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Somebody mixed our medecine mum
Jeu 3 Aoû 2017 - 23:33
16-yo Selene
♫ ♪ ♫ – samedi 7 avril 2012
Ses paupières s’ouvrirent sur un flou abstrait. Le mal de crâne tambourinait férocement contre les parois de son crâne, d’emblée, avant même que la mise au point de se fasse sur le tissu froissé de l’oreiller. Au milieu de ses sens chamboulés, Selene reconnut l’odeur d’Eli. Poussant un léger grognement, elle se redressa lentement, terrassée par la gueule de bois, les bras tremblants et la nausée au bord des lèvres. Sous ses yeux bleus dont le maquillage avait été ravagé, des cernes qui trahissaient le peu de sommeil qu’elle avait eu. Le rouge très léger qui redessinait si joliment sa bouche la veille avait débordé jusque sur ses joues et pour parfaire le tableau, ses longs cheveux décoiffés ne seraient pas disciplinés à moins d’un bon coup de peigne.
En repoussant la couverture, toujours avec des gestes d’une lenteur qui révélaient son malaise, l’adolescente se souvint brusquement de la soirée de la veille. Enfin… du moins, le début. La dernière image qui lui revenait en mémoire, c’était d’avoir avalé un cachet douteux avec l’aide d’une grande rasade de vodka ; ou de tequila ; ou de rhum ; elle ne savait plus vraiment. Ses jambes ivoirines s’extirpèrent des draps, elle s’assit sur le bord du lit, lissant machinalement sa jupe plissée. Par terre, ses chaussures et ses longs bas écarlates qu’elle avait – sans doute – eut la force d’enlever la veille avant de se coucher comme une ivrogne.
Poussant un soupir, Selene se leva avec le projet d’aller aux toilettes et s’étala presque immédiatement de tout son long. Il lui fallut bien plusieurs secondes pour remettre ses idées en places et comprendre qu’elle avait trébuché sur le corps étalé en travers de la pièce. Ah bah oui : elle était chez lui et en avait pourtant oublié l’essentiel ; son cerveau devait vraiment avoir oublié de se rallumer.
-
Tout en regardant son ami émerger, elle réajusta son top noir légèrement décolleté, son nombre incalculable de bracelets et chaînettes tintant dans un cliquetis de carillon. Ce n’était pas la première fois qu’elle se réveillait ici après une soirée particulièrement débauchée, la pianiste ne se posait même plus de question. Au contraire : c’était une nouvelle manière de passer un peu de temps privilégier avec le graffeur amateur. Une poignée d'heures de plus volées à sa petite-amie. L’espace de quelques secondes, elle considéra la possibilité d’enfiler ne serait-ce que ses chaussures, mais rien que l’idée de se pencher pour les ramasser la découragea. A la place, elle se frotta les yeux avec des manières presque enfantines, feignant de se plaindre dans sa barbe :
-
Selene lui mit un petit coup de pied, histoire d’achever de l’agacer dès le réveil. « Achever » puisque très certainement, le mexicain n’était ni heureux de s’être fait marcher dessus, ni heureux d’entendre une telle insinuation à son réveil, ni heureux du comportement de son amie la veille.
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Re: Somebody mixed our medecine mum
Ven 4 Aoû 2017 - 11:22
"Outch..." J'sursaute, les côtes comprimées par son pied, m'plie un peu sur moi-même et porte mes mains au visage "Aahhhhh-haha..." Ça pique. Ma pommette m'fait atrocement mal. Bien plus qu'hier, quand l'alcool et la fumette réunis diluaient la douleur. Ça r'vient en flash : l'air tout fier de Tyron promettant que ses cours de breakdance lui offraient bien assez de souplesse pour faucher du pied l'ananas posé sur le haut de ma tête. Ce con y a mis un bel élan.
J'serre les paupières, puis ouvre doucement les yeux, une main calée sur le front. Au d'ssus de moi, Selene. La jupe un peu trop révélatrice, sous cet angle de vue qui me prend par surprise et auquel l'adolescence s'accroche un peu trop longtemps. J'déglutis bêtement, tiré d'mes songes malvenus par son p'tit coup de pied et sa remarque. J'grogne, m’assois, baille à m'en décrocher la mâchoire. J'ai pieuté par terre, encore cette fois. Par politesse, respect, mais surtout pour me tenir à distance raisonnable d'une brune sur qui les petites pilules font grand effet. C'qui n'arrange rien à ma faible allure : les cheveux en pagaille étrangement gonflés sur le dessus de mon crâne, quelques mèches encrassées par... hm, au toucher et à l'odeur, j'dirais du houmous ? J'ai juste retiré mes chaussures, après m'être occupé de celles de la Belle aux bois dormants. Du reste, j'redécouvre mes fringues qui puent l'alcool et la sueur. J'pince le T-shirt que j'porte - c'est définitivement pas l'mien, et il est foutu à l'envers : l'étiquette me chatouille le menton. Ouais, j'me souviens vaguement m'être changé après m'être pris le contenu d'une demi-bouteille de Vodka sur les épaules. Ça s'sent encore, putain. J'repousse la veste légère qui me servait de couverture, m'fout en tailleur pour plonger le visage entre mes mains, m'rappeler qu'ça fait mal, abandonner pour m'redresser, soulever une légère nausée.
"Tu finissais soit dans mon lit soit dans c'ui de Gros Ryan, so..." j'me justifie vaguement, la voix complètement enrouée. Gérer Selene devient de moins en moins évident, et putain, c't'une lutte permanente pour lui éviter, au moins en ma présence, des parties de jambes en l'air qu'elle aurait à peine consenti et qu'elle regretterait aussitôt. J'nous épargnerai pour le moment le souvenir du trajet désastreux en bus. C't'encore toute une histoire.
J'ai foutrement envie d'aller m'glisser dans le lit pour dormir jusqu'à tard dans l'après-midi. Mais j'devine que Selene ne partage pas exactement ce projet, et j'finis par me relever douloureusement à mon tour. "Bon..." J'm'éclaircis la gorge, "Pipi, douche, manger et cassos. J'dois passer voir Kate." La rousse est enfermée chez elle avec des joues de hamster post-opération de ses dents de sagesse. Elle refuse de se montrer ainsi au monde, mais sûrement qu'elle accepterait de m'faire une place dans ses draps après quelques reproches piquants. J'ouvre la porte de la chambre, réalise à quel point on nageait dans le fauve, et fais signe à Selene de se rendre dans la salle de bain de l'étage. J'me contenterai pour le moment des chiottes du rez-de-chaussée. "Vas-y d'abord. Et hm, appelle moi si t'as un problème, okay ?" Pas sûr qu'elle apprécie l'attention, mais vu son état, elle s'rait foutue de se casser la gueule rien qu'en mettant un pied dans la douche. "Prends la serviette orange." Un mince sourire, une main brièvement posée dans son dos aussi poisseux qu'le mien, et j'm'esquive vers les escaliers, pressé par la vessie qui réclame sa grande libération.
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Re: Somebody mixed our medecine mum
Ven 4 Aoû 2017 - 22:28
« Salut mon grand. » l’abordais-je depuis la cuisine où je sirotais un café dans un pyjama trop large et molletonné. Il était trop chaud pour la saison, mais la fille du soleil que j’étais s’acclimatait mal aux températures américaines, comme si j'étais arrivée hier. « Tu as bien dormi ? » Visiblement, non ! Un regard me suffit pour constater qu’il avait beaucoup transpiré, que je n’avais jamais vu ce T-shirt dans le bac à linges sales et que mon garçon était probablement rentré tard et ivre. Il sortait la veille, pendant que moi, je travaillais dans cet immense gratte-ciel à nettoyer de nuit pour ne pas gêner les hommes importants qui s’enfermaient dans leur bureau pour gérer les finances d’autrui. Je détestais cette mission, mais le salaire horaire était plus élevé et jamais je n’aurais craché sur une poignée de dollars supplémentaires. « Tu as la tête des mauvais jours. Tu veux que je te prépare mon petit-déjeuner miracle qui soigne tous les maux, y compris la gueule de bois. » proposais-je en m’avançant vers lui pour jauger de sa température. Il empestait le tabac froid – que d’autres avaient sans doute fumé – l’alcool et la marijuana. J’en grimaçai, irritée et, le retenant par le bras, j’évaluai parmi un panel de comportement possible celui qui serait le plus adapté. Crier ? ça provoquerait une dispute au cours de laquelle l’adolescent se braquerait. Feindre la bêtise ignorante ? Peut-être, mais quels sont les risques que sa soif de découverte l’entraîne vers d’autres travers, d’autres drogues également, jusqu’à se créer des vices ? Tolérer ? C’était "incertainement" le mieux. Il n’était plus un gosse. Je ne pouvais décemment le suivre partout avec un rouleau à pâtisserie entre les mains pour l’assommer s’il se détourne du droit chemin. L’idée était tentante et rassurait mon cœur de mère, mais nous irions au-devant des problèmes. J’entendais d'ailleurs résonner dans ma tête la voix d’Eduardo qui me répétait : laisse-le vivre sa vie, c’est de son âge. Mouais ! J’étais sceptique. Aussi, avertis-je mon fils, en puisant dans ma réserve de patience que : « Toi et moi, on va avoir une petite discussion entre quat’yeux. Et, je te conseille de ne pas t’éclipser, le courant d’air. Pas tant qu’on n’aurait pas causé. C’est clair ? J’aime pas ce que je vois et je n'aime pas ce que je sens non plus.» Ni ce que j’entendais.
Était-ce le bruit reconnaissable d'un jet d'eau contre une paroi de douche que je percevais depuis la salle de bain ? Je jetai à mon fils un regard suspicieux. Il se dandinait d’un pied sur l’autre – sans doute devait-il aller aux toilettes – sans que je m’émeuve outre mesure. Je rembobinais le film de ma matinée et nous aurions dû être seuls. Son père était parti travailler un peu plus tôt. Je me rappelais vaguement de la chaleur de ses lèvres velours sur mon front. Qui était-ce, dans ce cas ? Sa petite amie ? Fort bien ! J’avais deux mots à lui dire à celle-là, songeais-je avec ce mépris caractérisant ma jalousie de mère poule. Cette simple hypothèse m’offusqua et je grimpai l’escalier vers l’étage par grandes enjambées pour ouvrir, sans m'annoncer, l’une des portes de ma maison, la mienne, celle où je m’efforçais de bâtir pour mon foyer un havre de paix digne d’un jardin d’Eden. Et que vis-je ? Selene. Selene, l’enfant perdue. Selene et ses grands yeux perpétuellement vides – selon mon point de vue –, mais qui avait le mérite d’être moins bête que cette Kate, Kat, Pat ou autre sobriquet ridicule qu’elle se choisit pour avoir l’air cool, honteuse de porter un prénom de célibataire. « ELIIIII» vociférais-je après un instant d’hébétement « Toi ! Je t'interdis de bouger de là ... et ne t'avise pas à essayer de lever les yeux au ciel. » crachais-je ensuite en direction de la gamine que je pointais du doigt. « Je te laisse exactement trois secondes pour te ramener sur ce fichu palier où je vous sors de cette maison, tous les deux, à poil, et après vous avoir cloué sur le front une pancarte qui dit : self-service, à vendre ou à louer. Est-ce que je me fais bien comprendre ? Je te préviens, je ne plaisante pas. Je compte. UN. » Je levai un pouce. J’étais raide comme un piquet et je tapais frénétiquement du pied, ivre de colère. « Deux. » L’index rejoint son meilleur ami et je me souviens avoir pensé qu’il y avait bien longtemps que mon garçon avait compris qu’il ne se passait jamais rien de grave après le trois. « Deux et demi...Deux trois-quart…. »Jamais.
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Re: Somebody mixed our medecine mum
Sam 5 Aoû 2017 - 1:04
- Qui te dit que je n’aurais pas aimé me taper le Gros Ryan ? Rétorqua-t-elle avec un sérieux irrévérencieux.
Pas le moindre indice dans son regard et de toute façon, ce n’était plus le sujet. Selene fit un pas de recul pour laisser son ami se lever à son tour ; il avait encore plus mauvaise mine, avec ses cheveux collés par des restes de nourriture et son coquard. Ça non plus, elle ne s’en souvenait pas, mais l’allure d’Eli était un excellent baromètre pour replacer l’ambiance de la soirée de la veille : ça avait été un sacré bordel. Inutile de récupérer toutes les informations de ses cellules cérébrales pour savoir que leurs parents auraient certainement honte de leurs enfants.
Le mexicain énuméra le programme qu’elle approuva en plissant encore plus les yeux. Les effluves d’alcool et de tabac froid qu’il dégageait ravivait sa nausée. Elle le suivit pourtant, lui sourit même lorsqu’il lui proposa son aide. Pas de plaisanterie déplacée pour cette fois, simplement un air entendu, complice et mutin en même temps. La jeune fille aurait dû se sentir gênée de se réveiller dans cet état, dans la chambre de quelqu’un d’autre, mais ça devenait beaucoup trop une habitude. De dériver, de perdre pied, de détruire peu à peu tout le bon de sa personnalité.
Seule dans la salle de bain, la musicienne se regarda dans le miroir et se fit presque peur. Comme chez elle, elle piqua une rondelle de coton et du démaquillant pour essayer de se débarbouiller tant bien que mal. Sa peau était d’une pâleur à faire peur mais c’était toujours mieux que le thème panda gothique. Elle ouvrit alors les robinets, histoire de laisser l’eau chauffer un peu, et avisa la serviette que lui avait désignée Eli. Finalement, Selene se perdit dans son reflet. Celui d’une adolescente profondément blessée quelques mois plus tôt par une première fois ratée. Une adolescente que le graffeur essayait de sauver envers et contre tout, alors qu’elle s’acharnait à creuser sa propre tombe. Après un soupir, elle dé-zippa sa jupe et la fit glisser le long de ses jambes, juste au moment où la porte s’ouvrit sur Mrs Delgado.
-WHAT THE FUCK ??!! hurla-t-elle.
Interdite, la brunette resta figée jusqu’à ce que la mère de son ami ne se mette à vociférer à travers la maison. Son cœur battait la chamade, à cause de la surprise, et elle n’osait même plus faire le moindre geste – et pas parce qu’on le lui avait ordonné. Comprenant que le fils était convoqué dans la salle de bain, la pianiste rattrapa maladroitement sa jupe pour la remonter en pestant :
-Hey, c’est bon, criez pas si fort là , elle achevait de se rhabiller quand Eli se manifesta effectivement et se massait les tempes, bonjour… madame Delgado , elle n’était sincèrement pas à son avantage mais était bien trop insolente pour ne pas en rajouter, promis j’ai pas touché votre fils. Je le laisse à la rouquine là…
L’amertume était presque complètement dissimulée dans son ton, la moquerie un peu moins. Néanmoins, ses yeux bleus se posèrent sur le graffeur l’air de lui demander une explication qui se résumait en un mot « dafuq ??? ». Si elle évitait les contacts avec son propre père, ce n’était pas pour en nouer avec les parents des autres et encore moins pour se faire gueuler dessus comme venait de le faire la trentenaire. Elle croisa alors les bras, attendant de son ami qu’il les sorte de cette situation de merde.
Pas le moindre indice dans son regard et de toute façon, ce n’était plus le sujet. Selene fit un pas de recul pour laisser son ami se lever à son tour ; il avait encore plus mauvaise mine, avec ses cheveux collés par des restes de nourriture et son coquard. Ça non plus, elle ne s’en souvenait pas, mais l’allure d’Eli était un excellent baromètre pour replacer l’ambiance de la soirée de la veille : ça avait été un sacré bordel. Inutile de récupérer toutes les informations de ses cellules cérébrales pour savoir que leurs parents auraient certainement honte de leurs enfants.
Le mexicain énuméra le programme qu’elle approuva en plissant encore plus les yeux. Les effluves d’alcool et de tabac froid qu’il dégageait ravivait sa nausée. Elle le suivit pourtant, lui sourit même lorsqu’il lui proposa son aide. Pas de plaisanterie déplacée pour cette fois, simplement un air entendu, complice et mutin en même temps. La jeune fille aurait dû se sentir gênée de se réveiller dans cet état, dans la chambre de quelqu’un d’autre, mais ça devenait beaucoup trop une habitude. De dériver, de perdre pied, de détruire peu à peu tout le bon de sa personnalité.
Seule dans la salle de bain, la musicienne se regarda dans le miroir et se fit presque peur. Comme chez elle, elle piqua une rondelle de coton et du démaquillant pour essayer de se débarbouiller tant bien que mal. Sa peau était d’une pâleur à faire peur mais c’était toujours mieux que le thème panda gothique. Elle ouvrit alors les robinets, histoire de laisser l’eau chauffer un peu, et avisa la serviette que lui avait désignée Eli. Finalement, Selene se perdit dans son reflet. Celui d’une adolescente profondément blessée quelques mois plus tôt par une première fois ratée. Une adolescente que le graffeur essayait de sauver envers et contre tout, alors qu’elle s’acharnait à creuser sa propre tombe. Après un soupir, elle dé-zippa sa jupe et la fit glisser le long de ses jambes, juste au moment où la porte s’ouvrit sur Mrs Delgado.
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Interdite, la brunette resta figée jusqu’à ce que la mère de son ami ne se mette à vociférer à travers la maison. Son cœur battait la chamade, à cause de la surprise, et elle n’osait même plus faire le moindre geste – et pas parce qu’on le lui avait ordonné. Comprenant que le fils était convoqué dans la salle de bain, la pianiste rattrapa maladroitement sa jupe pour la remonter en pestant :
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L’amertume était presque complètement dissimulée dans son ton, la moquerie un peu moins. Néanmoins, ses yeux bleus se posèrent sur le graffeur l’air de lui demander une explication qui se résumait en un mot « dafuq ??? ». Si elle évitait les contacts avec son propre père, ce n’était pas pour en nouer avec les parents des autres et encore moins pour se faire gueuler dessus comme venait de le faire la trentenaire. Elle croisa alors les bras, attendant de son ami qu’il les sorte de cette situation de merde.
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Re: Somebody mixed our medecine mum
Sam 5 Aoû 2017 - 11:25
"Mamma." Complètement interdit, j'dévisage ma mère dans son pyjama. Ça freine net ma course vers les toilettes, pourtant à quelques misérables mètres de là. Oh, bordel... J'avise la porte, puis elle, bien forcé de faire avec sa présence pour le moins... inattendue. "Tu devais pas travailler...?" Ça sonne un peu comme une supplication : j'pensais qu'on s'rait seuls et bordel, j'aurais voulu qu'elle n'ait pas à voir ma gueule. Ni a sentir ma fragrance Lendemain de soirée, vomi assuré.
Quand elle m'propose de faire le petit déjeuner, j'ai un mince espoir de passer in-extremis pour une simple victime de la débauche des autres. Mais si l'excuse passait vaguement les premières fois... C'est à présent complètement inéspéré. "Ouais, ça s'rait symp-..." J'me coupe quand elle pose sa main sur mon front, m'approche bien trop. "J'suis juste fatigué, j't'assure, hm..." J'toussote vaguement dans mon poing, les poumons cherchant à expulser le paquet de cigarettes et la foulée de joints fumés la veille, et avec ceux-ci une haleine qui achèverait de me trahir.
Remuant un peu sur mes jambes, j'me contente du sermon habituel, m'esquive dans un vague "Ouais, ouais..." embarrassé. L'urgence qui presse contre mon bas-ventre me ferait accepter n'importe quel châtiment sans discuter, de toutes manières. Une gueulante à venir, c'est bien peu à encaisser.
Et j'lève bêtement les yeux avec elle quand on devine la présence de Selene à travers le plafond mal isolé. "C'est..." Pas vraiment le temps de trouver une excuse. J'la vois déjà se précipiter dans les escaliers quand j'ajoute, alors qu'il n'y a plus personne pour m'entendre, "J'te laisse voir, hein..." Et j'accoure aux chiottes, me débats avec mon fut, trouve appui d'une main sur le mur pour me libérer dans un looong soupir. A m'en faire tourner la tête, bordel. Et ça crie, en haut. Selene en première. Alma juste ensuite. J'ferme les yeux une seconde, retrouve doucement mes esprits et tire la chasse d'eau. J'croise juste mon reflet dans le petit miroir au dessus du lavabo, m'fais peur à moi-même dans un léger sursaut. Et puis, écoeuré par la texture beigeâtre empâtée dans mes cheveux, j'm'autorise quelques secondes de répit pour essayer d'en retirer le plus gros. D'toutes façons, c'est la merde, nan ? Autant prendre lâchement mon temps.
Un brin d'eau sur le visage, et j'retourne le T-shirt que j'porte comme un gant, sans prendre le temps de remarquer l'inscription au feutre qui apparait fraichement sur mon dos, en lettres capitales : JE SUCE POUR UN BOUNTY. Quand j'm'essuie rapidement les mains, j'distingue, à peine assourdi par les murs, le décompte typiquement infini de ma génitrice. Damn. Bon. J'me motive enfin, sors de là et retourne en quelques foulées mollassonnes à l'étage.
L'adolescente est en train de réajuster sa jupe à sa taille, quand j'arrive derrière ma mère qui se cherche encore des fractions à exploiter. La petite remarque sur Kate de la part de mon amie ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, et j'y rétorque un regard sèchement accusateur. Même si les craquements du lit m'ont certainement déjà trahi depuis un an que ça dure, j'ai le maigre espoir qu'Alma reste convaincue que son petit trésor soit encore pur à ce niveau-là. A coup sûr, sinon, elle me dirait que j'suis trop jeune, trop inconscient, que c'est mal avant le mariage ou pire : elle pourrait me faire tout un exposé sur la contraception... "Je... Maman, c'est pas très américain de déranger une fille dans la salle de bains." Et j'poursuis plus bas, motivé par toutes ces fois où j'étais à la place de Selene, "Et ça s'rait pas mal de foutre un verrou à c'te porte..." Conscient d'avoir chopé l'attention maladive de ma mère, j'redresse un peu l'dos en continuant, "Breeef, Selene s'est sentie mal hier, j'me suis juste dit qu'elle serait mieux ici que..." J'bloque un p'tit instant, en essayant de me souvenir quel mensonge j'avais pu sortir la veille pour justifier le fait de découcher. "...que..." J'plisse les yeux, le cerveau tristement mis en veille, et qui va se débrouiller pour me sortir quelque chose au hasard, "que dehors..." Okay, on va faire avec ça... J'plonge les mains dans les poches de mon jeans, en r'ssors une barre chocolatée écrasée dans son emballage, "Hey, tu veux un Bounty ?" Grand sourire, grande insolence pour de tout petits espoirs.
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Re: Somebody mixed our medecine mum
Mar 15 Aoû 2017 - 23:20
« Est-ce que ça t’arrive d’écouter ta vieille mère quand elle te parle ? Je faisais le tard hier. Je n’étais pas là quand tu es parti, mais je le suis quand tu rentres. C’est bien, non ? Je vais pouvoir m’occuper de toi ! » Ce que je regrettais d’ailleurs. J’avais encore la certitude naïve que lui rappeler les règles de base en cas de sortie lui serait profitable et que seule mon absence justifiait l’état dans lequel je le trouvais. Il n’était pas malade. J’avais vérifié. Je supposais qu’il était simplement en gueule de bois, si bien que pour ne pas exploser entre la déception et l’inquiétude, je tentais de me raisonner afin de ne rien aggraver. Les filles, l’alcool, la drogue, c’était de son âge, non ? Hmmm, sans doute, oui, mais de préférence, ailleurs qu’ici et mon intuition ne cessait de scander qu’un de ses plus beaux spécimens envahissait ma salle de bain de sa débauche et de sa perversion. En fus-je moins surprise en tombant nez à nez avec Selene ? Assurément, non ! En revanche, les manières de la gamine me sidéraient. Où trouvait-elle la force d’être aussi grossière ? Comment osait-elle me réclamer le silence ? Elle est chez moi, dans ma salle de bain, à moitié nue et elle jure. Elle jure et elle ordonne, comme si cette bicoque de location était autant que la sienne que la mienne. Cette impertinence, est-ce la marque de fabrique de toutes les Américaines ? À quel moment, les jeunes d’ici, ont-ils oublié la politesse et le respect ? « Pour qui tu te prends ? » ajoutais-je donc en pointant Selene d’un doigt menaçant et les yeux aussi meurtriers que des mitraillettes. « Quand on est à peine tolérée, on se tait et on baisse la tête, jeune fille. » Et j’aurais pu l’exiger d’elle jusqu’à ce qu’elle obtempère. Je ne menais cependant que les combats que j’étais certaine de remporter et il était hors de question que je m’avoue vaincue devant une enfant, d’autant qu’elle n’était pas entièrement responsable de cette situation. Elle n’était pas l’intruse, mais l’invitée de mon gavroche. Elle s’était sans doute contentée de hocher de la tête en réponse à une proposition et ça ne la rendait pas pour autant coupable d’un crime de lèse-majesté. Mes traités n’étaient bafoués que par mon fils, mon petit garçon qui grandit trop vite, qui pue l’alcool et les substances illicites, mon enfant que je hèle avec acrimonie en décomptant sans jamais en voir le bout. « Oh, je te le souhaite, jeune fille. Je te souhaite de tout cœur de ne pas l’avoir touché, même pas du petit doigt, dans SA chambre qui est par définition dans MA maison… Je ne voudrais pas avoir à te le couper…» la menaçais-je en m’interrompant au deux et trois quarts.
Cette remarque prétendument rassurante ne l’était en rien. J’étais au contraire angoissée à présent, anxieuse de ce qui s’était passé sous mon toit, quoique ça n’avait strictement rien à voir avec l’idée de devenir la complice d'une rupture avec sa rouquine. Je ne portais pas Selene dans mon cœur, mais je la préférais de loin à cette autre fille qui dévore mon bébé de regard et qui donnerait tout ce qu’elle peut pour me le voler. Que n'offrirais-je pas, moi, pour m’en débarrasser ? Je me liguerais avec le Diable. Et quel dommage pour Eli que j’aie une pensée pour elle. Ma colère décupla et ne s’apaisa nullement par tant de nonchalance. « Pas très américain ? Tu te fous de ma gueule ? J’ai l’air d’une Américaine ? Plutôt crever que d’être Américaine si ça sous-entend me retrouver dans votre état à tous les deux. Qu’est-ce qui s’est passé hier soir ? » rançonnais-je contre l’interdiction, pour tous les deux, de bouger d’un iota tant que je n’aurais pas une explication digne de ce nom. « Tu t’es sentie mal pour quoi ? Et à cause de quoi ? Et pourquoi tu hésites ? Ce sont des mensonges ? C’est ça ? Quel mensonge ? » Je me tournai ensuite vers l’intruse et je poursuivis : « Et toi, tu n’avais pas une copine chez qui aller dormir non ? Une bonne petite Américaine comme toi ? » cette réflexion résonnait presque comme une insulte dans ma bouche et, bien que j’ignore si la tension s’éleva au point qu’Eli ressente le besoin de la refroidir un peu, qu’il me tente un Bounty était une manœuvre que je jugeai assez maladroite pour avoir envie de le gifler. « Tu te fous de ma gueule ? Qu’est-ce que tu veux que je foute avec une barre chocolatée ? Allez, bouge-toi, descends de là. Laisse ton invitée se laver. Quand elle sera prête, elle nous rejoindra, que nous puissions terminer cette conversation tous les trois. Je vais appeler tes parents pour leur dire que tu es ici et que tu dîneras avec nous d'ailleurs. En attendant, toi, tu es prié de descendre, il y a quelques petites choses que je voudrais régler avec toi. » Son odeur pestilentielle, la question des préservatifs, sa relation avec les filles, le respect, le danger et les conséquences d’être père trop tôt. « Allez, avance… » crachais-je en me décalant et en lui ouvrant le passage.
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Re: Somebody mixed our medecine mum
Mer 16 Aoû 2017 - 11:25
Selene ne baissa pas la tête, par contre, elle se tut. Etrangement, elle avait la sensation que la mère de son ami serait capable de lui couper son petit doigt et elle n’avait aucune envie de tenter le diable. Pourtant, elle avait l’habitude des adultes qui parlaient fort et beaucoup pour pas grand-chose mais là… ça jetait un froid. Quant à Eli… c’était décevant. Profitant que la furie le foudroie du regard, l’adolescente eut une expression éberluée alors que ses lèvres questionnaient d’un « Qu’est-ce que tu racontes ?! » silencieux. Putain. Il ne pouvait pas simplement inventer un mensonge du type... qu’ils avaient travaillé tard la veille sur un devoir, chez un camarade de classe ? Bon, ok, ça n’expliquait pas vraiment l’odeur de tabac froid ni le houmous dans les cheveux mais suffisait de prétexter un dîner détente qui dérape un peu.
-Non, c’est vrai, je me sentais pas bien , essaya alors de broder la pianiste, mais je…
Impossible de continuer. Alma venait de lui renvoyer une interrogation en pleine face qui la fit sécher. Pourquoi elle n’avait pas été voir une « amie » ? Et bien… comment lui faire comprendre que son genre, c’était plutôt de se réveiller chez des comparses masculins ? Ce qui était surprenant, c’était qu’il ne se soit rien passé entre elle et le mexicain, pas qu’elle ait découché. Selene s’éclaircit la gorge mais fut vexée par la suite.
-Et ça veut dire quoi « une bonne petite américaine comme moi » ? s’indigna-t-elle.
Son complice eut beau faire une proposition complètement décalée dans le contexte, ça ne la fit pas rire du tout. Que certaines personnes de son lycée – voire des jeunes qu’elle fréquentait de manière générale – pensent qu’elle était une fille facile, c’était une chose. Ce n’était pas vraiment le cas ; ou, en tout cas, le cheminement psychologique était beaucoup plus tortueux. Personne n’osait le lui faire remarquer, parce qu’elle trainait avec les bonnes personnes ou en raison de son magnétisme qui les réduisait au silence, qu’importe. Néanmoins, se sentir insultée dans une maison qui, jusqu’à maintenant, symbolisait un refuge… ça ne passait pas.
Elle croisa les bras et, juste avant que la porte ne se referme, Eli dut avoir le temps de capter son regard encore colère et tristesse. La jeune fille sauta alors sur son téléphone, coincé dans son mini-sac. 2% de batterie, génial. Sous le coup de la frustration, elle écrit un sms au graffeur, occupé à se faire sermonner par sa mère. Il avait intérêt à avoir de la charge et à regarder son téléphone avant qu’elle ne sorte ce petit con.
« Ta mère me traite limite de salope. Cool. Je me douche et je m’en vais. C’était la putain de dernière fois que tu m’emmenais ici. »
1%. Bordel. Le chemin du retour allait être long. Cette fois c’était la bonne : elle enleva ses vêtements et se réfugia dans la douche. La nausée et le mal de crâne plus fort que jamais. Rester diner ? Non merci. Elle allait plutôt rendre visite à quelqu’un qui avait de quoi la faire planer, pour oublier cette humiliation.
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Impossible de continuer. Alma venait de lui renvoyer une interrogation en pleine face qui la fit sécher. Pourquoi elle n’avait pas été voir une « amie » ? Et bien… comment lui faire comprendre que son genre, c’était plutôt de se réveiller chez des comparses masculins ? Ce qui était surprenant, c’était qu’il ne se soit rien passé entre elle et le mexicain, pas qu’elle ait découché. Selene s’éclaircit la gorge mais fut vexée par la suite.
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Son complice eut beau faire une proposition complètement décalée dans le contexte, ça ne la fit pas rire du tout. Que certaines personnes de son lycée – voire des jeunes qu’elle fréquentait de manière générale – pensent qu’elle était une fille facile, c’était une chose. Ce n’était pas vraiment le cas ; ou, en tout cas, le cheminement psychologique était beaucoup plus tortueux. Personne n’osait le lui faire remarquer, parce qu’elle trainait avec les bonnes personnes ou en raison de son magnétisme qui les réduisait au silence, qu’importe. Néanmoins, se sentir insultée dans une maison qui, jusqu’à maintenant, symbolisait un refuge… ça ne passait pas.
Elle croisa les bras et, juste avant que la porte ne se referme, Eli dut avoir le temps de capter son regard encore colère et tristesse. La jeune fille sauta alors sur son téléphone, coincé dans son mini-sac. 2% de batterie, génial. Sous le coup de la frustration, elle écrit un sms au graffeur, occupé à se faire sermonner par sa mère. Il avait intérêt à avoir de la charge et à regarder son téléphone avant qu’elle ne sorte ce petit con.
« Ta mère me traite limite de salope. Cool. Je me douche et je m’en vais. C’était la putain de dernière fois que tu m’emmenais ici. »
1%. Bordel. Le chemin du retour allait être long. Cette fois c’était la bonne : elle enleva ses vêtements et se réfugia dans la douche. La nausée et le mal de crâne plus fort que jamais. Rester diner ? Non merci. Elle allait plutôt rendre visite à quelqu’un qui avait de quoi la faire planer, pour oublier cette humiliation.
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