Re: We are a part of the same play

Jeu 30 Nov 2017 - 0:23

We are a part of the same play

expédition | Issaquah Ranch

Novembre 2017

Si Nolan s’était retenu de formuler oralement son mécontentement, Elena elle, ne se fit pas prier pour exprimer son ressenti vis à vis du regard débordant de reproches qu’il lui avait adressé avant de grimper dans le véhicule. La prochaine fois, tu te pointeras à l’heure. Rien que ça ! Nolan s’en voyait le souffle coupé. Lui, qui faisait tous les efforts du monde pour contenir son rire profondément désabusé… Il était celui dans l’erreur ? Non. Et elle le savait très bien. Bien évidemment, il lui manquait des informations pour comprendre pourquoi elle faisait soudainement preuve d’autant de sarcasme, mais après un vague regard en direction des deux nouvelles recrues, Nolan se contenta d’entrer bêtement dans son jeu. Viendra plus tard le temps des explications, comme toujours. Sa confiance en Elena était aveugle. “La prochaine fois, tu me tiendras au courant des expéditions du jour” répondit-il d’un timbre de voix offusqué avant d’hausser les sourcils à la suite des nouvelles attaques verbales de la brune à son encontre. C’était à croire que tester sa patience était devenu un sport. Connor était définitivement une très mauvaise fréquentation. Elena ne l’avait même pas salué, qu’elle se permettait d’ores et déjà de venir le chamailler. Une enfant. Vraiment. Tout comme cette blonde à ses côtés et ses réflexions tout aussi désobligeantes. En voilà deux qui allaient s’entendre à merveille… D’un soupire déterminé, il repensa à son engagement envers Ellora, qui lui permettait de retrouver une certaine assurance.

Les ondes négatives qui se dégageaient de l’inconnue ici présente empoisonnaient l’air environnant. Il n’y avait qu’à voir sa façon de lui retourner sa courtoise. Nolan les applaudissait pour leur ‘presque parfaite’ intégration et cette fille se permettait d’ébranler son optimisme par une moquerie proche de l’effronterie. Le tout, en lui parlant de gommettes. L’insolence était un crime. D’un regard tirant vers de la lassitude, il la sonda rapidement pour en venir à la conclusion que cette blonde ne serait pas l’une de ses amies. Une mauvaise relation de plus ou de moins, Nolan ne les comptait plus. Autant agir dans son sens et annoncer la couleur dès les premiers échanges. Après tout, c’est bien ce qu’elle cherchait en lui rentrant dans le lard de la sorte. “Une gommette ? Voilà qui serait déplacé. En plus de ne pas être approprié. Non, non… Pour toi, j’envisageais plus le petit sucre en guise de récompense. Ça te plairait ?” d’une esquisse de sourire provocateur, il ancra son regard dans celui de la principale concernée. Puis reporta son intérêt vers son sac à dos à présent entre ses jambes.

Gin. Pas Jennifer. Très bien. Ça aurait pu être enregistré, si Nolan n’avait pas eu le malheur de constater avec effroi qu’il avait oublié sa lampe torche dans la précipitation. Lèvres pincées, il ferma un instant les yeux comme déçu par sa propre négligence, avant de venir serrer brièvement la main du dénommé Dean. Un type qui semblait bien plus sympathique que la furie assise à ses côtés. Bien heureusement, la précision que Nolan avait raté d’Elena, la poissonnière eut la décence de le lui répéter : "juste Gin". “hin-hin… Ok Justine. C’est noté.” dit-il d’une voix toujours aussi distraite en poursuivant l’inventaire de son sac. “Ravi de faire votre connaissance.” rajouta-t-il de cette même voix absente alors qu’il vérifiait l’état de son zippo. Bien triste substitut pour sa regrettée lampe torche. Et il l’était, ravi. Voir de nouvelles têtes était pour lui une bénédiction. Ce n’était un secret pour personne, Nolan avait quelques difficultés d’intégration. Les gens du ranch, pour la plupart, ne lui revenaient pas en peinture. “Plusieurs expéditions ont déjà eu lieu dans le périmètre, oui.” se permit-il de répondre au jeune homme qui semblait garder quelques réserves quant à leur destination. D’où venaient-ils tous les deux. Qu’avaient-ils vécus avant d’arriver au ranch ? Qu’avaient-ils fait pour survivre ? Tant de questions et si peu de réponses. Qui sait ce dont ces deux survivants étaient capables de commettre au nom de la survie ? Raison pour laquelle Nolan se retrouvait dans cette foutue voiture, trempé jusqu’à l’os, plutôt que dans les bras délicats de sa fiancée. Pour Elena. Car la grecque n’avait pas retenu sa leçon avec Connor et le survivant qui avait brandi une arme sur eux. “Y a pas de raison pour que ça se passe mal”. D’une œillade discrète dans le rétroviseur intérieur, un éclair de jugement fila droit en direction de son binôme habituel.

La voiture à présent arrêtée, Nolan eut tout le loisir de poser pieds à terre. Un peu après les autres, retardé par son sac à moitié éventré sur la banquette arrière, il ne prêta aucune attention à Justine. Si bien que son croche pied manqua de le faire perdre l’équilibre pour de bon. D’une main sur la carrosserie, le brun se rattrapa de justesse. Ça devait être une plaisanterie… Mais non, Nolan ne rêvait pas. Elle s’était réellement permise de le bousculer, de créer un contact. Immobile, il scruta un instant Gin avant de masser rapidement ses paupières à l’aide d’une de ses mains. “Justine... Ton sourire est un véritable rayon de soleil qui illumine notre journée…” Deuxième main sur le torse, posture dramatique, il marqua un temps d’arrêt. “Inutile de te faire remarquer que le temps est nuageux. Voire même, menaçant.” Empiéter sur son espace vital revenait à dépasser les bornes. Par ses taquineries, peut-être s’était-elle naïvement imaginée qu’ils étaient tous deux de bons camarades de joutes verbales. Il n’en était rien. Nolan mettait du temps à apprécier les gens, quand il parvenait à développer un brin de sympathie pour ses compères vivants. Si cette Gin n’arrivait pas à se rentrer dans le crâne qu’il ne fallait pas se montrer trop envahissante avec lui, Nolan se chargerait de lui inculquer les bases du bon sens et du respect d'autrui. Merde, on venait de lui pourrir sa bonne humeur… Elle venait de ternir sa joie passagère. “Faudra que je t’annonce un truc. Plus tard.” maugréa-t-il faiblement à l’égard d’Elena. Légèrement renfrogné, il échangea un dernier regard avec son amie pour voir si cette composition de binôme la satisfaisait avant de partir sécuriser la zone ouest du fameux bâtiment en compagnie de Dean.

“...Ça a l’air sérieux.” Lâcha-t-il une fois à l’écart, compatissant à sa souffrance. Le pauvre, endurer une nana comme ça… C’est sûr qu’avec l’épidémie, il ne fallait plus faire la fine bouche mais tout de même. Cette fille là, n’avait aucun respect. Ce qui leur faisait un merveilleux point commun, indéniablement. Bien que Nolan ne l'avouerait sans doute jamais à haute voix. “Comment vous vous êtes connus ?”

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Parce que les choses étaient différentes entre eux, se séparer de lui n’était pas une chose aisée. Elle en avait conscience maintenant, alors qu’avant, avant ce n’était pas la même angoisse. Ce groupe, tous ces gens avaient permis au couple de comprendre ce qui était vraiment important, que ce huis-clos qu’ils avaient vécu pendant des mois, signifiait plus qu’une simple relation d’intérêt. Il avait su faire ressortir le bon en elle. Il était parvenu à ébrécher la carapace de la blonde, et malgré les éclats qu’il y avait entre eux, elle avait réalisé la patience dont il faisait preuve avec elle. Rien ne l’obligeait pourtant à la garder avec lui, à l’époque. Rien n’aurait pu prédire qu’ils en arriveraient là, et pourtant. D’un geste tendre, il replaça une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille, échangeant un regard qui n’avait de sens que pour eux. Sept minutes. Ça la démangeait, comme un vestige du passé qui n’avait plus de sens à présent, aujourd’hui du moins. Elle n’aimait pas le laisser, pourtant, cet instant suspendu passé, elle rejoignit Elena sans se retourner. Guinevere n’était pas encore raccord avec les sentiments qui guidaient son cœur, mais ce jour, ils devaient faire équipe avec d’autres et cela demandait toute son attention.

Royalement, elle ignora Nolan, s’épargnant un regard amène en sa direction. Il rejoignit Dean, et les deux hommes commencèrent à s’éloigner. Aux côtés d’Elena, elle engagea la conversation sur une évidence qui permettait surtout de lancer le dialogue entre les deux femmes. A son annonce sur les armes à feu, Guinevere haussa les épaules, furetant les alentours, sur la piste du moindre bruit suspect. « C’est Dean qui avait le flingue dehors, je ne savais pas m’servir d’une arme à feu avant d’arriver au ranch. » Du coup, elle pouvait se la jouer silencieuse. Elle avait encore à apprendre, elle pourrait gagner en finesse peut-être. Parce que Gin avait beau savoir se servir d’une arme blanche, elle ne s’était formée au combat sur le terrain, à l’arrache. Elle tenta un sourire à la mention de Carmen. « Ouais, j’ai remarqué. Elle me met mal à l’aise cette femme. » Elle ne savait pas dire pourquoi, cette autorité et cette sévérité qui émanait d’elle, peut-être. La blonde ne la connaissait pas plus que ça. Elle avait tendance à vite se braquer quand un visage ne lui revenait pas. En témoignait son altercation avec Nolan. Carmen c’était autre chose, elle dirigeait le ranch. Et Gin’ avait toujours eu un problème avec l’autorité. Cela étant, il fallait s’adapter ou retourner à la rue, et bien que cela ne dérangeait pas la blonde de rester seule avec Dean, pour lui, elle s’était adaptée aux règles du ranch, et faisait profil bas alors même que sa nature la poussait à rentrer dans le tas. Sans raison, juste parce qu’elle pouvait le faire. Juste parce qu’elle était encore sauvage et qu’elle ne supportait pas les limites.

Elle eut un rire sarcastique quand elle mentionna l’animosité de Dean – ainsi que d’elle-même et Nolan. « C’n’est pas une question de t’apprécier ou pas… C’est juste qu’on était vraiment tous les deux, dehors. » Elle chercha la suite, c’était difficile de s’exprimer sur elle et lui, parce qu’elle ne le faisait pas de bon cœur. C’était précieux. Difficile à s’avouer. Mais bientôt, elle fut distraite par deux cadavres errants non loin d’une entrée de service. Ils ne l’avaient pas vu, pas encore. D’un geste de la main, elle les indiqua à Elena et l’arme à la main, assurée par son binôme du jour, elle se dirigea vers l’un d’eux. Les morts ne les virent arriver que trop tard, Gin’ s’élança en dernière seconde pour lui planter sa lame dans le crâne, laissant son corps s’écrouler au sol dans un râle pendant qu’Elena s’occupait du deuxième. « Ouais, Dean ne t’aime pas. Parce qu’il sait comme moi pour s’intégrer, il faut qu’on apprenne à travailler avec d’autres gens, et que ça fait longtemps que lui et moi, on n’a plus besoin de se parler pour savoir ce qu’on doit faire. » Puis la blonde jeta un coup d’œil sur la silhouette de la brune. « Puis t’es plutôt pas mal, et taiseuse. Il n’arrive pas à savoir si t’as des vues sur moi ou pas. » Elle ponctue d’un clin d’œil. La dernière brune qui s’était intéressé à elle au ranch avait annoncé clairement à Dean que s’il n’avait pas été là, elle aurait mis Gin’ dans son lit. Et la blonde en avait ris, flattée. Elle jeta un coup d’œil alentours, entendant gronder un peu plus loin. Alors elle avança, mais baissa le ton. « Quant à Nolan … J’aime pas les mauvaises surprises. » Elle n’était pas prévenue de sa présence et clairement, ce gars lui tapait sur le système. Et parce qu’on lui avait demandé de s’intégrer, elle se força à poser une question qui ne la regardait clairement pas. « Mais j’crois que Dean doit pas s’inquiéter de toi, nan ? Je t’ai vu avec un grand brun, avec des yeux clairs. » Jolie et délicate façon de demander à quelqu’un si elle était maqué ou non.