Re: Hey! Could I join you?

Sam 6 Jan 2018 - 18:32

Lorsque le yankee expliqua la raison de sa présence dans le hall de si bon matin, Heather sourit. Il avait vécu comme elle cette apocalypse seul. Comme elle, il s'était habitué à se réveiller aux aurores. Sur un ton compatissant, un sourire aux lèvres bien que ce ne soit pas visible en raison de son shemagh, elle déclara : "I know what you feel bro" tout en lui tendant une main façon "high five". Elle ajouta d'une voix blasée : "et imagine en prime si tu avais pris des habitudes à cause du drill. Je ne me souviens pas d'avoir fait la moindre grasse matinée ces dix dernières années."

En guise de conclusion, tout en prenant la direction du prochain et avant dernier spot, elle déclara : "mais par contre, j'peux pas comprendre comment on peut apprécier sortir par un temps pareil. Évite de chopper la mort, j'crois pas qu'il reste autre chose que des bisous magiques dans la réserve de médocs d'Emerson...". Elle lui envoya un regard amusé avant de se concentrer à nouveau sur la route. Il valait mieux rire de leur "infortune" plutôt que d'en pleurer.

Lorsque l'américain parla du renard, Heather se contenta de hausser les épaules. À vrai dire, elle n'était pas vraiment enthousiaste à cette idée. Comme elle l'avait dit précédemment, elle ne savait pas comment vider proprement la bête. Et puis, c'était dans ses souvenirs un animal qui charriait pas mal de maladies. C'était donc plus une source d'ennuis qu'autre chose.

Lorsque le duo trouva l'emplacement où elle avait posé un piège quelques jours auparavant, l'Italienne jura encore une fois. C'était vraiment pas son jour de chance. Kerwan demanda quelle démarche il fallait suivre. Agacée, elle fit un "pierre, feuille, ciseaux" de la main sans préciser si le gagnant ou le perdant aurait à s'occuper de "Joe". Un prénom pareil, ça allait bien un rôdeur visiblement plus con que la moyenne. La pierre d'Heather battant les ciseaux du yankee, elle fit craquer discrètement ses cervicales avant de saisir sa dague et de s'approcher discrètement de l'infecté.

Avançant à pas de loup, elle progressa jusqu'à arriver dans le dos du rôdeur sans que ce dernier l'ait remarqué. L'attaquant par surprise, l'Italienne immobilisa la tête du mort en la relevant par une pression sur le dessous du menton avant de planter sa lame dans la tempe de la créature à l'aide de son autre main. Il faisait froid et humide alors passer sa frustration sur un macchabée ou deux avait quelque chose de cathartique.

Puisqu'il n'y avait pas de raison que ce soit elle qui fasse tout le travail, elle fit signe au jeune homme resté en retrait de s'approcher pour lui filer un coup de main. Jouant la "pauvre fille fragile et faible", elle demanda à son camarade : "pouvez vous porter ce looooourd salopard loin de mon piège noble chevalier ?". Les lapins ne devaient pas trop être attirés par l'odeur d'un mort en décomposition. Surtout que ce dernier pouvait très bien contaminer le sol. Vu qu'elle n'avait jamais vu un prédateur tenter de boulotter un mort, ça semblait probable à ses yeux qu'un herbivore n'eut que peu apprécié de l'herbe couverte de sang séché.

Sur un ton plus sérieux, elle dit au "bro" : "j'ai cru comprendre que t'étais aussi là pour apprendre. Je t'ai déjà montré comment placer un collet, tu veux essayer de réparer celui que "Joe" ici présent à bousillé ?"

Lun 8 Jan 2018 - 18:27

Hey! Could I join you? × ft. Heather & Kerwan

Apparemment, il ne semblait pas être le seul à avoir vécu seul durant un moment lors de cette apocalypse, à devoir survivre au quotidien; c'était une très grosse épreuve. Alors, en voyant les yeux de sa partenaire se plisser un peu, il compris qu'elle se mis à sourire, et il afficha à son tour un grand sourire, avant de lever sa main et d’effectuer un "high five" avec elle. Au fond, elle semblait plutôt sympathique, quoiqu'un beaucoup concentrée dehors. Bon, c'était aussi un peu normal qu'elle soit aussi prise par tant de concentration, un rôdeur pouvait venir de partout et nul part, alors il fallait être aux aguets pour ne pas se faire surprendre. Néanmoins, il ne savait trop ce qu'était un "drill", mais ne demanda pas.

- Ca me manque un peu les grasses matinées, je t'avoue. Mais les journées paraissent très longues quand on est debout de bonne heure, je trouve.

Il haussa les épaules. Mais d'un côté, il était sûr et certain de ne pas gâcher ses journées à dormir et à paresser comme un bon à rien. Il montrait aussi de cette manière qu'il était actif au sein de la maison de retraite. Et, lorsqu'il répondit qu'il aimait sortir tôt le matin pour se ressourcer, il éclata de rire sans trop tarder suite aux dires d'Heather. Ah, les bisous magiques... Ces "choses" qui ne marchaient pas, ou uniquement psychologiquement durant quelques secondes, quand on était gosse. Il voyait bien la jeune femme lui faire des bisous au genou, s'il tombait et qu'il s'égratignait la peau.

- Je vais essayer de faire gaffe alors. Faudra aller refaire le plein de médocs dans pas longtemps, alors !

C'était un bon prétexte pour refaire une nouvelle sortie de sitôt. En plus, cela lui permettrait de mieux connaître l'île, vu qu'il n'avait pas encore eut le temps de faire le tour.
Et, sans trop tarder, à force de petits bavardages, ils finirent par arriver sur un nouveau piège. Kerwan remarqua d'un rôdeur, de son joli petit nom Joe avait réussi à se prendre le pied dedans (oh, le con !), et donc se contentait de mouvoir bêtement et en grognant; c'était une scène plutôt drôle à voir. Heather s'en chargea donc, et Kerwan l'observa attentivement faire. Elle avait de très bons réflexes et était très agile; Kerwan en prenait note, visuellement.

Une fois le rôdeur à terre, elle lui demanda d'aller l'amener plus loin, afin de ne pas venir gêner la capture de futures et éventuelles proies dans ce piège. Et, c'est avec un petit clin d’œil, amusé, qu'il commença à s'y atteler.

- Si c'est pour aider une jeune damoiselle en détresse, c'est avec plaisir.

Il l'attrapa par les pieds et commença à traîner le rôdeur. Une traînée de sang accompagnait Kerwan; cela lui permettrait de retrouver son chemin, un peu comme le petit Poucet. Néanmoins, pas question de porter cette chose ! Il empestait la mort et dégoulinait de sang. Il le traina assez loin du piège; à peut-être plusieurs dizaines de mètres, et revint, en trottinant légèrement; cela lui permettait de se réchauffer un peu. Il avait les mains plus ou moins couvertes de sang qui séchait; ce n'était pas une sensation très agréable...
Aussitôt arrivé, qu'il était déjà demandé à nouveau par Heather, mais cette fois pour remettre en place le piège. Kerwan fit de gros yeux, car il n'était plus bien sûr de tout ce qu'il avait vu. Il se frotta la tête avec "l'extérieur" de ses doigts, et se baissa vers le piège. Il regarda attentivement chaque pièce, et commença à essayer de le réparer. Mais, par manque d'inattention, alors qu'il relâchait une pièce qu'il pensait bien remise, le piège se referma alors violemment, et Kerwan retira ses mains de justesse, s'asseyant par terre à cause de ses mouvements.

- Shit!

Il souffla quelques instants, et se remis en place. Alors, il essaya de recommencer les mêmes gestes, avec plus de lenteur et de précision. Il faisait très attention à l'ordre, et réussi à rouvrir le piège. Et, lorsqu'il retira ses mains, le piège ne bougeait plus, fixé. Fier de lui, il se retourna vers Heather et montra le piège à nouveau fonctionnel de ses deux mains.

- TADAAAA !

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Sam 20 Jan 2018 - 18:05

Après qu'il se soit débarrassé de "Joe", Kerwan s'attaqua non sans râler à la réparation du piège. Ce n'était pas sorcier comme manipulation, mais visiblement le froid l'avait rendu assez gauche. Il dut s'y prendre à deux fois avant de parvenir à le rendre à nouveau opérationnel. Bon, au moins ça avait plutôt l'air d'être du travail correct. Heather retint avec difficulté un fou rire en voyant le yankee manquer de se couper un doigt ou deux durant sa première tentative. Bon, dire qu'il y aurait eu moyen d'y perdre un doigt était peut-être exagéré certes. Mais restait que c'était tout de même du fil de fer assez fin et qu'avec un peu de mauvaise volonté ou beaucoup de maladresse, c'était un coup à se saigner un bon coup.

Lorsqu'il lâcha un "tadaaaa" plein de fierté, l'ancienne militaire mima des applaudissements et déclara sur un ton moqueur : "my hero!".
Au moins, une nouvelle personne dans le groupe pourrait ramener de quoi compléter les repas et relever les pièges. Elle avait enfin trouvé un joyeux camarade avec qui partager la corvée de sortie par moins cinq ou les jours de pluie. C'était un coup à ouvrir une bouteille de champagne si seulement il en restait une de buvable dans un coin.

Visiblement, l'Américain était en train d'attraper froid. De sa voix rieuse, elle lui demanda : "Tu veux qu'on fouille cette baraque ? T'as l'air d'avoir besoin d'une bonne écharpe et d'une autre veste... Loin de moi l'idée de dire que t'as l'air d'un clochard avec ta veste pourrave et tes chaussures pleines de sang. Non, pas mon genre. Non ! J'suis pas comme ça."
Et puis, en dehors de l'aspect pratique d'avoir un ou deux "nouveaux" pulls de rechange, ça éviterait à la jeune femme de devoir expliquer à Emi comment elle avait laissé un membre du groupe tomber malade comme un idiot. Elle avait accepté qu'il l'accompagne, il était du coup un peu sa responsabilité.

Prenant position devant la porte arrière de la maison dont le duo occupait le jardin, elle interrogea du regard Kerwan. La tête légèrement penchée histoire de dire "décide toi, il pèle sa mère", elle se tint prête à donner un bon coup de pied de bourrin dans la porte du plein pied qui avait peut-être appartenu à "Joe". Sa dague toujours bien en main, il ne manquait plus que l'éventuel feu vert de son "camarade".

Hey! Could I join you? × ft. Heather & Kerwan

Après son exploit du jour, c'est-à-dire remettre en fonctionnement le piège qui s'était refermé sur le rôdeur baptisé peu avant Joe, il ne manqua pas d'éclater de rire, puis de se redresser et de s'incliner, comme s'il avait effectué un spectacle et qu'il venait d'en terminer un tour. Rapidement, il récupéra ses armes et les deux se remirent en route. Et Kerwan était un poil moins couvert qu'Heather, c'était bien vrai. Et même s'il bougeait, il ne sentait presque plus le bout de ses doigts. Qu'il était con, lui aussi, à être sorti sans avoir pris le temps d'aller se vêtir un peu plus chaudement.
D'ailleurs, Heather ne tarda pas à remarquer ses lèvres qui devaient se colorer légèrement en bleu/violet, et fit la remarque de bouger dans une maison pas loin, histoire de se "réchauffer" un peu, et peut-être pour trouver des vêtements ou quelque chose d'un peu plus chaud, pour éviter que Kerwan ne tombe bien malade; ça serait FORT DOMMAGE qu'April soit obligée de s'occuper de lui.

- Oh ! C'est toi la clocharde, va ! T'es jalouse de mes vêtements qui sont trop swaggy. Il fit une petite pause avant de reprendre juste après. Par contre, ça me va pour aller fouiller une baraque. Je connaîtrai un peu plus le coin comme ça.

Et donc, sans tarder, ils partirent en direction d'une maison qui traînait dans le coin, de toute façon elle n'allait pas pouvoir bouger de là. Il parvinrent à l'une d'entre elle rapidement, se retrouvant dans le jardin de celle-ci. Ils se faufilèrent et se positionnèrent de part et d'autre de la porte qui donnait sur le jardin, et Kerwan ne tarda pas à hocher la tête afin de donner son feu-vert à Heather, sa hache fermement tenue en main.

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Lorsqu'il lui répondit que sa critique à peine voilée était causée par sa jalousie, la trentenaire fit une moue dubitative. Sur un ton moqueur, elle répondit donc à cette réflexion par un simple : "j'avoue, j'ai toujours adoré le style hipster mort de froid. Excuse moi d'avoir reporté sur toi ma frustration...". Adossée près de la porte, elle demanda pour la forme et aussi un peu pour enfoncer le clou : "prêt monsieur Lagerfeld ?" avant de donner un coup de pied violent dans la serrure. L'encadrement en bois gonflé par l'humidité offrit peu de résistance et la porte s'ouvrit brutalement.

La jeune femme s'engouffra dans ce qui avait été une cuisine. La pièce étant noyée dans l'obscurité, elle laissa ses yeux s'habituer à la pénombre avant de progresser dans la bâtisse. Les lieux étaient plein de poussière ce qui présentait pour avantage certain certifier vu l'absence de trace qu'ils étaient déserts. En l'absence de mauvaise odeur, il était même permis de rêver qu'aucun rôdeur ne s'était décomposé dans une pièce. Néanmoins, Heather passa un doigt devant ses lèvres en directions de Kerwan. Le silence restait leur meilleur allié temps qu'ils n'étaient pas certains qu'aucun mort ne scouate la demeure. Son entrée ayant été peu subtile, le ou les éventuels locataires devraient se manifester rapidement au duo.

Les sens en éveil, elle progressa à travers la cuisine et arriva dans une pièce à vivre qui occupait presque tout le reste du rez-de-chaussée. Là encore, à l'exception d'une bonne quantité de poussière, rien ne lui sauta au visage. Heureusement qu'elle n'y était pas allergique. Elle vérifia la porte sous l'escalier donnant sur l'étage qui s'avéra être un débarras fort encombré. Après s'être attaqué à cette pièce, l'Italienne gravit les escaliers à pas de velours et se retrouva face à 3 portes. L'une d'elles donnait sur une salle de bain presque vide et sans grand intérêt. La deuxième donna sur un bureau qui à en juger par le canapé-lit et les photos avait été une chambre d'ado. La dernière donna sur une chambre d'adultes vide de toute menace. Enfin sûre que les lieux étaient calmes, elle dit à voix haute de sorte à être entendu par le yankee resté en bas : "c'est dégagé ! J'espère que t'aimes le tweed !". Elle poussa un grand soupire de soulagement alors que la pression retombait enfin.

Son regard vagabonda hors du placard qu'elle venait d'ouvrir pour se figer sur les quelques photos encadrées qui reposaient sur une commode. Le vieil homme et ce qui devait être sa femme avaient un air détendu et quelque peu sympathique. Lui avait un air à être un professeur dans une université alors qu'elle avec son air sévère lui rappelait un peu sa propre mère. Heather s'assit sur le lit et murmura alors que l'Américain entrait dans la pièce : "c'est con, mais les gens ordinaires me manquent...". Bien qu'elle ne veuille pas le reconnaître, ces portraits venaient de lui foutre un sacré coup de blues.

Hey! Could I join you? × ft. Heather & Kerwan

Il ne put s'empêcher d'éclater de rire lorsqu'elle mentionna Lagarfield. Kerwan se souvenait vaguement d'un homme aux cheveux blancs, très certainement excentrique, qui devait pas mal se la péter derrière ses lunettes de soleil. Et, après avoir donné son feu vert, elle défonça la porte et les deux entrèrent rapidement; Kerwan se croyait comme dans ses films et séries policières, comme "Les Experts", où on voyait toujours ce flic (Oracio RPZ) qui défonçait toujours les portes des maisons pour se rendre classe. Eh bah, franchement, ça faisait plutôt classe. Le vent et le froid s'engouffrèrent en même temps que les deux jeunes gens, et Kerwan en eut un fort frisson. Il se dépêcha de se tenir juste derrière sa collègue, tenant sa hache fermement dans le creux de sa main.
Il s'occupa donc du rez de chaussé tandis qu'Heather s'occupait du premier étage. Ainsi, il se rendit dans les différentes pièces présentes en bas.
La première fut le salon. C'était une grande pièce, où les murs avaient jaunis avec le temps, et une petite couche de poussière avait recouvert un peu tous les meubles. Kerwan ne put s'empêcher d'éternuer violemment, et passa rapidement dans les WC. Il frappa à la porte tout d'abord, et lorsqu'il n'entendit aucun bruit provenant de l'autre côté, il ouvrit pour être sûr. Et là, rien. Juste un toilette, cuvette baissée. Alors, Kerwan passa bien vite dans la pièce d'à côté, qui été une salle de bain. Il entra avec sa hache bien levée, prête à l'abaissée vers un quelconque ennemi mais là... Toujours rien. La maison semblait vraiment bien vide. Il fila vite vers une chambre, très certainement la chambre parentale ou chambre d'amis. Il n'y avait personne non plus, ici.

Il entendit Heather lui dire qu'il n'y avait rien non plus en haut, alors il la rejoignit très vite, montant deux à deux les marches avant de rejoindre Heather qui se situait dans une des pièces, et regarda autour de lui.

- Ah, non, sans façon. Mais pas le choix !

Il commença à fouiller un peu partout, donc le placard où il trouva des vêtements en tout genre, et des vêtements d'hommes. Il mis tout au sol, et jeta les vêtements qui pouvaient potentiellement l'intéresser sur le lit. Et, aux dires d'Heather, Kerwan cessa ses activités et se tourna vers la jeune femme, avant d'hausser les épaules, puis s'assit non loin d'elle sur le lit.

- A moi aussi, tu sais. Maintenant, tout semble comportement mort. Et j'ai l'impression que plus rien ne sera comme avant...

Il soupira un peu. Mais ils devaient faire avec. Sans tarder, Kerwan attrapa les vêtements qu'il avait jeté et il les regarda un peu mieux, surtout au niveau des tailles. Il les montra ensuite à Heather.

- T'en penses quoi ?

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Alors comme ça, monsieur" n'aime pas le look rétro? C'était bien dommage. Le décalage entre la tenue et la personnalité du yankee eut été sublime. Du moins de son point de vue. Posée sur le lit, le regard fixé sur la photo, elle rumina un instant sa lassitude. C'était vraiment curieux comme sentiment.

Lorsqu'il répondit à sa remarque, elle lui adressa un sourire fatigué. En même temps, lorsque la moitié de la population était fort occupée à tenter de manger les 5 à 10% toujours vivant, on pouvait clairement affirmer qu'un point de non-retour avait été franchi. Elle n'avait pas vraiment le sentiment que tout était mort comme Kerwan l'affirmait. Non, ça c'était sans doute un peu exagéré. Mais dire qu'ils étaient une espèce menacée pouvait difficilement être réfutée.

Sur un ton assez neutre, elle dit à son voisin :

"maintenant, on sait ce que les dinosaures ressentaient. Mais sois rassuré : nos successeurs sauront grâce au mont Rushmore à quoi ressemblait l'Américain moyen !" à la fin de sa tirade, un rictus moqueur se dessina sur son visage à la place du sourire las. Elle ajouta en suite : "faut voir le bon coté des choses, on est plus bousculé dans la rue et la criminalité enregistré est en chute libre !"

Elle n'avait pas mieux en tête niveau blague de merde sur le moment. Elle fixa donc le plafond avant d'entendre l'Américain lui demander ce qu'elle pensait des fringues qu'il avait sorti du placard. Elle fit une moue dubitative et fit semblant de se frotter un bouc imaginaire avant de déclarer : "je sais que le twead c'est la mort du bon goût, mais là t'as que du coton. Tu veux vraiment attraper la crève ? Ah, et si tu me demandes ce que ça vaut niveau look... Disons que je promets de ne pas vendre de photo à April contre un paquet de café soluble !"

Elle sifflota en levant les yeux au ciel avant de se lever d'un bon et de sortir de la pièce en concluant ses moqueries par un plus sérieux : "je vais faire le tour des placards de la salle de bain et de la cuisine. Profites-en pour te changer Karl."

Il y avait encore des conserves dans la cuisine et une bouteille de bain de bouche dans les réserves de la maison. Mais mieux encore, la jeune femme avait mis la main sur un pack de 6 et sur du PQ. Deux produits de luxe et fortement apprécié. Elle regroupa ses trouvailles sur la table de cuisine et se posa sur une chaise, un exemplaire de The Economic Journal en mains en attendant son camarade.