L'hiver avait amené son lot de préoccupation. Tant par le fait que la température ayant drastiquement chuté, il était plus difficile pour eux de partir en ravitaillement, mais aussi le lot de contrariété que cela amenait, comme par exemple avoir la sensation d'être en hypothermie à chaque ronde, chercher à esquiver l'extérieur le plus possible...
Mais il y avait autre chose qui taraudait la jeune femme.
Si elle s'était habituée à s'angoisser facilement, le fait de se retrouver avec un retard de quelques jours concernant mère nature lui faisait légèrement frôler la crise cardiaque. Bien sûr que son amant lui avait assuré que la machine était hors service, mais si il s'était trompé ? Lex n'avait jamais voulu d'enfants. Peut-être une fois, sur un coup de tête, éventuellement. mais pas dans cette situation, non.
Et si Norman s'était réellement trompé sur ce que son médecin avait pu lui dire... Mieux valait commencer à aborder le sujet, en partant du principe que son toubib ait eu son diplôme dans une pochette surprise.
Au meilleur des cas, elle se serait inquiétée pour pas grand chose, et d'ici quelques jours ils en rieraient bêtement, voilà tout.

D'autant qu'après une sortie de trois jours en ravitaillement, elle n'avait pas eu l'occasion de réellement le voir. C'est donc après avoir jeté ses affaires dans un coin de sa chambre que la brune s'était enroulé dans une écharpe en laine quatre fois trop grande pour elle qui avait au moins le mérite de lui tenir chaud, avant d'enfiler sa veste et d'attacher la laisse ) Voron en direction de la chambre de Norman avec tout de même un léger sourire à l'idée de le retrouver.
En revanche, elle déchanta bien rapidement quand en ouvrant la porte, elle tomba nez à nez avec Eva qui semblait visiblement prête à partir. Si la latina lui offrit un bonjour des plus courtois, Lex s'était contenté de répondre d'un air vaguement sec avant d'entrer dans la pièce, laissant Voron aller saluer Norman alors qu'elle jetait sa veste et son écharpe dans un coin de la pièce, annonçant tout de même la couleur de ce qu'elle pensait.

Elle à pas autre chose à foutre que de passer ses journées avec toi ?

Journées... Peut-être qu'elle exagérait un peu aussi. Sauf que ce n'était pas la question, et qu'à peine arrivé pour faire une surprise à Norman et voir l'autre mexicaine en sortir avec un grand sourire aux lèvres avait tout de même le don de la gonfler légèrement. Peut-être qu'ils ne s'étaient rien promis par écrit concernant leur exclusivité, il n'empêche qu'elle avait toujours été claire avec lui sur le fait de ne voir personne d'autre.

D'ailleurs, sa remarque amena tout de suite un léger froid dans l'ambiance, alors qu'elle soupirait longuement. Désolée. J'ai eu une journée difficile, et on à rien trouvé d'utile dans le quartier qu'on à fouillé. Lâcha t-elle à demi mot avant de lui voler un rapide baiser au coin des lèvres. Tu es occupé, ou je peux rester un peu avec toi avant mon prochain tour de garde ?

Ah, les tours de garde. Ou le meilleur moyen de se sentir dans la peau d'une victime du titanic selon elle. Alors si elle pouvait essayer de se réchauffer un peu avant de devoir y aller, elle n'était pas contre. D'autant qu'elle préférait commencer son tour en ayant les idées claires, et qu'une discussion avec Norman devrait l'apaiser.
Enfin, normalement.

Aujourd'hui, Norman n'était pas en compagnie habituelle d'Alex comme on pouvait s'y attendre, mais c'était avec Eva qu'il discutait. Cela faisait un bon bout de temps, qu'ils ne s'étaient pas posées dans un coin pour parler de tout et de rien. D'ailleurs, Norman lui demandait beaucoup de choses sur la mécanique et parfois même il lui demandait des conseils sur la relation qu'il entretenait avec Alex. Si au départ, ils s'étaient laissés aller dans les bras l'un de l'autre, Eva comprenait parfaitement la situation et n'avait jamais rien tenté, ni rien dit à ce propos, elle respectait le choix de Norman et Norman la remerciait pour ça.

Alors que la métisse s'en allait pour rejoindre ses deux frères, elle croisa Lex à la sortie. A son regard il comprit tout de suite, que la présence de son amie dans sa chambre lui déplaisait. Norman ne dit rien et se mit accroupis pour accueillir Voron comme il se doit. Le faisant s'allonger sur le sol, il lui gratouilla le ventre. Regardant discrètement les affaires de la demoiselle s'envoler sur son lit, Norman redressa la tête pour regarder sa bien aimée.

Elle à pas autre chose à foutre que de passer ses journées avec toi ?

Norman s'en voulait d'avoir croisé son regard, il aurait du regardé Voron et lui faire des papouilles, au moins, il ne disait rien lui, mais bon, ça n'aurait pas été très adulte de sa part de fuir la jalousie de la femme qu'il aimait. Puis comme le dit le proverbe la jalousie est un vilain défaut mais une belle preuve d'amour non ? Enfin si tant est qu'elle soit amoureuse de lui, mais certain signe ne trompait pas.

Le garçon se redressa ne sachant que dire de sa phrase. Bon il aurait pu la rassurer à lui dire qu'ils n'y avaient rien entre Eva et lui mais à quoi cela servirait ? Le croirait-elle forcément ?

Désolée. J'ai eu une journée difficile, et on à rien trouvé d'utile dans le quartier qu'on à fouillé. [...] Tu es occupé, ou je peux rester un peu avec toi avant mon prochain tour de garde ?

Norman haussa les épaules et empêcha la demoiselle de s'échapper après son rapide baiser. "Hep vient par là" Il entoura ses bras autour d'elle et fit un sourire. "Ce n'est pas grave, t'es mignonne quand t'es jalouse et si cela peut encore te rassurer il n'y a rien de plus que des mots entre Eva et moi ou quelconque femme de ce lycée" dit-il sincèrement. Il n'y avait qu'elle et cela depuis leur rapprochement. "Je te sens un peu tendu, ça va ?"

Se retrouver dans ses bras l'apaisa un instant, alors qu'elle fermait légèrement les yeux pour en profiter, venant resserrer ses mains autour de ses bras pour qu'il ne la lâche pas tout de suite. Mignonne quand elle était jalouse ? Bah voyons... Un rire sans joie s'échappa des lèvres de la brune, bien que les arguments de Norman la rassurèrent un minimum.

J'espère... Lâcha t-elle à mi-mots sans oser en dire d'avantage. Après tout, elle n'était pas là pour vérifier, mais sa parole lui suffisait tout de même.

Bingo, il la sentait tendue. Rien que d'en parler, elle sentit ce noeud désagréable se resserrer le long de son ventre. Comment pouvait-elle énoncer ce qu'elle ressentait sans frôler la crise de nerf ? Ce n'était peut-être qu'un foutu retard. Quelle femme normalement constituée ici bas n'avait pas de retard, au vu de la panique ambiante dans laquelle ils vivaient quotidiennement ?

Je m'inquiète. C'était bien tout ce qu'elle avait trouvé à dire pour capter son attention alors que Norman relâchait l'étreinte contre elle, tandis que l'ex maître chien venait prendre place sur le lit en faisant signe à son amant de s'asseoir.

Je pense surtout que c'est un enchaînement, mais... en silence, elle vint mordre ses lèvres, ne parvenant pas à trouver les mots parfait pour annoncer ses craintes sans le faire douter lui. J'ai quelques jours de retard. C'est rien de grave en soi, mais du coup je me demandais si tu étais sûr à 100% de ce qu'avait pu dire ton médecin...

Y'avait quand même une sacrée marge entre "je tire à blanc, j'ai fais des test" et, "le médecin l'a juste dit, sans faire de tests."
De quoi aurait-elle l'air si ils se retrouvaient avec un gosse sur les bras ? Elle ne doutait pas qu'une version miniature de Norman serait adorable, mais cela impliquait beaucoup de chose, à commencer gagater comme Thalia devant sa gamine, dire adieu à sa liberté, aux ravitaillements, à sa moto... Se forçant à inspirer lentement pour ne pas s'imaginer neuf mois de pur angoisse, Lex préféra reprendre la parole.

Enfin... Voilà, c'est juste que je m'inquiète. Et comme je me suis jamais vraiment posé la question de "et si je me mettais à faire des enfants", je t'avoue que j'ai une certaine tendance à angoisser là tout de suite.

Il fallait sérieusement qu'elle arrête de parler. A chaque moment d'angoisse, elle se mettait à déblatérer tout un discours sans queue ni tête, juste pour cacher le fait qu'elle angoissait. mais vu sa tête, Norman avait dû largement s'en rendre compte, sans qu'elle n'ait à dire quoi que ce soit alors...

J'espère...

Un tendre sourire s'étendit sur le visage du brun. Il la tenait coller contre lui, il aimait ces moments-là. La sentir en sécurité dans ses bras et lui faire comprendre qu'il était là pour elle. Innhalant un peu ses cheveux, Alex mit fin à leur éteinte en annonçant qu'elle était inquiète. Norman haussa les sourcils, de quoi sagissait-il ? Le fait qu'elle lui demande de s'asseoir à ses côtés et son côté sérieux lui avait mis un coup de stresse. Avait-il fait quelque chose de mal ? Voulait-elle mettre fin à leur relation ou était-ce juste pour se confier ?

Le brun s'installa au côté de son amante et plongea son regard dans le sien, il était tout ouïe. Je pense surtout que c'est un enchaînement, mais... J'ai quelques jours de retard. C'est rien de grave en soi, mais du coup je me demandais si tu étais sûr à 100% de ce qu'avait pu dire ton médecin... Norman fut tendu pendant un instant en se rappelant de l'histoire avec Penny mais il savait très bien qu'Alex n'était pas de ce genre-là, il avait amplement confiance en elle, il le sentait au plus profond de lui, que c'était la bonne. Il le voyait à son comportement, le fait qu'une femme l'approche trop et qu'elle lui demande assez souvent si elle était la seule avec qui il couchait.

Enfin... Voilà, c'est juste que je m'inquiète. Et comme je me suis jamais vraiment posé la question de "et si je me mettais à faire des enfants", je t'avoue que j'ai une certaine tendance à angoisser là tout de suite.

Norman se mit à rire et s'autorisa une petite blague qu'elle seule pouvait comprendre "Ah bah non un, pas une deuxième fois quand même..." dit-il en plaisantant puis reprit "Oui je suis sûr à 100% y a pas de problème là-dessus..."La seule personne qui pourrait mieux lui répondre était Emerson ou même Ian, lui il ne s'y connaissait pas trop dans ce genre de problème féminin. "Tu veux qu'on aille voir Emerson ? Ca peut venir du stresse ? Du temps ? Enfin comme t'angoisse ça doit peut-être empiré le truc ? Mais promis pas d'erreur sur la marchandise, je tire à blanc... Donc le problème ne vient pas de là." dit-il en souriant.

Pas une deuxième fois.

Elle s'était figé, le regard fixé vers le sol. En d'autres circonstances, elle aurait sans doute pu en rire, et se serait douté que Norman plaisantait, mais là...
Là, ça ne passait clairement pas. Elle n'écouta même pas ce qu'il avait pu rajouter, se contentant de le fixer froidement en se relevant. C'est tout ce que tu trouve à dire?

Ce n'était ni drôle, ni rassurant. En revanche, ça sous entendait clairement qu'elle ne valait pas mieux que Penny, et la réflexion ne la flattait absolument pas. Si il sous entendait qu'en gros, elle était voir ailleurs, il se trompait lourdement. C'est plutôt moi qui devrait faire ce genre de remarque ! Elle n'avait pas pu s'empêcher de s'exclamer, blessée de sa réaction presque désinvolte alors qu'elle s'inquiétait sincèrement. Un gamin dans ce monde, quelle idée... Tu veux qu'on en parle, de Tara, de Lysbeth ou encore d'Eva ? Des deux, j'pense que je suis celle qui devrait se faire le plus de souci figure toi!

C'était plus fort qu'elle. Si elle n'avait jamais cherché à se concentrer sur les doutes qui lui rongeaient l'esprit, son angoisse avait fait remonter ces derniers à la surface alors qu'elle lui crachait son venin au visage. Certes de manière excessive, mais elle devait bien se l'avouer. Ca lui faisait un bien fou de pouvoir dire à voix haute ce qu'elle pensait tout bas.

J'en ai marre. Elle avait lâché son regard en annonçant cela, croisant les bras contre sa poitrine comme pour le défendre de s'approcher. Si elle savait se contenir et rarement piquer des crises, pour le coup c'était raté. Et la simple idée qu'il essaie de la rassurer lui donner envie de s'énerver d'avantage. Si tu pense que je ne suis pas mieux que Penny, t'as qu'à retourner avec Eva tiens. Ca vous fera un terrain d'entente, vous pourrez discuter du fait que je ne suis pas une fille bien, et tout ce qui va avec.

Non pas qu'elle ait été en froid avec Eva, mais elle devait bien l'admettre, elle avait toujours eu du mal à accepter qu'il s'était passé quelque chose entre elle et Norman, et la métisse l'avait rapidement compris aux regard qu'elles s'échangeaient de temps à autre. De la jalousie ? Peut-être, mais de la à se l'avouer... Même pas en rêve. A la place, elle préféra se diriger vers les quelques vêtements qu'elle avait pris l'habitude de laisser dans la chambre de son amant pour les récupérer. Je me casse. Ce sera toujours mieux que m'énerver et te retourner la chambre dans une crise de nerfs.

Woh ? Qu’est ce qu’il se passait là au juste ? Norman regarda son amante changer du tout au tout. Elle partait dans une crise de nerfs, mélangée avec une pointe aiguë de jalousie. Norman n’avait pas pensé mal avec cette blague. D’ailleurs il s’était très vite proposé de l’accompagner chez Emerson pour en savoir plus, savoir ci ce n’était pas trop grave ce genre de retard. Il savait que ça pouvait arriver selon certaine circonstance, mais autant demander l’avis d’un expert.

Alex croisa les bras et reculait pour ne pas qu’il s’approche. Elle lui balance plein de prénoms aux visage. Pour Eva il pouvait comprendre et encore non puisque il le s’était rien passé au final et qu’ils ne se connaissaient pas du tout à l’époque, mais pour Lys et Tara elle se m’était complètement le doigt dans l’œil. Il ne voyait qu’elle et d’ailleurs il sentait que ça ne plaisait pas à l’autre brune quand il lui faisait comprendre qu’elle ne l’intéressait absolument pas. Certes c’était aussi une belle femme mais pour lui. Alex avait quelque chose de plus que les autres. Il le sentait et n’avait jamais ressenti ce genre de chose pour une femme même à son époque avec Penny. C’était différent, ils se comprenaient mutuellement, il y avait juste besoin d’un regard, d’un geste. Ils étaient là l’un pour l’autre.

« Écoute Lex. Je m’excuse… ce n’était pas dans mes intentions de te vexer… » dit il d’un air désolé et sincère « Je ne pensais pas mal, je cherchais juste à faire une blague, en aucun cas j’ai voulu faire un sous entendu ou quoi que ce soit…je n’ai pas voulu te blesser… »
Non en aucun cas il avait voulu une seule seconde la voir dans cette état. Sa jalousie quotidienne le faisait sourire et d’ailleurs lui plaisait il était bien vrai, ça lui prouvait que malgré qu’ils ne se soient jamais avouer l’un à l’autre qu’ils s’aimaient, elle tenait à lui et ne supportait pas le fait de le voir discuter avec d’autre femme.

La brune commençait à attraper ses affaires qu’elle avait l’habitude de laisser ici. Le cœur de Norman se serra. Attend qu’est ce qu’elle faisait la au juste ? Elle se cassait ? C’était quoi un genre de « je te quitte j’en ai marre ? » Le garçon paniqua, jamais il avait voulu que ça en arrive là. S’il avait su, il aurait laissé son côté blagueur en retrait pour une fois.

« Attend Lex… » dit il en attrapant le morceau de tissu qu’elle venait de prendre en main. Le regard de sa brune était froid et plein de haine. Ce n’est pas ça qui inquiétait le brun c’était surtout Voron qui était dressé sur ses pattes et qui grognait en montant ses crocs. Il protégeait sa maîtresse. Il avait compris qu’il lui avait fait du mal. Norman lâcha le tissu et tendit les mains vers Voron « Ce n’est rien mon ch… » l’animal fit un aboiement pour lui faire comprendre qu’il ne blaguait pas et que s’il touchait Lex , il se ferait un malin plaisir à le croquer. Reculant d’un pas, Norman déglutis difficilement et fit face à son amante.

« Lex… Je suis désolé,ne part pas s’il te plaît…Je te jure qu’il n’y avait pas de sous entendu… et qu’il n’y a que toi… je m’en fou d’Eva de Tara ou bien même de Lys… elles ne valent rien à mes yeux contrairement à toi…Je t’en prie reste… » dit il en lui tendant une main. Le brun était même prêt à se mettre à genou pour la supplier. Bordel il ne voulait pas que ça se termine pour une vieille blague toute pourrie. Il pouvait s’en vouloir qu’à lui-même dans ce cas. Il espérait qu’elle comprenne . Qu’elle sache qu’elle était la femme avec laquelle il voulait passer ses nuits, ses journées et même sa courte vie.

Si Voron n’avait pas été là. Norman l’aurait déjà pris dans ses bras . Essayait de mêler les gestes à la parole mais là il ne pouvait pas la toucher. Il devait seulement essayé de jouer avec les mots chose avec lequel il venait de foutre la merde totale. Le brun à avait un air désolé sur le visage . Il n’était pas fier en ce moment. Il ne supportait pas l’idée de la perdre pour une connerie pareille.

Elle était tellement fatiguée de ne pas savoir sur quel rythme le suivre. Se demander quand il était sincère ou non, à se vexer quand il plaisantait en le pensant sérieux. Tout un tas de nuances qui faisaient qu'elle avait du mal à suivre la même route, et la mettait comme aujourd'hui dans des états pas possibles. Quand il avait essayé de stopper ses gestes, Voron s'était mis à grogner, sans doute perturbé par la tension qui avait gagné la pièce en si peu de temps. Si elle n'avait pas relevé la première fois, son aboiement menaçant fût suffisant pour qu'elle se tourne vers l'animal. C'est rien... caressant doucement la tête de l'animal pour l'inciter à se calmer, elle ouvrit la porte de la chambre pour faire sortir le staff. Si Voron se montrait surprotecteur avec elle, elle n'avait pas envie pour autant qu'un accident se déclenche.

Le regard que Norman lui lançait lui serra le coeur, atténuant un minimum sa rancoeur envers lui sans pour autant répondre à ses excuses. Rester ? Elle même ne savait plus ce qu'elle voulait. Bien sûr qu'elle l'aimait quand bien même elle avait cherché à se mentir tout au long de leur relation en s'assurant que ce n'était qu'une histoire sans prise de tête, sauf que ce n'avait jamais été le cas. Peut-être aussi que c'était la raison pour laquelle elle prenait aussi mal son ton léger et ses blagues alors qu'elle se sentait si inquiète.
Elle était restée silencieuse, fixant la main tendue vers elle sans savoir quoi lui répondre sur le moment, préférant se murer dans le silence comme elle avait toujours su faire avant de le connaître.

C'est humiliant ce genre de remarque. fit-elle remarquer d'une voix basse, avant de rajouter. Parfois j'ai l'impression que tu me connais pas si bien que ça, pour parler de la sorte...

Ce n'était qu'une réflexion, tenta de se tempérer sans grand succès. Décroisant enfin les bras de sa poitrine, elle hésita de longues secondes avant de se rapprocher prudemment de lui, sans pour autant prendre sa main dans la sienne. Je sais pas si rester est une bonne idée. Je suis fatiguée, stressée, et je n'ai pas envie de recevoir un autre commentaire de ce genre.

En attendant, elle n'était pas encore partie. Elle finit tout de même par reprendre sa main dans la sienne en réfrénant l'envie de se jeter à son cou pour ne plus en partir, mais s'en abstint. Baissant les yeux vers le sol pour ne pas croiser son regard qui savait si bien la troubler, elle préféra prendre la parole une nouvelle fois.

Je sais plus à quoi on joue. Puisqu'au final, c'était bien leurs débuts. Un jeu sans prétentions. Et maintenant ? Elle n'était plus aussi sûre de vouloir jouer... Tu me jure, qu'il n'y à personne d'autre ?