Le Deal du moment :
LEGO Icons 10331 – Le martin-pêcheur
Voir le deal
35 €

Bury the hatchet • Rowen

Mar 21 Fév 2017 - 18:57



Son visage était d'une couleur indescriptible. Un fabuleux mélange de noir, de jaune et de violet se répandait sous ses yeux et recouvrait sur son nez meurtri. Les points de sutures de son arcade sourcilière étaient encore cachés par les strips qu'Emerson lui avait collé juste après son retour au camp. Et sa lèvre inférieure arborait une magnifique coupure où le même mélange de couleur jaune violacé s'était installée. En résumé, Maxine faisait peur à voir et il était impossible pour elle de cacher sa mésaventure. Sa rencontre avec le blond était affichée de façon nette et précise sur son visage.

Les deux jours suivants, Maxine s'était contentée du strict minimum en terme de sortie. Pas véritablement parce qu'elle ne voulait pas qu'on la questionne à propos de l'état de son visage. De toute façon, avec la mort d'Ayden, tout le camp fut rapidement au courant de son aventure. Mais plus parce qu'elle débordait de haine. Une haine que jamais elle n'avait ressenti jusque là. Une colère tellement forte qu'elle avait l'impression que son corps devenait hors de contrôle. Ses pensées ne se détachaient jamais du visage du blond. De la balle qu'il avait tiré pour abattre Ayden. Des coups de poings qu'il lui avait envoyé à chacun de ses silences. Elle était incapable de parler pendant ces jours-là. Même à son mari. Parce qu'elle savait aussi ce que tous ces événements le rendait fou. Qu'elle soit passée si près de la mort l'avait rendu complètement hermétique à tous ce qu'elle aurait pu essayer de dire pour retourner à l'extérieur.

Et finalement les larmes étaient venues. Elle avait craqué jusqu'à l'épuisement dans les bras de son époux, le troisième soir. Elle lui avait confié toutes ses craintes, surtout celles concernant Elliot. Elle s'était sentie incapable de le protéger puisqu'elle n'avait même pas réussi à se protéger elle même. Que toute la méfiance dont elle avait fait preuve depuis la naissance de son fils n'avait pas suffit. Ou qu'elle ne l'avait pas tourné vers les bonnes personnes. Se méfier des personnes du lycée était loin d'être la chose à faire. Et ce fut grâce à ce constat que Maxine réussit à braver les regards curieux des membres de son groupe.

Ce jour-là, Maxine avait pris en charge Elliot, libérant sa belle mère qui lui avait imposé du repos depuis son retour. Son fils dans un bras, quelques affaires dans l'autre, la brune s'était rendue dans la pièce commune et s'était installée au sol. Une fois le tapis de jeu déroulé et Elliot allongé dessus, Maxine s'était assise en tailleur, un livre posé sur ses cuisses. Ce fut Jessie qui alla à sa rencontre en premier. La rouquine, visiblement gênée, avait bredouillé quelques mots et lui avait proposé son aide. Avec un léger sourire, Maxine avait secoué la tête doucement, laissant sa jeune amie retourner auprès des autres adolescents avec qui elle discutait.

Bien qu'elle se soit installée là, Maxine n'était pas prête à aller discuter de la pluie et du beau temps avec les autres. Elle se familiarisait de nouveau avec ce groupe qu'elle avait tant mis à l'écart durant les derniers mois. Entendre du bruit, voir les gens aller et venir, regarder son fils lever les mains pour essayer d'attraper les peluches fixées aux arches de son tapis de jeu lui suffisait.

Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Bury the hatchet • Rowen

Mar 21 Fév 2017 - 20:14

Il se sentait coupable. C’était stupide pourtant : il n’avait pas pressé la détente, il ne l’avait pas poussé dehors, il n’était même pas à ses côtés. Pourtant, l’illustrateur avait l’impression d’avoir fait pire que ça. Il était arrivé, s’était imposé sans le vouloir comme un cheveu sur la soupe dans la relation d’Ayden avec Rosaleen. Les deux hommes étaient en froid, forcément, ou plutôt… le français avait vidé son sac en tête à tête, plantant ensuite l’illustrateur avec ses bagages de reproches. Et ensuite ? Même pas un mois après, il décédait. Violemment, avec le sentiment que la femme qu’il aimait s’était tournée vers un autre…

C’était ça qu’il ne parvenait pas à s’enlever de la tête. Il aimait la galloise, sans doute plus que quiconque, mais la mort de son ancien prétendant l’avait éclaboussé. Une tâche d’encre noir sur ses bonnes intentions qui n’était pas faite pour partir si facilement. Alors ce jour-là, à nouveau, Rowen avait trouvé le premier prétexte pour esquiver April et la soigneuse. Simplement parce qu’il ne voulait ni imposer sa présence à sa petite amie, ni ennuyer son aînée avec ses complaintes intarissables. Il voulait simplement marcher, aller s’épuiser sur la première corvée où on le réquisitionnerait… n’importe quoi.

Rentrant dans la salle commune, l’artiste croisa Jessie et lui adressa un petit sourire timide. Ce ne fut qu’après quelques pas qu’il aperçut la silhouette installée au sol. En tailleur, absorbée par son livre, son fils allongé sur son tapis de jeu : c’était Maxine. L’illustrateur ne réalisa qu’il s’était figé que parce que la personne qui évoluait dans son dos se heurta à son épaule, surprise par son arrêt soudain.

- Oh-euh… désolé, soufflait-il un peu nerveux.

Il avait compris désormais que l’ancienne institutrice n’appréciait ni ses attentions, ni ses tentatives de se rendre serviable, mais était-ce une raison pour l’ignorer ? Il avait envie d’aller lui parler, sans guerre savoir ce qu’il pourrait lui raconter. Honnêtement, Rowen ne savait même pas s’il ferait un geste charitable ou si c’était une pulsion égoïste, car elle était la dernière à avoir vu Ayden. Il était encore en plein doute que ses pas l’avaient mené devant la trentenaire, juste à côté du tapis.

Non. C’était une mauvaise idée en fait. L’artiste amorçait déjà sa retraite, secouant la tête pour lui-même, quand les yeux de Maxine se levèrent vers lui. Pris en flagrant délit. Résultat, il se bloqua encore, coupant même sa respiration. Zut. Deux ou trois secondes filèrent avant qu’il ne balbutie :

- C’est-hum… salut. C’est… enfin… c’est cool de voir que tu es là et… et que tu vas…

Mieux ? Bien ? Il se mordit la lèvre. L’ancienne institutrice avait la tête d’une femme battue et avait vu mourir un ami, il y avait peu de chance qu’elle aille déjà « bien » ou « mieux ». Rowen s’éclaircit la gorge, se redressa, prêt à s’exposer au rejet de la lionne. Quitte à être là…

- Je ne voulais pas te déranger, réussit-il à reprendre calmement sans bafouiller, juste savoir comment tu te sentais…

Il n’y avait pas que ça en vérité. L’illustrateur aurait bien voulu avouer qu’il l’admirait en secret, qu’il l’appréciait instinctivement en dépit de ses réticences, qu’il admirait sa force et celle de son mari. C’était peut-être trop, alors il n’en confierait pas un mot. L’air visiblement troublé, quand son regard ne fuyait pas, il se posait sur le bébé, qui réussit à le dérider légèrement. Une vision pure d’innocence, c’était… magnifique ? Est-ce que les autres pouvaient le voir ? Si seulement…
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Bury the hatchet • Rowen

Jeu 2 Mar 2017 - 19:24


Se concentrer sur sa lecture était difficile. Déjà parce que ses pensées venaient interférer régulièrement, coupant les images qu'elle façonnait dans son esprit tout en dévorant les lignes des yeux. Puis, il y avait le bruit de la pièce. Même si celui-ci n'était pas très fort, il était assez assourdissant pour la mettre mal à l'aise. Comme si elle était une étrangère et que sa place était partout sauf à cet endroit. La mâchoire crispée, la brune s'efforçait à se concentrer. Tout était une question de volonté, sa propre guérison en faisait parti. Pourtant, l'espace d'un instant, elle s'embrouilla l'esprit, cherchant la raison pour laquelle elle était installée là. Est-ce que cela était réellement nécessaire ? N'y avait-il pas un autre moyen de se familiariser de nouveau avec ce qui l'entourait ? Peut-être.

Au moment où l'envie de déguerpir devint trop pressante et qu'elle leva les yeux en direction de la pièce pour vérifier si quelqu'un la verrait s'en aller, son regard tomba sur Rowen. Dans un premier temps, l'institutrice le fixa. Puis après avoir cligné des yeux, elle réalisa qu'il faisait parti de ces personnes qu'elle avait violemment repoussé. Elle ne dit rien, attendant simplement que Rowen ose lui dire ce qu'il faisait là, non loin d'elle. Comme les autres fois où ils se croisaient, le jeune homme se mit à bafouiller légèrement mais ses mots étaient imprégner d'une réelle gentillesse.

La brune esquissa un léger sourire en l'entendant dire qu'il était content de la voir là et qu'elle avait l'air d'aller mieux. Sa gêne lui fit un pincement au cœur. En cherchant dans sa mémoire, Maxine réalisait qu'elle n'avait pas épargné le pauvre homme par le passé. Malgré tout, Maxine n'ouvrit pas la bouche. Même une fois qu'il eut terminé, elle laissa planer un silence, le regard toujours tourner vers lui, totalement immobile. Se déconnectant de ses pensées, elle fit claquer son livre pour le fermer et le posa avec délicatesse à côté d'Elliot à qui elle adressa un coup d’œil. Revenant vers le compagnon de Rosaleen, Maxine se décida à ouvrir la bouche. « Tu ne me déranges pas Rowen. » Dit-elle avec lenteur et douceur. En faisant de la place à côté d'elle, l'institutrice poursuivit. « Et je vais bien. » Répondit-elle à sa question. La réponse était concise mais Maxine ne pouvait pas s'étendre davantage. Elle allait bien oui. Son corps cicatrisait, ses pensées le faisaient aussi mais un peu moins rapidement. Elle avait retrouvé son fils, son mari et sa belle mère. Elle était en vie. Alors oui, Maxine allait bien.

« Tu peux t'installer. » Dit-elle en levant un regard franc vers lui. « Je te promet que cette fois je ne te rugirais pas dessus. » Elle eut un sourire qui s'effaça aussi rapidement qu'il était apparu. En levant un peu les fesses, la brune se mit sur les genoux et approcha les bras d'Elliot pour le soulever. Avec précaution, elle l'installa en position assise, entouré par plusieurs coussins. Toujours en train de le mettre en place, elle tourna le visage vers Rowen. « Il commence à se tenir assis mais il y encore quelques chutes.. » Dit elle pour justifier l'étalage de protection autour de son bébé. « Qu'est-ce qui t'as emmené ici ? » Demanda elle de nouveau assise. Il était peut-être temps qu'ils discutent un peu et qu'elle enterre la hache de guerre. Même si dans cette histoire, Maxine était la seule coupable.




Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Bury the hatchet • Rowen

Ven 3 Mar 2017 - 13:01

Rowen cligna plusieurs fois des yeux, pas vraiment sûr d’avoir bien entendu. Il ne s’attendait tellement pas à être si gentiment accueilli qu’il en perdit un instant ses moyens. Maxine lui avait assuré qu’elle allait bien et il n’avait pu que bafouiller un « Ah, c’est bien, c’est bien » un peu maladroit. Finalement, c’était presque plus effrayant que quand il se faisait rejeté. Ça il en avait l’habitude, il comprenait, ne s’en formalisait pas. Être invité à s’installer à ses côtés, c’était nouveau.

Lui aussi avait souri doucement, timidement. Les yeux rivés sur le bébé que sa mère redressait en position assise, il sursauta en réalisant qu’il n’avait toujours pas fait un geste pour rejoindre la première dame du lycée sur le tapis. L’illustrateur prit précautionneusement place, gardant ses pieds en dehors de l’espace pour ne pas le salir, admirant le petit Elliot. L’institutrice expliqua qu’il tombait encore quelques fois de sa position assise, il hocha la tête pour montrer qu’il entendait.

- Oh, euh…, se tourna brusquement les yeux vers Maxine après sa question, je…, elle parlait de quoi au juste ? Du lycée ou de la salle commune à ce moment ? Je cherchais Rosaleen, répondit-il enfin en tranchant, je voulais savoir si je pouvais me rendre utile quelque part. J’essaye d’aider autant que possible ! précisa-t-il un peu mal à l’aise, comme pour prouver qu’ils n’étaient pas un tire-au-flanc.

Silence. C’était peut-être le mieux ? C’était dingue comme la proximité de cette femme lui faisait perdre ses moyens. C’était comme Sally mais en pire. Le charisme, l’aura, l’âme ; quelque chose que son instinct ésotérique captait en tout cas. Il était certain qu’Ewen serait de son avis, leur mère également. La galloise aussi, devait sentir que madame Preston avait quelque chose de spécial… à moins qu’elle n’ait pas uniquement perdu la foi.

- Je n’avais rien de précis à faire, reprit-il finalement en osant affronter son visage tuméfié, du coup si je peux faire quelque chose pour toi ce…, il s’éclaircit la gorge, ce serait avec plaisir.

Vérité vraie et absolument pas pour faire du léchage de bottes. S’attardant d’abord sur ses ongles qui étaient soudainement incroyablement intéressant, Rowen posa ses yeux sur le bébé. Si innocent, si inconscient même. Au milieu du chaos et de leurs espoirs qui tombaient en lambeaux, il ne pouvait pas faire autre chose que se comporter en « bébé ». Observer, baver, gazouiller, manger, dormir, jouer, … l’artiste n’avait même pas réalisé le sourire attendri qui avait illuminé son visage. Maxine l’avait sans doute vu, elle, alors il se justifia :

- Il est vraiment beau. C’est… enfin… je trouve ça vraiment courageux, mais vraiment symbolique, de… enfin…, « de l’avoir gardé », mais il n’osait pas le dire, moi, le voir comme ça, ça m'aide à continuer à croire…

Que tout n'était pas perdu. Une foi intense et pourtant si douloureusement mise à l’épreuve. L’illustrateur savait que la maladie et la mort faisaient partie de l’équation : les divinités celtes n’étaient ni omniscientes, ni centrées sur les Hommes. Elles existaient par et pour la Nature, pour que l’équilibre de toute chose persiste. Peut-être qu’ils étaient allés trop loin… eux, les humains. Alors l’Univers les remettaient à leur place.

- Je peux demander pourquoi « Elliot » ? Ajouta-t-il en retenant sa respiration.

Il ne savait pas grand-chose de ses parents en fin de compte. Etaient-ils croyants eux aussi ? Elliot – ou Eliott à l’origine – vient de l’hébreu. C’était le nom d’un prophète de l’ancien testament qui signifie « Seigneur Dieu ». Belle symbolique pour un enfant né à une époque si sombre… une époque où plus que jamais, ils avaient besoin de Lumière.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Bury the hatchet • Rowen

Mer 15 Mar 2017 - 19:29

Tout en écoutant Rowen qui était venu la rejoindre autour du tapis de jeu, Maxine proposa plusieurs jouets à Elliot qui, maladroitement, essayait de s'en saisir. En levant les yeux, elle scruta rapidement la salle. Rosaleen ne semblait pas dans les parages et l'institutrice se demanda si l'invitation à s'installer à côté d'elle n'était pas de trop. Peut-être que Rowen était simplement venu pour trouver la rousse et qu'il n'osait pas lui dire qu'il était pressé. En écoutant la suite, elle lui adressa un léger sourire destiné à lui faire comprendre qu'elle appréciait son envie d'aider.

« Oh.. » Souffla la brune lorsqu'il lui proposa de l'aider. Puis elle secoua la tête. Elle n'avait rien de spécial à faire. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle était venue s'installer ici. Les sourcils froncés en le voyant aborder le sujet de son fils, Maxine eut un sourire amusé puis, intrigué. Pourquoi Elliot ? La question ne la surprenait pas vraiment..c'était plutôt...que Rowen lui pose cette question. « Oh et bien.. » Elle eut une petite grimace, comme pour annoncer que ce qu'elle allait dire n'avait rien de mystique. « Avant la naissance, on a du réfléchir à deux prénoms. » Elle donna deux coups de tête pour appuyer ses deux choix. « Un pour une fille et un pour un garçon, forcément. » Puisqu'ils ne pouvaient plus savoir à l'avance le sexe de leur enfant, le coupe Preston avait du se préparer aux deux éventualités. « Et Elliot était celui qui nous plaisait à tous les deux. Tout simplement. » Elle prit une inspiration, les yeux rivés sur son fils. « Je n'avais jamais réfléchis aux prénoms de mes enfants avant d'apprendre que j'étais enceinte d'Elliot. » Les lèvres pincées, elle tourna la tête vers Rowen. « Pourtant j'ai toujours su qu'un jour j'aurai des enfants. Plusieurs. » Pensive, elle resta plusieurs longues secondes complètement silencieuse.  « Un enfant te fais voir la vie autrement. » Dit elle pour revenir sur ce qu'il lui disait un peu plus tôt lorsqu'il lui parlait d'espoir. « Et dans un monde comme le nôtre, il devient rapidement le seul espoir. »

Le sujet sur lequel Maxine voulait venir n'était pas simple. Après tout oui, elle savait que son comportement avait été des plus inapproprié mais d'un côté..elle le referait sans hésiter si la sécurité de son fils était compromise. La mâchoire serrée, elle posa les mains par terre pour pivoter un peu plus en face du jeune homme. « Rowen je.. je tenais à m'excuser. La façon dont je me suis comporté avec toi...ce n'était pas....enfin. Je n'aurai pas du agir comme ça. »
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Bury the hatchet • Rowen

Jeu 16 Mar 2017 - 21:07

Le choix d’Elliot n’avait rien de biblique, ou de mystique, mais ce n’était pas grave. Malgré tout, cet enfant incarnait l’espoir. Tandis que Maxine confiait ses rêves de famille nombreuse et confirmait les pensées de l’illustrateur, il ne put s’empêcher de sourire tendrement en regardant le concerné. Il n’avait même aucune notion de son importance, du symbole que représentait sa vie, et c’était sans ça le plus adorable. Rowen aurait aimé lui poser des questions, notamment savoir quel aurait été son choix pour une fille, mais la première dame du camp choisit de bifurquer vers un tout autre sujet.

Il fit les grands yeux, l’air de n’absolument avoir aucune idée de ce dont elle était en train de parler et le pire dans tout ça : c’était qu’il était sincère. Une fois les connexions adéquates faites, sa bouche dessina un « O » tandis que ses sourcils se soulevaient. L’artiste s’appliqua à éviter le regard de son aînée et s’éclaircit timidement la gorge en tentant une réponse :

- Oh-euh… hum. C’est pas… enfin… tu…, il s’obligea à faire une pause pour mettre de l’ordre dans ses mots, c’est rien. Je… je t’assure.

Petit rire nerveux, son index gratta rapidement au-dessus de sa tempe. Rowen n’avait jamais fait état de toutes les personnes qui rechignaient à l’accepter sur le camp. Ni Trey, ni Alex, ni Maxine. Il respectait leurs choix et leurs raisons. Dans sa façon de voir les choses, répondre à l’antipathie par l’antipathie, ça ne servait à rien d’autre que créer une spirale de négativité qui n’avait rien de constructif. Il aimait à penser que la patience et la compréhension venait à bout de tous les aprioris. C’était globalement comme tendre l’autre joue mais… la preuve avec l’institutrice que ça fonctionnait.

- Je suis sincère. Je comprends, nouveau blanc pour s’éclaircir la gorge, j’étais une pièce rapportée, personne ne me connaissait sauf Rosaleen qui ne m’avait pas vu depuis 1 an… j’aurais pu être un fou ou… hum… un danger.

Cette simple idée lui faisait froid dans le dos. Rien que pour ça, l’illustrateur remerciait les Dieux chaque jour de lui avoir donné la force de ne pas perdre la tête. Il ne jugeait pas, car les Hommes les plus équilibrés pouvaient sombrer devant les horreurs qu’ils avaient vu. Au-delà des cadavres qui se relevaient, il y avait aussi les vivants, leurs actes et ce qu’ils obligeaient à faire. Son amie l’avait fait et il n’oublierait jamais ni les corps abattus par balle, ni la détresse de la quadragénaire soudainement meurtrière.

- Tu as… je pense… agis comme n’importe qu’elle mère. En tout cas, je suis persuadé qu’April aurait été pareille.

Et il rit, rien qu’à l’idée d’imaginer son aînée dans cette situation. Il la connaissait déjà suffisamment bien pour savoir qu’avec ses enfants, elle serait plus dangereuse qu’une louve qui protégeait ses petits.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Bury the hatchet • Rowen

Mer 22 Mar 2017 - 10:58


Anna lui avait pourtant posé la question. « Mais qu'est ce qui te prends Maxine ? Je ne te reconnais plus. » Lorsque, pour la première fois, la brune avait envoyé balader le jeune homme. La seule réponse que lui avait donné Maxine fut un regard noir parce que, au fond, elle ne savait pas elle même ce qui lui prenait. Pour Maxine, Anna ne pouvait pas comprendre. Elle n'avait pas eu d'enfant dans les mêmes circonstances que les siennes. Elle n'avait pas du ressentir ce stress dès qu'une personne s'approchait de son bébé. Dans le monde d'avant, la méfiance était moindre. Maintenant n'importe qui, n'importe quoi, pouvait faire basculer leur sécurité. Tous en avaient été témoins. Les rôdeurs avaient commencé. Puis les humains. Les animaux avaient suivi et enfin la météo était venue couronner le tout. Tout sur terre pouvait leur nuire et Maxine s'était mis en tête que même les personnes du lycée pouvaient y arriver. Depuis sa rencontre avec Grant, l'institutrice n'avait pas vraiment changé d'avis sur la question. Elle avait simplement revu ses décisions. Le plus grand danger se trouvait à l'extérieur, pas à l'intérieur. Et à se mettre le monde entier à dos, cela ne faisait que réduire la sécurité de son fils.

Et elle s'était posé la question concernant Rowen. Comment avait-elle pu croire qu'un jeune homme comme lui pourrait un jour devenir une menace ? Il n'en avait ni la carrure, ni le comportement. Alors quand la brune eut enfin ouvert les yeux, elle s'était promis d'arranger les choses. En s'excusant auprès de Rowen, Maxine s'attendait à recevoir quelques reproches en réponse mais, au lieu de ça, il lui assura que ce n'était pas grave. Un peu surprise, elle eut un imperceptible froncement de sourcils, laissant un silence pour voir si l'illustrateur était réellement certain de ce qu'il disait. « Tu as agis comme n'importe quelle mère » Cette phrase la fit baisser les yeux quelques secondes. Dans un rire qui se voulait nerveux, Maxine hocha la tête sur le côté et lui répondit. « Je crois que l'effet de la maternité a été un peu...exacerbé chez moi. » S'humectant les lèvres, elle releva la tête mais regarda au loin. « Je serais prête à faire les pires choses pour qu'il soit en sécurité. » Elle laissa un blanc, baissant désormais le regard sur son fils qui gazouillait sur son tapis de jeu. « Mais ce n'est pas en m'isolant du groupe que je le protégerai. » Elle eut une rapide inspiration. « Je sais qu'avec Jaden nous ne craignons pas grand chose. » Cela était valable pour le groupe mais Maxine visait plutôt leur famille en disant cela. « Et si tu avais été fou ou.. » Elle eut un rire et posa son regard amusé sur Rowen. « Un danger...Il s'en serait rapidement aperçu. Et puis je pense que si ça avait été le cas, Rosaleen nous en aurait rapidement parlé. »

Après tout la rouquine l'avait connu avant. Si Rowen était arrivé au camp complètement métamorphosé, elle aurait été la première à le voir et, après tous les événements survenus au lycée, elle n'aurait sans doute pas pris le risque de le laisser se promener au milieu des autres civils. « En parlant de Rosaleen.. » Maxine prit un ton plus doux, préparant Rowen pour sa question. « Comment va t'elle depuis que.. » Sa gorge se serra. « Je sais que la perte d'Ayden l'a beaucoup affecté. Et..avec mes soins je n'ai pas eu le temps d'aller la voir. » D'un côté, Maxine se préparait. Elle irait voir la rousse à un moment donné et le mieux pour elle était de savoir à quoi s'attendre.


Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Bury the hatchet • Rowen

Contenu sponsorisé
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum