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Toys may make you grin
Mer 25 Jan 2017 - 10:15
Le visage encore frigorifiée par l’eau froide qui lui avait servi à se débarbouiller, Selene entrait dans la pièce où ils entreposaient leurs armes pour se préparer à sortir. Elle attacha l’étui d’un couteau de chasse à sa ceinture avec des gestes mécaniques, réflexes, presque robotiques. Depuis qu’elle avait implicitement laissé Abigail la décharger d’une bonne partie du leadership, elle n’avait pas cessé de s’user sur tous les fronts. Ça avait commencé quand ils avaient décidé de s’installer définitivement à la prison, mais ça s’était empiré depuis le mois dernier. Même la demande de Gabriel, et leur mariage, n’avait rien changé. La bague à son doigt lui rappelait à chaque instant qu’elle était la femme de quelqu’un désormais, que son mari devait passer de longues heures à se demander si elle allait revenir – ou dans quel état – mais c’était comme ça. C’était plus fort qu’elle.
Au fond, la musicienne savait que c’était une fuite. Depuis plusieurs semaines maintenant, William s’était désigné comme son psychanalyste personnel. Elle n’osait pas lui donner ce nom, il était encore trop tôt pour admettre frontalement qu’elle était sérieusement malade, mais… il était doué. En tout cas, depuis qu’elle dénouait les secrets qu’elle s’était appliquée à enfouir, l’amélioration se faisait sentir. Quasiment plus de crise paranoïde, et plus aucune n’avait été aussi violente que celle subi en compagnie d’Axel et Carmen. Malgré ça, elle voulait épuiser son cerveau. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable de disjoncter, sans doute, mais ça se voyait sur son visage : elle était blafarde, les traits tirés par la fatigue accumulée.
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La blonde avait beau avoir gagné sa place, Selene se méfiait encore. Elle lui apparaissait encore trop indépendante, trop détachée, même si son comportement jusqu’à lors était difficilement discutable. Certes, il y avait des tensions avec Duncan, mais elle faisait sa part. Au fond, c’était pour elle que ça devait être le plus dur : intégrer une famille déjà si soudée et si marquée par les horreurs humaines. Mais contrairement au contexte de l’arrivée de l’ambulancier, la pianiste n’avait pas le cœur à faire des efforts pour l’intégrer. Elle avait déjà ses propres soucis et sa propre santé à abîmer.
Son manteau en faux-cuir refermé, bonnet, écharpe, gants, sac à dos : elle était prête. Ils se rendaient au Teaching Toys Too qui se trouvait à moins de 30 minutes de la prison. Duncan tenait à ramener chez eux de quoi dérider et occuper un peu leur petit homme. Celui-ci était toujours aussi sauvage, timide et craintif. Une seule personne l'avait réellement apprivoisé.
Parlant d'elle, l’étudiante alla attendre Breann, qui avait visiblement du mal à se défaire d’Arun. Ce dernier ne voulait pas que sa « maman » s’absente, ce qui était absolument compréhensible. Selene observa la scène de ses yeux bleus, mi-attendri/mi-embêtée. Il fallut que Gabriel intervienne pour prendre l’enfant dans ses bras et lui promettre que la journaliste allait revenir vite. Chaque fois qu’elle le voyait ainsi avec le petit garçon, la musicienne ne pouvait pas s’empêcher de sourire tendrement. Son mari s’était approché pour l’embrasser et lui souhaiter bonne chance, alors elle en rajouta une petite couche auprès du petit orphelin :
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Heureusement qu’il avait hoché la tête, parce que tout le monde avait déjà son plan de journée bien dessiné. Et puis, elle avait envie de passer un moment plus intimiste avec la raison incarnée du groupe. Depuis leur discussion difficile à la fin de l’été, elles n’avaient pas eu le temps de se retrouver de la sorte. Chacune jouait son rôle, elles partageaient des choses, bien sûr, mais pas assez, aux yeux de Selene. Cette sortie était une occasion : aller chercher des jouets à une dizaine de miles, ça ne devrait pas les empêcher de se parler. Passant alors la porte avec son aînée, la jeune femme dit sur un ton navré :
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Le viking devait déjà les attendre à la voiture : le portail était ouvert, et le moteur de l'un de leur véhicule ronronnait paisiblement. Une épaisse fumée blanche s'échappait du pot d'échappement, tourbillonnant dans l'air glacé du matin.
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Re: Toys may make you grin
Ven 27 Jan 2017 - 16:41
La veille
Le magasinier qui était occupé à fortifier certaines barricades sentit soudainement qu’une présence dissimulée derrière un bâtiment l’observait depuis un petit moment. Curieux de connaître l’identité de la personne qui l’espionnait, le musicien se retourna brusquement. S’attendant à voir un des membres du groupe, il fut cependant étonné de constater que l’individu n’était simplement qu’Arun le petit garçon solitaire et silencieux. Celui-ci, surprit de voir le magasinier se retourner et le regarder, se mit à écarquiller tout grand les yeux et décampa immédiatement en prenant ses jambes à son cou en direction du bâtiment ou devait se trouver les autres membres du groupe ?
Duncan, mains sur les hanches et tout sourire aux lèvres observait le gamin filer à la vitesse de l’éclair. Ce n’était pas la première fois que le grand gaillard voyait le petit garçon l’observer. A plusieurs reprises, il l’avait surprit entrain de l’épier en cachette. Toujours dissimulé derrière un meuble ou une personne, il ne cessait de l’observer. Mais il n’osait cependant pas s’approcher de Duncan. Le musicien avait bien tenté à maintes reprises de sympathiser avec lui mais à chaque fois, le petit gars semblait intimidé par le grand gaillard ? Et quand celui-ci essayait de lui parler il prenait toujours la poudre d’escampette et allait directement se réfugier dans les jupes de Breann.
Peut être que la prestance du musicien impressionnait le gamin ? Toujours est il que le manutentionnaire, qui n’était pas méchant pour deux sous, souhaitait absolument qu’Arun n’est plus une peur bleue de lui. Et la seule personne qui pouvait lui donner un coup de main ne pouvait être que celle qui s’occupait constamment de lui, Breann.
Une fois sa tâche effectuée, Duncan s’en alla donc avec assurance vers la bâtisse qui servait de logis aux réfugiés. Il n’avait pas encore réellement discuté avec la jeune femme ; ils avaient certes échangé quelques paroles mais jamais une vraie discussion. C’était en tout cas un bon moyen de faire plus ample connaissance entre Duncan et la journaliste.
Le musicien, qui avait une petite idée derrière la tête, franchit donc le seuil de la porte à la recherche de la jeune femme. Puis il se dirigea directement vers la pièce ou devrait se trouver Breann et le garçon. Heureusement pour le magasinier, Arun se trouvait dans la pièce voisine. Assis par terre, le petit garçon jouait sagement avec de petits morceaux de cartons découpés en forme de voitures. La jeune femme était apparemment occupée à trier certains vêtements et autres objets divers. La musicienne quand à elle était à quelques pas.
Pénétrant dans la salle, Duncan déclara aussitôt à l’intention des deux jeunes femmes : - « Salut ! Vous allez bien ? » Puis jetant un coup d’œil vers l’enfant qui était concentré à jouer une course poursuite avec ses voitures fictives, il continua : - « Je peux vous demander quelque chose les filles ? » Ne voulant pas inquiéter la journaliste ni l’étudiante, il reprit quasiment aussitôt : - « Ne vous faites pas de soucis il n’y a rien de grave, c’est simplement que je voudrais vous demander un petit quelque chose. »
La journaliste sembla intriguée et Selene curieuse face à cette exclamation du musicien. Afin de ne pas provoquer plus d’angoisse, il leur déclara : - « Voilà, j’ai remarqué qu’Arun semblait toujours triste et renfermé, qui plus est il n’a pas de véritables jouets. Alors il m’est venu l’idée que lui rapporter des jouets dignes de ce nom le rendrait peut être un peu plus heureux ? Et comme j’ai l’impression qu’il a peur de moi, je pensais que si je lui rapportait des cadeaux, il m’éviterait peut être un peu moins ? Mais … » Il marqua une courte pause avant de reprendre : - « … hé bien … pour accomplir cette tâche j’avais pensé que vous pourriez venir avec moi toutes les deux ? » Duncan n’avait parlé de son plan à personne mais il pensait que les deux femmes ne seraient pas contre ? Alors il enchaîna : - « Je sais très bien qu’organiser une sortie pour aller chercher des jouets est un peu ridicule et vraiment pas nécessaire mais il est si seul et si réservé. Nous pensons prioritairement à notre sécurité et notre bien être mais lui … » Il désigna l’enfant du doigt puis il fouilla dans sa poche intérieure de veste afin d’en retirer une carte pliée en quatre morceaux. Dépliant cette immense bout de papier il pointa ensuite du bout du doigt l’endroit ou ils avaient établi leur domicile. - « Vous voyez, nous sommes ici. Et là … » Il laissa glisser son index sur la carte jusqu’à un petit point minuscule - « Ça c’est Teaching Toys Too un magasin de jouets sans doute remplit à ras bord ? C’est à environ un quart d’heure d’ici en voiture. On pourrait y aller, ramasser ce qui nous semble utile pour le petit et on repart aussitôt ? » Le grand gaillard qui s’attendait à ce que les deux jeunes femmes lui répondent par la négative se passa immédiatement la main dans les cheveux en reprenant : - « C’est quasiment sans risque et puis cette petite virée pourrait nous dépayser un peu ? Qu’en pensez vous ? » Sa tentative resterait peut être vaine mais au moins il aurait tenté sa chance.
Le jour du départ
Le magasinier était prêt tout comme la voiture qui attendait ses trois passagers. Le moteur tournait depuis quelques minutes déjà. Le carburant était un bien précieux et le dépenser de la sorte était quelque peu exagéré mais il faisait un véritable froid de canard et Duncan souhaitait à tout prix que le trajet se déroule dans les meilleures conditions possibles. Il avait été l’investigateur du plan et les deux jeunes femmes qui avaient pourtant un peu hésités avaient fini par accepter son idée. Il lui sembla donc important que tout se déroule correctement.
Le musicien avait commencé par mettre le chauffage à l’intérieur de l’habitacle à fond pour que les passagers puisse profiter d’un peu de chaleur. Puis il s’était attelé à dégivrer les vitres. Une fois tout mis en place, il préféra patienter à l’extérieur du véhicule que ses deux acolytes arrivent. Le grand gaillard attendait donc calmement ses deux amies. Il se doutait que cela allait prendre du temps. Le petit ne voudrait certainement pas laisser partir celle qu'il considérait comme sa mère ? Il se doutait qu'il y aurait des pleurs et des cris mais c'était pour son bien. Après tout, ils n'allaient pas très loin et ils n'en avaient pas pour bien longtemps. Et puis que risquaient ils ? Le pire avait sans doute déjà été évité ? Que pourrait il bien leur arriver ?
Blood for blood
- Duncan Donhadams
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Re: Toys may make you grin
Mar 14 Fév 2017 - 19:00
Après un an de vie à la dure, on pourrait croire qu'on s'habitue à tout. La peur, la faim, la soif, le froid, la saleté, le danger... Si je suis honnête envers moi-même, j'avoue que j'ai effectivement fini par m'y faire. Ça ne veut pas dire que plus rien ne m'agace, mais j'ai fini par comprendre que mes plaintes ne changeraient rien. Autant s'efforcer de faire bonne figure. Je ne me plaignais donc plus lorsque mon estomac criait famine ou que le froid m'empêchait de dormir, consciente que tout le monde était logé à la même enseigne.
En revanche, ce qui ne passait pas au bout de tout ce temps, c'était l'absence de sèche-cheveux. Oh, je sais déjà ce que vous pensez, vous vous dites que j'en fais des caisses, que je pourrais quand même regretter quelque chose de moins futile mais ! Vous avez vu les tignasses qu'arborent fièrement la plupart des membres de ce groupe de survivants ? Il faut bien qu'on les lave de temps en temps, par pur respect des conventions sociales. Est-ce que vous avez la moindre idée du temps que prennent mes cheveux à sécher ? J'ai le temps d'attraper la mort quatre fois avant qu'ils ne cessent enfin de dégouliner d'eau. D'eau froide, hein ! Parce que l'eau chaude, ce n'est plus qu'un doux souvenir !
Et pourquoi est-ce que je parle de ça ? Parce que je dois partir en mission dans dix minutes et que je tremble de froid alors que j'ai attaché mes cheveux en chignon et mis un bonnet par dessus pour que l'eau cesse au moinsau plus mauvais moment, je fais ce que je peux dans un monde où l'hygiène corporel n'est plus un prérecquis pour se lancer dans des activités de groupe. A traduire par : j'ai d'autres choses bien plus urgentes sur le feu que de m'inquièter de l'état de ma masse capillaire. Hier, son était était encore passable, ce matin, c'était une véritable catastrophe, je devais agir. J'ai tout de même une certaine image à entretenir, merci bien. Maintenant que cela est dit... Je dois y aller.
Je passais la bandoulière de mon fusil sur mon épaule après avoir vérifié combien de balles il restait dans le chargeur, attrapais ma gourde et fis le signe du namasté, pour la paix de l'esprit. Maman serait si fière de me voir enfin appliquer ses conseils pour accèder à la paix intérieure... Et elle serait sûrement enchantée de se retrouver grand-mère, pensais-je alors qu'Arun me sauter sur le dos, visiblement mécontent de me voir sur le point de partir. « Mon poulet, tu ne seras pas tout seul, vions, on va trouver tonton Gaby. » Tonton Gaby qui est bien content de me laisser assumer le rôle de mère de subsitution... En tant que professeur, il aurait dû se sentir tout désigné pour ce rôle pourtant ! Mais je crois que ça ne vient pas seulement de lui : Arun a jeté son dévolu sur moi, sûrement encouragé par mes attributs, et allez décourager un enfant de vous coller, surtout lorsque celui-ci a perdu ses parents. Je crois que ce qui l'a décidé entre moi et Gabriel, c'est la présence de cheveux longs, faciles à attraper. Il a toujours les mains accrochées à l'une de mes mèches dès qu'il peut en attraper une.
Tout en réfléchissant à ce que ça pouvait signifier sdans le langage des enfants, je partis à la recherche de Gabriel, que je savais disponible. Je finis par le trouver, mais il me fut impossible de me défaire de l'étreinte du petit garçon. Acceptant ma défaite, je lui proposais de venir au moins me dire au revoir devant la voiture, espèrant que ces minutes en plus le mettraient dans de meilleures dispositions. Arrivée au point de rendez-vous, je m'aperçus que j'étais bonne dernière. J'adressais un sourire désolé à Duncan et Selene, puis me concentrais de nouveau sur le petit, lui assurant que j'allais revenir, et avec un cadeau en plus. Gabriel dut me le prendre des bras, et heureusement que Selene attira son attention, me laissant juste le temps de m'éloigner suffisamment pour qu'il ne puisse pas m'attraper de nouveau. C'est horrible à dire comme ça... Mais je suis obligée de mettre une certaine distance entre lui et moi, le voir pleurer est juste un déchirement à chaque fois. Ce bonhomme me fait tellement de peine...
Selene me rejoignit rapidement, m'adressant des excuses qui n'avaient pas lieu d'être. Je savais bien qu'elle ne pouvait pas être sur tous les fronts. Je lui serrais l'épaule gentiment, lui assurant que ce n'était pas grave. « Ne t'inquiètes pas, chérie, je suis ravie d'avoir un prétendant de plus. Si ça ne fonctionne pas avec Hernando, j'aurais toujours un homme dans ma vie, et fidèle lui ! Vois ça comme une solution de secours pour la vieille fille que je suis. On y va ? » Je lui souris, ignorant sciemment les pleurs d'Arun et partis m'engouffrer dans la voiture, prenant une place à l'arrière. « Salut Duncan ! Prêt à faire une razzia ? J'espère qu'on trouvera des Transformers, mes petits cousins en étaient absolument fous. Ça sera mieux que des voitures en cartons... » Je tapotais l'épaule du géant en ajoutant : « Super idée, je le redis. Merci d'être venu nous en parler. » J'étais ravie de cette virée, même si le stress se faisait toujours sentir. Avec le temps, peut-être que je parviendrais à ne réduire ça qu'à une petite boule insignifiante dans mon ventre... En attendant, aujourd'hui, ça me noue l'estomac. Sortir demande toujours beaucoup de courage... Je ne sais pas comment les autres font.
Hrp: Wut Wut, enfin répondu !!!En revanche, ce qui ne passait pas au bout de tout ce temps, c'était l'absence de sèche-cheveux. Oh, je sais déjà ce que vous pensez, vous vous dites que j'en fais des caisses, que je pourrais quand même regretter quelque chose de moins futile mais ! Vous avez vu les tignasses qu'arborent fièrement la plupart des membres de ce groupe de survivants ? Il faut bien qu'on les lave de temps en temps, par pur respect des conventions sociales. Est-ce que vous avez la moindre idée du temps que prennent mes cheveux à sécher ? J'ai le temps d'attraper la mort quatre fois avant qu'ils ne cessent enfin de dégouliner d'eau. D'eau froide, hein ! Parce que l'eau chaude, ce n'est plus qu'un doux souvenir !
Et pourquoi est-ce que je parle de ça ? Parce que je dois partir en mission dans dix minutes et que je tremble de froid alors que j'ai attaché mes cheveux en chignon et mis un bonnet par dessus pour que l'eau cesse au moinsau plus mauvais moment, je fais ce que je peux dans un monde où l'hygiène corporel n'est plus un prérecquis pour se lancer dans des activités de groupe. A traduire par : j'ai d'autres choses bien plus urgentes sur le feu que de m'inquièter de l'état de ma masse capillaire. Hier, son était était encore passable, ce matin, c'était une véritable catastrophe, je devais agir. J'ai tout de même une certaine image à entretenir, merci bien. Maintenant que cela est dit... Je dois y aller.
Je passais la bandoulière de mon fusil sur mon épaule après avoir vérifié combien de balles il restait dans le chargeur, attrapais ma gourde et fis le signe du namasté, pour la paix de l'esprit. Maman serait si fière de me voir enfin appliquer ses conseils pour accèder à la paix intérieure... Et elle serait sûrement enchantée de se retrouver grand-mère, pensais-je alors qu'Arun me sauter sur le dos, visiblement mécontent de me voir sur le point de partir. « Mon poulet, tu ne seras pas tout seul, vions, on va trouver tonton Gaby. » Tonton Gaby qui est bien content de me laisser assumer le rôle de mère de subsitution... En tant que professeur, il aurait dû se sentir tout désigné pour ce rôle pourtant ! Mais je crois que ça ne vient pas seulement de lui : Arun a jeté son dévolu sur moi, sûrement encouragé par mes attributs, et allez décourager un enfant de vous coller, surtout lorsque celui-ci a perdu ses parents. Je crois que ce qui l'a décidé entre moi et Gabriel, c'est la présence de cheveux longs, faciles à attraper. Il a toujours les mains accrochées à l'une de mes mèches dès qu'il peut en attraper une.
Tout en réfléchissant à ce que ça pouvait signifier sdans le langage des enfants, je partis à la recherche de Gabriel, que je savais disponible. Je finis par le trouver, mais il me fut impossible de me défaire de l'étreinte du petit garçon. Acceptant ma défaite, je lui proposais de venir au moins me dire au revoir devant la voiture, espèrant que ces minutes en plus le mettraient dans de meilleures dispositions. Arrivée au point de rendez-vous, je m'aperçus que j'étais bonne dernière. J'adressais un sourire désolé à Duncan et Selene, puis me concentrais de nouveau sur le petit, lui assurant que j'allais revenir, et avec un cadeau en plus. Gabriel dut me le prendre des bras, et heureusement que Selene attira son attention, me laissant juste le temps de m'éloigner suffisamment pour qu'il ne puisse pas m'attraper de nouveau. C'est horrible à dire comme ça... Mais je suis obligée de mettre une certaine distance entre lui et moi, le voir pleurer est juste un déchirement à chaque fois. Ce bonhomme me fait tellement de peine...
Selene me rejoignit rapidement, m'adressant des excuses qui n'avaient pas lieu d'être. Je savais bien qu'elle ne pouvait pas être sur tous les fronts. Je lui serrais l'épaule gentiment, lui assurant que ce n'était pas grave. « Ne t'inquiètes pas, chérie, je suis ravie d'avoir un prétendant de plus. Si ça ne fonctionne pas avec Hernando, j'aurais toujours un homme dans ma vie, et fidèle lui ! Vois ça comme une solution de secours pour la vieille fille que je suis. On y va ? » Je lui souris, ignorant sciemment les pleurs d'Arun et partis m'engouffrer dans la voiture, prenant une place à l'arrière. « Salut Duncan ! Prêt à faire une razzia ? J'espère qu'on trouvera des Transformers, mes petits cousins en étaient absolument fous. Ça sera mieux que des voitures en cartons... » Je tapotais l'épaule du géant en ajoutant : « Super idée, je le redis. Merci d'être venu nous en parler. » J'étais ravie de cette virée, même si le stress se faisait toujours sentir. Avec le temps, peut-être que je parviendrais à ne réduire ça qu'à une petite boule insignifiante dans mon ventre... En attendant, aujourd'hui, ça me noue l'estomac. Sortir demande toujours beaucoup de courage... Je ne sais pas comment les autres font.
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Re: Toys may make you grin
Mer 15 Fév 2017 - 18:51
Un léger sourire illumina son visage décoloré suite à la réponse de son aînée. Ainsi donc elle et Hernando, c’était une affaire en cours ? Bon, elle s’en doutait un peu, mais c’était toujours différent de l’entendre confirmer par la concernée. Silencieusement, elle croisait les doigts pour eux. Les bonnes nouvelles étaient tellement rares par les temps qui couraient que la moindre note de bonheur était à prendre. Et puis la pianiste était bien placée pour savoir comme l’amour et l’attention de quelqu’un peut nous aider quand on se perd dans les ténèbres. L’hispanique était comme elle : la vie d’après l’épidémie l’avait conduit à des actes répréhensibles, mais la journaliste lui montrait le chemin vers la rédemption. Ou quelque chose qui s’en approchait.
En s’engouffrant aux côtés de Duncan dans le Chevrolet rose foncé volé par Abigail il y a des mois, Selene fut agréablement accueillie par le chauffage. Elle avait beau être parée pour les sorties hivernales, ça faisait un bien fou. D’un hochement de tête, la musicienne confirma les dires de sa professeure en méditation et renchérit avec un air pensif :
-Je vais peut-être même prendre quelque chose pour moi tiens. Ça changera un peu ; j’en peux plus de l’ambiance « prison et vieux jouets pour bébés ».
L’espace d’un instant, son esprit fatigué rêva d’une de ces chambres de geek remplies de puzzle Star Wars, de figurines Marvel et de posters Skyrim. Du temps où les morts ne marchaient pas encore, son jardin secret était loin de ressembler à ça mais aujourd’hui… ça lui apparaissait comme la clef pour s’évader. Il y avait des chances pour que ce ne soit pas au goût de Gabriel, mais elle saurait comment le convaincre. Après tout, était-il seulement capable de résister aux charmes de sa femme ?
Le trajet ne fut effectivement pas très long. La benjamine était enfoncée dans son siège, pâle et clairement épuisée. Combien de fois avait-elle frotté ses yeux cernés ? Le manque de sommeil, d’eau, de repos, de bien-être, de tout. Elle atteignait ses limites et ignorait sciemment les premières alertes de son corps, comme le fait qu’en mettant un pied hors de la voiture, la tête lui tourne légèrement.
Autrefois, ce devait être une zone commerciale très fréquentée. Les enseignes de restaurants et de magasins se succédaient, tentant toujours d’être aguicheuses malgré les longs mois d’abandon, vestiges de leur société de consommation. Désertés par les véhicules, exception faite de quelques épaves pillées et démantelées depuis longtemps, les parkings avaient l’air gigantesque. La vue du panneau « Ben & Jerry’s » juste à côté du Teaching Toys Too qu’ils visaient rappela sur le palais de Selene les sensations fantômes d’une glace au beurre de cacahuète. Dire que depuis le temps que tout s’était arrêté, elle n’avait plus aucune chance de trouver un pot indemne…
-On fait un tour rapide du bâtiment ? demanda-t-elle à mi-voix en mettant son sac sur son dos, juste histoire de voir si y’a pas un petit troupeau de rôdeurs qui attend de nous prendre en traître. Après on entre, on fait le plein de jouets, et on sort.
Plan extrêmement simple sur le papier, n’est-ce pas ? Aucune raison que ça ne se passe mal. Son arbalète chargée reposant sagement sur son épaule gracile, elle attendait l’approbation de Duncan. Après tout, c’était sa mission aujourd’hui ! A lui de confirmer la façon dont il voulait procéder.
En s’engouffrant aux côtés de Duncan dans le Chevrolet rose foncé volé par Abigail il y a des mois, Selene fut agréablement accueillie par le chauffage. Elle avait beau être parée pour les sorties hivernales, ça faisait un bien fou. D’un hochement de tête, la musicienne confirma les dires de sa professeure en méditation et renchérit avec un air pensif :
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L’espace d’un instant, son esprit fatigué rêva d’une de ces chambres de geek remplies de puzzle Star Wars, de figurines Marvel et de posters Skyrim. Du temps où les morts ne marchaient pas encore, son jardin secret était loin de ressembler à ça mais aujourd’hui… ça lui apparaissait comme la clef pour s’évader. Il y avait des chances pour que ce ne soit pas au goût de Gabriel, mais elle saurait comment le convaincre. Après tout, était-il seulement capable de résister aux charmes de sa femme ?
Le trajet ne fut effectivement pas très long. La benjamine était enfoncée dans son siège, pâle et clairement épuisée. Combien de fois avait-elle frotté ses yeux cernés ? Le manque de sommeil, d’eau, de repos, de bien-être, de tout. Elle atteignait ses limites et ignorait sciemment les premières alertes de son corps, comme le fait qu’en mettant un pied hors de la voiture, la tête lui tourne légèrement.
Autrefois, ce devait être une zone commerciale très fréquentée. Les enseignes de restaurants et de magasins se succédaient, tentant toujours d’être aguicheuses malgré les longs mois d’abandon, vestiges de leur société de consommation. Désertés par les véhicules, exception faite de quelques épaves pillées et démantelées depuis longtemps, les parkings avaient l’air gigantesque. La vue du panneau « Ben & Jerry’s » juste à côté du Teaching Toys Too qu’ils visaient rappela sur le palais de Selene les sensations fantômes d’une glace au beurre de cacahuète. Dire que depuis le temps que tout s’était arrêté, elle n’avait plus aucune chance de trouver un pot indemne…
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Plan extrêmement simple sur le papier, n’est-ce pas ? Aucune raison que ça ne se passe mal. Son arbalète chargée reposant sagement sur son épaule gracile, elle attendait l’approbation de Duncan. Après tout, c’était sa mission aujourd’hui ! A lui de confirmer la façon dont il voulait procéder.
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Re: Toys may make you grin
Sam 18 Fév 2017 - 16:44
Malgré ses gants, le grand gaillard avait les mains complètement gelées. Attendant patiemment ses deux acolytes du jour, il était assis sur le capot de la voiture , bras croisés le regard perdu dans le paysage recouvert de givre. Se sont les pleurs du gamin qui alertèrent Duncan de l’arrivée des deux jeunes femmes.
Le musicien salua tout d’abord les deux amies et répondit aussitôt à Breann, pendant que celle-ci lui tapotait l’épaule en le remerciant d’avoir eu cette idée : - « Bien sûr que je suis prêt ! Une razzia ? Oui ! Des Transformers ? Pourquoi pas ? De toute façon je compte sur vous Mesdemoiselles pour trouver des choses originales et intéressantes ! » Le magasinier qui était heureux de sa trouvaille se remémora tout à coup de vieux souvenirs de son enfance. Puis il s’engouffra lui aussi immédiatement dans le véhicule en prenant le poste de conducteur.
Une fois grimpé à l’intérieur du Chevrolet, Duncan fut agréablement surprit par l’énorme bouffée de chaleur ambiante. Le contraste entre l’extérieur et l’intérieur était saisissant. D’ailleurs, celui-ci du ôter son bonnet et ouvrir un peu sa veste tellement le confort était plaisant.
Le magasinier qui était l’instigateur du projet avait mémorisé à la perfection le trajet qui n’était pas bien long. Mais par prudence il avait tout de même emmené le plan. Voyant que Selene était extrêmement épuisée et qu’elle avait besoin de repos, il confia le précieux sésame à la journaliste et lui demanda de lui confirmer la direction qu’il devait prendre à chaque fois qu’il devait changer d’intersection.
Une fois arrivé à destination, le trio put enfin descendre. Le grand gaillard qui avait vissé son bonnet sur sa tête, observa tout d’abord les environs à la recherche d’un potentiel mouvement suspect ou d’un bruit étrange. Puis après quelques secondes d’observation et jugeant que le champ était dégagé, il récupéra sa hache déposée aux côtés de Breann en lui disant : - « C’est bon tu peux descendre. Aucun danger à l’horizon. »
C’est à ce moment que la meneuse de leur groupe l’interrogea sur ses intentions. - « Oui, on en a pour cinq minutes à tout casser. » Répondit Duncan tout en se rapprochant de la grande vitre. Celui-ci y posa ensuite sa grande main et tenta de découvrir une quelconque présence ennemie à l’intérieur. Il scruta un peu partout puis ne détectant rien de suspect il déclara : - « Bon, les filles, je crois qu’on a tiré le jackpot ? Vu le nombre de jouets qu’il y a là dedans, j’en connais un qui va être heureux ! » Le musicien qui était d'humeur joviale se retourna ensuite vers les deux jeunes femmes et leur déclara en rigolant : - « Sinon, Mesdemoiselles vous avez plusieurs magasins de fringues et un spa juste là bas ! Alors profitez en faites vous plaisir, c’est jour de fête et c’est moi qui offre ! »
Le musicien salua tout d’abord les deux amies et répondit aussitôt à Breann, pendant que celle-ci lui tapotait l’épaule en le remerciant d’avoir eu cette idée : - « Bien sûr que je suis prêt ! Une razzia ? Oui ! Des Transformers ? Pourquoi pas ? De toute façon je compte sur vous Mesdemoiselles pour trouver des choses originales et intéressantes ! » Le magasinier qui était heureux de sa trouvaille se remémora tout à coup de vieux souvenirs de son enfance. Puis il s’engouffra lui aussi immédiatement dans le véhicule en prenant le poste de conducteur.
Une fois grimpé à l’intérieur du Chevrolet, Duncan fut agréablement surprit par l’énorme bouffée de chaleur ambiante. Le contraste entre l’extérieur et l’intérieur était saisissant. D’ailleurs, celui-ci du ôter son bonnet et ouvrir un peu sa veste tellement le confort était plaisant.
Le magasinier qui était l’instigateur du projet avait mémorisé à la perfection le trajet qui n’était pas bien long. Mais par prudence il avait tout de même emmené le plan. Voyant que Selene était extrêmement épuisée et qu’elle avait besoin de repos, il confia le précieux sésame à la journaliste et lui demanda de lui confirmer la direction qu’il devait prendre à chaque fois qu’il devait changer d’intersection.
Une fois arrivé à destination, le trio put enfin descendre. Le grand gaillard qui avait vissé son bonnet sur sa tête, observa tout d’abord les environs à la recherche d’un potentiel mouvement suspect ou d’un bruit étrange. Puis après quelques secondes d’observation et jugeant que le champ était dégagé, il récupéra sa hache déposée aux côtés de Breann en lui disant : - « C’est bon tu peux descendre. Aucun danger à l’horizon. »
C’est à ce moment que la meneuse de leur groupe l’interrogea sur ses intentions. - « Oui, on en a pour cinq minutes à tout casser. » Répondit Duncan tout en se rapprochant de la grande vitre. Celui-ci y posa ensuite sa grande main et tenta de découvrir une quelconque présence ennemie à l’intérieur. Il scruta un peu partout puis ne détectant rien de suspect il déclara : - « Bon, les filles, je crois qu’on a tiré le jackpot ? Vu le nombre de jouets qu’il y a là dedans, j’en connais un qui va être heureux ! » Le musicien qui était d'humeur joviale se retourna ensuite vers les deux jeunes femmes et leur déclara en rigolant : - « Sinon, Mesdemoiselles vous avez plusieurs magasins de fringues et un spa juste là bas ! Alors profitez en faites vous plaisir, c’est jour de fête et c’est moi qui offre ! »
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- Duncan Donhadams
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Re: Toys may make you grin
Mar 16 Mai 2017 - 10:08
Je souris à Duncan, heureuse et un peu touchée de le voir s'intéresser sincèrement au petit Arun. Ça me faisait plaisir de voir qu'on prenait à cœur ses intérêts, qu'on essaye de lui offrir un semblant d'enfance normale. J'avais hâte de lui ramerner ces fameux jouets, au diable le danger que nous allions probablement affronter juste pour eux.
Le voyage sans fit sans heurt, nous arrivâmes facilement au magasin de jouets, envahi d'herbes folles et d'arbustes. La nature avait repris ses droits, en un an d'absence de présence humaine... Serons-nous effacés aussi aisément ? Seattle se faisait lentement mais sûrement envahir par la nature, si rien ne changeait dans les prochaines années, nous aurions droit à une ville hybride, mélange de forêt et de ciment, où se mélangeraient aussi bien lampadaires qu'arbres. Peut-être que cette invasion de monstres cauchemardesques était une revanche de la Nature elle-même ? Mort aux humains, la terre aux arbres ? Ah, s'il y a encore quelques écologistes purs et durs en vie, ils doivent se réjouir. Ou non, si la cause de la faune leur tient autant à cœur que celle de la flore. Et s'ils sont aussi ignorants que nous en matière d'agriculture, de chasse et de construction.
J'espèrais que le trajet ait permis à Selene de se reposer un peu, étant forcée à rester assisse et à attendre que je déchiffre la carte pour donner les bonnes indications à Duncan. Aussi court soit-il , un moment de calme est toujours appréciable. Notre leader se surmenait. Encore une fois, le fardeau des responsabilités pesait trop lourd pour sur ses épaules, puisqu'elle refusait de nous en faire partager un peu le poids, et cela avait un impact considérable sur sa santé. En fait, je devrais redéfinir mes fonctions au sein du groupe : psychologue plutôt que diplomate. William veille sur les corps, il faut bien que quelqu'un veille sur les esprits ! Je pinçais mes lèvres en la voyant se frotter une énième fois les yeux avannt de quitter la voiture. Ça lui faisait peut-être du bien de changer d'atmosphère, mais ce dont elle avait le plus besoin, c'était de deux jours de csommeil continu et d'une sacrée séance de pouponnage.
Duncan, heureusement plus attentif que moi à notre envirronement, me prévint que je pouvais sortir en tout sécurité. Je le remerciais d'un sourir, trop préoccupée par Selene pour plus, mais désireurse de lui montrer que j'appréciais son attention à mon égard. Nous n'avions jamais beaucoup parlé, cependant, lors des quelques occasions, il s'était toujours montré très prévenant et sympathique. Je devrais avoir honte de ne pas avoir cherché à le connaître davantage, mais avec tout ce qui se passe en ce moment, j'avoue avoir été accaparée par d'autres choses que le bon accueil et le tissage de liens avec les nouvelles personnes que nous avions accueuillies. Mea culpa, j'y remédierai dès que possible. Dès que j'ouvris la portière je regrettais la chaleur de l'hbaitacle. Pour un peu, j'y élirai presque domicile ! Mais comme il faut être économe pour tout... Je resterai bien sagement dans ma chambre, avec un petit bonhomme en guise de bouillotte.
Les yeux attirés par les enseignes abandonnées, je poussais un petit soupir, résignée. Il fallait se faire à l'idée que notre ancien monde était tombé... Tout était si vide que cela en devenait oppressant. Les gens avaient bel et bien disparus, ne restait plus que nous. Le vent souffla un peu plus fort, ce qui me glaça le sang. Son sifflement me parassait parfaitement lugubre, tout comme ce décors. Je n'aimais pas le silence, et encore moins le vide. Ça ne m'évoquait que la tristesse et le désastre. La vie se devait d'être bruyante et expansive, remplie de couleurs et de mouvements, l'inverse ne signifiait que le malheur.
Mes compagnons décrétèrent que nous pouvions nous lancer à l'assaut du magasin, m'arrachant ainsi à ma soudaine déprime. Je fus soulagée d'entendre Duncan plaisanter, lui en étant très reconnaissante. Je ris, peut-être un peu nerveusement, et répliquais : « Quel grand prince ! Et après, tu nous emmènes en soirée ? Deux sublimes brunes accrochées à tes bras, c'est la classe pour sortir !» Joueuse, je lui saisis le bras qui ne tenait pas la hâche en lui offrant mon plus beau sourire aiguicheur. D'un haussement de sourcil équivoque, j'invitais Selene à rentrer dans mon jeu alors que nous avancions vers la boutique. «Il y a un dress-code particulier, monsieur Donhadams ? »
Le voyage sans fit sans heurt, nous arrivâmes facilement au magasin de jouets, envahi d'herbes folles et d'arbustes. La nature avait repris ses droits, en un an d'absence de présence humaine... Serons-nous effacés aussi aisément ? Seattle se faisait lentement mais sûrement envahir par la nature, si rien ne changeait dans les prochaines années, nous aurions droit à une ville hybride, mélange de forêt et de ciment, où se mélangeraient aussi bien lampadaires qu'arbres. Peut-être que cette invasion de monstres cauchemardesques était une revanche de la Nature elle-même ? Mort aux humains, la terre aux arbres ? Ah, s'il y a encore quelques écologistes purs et durs en vie, ils doivent se réjouir. Ou non, si la cause de la faune leur tient autant à cœur que celle de la flore. Et s'ils sont aussi ignorants que nous en matière d'agriculture, de chasse et de construction.
J'espèrais que le trajet ait permis à Selene de se reposer un peu, étant forcée à rester assisse et à attendre que je déchiffre la carte pour donner les bonnes indications à Duncan. Aussi court soit-il , un moment de calme est toujours appréciable. Notre leader se surmenait. Encore une fois, le fardeau des responsabilités pesait trop lourd pour sur ses épaules, puisqu'elle refusait de nous en faire partager un peu le poids, et cela avait un impact considérable sur sa santé. En fait, je devrais redéfinir mes fonctions au sein du groupe : psychologue plutôt que diplomate. William veille sur les corps, il faut bien que quelqu'un veille sur les esprits ! Je pinçais mes lèvres en la voyant se frotter une énième fois les yeux avannt de quitter la voiture. Ça lui faisait peut-être du bien de changer d'atmosphère, mais ce dont elle avait le plus besoin, c'était de deux jours de csommeil continu et d'une sacrée séance de pouponnage.
Duncan, heureusement plus attentif que moi à notre envirronement, me prévint que je pouvais sortir en tout sécurité. Je le remerciais d'un sourir, trop préoccupée par Selene pour plus, mais désireurse de lui montrer que j'appréciais son attention à mon égard. Nous n'avions jamais beaucoup parlé, cependant, lors des quelques occasions, il s'était toujours montré très prévenant et sympathique. Je devrais avoir honte de ne pas avoir cherché à le connaître davantage, mais avec tout ce qui se passe en ce moment, j'avoue avoir été accaparée par d'autres choses que le bon accueil et le tissage de liens avec les nouvelles personnes que nous avions accueuillies. Mea culpa, j'y remédierai dès que possible. Dès que j'ouvris la portière je regrettais la chaleur de l'hbaitacle. Pour un peu, j'y élirai presque domicile ! Mais comme il faut être économe pour tout... Je resterai bien sagement dans ma chambre, avec un petit bonhomme en guise de bouillotte.
Les yeux attirés par les enseignes abandonnées, je poussais un petit soupir, résignée. Il fallait se faire à l'idée que notre ancien monde était tombé... Tout était si vide que cela en devenait oppressant. Les gens avaient bel et bien disparus, ne restait plus que nous. Le vent souffla un peu plus fort, ce qui me glaça le sang. Son sifflement me parassait parfaitement lugubre, tout comme ce décors. Je n'aimais pas le silence, et encore moins le vide. Ça ne m'évoquait que la tristesse et le désastre. La vie se devait d'être bruyante et expansive, remplie de couleurs et de mouvements, l'inverse ne signifiait que le malheur.
Mes compagnons décrétèrent que nous pouvions nous lancer à l'assaut du magasin, m'arrachant ainsi à ma soudaine déprime. Je fus soulagée d'entendre Duncan plaisanter, lui en étant très reconnaissante. Je ris, peut-être un peu nerveusement, et répliquais : « Quel grand prince ! Et après, tu nous emmènes en soirée ? Deux sublimes brunes accrochées à tes bras, c'est la classe pour sortir !» Joueuse, je lui saisis le bras qui ne tenait pas la hâche en lui offrant mon plus beau sourire aiguicheur. D'un haussement de sourcil équivoque, j'invitais Selene à rentrer dans mon jeu alors que nous avancions vers la boutique. «Il y a un dress-code particulier, monsieur Donhadams ? »
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Re: Toys may make you grin
Mar 16 Mai 2017 - 16:07
L’enthousiasme de Duncan la fit sourire, en dépit de l’épuisement qui tirait ses traits décolorés. Machinalement, elle tourna les yeux pour repérer les magasins de vêtements et le spa. Elle n’aperçut pas ce dernier mais dénicha le Galaxy Upton Luxury. Tiens, est-ce que les cinémas gardaient des stocks de maïs séché ou bien les popcorns arrivaient tout fait ? Dans le premier cas, ils pourraient espérer que les réserves n’aient pas encore été pillées et donc qu’ils puissent aussi repartir avec ça. Ils n’avaient pas encore retrouvé l’équivalent d’une télévision mais avec quelques grains de maïs soufflé, ça leur ferait des encas un peu plus originaux.
-Hum ? Fit-elle en revenant au présent.
Selene avait capté le haussement de sourcil de Breann mais avait perdu le fil de la conversation. Pourquoi diantre parlait-elle de dress-code ? Ses pensées peinant à s’aligner les unes derrière les autres, la pianiste demeura complètement en dehors du jeu de rôle. Si ses deux amis continuaient à recréer une scène dont elle comprenait peu à peu le sens, elle se contentait de les suivre en souriant vaguement, incapable de se glisser dans la peau du personnage. Elle était trop fatiguée pour ça, trop obnubilée par leur mission aussi. Quand les regards tendaient à se tourner vers elle, son sourire s’élargissait artificiellement, histoire de donner l’impression qu’elle suivait toujours.
Le magasinier avait eu raison : faire le tour du bâtiment ne fût pas long. Du temps où la vie animait la zone commerciale, celle-ci devait être réellement sympathique. Les voitures et les piétons devaient se croiser sans arrêt, les quelques restaurants ouvraient leurs parasols en été, les enfants couraient devant leurs parents, les adultes portaient de grand cabas d’emplettes. Aujourd’hui, la grande façade du cinéma surplombait un parking désolé. Dans les vitrines poussiéreuses, les mannequins immobiles avaient des airs macabres, leurs vêtements ternis par le temps qui était passé.
De retour devant la porte vitrée du magasin, Selene avait alors l’impression que les jouets l’observaient en grimaçant. Effet de son imagination, sans doute ; motivée par la sensation que laissait cet endroit lugubre, même en pleine journée. Laissant l’aîné du trio ouvrir la marche, elle couvrait leur arrière avec son arbalète. Pas un rôdeur pour l’instant, les seules dépouilles qu’ils pouvaient voir gisant dans le paysage étaient belle et bien mortes. En queue de peloton, la musicienne laissa la porte ouverte. En cas de besoin de repli immédiat, ne pas avoir à l’ouvrir pourrait leur faire gagner de précieuses secondes. Ils pourraient la fermer pour être tranquille après s’être assuré que rien de dangereux ne déambulait dans les rayons.
-Ils vendaient des jeux de société ici, aussi ? Demanda-t-elle doucement.
Ils auraient le temps de finir une partie de Monopoly désormais, alors pourquoi se priver ?
-
Selene avait capté le haussement de sourcil de Breann mais avait perdu le fil de la conversation. Pourquoi diantre parlait-elle de dress-code ? Ses pensées peinant à s’aligner les unes derrière les autres, la pianiste demeura complètement en dehors du jeu de rôle. Si ses deux amis continuaient à recréer une scène dont elle comprenait peu à peu le sens, elle se contentait de les suivre en souriant vaguement, incapable de se glisser dans la peau du personnage. Elle était trop fatiguée pour ça, trop obnubilée par leur mission aussi. Quand les regards tendaient à se tourner vers elle, son sourire s’élargissait artificiellement, histoire de donner l’impression qu’elle suivait toujours.
Le magasinier avait eu raison : faire le tour du bâtiment ne fût pas long. Du temps où la vie animait la zone commerciale, celle-ci devait être réellement sympathique. Les voitures et les piétons devaient se croiser sans arrêt, les quelques restaurants ouvraient leurs parasols en été, les enfants couraient devant leurs parents, les adultes portaient de grand cabas d’emplettes. Aujourd’hui, la grande façade du cinéma surplombait un parking désolé. Dans les vitrines poussiéreuses, les mannequins immobiles avaient des airs macabres, leurs vêtements ternis par le temps qui était passé.
De retour devant la porte vitrée du magasin, Selene avait alors l’impression que les jouets l’observaient en grimaçant. Effet de son imagination, sans doute ; motivée par la sensation que laissait cet endroit lugubre, même en pleine journée. Laissant l’aîné du trio ouvrir la marche, elle couvrait leur arrière avec son arbalète. Pas un rôdeur pour l’instant, les seules dépouilles qu’ils pouvaient voir gisant dans le paysage étaient belle et bien mortes. En queue de peloton, la musicienne laissa la porte ouverte. En cas de besoin de repli immédiat, ne pas avoir à l’ouvrir pourrait leur faire gagner de précieuses secondes. Ils pourraient la fermer pour être tranquille après s’être assuré que rien de dangereux ne déambulait dans les rayons.
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Ils auraient le temps de finir une partie de Monopoly désormais, alors pourquoi se priver ?
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