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Re: Two steps from hell
Lun 26 Déc 2016 - 21:55
Le jeune homme chassa les miettes de ses boucles brunes, il écoutait vaguement les paroles de Zack. Avait-il envie de partir ? Oui. Dans un autre monde, un monde avec des voitures et de l'électricité, il lui aurait craché sur les pieds, l'aurait toisé puis serait sorti. Il aurait appelé un autre dealer, pris un gramme d'herbe et fumé. Dans un autre monde, il aurait épié son Facebook, attendu de voir la réaction du blond à son égard. L'aurait-il bloqué ? Lui aurait il parlé ? Dans un monde avec les téléphones portables lui aurait-il seulement envoyé un sms pour se justifier ?
Dans un autre monde, il aurait été facile de détester le blond ingrat, de le jeter de son esprit, de passer à quelqu'un d'autre comme un papillon se poserait sur une branche plus fleurie à ses yeux. Un autre monde qui n'était aujourd'hui plus. Et il n'avait plus personne, d'ailleurs. Un adolescent protégé dans un espace clos dont il n'approcherait plus. Des parents disparus. Des amis dans la nature.
Ariel était plongé dans la solitude, et elle le rongeait. Comme un chien perdu, il était prêt à retourner aux pieds de son maître ingrat. Bien que cela lui arrache le coeur. Seulement les possibilités étaient bien plus réduites quand la survie entrait en jeu. Pas de traitement de prince ? Il le savait dès le début mais les mots servaient encore à faire passer une idée. Et derrière l'idée, les sentiments qui remontaient encore jusqu'à sa peau. Il aurait préféré une cuirasse, une froide indifférence, un simple instinct de survie.
" J'ai pris une suite au Ritz et j'ai mangé des plateaux de fruits de mer en pariant sur qui allait se faire bouffer les jours passant et toi ? " Les mots sortaient de sa bouche entre le calme; l'ironie et la colère. Il ne se permettait pas d'être réellement émotionnel et dramatique. C'était inutile, et il n'avait pas assez d'énergie. Il se contentait d'un humour noir et direct.
" Ah et j'oubliais j'ai passé un weekend à Disney" Il se rallongea et le fixa d'un air fâché, la couette remontée sous son menton bien que la nourriture semblait réchauffer lentement ses membres un à un.
Ariel n'avait pas envie de lui raconter sa vie. Pas envie de faire pitié. Pas envie que Zack le regarde avec plus de condescendance qu'il ne l'avait fait jusque là. Qu'il l'aide animé par la culpabilité était une chose, mais pas autre chose. Quelle horreur de n'inspirer qu'un sentiment diffus et désolé. Comme ramasser un oiseau aux ailes brulées du bout des doigts et retenir une grimace un peu dégoutée. Aider par simple habitude, parce que ça ne se fait pas de laisser mourir quelqu'un qu'on a connu sans sourciller.
Non. Que Zack s'en veuille, qu'il regrette, qu'il réfléchisse. Qu'il se tourne dans son lit en se disant a quel point Ariel avait été bon à un moment où plus rien n'avait de sens pour lui. Qu'il fasse son chemin de croix, réalise qu'un instant il avait été un être humain minable. Un ami pitoyable. Un raté vis à vis d'un Ariel qui méritait mieux.
Et pourtant, le voir là. Entier. De quoi réchauffer un peu plus rapidement le corps engourdi du brun agité de frissons de fièvre. Il soupira légèrement, et abandonné, le temps de quelques secondes, ses grands airs.
" Qu'est ce que je peux faire ici, pour aider ? Je veux rester. Ca a l'air sûr. C'est qui les autres ? Depuis quand ça existe? Parle au lieu de rester là à me regarder comme si j'étais le chien que t'avais abandonné sur une aire d'autoroute en Espagne qui t'avais retrouvé à l'odeur de ton cul. " il le regarda " Et au fait t'as l'air nourri et entier." Il retint un " et toujours aussi beau pour un type qui traverse l'apocalypse au calme.
Dans un autre monde, il aurait été facile de détester le blond ingrat, de le jeter de son esprit, de passer à quelqu'un d'autre comme un papillon se poserait sur une branche plus fleurie à ses yeux. Un autre monde qui n'était aujourd'hui plus. Et il n'avait plus personne, d'ailleurs. Un adolescent protégé dans un espace clos dont il n'approcherait plus. Des parents disparus. Des amis dans la nature.
Ariel était plongé dans la solitude, et elle le rongeait. Comme un chien perdu, il était prêt à retourner aux pieds de son maître ingrat. Bien que cela lui arrache le coeur. Seulement les possibilités étaient bien plus réduites quand la survie entrait en jeu. Pas de traitement de prince ? Il le savait dès le début mais les mots servaient encore à faire passer une idée. Et derrière l'idée, les sentiments qui remontaient encore jusqu'à sa peau. Il aurait préféré une cuirasse, une froide indifférence, un simple instinct de survie.
" J'ai pris une suite au Ritz et j'ai mangé des plateaux de fruits de mer en pariant sur qui allait se faire bouffer les jours passant et toi ? " Les mots sortaient de sa bouche entre le calme; l'ironie et la colère. Il ne se permettait pas d'être réellement émotionnel et dramatique. C'était inutile, et il n'avait pas assez d'énergie. Il se contentait d'un humour noir et direct.
" Ah et j'oubliais j'ai passé un weekend à Disney" Il se rallongea et le fixa d'un air fâché, la couette remontée sous son menton bien que la nourriture semblait réchauffer lentement ses membres un à un.
Ariel n'avait pas envie de lui raconter sa vie. Pas envie de faire pitié. Pas envie que Zack le regarde avec plus de condescendance qu'il ne l'avait fait jusque là. Qu'il l'aide animé par la culpabilité était une chose, mais pas autre chose. Quelle horreur de n'inspirer qu'un sentiment diffus et désolé. Comme ramasser un oiseau aux ailes brulées du bout des doigts et retenir une grimace un peu dégoutée. Aider par simple habitude, parce que ça ne se fait pas de laisser mourir quelqu'un qu'on a connu sans sourciller.
Non. Que Zack s'en veuille, qu'il regrette, qu'il réfléchisse. Qu'il se tourne dans son lit en se disant a quel point Ariel avait été bon à un moment où plus rien n'avait de sens pour lui. Qu'il fasse son chemin de croix, réalise qu'un instant il avait été un être humain minable. Un ami pitoyable. Un raté vis à vis d'un Ariel qui méritait mieux.
Et pourtant, le voir là. Entier. De quoi réchauffer un peu plus rapidement le corps engourdi du brun agité de frissons de fièvre. Il soupira légèrement, et abandonné, le temps de quelques secondes, ses grands airs.
" Qu'est ce que je peux faire ici, pour aider ? Je veux rester. Ca a l'air sûr. C'est qui les autres ? Depuis quand ça existe? Parle au lieu de rester là à me regarder comme si j'étais le chien que t'avais abandonné sur une aire d'autoroute en Espagne qui t'avais retrouvé à l'odeur de ton cul. " il le regarda " Et au fait t'as l'air nourri et entier." Il retint un " et toujours aussi beau pour un type qui traverse l'apocalypse au calme.
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Re: Two steps from hell
Mar 27 Déc 2016 - 18:56
C'était vraiment bizarre d'avoir Ariel comme ça, juste en face de lui. Déjà qu'il n'était pas bien en chair avant que le monde ne tombe, il faisait encore plus gringalet et fragile comme ça. Ce point aurait-il été différent si Zack n'avait pas fuit lâchement ? Probablement pas, lui-même avait perdu du poids et en avait chié, il avait même failli y rester plusieurs fois alors probablement que même s'il était resté aux côtés du brun, il n'aurait pas su le protéger de tout ça. Le trentenaire n'avait de cesse de ressentir cette boule qui tordait son ventre de douleur, cette culpabilité qui le tiraillait à chaque fois qu'il posait le regard sur les traits épuisés de son cadet, à chaque fois qu'il le voyait trembler, à chaque fois qu'il plantait son regard clair dans le sien, plein de haine et de représailles. Il méritait un tel regard, amplement, mais il n'empêchait qu'il s'en voulait un peu plus à chaque fois. Lui qui n'avait jamais eu aucune morale, qui avait été le roi des égoïste pratiquement tout au long de sa vie, voilà que l'apocalypse lui avait très ironiquement fait connaître tous les aspect d'une culpabilité destructrice. Et alors qu'il avait pensé être parvenu à la mettre de côté maintenant qu'il avait retrouvé Stew, voilà qu'elle lui était revenue en pleine face ; encore.
Il avait serré les dents et froncé les sourcils en attendant la réponse du brun, à la fois nerveux de ce qu'il allait lui raconter et craintif de devoir en porter encore plus sur la conscience. Et finalement, la réponse tomba, pleine d'une ironie qui ne masquait qu'à moitié la colère et tous les reproches étouffés qui animaient le cadet. Soupirant franchement, le blond ne pu retenir le regard excédé qu'il posa sur Ariel ; bien sûr qu'il se doutait bien que cette année avait été loin des vacances de rêve, mais il y avait tout de même un degrés d'horreur dans tout ce qu'ils avaient eu à traverser. Il n'était toutefois pas d'humeur à creuser d'avantage pour que le brun lui en dise plus, s'il ne le voulait pas qu'importe, ça n'avait plus d'importance désormais. «Chouette programme, je suis presque jaloux. » Malgré l'air passablement ironique dans sa voix, les ressentiments lourds qu'il portait désormais gâchait un peu l'effet enjoyé qu'il n'avait pas réellement essayé d'acquérir. Un week-end à Disney, ce qu'il ne fallait pas entendre comme conneries.
Le trentenaire se détendit néanmoins un peu en recroisant le regard boudeur-fâché de son cadet. Dans d'autres circonstances, probablement qu'il n'aurait pas hésité à lever les yeux au ciel et le laisser dans la merde ; c'était quoi ça jouer au gosse en lui reprochant presque de ne pas l'avoir emmené à Disney ? Au fond, l'homme d'affaires savait pertinemment que le problème était bien plus étendu que cela, qu'il avait royalement merdé, qu'il n'avait été qu'un minable. Alors il n'avait rien ajouté d'autre, se contentant de soupirer une nouvelle fois en baissant la tête, regardant bêtement le sol. Est-ce qu'il avait de la pitié pour Ariel ? Non, ce n'était pas ça. Zack ne ressentait qu'une colère difficilement masquable envers sa propre personne ; il les avait enchaîné les conneries, et voilà où ça l'avait mené. Et une fois de plus, le destin lui ramenait juste devant lui ceux qu'il avait laissé derrière ; est-ce que c'était une chance de se racheter ? Probablement pas, ce qui était fait était fait désormais ; il avait joué au con, il avait perdu.
Ariel repris la parole sur un ton un peu plus calme, il n'y avait plus désormais d'ironie ou de reproches, il semblait même sincère. Son sérieux fut de courte durée cependant, en témoignait l'histoire du chien. Zack secoua la tête, fixant toujours le sol en souriant doucement. «Y a un autre gars que Stew a ramené, et le doc que t'as vu en venant. » Inutile de repréciser que Jonah et les siens étaient perdus, qu'une fois encore, il n'avait pas remué le pays entier pour les retrouver, se contentant de ne pas s'éloigner trop du gamin et de faire quelques rondes aux alentours. Alors que le brun rajouta quelque chose en posant ses yeux sur lui ; relevant son visage pour croiser son regard, Zack sourit doucement. «C'est pas toujours simple mais on s'en sort. Et pour ce qui est d'être entier... j'ai failli y passer. » Un pseudo-rire mêlé à un reniflement de dédain avait accompagné la fin de sa phrase ; ce n'était probablement pas le moment de lui raconter son séjour chez le groupe de Gabriel, ni de lui montrer ses blessures de guerre qu'il n'acceptait toujours qu'à moitié.
Le jeune avait l'air entier lui aussi, malgré son teint blafard et son corps tremblant, il avait survécu. Tous avaient eu un prix à payer pour arriver jusque là, gagner une place dans ce monde en ruine ; qui pouvait savoir jusqu'à quand ils en auraient encore ? Probablement qu'ils devraient se battre jusqu'à la fin des temps pour évoluer encore ici, mais ils le feraient, parce-qu'il n'y avait rien de mieux à faire et que se donner la mort n'était désormais plus une option envisageable. Relevant doucement sa main droite, le blond l'approcha lentement du visage d'Ariel dont seuls les yeux dépassaient de la couette. Il reglissa avec une certaine légèreté une mèche humide derrière l'oreille de son cadet, le toisant d'un air un peu étrange qui mêlait ses souvenirs, la culpabilité, l'attendrissement et une once de colère. «Je suis... » désolé. Il était là, le mot manquant, celui qu'il n'avait pu se résigner à sortir. Zack s'était contenté de secouer la tête en fermant un court instant les yeux, ne terminant pas sa phrase que son regard sous-entendait pourtant. S'excuser et admettre ses tords n'était pas dans ses habitudes et il détestait cette impression de se rabaisser à demander pardon. Il aurait aimé pouvoir lui dire que tout allait bien se passer, qu'il allait vite être remis sur pieds, mais à quoi bon ? Plus de promesses qu'il n'était pas certain de pouvoir tenir, ça ne menait jamais à rien, alors autant s'abstenir.
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Re: Two steps from hell
Lun 2 Jan 2017 - 22:48
Il était. Il était. Point barre. Comme d'habitude. Incapable de développer ses sentiments, de s'excuser. De vomir sa culpabilité. Nul doute qu'elle le rongeait, lui dévorait le ventre. Après tout il n'était ni un monstre, ni un idiot. Ariel savait que Zack n'était pas insensible à ce qu'il avait fait. Sinon il n'aurait jamais été dans ce lit, le ventre plein, les pieds au chaud. Bien sur qu'il le savait. Qu'il savait qu'il était.
Mais la douleur acide qui remontaient dans son corps l'empêchait de considérer l'incident clos en dépit d'une apocalypse entière. Comme un poison qui se diluaient dans ses veines jusqu'à contaminer son regard brun habituellement doux. Là, dur et froid. Ses paupières se fermaient même difficilement tant il fixait le visage du blond. Ses yeux bleus, il aurait été les voir se remplir de larmes. Entendre sa voix grave se répandre en excuses, se liquéfier de remord.
Regarde moi. Regarde moi, aime moi, bouffe toi les doigts, lèche le sol à mes pieds, pleure sur le mal que tu m'as fait. Pleure mon abandon, ma solitude, ma tristesse, mon dépit, ma peur. Il était si égoïste. Avait-il le droit ? Quelques heures au moins, estima Ariel. Aussi car, comme les deux hommes le savaient tout deux, ils avaient évolué quelques instants dans une bulle. Une bulle en verre, les protégeant de la douleur du monde extérieur.
Il lui en voulait d'avoir brisé leur équilibre. Leurs respirations lentes et profondes dans un appartement luxueux et isolé de tout. Survivre était une occupation intense qui ne laissait plus la place au repos et aux sentiments. Ils avaient pourtant ensembles vécu la douleur, la perte, la tristesse, l'affection, le manque. Ce qui avaient fait d'eux encore des humains quelques temps durant.
Puis la réalité les avaient rattrapés, et finalement Ariel ne pouvait pas blâmer Zack d'avoir brisé le sort. Le confort du canapé en cuir, les volutes de la vodka, le sommeil des princesses Raiponce. Et non. Pas possible.
Il détourna le visage et attrapa finalement la main de son.. Ami ? Quoi au juste. Comment désigner cette relation qui n'avait vraiment commencé qu'avec la fin des temps? Ses doigts gelés restèrent sur les siens comme il avait parfois pris l'habitude de le faire quand les mots n'avaient plus de sens ni d'écho. Quand Zack souffrait tant de la disparition de Stew. Aussi pour lui faire comprendre qu'il prenait la relève. Plus besoin pour le blond de se flageller, il allait tranquillement se venger de la façon la plus superficielle du monde. Pas la peine de se blesser l'âme à la lame chauffée à blanc.
Autant être un gamin, dire ce qu'il pensait au moment ou il le pensait et aller au devant de disputes dignes d'un CE2. A lui les cloportes dans les chaussettes, la brosse a dents plongée dans de l'huile de poisson, les trous devant sur les sous-vêtements. Autant être un peu con, et plus terriblement cruel.
" J'ai failli y passer qu'il dit. On faille tous d'y passer chaque jour Zaky. Si t'as pas des vers dans le cul on pourrait recommencer à traîner au même endroit. J'ai bien tout mes potes et ma famille qui m'attendent dans un cinq étoile mais j'accepte de rester ici puisque tu me le proposes" Il serra doucement ses doigts et soupira, fixant quand même un coin de la pièce. Tout sauf les yeux bleus. Maintenant il était de nouveau une biche. Son élan acide était retombé aussi vite qu'il était monté
Mais la douleur acide qui remontaient dans son corps l'empêchait de considérer l'incident clos en dépit d'une apocalypse entière. Comme un poison qui se diluaient dans ses veines jusqu'à contaminer son regard brun habituellement doux. Là, dur et froid. Ses paupières se fermaient même difficilement tant il fixait le visage du blond. Ses yeux bleus, il aurait été les voir se remplir de larmes. Entendre sa voix grave se répandre en excuses, se liquéfier de remord.
Regarde moi. Regarde moi, aime moi, bouffe toi les doigts, lèche le sol à mes pieds, pleure sur le mal que tu m'as fait. Pleure mon abandon, ma solitude, ma tristesse, mon dépit, ma peur. Il était si égoïste. Avait-il le droit ? Quelques heures au moins, estima Ariel. Aussi car, comme les deux hommes le savaient tout deux, ils avaient évolué quelques instants dans une bulle. Une bulle en verre, les protégeant de la douleur du monde extérieur.
Il lui en voulait d'avoir brisé leur équilibre. Leurs respirations lentes et profondes dans un appartement luxueux et isolé de tout. Survivre était une occupation intense qui ne laissait plus la place au repos et aux sentiments. Ils avaient pourtant ensembles vécu la douleur, la perte, la tristesse, l'affection, le manque. Ce qui avaient fait d'eux encore des humains quelques temps durant.
Puis la réalité les avaient rattrapés, et finalement Ariel ne pouvait pas blâmer Zack d'avoir brisé le sort. Le confort du canapé en cuir, les volutes de la vodka, le sommeil des princesses Raiponce. Et non. Pas possible.
Il détourna le visage et attrapa finalement la main de son.. Ami ? Quoi au juste. Comment désigner cette relation qui n'avait vraiment commencé qu'avec la fin des temps? Ses doigts gelés restèrent sur les siens comme il avait parfois pris l'habitude de le faire quand les mots n'avaient plus de sens ni d'écho. Quand Zack souffrait tant de la disparition de Stew. Aussi pour lui faire comprendre qu'il prenait la relève. Plus besoin pour le blond de se flageller, il allait tranquillement se venger de la façon la plus superficielle du monde. Pas la peine de se blesser l'âme à la lame chauffée à blanc.
Autant être un gamin, dire ce qu'il pensait au moment ou il le pensait et aller au devant de disputes dignes d'un CE2. A lui les cloportes dans les chaussettes, la brosse a dents plongée dans de l'huile de poisson, les trous devant sur les sous-vêtements. Autant être un peu con, et plus terriblement cruel.
" J'ai failli y passer qu'il dit. On faille tous d'y passer chaque jour Zaky. Si t'as pas des vers dans le cul on pourrait recommencer à traîner au même endroit. J'ai bien tout mes potes et ma famille qui m'attendent dans un cinq étoile mais j'accepte de rester ici puisque tu me le proposes" Il serra doucement ses doigts et soupira, fixant quand même un coin de la pièce. Tout sauf les yeux bleus. Maintenant il était de nouveau une biche. Son élan acide était retombé aussi vite qu'il était monté
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Re: Two steps from hell
Mer 4 Jan 2017 - 15:47
Recalant ses yeux dans ceux de son cadet, Zack ne pu s'empêcher de ressentir encore un peu plus tout ce remord qui avait le don de le bouffer toujours un peu plus à chaque fois. La haine qu'il percevait dans le regard du brun était encore supportable, parce-que c'était tout ce qu'il méritait, mais la peine qu'il décelait derrière... Celle-ci était relativement moins tolérable, ni même effaçable. L'homme d'affaires étaient loin d'être le genre de personne à avoir des scrupule, la culpabilité avait été un terme qu'il n'avait appris à connaître que lorsque le monde était tombé. Mais maintenant qu'elle faisait parti de lui, la vitesse à laquelle elle avait tendance à s'immiscer dans son esprit le désarçonnait à chaque fois. Et pourtant, il faisait toujours de son mieux pour ne rien laisser paraître, ne rendre visible aucune faiblesse, parce-que c'était bien cela qui menaient les Hommes à leur perte. Il suffisait qu'une personne perçoive votre point faible et elle pouvait vous pousser à la déchéance.
Ne bronchant pas quand Ariel attrapa sa main avec ses doigts gelés, le trentenaire ne quittait pas des yeux son visage. Ses traits tirés, toute cette peine qu'il ressentait, inondée par une colère sourde toute légitime. Si le blond avait imaginé plus d'un an auparavant se faire du mouron pour un type comme lui, un foutu toxico capricieux, il n'y aurait absolument pas cru. Mais il fallait croire que ces premières semaines passées ensemble avaient changé la donne, et elle aurait probablement encore plus changé si l'homme d'affaires n'avait pas fuit. Il soupira doucement, envoyant valser ses questionnements de ''comment ç'aurait été si je n'étais pas partis''.
Un silence un peu étrange régnait dans la pièce, les deux restaient immobiles, attendant Dieu savait quoi, jusqu'à ce qu'Ariel ne brise le silence, parlant d'une voix acerbe pleine de reproche. Zack ferma les yeux et secoua légèrement la tête, se retenant de soupirer une nouvelle fois. Il n'avait pas lâché ses méthodes un peu foireuses pour dédramatiser la situation, et c'était peut-être aussi ça qui avait permis au blond, pendant de courts moments, d'oublier sa peine au début de l'apocalypse. Son cadet fuyait son regard, il s'en rendait bien compte et ne chercha pas à savoir pourquoi, à quoi bon de toute façon ? Quand les doigts du plus jeune se refermèrent encore un peu autour des siens, il se contenta de serrer les dents, contenant cette peine et cette compassion ridicule qu'il ressentait. Un court instant, il se demanda s'il n'allait pas le prendre dans ses bras, comme il l'avait fait pour lui à certains moments, juste pour lui permettre d'oublier le temps de quelques secondes tout ce qui était arrivé, mais il se résigna, se doutant pertinemment que ça ne ferait probablement qu'aggraver les choses.
Lâchant doucement sa main, le trentenaire remonta sur Ariel la couverture et la couette, le couvrant jusqu'au menton. Le toisant de cet air passablement indifférent, il reprit d'une voix calme. «Reposes toi. Et t'en fais pas pour les autres, tu es en sécurité ici. » Presque drôle à dire quand on voyait le monde dans lequel ils vivaient désormais, mais le blond n'avait pas pris la peine de chercher des mots plus adéquat pour lui faire comprendre qu'il ne laisserait personne ici s'en prendre à lui, qu'il pouvait dormir sans craindre de se faire poignarder. Se relevant, Zack s'éloigna du lit, tira le rideau, et finit par quitter la pièce, laissant son cadet dans une semi obscurité. Rejoignant le salon, il s'assit un instant dans un fauteuil, se laissant tomber dans le dossier en fixant le plafond de ses yeux vides. Il ne restait plus qu'à expliquer tout ça aux autres, à Stew, en espérant que l'arrivée de son ex-revendeur ne fasse pas trop de vague.Lundi, 28 Novembre 2016
Cela faisait maintenant deux jours que Zack avait trouvé Ariel errant aux alentours de la station, deux jours où il avait pu se reposer et récupérer un peu de son état pitoyable. Ansel en avait pris soin, s'assurant régulièrement que la fièvre ne montait pas plus, qu'il reprenait des couleurs. L'homme d'affaires était allé le voir à plusieurs reprises mais, à chaque fois, le plus jeune avait oscillé entre une haine évidente et cet état un peu perdu et blessé. Probablement qu'il faudrait du temps pour que les choses se tassent, beaucoup de temps, mais maintenant qu'Ariel était ici, le blond n'avait pas dans l'intention de le mettre dehors, ni de fuir.
Ce matin là, après un rapide tour de garde, le trentenaire s'était rendu dans cette chambre où reposait Ariel. Deux jours, c'était suffisant pour reprendre un peu d'énergie pas vrai ? Peut-être serait-il enclin à sortir aujourd'hui, faire un petit tour dans le coin pour voir ce qui l'entourait ; c'était du moins avec cette idée en tête que le trentenaire s'y était rendu. Il y entra sans prendre la peine de frapper, plissant les yeux pour s'adapter à l'obscurité de la pièce. Encore endormi en travers du lit, Zack s'accroupit et lui poussa doucement l'épaule ; peut-être qu'il aurait dû frapper au final. C'était fou cette manie qu'ils avaient à tous faire les marmottes, quoi que de toute façon, il n'y avait pas grand chose d'autre à faire.
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Re: Two steps from hell
Dim 12 Fév 2017 - 3:30
Dans une salle circulaire, une jeune femme aux longs cheveux bruns était assise sur une chaise taillée de bois sombre. Elle était si loin, et pourtant, a sa portée. Ariel avança lentement, difficilement. Sa vue se brouillait, ses membres s'engourdissaient. Alors qu'il posait enfin une main sur l'épaule frêle, la silhouette se tourna. Sous le visage putride, le sang dans la bouche et l'oeil qui pendait lamentablement sur une joue creusée, aux muscles filandreux et verdâtres, il reconnut sa mère. Sa mère une, comme il l'avait parfois vue sur de vieilles photos écornées du pays. Autour de son cou, un épais collier d'argent massif serti d'une pierre turquoise. Il recula d'un pas, et la créature qui n'était désormais plus sa génitrice se projeta en avant. Elle voulait le tuer. Et lui ne pouvait que reculer maladroitement, sur les fesses, rampant comme un cafard terrifié. Puis le sol céda, il s'écroula avec lui. Puis l'eau. La mer. Les profondeurs d'une eau agitée et grise qui enveloppaient sa peau d'un film glacial. Il crut geler sur place.
Le ballotement, puis le réveil. Le souffle agité, il comprit alors qu'il se réveillait. Ou plutôt qu'on le réveillait. Dans l'obscurité de la chambre où il se reposait, le jeune homme affrontait une fièvre délirante. Parfois, une voix le tirait de ses cauchemars abrutissants pour le faire manger, ou plutôt avaler une soupe fadasse mais délicieusement chaude en dépit de ses nausées.
Il lui fallut deux jours. Deux jours pour chasser l'infection qui avait rongé son corps, et sans doute un peu son esprit. Deux longues journées, deux longues nuits à écouter le fracas des vagues, suivre les rayons du soleil dans sa chambre, incertain et impuissant. Allait-il mourir ? Il l'avait demandé à la forme qui venait le nourrir. Mais la forme restait muette, ou alors avait-il oublié ce qu'il lui avait dit.
Donc. Deux jours plus tard. Un sommeil enfin réparateur. La main sur son épaule, chaude, le tira des volutes dans lesquelles il nageait. Après avoir pris le temps de se souvenir d'où il était - chose compliquée compte tenu de sa vie de gitan sur la dernière année - et surtout avec qui. L'odeur familière, pourtant. Etrange, l'odorat avait été dans un passé lointain son sens le moins pris à parti. Aujourd'hui il était si important. Sentir la nourriture, sentir les pourris, sentir les humains, sentir la pluie, sentir le danger.
"Zack" il murmura son prénom en se redressant sur un coude lentement. Dans la pénombre à laquelle il était habituée, il avait plongé son regard d'ambre dans le sien, constatant que les pupilles de son aîné cherchaient les siennes. Il se permit de l'observer quelques secondes de plus avant de se demander pourquoi il était venu. Sans doute pour le tirer du lit. Le chasser ? Qu'en savait-il. Pourtant, il se souvenait du repas, de la couverture remontée et protectrice sur son corps malade. Non, pas le chasser.
Il était heureux, autant qu'on aurait pu l'être dans une apocalypse sans eau courante, électricité, sans bien ni morale. Le reflet de ces cheveux blonds, la lumière qui s'écrasait doucement sur sa peau diaphane étaient le signe que tout n'était pas perdu. Tout son passé n'était pas écrasé sous le poids harassant de la situation et du présent. Zack était un espoir, l'espoir que d'autres aient survécu, qu'ils aillent aussi bien qu'on puisse aller dans ce monde.
Bien sur, hors de question de lui sauter au cou et le couvrir de remerciements. Le brun préféra le fixer dans un silence de mort en cherchant quelque chose à dire. Quelque chose d'acide, de préférence, pourtant son corps s'avança et il le prit dans ses bras pour s'y fourrer quelques secondes. Visiblement, ses émotions avaient pris le dessus. Il savait déjà qu'il mettrait son élan d'affection sur le compte de la fièvre tôt ou tard et soupira lentement " Tu as une haleine terrible tu sais" , serrant un peu plus fort avant de relâcher la pression et de reculer le visage. " Tu me fais la visite guidée de mon nouveau domaine, écuyer?" souffla Ariel en regardant les murs qui avaient protégé son corps et sans doute sauvé sa vie
Le ballotement, puis le réveil. Le souffle agité, il comprit alors qu'il se réveillait. Ou plutôt qu'on le réveillait. Dans l'obscurité de la chambre où il se reposait, le jeune homme affrontait une fièvre délirante. Parfois, une voix le tirait de ses cauchemars abrutissants pour le faire manger, ou plutôt avaler une soupe fadasse mais délicieusement chaude en dépit de ses nausées.
Il lui fallut deux jours. Deux jours pour chasser l'infection qui avait rongé son corps, et sans doute un peu son esprit. Deux longues journées, deux longues nuits à écouter le fracas des vagues, suivre les rayons du soleil dans sa chambre, incertain et impuissant. Allait-il mourir ? Il l'avait demandé à la forme qui venait le nourrir. Mais la forme restait muette, ou alors avait-il oublié ce qu'il lui avait dit.
Donc. Deux jours plus tard. Un sommeil enfin réparateur. La main sur son épaule, chaude, le tira des volutes dans lesquelles il nageait. Après avoir pris le temps de se souvenir d'où il était - chose compliquée compte tenu de sa vie de gitan sur la dernière année - et surtout avec qui. L'odeur familière, pourtant. Etrange, l'odorat avait été dans un passé lointain son sens le moins pris à parti. Aujourd'hui il était si important. Sentir la nourriture, sentir les pourris, sentir les humains, sentir la pluie, sentir le danger.
"Zack" il murmura son prénom en se redressant sur un coude lentement. Dans la pénombre à laquelle il était habituée, il avait plongé son regard d'ambre dans le sien, constatant que les pupilles de son aîné cherchaient les siennes. Il se permit de l'observer quelques secondes de plus avant de se demander pourquoi il était venu. Sans doute pour le tirer du lit. Le chasser ? Qu'en savait-il. Pourtant, il se souvenait du repas, de la couverture remontée et protectrice sur son corps malade. Non, pas le chasser.
Il était heureux, autant qu'on aurait pu l'être dans une apocalypse sans eau courante, électricité, sans bien ni morale. Le reflet de ces cheveux blonds, la lumière qui s'écrasait doucement sur sa peau diaphane étaient le signe que tout n'était pas perdu. Tout son passé n'était pas écrasé sous le poids harassant de la situation et du présent. Zack était un espoir, l'espoir que d'autres aient survécu, qu'ils aillent aussi bien qu'on puisse aller dans ce monde.
Bien sur, hors de question de lui sauter au cou et le couvrir de remerciements. Le brun préféra le fixer dans un silence de mort en cherchant quelque chose à dire. Quelque chose d'acide, de préférence, pourtant son corps s'avança et il le prit dans ses bras pour s'y fourrer quelques secondes. Visiblement, ses émotions avaient pris le dessus. Il savait déjà qu'il mettrait son élan d'affection sur le compte de la fièvre tôt ou tard et soupira lentement " Tu as une haleine terrible tu sais" , serrant un peu plus fort avant de relâcher la pression et de reculer le visage. " Tu me fais la visite guidée de mon nouveau domaine, écuyer?" souffla Ariel en regardant les murs qui avaient protégé son corps et sans doute sauvé sa vie
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Re: Two steps from hell
Lun 13 Fév 2017 - 22:20
Quand Ariel sembla enfin se réveiller, prononçant finalement son prénom après un instant de flottement où il avait dû faire le lien entre tout ce qui était arrivé, Zack avait ôté sa main de son épaule, la laissant retomber sur le bord du lit tout en restant accroupit. Maintenant que ses yeux s'étaient adaptés au changement de lumière, la faible lueur qui passait sous les rideaux était suffisante pour qu'il y voit assez et plonge son regard dans celui de son cadet. «Tu te sens comment aujourd'hui ? » Au vu de ses traits encore trop tirés, il devait être exténué, mais il avait déjà meilleur mine que quand il s'était effondré près de la station ; il était tiré d'affaire, physiquement du moins, le psychologique prendrait sans doute plus de temps.
Attendant une réponse à sa question qui ne venait toujours pas, le blond haussa un sourcil sans quitter du regard Ariel. A quoi pouvait-il bien penser ? Est-ce qu'il avait juste envie de l'envoyer bouler maintenant qu'il allait mieux ? D'entrer à nouveau dans une engueulade pleine de reproches et d'amertume ? Probablement. Mais les secondes s'égrenaient et il n'y avait toujours rien, pas la moindre réaction. Soupirant doucement en commençant à se sentir agacé par son mutisme, le trentenaire s'était apprêté à se lever au moment où son cadet se décida enfin à bouger. Il resta figé alors que le brun passait ses bras autour de lui, nichant sa tête dans son cou. Machinalement, Zack posa une main sur sa tête comme pour l'apaiser, comme le revendeur l'avait fait à maintes reprises alors que c'était l'homme d'affaires qui perdait complètement pied. S'il était surpris de son relent d'affection soudain, il n'en laissa néanmoins rien paraître, se contentant de ne pas se poser trop de questions.
A ses mots, il soupira légèrement, se disant que le brun était vraiment un foutu gosse quand il était contrarié. Mais probablement que de simples petites remarques acerbes étaient mieux qu'une balle dans le crâne, alors il laissait couler, du moins pour l'instant, le temps qu'Ariel s'adapte à ce nouveau cadre de vie. Quand il se recula, Zack ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel. Son domaine ? Il se croyait où d'un coup lui ? «Écuyer ? T'as pris un coup sur la tête ? » lui tapotant doucement la tête pour imager ses propos, le trentenaire se releva finalement, ouvrant un peu les rideaux de la pièce pour laisser entrer plus de lumière. «T'as des habits sur la commode. » et sur ce il sortit de la pièce, lui lançant un dernier petit regard avant de refermer la porte derrière lui.
Il patienta quelques instants dans le salon relativement bien ordonné de cette maison où pour l'instant seul Ansel vivait, ravi de pouvoir être un peu au calme. La porte se rouvrit alors, laissant apparaître un Ariel relativement méfiant quand à l'environnement qui l'entourait. Il observait les alentours d'un air peu inquisiteur, comme s'il découvrait la pièce pour la première fois ; ce qui était sensiblement le cas au vu de l'état dans lequel Zack l'avait amené quelques jours plus tôt. «Il y a juste Ansel qui vit ici, en haut. Y a la même maison à côté, c'est là où on se rejoint tous. » il avait parlé sans réellement le regarder, énonçant simplement des faits. Enfilant son manteau qu'il avait accroché au dossier d'une chaise, le blond attendit que son cadet en fasse de même avant de se diriger vers la porte, prêt à faire visiter le coin au brun.
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Re: Two steps from hell
Ven 10 Mar 2017 - 12:14
Avant.
Endormi les bras en croix sur un banc public, Ariel n'entendait pas vraiment sonner son téléphone. Et pour cause, il était foncièrement défoncé. Ayant passé la nuit à voguer d'endroit en endroit, il se revendiquait alors le fier chevalier errant de la région, sans maison, sans patrie, sans attaches. Sans rien.
Pourquoi ? Pourquoi alors que chez lui l'attendait une mère aimante, concentrée, douée et compréhensible. Un père moins affable mais tout aussi bon. Pourquoi ? Alors que son lit chaud et le toit au dessus de sa tête lui fournissaient une ancre de vie, un cadre pour se développer comme on l'attendait d'un adulte.
A l'époque, il en avait contre la société, contre le monde entier. Corrompu, sale, mené par des hommes sans coeur. Il détestait les villes, et peut être encore plus les campagnes américaines défigurées par l'agriculture. Lui qui n'avait connu que les routes et les appartements rêvait de verdure, de nature sauvage.
Maintenant.
Une maison. Des murs. Ne pas être exposé aux quatre vents, ne pas manger ce qui trainait. Comme cette fois où, désespéré il s'était jeté sur un plat préparé périmé de plusieurs semaines. Il n'avait même pas trouvé de toilettes, et bu l'eau de bruit a même les gouttières, plié en deux par la douleur et se vidant comme une passoire. Non, l'apocalypse n'avait rien de glamour, de beau. La fin de la civilisation l'avait sorti d'une doux rêve de branches et de feux de bois en bonne compagnie.
Aujourd'hui il regardait le crépi avec la même passion que s'il eut été Ryan Gosling. C'est dire. Il tourna vaguement la tête vers les vêtements, écoutant plus ou moins Zack, lui qui l'avait pris dans ses bras quelques secondes auparavant. Il laissa sortir le blond et attrapa brusquement le sweat qu'il déplia brusquement. Presque propre. Presque pas abîmé. Il reconnut la marque qu'il avait tant détesté, abercrombie & fitch. Désormais, son nouveau meilleur ami. Il jeta dans un coin son t shirt dont l'odeur entrait en directe compétition avec celle d'une fosse septique. Rapidement suivi du pantalon. Sautant littéralement dans un jean trois fois trop grand, il tourna sur lui même quelques secondes et resta ébahi. Puis il fallut reprendre contenance et sortir de la chambre en rejetant ses boucles brunes franchement désordonnées en arrière.
Il y eut un temps où Ariel était beau. Bien qu'on distingue encore les traces de ses traits angéliques sous la fatigue et la maladie, il était désormais d'un teint presque olive. Sa magnifique crinière bouclée et sauvage ressemblait a une véritable serpillère, quant aux trois poils qui se battaient sur son menton, ils n'avaient pas vu la lame d'un rasoir depuis trop longtemps. Le brun se frotta les mains et sourit à Jack, essayant de prendre contenance.
"Ah mais c'est carrément Friends." il observa l'autre maison qu'on distinguait par la fenêtre. Quel luxe. Puis avança avec le blond pour sortir de la maison qu'il partageait avec Ansel. " Je dois m'appeler Gretel ou on en reste là ?" pouffa t il alors que le bruit violent des vagues se brisant sur les rochers de la digue détournaient un instant son attention, du moins le temps d'atteindre la maison principale .
" Pour être sérieux, je suppose que chacun à une place à prendre, un rôle à jouer. Cet endroit ne peut pas tourner grâce au fuel du miracle. C'est trop bien. Trop bien pour que vous n'ayez pas à le garder au prix fort ." il se rembrunit un instant. Dans ce nouveau monde, il fallait être bien naïf pour penser que ces choses là étaient acquises. Il fallait se battre, et sans doute tuer pour avoir de tels avantages. Lui qui avait longtemps fui les murs se sentait désormais capable de chasser quiconque tenterait de se glisser à l'intérieur. Le sentiment de fierté lié à son acceptation lui conférait une énergie nouvelle; plus sombre. La survie était terminée. Se nourrir de pauvres pigeons, se battre sans cesse pour un morceau de carton dans une salle condamnée aussi. Ne pas dormir, trop inquiet qu'un crétin de rôdeur puisse mettre la maison sur lui en pleine ville, aussi. Il avait eu une période de regrets, de doutes. Mais désormais ? Il n'était pas un monstre, non, mais les places étaient limitées et lui comptait bien garder la sienne. Son respect pour la vie s'arrêtait clairement là où la sienne était en danger .
Ils entrèrent alors dans l'autre maisonnée, et il se tordit les doigts un peu inquiet quant à la réaction des autres occupants, qui, sans doute, n'étaient pas non plus des enfants de coeur.
Endormi les bras en croix sur un banc public, Ariel n'entendait pas vraiment sonner son téléphone. Et pour cause, il était foncièrement défoncé. Ayant passé la nuit à voguer d'endroit en endroit, il se revendiquait alors le fier chevalier errant de la région, sans maison, sans patrie, sans attaches. Sans rien.
Pourquoi ? Pourquoi alors que chez lui l'attendait une mère aimante, concentrée, douée et compréhensible. Un père moins affable mais tout aussi bon. Pourquoi ? Alors que son lit chaud et le toit au dessus de sa tête lui fournissaient une ancre de vie, un cadre pour se développer comme on l'attendait d'un adulte.
A l'époque, il en avait contre la société, contre le monde entier. Corrompu, sale, mené par des hommes sans coeur. Il détestait les villes, et peut être encore plus les campagnes américaines défigurées par l'agriculture. Lui qui n'avait connu que les routes et les appartements rêvait de verdure, de nature sauvage.
Maintenant.
Une maison. Des murs. Ne pas être exposé aux quatre vents, ne pas manger ce qui trainait. Comme cette fois où, désespéré il s'était jeté sur un plat préparé périmé de plusieurs semaines. Il n'avait même pas trouvé de toilettes, et bu l'eau de bruit a même les gouttières, plié en deux par la douleur et se vidant comme une passoire. Non, l'apocalypse n'avait rien de glamour, de beau. La fin de la civilisation l'avait sorti d'une doux rêve de branches et de feux de bois en bonne compagnie.
Aujourd'hui il regardait le crépi avec la même passion que s'il eut été Ryan Gosling. C'est dire. Il tourna vaguement la tête vers les vêtements, écoutant plus ou moins Zack, lui qui l'avait pris dans ses bras quelques secondes auparavant. Il laissa sortir le blond et attrapa brusquement le sweat qu'il déplia brusquement. Presque propre. Presque pas abîmé. Il reconnut la marque qu'il avait tant détesté, abercrombie & fitch. Désormais, son nouveau meilleur ami. Il jeta dans un coin son t shirt dont l'odeur entrait en directe compétition avec celle d'une fosse septique. Rapidement suivi du pantalon. Sautant littéralement dans un jean trois fois trop grand, il tourna sur lui même quelques secondes et resta ébahi. Puis il fallut reprendre contenance et sortir de la chambre en rejetant ses boucles brunes franchement désordonnées en arrière.
Il y eut un temps où Ariel était beau. Bien qu'on distingue encore les traces de ses traits angéliques sous la fatigue et la maladie, il était désormais d'un teint presque olive. Sa magnifique crinière bouclée et sauvage ressemblait a une véritable serpillère, quant aux trois poils qui se battaient sur son menton, ils n'avaient pas vu la lame d'un rasoir depuis trop longtemps. Le brun se frotta les mains et sourit à Jack, essayant de prendre contenance.
"Ah mais c'est carrément Friends." il observa l'autre maison qu'on distinguait par la fenêtre. Quel luxe. Puis avança avec le blond pour sortir de la maison qu'il partageait avec Ansel. " Je dois m'appeler Gretel ou on en reste là ?" pouffa t il alors que le bruit violent des vagues se brisant sur les rochers de la digue détournaient un instant son attention, du moins le temps d'atteindre la maison principale .
" Pour être sérieux, je suppose que chacun à une place à prendre, un rôle à jouer. Cet endroit ne peut pas tourner grâce au fuel du miracle. C'est trop bien. Trop bien pour que vous n'ayez pas à le garder au prix fort ." il se rembrunit un instant. Dans ce nouveau monde, il fallait être bien naïf pour penser que ces choses là étaient acquises. Il fallait se battre, et sans doute tuer pour avoir de tels avantages. Lui qui avait longtemps fui les murs se sentait désormais capable de chasser quiconque tenterait de se glisser à l'intérieur. Le sentiment de fierté lié à son acceptation lui conférait une énergie nouvelle; plus sombre. La survie était terminée. Se nourrir de pauvres pigeons, se battre sans cesse pour un morceau de carton dans une salle condamnée aussi. Ne pas dormir, trop inquiet qu'un crétin de rôdeur puisse mettre la maison sur lui en pleine ville, aussi. Il avait eu une période de regrets, de doutes. Mais désormais ? Il n'était pas un monstre, non, mais les places étaient limitées et lui comptait bien garder la sienne. Son respect pour la vie s'arrêtait clairement là où la sienne était en danger .
Ils entrèrent alors dans l'autre maisonnée, et il se tordit les doigts un peu inquiet quant à la réaction des autres occupants, qui, sans doute, n'étaient pas non plus des enfants de coeur.
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