Tandis qu'elle se laissait allée contre son ami libraire celui-ci tenta apparemment de la réconforter bien qu'un peu maladroitement comme à son habitude. Elle savait sans peine que le roux était mal à l'aise quand elle pleurait comme ça, il agissait maladroitement mais elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle aussi était absurde quand elle se trouvait face à quelqu'un totalement déboussolé bien qu'elle faisait de son mieux. Il l'assit sur le lit et elle s'arrêta progressivement de pleurer en sachant qu'avec lui elle serait sûrement en sécurité, comme quoi l'adrénaline monte énormément en situation dangereuse jusqu'à faire ressortir les pires vices de l'Homme.

Ludwig prenait soin d'elle comme elle-même prenait soin de ses enfants et ses frères. Elle but une gorgée et n'avait plus la force de regarder le norvégien en face, l'avait elle choqué ? Elle avait bien remarqué qu'après ce qu'elle avait fait il avait montré une légère méfiance l'espace d'un instant. Il lui demanda néanmoins si ça allait et la jeune femme hocha légèrement la tête dans le but de lui faire comprendre que ça pouvait aller, plus ou moins. Il se passa quelques secondes vides, où le temps semblait s'être arrêté sans aucun bruit, aucun mouvement, mais notre hôtesse brisa cet instant, posant le verre sur une table de chevet elle fit en sorte de pouvoir marcher tout en gardant le plaid autour d'elle, et elle s'approcha doucement de Ludwig, la mine désormais un peu plus déterminée que bouleversée.

Elle ne pouvait pas se morfondre là, à continuer de pleurer même si elle en avait fortement envie. Cette situation est un exemple parfait de ce que lui avait exprimé Abel, tout était désormais clair comme de l'eau de roche. Si la russe attend que les événements viennent à elle, qu'elle a juste à attendre que les choses se passent sa survie n'aura alors servie à rien car elle mourrait avant d'avoir tout pus accomplir ou plutôt laisser accomplir.

Une fois à son niveau elle le dévisagea, elle ne savait en fin de compte pas quoi dire dans ces moments là, ni quoi faire. Elle posa une main sur la joue de son ami. Mais ce fut soudainement en regardant ses prunelles qu'elle se rappela que ce genre de moment le gênait et ne voulant pas le déstabiliser encore, elle décida de simplement laisser parler son âme par un sourire de pureté, de bonheur et de sympathie. Elle le tira néanmoins par le bras et l'amena sur le lit et le recouvrit aussi avec le plaid, avant de lui demander d'une voix douce mais encore un peu émue :

"Lulu' ... Je.. Je me demandais si tu voulais bien rester avec moi cette nuit, juste pour... éviter la peur ou, ce genre de choses... enfin tu comprends ..."

Elle se doutait de le déranger et aussi qu'il n'accepterait pas, mais il avait cette aura de protection, cette personnalité qui la faisait frissonner à tel point elle se sentait bien avec lui. Elle posa alors sa main sur celle de son ami, si chaude et chaleureuse, mais également si sale de par les actes qu'elle a commis. Elle reprit alors fébrilement :

"Que penses tu de moi, maintenant ? ... Tu as ... peur ? Ou c'est toujours pareil ?"

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