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Re: Your point of view - Emy
Jeu 2 Mar 2017 - 18:31
Jim était tout bonnement incroyable. Non content de donner l'air d'en avoir rien à faire de ce qu'elle était en train de lui dire, voilà maintenant qu'il se montrait paternaliste avec elle. Des mentors de ce genre, elle en avait eu des dizaines du temps de l'internat. Des hommes, mariés depuis des années, qui lui faisaient une tape amicale sur l'épaule après chaque cas, en lui disant comment faire, comment vivre, comment ressentir les choses. Et de surtout mettre entre parenthèses son état de femme avec des sentiments parce que ça n'était pas comme ça qu'on travaillait bien. Il y en avait des tas, à qui elle avait adressé un sourire plein de gratitude avant de retourner faire comme elle l'entendait.
D'habitude, elle désamorçait ces situations en les évitant. En prouvant que de toute façon, le résultat était le même, ça n'empêchait pas d'être humain. Dans son métier, c'était une chose. Dans sa vie, une autre. Mais elle avait l'étrange impression de se retrouvait devant son responsable après des mois sans pratiquer, à l'entendre lui rappeler qu'elle n'était plus une enfant, qu'elle devait comprendre comme il était incroyable et plein de bon sens, qu'il avait forcément raison parce que c'était lui, le sujet supposé sachant. Après tout, il avait bien dix ans de plus qu'elle, perdu un fils, une femme, et il avait tout fait, tout vu, tout vécu...
Un soupir lui échappa. Elle ne put le retenir. Encore moins de lever les yeux au ciel en se disant qu'elle se passait bien des discours paternalistes et réducteurs sur le sujet. Elle voyait juste que lui s'était enfermé dans son discours et son avis, se refusait à voir l'évidence, et toute têtue qu'elle était, elle aurait beaucoup de mal à lui faire simplement entendre raison. Lui faire voir qu'il y avait une option toute simple à sa situation, une solution : Parler. Avec Sarah. Lui PARLER. Sans doute quelque chose de peu commode, surtout avec une adolescente de treize ans. A croire que c'était pire qu'un puma, une ado.
« Et on en revient au même problème. » Trancha Emy en haussant les épaules, venant un peu plus serrer son châle autour d'elle à cause du froid. « C'est à toi de lui faire prendre conscience de l'importance de ce que c'est. » Kaycee aussi avait l'impression que dehors, il y en avait des choses à voir. A explorer. A découvrir. Et bien sûr qu'Emy avait peur pour elle, et la couvait peut-être un peu trop à ce sujet. Mais combien de temps pourrait-elle retenir sa fille à l'intérieur de ce lycée ? Alors qu'elle-même le détestait de toute sa chaire. « Ce n'est pas un jeu, et elle doit le savoir. Et elle ne pourra que si tu le lui dis. »
Mais Jim avait-il seulement essayé de se mettre à la place de Sarah ? Lui avait le droit de souffler. Lui pouvait aller faire un tour dehors, affronter des monstres, se montrer insensible face à ces victoires trop faciles, face au danger. Mais Sarah, comme Kaycee, devaient rester enfermer là où des proches, des parents, des amis, étaient morts. Emy s'en voulait d'infliger ça à sa fille, mais à ses yeux, c'était moins pire que d'affronter l'enfer derrière les grilles. « Vivre ici, ce n'est pas amusant. Mais... Dehors, ce n'est pas un terrain de basket ou on peut se faire des passes. » Un soupir lui échappa à la remarque de Jim. Josh, lui, aurait compris.
Josh était probablement un bon garçon, de qui il était proche, très proche. Plus que Sarah. Mais Josh n'était plus là, et Sarah n'était pas Josh. Il fallait qu'il se fasse une raison avant de la perdre pour de bon et de la pire des manières. « Tu en as parlé avec elle, de ce qu'il s'est passé l'an dernier ? Tu lui as demandé pourquoi elle se sentait si enjouée à l'idée de sortir du lycée ? Tu crois qu'elle a vraiment oublié ? » Lui rétorqua-t-elle. « Tu n'as pas l'impression qu'elle fait... Comme si, ça allait, pour ne pas que tu t'inquiètes pour elle ? Mais que ça couve, au fond ? »
Comment pouvait-il seulement y croire ! Elle en était presque offusquée de le voir dire ça. Comment pouvait-il croire que sa fille avait oublié la mort de son frère, de sa mère, de ce qui faisait son équilibre ? Emy n'y avait perdu personne de son sang, mais elle en était marquée plus durablement que quiconque pourtant ! « Moi, j'y pense tous les jours à cette révolte et à ce que j'ai été obligé de faire. Il n'y a pas un matin où je ne me lève pas sans y avoir seulement rêvé. Ma fille y pense aussi. Non, ça ne s'oublie pas. » Trancha-t-elle froidement. Aussi froidement que la température qui lui arrachait la gorge à chaque respiration.
Elle fronça les sourcils, prenant un air sérieux et intraitable : « On en parle pas, mais c'est là. On oublie pas, rien du tout... Et Sarah, elle fonctionne comme tout le monde ici. Comme toi, comme moi. Elle pense, elle ne dit rien, elle... Fait l'adolescente. T'as été un adolescent aussi, non ? Tu n'es pas venu au monde en étant Jim Vogel, quarante cinq ans et une barbe mal rasée. » Un âge ingrat. Ça ne changeait rien, qu'il y ait de la vie ou non à l'extérieur du lycée, l'adolescence restait une période compliquée. Encore plus maintenant. « Pourquoi a-t-elle l'air si énigmatique à tes yeux ? »
Un soupir lui échappa, à nouveau. Elle détourna les yeux de Jim, et regarda le feu à son tour. « Donc si je résume... Tu trouves ça plus sûr qu'elle se retrouve toute seule, qu'elle soit isolée du groupe, qu'elle n'ait vraiment plus personne à qui parler, qu'elle soit obligée d'avoir un couteau au mieux et d'aller au contact avec les morts que de lui apprendre à se servir d'une arme à feu. » Second soupir, cette fois, elle se permit même une remarque sèche qui ferait probablement mouche : « Si ça n'est pas de l'égoïsme, je ne vois pas ce que c'est. »
HRP : Vraiment DESOLEE du retard ! Je n'avais pas vu que tu avais répondu ! J'espère que ça t'ira quand même
D'habitude, elle désamorçait ces situations en les évitant. En prouvant que de toute façon, le résultat était le même, ça n'empêchait pas d'être humain. Dans son métier, c'était une chose. Dans sa vie, une autre. Mais elle avait l'étrange impression de se retrouvait devant son responsable après des mois sans pratiquer, à l'entendre lui rappeler qu'elle n'était plus une enfant, qu'elle devait comprendre comme il était incroyable et plein de bon sens, qu'il avait forcément raison parce que c'était lui, le sujet supposé sachant. Après tout, il avait bien dix ans de plus qu'elle, perdu un fils, une femme, et il avait tout fait, tout vu, tout vécu...
Un soupir lui échappa. Elle ne put le retenir. Encore moins de lever les yeux au ciel en se disant qu'elle se passait bien des discours paternalistes et réducteurs sur le sujet. Elle voyait juste que lui s'était enfermé dans son discours et son avis, se refusait à voir l'évidence, et toute têtue qu'elle était, elle aurait beaucoup de mal à lui faire simplement entendre raison. Lui faire voir qu'il y avait une option toute simple à sa situation, une solution : Parler. Avec Sarah. Lui PARLER. Sans doute quelque chose de peu commode, surtout avec une adolescente de treize ans. A croire que c'était pire qu'un puma, une ado.
« Et on en revient au même problème. » Trancha Emy en haussant les épaules, venant un peu plus serrer son châle autour d'elle à cause du froid. « C'est à toi de lui faire prendre conscience de l'importance de ce que c'est. » Kaycee aussi avait l'impression que dehors, il y en avait des choses à voir. A explorer. A découvrir. Et bien sûr qu'Emy avait peur pour elle, et la couvait peut-être un peu trop à ce sujet. Mais combien de temps pourrait-elle retenir sa fille à l'intérieur de ce lycée ? Alors qu'elle-même le détestait de toute sa chaire. « Ce n'est pas un jeu, et elle doit le savoir. Et elle ne pourra que si tu le lui dis. »
Mais Jim avait-il seulement essayé de se mettre à la place de Sarah ? Lui avait le droit de souffler. Lui pouvait aller faire un tour dehors, affronter des monstres, se montrer insensible face à ces victoires trop faciles, face au danger. Mais Sarah, comme Kaycee, devaient rester enfermer là où des proches, des parents, des amis, étaient morts. Emy s'en voulait d'infliger ça à sa fille, mais à ses yeux, c'était moins pire que d'affronter l'enfer derrière les grilles. « Vivre ici, ce n'est pas amusant. Mais... Dehors, ce n'est pas un terrain de basket ou on peut se faire des passes. » Un soupir lui échappa à la remarque de Jim. Josh, lui, aurait compris.
Josh était probablement un bon garçon, de qui il était proche, très proche. Plus que Sarah. Mais Josh n'était plus là, et Sarah n'était pas Josh. Il fallait qu'il se fasse une raison avant de la perdre pour de bon et de la pire des manières. « Tu en as parlé avec elle, de ce qu'il s'est passé l'an dernier ? Tu lui as demandé pourquoi elle se sentait si enjouée à l'idée de sortir du lycée ? Tu crois qu'elle a vraiment oublié ? » Lui rétorqua-t-elle. « Tu n'as pas l'impression qu'elle fait... Comme si, ça allait, pour ne pas que tu t'inquiètes pour elle ? Mais que ça couve, au fond ? »
Comment pouvait-il seulement y croire ! Elle en était presque offusquée de le voir dire ça. Comment pouvait-il croire que sa fille avait oublié la mort de son frère, de sa mère, de ce qui faisait son équilibre ? Emy n'y avait perdu personne de son sang, mais elle en était marquée plus durablement que quiconque pourtant ! « Moi, j'y pense tous les jours à cette révolte et à ce que j'ai été obligé de faire. Il n'y a pas un matin où je ne me lève pas sans y avoir seulement rêvé. Ma fille y pense aussi. Non, ça ne s'oublie pas. » Trancha-t-elle froidement. Aussi froidement que la température qui lui arrachait la gorge à chaque respiration.
Elle fronça les sourcils, prenant un air sérieux et intraitable : « On en parle pas, mais c'est là. On oublie pas, rien du tout... Et Sarah, elle fonctionne comme tout le monde ici. Comme toi, comme moi. Elle pense, elle ne dit rien, elle... Fait l'adolescente. T'as été un adolescent aussi, non ? Tu n'es pas venu au monde en étant Jim Vogel, quarante cinq ans et une barbe mal rasée. » Un âge ingrat. Ça ne changeait rien, qu'il y ait de la vie ou non à l'extérieur du lycée, l'adolescence restait une période compliquée. Encore plus maintenant. « Pourquoi a-t-elle l'air si énigmatique à tes yeux ? »
Un soupir lui échappa, à nouveau. Elle détourna les yeux de Jim, et regarda le feu à son tour. « Donc si je résume... Tu trouves ça plus sûr qu'elle se retrouve toute seule, qu'elle soit isolée du groupe, qu'elle n'ait vraiment plus personne à qui parler, qu'elle soit obligée d'avoir un couteau au mieux et d'aller au contact avec les morts que de lui apprendre à se servir d'une arme à feu. » Second soupir, cette fois, elle se permit même une remarque sèche qui ferait probablement mouche : « Si ça n'est pas de l'égoïsme, je ne vois pas ce que c'est. »
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- Maxine E. Reynolds
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Re: Your point of view - Emy
Sam 4 Mar 2017 - 14:43
C’était son rôle de père, son rôle de parler à Sarah et de lui montrer le bon chemin à prendre. Sauf que l’adolescente était aussi têtue et bornée que son père. Quand elle avait une idée en tête, il était difficile de la lui ôter. Jim n’était donc pas convaincu qu’une simple discussion la fasse réagir. Bien au contraire, il connaissait assez sa fille pour savoir qu’elle se braquerait directement. Alors fixer des règles, des limites et des interdits, était la meilleure des solutions. Il n’en viendrait jamais aux mains, mais parfois Jim aurait préféré qu’elle s’en aille avec le reste de sa famille. C’était peut-être horrible de penser ainsi, mais au vu de la situation actuelle, Jim aurait préféré être seul. Ne compter que sur lui même et ne pas avoir ce souci constant sur le dos, de savoir si sa fille allait bien. Tout ce que lui disait Emerson, il le savait parfaitement.
La vie au lycée n’était pas folklorique et se montrait parfois ennuyeuse. Avec l’hiver rude qui s’était installé, le bâtiment paraissait encore plus hostile qu’il ne l’était déjà. Puis vivre dans les souvenirs des cours et des classes n’était pas forcément joyeux. Ici, beaucoup d’objets, de choses, rappelaient les copains disparus de Sarah. Elle ne pleurait pas, se montrait forte, mais il était vraiment difficile de la cerner.
Quand Emerson lui demanda s’il avait questionné Sarah sur le pourquoi de cette envie de franchir les murs, Jim leva les yeux dans sa direction. Il ne répliqua pas, restant muet comme une tombe. Son regard était lourd de sens. Il appréciait Emerson et sa vision des choses, mais elle était face à un mur. Jim ne changerait pas d’avis. Il était le père de Sarah et il déciderait lui même de ce qui serait bon ou pas pour sa fille. Même si les propos de la jeune blonde étaient cohérents, bien plus que ceux de Jim, il ne reculerait pas face à sa décision. Jim était têtu et il en fallait bien plus que quelques échanges de paroles pour le faire changer d’avis. Il n’allait pas acquiescer d’un signe de tête, pour faire plaisir à Emerson. Non. Quitte à ce qu’elle le trouve idiot et irréfléchi, il s’en moquait.
- C’est peut-être de l’égoisme … mais c’est ma fille, c’est ma décision. Comme tu l’as dit avant, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise éducation, mais je suis son père. Et si tu contestes mon autorité devant ma fille ou que Kaycee le fait, je n’arriverais plus à la gérer.
Il se frotta vigoureusement les mains devant les flammes du feu. Le froid était perçant. Le vent soufflant, rapportait jusqu’à eux le râle des rôdeurs. Jim arqua un sourcil dans sa direction, puis lâcha un lourd soupire ampli de sens.
- J’ai essayé de discuter avec elle, d’échanger sur les événements traumatisants de l'année dernière, crois moi, mais elle se ferme comme une huitre. Elle pense que je suis responsable de la mort de sa mère. Qu’importe, elle n’aurait pas résisté longtemps ici. Mais de toute manière, je ne compte pas rester ici éternellement. J’amènerai Sarah avec moi, et on ira se trouver une maison éloignée de toute forme de civilisation. Les rôdeurs sont concentrés en ville et ne s’aventurent pas dans les coins difficilement accessibles. Je connais un lieu qui pourrait être agréable à vivre. Quitte à se couper du monde, autant le faire bien. On aura plus besoin de tuer, de se battre, de piller pour survivre ... elle vivra son temps dans un coin paisible, le temps qu'il faut. La vie est comme ça maintenant. Je refuse qu'elle devienne une espèce de tueuse sans âme, qui ne ferai plus de distinction entre mort vivant et vivant. Car à force de tuer des rôdeurs, on en perd son humanité. Même s'ils sont déjà morts, c'est l'acte qui compte. Ce n'est pas normal d'agir ainsi et ce n'est donc pas bon pour le développement d'une gamine.
Il inspira, puis leva son regard vers Emerson. Un regard tranquille et réfléchit.
- Je veux le bien pour ma fille, c'est tout. Ce n'est pas ici qu'elle l'aura.
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Re: Your point of view - Emy
Sam 4 Mar 2017 - 16:30
Non, clairement, elle se donnait trop de mal pour rien. Jim ne l'écoutait pas et n'était pas décidé à le faire. Il restait campé sur cette idée folle qu'elle trouvait parfaitement déraisonnable. Mais Sarah n'était pas son enfant, et probablement que son opinion à ce propos n'avait aucun impact. S'il voulait faire des erreurs, sans croire pour autant qu'elle avait l'évidence sous les yeux, alors libre à lui. C'était les erreurs qui permettaient d'avancer, apparemment. Elle-même en avait fait des tas, avec son mari comme avec sa fille. Des plaies qu'elle regrettait souvent, mais qui l'avait bati comme elle était, assez solide pour supporter tout ça, même si parfois elle doutait.
C'était difficile à accepter et difficile de s'y faire. Le plus dur pour Emy, c'était de se rendre compte que de cette vie ou de l'autre, c'était pareil. Elle survivait, elle agissait, elle était en vie parce qu'elle était capable de réagir comme il le fallait au bon moment, quitte à commettre le pire. Et après ça, il ne restait que des regrets à assumer alors que c'était peut-être le plus dur dans l'histoire. L'après. Tout ce qui se passait quand ça se terminait, et qu'il n'y avait plus rien à faire pour revenir en arrière. Quand il n'y avait plus le choix que de supporter ses actes ou ses paroles. C'était ça, qui pesait lourd. De savoir qu'on était capable de le faire, mais aussi de l'ignorer ensuite pour continuer.
Est-ce que ça valait le coup ? Emy n'en était même pas si sûre. Si elle était toujours debout, c'était seulement pour son époux et sa fille. Pas pour elle, mais pour eux. Rien d'autre ne pouvait avoir plus d'importance à ses yeux, et c'était tout ce qu'il lui restait. La blonde avait pourtant affronté bien des désillusions avant la fin du monde. La mort de son frère, celle de son père, sa belle-mère se décidant à ne plus jamais lui adresser la parole pour ce qu'elle représentait à ses yeux. La mort de Sean, aussi. La dépression de son mari qui suivit. C'était comme si les événements s'étaient enchaînés pour les préparer, eux, à ce que tout ça ne soit plus simple. Parce qu'avant, c'était la partie facile.
« Je ne conteste pas ton autorité devant ta fille. » Souffla Emerson avant de soupirer. Elle n'en avait jamais eu l'intention, parce qu'elle aurait trouvé ça malhonnête de toute façon. Et n'aurait jamais permis que quelqu'un ne vienne mette son grain de sel au milieu d'une discussion avec Kaycee. Ça n'était pas pour faire la même chose. La pédiatre partait du principe qu'elle ne faisait pas aux autres, ce qu'elle ne voulait pas qu'on lui fasse. « Tu fais ce que tu veux, tu as raison là-dessus. » Fit-elle. « Même si je pense que c'est n'importe quoi. » Au moins, c'était franc et direct, elle n'avait pas pris des pincettes. De là à ce que ça ait un quelconque poids pour Jim, il y avait un onde.
« Tu sais quoi ? Ce n'est pas mon problème. Mais si ça fait du mal à ma fille, ça va le devenir. » Termina-t-elle en haussant les épaules. Quoique le discours de Jim avait fait vibrer en elle une corde sensible. Elle rêvait aussi d'une île où il n'y avait rien de ce mal qui rongeait le monde. Pas de morts, pas de vivants, pas de danger. Seulement la simplicité de l'existence où elle ne manquerait de rien avec sa famille. « Et là encore, tu as raison. » Lui accorda la blonde en s'adoucissant franchement cette fois. « Personne ne peut être heureux ici. » Pas après tout ce qu'ils avaient vécu à l'intérieur de ce lycée.
Ça faisait des mois qu'elle le pensait, et des jours qu'elle le disait à son mari. Il n'y avait rien pour eux ici. Pourtant, partir, elle n'en avait pas le courage pour autant... « Tu comptes vraiment t'en aller un jour ? » lui demanda-t-elle en hésitant un peu. Elle ne doutait pas qu'il le ferait, c'était plus pour... Savoir. « Tu crois vraiment que ça existe un lieu à l'abri de tout ça ? » Il disait connaître un endroit comme ça, un coin difficilement accessible, quelque part. Elle était curieuse. Elle n'aurait pas le courage de s'y rendre, mais elle aimait croire que c'était possible.
C'était difficile à accepter et difficile de s'y faire. Le plus dur pour Emy, c'était de se rendre compte que de cette vie ou de l'autre, c'était pareil. Elle survivait, elle agissait, elle était en vie parce qu'elle était capable de réagir comme il le fallait au bon moment, quitte à commettre le pire. Et après ça, il ne restait que des regrets à assumer alors que c'était peut-être le plus dur dans l'histoire. L'après. Tout ce qui se passait quand ça se terminait, et qu'il n'y avait plus rien à faire pour revenir en arrière. Quand il n'y avait plus le choix que de supporter ses actes ou ses paroles. C'était ça, qui pesait lourd. De savoir qu'on était capable de le faire, mais aussi de l'ignorer ensuite pour continuer.
Est-ce que ça valait le coup ? Emy n'en était même pas si sûre. Si elle était toujours debout, c'était seulement pour son époux et sa fille. Pas pour elle, mais pour eux. Rien d'autre ne pouvait avoir plus d'importance à ses yeux, et c'était tout ce qu'il lui restait. La blonde avait pourtant affronté bien des désillusions avant la fin du monde. La mort de son frère, celle de son père, sa belle-mère se décidant à ne plus jamais lui adresser la parole pour ce qu'elle représentait à ses yeux. La mort de Sean, aussi. La dépression de son mari qui suivit. C'était comme si les événements s'étaient enchaînés pour les préparer, eux, à ce que tout ça ne soit plus simple. Parce qu'avant, c'était la partie facile.
« Je ne conteste pas ton autorité devant ta fille. » Souffla Emerson avant de soupirer. Elle n'en avait jamais eu l'intention, parce qu'elle aurait trouvé ça malhonnête de toute façon. Et n'aurait jamais permis que quelqu'un ne vienne mette son grain de sel au milieu d'une discussion avec Kaycee. Ça n'était pas pour faire la même chose. La pédiatre partait du principe qu'elle ne faisait pas aux autres, ce qu'elle ne voulait pas qu'on lui fasse. « Tu fais ce que tu veux, tu as raison là-dessus. » Fit-elle. « Même si je pense que c'est n'importe quoi. » Au moins, c'était franc et direct, elle n'avait pas pris des pincettes. De là à ce que ça ait un quelconque poids pour Jim, il y avait un onde.
« Tu sais quoi ? Ce n'est pas mon problème. Mais si ça fait du mal à ma fille, ça va le devenir. » Termina-t-elle en haussant les épaules. Quoique le discours de Jim avait fait vibrer en elle une corde sensible. Elle rêvait aussi d'une île où il n'y avait rien de ce mal qui rongeait le monde. Pas de morts, pas de vivants, pas de danger. Seulement la simplicité de l'existence où elle ne manquerait de rien avec sa famille. « Et là encore, tu as raison. » Lui accorda la blonde en s'adoucissant franchement cette fois. « Personne ne peut être heureux ici. » Pas après tout ce qu'ils avaient vécu à l'intérieur de ce lycée.
Ça faisait des mois qu'elle le pensait, et des jours qu'elle le disait à son mari. Il n'y avait rien pour eux ici. Pourtant, partir, elle n'en avait pas le courage pour autant... « Tu comptes vraiment t'en aller un jour ? » lui demanda-t-elle en hésitant un peu. Elle ne doutait pas qu'il le ferait, c'était plus pour... Savoir. « Tu crois vraiment que ça existe un lieu à l'abri de tout ça ? » Il disait connaître un endroit comme ça, un coin difficilement accessible, quelque part. Elle était curieuse. Elle n'aurait pas le courage de s'y rendre, mais elle aimait croire que c'était possible.
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Re: Your point of view - Emy
Lun 6 Mar 2017 - 22:26
« Oui » dit-il sombrement.
Jim n’était pas fait pour vivre en communauté. Il le sentait au fond de lui. La vie de famille l’avait pesé lourdement sur les épaules toutes ces années. Il n’avait jamais eu vraiment d’amis, ne s’était pas attaché à sa famille, et avait trompé maintes fois sa femme, sans lui apporter la moindre gratitude pour tout ce qu’elle faisait pour lui. Il ne se voyait pas vivre ici éternellement. Même s’il appréciait la plupart des personnes, même s’il avait établi un certain contact avec eux, Jim ne voyait aucun avenir possible. Il n’était pas assez solide et sentait bien qu’il finirait par craquer. Par faire une chose qu’il regretterait amèrement par la suite. Sarah n’aurait pas d’autre choix que le suivre. Il ne lui laisserait pas cette liberté de choisir. C’était un luxe qu’elle ne pouvait pas se permettre. Car, au fond, il savait qu’elle l’abandonnerait pour la communauté. Qu’elle préférait vivre ici, plutôt que de suivre son vieux père pour s’isoler loin de tout.
Il n’était pas castrateur, mais simplement trop égoïste pour s’en aller vivre seul. Jim était convaincu de la sagesse de sa décision. Vivre en groupe permettait d’être plus fort, plus résistant, mais c’était également prendre des responsabilités à longueur de temps. Elargir le risque de perdre quelqu’un que l’on aime, affronter la douleur et les sentiments. Agir bêtement sous le coup de la colère.
D’un geste sec, Jim attisa le feu à l’aide d’une barre métallique. Il était sûr de lui. L’idée était de savoir quand partir. Au bon moment.
« Oui, je suis sûr qu’un tel endroit existe. Les rôdeurs se sont regroupés exclusivement dans les villes. Ils partent parfois en horde sur les routes, sillonnent les forêts, se retrouvent dans les campagnes, pour finalement rejoindre une autre ville. Mais ils n’escaladent pas les collines abruptes, ils ne se retrouvent pas dans des endroits escarpés, difficiles d’accès. Ils sont bien trop gauches. Je connais une maison à l’écart de Seattle où je pourrais mettre Sarah à l’abri. Je lui apprendrais à cultiver la terre, à préparer des provisions pour l’hiver, à chasser, à se défendre si un ou deux rodeurs parviendrait à pénétrer dans le périmètre. Rester ici est de la pure folie. Seattle est un tombeau, je ne crois pas en cet endroit. »
Il détourna son regard vers les portes barricadées, puis vers le ciel voilé de nuages aussi sombre que la nuit.
« Vivre en communauté n’apporte que des ennuis et de la souffrance inutile. On peut vivre en dehors de ces horreurs. C’est peut-être faire l’autruche, mais entre confronter le chaos tous les jours pour survivre et vivre paisiblement à l’abri de ce monde absurde, que choisirais-tu ? Que choisirais-tu pour ta fille, ta famille ? Je préfère la tranquillité, plutôt que de salir mes mains pour de simples munitions ou pour un sac de médicaments. Je préfère que la maladie m’emporte, plutôt que de me faire dévorer vivant. »
Sous ses apparences, Jim avait l’air d’un rustre, un homme solide, d’un homme bâti pour ce monde. Mais en toute réalité, il était usé et fatigué. Il en avait assez de fermer les yeux chaque soir et de voir ce sang, et ces visages écrasés sous le coup de sa lame. Il ne voulait pas de cette vie pour Sarah. Elle méritait mieux, bien mieux que de grandir dans l’optique de savoir se défendre contre des rôdeurs et de voir ses proches se faire dévorer vivants.
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Re: Your point of view - Emy
Jeu 9 Mar 2017 - 15:00
Emy se laissa bercer par la chaleur du feu, par instant mordue par le froid, et par la voix grave de Jim et sur son histoire de lieu éloigné de tout, des morts comme des vivants, où personne ne pourrait venir les déranger. Elle voyait pourquoi cet oasis isolé était tentant, mais elle sentait surtout que c'était un mirage qui n'existait pas vraiment. Si jusqu'ici, elle avait surtout évolé en ville, pour constater que la vie y était très compliquée, elle avait aussi pu observer la migration des morts pour se rendre vers les campagnes, en sachant pertinemment qu'ils iraient où les vivants se trouvaient.
Et si ça n'était pas eux, alors ça serait forcément quelqu'un d'autres. Jim se trouvait aujourd'hui au sein d'une communauté capable de veiller sur ses arrières et sur ses intérêts pour l'instant. Mais dehors, seul ou avec sa fille, il ne pourrait pas voir venir le pire, et ne pourrait pas la protéger d'une personne cherchant à prendre son nid douillet. Il y en avait, des oiseaux, qui attendaient que d'autres espèces finissent leur bien pour les leur prendre après avoir écrasé les œufs. L'humain n'hésiterait pas à faire la même chose, sans demander. Il prendrait, et Jim ne pourrait rien y faire.
« Je pense que ce n'est pas par confort si nous restons en ville pour l'instant. » Lança Emerson d'une voix ferme, en coupant un petit peu Jim dans son discours. « C'est là où il y a tout. Partir pour s'éloigner de la ville, c'est une chose, et ça se comprend. Mais les stoks de médicaments, de vivres, tout ça, se trouvent encore ici. Il n'y a quasiment rien dans des endroits plus escarpés comme tu dis. Et si l'un de vous tombe malade, ça pourrait très vite dégénéré si tu ne mets pas la main sur ce qu'il te faut. »
La blonde était peut-être trop réaliste par rapport à tout ça. Néanmoins, elle avait conscience que viendrait un moment où le pillage ne serait plus possible, il faudrait créer par soi même. « Je sais qu'à terme, Seattle ne serait probablement plus un endroit viable. Qu'il faudra qu'on apprenne à s'auto-suffire ou quelque chose de ce genre là. » Fit-elle avec une pointe de détachement dans la voix. « Pour avoir été toute seule un moment avant d'arriver au lycée, je ne suis pas sûre que j'aurais pu y survivre si je n'avais pas été retrouvé par Jaden. »
Haussant les épaules, elle rajouta : « J'avais un objectif défini et fixe : retrouver ma famille. Sans ça, sans but, survivre n'aura pas été une raison suffisante pour continuer. Je pense que ça ne l'est pour personne d'ailleurs. » Termina-t-elle en détournant les yeux, d'une voix plus sèche qu'elle ne l'aurait voulu. C'était assez triste à dire pour elle, mais elle avait conscience qu'en étant seule, même avec sa famille, éloignée de tout le reste par contre, elle serait devenue un robot, et aurait trop peur de se laisser bercer par un quotidien qui n'était qu'une illusion.
« Ton choix n'est pas vraiment un choix, Jim. » Fit-elle. « Ce n'est pas tout blanc ou tout noir. Ce n'est pas ici l'enfer et ailleurs la paradis. Il n'y a pas un endroit épargné, et tu le sais. » S'éclaircissant la voix, elle reprit : « Vivre en communauté n'a pas que des avantages, mais vivre seul non plus, tu peux me croire. » Elle se demandait ce qu'il ferait, quand il commencerait à tourner en rond dans sa tête, à ne même plus savoir quoi faire, quoi penser, à être rongé par un mal plus perfide encore que ne l'était la peur.
En fait, tout était devenu gris. Seulement gris. Emy avait été une personne lumineuse, par exemple, et aujourd'hui, elle avait ternis. Mais ce qui la rassurait, c'était que tous en était au même point. Tout était simplement terne, et il n'y avait que quelques éclats et beaucoup d'ombres pour continuer à survivre. Du coup, le vrai choix n'était pas ce qu'avait proposé Jim, mais plutôt de savoir si survivre en valait vraiment la peine, ou s'il valait mieux se laisser seulement mourir pour s'éviter le pire. Là-dessus, Emy n'avait pas vraiment d'avis. Elle faisait, et s'éviter de penser. Et elle ne manqua pas de dire à Jim, d'une voix douce : « Peut-être que tu penses trop, Jim. Ne te mets pas à courir après une chimère si tu t'es juste monté la tête quand tu n'avais pas les idées claires... »
Et si ça n'était pas eux, alors ça serait forcément quelqu'un d'autres. Jim se trouvait aujourd'hui au sein d'une communauté capable de veiller sur ses arrières et sur ses intérêts pour l'instant. Mais dehors, seul ou avec sa fille, il ne pourrait pas voir venir le pire, et ne pourrait pas la protéger d'une personne cherchant à prendre son nid douillet. Il y en avait, des oiseaux, qui attendaient que d'autres espèces finissent leur bien pour les leur prendre après avoir écrasé les œufs. L'humain n'hésiterait pas à faire la même chose, sans demander. Il prendrait, et Jim ne pourrait rien y faire.
« Je pense que ce n'est pas par confort si nous restons en ville pour l'instant. » Lança Emerson d'une voix ferme, en coupant un petit peu Jim dans son discours. « C'est là où il y a tout. Partir pour s'éloigner de la ville, c'est une chose, et ça se comprend. Mais les stoks de médicaments, de vivres, tout ça, se trouvent encore ici. Il n'y a quasiment rien dans des endroits plus escarpés comme tu dis. Et si l'un de vous tombe malade, ça pourrait très vite dégénéré si tu ne mets pas la main sur ce qu'il te faut. »
La blonde était peut-être trop réaliste par rapport à tout ça. Néanmoins, elle avait conscience que viendrait un moment où le pillage ne serait plus possible, il faudrait créer par soi même. « Je sais qu'à terme, Seattle ne serait probablement plus un endroit viable. Qu'il faudra qu'on apprenne à s'auto-suffire ou quelque chose de ce genre là. » Fit-elle avec une pointe de détachement dans la voix. « Pour avoir été toute seule un moment avant d'arriver au lycée, je ne suis pas sûre que j'aurais pu y survivre si je n'avais pas été retrouvé par Jaden. »
Haussant les épaules, elle rajouta : « J'avais un objectif défini et fixe : retrouver ma famille. Sans ça, sans but, survivre n'aura pas été une raison suffisante pour continuer. Je pense que ça ne l'est pour personne d'ailleurs. » Termina-t-elle en détournant les yeux, d'une voix plus sèche qu'elle ne l'aurait voulu. C'était assez triste à dire pour elle, mais elle avait conscience qu'en étant seule, même avec sa famille, éloignée de tout le reste par contre, elle serait devenue un robot, et aurait trop peur de se laisser bercer par un quotidien qui n'était qu'une illusion.
« Ton choix n'est pas vraiment un choix, Jim. » Fit-elle. « Ce n'est pas tout blanc ou tout noir. Ce n'est pas ici l'enfer et ailleurs la paradis. Il n'y a pas un endroit épargné, et tu le sais. » S'éclaircissant la voix, elle reprit : « Vivre en communauté n'a pas que des avantages, mais vivre seul non plus, tu peux me croire. » Elle se demandait ce qu'il ferait, quand il commencerait à tourner en rond dans sa tête, à ne même plus savoir quoi faire, quoi penser, à être rongé par un mal plus perfide encore que ne l'était la peur.
En fait, tout était devenu gris. Seulement gris. Emy avait été une personne lumineuse, par exemple, et aujourd'hui, elle avait ternis. Mais ce qui la rassurait, c'était que tous en était au même point. Tout était simplement terne, et il n'y avait que quelques éclats et beaucoup d'ombres pour continuer à survivre. Du coup, le vrai choix n'était pas ce qu'avait proposé Jim, mais plutôt de savoir si survivre en valait vraiment la peine, ou s'il valait mieux se laisser seulement mourir pour s'éviter le pire. Là-dessus, Emy n'avait pas vraiment d'avis. Elle faisait, et s'éviter de penser. Et elle ne manqua pas de dire à Jim, d'une voix douce : « Peut-être que tu penses trop, Jim. Ne te mets pas à courir après une chimère si tu t'es juste monté la tête quand tu n'avais pas les idées claires... »
What a lovely day.
- Maxine E. Reynolds
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Re: Your point of view - Emy
Jeu 9 Mar 2017 - 21:42
Jim grogna légèrement. Décidément, leurs points de vue divergeaient totalement. Il n’était pas convaincu par les propos d’Emy. Selon elle, aucune issu n’était possible. La vie en communauté était peut-être la solution idéale pour elle, en ce moment, mais pas pour Jim. Rien, absolument rien ne le retenait dans ce trou à rat, dans cette communauté bancale qui ne lui serait que de point de départ pour s’approvisionner au mieux et déguerpir au plus vite avec Sarah. Peut-être avait-elle raison en disant qu’il n’existait aucun lieu sûr, mais peut-être qu’elle avait tort. Qui pouvait savoir sans l’avoir vraiment vécu ? Personne. Personne n’était revenu après de longues années d’absences, isolé de tous, pour avouer qu’il était stupide de quitter une communauté comme Emerald.
Il retroussa légèrement ses lèvres sèches, puis étira sa colonne vertébrale avant de se lever. La caisse en bois sur laquelle il s’était assis n’était vraiment pas confortable.
« Les médicaments ont une date de péremption. Je suis certain que la moitié de ce qu’on a en stock n’a plus aucun effet. Il faut savoir vivre avec ce qu’on a. Apprendre à cultiver sa propre nourriture dès maintenant, se prémunir de la maladie, devenir complètement autonome. Je n’ai pas besoin de vivre dans le même luxe qu’avant. Vivre à la bougie, prendre une douche froide, filtrer mon eau, cultiver mes légumes, couper mon bois pour l’hiver … ça ne me dérange pas. Il est plus facile de survivre seul, car les besoins sont beaucoup moins importants qu’un groupe. J’ai bien réfléchi à la situation et pour moi, le meilleur moyen de rester en vie, c’est de m’éloigner de ce camp. Sarah comprendra également que c’est la bonne décision à suivre. »
Il plongea ses mains dans ses poches, puis jeta un coup d’œil furtif vers de grosses caisses scellées qui contenaient pas mal de munitions rapportées la veille.
« Tuer, piller, vivre sur le malheur des autres … ce n’est pas moi. Je ne veux pas que ma fille puisse grandir dans une ambiance pareille. Elle n’a pas besoin de s’accrocher à quelqu’un ou quelque chose pour survivre. Elle doit simplement vivre. Si je la perds ça m’arrachera le cœur, mais je continuerai à vivre. Je n’abandonnerai pas. Car j’estime que la vie est un bien précieux qui nous a été donné, alors le gâcher parce qu’on a l’impression de tout perdre … non, ce n’est pas mon caractère. Et vivre seul ne me dérange pas, crois moi. »
Jim avait toujours eu ce fond loup solitaire. Il n’avait jamais eu vraiment d’amis, jamais eu besoin d’avoir une épaule sur qui pleurer ou sur qui se confier. Il avait appris très vite à se débrouiller seul, à ne compter que sur lui même. Il savait que le groupe faisait la force, mais ce n’était pas du tout le genre de personne à s’attacher, à tisser des liens solides. Peut-être parce qu’il avait trop peur de souffrir, d’affronter la peine et la douleur de perdre un être cher. Et c’est pour cela qu’il s’était montré comme un père distant, peu loquace, ne prenant jamais la peine d’écouter ses enfants, sa femme.
Il vivait pour lui, pas pour les autres. Après tout, on naissait seul au monde et on mourrait seul.
« Mes idées sont très clairs. Sarah et moi partirons dès qu’on aura le nécessaire. J’ai déjà repéré l’endroit et je sais comment y accéder. Ne t’en fais pas, je sais ce que je fais. Comme tu sais ce que tu fais ... Et puis, nous ne serons pas une grosse perte pour le camp. Des gaillards comme moi y'en a plein ici et Sarah pourra enfin se sentir utile à l'extérieur. » rétorqua-t-il en adressant un clin d'oeil à Emy.
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Re: Your point of view - Emy
Jeu 9 Mar 2017 - 22:24
« Tu serais surpris de savoir ce qu'on peut en faire Jim. » Fit-elle à l'homme à propos du stock de médicaments qu'ils avaient, et dont il doutait de l'efficacité aujourd'hui. Emy était d'ailleurs plutôt bien placée pour en parler, ses longues années d'études n'avaient clairement pas été inutile à ce sujet. « Crois moi, je m'y connais, c'est encore mon métier. » Témoigna-t-elle avec un sourire amusé. Quand elle entendait des gens juger de certains faits, elle avait souvent envie d'en rire. Elle ne viendrait pas apprendre à Jim comment faire les plans d'une maison par exemple, parce que c'était loin d'être son domaine d'exptise. Du coup, elle attendait à ce que les autres puissent en faire autant de leur côté. Ça n'était jamais le cas.
Tout le long de sa carrière, Emy avait du affronter pas mal de mépris, de la part des parents de ses patients, ou de pas mal de ses collègues. Sous prétexte qu'elle était une femme, on se permettait une attitude paternaliste avec elle, ou alors, de carrément lui dire ce qu'elle devait faire. Là où elle avait de la chance d'avoir un sacré caractère, mais également un mari qui lui avait donné de l'entraînement avec son côté tête de mule assumé. Elle ne le remercierait jamais assez d'avoir renforcé autant son estime d'elle et sa confiance lorsqu'il s'agissait de son métier, et de comment elle devait agir. Son côté doux lui avait permis de gagner en diplomatie également. Du coup, elle avait toujours réussi à équilibrer la balance.
« Nous ne tuons personne ici. » Intervint Emy quand elle comprit que ça semblait être un des nœuds pour Jim à l'idée de rester au campement. Sa décision semblait néanmoins prise, mais elle espérait que ça ne soit pas à cause d'un point trouble qui n'était de fait, pas justement compris. « Ou en tout cas, je n'ai pas eu à le faire depuis que j'ai commencé à sortir, et ce n'est pas plus mal, ce n'est pas ce que je demande. » Expliqua-t-elle en haussant les épaules. « Il n'y a plus d'ordre, ni de loi nul part, alors... ce qu'on fait là, c'est juste survivre du mieux qu'on peut sans porter atteinte à la vie des autres. »
Ou en tout cas en essayant. « Ce qu'il s'est passé lors de la révolte de l'an dernier était... Plus ou moins... Impensable pour la majorité d'entre nous. » Sa voix se mit à trahir l'émotion profonde qui la gagnait lorsqu'elle y pensait. « Nous n'étions personnes, et on nous a obligé à être des soldats, des tueurs, pour ne pas abandonner les notres ou les laisser nous tuer. » Le timbre enroué, elle poursuivit néanmoins : « Je ne voudrais, pour rien au monde, recommencer un jour ce qu'il s'est passé là-bas. J'éviterais toujours au mieux, parce que ça pèse tellement lourd sur la conscience... »
Et elle se savait incroyablement ordinaire depuis. « Nous en sommes tous, plus au moins au même niveau, rendu au même point et à la même conclusion. » Et elle ajouta : « Je ne suis pas une tueuse, tu n'en es pas un non plus. Personne ici ne l'est. Mais les temps nous ont obligé à le devenir l'espace d'une seconde et nous devrons tous vivre avec ça sur la conscience. » Et ce que ça pouvait peser lourd... Jim en avait probablement une vague idée, mais il avait les épaules pour supporter ça. Emy, de son côté, n'était pas taillée comme lui. Elle avait dédié sa vie à sauver celle des autres. L'idée de la retirer lui donnait toujours autant la nausée. Et rien que d'y penser, elle en avait les larmes aux yeux.
S'essuyant les cils d'un revers de manche, la blonde se redressa. « Ta décision est probablement déjà prise... » Commença-t-elle. « Si tu as besoin d'aide pour ton voyage, tu peux compter sur moi mais... » Se stoppant momentanément, la blonde serra un peu plus son châle autour d'elle, contre sa poitrine. « Ne va pas trop vite en besogne, parle à ta fille. Elle aurait besoin d'entendre des choses qui ne pourront venir que de toi. Et elle voudra te dire d'autres choses que tu devras écouter pour arriver à la comprendre. Que tous se passe bien ne tient finalement qu'à toi. » Expliqua-t-elle. « Fais cet effort. Vous méritez, tous les deux, d'apprendre à vous comprendre, vous connaître et vous aimer... »
Tout le long de sa carrière, Emy avait du affronter pas mal de mépris, de la part des parents de ses patients, ou de pas mal de ses collègues. Sous prétexte qu'elle était une femme, on se permettait une attitude paternaliste avec elle, ou alors, de carrément lui dire ce qu'elle devait faire. Là où elle avait de la chance d'avoir un sacré caractère, mais également un mari qui lui avait donné de l'entraînement avec son côté tête de mule assumé. Elle ne le remercierait jamais assez d'avoir renforcé autant son estime d'elle et sa confiance lorsqu'il s'agissait de son métier, et de comment elle devait agir. Son côté doux lui avait permis de gagner en diplomatie également. Du coup, elle avait toujours réussi à équilibrer la balance.
« Nous ne tuons personne ici. » Intervint Emy quand elle comprit que ça semblait être un des nœuds pour Jim à l'idée de rester au campement. Sa décision semblait néanmoins prise, mais elle espérait que ça ne soit pas à cause d'un point trouble qui n'était de fait, pas justement compris. « Ou en tout cas, je n'ai pas eu à le faire depuis que j'ai commencé à sortir, et ce n'est pas plus mal, ce n'est pas ce que je demande. » Expliqua-t-elle en haussant les épaules. « Il n'y a plus d'ordre, ni de loi nul part, alors... ce qu'on fait là, c'est juste survivre du mieux qu'on peut sans porter atteinte à la vie des autres. »
Ou en tout cas en essayant. « Ce qu'il s'est passé lors de la révolte de l'an dernier était... Plus ou moins... Impensable pour la majorité d'entre nous. » Sa voix se mit à trahir l'émotion profonde qui la gagnait lorsqu'elle y pensait. « Nous n'étions personnes, et on nous a obligé à être des soldats, des tueurs, pour ne pas abandonner les notres ou les laisser nous tuer. » Le timbre enroué, elle poursuivit néanmoins : « Je ne voudrais, pour rien au monde, recommencer un jour ce qu'il s'est passé là-bas. J'éviterais toujours au mieux, parce que ça pèse tellement lourd sur la conscience... »
Et elle se savait incroyablement ordinaire depuis. « Nous en sommes tous, plus au moins au même niveau, rendu au même point et à la même conclusion. » Et elle ajouta : « Je ne suis pas une tueuse, tu n'en es pas un non plus. Personne ici ne l'est. Mais les temps nous ont obligé à le devenir l'espace d'une seconde et nous devrons tous vivre avec ça sur la conscience. » Et ce que ça pouvait peser lourd... Jim en avait probablement une vague idée, mais il avait les épaules pour supporter ça. Emy, de son côté, n'était pas taillée comme lui. Elle avait dédié sa vie à sauver celle des autres. L'idée de la retirer lui donnait toujours autant la nausée. Et rien que d'y penser, elle en avait les larmes aux yeux.
S'essuyant les cils d'un revers de manche, la blonde se redressa. « Ta décision est probablement déjà prise... » Commença-t-elle. « Si tu as besoin d'aide pour ton voyage, tu peux compter sur moi mais... » Se stoppant momentanément, la blonde serra un peu plus son châle autour d'elle, contre sa poitrine. « Ne va pas trop vite en besogne, parle à ta fille. Elle aurait besoin d'entendre des choses qui ne pourront venir que de toi. Et elle voudra te dire d'autres choses que tu devras écouter pour arriver à la comprendre. Que tous se passe bien ne tient finalement qu'à toi. » Expliqua-t-elle. « Fais cet effort. Vous méritez, tous les deux, d'apprendre à vous comprendre, vous connaître et vous aimer... »
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