Re: Create a little piece of happiness

Sur une échelle de 1 à 500, la stupidité du projet frôlait aisément les 2000.
Il le savait. Zack le savait. Tout le monde le savait. Et voilà qu'il avançait en faisant tourner distraitement son arme au creux de sa main. Ariel essaya de jouer au cow boy mais entendit le bruit sourd du métal sur le sol et se pencha, feignant l'air de rien, pour le ramasser et le ranger sagement dans son dos, secrètement vexé de son manque évident de talent.

Ses longs cheveux lui chatouillaient le cou, il avait froid, ses pieds étaient mouillés ( il avait marché dans la mauvaise flaque, distrait par la reflexion d'une blague particulièrement acide à l'attention de Zack, mélangeant une comparaison entre son nez, un crocodile et un navet. Finalement sa victime préférée partit au détour d'une ruelle, laissant un Ariel bras ballants aux côtés de Stew.

Ariel aimait bien Stew. Au final le brun ne lui avait rien fait excepté ressusciter. Ce qui en soi était toujours une meilleure nouvelle qu'un décès, et un fait plutôt rare dans ce monde post-apocalyptique. Bien sur il aurait été mentir que de dire que jamais Ariel n'avait souhaité un peu plus qu'une amitié brinquebalante avec Zack, à une époque. Sans doute une liaison tout aussi dysfonctionnelle lui avait traversé l'esprit et le pantalon à plusieurs reprises, lorsque fumé comme un saumon sur le canapé blanc il regardait les muscles improbables du chef d'entreprise. Mr Grey n'aurait pas eu meilleure figure.

Mais la vie n'était pas qu'une question d'avecquituveuxbaiser. Et Stew était un type accidentellement solaire. Du genre à mettre un peu de sucre sur la merde qu'il devait manger tout les matins. Une charmante métaphore de son existence, entendons-nous. Il était drôle, drôle volontairement, parfois pas, toujours caché sous une légèreté impulsive et amusante. En bref, sa présence était une petite douceur.

D'autant plus lorsqu'il commença à déblatérer sur les possibilités létales des décorations de Noël. Ariel était plus ou moins occupé observer la serrure d'une droguerie lorsqu'il lui répondit " Je pense plutôt que si tu mets un de ces horribles pères noël à la con devant chez nous ça fera peur au tout venant. " Il tourna la poignée lentement et jeta un oeil à l'intérieur, apparemment ni signe de vie, ni signe de non vie.

" On à qu'à accrocher des sextoys y'a un sex-shop en centre ville si t'es motivé." il marqua un arrêt et se frotta le menton, agenouillé devant la serrure qu'il tentait de déverrouiller avec les moyens du bord " Putain en parlant de ça je crois qu'il y a une boite gay pleine de marcheurs, c'est un espèce de légende urbaine. " Il imagina la backroom et grimaça pour chasser un étrange medley de pensées. " Mais je suis d'accord pour le sapin très gay, je vois pas pourquoi on se priverait d'être cons parce que , excuse moi, c'est la fin du monde. Les gens sont tous des fragiles" il sourit en coin à Stewart, le second degré présentant une magnifique porte de sortie à la morosité de leur existence. En parlant de porte, un cliquetis satisfaisant lui fit savoir que ses efforts n'avaient pas été vains " Allez bouge ton cul la dedans princesse."

Il avait finalement été décidé que Stew irait avec Ariel et Kyle avec Zack. Si le trentenaire redoutait de laisser les deux autres phénomènes seuls à la recherche de décorations, Kyle n'avait pas non plus l'air des plus ravis. Le visage fermé du plus jeune le prouvait bien, même s'il l'avait suivit sans broncher. Mais le blond n'était pas d'humeur à lui chercher des noises, il n'avait pas envie de se prendre la tête avec lui et de gâcher son semblant de bonne humeur. Avançant lentement en zieutant dans les vitrines des magasins s'il y en avait un susceptible de renfermer des décorations, il reporta néanmoins son attention sur le journaliste. Faire la nouvelle année ? Si Zack fronça les sourcils, il finit toutefois par hausser les épaules. « Si tu veux oui. » Quoi qu'ils devraient tout de même faire attention à leurs réserves, mais une fois de temps en temps... au pire ils se rabattraient sur l'alcool. Une nouvelle fois, Zack repensa au nouvel an de l'année passé ; pourri. Puis à celui de l'année d'avant, un sourire gravé dans sa mémoire comme l'un des meilleurs. Il ne pu retenir un soupire lourd de peine, en actionnant la clenche d'une porte, la poussant de quelques centimètres avant qu'elle ne se bloque.

La nouvelle question du brun afficha sur son visage un air un peu interloqué. Il n'aimait rien ? C'était mal le connaître. Il haussa finalement les épaules. « Tu trouveras bien un truc. » il était vrai que dans la précipitation, Zack n'avait pas réfléchis une seule seconde aux cadeaux qu'il pourrait trouver mais maintenant que le journaliste lui avait mis cette idée en tête... il allait bien devoir y penser. Essayant de repousser la porte qui fit un son grinçant, il pesta avant de poursuivre. « Surveilles qu'y ait pas de putrides derrière. » Probablement que quelques morts allaient être attirés par le bruit qu'il allait devoir faire pour entrer et, même s'il n'avait pas réellement confiance en Kyle, il espérait qu'au moins il le préviendrait en cas de visite inopinée.

Poussant la porte de son épaule, l'homme d'affaire grimaça en entendant le boucan derrière ; probablement un meuble qui bloquait l'entrée ; ça n'annonçait rien de bon. Il ne s'arrêta toutefois pas, l'ouvrant jusqu'à ce qu'ils aient suffisamment de place pour y entrer. A peine eut-il fait cela qu'un mort agrippa son poignet et avança dangereusement ses dents vers son bras. Le retirant vivement, Zack sorti son couteau pour le caler directement dans le crâne du putréfié en soupirant d'agacement, secouant sa main quelques secondes comme s'il y sentait encore l'emprise des doigts pourris. Sortant rapidement de la poche de son manteau la lampe de poche qu'il avait emporté. « Ne t'éloignes pas. » Est-ce qu'il essayait de protéger le brun ? Peut-être un peu. Il savait pertinemment que s'il arrivait quoi que ce soit à Kyle, Stew risquait de ne pas apprécier alors autant éviter les problèmes. Et à deux ils pourraient plus facilement assurer leurs arrières.

Entrant dans le magasin, il fronça les sourcils, laissant voguer le faisceau lumineux sur les recoins qu'il apercevait. Aucun autre mort à l'horizon, pour l'instant. S'avançant prudemment, torche dans une main, couteau dans l'autre, Zack observait chaque rayon à la recherche de quelque chose d'intéressant. Après quelques pas, il aperçut un panneau signifiant que les décorations de Noël étaient dans le fond de la boutique. Jetant un rapide regard en arrière pour s'assurer que le journaliste n'avait pas détalé en courant, le trentenaire poursuivis son avancée, commençant déjà à apercevoir le rayon en question. Se tournant pour s'apprêter à parler au plus jeune, Zack aperçut la silhouette qui se traînait derrière lui, encore suffisamment loin. « Vas-y. » Il avait sûrement dû en tuer déjà, sinon il ne serait probablement plus là. Il pouvait bien le faire une fois encore pendant que l'homme d'affaires l'éclairait. Et après peut-être qu'ils pourraient enfin se mettre à leurs recherches.