Re: Y mi corazón entero entregarte

Ven 24 Nov 2017 - 13:33

Enfin, la tempête semblait se calmer. Et en posant son front contre celui de Donovan, l'hispanique inspira doucement en sentant ses nerfs à vif s'apaiser.
Je te pardonne. souffla t-elle au brun avec un léger sourire, venant glisser ses mais dans les siennes.
L'entendre dire qu'il ne partirait plus avait le don de la rassurer. Ce qui était stupide, au vu du nombre de fois ou il s'était déjà enfui par le passé. Mais cette fois-ci, les choses semblaient différentes. Dans l'intonation de sa voix, ou la douleur que cette séparation avait crée.

Comme tu t'en doute, les Chambers n'ont pas sauté de joie... fit-elle avec une légère grimace, sans pour autant rentrer dans les détails. Elle n'avait pas été répudié, mais la bonne qui tombe enceinte c'est toujours une situation délicate.

Mais je n'ai pas encore vu de médecin. confirma t-elle en ramenant une mèche de cheveux derrière son oreille. Je pense que c'est encore un peu tôt pour savoir quoi que ce soit de toute manière.

Sa mère l'avait eu à l'ancienne, sans péridurale et elle avait survécu. Au pire des cas, ce n'était pas la grossesse qui lui faisait le plus peur. Offrant un sourire rassurant au militaire, elle vint l'embrasser avec une infinie douceur, prenant son visage entre ses mains.

Avant toute chose, on doit s'occuper de nous deux. Tu as une mine épouvantable...

Sans doute que lui aussi avait dû passer très peu de temps à dormir ou essayer de se reposer. Et connaissant désormais bien le personnage elle imaginait très mal Donovan prendre du temps pour lui maintenant qu'il possédait les pleins pouvoirs.

Sam 25 Nov 2017 - 20:39

Il l’avait déjà entendu dire cela tellement de fois depuis qu’il la connaissait. Leur histoire était ainsi faite et Donovan réalisait à quel point il ressemblait à son père, ça faisait mal. Toutes ses tentatives de pas être cet enfoiré se soldaient par des échecs. Mais il restait un espoir de pas lui ressembler, c’était de rester près d’elle, d’élever cet enfant, de le protéger, de la protéger elle. Donnie inspira profondément, ancrant au fond de son âme ces quelques mots. Je te pardonne. Ce serait la dernière fois qu’elle aurait quoique ce soit à lui pardonner parce qu’il ferait tout pour être irréprochable et digne d’elle. Quant à savoir si les Chambers étaient au courant, si elle avait déjà vu un médecin …

A la réponse de Beatriz, le tatoué grimaça. Ils n’avaient pas sauté de joie, sans doute que le fait que le père s’en tamponne avait pas aidé, mais maintenant il serait là pour veiller sur elle. Fronçant les sourcils, tenant les mains de la mexicaine dans les siennes, Donovan soupira. « On devrait profiter d’avoir des médecins sous la main Bea, faut que tout se passe bien. » En réalité il avait aucune foutue idée de ce qu’il fallait faire, quand il fallait le faire. Mais la fausse couche de sa mère était ancrée dans son esprit et même si les causes il les connaissait, il allait être impossible avec Beatriz.

Le sourire que lui offrit la brune le força à esquisser lui aussi un sourire avant qu’il ne réponde à ce baiser. Le tatoué enroula ses bras autour d’elle, la rapprochant un peu plus de lui alors qu’elle leur conseillait à tous les deux de penser à eux. « Tu m’as tellement manqué, princesa … » souffla-t-il en déposant un baiser sur son front. « Okay, on prend soin de nous mais … dès que possible tu vas voir les intello de l’île pour t’assurer que tout va bien. » Il allait pas la lâcher là-dessus, peut-être au point où elle regretterait qu’il se soit pas barré en courant.

Les habitants du camp qui passaient les regarder, mais Donnie s’en foutait. Il avait bien fait chier tout le monde avait sa musique à fond, son bouquet de fleurs fait à partir des plus beaux massifs du camp était posé par terre, mais ça aussi il s’en foutait royalement. « Tu viens chez moi ? Serge m’a dit que tu lui manquais. » Ce brave Serge, une façon détournée de lui dire qu’il avait envie de la garder près de lui, ce soir-là, cette nuit-là, toutes les autres. Après tout elle avait quartier libre, alors quelle raison avait-elle de refuser ? Sans attendre sa réponse, Donovan récupéra le bouquet qu’il lui tendit alors que de son côté il récupérait sa radio sans quitter sa main avant de prendre la direction des baraquements.

Aller voir un médecin... Puisque quelque chose me dit que tu ne lâchera pas l'affaire, entendu. soupira t-elle avec un léger sourire, joignant ses lèvres aux siennes. Je demanderai à Sacha dès demain. fit-elle en promesse, enfouissant son visage dans sa nuque alors que ses bras se glissaient à nouveau autour de sa taille. Tu m'as tellement manqué... avoua t-elle dans un murmure, se retenant pour ne pas fondre en larme. Ignorant s'il s'agissait là de larmes de soulagements, de joie ou juste de ses hormones qui s'affolaient depuis qu'elle était enceinte. Mais une chose était sûre, elle faisait le bon choix. Elle en était certaine. Si la plupart des gens ici voyaient Donovan comme un connard de première et sans coeur, l'hispanique savait depuis longtemps que ce n'était pas que ça qui forgeait le personnage. Qu'il pouvait être tendre, attentionné et protecteur malgré l'enfer qu'il avait vécu au cours de sa jeunesse.

L'entendre parler de Serge lui arracha un sourire faible. Juste Serge ?

Elle pouvait bien éxigé une nouvelle fois qu'il lui dise clairement lui avoir manqué. Il lui devait bien ça après l'avoir planté en plein de la rue juste après qu'elle le lui ait avoué qu'il allait être père. Néanmoins, elle glissa ses doigts entre les siens en récupérant son bouquet de fleurs, le suivant jusqu'au baraquement sans avoir à croiser personne. Retrouver cette maison dans laquelle il vivait lui donna l'impression de ne plus y être venue depuis une éternité, ne pouvant s'empêcher de tout regarder comme si elle les découvrait à nouveau. De la table de la cuisine jusqu'à la porte menant à la chambre, récupérant la petite peluche entre ses bras après avoir déposé son bouquet avec douceur sur la table. Ola cariño. dit-elle avec un sourire amusé au lama, venant déposer un bref baiser sur le museau duveteux de la peluche telle une enfant.

Ca fait bizarre de revenir... fit-elle remarquer à Donovan en se tournant vers lui, hésitant sur la marche à suivre. Devaient-ils d'abord continuer leur discussion sur le fait d'être parents, ou simplement profiter de leur retrouvaille et mettre leurs obligations au lendemain ? Est-ce que tu as mangé au moins ces derniers temps ?

Sans réellement attendre de réponse, Bea vint se lover entre ses bras, ses mains se glissant sous son haut pour effleurer son torse. Elle avait beau connaître ce corps par coeur désormais, elle n'avait pas besoin de le mettre à nu pour comprendre qu'il n'avait pas dû s'alimenter comme il l'aurait dû depuis un bon moment. Je suis revenue. Alors tu vas me faire le plaisir de retrouver un semblant d'appétit. exigea t-elle en ramenant ses yeux bruns vers lui, venant lui voler un nouveau baiser. Si tu veux être un père et un petit ami idéal tu dois commencer par ne pas manquer de t'écrouler au bout de trois jours.

Ca n'avait pas dû lui manquer, ses petites remarques par contre. Mais qu'importait. Tu sais... J'ai eu réellement peur de l'avenir quand tu m'as quitté mais... J'ai jamais cessé de t'aimer.

Il avait pensé l'inverse, elle en était certaine. Et si elle avait réussit à ne plus sortir de chez elle pour ne pas avoir à croiser son regard, maintenant qu'il était revenu la récupérer elle se découvrait un besoin de le lui dire, encore et encore.

Secouant la tête avec un sourire entre l’inquiétude et le réconfort de la retrouver, Donnie lui confirma que non, il ne lâcherait pas l’affaire. Il y connaissait pas grand-chose en grossesse, sauf que ça pouvait partir en cacahuète très vite, parce qu’il avait pas eu le meilleur souvenir de grossesse dans son entourage. Rassuré de l’entendre dire qu’elle irait voir Sacha, Donovan la serra dans ses bras après ce rapide baiser. La retrouver c’était tout ce qu’il avait à l’esprit depuis quelques jours, depuis qu’il avait pris sa décision. Beatriz était tout pour lui et il se demandait même comment il avait pu être aussi con pour se barrer après cette annonce. « Tu m’as manqué et ça couvre même pas entièrement l’état merdique dans lequel j’étais … Les gars te le diront peut-être … » C’était rien de dire qu’elle lui avait manqué, le tatoué avait la rage tous les jours et l’envie de cogner le moindre abruti qui lui tenait tête.

Les deux prirent la direction des baraquements, main dans la main, Donovan ne s’arrêtant pas de sourire. Personne sur le chemin mais même s’il y avait eu des gens, le militaire leur aurait lancé son grand sourire vainqueur, ce qui a bien y réfléchir était sans doute une connerie à faire compte-tenu du fait qu’il venait à peine de récupérer Beatriz. Il laissa la brune passer la première, son regard gris ne la lâcha pas lorsqu’elle parcourut la pièce pour saluer Serge. Ça faisait sans doute partie des raisons pour lesquelles il aimait autant cette fille, elle avait fait de Serge un élément de sa vie à elle aussi au lieu de le prendre pour un taré avec une peluche. « Ca faisait bizarre de plus t’y voir … » souffla-t-il, la mine basse, un brin coupable pour cet état de fait.

« J’ai … oui t’inquiète pas. » C’était qu’un demi-mensonge, entre deux verres il avait bien grignoté quelques chips ou quelques cacahuètes. Donnie accueillit la brune dans ses bras, frissonnant lorsqu’il sentit ses mains sur sa peau. Et alors que Beatriz lui parlait de retrouver son appétit maintenant qu’elle était revenue, le brun esquissa un sourire qu’elle lui connaissait bien. A cet instant précis il avait retrouvé un autre appétit, mais c’était sans doute pas le moment. « Promis, je serai irréprochable. » De toute manière, il avait vidé toutes ses bouteilles et cramé la quasi-totalité de ses clopes, il ne restait pas grand-chose à faire d’autre que manger. Et il devait bien reconnaître qu’en son absence, il avait pas vraiment eu d’appétit pour grand-chose.

En revanche, Donovan écouta la suite de ses paroles avec l’impression qu’on lui plantait un truc en plein cœur, le genre douloureux, parce qu’il sentait dans ses mots toute la détresse qu’il avait dû lui causer. « Je suis désolé Bea … Je pourrai jamais effacer tout ça et … t’aurais dû, arrêter de m’aimer … » souffla-t-il avec un air triste avant de rire doucement. « Enfin je suis content que tu l’ais pas fait parce que … je t’aime tellement, tellement … Je te lâcherai plus, plus jamais, plus d’une semelle. » Sa main droite était venue se poser contre sa joue alors que son regard gris la couvait avec cette même impression qu’il avait après chaque dispute de la redécouvrir et de l’aimer davantage. « Je t’aime et ça me tuait d’avoir été si lâche tu peux pas imaginer … » Le tatoué combla la maigre distance entre eux une nouvelle fois pour venir l’embrasser, enroulant son bras gauche autour de sa taille pour la garder proche de lui. Pour se rassurer aussi sans doute parce que la vérité c’était que même si la retrouver était la meilleure des sensations, Donnie angoissait puissance mille sur cette grossesse et sur le fait de devenir père.

« Pourquoi est-ce … pourquoi est-ce que tu vas pas te reposer et pendant ce temps je vais nous préparer de quoi manger ? » Il avait pas osé lui dire mais elle avait une mine affreuse, pas le genre de mine qui l’aurait fait changer d’avis sur ses sentiments ou son désir pour elle, le genre de mine qui l’inquiétait sur les jours passés et son état de fatigue. Sans vraiment lui laisser le choix, Donovan la souleva délicatement du sol pour aller la déposer sur son lit, affichant un regard sérieux alors qu’il lui répétait de se reposer. Le tatoué déposa un baiser sur son front, sa main s’étant presque instinctivement posée sur son ventre. « Repose-toi princesa, je partirai plus nulle part … enfin si dans la cuisine pour préparer à manger. » Avec un sourire, le brun s’éclipsa et alla fouiller ses placards. Des pâtes, quelques fruits et légumes de saison, ça ferait l’affaire pour qu’ils fassent tous les deux un bon repas.