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"Notre monde est merveilleux, tu ne trouves pas ?"
Sam 17 Déc 2016 - 14:37
34 ans≡ Norvégien≡ Libraire≡ Evergreen Ridge
i've got a war in my mind
"Ludwig, se faire remarquer ? Du haut de ses trente-quatre ans, ce type tient plus du gamin timide et effacé que de l'adulte affirmé et responsable. Suffit de voir sa gueule aux airs de ne pas y toucher pour s'en rendre compte. Il est aussi facilement impressionnable. Cite un auteur ou un musicien célèbre, fabrique une connerie qui tient la route, et t'es sûr d’obtenir un petit coup d'oeil admiratif de sa part, voir même un petit compliment si t'as vraiment taper où il fallait. Enfin, c'pas comme si son avis avait vraiment d'importance non plus, hein ? Sérieusement, avec toutes les femmes en cloque qu'on a, tu crois vraiment qu'on avait besoin d'un autiste totalement crédule ? Non parce que c'est marrant dix minutes, de le regarder marcher dans tout ce que tu lui racontes, mais au bout d'un moment, on se dit qu'il pourrait nous ramener de la sale racaille si tout le monde s'amuse à le faire tourner en bourrique sans même qu'il s'en rende compte … Paraît que son côté naïf lui a déjà valu bien des ennuis, et à coup sûr qu'il s'en attirera des nouveaux par la suite. J'espère juste pas être là quand ça recommencera. Chacun sa merde, pas vrai ?
On voit pourtant bien qu'c'est un homme qui fuit les histoires et les éclats de voix. J'l'ai constaté, ouais. Si l'engueulade se tourne vers lui, s'il se retrouve au cœur du litige, tu peux être sûr qu'il baissera la tête, bégaiera quelques excuses voir même qu'il irait jusqu'à chialer si la situation venait à réellement dégénérer. Il préfère s'aplatir devant les autres et perdre toute fierté plutôt que de se faire frapper, ce qui lui a souvent valu une réputation de lâche, à juste titre moi j'dis.
Enfin, faut pas lui enlever le fait qu'il soit curieux … Si ça n'avait été qu'une qualité. Il est même pas foutu de mesurer la hauteur d'un danger. Noon, foncer tête baissée en s'imaginant tomber sur un nid de papillons, c'est carrément plus drôle et moins effrayant que rester sur ses gardes quitte à faire un malaise à cause du stress, hein !
La vérité ? Elle est facile à voir, mon gars. Il vit à travers ses bouquins, et il est persuadé qu'un jour, tout redeviendra comme avant. Il préfère s’exalter d'un joli coucher de soleil plutôt que de pleurer l'absence de nourriture, s'extasier du chant d'un oiseau plutôt que le fait qu'il puisse attirer un quelconque danger. C't'un idiot optimiste et rêveur qui fait tout avec amour et essaie de donner le meilleur de lui-même. Ah ça pour remonter le moral et réconforter les gens, il est là, le salop !
Tu l'auras deviné, c'est pas quelqu'un qui prend la vie au sérieux … Mais, histoire d'être un peu contradictoire avec ses idéaux, il est du genre susceptible … Ah ça ! Il apprécie guère qu'on se moque de lui, et peut t'en vouloir pendant un moment pour une remarque qu'est pas passée, pour une attitude déplacée ou si jamais il se rend compte que tu l'as fait tourner en bourrique. Il a bien une p'tite fierté, ouais, mais pas placée où il faut apparemment.
Et, pour couronner le tout, il s'avère que le garçon, c't'un propre. Un qui se lave, qui se décrasse, qui va jusqu'à s'irriter la peau pour briller et sentir bon. L'avantage, c'est qu'il est capable de se fabriquer du savon avec ce qu'il trouve à l'extérieur. Le désavantage, c'est qu'il aime pas se salir. La boue, le sang, la transpiration, ça lui donne la gerbe. Et pareil pour ce qui l'entoure: faut que tout soit à sa place, au centimètre près. Maniaque ? Ouais, t'as tout compris.
Pour certaines personnes, il représente une petite flamme réconfortante qui fait du bien en ces temps troublés … Pour moi, c'est rien d'autre qu'un incapable, et j'serais curieux de savoir comment diable a-t-il bien fait pour s'en sortir jusqu'à maintenant."
La silhouette est penchée en avant. Son attention est entièrement tournée vers son carnet, où l'homme semble concentré à gribouiller des croquis depuis un moment maintenant. C'est une attitude enfantine qui se dégage de cette pourtant haute stature. À vue de nez, vous penchez pour le mètre quatre-vingt-dix, peut-être plus. Il ne semble pas spécialement épais, le garçon, et vous en venez malgré tout à douter de son âge.
Ce sont deux petites perles bleues-vertes qui sont dirigées vers ces feuilles abîmées et qui percent à travers des lunettes à la branche maintenue par un sparadrap. Un regard qui semble ailleurs, et qui ne croisera jamais, ou seulement furtivement le votre. Un regard qui se dérobe, qui fuit, qui demande à ce qu'on cesse de le fixer. Son nez, est long et la pointe est légèrement arrondie, lui conférant alors des allures de lutin qui ne sont pas démenties par sa peau pâle, fragile et constellée de tâches de rousseurs. Vous descendez vos prunelles vers ses lèvres pleines et roses, étrangement féminines, et continuez votre contemplation vers sa mâchoire carrée, ses pommettes hautes et saillantes et ses sourcils expressifs, actuellement froncés pour l'aider à se concentrer.
Votre regard est ensuite attiré par sa tignasse blonde-rousse ondulée. Une tignasse qui semble indomptable, et vous apprendrez que le propriétaire prend chaque jour un temps fou à essayer de la maîtriser. Il suffit pourtant qu'il s'agite un peu ou que le temps soit un peu humide pour que ses efforts partent en fumée.
Ses vêtements sont étrangement élégants. L'ancien libraire semble sortir d'une autre époque, et vous vous demandez où est-ce qu'il a bien pu dégoter ses habits-là. Une chemise qui fut jadis blanche, des bretelles maintes fois recousues, un pantalon à pince et des chaussures en cuir qui paraissent étonnement neuves, vous devinez qu'il s'agit d'un homme qui prenait soin de lui avant l'épidémie et qui parvient encore aujourd'hui à le faire malgré les conditions de vie difficiles.
Armé, lui ? Vous en doutez grandement. À vrai dire, vous vous demandez même s'il est déjà sorti de son trou un jour, ou s'il est même au courant de ce qu'il se trame au-dehors. Pourtant, il en possède des 'armes'. Un marteau, qu'il a toujours sur lui lorsqu'il se déplace, au même titre qu'un long tournevis, une pelle parfois, ou bien même une poele, tant que ça frappe et que ça calme, pas besoin d'arme à feu qu'il n 'est pas capable de manier correctement.
Il garde également sur lui un joli poignard dentelé, aux fines gravures et au manche recouvert d'une lanière de cuir qui appartenait à son grand-père, qu'il refuse tout bonnement d'utiliser et qui tient lieu plus d'un bijou que d'une véritable arme pour lui.
Ses doigts longs et fins exécutent des gestes précis, contenus, efféminés. Vous serez surpris, s'il se lève et marche, de sa démarche un brin empotée. Vous serez surpris, également, de sa voix, chaude et réconfortante, qui donne des airs assurés à cet ensemble timide et discret.
À l'évidence, cet homme offre un tableau inédit qui détone et ressort délicieusement de ce paysage apocalyptique.
the last of us
C'est difficile de remonter le temps. Ça fait comme un pincement au cœur et ça laisse un goût amer dans la bouche. Il a l'impression d'avoir rêvé cette période. Que tout est passé trop vite.
Il avait une belle vie. Il aimait cette vie. Il aimait être cet enfant choyé et gâté par ses parents. Maintenant qu'il y pense, il était peut-être trop gâté. Étant tous deux médecins, ils ne manquaient donc pas d'argent, et ils excusaient leurs trop fréquentes absences par d'onéreux présents. Très tôt alors, Ludwig apprit à se débrouiller seul, à s'amuser seul. Sa bulle prit donc très vite une place importante dans sa vie.
Les nombreuses nounous qu'il eut ne parvenaient pas vraiment à le faire parler ni le faire sortir. Ses journées, il les passait le dos courbé en avant, les mains refermées sur des petites voitures ou n'importe quel objet qui tenait lieu d'un jouet pour lui. L'imagination était réellement sa seule amie.
L'école était aussi difficile pour lui. Il n'arrivait pas à s'intégrer, à s'ouvrir aux autres enfant. Son regard restait toujours braqué devant lui, happé par un point invisible que personne n'arrivait à effacer. Il fut scolarisé jusqu'à ce qu'il ait appris à lire et à écrire, ses parents prirent ensuite l'initiative de lui offrir des cours à domicile, qui n'aidèrent sûrement pas le garçon à s'ouvrir aux autres. Il était néanmoins forcé de se mélanger aux autres lors de cours de sport, obligatoire dans les écoles norvégiennes. Autrement, un professeur particulier, Soren qu'il s'appelait, il s'en souvient très bien, lui tenait compagnie presque tous les jours, et était même parvenu à s'acquérir sa confiance.
C'était un homme très cultivé, qui avait été engagé spécialement pour Ludwig et qui vivait presque avec lui. Il aida son élève comme s'il avait été son propre fils et remarqua très vite son goût pour la lecture et pour les histoires abracadabrantes. Nombreux livres passèrent alors entre les mains de ce futur libraire. Ses doigts fins tinrent également bons nombres de stylos et autres crayons de papier, puisqu'en parallèle et poussé par son professeur, Ludwig s'était mis à écrire. À beaucoup écrire, parfois pour ne rien dire, parfois pour partir dans des romans qui partaient dans tous les sens et, plus rarement, pour construire quelque chose de vraiment réfléchi. Il apprit à manier sa plume aussi bien qu'un chevalier manierait sa lame, et s'il avait été plus entreprenant, peut-être aurait-il pu avoir une jolie carrière d'écrivain.
La naissance de son frère Tomas ne changea pas vraiment la donne. De cinq ans son cadet, il se trouvait qu'il était le total opposé de Ludwig. Ouvert aux autres, bavard, fêtard et excentrique, Tomas était populaire, et beaucoup de ses amis le pensaient fils unique. Malgré cela, lui et Ludwig s'entendaient bien et ils chahutaient souvent. L'aîné était souvent envieux, voir jaloux de son frère qui semblait plus choyé par ses parents et à qui la vie semblait plus sourire, mais cela ne l'empêchait pas de l'aimer et de lui apporter son aide dès qu'il le pouvait. Protecteur, Ludwig restait tout de même dans son ombre et ce malgré le désir de Tomas de le faire se mélanger au monde. Les rares sorties qu'ils firent ensemble ennuyèrent le futur libraire plus qu'autre chose. Les soirées en boîtes, la musique et le bruit … très peu pour lui. À l'évidence, il y avait un fossé entre les deux frères.
Le Baccalauréat n'ayant pas d'équivalent en Norvège, à dix-huit ans, Ludwig prit le chemin de l'enseignement professionnel. Il entreprit de se trouver un travail pour se pousser à aller un peu plus vers les gens et à être moins timide, et il devint alors postier à vélo, travail qu'il garda une année. Une mauvaise chute le força à arrêter le vélo et à utiliser des béquilles à la place. Aujourd'hui encore, Ludwig possède une faiblesse à la cheville qui lui donna la mauvaise habitude de boiter légèrement.
Il termina ses études, mais demeura de longues années sans emploi, terrer au fond de la grande maison familiale, tandis que Tomas faisait le tour du monde. C'était difficile pour Ludwig de voir son frère accomplir tant de choses aussi aisément. Soren était devenu un proche ami de la famille, et s'il n'était plus le professeur de l'aîné, il avait gardé une place de choix dans son cœur.
Finalement, Ludwig s'était fait la réflexion qu'il n'était visiblement pas qualifié pour entreprendre des choses et essayer de s'en sortir seul. Désespéré de voir qu'il n'arrivait pas à se détacher de l'emprise de ses parents, il prit la décision radicale de partir une bonne fois pour toute. Après tout, son petit frère le faisait, et ça n'avait pas l'air si compliqué. En plus, il se débrouillait dans plusieurs langues : anglais, français, italien, il les comprenait certes bien plus qu'il les parlait, mais il était sûr que ça pouvait suffire. Lire les livres en version original allait peut-être lui servir à quelque chose, en fin de compte.
Il partit donc. À l'âge de vingt-six ans, tout frais payé par ses parents qui saluaient chaleureusement cette initiative.
Bien évidemment, ils l'aidèrent grandement à s'occuper du passeport, des vaccins et de tous les papiers dont il nécessitait pour partir. À vrai dire, Luwdig n'eut pas vraiment à s'occuper de grand-chose excepté suivre ses géniteurs d'un bâtiment à un autre pour obtenir tout ce qu'il lui fallait. Il serait bien incapable d'expliquer tous les papiers qu'il possède, comment il les a eu et serait tout autant incapable de refaire les mêmes démarches seul.
Le père de Ludwig ayant quelques contacts à Seattle, il fournit quelques adresses à son fils pour l'aider à trouver un travail. C'est donc le cœur léger et sans réelle appréhension que le jeune homme prit l'avion.
Oui, mais la vie n'est malheureusement pas aussi simple. S'il parvint à s'en sortir les premier mois grâce à sa réserve d'argent, il finit par lentement ne plus avoir les moyens de vivre. Les contacts du père n'embauchèrent pas Ludwig, ou seulement pour quelques temps - le norvégien ne possédait pas les compétences recherchées ou n'était simplement pas fait pour le travail qu'on lui proposait -, il fut au final expulsé de son appartement, et demeura contraint de vendre la plupart de ses affaires pour pouvoir se nourrir.
Trouver un travail n'était vraiment pas chose facile, d'autant que son accent anglais était pitoyable. Lui qui était né avec une cuillère en argent dans la bouche, voici que son retour à la réalité était aussi brutal qu'une grande claque en pleine face.
Demander de l'aide à ses parents le dérangeait : il leur avait promis et vanté qu'il s'en sortirait. Alors, il assuma, pour la première de sa vie, et ne donna plus de nouvelle à sa famille pendant un long moment, honteux. Seul, dans la rue et sans argent, il découvrit la vie, la vraie, celle qui fait mal et qui donne envie de se terrer au fond d'un trou.
Ça dura bien huit mois. Huit mois d'enfers, de crasse, de faim et de regards méprisants. La rue et la Jungle, c'était pareil. Entre les SDF imbibés du matin au soir, les dealers et autres chefs de gangs, Ludwig pensait avoir vécu le pire. C'est à cette époque qu'il apprit à se taire et à baisser les yeux chaque fois qu'un regard se tournait vers lui. Il savait qu'il ne possédait pas les capacités pour s'imposer et se faire respecter. À la place, il choisit d'être une ombre. Et à part quelques petits règlements de compte dont l'un d'eux lui valu deux dents cassées, Ludwig pouvait au moins se vanter d'être doué pour être invisible.
Il continua à lire et à écrire malgré cela. Plus encore qu'avant, puisqu'il n'avait plus que ça. Certains habitants lui en apportaient et prenaient parfois quelques minutes de leur journée pour discuter avec lui. On lui avait dit qu'il était une bonne âme, que ce n'était pas normal qu'il soit dans cette situation. On lui avait dit que la vie était injuste, que l'Etat n'aidait pas. On lui souhaitait bonne chance, on demandait à ce que Dieu le protège, et on repartait en ayant la sensation d'avoir fait sa bonne action de la journée. Il apprit alors à apprécier la compagnie, se mit à redouter la solitude et à vouloir être aimé.
Lors d'une journée comme une autre, le norvégien se rendit à un salon du livre. Il avait réussi à se laver, gardait toujours avec lui de beaux vêtements au cas où on lui proposerait du travail ou n'importe quoi, et ce fut la tête haute bien qu'un peu intimidé qu'il pénétra dans le grand hall partiellement rempli. Il savait où il voulait aller, et avançait les yeux rivés sur les pancartes présentant les écrivains présents, avant de piller lorsqu'il finit par déchiffrer le nom de celle qu'il cherchait …
- Lena Williams !
Sa voix s'était élevée aussitôt. Sa joie était palpable, et si un immense sourire avait étiré ses lèvres lorsqu'il eut dit ce nom, lorsque son regard croisa celui de l'écrivaine, il se reprit immédiatement, réajustant son manteau et se balançant d'une jambe à l'autre. À son tour alors, elle avait sourit, l'avait salué, et alors, la magie avait pu commencer.
Lena Williams était l'un des modèles de Ludwig. Elle écrivait généralement des romans fantastiques, mais sa plume était variée, et elle avait également créé quelques pièces de théâtre et quelques thrillers. Une véritable star pour le norvégien, qui, timide d'ordinaire, s'était mis à parler, parler, parler... Jusqu'à ne plus avoir les mots. Seulement à cet instant, il s'était rendu compte qu'il ne l'avait pas une fois entendue s'exprimer à son tour. Il redouta qu'elle le trouve ennuyant, qu'elle lui fasse une quelconque moral, ou pire encore ! Qu'elle l'ignore totalement. À la place, elle rit, les joues roses et les yeux brillants, flattée, et peut-être séduite par cet homme haut en couleurs qui sortait de nul part. Elle enchaîna à son tour, et ce fut comme si une corde invisible venait de relier ces deux personnes, de façon aussi soudaine que surprenante.
Elle le recontacta peu de temps après, et finit par apprendre dans quelle situation il se trouvait. Et malgré les protestations de Ludwig, elle l'aida à se reconstruire. Elle dépensa beaucoup d'argent pour lui qui n'en menait pas large et se demandait pourquoi est-ce qu'elle lui portait autant d'intérêt, et l'aida à réaliser son rêve de devenir libraire. En échange, avait-elle suggéré avec un sourire malicieux, de vendre ses bouquins et de lui faire de la pub.
Sa vie put alors repartir à zéro. Il avait aménagé cette librairie comme si elle avait été sa propre maison. Des murs en pierres apparentes, des poutres en bois, de grandes bibliothèques pleines à craquer, décorées de guirlandes lumineuses apportant à l'endroit une touche quelque peu fantastiques et de gros fauteuils bien confortables pour ceux désirant lire mais n'ayant pas les moyens d'acheter étaient disposés à des endroits stratégiques de la pièce. Le sourire avait fini par être greffé sur le visage de Ludwig, et il ne se passait pas une journée sans qu'il ne comble de remerciements la jeune femme qu'il avait apprécié en tant qu'écrivaine et qu'il aimait maintenant comme une grande amie.
Il est à noter d'ailleurs, une rencontre particulièrement étonnante lors de sa première semaine de travail. Seul à la boutique, le norvégien s'évertuait à faire de cet endroit son coin de paradis, lorsqu'un animal entra tout naturellement, cancanant fièrement et se calant gentiment dans l'un des fauteuils sous le regard éberlué de Ludwig. D'abord tenté de le mettre dehors, le libraire accepta sa présence, trouvant la situation amusante. En fin de journée cependant, et voyant que l'animal était toujours présent, il fut contraint de le faire sortir … pour le voir revenir le lendemain, et le surlendemain … Il n'était pas méchant, ce canard, et se laissait même caresser. Ludwig finit par lui donner un petit nom, Voltaire, et il devint alors son canard domestique. C'était un tout jeune canard, qui devait être poussin il y a fort peu de temps. Il fut donc simple, avec un peu de patience et d'amour, à Ludwig – et à Lena lorsqu'elle était là -, d'apporter un semblant d'éducation à la bête. Elle apprit à ne pas faire ses besoins n'importe où et à prévenir lorsque quelqu'un entrait dans la librairie. Un vrai chien de garde.
La situation de Ludwig demeura ainsi un moment, et aurait pu durer encore éternellement … Les années passaient, et le jeune homme ne put qu'être comblé de la vie que lui avait offert Lena. Les deux personnes se connaissaient maintenant par cœur, et, si leur entourage était persuadé qu'ils finiraient ensemble, jamais un geste ne fut plus intime qu'un autre. Il était clair pourtant, que Ludwig ressentait quelque chose pour elle, et inversement, mais jamais aucun des deux ne parvint à approcher l'autre autrement qu'amicalement. Par peur, peut-être, de se perdre pour toujours.
Le norvégien avait finalement osé recontacter sa famille, qui était venue passer des vacances chez lui, et la vie était belle, et Ludwig était heureux, et le monde tournait bien, et cette histoire aurait pu faire l'objet d'un film Disney si la fin du monde ne s'était pas invitée au dîner ...
JOUR 1 :
Des éclats de voix, dans la rue en bas de chez lui. Intrigué, il observe d'abord par la fenêtre, avant de dévaler les escaliers menant à la librairie et d'aller à la porte. Voltaire entre comme une furie, sa balade journalière est écourtée par le remue-ménage, au-dehors. Ludwig arrive juste à temps pour constater l'étendue des dégâts. La police est déjà sur place et on lui intime de rentrer chez lui. La violence de l'attaque se résume à une mare de sang et à des cris d'agonie. Choqué, Ludwig obéit et appelle immédiatement Lena pour la mettre au courant. Ils trouvent malgré tout la force de plaisanter à ce sujet.
JOUR 2 :
Toujours à la librairie. Il entend parler d'étranges agressions, dont celle à laquelle il a assisté la veille. Inquiète, sa mère lui téléphone dans la journée. Les faits sont suffisamment interpellants pour qu'elle en ait entendu parler, en Norvège. Ludwig la rassure comme il peut. Lui, n'en mène pas large : un mauvais pressentiment le ronge de l'intérieur, mais il tente de se convaincre qu'il ne s'agit que de son imagination.
JOUR 3 :
Il passe son dimanche chez Lena et sa famille. L'histoire est très brièvement abordée. L'ambiance est bonne, Ludwig oublie son pressentiment.
JOUR 4 :
Lena contacte Ludwig et lui apprend que l'histoire serait grave. Elle lui parle de ce qu'elle a lu et paraît enjouée de lui annoncer que cela lui a donné une nouvelle idée de roman. Lui, l'encourage, heureux pour elle mais le ventre serré. Il a le mal du pays et contacte ses parents. À leur tour maintenant de le rassurer. Ils garderont pour eux que certains cas similaires à ce qu'il se passe en Amérique commencent à être répertorié chez eux.
JOUR 5 :
Lena a finalement décidé de passer la nuit chez Ludwig car elle n'était pas rassurée. À peine le soleil couché que la rue semble doucement se réveiller. À la fenêtre, le libraire voit un homme courir et appeler à l'aide comme s'il avait la mort à ses trousses. Ni une, ni deux, Ludwig descend et lui ouvre la porte, tout en prenant soin de bien la verrouiller derrière lui. Il remercie le Ciel d'avoir une porte en bois aussi solide et épaisse sans même savoir pourquoi.
L'homme en détresse, Mike, est un client régulier de la librairie. Un brave type aux grands yeux clairs, infirmier et futur papa, vêtu à cet instant d'un simple jogging. Terrorisé, il explique en bégayant avoir été agressé par son épouse alors qu'il allait aux toilettes et qu'elle était censée dormir. Fiévreuse depuis quelques temps, il avait pris quelques jours pour rester à ses côtés, inquiet pour elle et le bébé. Méconnaissable, monstrueuse, inhumaine sont les adjectifs qu'il emploie pour la décrire au moment de l'agression. Les deux amis l'emmènent à l'étage et lui préparent une boisson chaude avant de contacter en vain les autorités. Ludwig lui fournit l'un de ses pulls et demeure songeur et étrangement silencieux. Lena est la seule à parler et à prendre des décisions.
Un peu plus tard, une patrouille sillonne la rue. Elle se dirige vers là d'où vient Mike. Une série de coups de feu s'élèvent à peine quelques minutes plus tard. Mike restera la journée ici, tandis que Ludwig et Lena sortent pour comprendre ce qu'il se passe. Ils interpellent une patrouille et se font méchamment rabrouer. On leur demande d'où ils viennent, et en mentionnant leur adresse, ils leur conseillent vivement de s'éloigner de cette zone. On leur donne un itinéraire à suivre. Ludwig tient à aller chercher Mike et à récupérer quelques affaires.
La valise faite, Voltaire à ses côtés et le voisin récupéré, le quatuor repart sans un regard en arrière, effrayé et dans l'incompréhension la plus totale. Ludwig n'oubliera pas de fermer la porte à double-tour. Il possède encore aujourd'hui les clés de son logement.
La patrouille les conduit en zone sécurisée, dans une pizzeria, en attendant de pouvoir rejoindre un endroit plus grand et mieux gardé. Tout va très vite, et on répond aux questions par le silence ou de vagues réponses.
JOUR 6 à 10 :
Ils tournent en rond, pas plus avancés qu'au premier jour. Lena tombe sans cesse sur la messagerie de ses parents. Ceux du libraire répondent présents, et ne peuvent plus cacher à leur fils ce qu'il se passe chez eux. Ils sont sans nouvelle de Tomas, en séjour en Italie, et Soren est hospitalisé après avoir été agressé et mordu par un malade en pleine rue. La communication est mauvaise et finit par couper, laissant Ludwig paniqué et fou de rage de rester ainsi sans rien faire. Ils sont une vingtaine de civils, ici, et aucun n'est plus avancé qu'un autre. L'endroit n'est pas vraiment grand, et tout le monde finit par se connaître plus ou moins. Les vivres s'épuisent lentement, et de leur côté, les militaires, au petit nombre de sept, essaient de prendre contact avec d'autres collègues.
La tension monte d'un cran. Un père de famille finit par attaquer un militaire qui l'abat sans ménagement. Un vent de panique traverse la salle de restaurant. Certains veulent partir, d'autres pleurent, et d'autres encore sont figés par ce qu'ils viennent de voir. Ludwig, lui s'arrache les cheveux, à la recherche de réponses. Il veut rentrer chez lui. Il a peur. Il est terrorisé. Son souffle est coupé. Son ventre lui fait mal et sa tête menace d'éclater à tout moment. Il aimerait être en plein cauchemar et pouvoir se réveiller.
En réponse au stress, il finit par tomber dans les pommes. Peut-être est-ce là le seul moment de répit qu'il aura avant un bon moment.
JOUR 11 à 15 :
Cinq autres civils rejoignent le camp. C'est un bordel sans nom qui règne ici, entre ceux pleurant la mort de leurs proches et ceux bouillonnant de rage, le trio a du mal à se faire une place de crainte de se faire violenter, ou pire. Plus de nouvelle des familles. Ludwig n'attend plus aucune réponse de la part des militaires, qui finalement n'ont pas l'air plus avancé. L'un d'entre eux, un certain Roland, se confie à lui une nuit relativement calme. Il semble désespéré, et mentionne sa fille et sa femme qu'il pense avoir perdu pour toujours. Silencieux, Ludwig lui offre une lichette d'aquavit qu'il gardait dans sa valise, un alcool bien connu dans son pays. Les deux hommes sympathisent ainsi mais n'auront pas le temps de plus discuter : Roland est appelé au travail.
Certains des civils arrivés en même temps que le trio décident de s'en aller et décrètent qu'ils s'en sortiront mieux seuls et qu'ils en ont assez de rester ici à ne rien faire et ne pas avoir de nouvelles de leurs proches. D'abord réticents, les autorités leur laissent finalement le choix, ce qui fait subitement douter les personnes. Ils finiront malgré tout par partir.
Un autre des rescapés est abattu par un militaire alors qu'il essayait de s'emparer de son arme. Le lendemain, le militaire est retrouvé mort.
Mike tombe doucement dans la folie. Il s'arrache les cheveux et marmonne seul. ces quelques jours sont pour Ludwig les pires qu'il ait jamais vécu, et il en vient à regretter l'époque où il était à la rue.
JOUR 17 A 19 :
La pizzeria reste deux nuits dans le noir total. On s'éclaire à la lampe torche et à la bougie quand il y en a. Il y a comme une fausse impression de calme. Tout le monde est silencieux durant ce laps de temps sans lumière. Tout le monde est sous tension. Ludwig s'est dévoré la peau des doigts et s'est mordillé les lèvres à sang. Lena pleure beaucoup. Les deux restent scotchés l'un à l'autre.
Un matin, on entend une femme crier alors qu'elle se rend aux toilettes. On découvre Mike gisant dans son sang, les poignets ouverts. C'est un nouveau choc pour Ludwig qui en sera touché plus que de raison, au point d'en pleurer comme un bébé, sans pouvoir s'arrêter, sans pouvoir respirer. Lena le réconforte comme elle peut, mais n'en mène pas large non plus.
Décembre 2015 :
Une querelle éclate : en manque de vivre, certains exigent d'exécuter son canard. Le libraire s'y oppose violemment, et n'hésite pas, pour la première fois de sa vie, à en venir aux mains pour protéger son animal. Il est malheureusement vite maîtrisé, l'arcade sourcilière éclatée et une côte brisée. On cherche alors Voltaire, on se lèche les babines d'avance à l'idée de manger un peu de viande, même une petite bouchée, mais la bête est introuvable.
Ludwig restera plusieurs jours dans la section des blessés – dans la réserve -, d'abord plongé dans un demi-sommeil, avant de reprendre des forces et de pleurer encore et encore la disparition de son canard, qu'il pense mort et dévoré.
Il faudra du temps à Lena pour lui avouer qu'elle l'avait fait partir durant le combat, pour le protéger. Ludwig ne comprend pas : le laisser partir, dehors avec ce qu'il se passe, c'est bien le conduire à une mort certaine. L'ancienne écrivaine lui dit qu'au moins il a une chance de s'en sortir. Ici, il n'y a aucune cachette, aucun endroit calme pour lui. Rien à faire : les deux amis se disputent au moment le moins opportun.
9 Janvier 2016 :
Remis depuis peu, Ludwig est forcé, comme les autres civils, de se lever et marcher. Les militaires prennent enfin les choses en main, et décident de rejoindre cet autre camp de survivants, plus sécurisé que celui-ci, à CenturyLink Field. Certains civils prennent la décision de faire leur bout de chemin seuls.
Les mouvements sont difficiles pour le libraire, et il est forcé de s'arrêter très souvent pour reprendre son souffle. Le militaire Roland l'aide comme il peut. Il l'informe que la situation est critique au-dehors. Enfin, il lui apporte de vraies réponses, lui parle de ces morts qui reviennent à la vie, que chaque être humain est susceptible de posséder déjà le virus, et qu'une simple morsure de la part de ces créatures est suffisante pour causer la mort et la transformation. Sans pour autant le rassurer, savoir ce qu'il doit redouter le détend, car vivre dans la crainte d'un danger que l'on ignore et l'une des pires peurs qu'il a bien pu endurer. Ludwig espère pourtant encore que sa famille est en sécurité, et l'espérera tant qu'il vivra.
Pour la première fois, Ludwig voit l'une de ces créatures de ses propres yeux. Sa querelle avec Lena semble bien loin quand il l'attrape par la main pour se rassurer. Guidé par Roland et les autres, les survivants évoluent au-dehors, et les balles sifflent autour d'eux pour abattre ces bestioles qui semblent ne jamais mourir. L'un des militaires découvre qu'il est plus simple de les immobiliser lorsque l'on vise la tête.
La mission se révèle vite être une mission suicide. Les morts-vivants sont bien plus nombreux que ce qu'ils imaginaient, et les chargeurs finissent par se vider, et la seule manière de leur échapper et de courir.
Ludwig manquera de perdre la vie, quand il se retrouva par terre, immobilisé par la douleur au niveau de ses côtes. Pour la seconde fois, Lena lui sauvera la vie en le tirant avec une force qu'elle n'imaginait pas posséder. Une seconde dette que Ludwig ne pourra jamais payer, puisqu'elle laissera, elle, sa vie derrière elle, après avoir simplement été mordue une fois le libraire relevé. Elle arrive pourtant à faire un bout de chemin avec eux.
Longtemps, les survivants courent, la tête remplie d'horreurs et poussé par l'adrénaline. Ils ne sont plus qu'une dizaine, nombre qui diminue de plus en plus vite. Ludwig est contraint d'abandonner Lena derrière-lui.
Le libraire s'en voudra toute sa vie de ne rien avoir pu faire pour elle, et beaucoup de ses écrits sont aujourd'hui destiné à cette femme. Elle est également la personne qu'il dessinera le plus dans son petit carnet à croquis, sous différentes formes : en fée ou ange quand il se sent bien, en rôdeur ou créature démoniaque lorsque le moral est au plus bas. Si ses dessins ressemblent à des gribouillis d'enfants, il est pourtant simple de reconnaître ce qu'il fait.
Le peu de rescapés s'autorise finalement une pause à l'abri, dans un bâtiment en chantier. Ils y passent une nuit mouvementée, ou aucun d'entre-eux ne parvient vraiment à dormir, à l'affût du moindre bruit, du moindre mouvement suspect. Ludwig fait le compte des survivants. Trois fois de suite il recompte en chuchotant du bout des lèvres, espère oublier quelqu'un, en vain. Ils ne sont plus que six, dont deux militaires. Roland et l'autre, celui qui avait abattu ce père de famille, un certain Jack. Parmi les civils, une seule femme, et Ludwig lui en veut qu'elle ne soit pas Lena.
10 Janvier :
Eux qui pensaient pouvoir vraiment souffler une fois arrivés au stade, les voilà bien déçus. De nouveau, ils courent : CenturyField est envahi de créatures. Roland y laisse sa vie, ainsi que les autres survivants de la pizzeria. Comment Ludwig parvient à s'en sortir ? Guidé par Voltaire.
Il voit l'oiseau, éloigné de tous. Son nom glisse sur les lèvres du libraire qui lui court aussitôt après. Est-ce un mirage ? Non, Voltaire est bien vivant. Et quand le norvégien l'atteint et le prend dans ses bras, un bus passe devant lui, klaxonne, freine bruyamment. Le message est passé, Ludwig saute à l'intérieur et rejoint les derniers survivants de CenturyLink Field.
AND WHAT NOW ?
Ludwig s'est fait une place à Evergreen. Il fait parti du décor maintenant, a vu passer pas mal de monde, en a vu mourir, en a vu repartir … La plupart faisant à peine attention à lui.
En fait, il a un peu l'impression de vivre dans l'un de ses bouquins, et de n'être que spectateur du monde qui l'entoure. Sa vie s'est arrêtée lorsqu'il a passé la porte du chalet, et est en pause depuis ce jour.
Il eut droit à des soins, eut beaucoup de mal à se remettre de sa côtes brisée qui n'avait pas vraiment été soignée. Ce fut une longue convalescence, et il resta donc un moment sans sortir de ce lieu loin de tout. Heureusement pour lui, les livres sont toujours ses amis. Et il s'avère que l'endroit est un repère de grands rêveurs.
Il parvint donc à se faire une bibliothèque, ouverte à tout le monde bien sûr, et que tout le monde est libre de remplir. C'est ici qu'il passe le plus clair de son temps. À bouquiner, à s'instruire, à en apprendre le plus possible. En théorie alors, l'ancien libraire est doué pour la survie, connaît pas mal d'astuces, sait reconnaître les plantes comestibles, celles qui guérissent et celles qu'il vaut mieux éviter. En pratique, c'est toujours plus compliqué … Ludwig sort depuis peu. Depuis que la grande majorité des femmes présentes est tombée enceinte. Parce qu'il n'a pas vraiment le choix, et les autres non plus. Beaucoup, d'ailleurs, se demandent encore comment il a fait pour survivre jusqu'à présent, et lui aussi. Oh, il a toujours mis la main à la pâte, comme les autres. Il a rafistolé le chalet comme il le pouvait, à contribuer au confort de l'endroit, mais il était généralement celui qu'on ne voulait pas dans son groupe.
Voltaire est toujours une grande source de conflit. Très souvent reviennent les périodes de pénuries, avec les histoires qui vont avec. Et à chaque fois, cela revient. À chaque fois, Ludwig hausse le ton quand on commence à aborder le temps de cuisson du canard où à quelle sauce on pourrait le cuisiner. C'est bien les rares fois où on peut voir le norvégien devenir réellement mauvais, et, s'il n'aime pas se battre et s'il est toujours aussi faible, s'il peut vous mettre le soufflet de votre vie pour vous enlever ses idées de votre crâne, il n'hésitera pas. Jamais, au grand jamais, on ne touchera à Voltaire. Voltaire est un survivant, comme tout le monde. Voltaire est sûrement plus utile que tout le monde réuni. Voltaire a survécu seul pendant de longues journées, et Voltaire lui a sauvé la vie. Si un jour tu tombe à terre, ce ne sera pas la faute à Voltaire.
time to meet the devil
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Eddie Redmayne ♦ <bott>Grim</bott>
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♦ Libraire
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Re: "Notre monde est merveilleux, tu ne trouves pas ?"
Sam 17 Déc 2016 - 18:35
Bienvenue compatriote de "Norvegie" comme dirais certaine personne ici
Bon courage pour ta fiche en tout cas o/
Bon courage pour ta fiche en tout cas o/
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Re: "Notre monde est merveilleux, tu ne trouves pas ?"
Sam 17 Déc 2016 - 18:52
Quelle choix d'avatar ! **
Bienvenue ici !
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Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
The Exiles | Right Hand
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Re: "Notre monde est merveilleux, tu ne trouves pas ?"
Sam 17 Déc 2016 - 19:10
Merci à vous !
Ah, un compatriote, ça fait plaisir !
Ah, un compatriote, ça fait plaisir !
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Re: "Notre monde est merveilleux, tu ne trouves pas ?"
Sam 17 Déc 2016 - 19:22
Je préfère Jaime Bell. REPRENDS-LE ALLEZ !
Rebienvenue à toi !
Rebienvenue à toi !
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Re: "Notre monde est merveilleux, tu ne trouves pas ?"
Dim 18 Déc 2016 - 0:27
Oh bah j'avais pas vu que tu avais posté ta fiche ! (Re)bienvenue à toi
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