Re: Steel for Humans.

Il avait un peu l'air con le Happy, la main tendue dans le vide, quand l'inconnue se releva seule. Une légère moue sur les lèvres, il posa les yeux sur sa propre main avant de la frotter contre son jeans, en haussant les épaules. Pas grave..
Elle lui répondit d'une manière si froide qu'il lui aurait bien collé un bière dans la bouche, histoire de la ressortir bien fraîche. Erik n'était pas réellement convaincu. Un simple balayage de l'oeil sur la survivante lui fit cependant comprendre qu'au moins, effectivement, le rôdeur ne l'avait pas mordue.

L'inconnue semblait bien méfiante et pour le coup, Happy ne pouvait pas le lui reprocher. Elle se retrouvait face à deux survivants armés, sortis de nulle part pour la voir en position de faiblesse. Elle faisait une proie parfaite, si du moins Carmen et Erik avaient été du genre à profiter de cette situation. Mais ce n'était pas le cas.
Happy restait passif, mais très attentif. Ses yeux ne quittaient pas les mains de la femme devant lui, l'une armée d'un couteau et l'autre proche d'une arme à feu. Trop proche à son goût. Ainsi, le barbu se tenait prêt à dégainer son .45 et à le braquer droit sur le front de la demoiselle, même si cette idée le dégoûtait amplement.

" .. On m'appelle Happy. "

C'est tout ce qu'il trouva à dire, dans cette situation un peu trop tendue pour qu'il s'y sente à l'aise. Le barbu sentait rapidement les gens et, pour le cas de cette femme, ce n'était pas de très bonne augure. La manière froide de répondre, le ton sec et sa façon de se tenir lui faisaient penser à une bête prise au piège, apeurée mais prête à mordre pour s'en sortir. Il fallait faire attention, elle ne semblait pas du genre à déconner.
Il observa un léger silence après la question de Carmen, le regard toujours posé sur cette femme dont ils ne savaient rien.

" .. Je me souviens d'une pharmacie. Elle doit être plus loin. Pour le reste faudra voir.. "

Sous entendu plus tard. Pour le coup, son esprit était focalisé sur la situation, l'inconnue, et le danger qu'elle pouvait représenter.

Voir du monde était devenue rare, elle faisait d'ailleurs tout ces derniers temps pour éviter de croiser qui que ce soit de bien vivant. Etre seule, marcher seule, c'était comme se ressourcer et craindre pour sa vie non-stop, mais Morgan avait sûrement un légère tendance suicidaire, ou bien elle était simplement inconsciente du danger qui l'entourait. Oui elle l'était, mais là le danger le plus important auquel elle devait faire face était les deux individus face à elle. La femme paraissait ne pas apprécier croiser des inconnus, un peu comme elle. L'autre avait l'air aussi sur ses gardes. En effet, il y avait de quoi être sur ses gardes, surtout concernant Morgan et son impulsivité. Mais là, même si elle restait méfiante, elle n'avait guère envie de braquer une arme sur eux, elle se ferait éclater la cervelle en moins de temps qu'il n'en fut pour le dire. Alors non, elle ne ferait rien d'inconséquent et de profondément stupide.
Lorsque la jeune femme déclina son identité, suivit par le type, elle fronça un peu les sourcils. Carmen et Happy. "Happy... C'est débile comme surnom." Du moins c'est ce qu'elle pensait. La dite Carmen lui demanda alors qui elle était Morgan se mordit les joues, hésitant à donner un faux nom, mais la rousse était bien trop honnête pour se prêter à un tel jeu, elle préférait alors dire qui elle était, tout en gardant son ton froid et distant.

"Morgan."

Les écoutant causer, elle comprit bien vite le motif de leur venue. Eux aussi semblaient chercher de quoi se nourrir et des soins. C'était donc la dèche pour tous. Ca pouvait faire un bon slogan d'ailleurs : Tous pour un et dèche pour tous ! Ou bien parfois c'était juste : Chacun pour sa gueule !
Mais au delà de ces slogans qui défilaient dans sa tête, la survivante finit par baisser son arme, pour tenter de paraître un temps soit peu plus détendu. Aux questions de la femme sur la quasi inexistence d'Adams ici, la rouquine se contenta de hausser les épaules. Elle n'en avait aucune idée, elle venait d'arriver, avait croiser deux Adams, un qu'elle avait abattu comme une grande et l'autre et bien... Merci Carmen ? C'est ça qu'il faut dire quand on veut sympathiser et montrer qu'on lui doit sa vie ? Peut-être mais ça n'est pas dans les cordes de la demoiselle.

Tout en les laissant faire la causette, elle se décala pour récupérer ses affaire et remettre sur son dos son sac, puis enfiler son sac en bandoulière. Elle reprit le sac contenant la poule, elle avait finit par lui donner un nom : Beverly. Ca lui allait bien et puis elle n'aurait plus à l'appeler "Poule" ou "La Poule". Elle hésita à prendre la tronçonneuse devant eux, puis les regarda un instant.

"Vers le nord, y'a une station service."

Elle avait lu les panneaux encore debout en arrivant dans la zone et s'était dit qu'elle y passerait bien . Mais alors pourquoi est-ce qu'elle leur donner cette info !? Qu'est-ce qu'elle pouvait être conne parfois ! Elle se renfrogna un peu, son regard ne cessant de valser entre les deux acolytes. Puis elle eut une sorte d'éclair de génie, bon pas vraiment à ce point là, mais elle pouvait un peu rattraper sa propre connerie.

"j'vais vous guider."

Toujours le même ton froid et distant, et pourtant elle proposait d'être leur guide. Elle ne leur faisait pas confiance mais au moins elle pourrait avoir sa part si jamais ils trouvaient un peu de vivres. Elle ne serait pas sans rien pour reprendre la route, même si bien souvent elle était tentée de couper la tête de Beverly et de la plumer pour la bouffer. Mais non, elle savait qu'un jour ou l'autre elle finirait par pondre un œuf ou deux, alors elle prenait son mal en patience. Et tout en parlant de patience, et bien Morgan patientait pour connaître leur réponse, tout en prenant sa tronçonneuse qui peut-être par chance pour eux, ne fonctionnait pas. Mais bon ça ne les empêcherait sûrement pas de se méfier encore plus d'elle, mais c'état sûrement de bonne guerre.

Dim 5 Mar 2017 - 20:03

Tu t'en remettras... Souffla t-elle avec amusement à Erik qui venait de se prendre le vent de l'année par le biais de celle qui disait s'appeler Morgan.

D'ailleurs, la jeune femme semblait des plus méfiantes, et si la navajo ne lui jetait pas la pierre, ce n'était pas pour autant qu'elle se radoucissait. Au vu de son allure et de ses réponses brèves, elle doutait fortement qu'elle soit accompagnée de qui que ce soit. A moins qu'elle ne joue relativement bien la comédie... Ses vêtements semblaient usés par les nombreux déplacements, et elle ne doutait pas qu'elle sache se défendre si le besoin s'en faisait sentir...
Par instants, ses yeux noirs observaient l'inconnue à la volée, jusqu'à ce que cette dernière parle d'une station service alors qu'Erik parlait d'une pharmacie. Ce fût avec un léger étonnement qu'elle tourna le regard vers Happy en entendant la survivante leur annonçait qu'elle les y conduire.

T'en pense quoi ?

C'était tout de même étrange de sa part. Si elle même était taciturne, il ne lui serait jamais venu à l'esprit de proposer quelque chose de ce goût là à deux inconnus, quand bien même ils lui auraient sauvé la vie un peu plus tôt. Tu nous emmène... Et après ? C'est quoi le prix à payer en échange ?

Il y avait toujours un prix à payer.
Rien n'avait jamais été gratuit avant, et aujourd'hui, cela l'était encore moins, même si les banques et billets à l'effigie de Washington avaient depuis longtemps disparu de la circulation. Il n'empêchait qu'entre le manque de nourriture, la survie et les personnes mal intentionnées qu'ils avaient pu croiser depuis, se méfier était d'avantage de rigueur que d'accepter une main tendue.

Mer 22 Mar 2017 - 21:55

Se balader avec une tronçonneuse ? Happy haussa un sourcil. C'était un machin lourd et bruyant, somme toute un outil bien plus qu'une arme. Le genre de machin que le barbu aurait laissé dans un coin de sa remise en attendant d'avoir du bois ou une biche à découper. Et encore.. avec le vacarme, il y aurait réfléchi à deux fois. Mais bon, si la mystérieuse étrangère y trouvait son compte, c'était parfait pour elle.

Bref, elle évoqua la présence d'une station service plus loin, et si d'ordinaire Happy était du genre à vomir des fleurs en compagnie des inconnus, pour le coup il restait relativement méfiant. Même si Morgan, comme elle disait s'appeler, avait au moins la franchise d'être elle même, elle pouvait tout aussi bien leur planter la tronçonneuse dans le dos à la moindre occasion.

" J'en pense qu'on pourrait toujours y aller après. Plus tard."

C'était ça son idée. Aller dans la pharmacie, ramasser ce qui était possible, et ne pas tomber dans un piège. Dans le fond, qu'est ce qui prouvait que cela n'en était pas un ? Et si cette station service était en fait le refuge de son groupe, et qu'elle voulait les y emmener pour mieux les dépouiller ? Non vraiment, quelque chose clochait. Quelque chose sonnait faux aux oreilles du barbus. Ca sentait clairement le pâté, et le pâté en plein apocalypse, ce n'était plus digeste.
Ainsi il regarda Carmen d'un air impassible, espérant qu'elle décèle dans l'absence de son sourire ce qu'il ne pouvait annoncer à haute voix. Sa méfiance ne devait pas être clairement avouée, car elle était l'une des cartes de leur jeu.

Elle lui posa ainsi la question. C'était direct, et Happy n'en espérait pas moins. Sans pour autant l'accuser pour faire sortir le démon, elle allait la forcer à dévoiler ses plans. Ainsi, ils n'auraient plus qu'à la juger. En silence, une fois n'était pas coutume, Erik attendait la réponse de l'étrangère.

Mer 22 Mar 2017 - 22:26

La rouquine n'était pas dupe elle voyait bien que les deux individus doutaient d'elle, certes il y avait de quoi. Elle n'était pas trop bavarde, ses réponses étaient brèves et son ton des plus sec. La vagabonde n'était pas du tout ce qu'il y a de plus avenant et hospitalier. Loin de là, elle se savait chétive, et devait passer pour une tarée à se balader avec un tronçonneuse, deux armes à feu, un couteau et une poule dans un sac en plus des ses autres affaires. Morgan ne ressemblait à rien mis à part une tas de bagages sur deux béquilles.

Tout en les observant elle les écouta et au "plus tard" du type, elle serra les dents. Non, il n'y aurait pas de plus tard, elle crevait la dalle, et elle voulait bien se montrer sympa pour sauver son cul, mais là c'était impossible, elle ne pourrait pas attendre. La faim la tenaillait de plus en plus au fur et à mesure que les jours passaient. D'ailleurs elle ne savait même plus en quel mois ils étaient, juste elle avait une vague idée de l'année. Après elle était sûre concernant la saison, la neige ne mentait pas.
Vint ensuite la question de la femme, elle fronça un peu les sourcils et laissa un court silence planer entre eux. Un échange !? Sérieusement elle lui posait cette question !? Ca se voyait pas que l'ex-barmaid était cachectique !? Non, c'est vrai qu'avec tout son bordel elle devait passer pour une obèse qui se balade avec une tronçonneuse en guise de décoration. Bah voyons, elle en avait encore des questions à la con celle-là ?

Inspirant pour calmer ses pulsions agressives, elle s'humecta les lèvres sèches avant d'ouvrir la bouche pour répondre simplement.

"Un quart de la bouffe trouver."

C'était largement suffisant pour elle. Elle aurait de quoi tenir un siège presque. Morgan avait apprit au fil du temps à considérablement tout réduire au niveau des quantités alimentaires à ingurgiter afin que ça puisse lui durer dans le temps.
Elle darda son regard sur la dénommée Carmen, avant de regarder salement l'autre répondant au prénom d'Erik. Elle se méfiait de lui, elle n'aimait pas les gens qui tendent leur main pour aider les autres, surtout quand l'autre menotte n'est pas armée. Les gens comme ça, ça pue, ça donne pas confiance. Mais ça ne signifiait pas non plus que la rousse faisait confiance à la brune loin de là, mais cette dernière lui avait sauver la peau alors elle pouvait bien se montrer aimable avec elle.

Morgan les regarda encore un peu avant d'annoncer.

"Bougez vos culs, j' vous guide."

Elle recula, les gardant à l’œil, mais cela n'empêcha qu'elle jette un regard en arrière afin de vérifier que la voie était libre. Une fois dehors, elle se méfia des plaques de verglas, depuis le début de l'hiver, elle avait noué une sorte "d'amitié" avec ces dernières qui adoraient la faire glisser pour qu'elle se casse la figure au sol.
Elle finit par tourner un peu le dos au duo et avança vers le bitume enneigé pour aller vers le nord de la petite ville.