Norman n'avait pas dit un mot du trajet. Il écoutait simplement, la tête bessé et les yeux fermés, il se concentrait et réfléchissait à un plan d'évacuation d'urgence si les choses se gâtaient. Ce centre commercial il le connaissait comme sa poche, il avait très souvent accompagnée sa défunte ex faire les boutiques. Elle qui était fan de mode et des derniers modèles sorties, il avait le droit d'y aller une fois par semaine si ce n'était deux. L'habitacle coupait avec parcimonie le vent qui venait taper le véhicule en mouvement, il faisait froid et Norman se remerciait intérieurement de s'être bien couvert pour cette expédition.

La voiture se stoppa avec brutalité et Norman du forcer sur son bras pour faire contre poids et ne pas s'écraser sur la pauvre Emy qui était à ses côtés. Il sauta de la benne comme ses partenaires de missions et écouta attentivement les directives. Ok bien il se retrouvait avec Emy, d'ailleurs son regard se déposa automatiquement sur la blonde qui venait de détourner le regard. Arquand un sourcil, il n'y prêta pas trop attention. Il savait sans doute à quoi elle pensait et espérait qu'elle ne se mette pas trop la pression.

Avançant avec le groupe, Norman regardait autour de lui, c'était le chaos complet, ce qui faisait la magie de ce centre commercial, était la luminosité, les lumières et le monde qui y circulait auparavant. Il n' y avait plus de mouvement, les escalators semblaient comme figés dans le temps, les vitrines étaient pour la plupart cassées, quelques verdures arrivaient à survires grâce aux infiltrations d'eaux qui tombaient du toit qui n'était plus dans un très bon état lui non plus. D'aileurs en levant la tête, il lui était difficile d'apercevoir le ciel tellement la mousse et les particules de pollutions s'étaient déposés sur les vitres.

Ils se séparèrent en plusieurs petits groupes et Norman ouvrait le pas avec Nina. A l'affut du moindre bruit, le brun scrutait chaque recoin pour ne pas se faire surprendre d'une éventuelle attaque de rôdeur. Son couteau bowie entre les mains, L'életricien chuchota à ses partenaires "On doit trouver des médicaments mais ne nous vous focusez pas que sur ça, si on peut trouver des choses utiles aux groupes on prend. "  

Norman ne voulait pas passer à côté de vêtement pour l'hivers, des gants, des écharpes, des bonnets, des pulls. Ils pouvaient trouver de tout ici, alors ce serait l'occasion de couvrir un peu les troupes. Nina pointa un Walgreens et Norman lui adressa un signe du pouce pour signaler son approbation. Ce serait l'occasion de trouver un peu de tout.

"On y rentre doucement, on peut commencer par le textile c'est juste à l'entrée sur notre droite, puis on remonte vers le ménager pour retomber sur la para-pharmacie qui est juste derrière. Attention, s'il y a le moindre danger, on n'abandonne personne et on part ensemble... Bien, allons-y"

Le brun ouvrit la marche et se dirigea vers le rayon de textile, avec un peu de chance, ils trouveraient de quoi faire. Avançant prudemment, Norman en alerte constant regardait attentivement les rayons, son couteau bien serré dans sa main et prêt à poignarder s'il le fallait. Il y avait pour l'instant aucun danger. "On regarde ce qu'on peut emmener et on y va"

Pivotant son couteau, le brun fouillait dans le textile qu'il y avait par terre à la recherche d'un vêtement chaud mais tomba sur un soutien-gorge. Arquant un sourcil, sa pensée fut très vite allée à Lex qui avait une passion étrange mais pas déplaisante pour ce genre de "vêtement". Norman étendit le tissu devant lui, puis le déposa sur son torse, histoire d'essayer de se rappeler de quelle taille faisait la poitrine de sa copine. Nina le regarda étrangement et détourna le regard. "Cinglé..." murmura t'elle

Le brun soupira et regarde Emy, puis se rappela qu'elle avait à peu près la même taille de poitrine que Lex. Comment le savait-il ? Oh, ça lui était arrivé d'avoir le regard curieux pendant qu'il se faisait soigner par la belle blonde, bon, c'était un réflexe complètement naturel, il n'avait pas à se justifier. L'életricien se dirigea vers la pédiatre et lui demanda sans aucune hésitation. "Excuse moi Emy, ma question va sans doute te sembler déplacé mais c'est quoi ta mensura..." VLAN ! Nina lui décrocha une belle tarte à l'arrière de la tête qui fit sursauter le brun. "Non mais c'est quoi ton problème ?" Norman arqua les sourcils, bah quoi ? Il n'avait rien dit de mal ? Bon, si sa question était déplacée mais ce n'était pas pour l'offenser qu'il lui avait demandé ça : "Désolée, c'était juste po..." "Hep" S'empressa t'elle de dire pour qu'il ferme sa bouche.

Norman leva les yeux aux ciel *rahh les femmes* et attrapa quelques écharpes et bonnets sur le sol qu'il glissa dans son sac.

"Si vous êtes ready, on peut passer au rayon para-pharmacie"

La pièce était plongée dans une pénombre digne d’un film d’horreur. Il était difficile d’avancer sans lampe torche et la poussière présente dans l’atmosphère était si épaisse, qu’elle étouffait le moindre bruit. Jim avançait prudemment, espérant trouver quelque chose d’utile à rapporter au camp. Il n’avait pas fait tout ce déplacement simplement pour rapporter quelques vêtements. Non, ce qu’il manquait le plus à Garfield c’était bien de la nourriture et des médicaments. Il savait pertinemment que le groupe de survivants serait toujours en manque. Après tout, ils étaient bien trop nombreux. Trop de bouches à nourrir, trop de personnes à soigner. Jim avait dans la tête de tout quitter. Il était convaincu par l’idée que vivre en communauté restreinte, permettrait une chance de survie plus longue. Mais était-ce ça la clé de la vie maintenant ? Prolonger son espérance de vie dans ce monde dirigé par le chaos ? Qu’importe, Jim était un survivant car il tenait à la vie. Il n’était pas là pour les autres, mais pour lui. Car penser à sa vie après celle de quelqu’un d’autre, c’était se mettre une épine dans le pied et se faire indéniablement bouffer.

Il fouilla la pièce méticuleusement. Rien. Hormis quelques vêtements hors saison, il n’y avait pas grand chose d’intéressant. Il s’écarta de Calypso pour pénétrer à l’intérieur du fastfood, accolé au magasin de vêtements. L’architecte contemplait la structure du bâtiment, les lieux, comment les choses étaient agencées. Dommage. Vraiment dommage qu’un si beau bâtiment soit laissé à l’abandon. Mais c’était partout pareil après tout. Seattle n’était pas la seule ville touchée. Mais au fond, Jim espérait que ce soit faux. Qu’en fin de compte tout ceci n’était qu’une grosse mascarade de l’Etat et que les choses finiraient par rentrer dans l’ordre. Après tout, les rôdeurs pourrissent … ils finiront par disparaître d’eux même. Il ouvrit des placards, mais découvrit seulement du pain moisi, du fromage périmé, de la salade sous vide desséchée et autres ingrédients immangeable.

Un sourire se forma sur son visage dur malgré tout, lorsqu’il tomba nez à nez avec un bol de pâte à tartiner. Ca ferait plaisir à Sarah, il en était sûr. Jim le fourra dans son sac, puis se retourna vivement lorsqu’il entendu du bruit derrière lui. Calypso avait des problèmes. Il bondit dans le magasin de vêtement et se laissa guider par son ouïe. Elle se débattait probablement avec un rôdeur qui l’avait prise par surprise. L’homme évita plusieurs obstacles sur le sol. La progression à travers le magasin était périlleuse au vu du manque cruel de lumière. Finalement, il arriva juste au moment où Calypso décapita le rôdeur. La tête roula sur le sol, jusqu’aux pieds de Jim. La mâchoire du monstre se mouvait encore dans le simple but de mordre. Pitoyable. Jim écrasa le visage de la tête décapitée. Les os et la chair craquèrent aussi facilement qu’une pastèque pourrie.

Ca le dégoutait, mais Jim ne laissait rien transparaitre. Il considéra Calypso un instant, vérifiant qu’elle n’avait rien.

« Ca va tu n'as rien ? Tu n’as pas été mordue ? »

Il ne voulait prendre aucun risque. Jim se rapprocha de la jeune femme et lui écarta les cheveux qui lui recouvraient la nuque. Il voulait être vraiment sûre qu’elle n’avait rien. Bien, visiblement c’était bon de son côté. Rassuré, l’architecte fit un mouvement de la main à Calypso, lui indiquant qu’il fallait reprendre leurs investigations. Ils sortirent du magasin pour se retrouver dans le couloir, là où la lumière se faisait un peu plus présente.

« Tu as trouvé des choses intéressantes ? Moi rien hormis un pot de beurre de cacahuète. Toute la nourriture est périmée ou moisie. »

Jim jeta un coup d’œil par dessus la rambarde, donnant sur le hall du centre commercial. Il ne voyait plus les différents groupes. Il jeta un coup d’œil à sa montre. Il n’était pas intelligent de prendre son temps ici, il fallait faire vite avant de tomber sur quelque chose d’inquiétant et d’insurmontable. Jim eut un mauvais pressentiment. Peut-être était-il trop méfiant et paranoïaque, mais dans ce genre d’endroit, mieux valait être trop prudent que pas assez. Il s’arrêta, puis posa une main sur l’épaule de Calypso.

« Tu entends ça ? » dit-il en écoutant un silence plus que inquiétant.

En tendant l’oreille et en posant toute sa concentration sur la pénombre qui les enveloppait tel un voile d’insécurité, des grognements et des râles familiers s’élevaient dans le lointain. Comme le sombre murmure d’une menace pouvant s’éveiller à tout moment.

« Ne trainons pas … Viens on rentrer dans ce magasin et prend tout ce que tu peux. Même si tu juges ça inutile. L’objectif est d’arriver à ramener au camp le plus de choses possibles. Et atteindre ce fichu hélicoptère de la croix rouge. Y’a forcément des médocs dedans. »