutique et attraperait la première personne qui passerait afin de s’en servir comme moyen de pression pour sortir d’ici. Rien de bien compliqué, et ça n’occasionnait aucunes pertes.

Ce serait même encore plus satisfaisant que ce soit cette fameuse Jessica... Une infirmière ? A moins que la blonde ne soit stupide, ce qui serait étonnant, ce métier l’avait qualifiée à sauver des vies, et pourtant, elle avait préféré fermer les yeux, et ne pas réagir devant la situation de harcèlement et de brutalité dont Sarah avait été victime...  Machinalement, l’actrice releva le cran de sûreté du pistolet. Il paraît que dans la vie, chacun de nos talents qui nous semblent uniquement contextuels nous serviront un jour ou l’autre... Et des talents, elle en avait. Capable d’utiliser une arme de poing basique, miser sur son agilité et sa rapidité, et dotée d’un bon crochet du droit et de quelques connaissances en auto-défense. Nul doute que si la situation n’avait pas évoluée, d’ici une dizaine de minutes tout au plus, elle serait sortie d’ici, prendrait ses distances avec ce satané Northgate Mall, et tacherait de ne plus commettre les mêmes erreurs...

Sarah ouvrit lentement la porte, sur ses gardes. Et son plan foira presque immédiatement à vrai dire... Elle se retrouvait au beau milieu d’une situation plutôt cocasse... Cachée derrière un mur, elle profita d’un miroir situé à l’entrée de la boutique pour observer ce qui se passait.... Ce qu’elle entendit ne laissa que peu de place au doute, un groupe avait investi les lieux dans le but de le piller mais avait été confronté à une résistance plutôt ... Armée ? Ils avaient donc bien caché leurs jeux, ils étaient parfaitement préparés à se défendre contre toute attaque. Sauf que là, la situation semblait bloquée... Doug n’était pas là, et ses pions n’agiraient pas sans lui. Puisque chacune des têtes qui se trouvaient là ne lui étaient pas inconnues, elle observa les autres... Un homme brun et barbu à l’allure plutôt classieuse qui semblait très diplomate, lui aussi semblait vouloir éviter les pertes, un autre armé d’une batte semblait avoir été pris par surprise mais qui ne se démonta pas pour autant, le troisième était blond, il avait le feu en lui, ça se voyait à son regard. Il devait avoir l’habitude de tuer et semblait même y prendre du plaisir. Et la dernière, mais pas des moindres. Une grande femme brune qui dégageait une certaine froideur, mais également un certain respect, l’arme pointée sur une autre femme... Jessica !?

Miller vit rouge, et dut se retenir de ne pas simplement surgir en faisant feu,  mais les arguments que celle-ci commença à avancer, sur son éthique du travail, que ce mode de vie n’était pas forcément celui à suivre... C’était plus qu’elle ne pouvait en tolérer, alors elle prit son temps, pour viser soigneusement et pressa la détente. Un gros vase à l’entrée du magasin éclata alors, juste de quoi faire diversion.  Elle surgit ensuite à l’angle du mur auquel elle s’était cachée, et tira une seconde balle sur Jessica qui la toucha en pleine poitrine... Les choses s’étaient passées très vite, c’était son impulsivité qui avait parlé, l'empêchant de réfléchir de manière plus raisonnée...

Son arme était désormais vide, l’adrénaline qui suivit et la sensation qu’elle lui procura était particulièrement grisante. Et quand un des hommes de main de Doug l’approcha, elle lui balança le pistolet à la figure mais un autre surgit par derrière et l’attrapa par-dessous les bras pour l’empêcher de bouger. L’autre qui avait accusé le coup s’approcha d’elle mais elle parvint à décoller du sol –puisque tenue fermement par les bras- et bascula vers l’avant, pour lui flanquer ses deux pieds dans le visage.

Un échange de coups de feux commença entre les deux groupes ennemis, l'homme qui la retenait se prit une balle perdue, et c'est ainsi qu'elle réussit à se dégager, elle se mit alors à l'abri, malgré les problèmes supplémentaires qu'elle venait de causer, elle n'avait pas envie de mourir aujourd'hui.
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Re: Mexican standoff

Mar 10 Jan 2017 - 18:40


Ce qui allait se passer désormais ? Telle était la question. Au bord du gouffre, on se demandait toujours si on allait choisir de sauter, pourtant la question était évidente. La tension était palpable, dans les deux camps, parce que tout le monde était suspendu aux lèvres des deux femmes. Du coin de l’œil, Daphne avait vu Grant baisser son arme. Bien. Au fond, elle n’aurait jamais cru qu’il tiendrait parole ; mais elle comprenait que c’était là un signe de sa loyauté. Le loup sauvage rentrait les crocs, juste le temps de savoir contre qui la femelle dominante lui demanderait de les tourner.

- Jessica…

C’était une façon de la faire languir. De lui faire cruellement croire qu’elle serait raisonnable avant de lui faire exploser la cervelle. Malheureusement, l’urgentiste n’eut pas la possibilité de dissiper le doute qui planait entre elles : une détonation, un vase qui explose. Elle ne sursauta pas, mais contempla l’impact d’un air interloqué. Une fraction de seconde plus tard, un autre coup de feu : l’infirmière s’écroula. Les dés étaient jetés. La trentenaire n’avait pas vu d’où provenaient les tirs, mais le résultat était le même : c’était le moment.

Son index pressa froidement la détente, plusieurs fois, sans une once de remord. Très vite, elle ne fut pas la seule : c’était le groupe tout entier qui déferlait en vague de plomb, foudroyant la pénombre à coup d’étincelles. On voyait des corps tomber, des giclées de sang tacher les murs, tandis que l’odeur de la poudre saturait l’atmosphère. Daphne était restée en position, jusqu’à ce qu’une balle qui lui siffla dangereusement près de l’oreille droite ne l’incite à se mettre à couvert.

D’un bond, elle s’était réfugiée derrière le large fauteuil d’où elle avait extirpé la jeune inconnue plus tôt. Les autres répliquaient courageusement, envoyant voler des morceaux de tissu et de rembourrage. C’était devenu le chaos, entre les cris, les ordres, les déflagrations, les dégâts matériels. Et combien de temps avant que des rôdeurs ne se joignent à la fête ? Avec tout ce qu’ils canardaient en ce moment même, c’était comme une invitation à venir célébrer la fête nationale. Après les feux d’artifice, ils auront le barbecue.

La médecin préféra changer son chargeur. Où étaient les autres ? Quand elle osa un œil hors de sa planque, elle aperçut l’un des jumeaux et Grant. Toujours debout, pas démontés pour un sou. A l’aveugle, elle distribua encore quelques balles vers le camp ennemi avant la trêve. Les tirs s’étaient interrompus. Les oreilles de Daphne sifflaient, le silence était surnaturel. Du moins, s’il s’agissait vraiment du silence, car entre les gémissements des blessés, les pleurs de certains, et les mordeurs détectés avant d’arriver au magasin qui s’agitaient depuis leur poste d’observation, l’ambiance sonore était sinistre.

Elle quitta alors son refuge, arme en main, pour se rapprocher de ses compatriotes. A première vue, personne n’était tombé du côté de la meute, ce qui était – ou non – une bonne nouvelle selon les personnes. Dans tous les cas : ce n’était pas fini : c’était une certitude. Maintenant qu’ils avaient commencé, ils devraient aller bout. Les yeux insensibles du docteur se posèrent alors sur la brunette menacée avant l’explosion. Celle-ci s’était recroquevillée sur elle-même, alors tout lui était passé au-dessus de la tête, littéralement. Alors qu’elle osait se déplier, terrifiée, elle se retrouvait entre un tas de cadavres et leurs prédateurs. Elle regarda tour à tour les membres du commissariat, avant de s’arrêter sur Adam en murmurant un « s’il vous plait… ». Mais sans laisser au chef le temps de s’y intéresser, Daphne avait pointé son revolver sur sa petite tête, presque à bout portant, et l’avait exécutée. Sans un mot. Gratuitement. Ou si… c’était pour se défouler, parce qu’elle n’avait pas pu tuer Jessica.
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Re: Mexican standoff

Mar 17 Jan 2017 - 17:39

Grant sentait la haine jaillir du plus profond de son être. Et pour cause, il se sentait pris par les couilles. Daphne était devenue le maître-chien et lui, il était son fidèle et dévoué molosse. Tout ça pour une promesse. Tout ça pour une gonzesse. Grant n'aimait pas confondre les chiens et les loups. Il serrait les dents aussi fort qu'il avait envie de mordre la gorge de l'un de ces putains d'enfoirés, jusqu'à se délecter de leur sang comme le ferait un rôdeur. Non pas par faim, mais par pure rage. Juste pour se sentir libre.
Daphne laissait la cage silencieuse emprisonner le loup. Ainsi il n'attendait qu'une chose, sa décision. Parce que si Daphne avait sauvé Reese, Grant n'allait pas flinguer une meuf qu'elle connaissait d'avant tout ce bordel. Question de principe, de respect, et de promesse.

Mais. La promesse qu'il fit à son plan cul commença à perdre de sa valeur lorsque Adam, le deuxième homme dont il avait accepté l'autorité dans toute sa vie, lança une phrase. Il ne fallut que quelques mots de sa part, une simple question pour que Grant se souvienne à qui il avait accordé sa loyauté. Il plissa les yeux, et releva le coin de ses lèvres. Était-ce là le plus malsain des sourires, ou simplement une manifestation de haine qui s'imposait sur son visage ? Grant décrocha le regard, et abandonna Daphne à ses conneries. Qu'elle décide ou non de tuer cette Jessica, Grant n'avait désormais plus qu'une envie.. presser sur la détente, pulvériser les tas de viande devant lui. Juste pour montrer à " sa meuf " qu'il en était capable. Simplement pour lui accorder un moment intime avec la réalité : Elle voulait contrôler un monstre. En avait elle les capacités ?

Il ne se passa que quelques secondes entre le moment où il baissa son arme, et le moment où il la releva, pointant l'un des connards au hasard. Il ne distinguait même pas sa tronche. La seule chose qu'il voyait était une gerbe de plomb mêlée de sang. Un film enivrant qui passait, et repassait devant ses yeux, ou plutôt dans son esprit.
Il ne se passa que quelques secondes entre son retour dans la partie et le premier coup de feu. Il ne l'identifia pas. Il ne chercha pas à savoir qui avait tiré, ni pourquoi, et encore moins sur qui. Ce coup de feu était comme celui qu'attendait un champion lors des jeux olympiques, et Grant était déjà en finale. En réponse, il pressa la détente. Le fusil percuta son épaule et pourtant, sa force lui permit de le garder stable. La gerbe de plomb rencontra le corps de sa première victime, l'envoyant voler au sol dans ce qui était un véritable bain de sang et de composants humains. Ah, la puissance destructrice d'un fusil à pompe à courte portée..
Il aligna les autres silhouettes, les ombres cachées derrière ces flashs flash lumineux qui l'aveuglaient presque, lui qui s'était accommodé à l'obscurité ambiante. Certes, le mécano n'était pas un très bon tireur, mais il n'avait pas besoin de précision. Dans ce combat rapproché, ce qu'il tenait entre les mains était la puissance d'un dieu. Une puissance limitée par cinq cartouches, mais qui ne laissait aucune chance à ses adversaires.

Ainsi, il tira par cinq fois, restant droit comme un I. Bien qu'il eut la sensation fantôme de se faire trouer la peau assez de fois pour pisser son sang en quelques secondes, il ne bougea que lorsque l'instrument de mort qu'il maniait était à court de munitions. Il plongea pour se ranger derrière un obstacle, dont il ignorait et se foutait totalement de la nature. Il enfila ses cinq dernières cartouches dans le fusil, et ce n'est qu'après ça qu'il prit la peine de vérifier son état. Il ne ressentait aucune douleur, aucune faiblesse qui pouvait lui indiquer la précision de ses ennemis. Seul un vif picotement au visage le fit réagir. Il posa sa main contre sa pommette droite et quand il la regarda, il vit son propre sang souiller sa paume. Il joua avec ce liquide chaud en le frottant entre ses doigts. Cela ne fit que lui rendre le sourire.

Il sortit de sa couverture, brandissant de nouveau son fusil. Mais il ne trouva pas de cible. Était-ce déjà terminé ? En était-ce fini de cette guerre ? Il vérifia partout, bien plus excité à l'idée de flinguer quelqu'un encore que réellement inquiet d'une nouvelle attaque embusquée. Rien.. alors il jura.

" PUTAIN DE MERDE DE PUTAIN DE.. PUTAIN DE MERDE ! WOOOOOOH ! "

L'euphorie s'emparait de nouveau de lui, tandis qu'il cherchait encore. Durant sa traque, il remarqua la présence des siens, toujours debout. Les Sins venaient-ils de faire un sans faute ? Non, c'était impensable. Il devait y avoir un revers à cette médaille d'or qu'il semblaient pouvoir s'attribuer. Et pourtant.

" SORTEZ DE VOS PLANQUES TAS DE MERDES ! C'EST PAS FINI ! "

Il en voulait encore. Plus, et beaucoup plus. La connasse du premier acte se montra alors, priant les dieux, les saints et Adam de l'épargner. Grant grogna. Et Daphne lui vola ce dernier sang, alors qu'il s'imaginait déjà lui faire sucer le canon encore fumant de son fusil avant de tirer. Il la regarda s'effondrer lamentablement au sol, comme les autres. Puis il regarda les siens, tour à tour, le côté droit de la gueule en sang.

" Putain.. mais qui a tiré en premier ? "

Parce que ce n'était pas lui. Une chose restait sûre cependant. Avec le festival qu'il ou elle avait déclenché, il ne devaient pas s'éterniser dans le coin. D'autres formes de morts n'allaient pas tarder à se pointer...
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