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Re: Bisou magique -
Ven 15 Déc 2017 - 22:22
Il rit, moqueur, face à l'agressivité subite dont elle fit preuve. Pas du tout impressionné, même pas un frisson. Si son propre frère n'avait pas réussi à lui foutre les jetons quand il était encore de ce monde, ce n'était sûrement pas cette petite blonde qui allait y parvenir. À vrai dire, la peur, Elias cherchait encore. C'était une donnée qu'il n'avait jamais réussi à vraiment saisir, au point de se mettre en danger. La peur, c'était bien ce qui empêchait l'humain de commettre des erreurs, non ? De foncer tête baissée dans une source de danger ? D'éviter de jouer avec la vie sous-prétexte de ressentir un peu d'adrénaline ? La peur ? Pfeuh, inconnue ! Et ce n'était pas qu'un avantage.
- Fais attention je pourrais te croire.
La suite des propos de la petite dame ne manqua pas de le faire un peu plus glousser.
- Le pouvoir de l'amitié, ma belle. On a pas besoin de ça...
Il toucha son crâne.
- On a pas besoin de faire fonctionner ça pour bien s'entendre. C'est pas un concours d'intelligence. Ensemble, on vit, c'est tout.
Apparemment, Stanley, dans ces moments-là, lui faisait honte.
Elias roula des yeux, expression totalement sérieuse à présent. Un air … presque agacé sur le visage. Allez savoir pourquoi, cette dernière remarque avait changé son attitude du tout au tout. Il fronça un peu les sourcils, dubitatif, et arrêta de faire remuer son pied. Il écouta la réponse à sa question un peu distraitement, sans être vraiment d'accord avec elle. Pourquoi devoir absolument être conscient, tout le temps ? Ici, tout se passait bien. Il n'y avait pas besoin de vivre chaque jour dans le cauchemar du dehors. Même si l'action lui manquait, il devait admettre que cet endroit était un lieu parfait pour se reposer, le corps, et l'esprit. Tant que tout le monde était prêt si une attaque venait à leur tomber dessus, il ne voyait pas d'inconvénient à vivre dans ce monde de presque amour et d'eau fraîche.
Tandis qu'elle s'éloignait à l'aide du fauteuil, Elias se mit sur ses jambes et se posta face à la fenêtre, bras croisés.
- Jamais, non.
Un mince sourire creusa la fossette sur sa joue quand elle supposa qu'un jour, ils devriaient tenter une sortie ensemble. Ses prunelles suivirent les sillons mouillés que les gouttes de pluie traçaient sur la fenêtre. Absorbé, il laissa s'égrener les secondes et pencha légèrement la tête sur le côté.
- Faudra faire attention aux clous. Ils sont voraces, dans le coin, souffla-t-il d'une voix éteinte.
Maintenant qu'il y pensait, oui, ça lui manquait. Pas que le fait de sortir, ni l'action. Son frère lui manquait. Ça lui transperçait subitement la poitrine de repenser à cette dernière fois où il était avec lui. À cette violence qui avait mis un terme à la vie d'Ari, violence inutile, excès de colère, surdosage de rancoeur. Pouf ! Il avait suffi d'un petit geste de l'indexe pour que sa vie lui soit enlevée. Dommage. C'était, comme Elias aimait parfois à le dire, ce genre de choses qui arrivent.
- T'avais une famille, toi ?
Sa voix s'était stupidement brisée à la fin de sa phrase. Il renifla un coup, essuya ses yeux d'un revers de main mais garda son visage tourné vers la fenêtre.
- Fais attention je pourrais te croire.
La suite des propos de la petite dame ne manqua pas de le faire un peu plus glousser.
- Le pouvoir de l'amitié, ma belle. On a pas besoin de ça...
Il toucha son crâne.
- On a pas besoin de faire fonctionner ça pour bien s'entendre. C'est pas un concours d'intelligence. Ensemble, on vit, c'est tout.
Apparemment, Stanley, dans ces moments-là, lui faisait honte.
Elias roula des yeux, expression totalement sérieuse à présent. Un air … presque agacé sur le visage. Allez savoir pourquoi, cette dernière remarque avait changé son attitude du tout au tout. Il fronça un peu les sourcils, dubitatif, et arrêta de faire remuer son pied. Il écouta la réponse à sa question un peu distraitement, sans être vraiment d'accord avec elle. Pourquoi devoir absolument être conscient, tout le temps ? Ici, tout se passait bien. Il n'y avait pas besoin de vivre chaque jour dans le cauchemar du dehors. Même si l'action lui manquait, il devait admettre que cet endroit était un lieu parfait pour se reposer, le corps, et l'esprit. Tant que tout le monde était prêt si une attaque venait à leur tomber dessus, il ne voyait pas d'inconvénient à vivre dans ce monde de presque amour et d'eau fraîche.
Tandis qu'elle s'éloignait à l'aide du fauteuil, Elias se mit sur ses jambes et se posta face à la fenêtre, bras croisés.
- Jamais, non.
Un mince sourire creusa la fossette sur sa joue quand elle supposa qu'un jour, ils devriaient tenter une sortie ensemble. Ses prunelles suivirent les sillons mouillés que les gouttes de pluie traçaient sur la fenêtre. Absorbé, il laissa s'égrener les secondes et pencha légèrement la tête sur le côté.
- Faudra faire attention aux clous. Ils sont voraces, dans le coin, souffla-t-il d'une voix éteinte.
Maintenant qu'il y pensait, oui, ça lui manquait. Pas que le fait de sortir, ni l'action. Son frère lui manquait. Ça lui transperçait subitement la poitrine de repenser à cette dernière fois où il était avec lui. À cette violence qui avait mis un terme à la vie d'Ari, violence inutile, excès de colère, surdosage de rancoeur. Pouf ! Il avait suffi d'un petit geste de l'indexe pour que sa vie lui soit enlevée. Dommage. C'était, comme Elias aimait parfois à le dire, ce genre de choses qui arrivent.
- T'avais une famille, toi ?
Sa voix s'était stupidement brisée à la fin de sa phrase. Il renifla un coup, essuya ses yeux d'un revers de main mais garda son visage tourné vers la fenêtre.
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Re: Bisou magique -
Sam 16 Déc 2017 - 11:24
Casey se tortilla sur sa chaise en tentant d’apercevoir son pansement. Le fait que celui-ci ne s’empourprait pas à chacun de ses mouvements, elle ne pouvait cacher que ça la rendait curieuse, et un peu inquiète aussi. La remarque d’Elias lui arracha un froncement de sourcil et un rire forcé, puisqu’il était décidé à encore se moquer d’elle. Et oui, elle avait dument noté le changement d’atmosphère entre eux, à son anecdote sur le fait que Stanley devenait débile en sa compagnie. A croire que ça ne plaisait pas au polynésien ! Elle esquissa un sourire en coin.
De la famille ? Elias n’était décidément pas des plus attentifs ! Mais était-ce si étonnant ? On lui reprochait à elle de ne pas savoir fixer son attention, mais lui semblait tout simplement ailleurs. Dans des souvenirs, ou dans un autre monde, carrément ! Ceci étant dit, Casey ne l’énonça pas à haute voix, probablement parce que ça ne menait à rien de lui faire le reproche :
«J’en ai toujours. » Lui annonça-t-elle avec un petit rire. « Ma sœur. Qui est avec moi. Et sinon, mes parents, mes grands-parents, tout ça… »
Elle fit exprès l’impasse sur ce qui arrivait au reste de sa famille. Il n’y avait plus que Madisson désormais. Sa petite sœur, à qui elle tenait comme à la prunelle de ses yeux. Une vie sans elle serait… Inimaginable ? Elles étaient liées, pour toujours. Casey avait besoin de la stabilité, de la constance, que lui apportait sa cadette. Sans elle, elle perdrait juste pied, et elle craignait que même Stanley, ou Joann, ne puissent rien y faire pour la sauver d’elle-même. Ils ne se rendaient pas compte : les deux filles avaient affronté des horreurs ensemble, des choses qui les avaient liés bien davantage…
«Ouais, ça remonte à vachement loin quand même. Mes parents étaient à Chicago quand ça a commencé, et mes grands-parents… Bah… C’était pas pour eux. » Expliqua-t-elle en haussant les épaules. Comme si tout ça ne lui faisait rien du tout.
Alors qu’ils lui manquaient. Beaucoup. Qu’elle n’avait plus grand-chose pour se rappeler d’eux. Parfois, elle se demandait si Stanley accepterait de faire la route avec elle jusque là-bas pour qu’elle puisse récupérer ce qu’il restait. Eventuellement un peu plus : ils étaient fermiers, ça pourrait servir au groupe ! Mais ça faisait si loin.
«C’est quoi cette question ? T’as envie de parler de la tienne ou quoi ? » Fit-elle en se tournant avec le fauteuil, se plantant face à Elias. Et puis, elle réalisa : « Ptain, c’est con, mais c’est une vraie bonne question, toi, t’avais de la famille ? T’es tellement un ovni, on dirait que tu viens de l’espace… » Expliqua-t-elle dans la foulée avant d’en rire.
L’espace, la Polynésie, c’est un peu la même chose non ?
De la famille ? Elias n’était décidément pas des plus attentifs ! Mais était-ce si étonnant ? On lui reprochait à elle de ne pas savoir fixer son attention, mais lui semblait tout simplement ailleurs. Dans des souvenirs, ou dans un autre monde, carrément ! Ceci étant dit, Casey ne l’énonça pas à haute voix, probablement parce que ça ne menait à rien de lui faire le reproche :
«
Elle fit exprès l’impasse sur ce qui arrivait au reste de sa famille. Il n’y avait plus que Madisson désormais. Sa petite sœur, à qui elle tenait comme à la prunelle de ses yeux. Une vie sans elle serait… Inimaginable ? Elles étaient liées, pour toujours. Casey avait besoin de la stabilité, de la constance, que lui apportait sa cadette. Sans elle, elle perdrait juste pied, et elle craignait que même Stanley, ou Joann, ne puissent rien y faire pour la sauver d’elle-même. Ils ne se rendaient pas compte : les deux filles avaient affronté des horreurs ensemble, des choses qui les avaient liés bien davantage…
«
Alors qu’ils lui manquaient. Beaucoup. Qu’elle n’avait plus grand-chose pour se rappeler d’eux. Parfois, elle se demandait si Stanley accepterait de faire la route avec elle jusque là-bas pour qu’elle puisse récupérer ce qu’il restait. Eventuellement un peu plus : ils étaient fermiers, ça pourrait servir au groupe ! Mais ça faisait si loin.
«
L’espace, la Polynésie, c’est un peu la même chose non ?
- Casey Maverick-Summer
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Re: Bisou magique -
Lun 18 Déc 2017 - 20:34
Il eut une vague oeillade par-dessus son épaule. Merde, c'est vrai, elle lui avait parlé de sa sœur en arrivant. À vrai dire, il n'avait pas vraiment fait attention, trop occupé à s'amuser de sa petite plaisanterie douteuse. Et puis, Elias, il n'était pas non plus très attentif à ce qu'on lui disait. Probablement, d'ailleurs, qu'il allait oublier dans une poignée de journées ce que la petite blonde lui racontait. À son grand dam ? Non, même pas. L'oublie ne lui faisait pas peur, c'était ce qui lui permettait d'aller de l'avant aussi facilement.
Il fit face à Casey, appuya son dos contre la fenêtre et croisa les bras contre son buste. Tout en se mordillant la lèvre inférieure, il l'écoutait. Un petit 'hm' dubitatif lui échappa à la fin de son explication.
- La sélection naturelle a fait son travail, lança-t-il après sa remarque sur ses parents et grands-parents.
Son regard se porta sur le pansement qu'il avait fait à Casey. Contact visuel qui fut rompu par Casey elle-même, qui avait finalement décidé de lui faire face.
- C'est quoi cette question ? T'as envie de parler de la tienne ou quoi ?
Piqué au vif, Elias redressa son dos et bomba le torse :
- Non même pas !
Elle enchaîna cependant, supposant qu'il pouvait aussi bien venir de l'espace tant il était un … 'ovni'. Ça aurait pu l'amuser, le Polynésien. D'ailleurs, ça l'amusa, un peu. Juste ce qu'il fallait pour le dérider. Après tout, personne ici ne connaissait son histoire. Quelle importance ? Tout le monde avait vécu des choses assez dramatiques pour en écrire un livre.
- Morts. Tous. Pouf ! Comme des mouches ! Un jour ils étaient là …
Pour illustrer ses propos, il pointa du doigt une direction au hasard.
- Et le lendemain …
Il exécuta un geste de haut en bas de son indexe accompagné d'un long sifflement, fini par un petit claquement de langue, signifiant, peut-être, le bruit d'une chute violente.
- Ils étaient plus là.
Un petit ricanement lui échappa. Il décolla son dos de la fenêtre et rôda un peu dans la pièce, d'une démarche explicite sur son état de réflexion. Il en oublia presque la présence de Casey. Seuls ses souvenirs guidaient ses mots et son comportement.
- Mes parents et ma sœur sont morts les premiers jours. On s'est barré de Seattle, avec mon frère, sa conne de gonzesse et son môme. J'ai dû sacrifier la mère pour sauver le p'tit. Enfin ça m'arrangeait aussi, c'était une sacrée morue. Elle a servi de pâté aux Charlz. Triste, hein ?
Pourtant, tout dans son intonation démontrait le contraire. Il racontait son histoire comme s'il récitait un poème : sans émotion.
- Le gamin est mort de longues semaines … ou mois j'sais plus, après. De maladie. Et Ari...
Il arrêta sa ronde au milieu de la pièce pour se planter-là, droit comme un i. haussant les épaules, il adressa un petit rictus qui ressemblait presque à un sourire d'excuse à Casey.
- Je l'ai tué. C'était … c'était trop con p'tin ! Trop con !
Il claqua son front du plat de sa main, l'air ahuri. Sans pouvoir s'en empêcher, il se mit ensuite à rire. Au début, pas beaucoup. Mais à mesure qu'il revivait la scène, son rire montait dans les décibels. Il laissa quelques instants passer avant de pouvoir enchaîner.
- Il a appris … enfin …. j'lui ai raconté qu'c'est moi en fait qui ai descendu sa femme ! Et le mec, ahah ! Le mec, forcément ça lui a pas plu ! Il …
Il entoura son ventre de ses bras. Son fou rire lui faisait mal aux abdos. Il en avait du mal à respirer et ses phrases étaient décousues.
- On s'est battu ! Comme des bêtes ! Et j'l'ai buté ! Je l'ai …
Ses mains se posèrent sur ses genoux. Légèrement penché en avant, il reprit son souffle, fit une pause. Perdit son sourire.
- J'l'ai buté.
Son fou rire disparu aussi vivement qu'il était apparu. Un petit soufflement de nez lui servi de conclusion. Pendant quelques secondes, Elias demeura ainsi. Sa pomme d'Adam oscillait de bas en haut tandis qu'il refoulait ses larmes.
Il fit face à Casey, appuya son dos contre la fenêtre et croisa les bras contre son buste. Tout en se mordillant la lèvre inférieure, il l'écoutait. Un petit 'hm' dubitatif lui échappa à la fin de son explication.
- La sélection naturelle a fait son travail, lança-t-il après sa remarque sur ses parents et grands-parents.
Son regard se porta sur le pansement qu'il avait fait à Casey. Contact visuel qui fut rompu par Casey elle-même, qui avait finalement décidé de lui faire face.
- C'est quoi cette question ? T'as envie de parler de la tienne ou quoi ?
Piqué au vif, Elias redressa son dos et bomba le torse :
- Non même pas !
Elle enchaîna cependant, supposant qu'il pouvait aussi bien venir de l'espace tant il était un … 'ovni'. Ça aurait pu l'amuser, le Polynésien. D'ailleurs, ça l'amusa, un peu. Juste ce qu'il fallait pour le dérider. Après tout, personne ici ne connaissait son histoire. Quelle importance ? Tout le monde avait vécu des choses assez dramatiques pour en écrire un livre.
- Morts. Tous. Pouf ! Comme des mouches ! Un jour ils étaient là …
Pour illustrer ses propos, il pointa du doigt une direction au hasard.
- Et le lendemain …
Il exécuta un geste de haut en bas de son indexe accompagné d'un long sifflement, fini par un petit claquement de langue, signifiant, peut-être, le bruit d'une chute violente.
- Ils étaient plus là.
Un petit ricanement lui échappa. Il décolla son dos de la fenêtre et rôda un peu dans la pièce, d'une démarche explicite sur son état de réflexion. Il en oublia presque la présence de Casey. Seuls ses souvenirs guidaient ses mots et son comportement.
- Mes parents et ma sœur sont morts les premiers jours. On s'est barré de Seattle, avec mon frère, sa conne de gonzesse et son môme. J'ai dû sacrifier la mère pour sauver le p'tit. Enfin ça m'arrangeait aussi, c'était une sacrée morue. Elle a servi de pâté aux Charlz. Triste, hein ?
Pourtant, tout dans son intonation démontrait le contraire. Il racontait son histoire comme s'il récitait un poème : sans émotion.
- Le gamin est mort de longues semaines … ou mois j'sais plus, après. De maladie. Et Ari...
Il arrêta sa ronde au milieu de la pièce pour se planter-là, droit comme un i. haussant les épaules, il adressa un petit rictus qui ressemblait presque à un sourire d'excuse à Casey.
- Je l'ai tué. C'était … c'était trop con p'tin ! Trop con !
Il claqua son front du plat de sa main, l'air ahuri. Sans pouvoir s'en empêcher, il se mit ensuite à rire. Au début, pas beaucoup. Mais à mesure qu'il revivait la scène, son rire montait dans les décibels. Il laissa quelques instants passer avant de pouvoir enchaîner.
- Il a appris … enfin …. j'lui ai raconté qu'c'est moi en fait qui ai descendu sa femme ! Et le mec, ahah ! Le mec, forcément ça lui a pas plu ! Il …
Il entoura son ventre de ses bras. Son fou rire lui faisait mal aux abdos. Il en avait du mal à respirer et ses phrases étaient décousues.
- On s'est battu ! Comme des bêtes ! Et j'l'ai buté ! Je l'ai …
Ses mains se posèrent sur ses genoux. Légèrement penché en avant, il reprit son souffle, fit une pause. Perdit son sourire.
- J'l'ai buté.
Son fou rire disparu aussi vivement qu'il était apparu. Un petit soufflement de nez lui servi de conclusion. Pendant quelques secondes, Elias demeura ainsi. Sa pomme d'Adam oscillait de bas en haut tandis qu'il refoulait ses larmes.
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Re: Bisou magique -
Mar 19 Déc 2017 - 20:06
Il y avait une sorte de noirceur en Elias. Ce fait la frappa lorsqu’elle le regarda, après son laïus sur ses grands-parents et sa famille. Sur le coup, Casey vit la chose comme une sorte d’évidence, presque terrifiante, alors que lui passa à son discours. Il lui parlait, sans pour autant s’adresser vraiment à elle. Elle le sentit : il ne se confiait pas, il posait juste ça là, comme si ça ne changerait rien. Et qu’importait le poids des mots qu’il lâchait, ce que ça impliquait sur lui, à propos de lui, Elias laissait ses phrases couler dans la discussion comme si ça n’avait aucun poids ou aucun sens.
Il était d’un détachement effrayant, qui lui arracha brièvement un frisson. Difficile, en un sens, de se rappeler de l’homme provocateur, qui ne se démontait devant rien, et qui s’amusait de tout, lorsqu’il se laissait aller à ce monologue. Le polynésien qu’elle connaissait – même si le mot connaître était pour le coup un très grand mot – était bien plus complexe qu’elle ne l’imaginait, et surtout : bien plus sombre. Etait-ce possible d’être d’un cynisme pareil ? Elle n’en avait aucune idée, ne se doutait pas de ce dont l’homme était sincèrement capable, mais une pointe d’inquiétude lui serra le cœur.
Est-ce qu’elle serait prête à laisser Stanley entre ses mains, à nouveau ? S’il avait été capable de tuer son propre frère – pour se défendre, sans pouvoir s’arrêter – après avoir abandonné sa belle-sœur, d’en rire – nerveusement ? – que ferait-il pour son compagnon ? Casey ne partagea pas son fou rire. Elle n’exprima aucune émotion le temps que dura son discours, pour ne pas l’interrompre. Parce qu’elle sentait qu’elle pourrait en apprendre davantage sur le coup. Et quand l’homme se tut finalement, la blonde eut presque un sursaut, un mouvement de recul.
Il y avait un autre Elias devant elle. Un troisième, qu’elle ne connaissait. Etrangement humain, pour celui-ci. Plissant le regard, elle comprit que l’émotion l’avait gagné, et qu’il se retenait de ne pas pleurer. Casey n’était pas une personne pudique, et ne savait pas respecter les limites : il n’y avait qu’en allant au bout des choses que ça avait un intérêt. Il fallait VIVRE ce qu’il y avait à vivre, intensément, ou pas du tout.
«Il te manque ? » Lui demanda-t-elle dans la foulée.
Question légitime. Après les rires, venaient les larmes. Des rires sans joie et des larmes pleine de regrets. L’espace d’un instant, la blonde crut voir ce qu’elle serait, elle aussi, si Maddie n’était plus là pour la sauver d’elle-même.
Il était d’un détachement effrayant, qui lui arracha brièvement un frisson. Difficile, en un sens, de se rappeler de l’homme provocateur, qui ne se démontait devant rien, et qui s’amusait de tout, lorsqu’il se laissait aller à ce monologue. Le polynésien qu’elle connaissait – même si le mot connaître était pour le coup un très grand mot – était bien plus complexe qu’elle ne l’imaginait, et surtout : bien plus sombre. Etait-ce possible d’être d’un cynisme pareil ? Elle n’en avait aucune idée, ne se doutait pas de ce dont l’homme était sincèrement capable, mais une pointe d’inquiétude lui serra le cœur.
Est-ce qu’elle serait prête à laisser Stanley entre ses mains, à nouveau ? S’il avait été capable de tuer son propre frère – pour se défendre, sans pouvoir s’arrêter – après avoir abandonné sa belle-sœur, d’en rire – nerveusement ? – que ferait-il pour son compagnon ? Casey ne partagea pas son fou rire. Elle n’exprima aucune émotion le temps que dura son discours, pour ne pas l’interrompre. Parce qu’elle sentait qu’elle pourrait en apprendre davantage sur le coup. Et quand l’homme se tut finalement, la blonde eut presque un sursaut, un mouvement de recul.
Il y avait un autre Elias devant elle. Un troisième, qu’elle ne connaissait. Etrangement humain, pour celui-ci. Plissant le regard, elle comprit que l’émotion l’avait gagné, et qu’il se retenait de ne pas pleurer. Casey n’était pas une personne pudique, et ne savait pas respecter les limites : il n’y avait qu’en allant au bout des choses que ça avait un intérêt. Il fallait VIVRE ce qu’il y avait à vivre, intensément, ou pas du tout.
«
Question légitime. Après les rires, venaient les larmes. Des rires sans joie et des larmes pleine de regrets. L’espace d’un instant, la blonde crut voir ce qu’elle serait, elle aussi, si Maddie n’était plus là pour la sauver d’elle-même.
- Casey Maverick-Summer
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Re: Bisou magique -
Mar 19 Déc 2017 - 23:16
Il renifla un grand coup et essuya ses yeux. Loupé, les larmes coulèrent sans qu'il ne puisse rien faire. Lentement, il s'accroupit, enfouit son visage aux creux de ses mains. Ses mouvements étaient presque exagérés. On aurait pu penser se trouver face à un comédien. Mais non, et c'était bien cela le pire : Elias ne jouait pas. Jamais. Elias laissait filer les émotions sans rien faire pour tenter de les retenir. Victime de ce qu'il ressentait, incapable de se contrôler, face au regard interloqué de Casey qui avait, forcément, suivi la scène du début à la fin.
Il ravala un gros sanglot, renifla encore une fois. La question de la petite blonde le sortit partiellement de son chagrin. Il leva la tête vers le plafond, paupières closes, et se força à respirer par le nez, expression douloureuse peinte sur son visage.
- Me manquer … me manquer …
Il soupira, baissa de nouveau la tête et eut un léger rire, semblable à un gloussement. C'était ridicule. Un bref instant de lucidité le fit se rendre compte de son attitude, de sa posture, de ses paroles. Et, pendant ce court moment, il eut vaguement honte de lui-même. Malheureusement, cela ne dura pas, et, bientôt, ce fut la colère qui lui chatouilla les naseaux. Il pinça les lèvres, et son regard devint plus sombre.
- Je lui ai tiré une putain de balle, là, en plein dans son crâne.
Il toucha le centre de son front de son indexe et se redressa pour faire faire à Casey.
- J'lui ai fais un beau trou, dans sa tête. Dans. Sa. Tête. De. Con.
Cette fois-ci, ce fut le front de la jeune femme qu'il toucha.
- Une balle, et pouf ! Plus rien, plus d'Ari ! Plus que sa vieille dépouille encore chaude, et ses p'tits yeux verts qui fixent stupidement le plafond. Il était con. Il était faible, Ari. Ouaaaais, j'te le dis, cocotte. S'il avait été fort, il serait pas mort. La sélection naturelle, tout ça. Ça joue. Ça joue.
Ses propos étaient décousus. Il crispait sa mâchoire pour ne pas s'énerver d'avantage. Parce qu'au fond, oui, il lui manquait, Ari. Parfois, il s'en voulait d'avoir fait ça. Et le reste du temps, il s'en félicitait. Parce que même s'il l'avait aimé, se dire qu'il était mort de sa main voulait dire beaucoup. À présent, c'était Elias qui contrôlait. Il avait beau n'être que le petit frère, c'était lui, lui, et lui, qui était présent à ce jour. Et ce connard d'Ari devait s'en mordre les doigts.
- Ca aurait pu mieux s'passer, tu vois. Ça se serait mieux passer si y'avait pas eu sa pute. C'est à cause d'elle tout ça, et de leur môme. Si y'avait eu qu'Ari et moi, on s'en serait sorti. On aurait pas eu à se traîner deux poids morts, tu comprends ?
Il focalisa ses prunelles dans celles de Casey. Seulement à cet instant, il démontra physiquement qu'il savait qu'elle était présente dans la pièce.
- Tu comprends ou pas ? Les gens qui sont faibles meurent. Par les autres, ou par moi-même. Le monde a basculé, Casey. Et nous faisons tous contrepoids.
Il écarta partiellement les bras de chaque côté de son corps, comme si ce qu'il venait de dire était une évidence. Son geste se termina par un haussement d'épaules suivit d'un sourire satisfait. Envolé, les larmes. Disparue, la colère. Ne restait plus que la satisfaction d'avoir pu mettre des mots sur ce qui rongeait son esprit.
Il ravala un gros sanglot, renifla encore une fois. La question de la petite blonde le sortit partiellement de son chagrin. Il leva la tête vers le plafond, paupières closes, et se força à respirer par le nez, expression douloureuse peinte sur son visage.
- Me manquer … me manquer …
Il soupira, baissa de nouveau la tête et eut un léger rire, semblable à un gloussement. C'était ridicule. Un bref instant de lucidité le fit se rendre compte de son attitude, de sa posture, de ses paroles. Et, pendant ce court moment, il eut vaguement honte de lui-même. Malheureusement, cela ne dura pas, et, bientôt, ce fut la colère qui lui chatouilla les naseaux. Il pinça les lèvres, et son regard devint plus sombre.
- Je lui ai tiré une putain de balle, là, en plein dans son crâne.
Il toucha le centre de son front de son indexe et se redressa pour faire faire à Casey.
- J'lui ai fais un beau trou, dans sa tête. Dans. Sa. Tête. De. Con.
Cette fois-ci, ce fut le front de la jeune femme qu'il toucha.
- Une balle, et pouf ! Plus rien, plus d'Ari ! Plus que sa vieille dépouille encore chaude, et ses p'tits yeux verts qui fixent stupidement le plafond. Il était con. Il était faible, Ari. Ouaaaais, j'te le dis, cocotte. S'il avait été fort, il serait pas mort. La sélection naturelle, tout ça. Ça joue. Ça joue.
Ses propos étaient décousus. Il crispait sa mâchoire pour ne pas s'énerver d'avantage. Parce qu'au fond, oui, il lui manquait, Ari. Parfois, il s'en voulait d'avoir fait ça. Et le reste du temps, il s'en félicitait. Parce que même s'il l'avait aimé, se dire qu'il était mort de sa main voulait dire beaucoup. À présent, c'était Elias qui contrôlait. Il avait beau n'être que le petit frère, c'était lui, lui, et lui, qui était présent à ce jour. Et ce connard d'Ari devait s'en mordre les doigts.
- Ca aurait pu mieux s'passer, tu vois. Ça se serait mieux passer si y'avait pas eu sa pute. C'est à cause d'elle tout ça, et de leur môme. Si y'avait eu qu'Ari et moi, on s'en serait sorti. On aurait pas eu à se traîner deux poids morts, tu comprends ?
Il focalisa ses prunelles dans celles de Casey. Seulement à cet instant, il démontra physiquement qu'il savait qu'elle était présente dans la pièce.
- Tu comprends ou pas ? Les gens qui sont faibles meurent. Par les autres, ou par moi-même. Le monde a basculé, Casey. Et nous faisons tous contrepoids.
Il écarta partiellement les bras de chaque côté de son corps, comme si ce qu'il venait de dire était une évidence. Son geste se termina par un haussement d'épaules suivit d'un sourire satisfait. Envolé, les larmes. Disparue, la colère. Ne restait plus que la satisfaction d'avoir pu mettre des mots sur ce qui rongeait son esprit.
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Re: Bisou magique -
Mer 20 Déc 2017 - 17:18
Elle comprenait ce que ça faisait que de tirer une balle. Si elle ne savait pas ce que ça faisait d’enlever une vie, encore moins d’une personne proche, elle pouvait entrevoir le sentiment. Casey n’avait jamais eu cette occasion, et elle en était plutôt satisfaite. Au fond, peut-être qu’elle était faible, tout du moins comme le définissait Elias. Elle n’était pas un poids conséquent dans la balance, pas celle qui faisait basculer la donne. Ses yeux bleus se perdirent dans le regard sombre du polynésien. Elle plissa les paupières, pour le scruter un temps supplémentaire :
«Tu ne réponds pas vraiment à la question… » Souffla-t-elle.
Elias l’avait même soigneusement évité. Et elle ne savait pas quoi en penser. Elle n’était pas sa psy, mais le fait qu’il l’esquivait donnait l’impression qu’il essayait, justement, de fuir ses propres sentiments à ce sujet. Comme si… C’était plus simple de ne pas avoir à affronter le fait que c’était monstrueux. Tuer son frère, pouvoir en rire – même nerveusement –… C’était des choses qu’elle ne pouvait pas comprendre, et elle en était reconnaissante.
«Je sais. » Souffla-t-elle en fixant toujours Elias, alors que ses sourcils se froncèrent. « Ma sœur est faible. » Admit-elle devant l’homme, sans en frémir : « Mais j’la tuerais jamais. »
C’était une certitude, ancrée en elle, puissante. C’était là où ils étaient différents tous les deux, là où tout changeait entre eux. Elle ne pourrait jamais presser la détente, si jamais elles devaient en venir aux mains. Elle laisserait sa cadette la tuer, parce qu’elle méritait bien davantage de vivre qu’elle. C’était pour ça qu’elle l’avait protégé tout ce temps, pour ça que sa survie passait en priorité. Tout le monde ne pouvait pas comprendre, mais Maddie était sa raison de vivre encore, même avec Stanley dans le paysage. Et c’était probablement un fait qui lui passait au-dessus. Parce que son frère, il l’avait perdu. Il l’avait tué.
«T’es un gars bizarre, toi. » Fit-elle sans frémir, se redressant sur ses appuis. Il n’y eut aucun malaise. « Je le savais déjà, mais c’est encore plus clair maintenant. » Souffla-t-elle dans la foulée. « J’vais te laisser. »
Ses doigts cherchèrent ses quelques affaires, elle laissa son désordre en l’état.
«
Elias l’avait même soigneusement évité. Et elle ne savait pas quoi en penser. Elle n’était pas sa psy, mais le fait qu’il l’esquivait donnait l’impression qu’il essayait, justement, de fuir ses propres sentiments à ce sujet. Comme si… C’était plus simple de ne pas avoir à affronter le fait que c’était monstrueux. Tuer son frère, pouvoir en rire – même nerveusement –… C’était des choses qu’elle ne pouvait pas comprendre, et elle en était reconnaissante.
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C’était une certitude, ancrée en elle, puissante. C’était là où ils étaient différents tous les deux, là où tout changeait entre eux. Elle ne pourrait jamais presser la détente, si jamais elles devaient en venir aux mains. Elle laisserait sa cadette la tuer, parce qu’elle méritait bien davantage de vivre qu’elle. C’était pour ça qu’elle l’avait protégé tout ce temps, pour ça que sa survie passait en priorité. Tout le monde ne pouvait pas comprendre, mais Maddie était sa raison de vivre encore, même avec Stanley dans le paysage. Et c’était probablement un fait qui lui passait au-dessus. Parce que son frère, il l’avait perdu. Il l’avait tué.
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Ses doigts cherchèrent ses quelques affaires, elle laissa son désordre en l’état.
- Casey Maverick-Summer
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