Ayant laissé le soin à Neil de ranger ce qu'ils apportaient dans le fourgon, Zack s'était mis à faire des allers retours dans le container avec Kyle. Ils remplissaient leurs sacs et récupéraient les deux des autres une fois de retour au fourgon afin de les remplir également. Les choses étaient indéniablement plus pratiques de la sorte même s'ils ne pourraient sans doute pas emporter tout ce qui se trouvait ici ; le maximum serait déjà pas mal, ils avaient suffisamment risqué leurs vies et avaient désormais bien plus que deux pauvres conserves.

La pluie peu à peu se calmait pour le grand soulagement de l'aîné ; ce serait moins angoissant pour lui et surtout plus pratique pour conduire le véhicule, même si la boue au sol demanderait une certaine prudence. S'apprêtant à sortir du container pour déposer le sac plein et en reprendre un vide, il se retourna vers Kyle aux mots du métis. Il était temps de filer, et tant pis pour le sac à moitié plein du journaliste. « Viens » avait-il simplement lancé en tirant sur sa veste, ne tardant pas à arriver au fourgon.

Tous deux donnèrent leurs sacs à Neil avant que le blond ne se tourne à nouveau vers Kyle « Ca va aller ou tu veux que je conduise ? » Bien sûr, il serait sans doute un peu handicapé par son bras mais il forçait depuis de longues minutes déjà, il n'était plus à ça près et si son cadet ne se sentait pas de prendre le risque de conduire avec les morts qui revenaient, il prendrait encore sur lui jusqu'à les amener tous en sécurité à la maison.

Ils s'étaient organisés pour que les choses aillent vite et se fassent bien, tant mieux, plus les minutes avancer et moins le journaliste avait envie de rester ici. Les sacs étaient lourds et même s'il n'était pas à même de se plaindre vu qu'il était le seul encore en état, il ne pouvait pas nier qu'au bout d'un moment il en avait marre. Le fait que le container soit rempli et qu'une fois qu'il serait vidé ils pourraient partir le motiver, beaucoup. Il s'attelait donc à la tâche comme tous les autres, il se disait que c'était pour le bien de tous qu'ils ramenaient toutes ces ressources. Malgré tout le fait que Neil les ait prévenus que les morts rôdaient encore dans les bois inquiétait grandement le journaliste, il ne cessait de lancer des regards vers la forêt environnante pour être sûr de ne pas être en danger.

Un sac vide en main, il se dirigeait vers le container une nouvelle fois. À l'intérieur se trouvait déjà Zack qui avait bientôt fini de remplir son sac. Il restait encore bon nombre de ressource, ils ne pourraient pas tout prendre. Se mettant à genoux pour commencer à remplir son sac, remarquant que dehors la pluie commençait enfin à se calmer. Arrivant à peu près a la moitié du sac, il entendit le cri de Neil, encore une fois. Lançant un regard vers Zack, Kyle s'était levé immédiatement pour se faire tirer par le blond en dehors du container. Il fallait partir, enfin, le brun espérait qu'il ne soit pas trop tard. Son sac en main, il donna le sien à Neil pour que ce dernier puisse s'enfermer dans le fourgon.

«C'est bon je peux le faire.» avait rapidement répondu le brun avant de s'installer du côté conducteur. Il n'allait pas laisser le blond conduire avec sa blessure au bras. Démarrant rapidement le moteur, il était plus ou moins soulagé d'enfin pouvoir partir de cet endroit, en espérant que les morts ne l'aient pas déjà envahis...

Ayant hoché la tête à la réponse du journaliste, Zack avait fait le tour du fourgon pour se placer à l'avant côté passager. Ils avaient des réserves à l'arrière, ses trois compagnons étaient là, ils pouvaient désormais sans plus attendre. Ils le devaient même, car déjà quelques silhouettes chancelantes se dessinaient au travers des arbres. Lançant un simple regard à Kyle, ce dernier ne se fit pas prier pour démarrer le véhicule et le mettre en route, évitant soigneusement les quelques cadavres étendus sur le bitume.

Laissant tomber sa tête contre l'appui-tête, le trentenaire gardait un œil sur ce qu'il se passait dehors, toujours un peu nerveux autant par la pluie qu'ils avaient eu que par cette crainte viscérale de perdre l'un des siens. S'il avait toujours considéré une quelconque affection comme une réelle faiblesse, sa seule faiblesse, ce fait s'était encore accentué depuis la perte de son compagnon et il se retrouvait complètement impuissant face à cette angoisse, ne pouvant que la porter en tentant au mieux de garder son calme. Soupirant légèrement, il serra les dents. Ils ne s'en sortaient pas si mal mais ils n'étaient pas encore sortis d'affaire, pas tant qu'ils ne seraient pas de retour à la maison.