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Re: Sur la piste du marsupilami
Lun 22 Jan 2018 - 22:10
La proposition de la ville fut écartée pour que nous nous concentrions d'abord sur ce que nous avions autour de nous. Cette décision me convint, et je retournais dans le silence. Je m'étais exprimée, on avait écouté mon opinion. C'était un bon début pour mon intégration. Je devais me rendre, si ce n'était indispensable, au moins un atout suffisamment précieux pour qu'on désire le garder pour soi. Dans un grand groupe de survivants comme celui que je venais de rejoindre, il était évident que les individus les moins utiles seraient les premiers sacrifiés. En me rendant précieuse, je protégeais également mes enfants, qui n'avaient pour le moment pas de valeur suffisamment attrayante pour que le reste du groupe souhaite les protéger efficacement.
Ce fut donc avec zèle que je commençais à « ratisser » la zone, comme le disait le jeune homme, ignorant consciemment le froid mordant. Tout objet représentant le moindre intérêt avait disparu, tout comme la présence humaine. La nature avait repris ses droits, comme partout ailleurs. Je trouvais ce spectacle impressionnant, et un peu effrayant. Nous étions véritablement peu de choses… Tout ce que nous avions construit en des dizaines d'années croulait maintenant sous la végétation en été, et la neige en hiver. En à peine deux ans, la nature gommait déjà les traces de la vie humaine. Je n'osais imaginer ce que ça donnerait dans dix. Aurons-nous oublié jusqu'à l'emplacement de nos villes ? Et surtout… Serons-nous toujours là pour les transmettre à nos enfants ? Vivre des décennies nous paraissait comme évident il y a deux ans ; aujourd'hui, survivre à la veille était un petit miracle en soi.
Ces trois corps prisonniers de la glace en étaient la preuve parlante. Je les contemplais pensivement, l'esprit rempli de macabres souvenirs. Confrontée aux morts, j'avais la mauvaise habitude de vouloir savoir comment ils avaient rencontré la mort, ce qu'ils avaient pu ressentir avant de goûter à son baiser. Me mettre à leur place était un réflexe pernicieux, une erreur qu'il m'était impossible de cesser de commettre. C'était malsain. Dangereux. Je pouvais me perdre dans leurs yeux blancs et retrouver dans leur visage décharné les traits de mes propres morts. Consciente de mon fascination sordide, je restais à l'écart, concentrant mon attention sur l'étendue qui s'offrait devant nous, tentant d'y dénicher des indices indiquant le passage d'un groupe de vivants.
Restée près de moi, l’israélienne, la femme silencieuse, observait également les lieux avec attention. Je me sentais près d'un golem, une créature mythique muette et attentive, chargée de protéger. Pour une fois, j'avais presque confiance en quelqu'un d'autre que mes proches. Et d'une manière un peu plus terre-à-terre… Avoir quelqu'un derrière moi me rassurait, car cela signifiait qu'elle aurait le temps d'au moins crier si un mort venait l'attraper, m'offrant ainsi quelques précieuses secondes pour réagir correctement. Les trois autres avaient leur attention toute portée sur des traces pouvant appartenir à leurs hommes et femmes. Par prudence, je décidais de ne pas m'y intéresser pour l'instant, pour continuer à surveiller l'horizon. Bien m'en prit. Ela donna effectivement l'alarme, sans crier pour autant. Son calme semblait être à toute épreuve, même lorsque l'un des morts s'approcha suffisamment d'elle pour la toucher. Je détestais sentir leurs ongles griffer mes vêtements, c'était probablement l'une des sensations les plus désagréables qu'il soit.
Avoir à bouger davantage me ferait du bien : le froid commençait à se faire autrement sentir. D'un geste ample, je levais puis abattais résolument un côté tranchant de ma pelle sur la tête du rôdeur le plus proche, trouvant un étrange réconfort dans le bruit de craquement qui suivit. L'entendre me confirmait que j'étais toujours en vie quand la menace ne l'était plus. Souplement, je dégageais mon arme du corps et l'abattit sur le suivant venu tenter sa chance. Il lui fallut un deuxième coup avant de trouver la paix.
Notre groupe décima celui des morts et la jeunette, manifestement pressée de trouver quelque chose de concret à se mettre sous la dent, tenta de convaincre les autres de suivre son idée initiale. Je laissais faire, n'ayant, après tout, pas tellement de raisons valides pour m'opposer à ce qu'elle proposait. J'étais là pour servir de bras armé, rien de plus. Penser ne me revenait pas cette fois-ci. Autant faire confiance à ce nouveau groupe… Voir ce qu'il vaut.
- Bon travail. – glissais-je discrèrement à Ela en revenant près d'elle, le regard continuant à chercher aussi bien des indices que des corps autour de nous.- Je n'avais pas entendu leur râle.
Ce fut donc avec zèle que je commençais à « ratisser » la zone, comme le disait le jeune homme, ignorant consciemment le froid mordant. Tout objet représentant le moindre intérêt avait disparu, tout comme la présence humaine. La nature avait repris ses droits, comme partout ailleurs. Je trouvais ce spectacle impressionnant, et un peu effrayant. Nous étions véritablement peu de choses… Tout ce que nous avions construit en des dizaines d'années croulait maintenant sous la végétation en été, et la neige en hiver. En à peine deux ans, la nature gommait déjà les traces de la vie humaine. Je n'osais imaginer ce que ça donnerait dans dix. Aurons-nous oublié jusqu'à l'emplacement de nos villes ? Et surtout… Serons-nous toujours là pour les transmettre à nos enfants ? Vivre des décennies nous paraissait comme évident il y a deux ans ; aujourd'hui, survivre à la veille était un petit miracle en soi.
Ces trois corps prisonniers de la glace en étaient la preuve parlante. Je les contemplais pensivement, l'esprit rempli de macabres souvenirs. Confrontée aux morts, j'avais la mauvaise habitude de vouloir savoir comment ils avaient rencontré la mort, ce qu'ils avaient pu ressentir avant de goûter à son baiser. Me mettre à leur place était un réflexe pernicieux, une erreur qu'il m'était impossible de cesser de commettre. C'était malsain. Dangereux. Je pouvais me perdre dans leurs yeux blancs et retrouver dans leur visage décharné les traits de mes propres morts. Consciente de mon fascination sordide, je restais à l'écart, concentrant mon attention sur l'étendue qui s'offrait devant nous, tentant d'y dénicher des indices indiquant le passage d'un groupe de vivants.
Restée près de moi, l’israélienne, la femme silencieuse, observait également les lieux avec attention. Je me sentais près d'un golem, une créature mythique muette et attentive, chargée de protéger. Pour une fois, j'avais presque confiance en quelqu'un d'autre que mes proches. Et d'une manière un peu plus terre-à-terre… Avoir quelqu'un derrière moi me rassurait, car cela signifiait qu'elle aurait le temps d'au moins crier si un mort venait l'attraper, m'offrant ainsi quelques précieuses secondes pour réagir correctement. Les trois autres avaient leur attention toute portée sur des traces pouvant appartenir à leurs hommes et femmes. Par prudence, je décidais de ne pas m'y intéresser pour l'instant, pour continuer à surveiller l'horizon. Bien m'en prit. Ela donna effectivement l'alarme, sans crier pour autant. Son calme semblait être à toute épreuve, même lorsque l'un des morts s'approcha suffisamment d'elle pour la toucher. Je détestais sentir leurs ongles griffer mes vêtements, c'était probablement l'une des sensations les plus désagréables qu'il soit.
Avoir à bouger davantage me ferait du bien : le froid commençait à se faire autrement sentir. D'un geste ample, je levais puis abattais résolument un côté tranchant de ma pelle sur la tête du rôdeur le plus proche, trouvant un étrange réconfort dans le bruit de craquement qui suivit. L'entendre me confirmait que j'étais toujours en vie quand la menace ne l'était plus. Souplement, je dégageais mon arme du corps et l'abattit sur le suivant venu tenter sa chance. Il lui fallut un deuxième coup avant de trouver la paix.
Notre groupe décima celui des morts et la jeunette, manifestement pressée de trouver quelque chose de concret à se mettre sous la dent, tenta de convaincre les autres de suivre son idée initiale. Je laissais faire, n'ayant, après tout, pas tellement de raisons valides pour m'opposer à ce qu'elle proposait. J'étais là pour servir de bras armé, rien de plus. Penser ne me revenait pas cette fois-ci. Autant faire confiance à ce nouveau groupe… Voir ce qu'il vaut.
- Bon travail. – glissais-je discrèrement à Ela en revenant près d'elle, le regard continuant à chercher aussi bien des indices que des corps autour de nous.- Je n'avais pas entendu leur râle.
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Re: Sur la piste du marsupilami
Ven 26 Jan 2018 - 14:26
Stan ne laissa pas son regard trainer longtemps sur les rôdeurs piégés au fond du bassin. Il s’élança rapidement un peu plus loin pour évaluer la zone devant eux. Au-delà de ce terrain, il ne semblait pas y avoir grand-chose. Il faisait tourner son regard à distance sur la carrière, quand Ela les avertit qu’un groupe de rôdeurs marchaient sur eux. Ils déboulaient de derrière d’autres carcasses de voitures. Que faisaient-ils dans les parages ?- C’est peut-être pas un hasard qu’ils se soient réunis ici, réfléchit tout haut le militaire, juste après que les macchabées aient été mis à terre. Il avait fait sa part du travail, non sans remarquer le comportement des filles et leurs agilités pour se défendre. La parade athlétique de Casey, l’efficacité robotique d’Ela et les intéressants coups de pelle de la nouvelle.
Ce fut ainsi qu’ils poursuivirent le tour de la zone. Pour essayer de comprendre ce que ces infectés faisaient ici et surtout ce qui avait pu les attirer. Mais cela resterait définitivement mystérieux, car ils ne détectèrent aucune autre trace de passage, ni de « vie ». Pas grave, au moins pouvaient-ils rayer avec assurance cette zone de la carte. Le jeune homme abdiqua dans un soupir à sa belle.- Ouep, retournons à la voiture, commanda-t-il.
Sur le même modèle, le petit groupe poursuivit son inspection. Ils se rapprochèrent de ce qui s’apparentait à la « ville » de Glenwood, qui n’était en fait que des rues composées de maisons aux jardins espacés. Rien de très très urbain donc ! Leur mode opératoire resta sensément le même : ils faisaient des sauts de puce, sortaient pour y voir de plus près et faire un tour rapide des propriétés, puis remontaient en voiture. Et ainsi de suite. Stan et Angel faisaient en sorte de quadriller le territoire en faisant des boucles, histoire de croiser les traces de leurs pneus et ainsi rendre plus confus leur passage !
Quelques heures s’étaient écoulées, quand ils découvrirent enfin une piste intéressante. Stan avait stoppé la voiture à un carrefour et la fine équipe était sortie du véhicule. Devant eux, la neige vierge était marquée par des traces nettes de voiture, perpendiculaires à la leur. Plus de doute possible, des vivants étaient passés par là dans les dernières heures ! Le militaire plissa les yeux, regardant d’un côté ou de l’autre.- Comment on détermine le sens de la conduite ? Demanda-t-il aux autres. Car il ne faisait aucun doute qu’ils suivraient ces empreintes ! Mais à gauche ou à droite ? Peut-être qu’en se scindant en deux équipes, ils auraient de meilleures chances ?
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Re: Sur la piste du marsupilami
Mer 31 Jan 2018 - 16:51
Tout le monde s’organisa face à la petite menace qui se rapprochait lentement d’eux. Ela fondit, Casey leur rentra dedans et la nouvelle usa de sa pelle pour les achever. Elle observa discrètement la nouvelle pendant qu’elle mettait un mort à terre. L’israélienne ne pouvait qu’admettre qu’elle savait y faire. Mais elle était dehors depuis longtemps aussi. Ela jouissait de la protection du Fort depuis deux ans déjà, et ne connaissait les dangers de l’extérieur que depuis peu de temps. Ela était une privilégiée, elle en avait conscience. Aussi hocha-t-elle la tête humblement quand l’hawaïenne la félicita pour son savoir-faire. « Je suis nouvelle sur le terrain, j’aide comme je peux. » Elle n’était pas là pour prendre de décision, ni pour mener l’expédition. Elle faisait ses preuves encore, tout comme Hokulani. Elle n’offrit pas de sourire à la jeune femme, usant d’un ton égal. Non pas qu’elle se sentait au-dessus de tout ça, mais c’était sa façon à elle d’être. Ela semblait toujours déphasée dans ses relations humaines. Depuis que tu n’étais plus, elle est comme déconnectée. Elle ne sait plus comment faire. Certaines personnes tendent à la rendre plus humaines, plus chaleureuses, mais ces personnes n’étaient pas présentes aujourd’hui.
L’ordre fut établi de retourner à la voiture, faute de preuves suffisantes de traces de vies. Ils roulèrent longtemps, avec pas mal de détour et de retour en arrière pour mieux couvrir leur route. Angel lança une œillade à Ela dans le rétroviseur, mais même si elle le vit, elle ne sembla pas le remarquer. Cela faisait longtemps qu’elle ne remarquait plus les regards appuyés sur elle, les clins d’œil, les tentatives de rapprochement. Elle devait faire attention pourtant, Merl le lui avait dit … Il ne serait pas toujours là pour la sortir d’un mauvais pas. Elle savait pourquoi Angel se sentait en droit de le faire. Ils étaient du même monde, de cette haute-sphère qui aujourd’hui ne signifiait plus rien, mais qui restait ancré dans les esprits des gens. Ela resterait toujours l’épouse (la veuve) de l’ambassadeur d’Israël. Et parce qu’elle était censée avoir fait son deuil, certaines personnes s’octroyaient le droit de la charmer. Sans savoir que mort ou non, elle se considérait toujours – et pour toujours – mariée à toi. Son âme sœur, le seul. Le dernier. Selon elle. Devant l’absence de réaction d’Ela, Angel laissa tomber pour se reconcentrer sur la route… Jusqu’à ce qu’ils trouvent les traces qu’ils recherchaient tant.
La voiture s’arrête et tout le monde descend. Ela restant non loin de l’hawaïenne. Elle observait les traces de pneus dans la neige, malheureusement, ses connaissances se limitaient à savoir qu’une voiture était passée, quant à savoir par où et quand. Il y a-t-il réellement quelqu’un qui pouvait le savoir ? Elle en doutait un peu. Quant à la question de Stanley, elle osa d’une voix douce, un peu lointaine. « Nous pourrions nous séparer, le temps de trouver une autre piste… » D’autres traces, la voiture peut-être ? Mais ces personnes pouvaient aussi être loin à l’heure qu’il est. « Mais ces personnes pourraient aussi ne plus être dans le coin. » Ajouta-t-elle, prudente. Elle n’était pas là pour prendre les décisions, pas sur le terrain. Elle balaya les lieux d’un regard avant de regarder Stanley, qui menait la tête des opérations.
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Re: Sur la piste du marsupilami
Sam 3 Fév 2018 - 10:31
Casey put relâcher un peu la pression, même si elle fut pour le moins intenable dans le véhicule. Gigotant, s’agaçant, marmonnant qu’ils auraient dû aller directement dans la zone résidentielle, que ça n’avait aucun sens de faire autrement, avant qu’Angel ne lui lance un regard noir de papa et qu’elle se renfrogne davantage, la tête enfoncée dans son cou. Très bien, elle allait se taire ! Puisque visiblement, on ne voulait pas l’écouter parler et admettre qu’elle avait raison ! Jusqu’à ce que le véhicule ne ralentisse et qu’ils puissent s’en extraire à nouveau – la route ne fut pas bien longue de toute façon – Casey garda sa moue fâchée.
Devant eux, des traces de pneu. Impossible d’en déterminer la direction. La blonde se pencha, joua un peu avec la neige, essaya d’observer les marques… La marche à suivre donc ? Ela intervint, pour suggérer de se séparer, même s’il y avait un risque que ça ne mène encore à rien.
«On a qu’à aller voir ! P’t’être qu’on trouvera quelque chose ouais, y’aura sûrement plus à se mettre sous la dent ici. » Fit-elle en haussant les épaules, sans cacher le fait qu’un peu d’exercice ne lui ferait pas de mal.
« On se sépare. » Abdiqua Angel simplement en désignant la droite pour eux : « Va avec Stanley, vous saurez bien vous entendre. » Ils formaient en effet une très bonne équipe, il n’y avait pas à dire. Lui se tourna vers Ela et Hokulani : « Les filles, avec moi… » Et ils prirent l’autre côté.
Ça allait les éloigner pour quelques temps, mais Casey ne s’en formalisa pas. Angel avait du bagage avec l’extérieur, ça ne lui faisait plus peur, et Hokulani avait montré ses talents en matière de manipulation de pelle. Quant à Ela, ses entraînements avaient eut de l’effet, Stanley ne lui aurait jamais proposé s’il n’avait pas un minimum confiance en elle. Ils s’en sortiraient. Marchant à l’allure de son compagnon, la blonde sautilla quelques instants pour le rattraper :
«Tu trouves pas que c’est trop cool, se battre avec une pelle ? » Demanda-t-elle pour faire la conversation : « En fait, ça me fait tellement penser à Dewey dans Malcolm, dans l’épisode avec la fourmilière. »
Parce que ce que pensait Casey n’avait pas toujours beaucoup de sens. Stanley devait être un peu habitué depuis le temps, et c’était probablement pour ses pensées diffuses qu’il l’appréciait. La remarque n’était pas innocente : elle avait envie d’une pelle aussi, maintenant. Pour pouvoir faire la même chose sur les morts, même si ça s’avérait probablement physique !
Longeant les traces de pneu, un endroit sembla totalement retourné par des pas. Comme si conducteur et passagers s’étaient extirpés du véhicule. Impossible d’en déterminer le sens cependant, et indiquer où ils se rendaient. Ça n’était peut-être qu’un stop. Casey avisa autour d’elle, et vit un rideau flotté, gonflé par l’air et s’agitant au gré du vent :
«Hun… La fenêtre a été fracturé… » Signala-t-elle à Stanley en désignant la maison. Sa voisine avait subi presque le même sort, puisque la porte avait été sorti de ses gonds. La fouille avait du être expéditive et musclée.
Devant eux, des traces de pneu. Impossible d’en déterminer la direction. La blonde se pencha, joua un peu avec la neige, essaya d’observer les marques… La marche à suivre donc ? Ela intervint, pour suggérer de se séparer, même s’il y avait un risque que ça ne mène encore à rien.
«
« On se sépare. » Abdiqua Angel simplement en désignant la droite pour eux : « Va avec Stanley, vous saurez bien vous entendre. » Ils formaient en effet une très bonne équipe, il n’y avait pas à dire. Lui se tourna vers Ela et Hokulani : « Les filles, avec moi… » Et ils prirent l’autre côté.
Ça allait les éloigner pour quelques temps, mais Casey ne s’en formalisa pas. Angel avait du bagage avec l’extérieur, ça ne lui faisait plus peur, et Hokulani avait montré ses talents en matière de manipulation de pelle. Quant à Ela, ses entraînements avaient eut de l’effet, Stanley ne lui aurait jamais proposé s’il n’avait pas un minimum confiance en elle. Ils s’en sortiraient. Marchant à l’allure de son compagnon, la blonde sautilla quelques instants pour le rattraper :
«
Parce que ce que pensait Casey n’avait pas toujours beaucoup de sens. Stanley devait être un peu habitué depuis le temps, et c’était probablement pour ses pensées diffuses qu’il l’appréciait. La remarque n’était pas innocente : elle avait envie d’une pelle aussi, maintenant. Pour pouvoir faire la même chose sur les morts, même si ça s’avérait probablement physique !
Longeant les traces de pneu, un endroit sembla totalement retourné par des pas. Comme si conducteur et passagers s’étaient extirpés du véhicule. Impossible d’en déterminer le sens cependant, et indiquer où ils se rendaient. Ça n’était peut-être qu’un stop. Casey avisa autour d’elle, et vit un rideau flotté, gonflé par l’air et s’agitant au gré du vent :
«
- Casey Maverick-Summer
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Re: Sur la piste du marsupilami
Dim 18 Fév 2018 - 21:34
Mon compliment me donna le droit d'entendre à nouveau le son de la voix de Ela. Je trouvais drôle qu'elle se sente poussée à se justifier face à moi. Je lui adressais un signe de tête indiquant que je prenais en compte cette information tout en lui offrant un de mes rares sourires. Qu'elle soit nouvelle ou non sur le terrain, elle faisait bien son boulot, et c'était tout ce que je demandais de la part de mes coéquipiers. Face aux résultats peu concluants de nos recherches, Stanley prit la décision de nous faire retourner jusqu'à notre véhicule pour tenter notre chance ailleurs. Comme pour chaque chasse à l'homme à laquelle j'avais pu participer, nous passâmes de longs moments à tout observer, tout étudier, tout bousculer, juste pour trouver la trace qui nous manquait et qui pourrait nous éclairer. Nous avancions, reculons, tournions sur nous-mêmes, tout ça dans le froid et, à mon sentiment, pour rien, sauf le malheur de gaspiller de l'essence.
Je gardais mes réflexions pour moi, ne souhaitant pas occuper le rôle de la rabat-joie. Mes réflexes de survivante hors de ce camp militarisé m'ont appris à haïr le gaspillage et à tenter par tous les moyens de préserver les maigres ressources que je parvenais à trouver. Je voyais donc d'un mauvais œil ces allers et retours qui n'étaient, pour le moment, pas récompensés. Un peu agacée par cela, les mouvements incessants de la jeune Casey n'aidèrent pas à calmer mon mouvement d'humeur. C'est incroyable comme on peut avoir de l'énergie à cet âge, elle ne s'arrêtera donc jamais de se tortiller ? Coincée au milieu des deux autres femmes, je pinçais les lèvres et m'efforçais de rester impassible. Je ne croisais pas les bras, je ne montrais rien de mon énervement grandissant, Casey continua à marmonner et à faire tressauter nerveusement ses jambes sans que je ne lui fasse la moindre remarque.
Descendre du véhicule fut une bénédiction. Ela se plaça à côté de moi, Angel de l'autre côté. Je lui lançais un regard suspicieux en le surprenant observer notre coéquipière d'un œil gourmand. Mon regard devint mauvais, il préféra s'intéresser aux traces de pneus que désignait Stanley. Je répondis à sa question en me basant sur le savoir de mon défunt époux.
- Les pneus arrières pèsent plus lourds que les pneus avants, soit les pneus directionnels. Il faudrait pouvoir repérer les variations dans la profondeur des empreintes et trouver un endroit où le véhicule aurait pu être amené à tourner pour savoir.
Casey proposa alors que nous nous séparions et Angel décida des groupes. Le couple ensemble, nous trois, les plus âgés, ensemble. J'étais embêtée de laisser les deux jeunes ensemble, mais puisqu'ils semblaient bien s'entendre et surtout, bien se compléter, peut-être m'inquiètais-je pour rien. Et s'ils étaient de sortie, c'est qu'ils savaient se défendre.
- Rendez-vous à la voiture dans une demie-heure, d'accord ? Ça ne sert à rien de remonter les traces trop longtemps. – dis-je, mon masque d'impassibilité bien en place alors que je m’inquiétais des répercussions de notre séparation. Je détestais ça. Blâmez mon côté mère poule.
Les jeunes s'éloignèrent d'un côté, nous partîmes de l'autre, Angel guidant nos pas. J'étais nerveuse. Tout était trop blanc, trop calme. Le bruit de nos pas dans la neige sonnaient comme des cloches à mes oreilles. Pour ne pas me laisser envahir par la nervosité, je pris la parole, comptant sur la présence des autres pour me raccrocher au réel et ne pas laisser mes peurs prendre place.
- Qu'est-ce que vous regrettez le plus de vos vies antérieures ? Angel, en tant que milliardaire, quelque chose de phénoménal ? Ela ? – mon regard vagabondait d'un point à un autre mais je restais attentive à leurs réponses. J'étudiais également la trace de pneus que nous suivions, guettant le moindre changement. Pourvu que je ne me sois pas trompée… Johnny aurait trouvé immédiatement la solution.
Je gardais mes réflexions pour moi, ne souhaitant pas occuper le rôle de la rabat-joie. Mes réflexes de survivante hors de ce camp militarisé m'ont appris à haïr le gaspillage et à tenter par tous les moyens de préserver les maigres ressources que je parvenais à trouver. Je voyais donc d'un mauvais œil ces allers et retours qui n'étaient, pour le moment, pas récompensés. Un peu agacée par cela, les mouvements incessants de la jeune Casey n'aidèrent pas à calmer mon mouvement d'humeur. C'est incroyable comme on peut avoir de l'énergie à cet âge, elle ne s'arrêtera donc jamais de se tortiller ? Coincée au milieu des deux autres femmes, je pinçais les lèvres et m'efforçais de rester impassible. Je ne croisais pas les bras, je ne montrais rien de mon énervement grandissant, Casey continua à marmonner et à faire tressauter nerveusement ses jambes sans que je ne lui fasse la moindre remarque.
Descendre du véhicule fut une bénédiction. Ela se plaça à côté de moi, Angel de l'autre côté. Je lui lançais un regard suspicieux en le surprenant observer notre coéquipière d'un œil gourmand. Mon regard devint mauvais, il préféra s'intéresser aux traces de pneus que désignait Stanley. Je répondis à sa question en me basant sur le savoir de mon défunt époux.
- Les pneus arrières pèsent plus lourds que les pneus avants, soit les pneus directionnels. Il faudrait pouvoir repérer les variations dans la profondeur des empreintes et trouver un endroit où le véhicule aurait pu être amené à tourner pour savoir.
Casey proposa alors que nous nous séparions et Angel décida des groupes. Le couple ensemble, nous trois, les plus âgés, ensemble. J'étais embêtée de laisser les deux jeunes ensemble, mais puisqu'ils semblaient bien s'entendre et surtout, bien se compléter, peut-être m'inquiètais-je pour rien. Et s'ils étaient de sortie, c'est qu'ils savaient se défendre.
- Rendez-vous à la voiture dans une demie-heure, d'accord ? Ça ne sert à rien de remonter les traces trop longtemps. – dis-je, mon masque d'impassibilité bien en place alors que je m’inquiétais des répercussions de notre séparation. Je détestais ça. Blâmez mon côté mère poule.
Les jeunes s'éloignèrent d'un côté, nous partîmes de l'autre, Angel guidant nos pas. J'étais nerveuse. Tout était trop blanc, trop calme. Le bruit de nos pas dans la neige sonnaient comme des cloches à mes oreilles. Pour ne pas me laisser envahir par la nervosité, je pris la parole, comptant sur la présence des autres pour me raccrocher au réel et ne pas laisser mes peurs prendre place.
- Qu'est-ce que vous regrettez le plus de vos vies antérieures ? Angel, en tant que milliardaire, quelque chose de phénoménal ? Ela ? – mon regard vagabondait d'un point à un autre mais je restais attentive à leurs réponses. J'étudiais également la trace de pneus que nous suivions, guettant le moindre changement. Pourvu que je ne me sois pas trompée… Johnny aurait trouvé immédiatement la solution.
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Re: Sur la piste du marsupilami
Lun 19 Fév 2018 - 10:38
Ils convinrent donc de se séparer. Stan fit un simple hochement de tête aux directives d'Angel et acquiesça à la remarque d’Hokulani.- Oui, si ça donne rien, on procèdera autrement. En prenant la voiture… Il jeta un coup d'œil à sa montre. Le quinquagénaire en fit de même en acquiesçant.Et on fait bien attention à marcher dans les traces déjà faites, déclara-t-il. Pour ne pas attirer l’attention.
De fil en aiguille, la journée allait sérieusement être entamée, mais cette découverte valait clairement le coup d'être creusée. Quitte à rester dans les parages une nuit pour poursuivre leur inspection ! Le jeune homme ne l'avait pas clairement énoncé à tout le monde, mais ça avait dès le début fait partie des possibilités ! S'ils tenaient une piste, ils n'allaient pas la lâcher ! Il remonta en voiture pour cacher un minimum cette dernière un peu plus loin puis s'éloigna ainsi des trois autres, marchant dans les empreintes des roues, talonné par Casey.- Ça a d'l'allure, c'est clair, admit le militaire à la réflexion de la blonde sur l'arme de la quadragénaire. Il lui jeta un regard en coin et esquissa un sourire. Il devinait clairement ce qui lui passait par la tête. Étonnamment d'ailleurs puisque les pensées de la jeune fille partaient généralement dans tous les sens !J'te vois venir toi ! C'est trop cool mais d'un point d'vue vraiment pratique, ça m'parait assez foireux ! T'as une détente de fou avec un engin aussi long. C'est pas du tout optimal. Stanley Maverick : rabat joie de premier choix !J'demande à voir avec une armada d'rôdeurs en face !
Ils marchèrent quelques minutes encore avant de découvrir des traces de pas sur le côté, comme si le véhicule qu’ils traquaient avait marqué un arrêt. Le garçon pinça les lèvres et leva les yeux vers les habitations que lui montra sa compagne. En effet. Est-ce que ces manières correspondaient au profil de ceux qu’ils cherchaient ? Ce n’était pas impossible. D’après les témoignages, certains étaient de sacrées brutes ! Ils inspectèrent les environs, sans trouver de quoi les satisfaire vraiment. Rapidement, il était déjà presque temps de faire demi-tour pour retrouver les autres.- On avance encore cinq minutes pour voir ? Proposa Stan, frustré de ne pas avoir davantage avancé. Cependant, le couple n’avait pas marché trente secondes, qu’un vague grondement retentit un peu plus loin. Le militaire fronça une seconde les sourcils, avant d’écarquiller les yeux. C’était un bruit de moteur ! Il attrapa alors la main de sa copine pour l’entrainer à toute vitesse derrière un bosquet.
Ils se jetèrent à moitié dans la neige, quelques secondes seulement avant que le véhicule en question ne put les voir. Le cœur battant, Stanley tenait Casey contre lui, comme pour la protéger. Il cessa de respirer quand la voiture passa tout près d’eux, priant pour que ses occupants ne fassent pas attention aux traces de pas qui les mèneraient tout droit sur eux… Mais l’engin passa devant leur position sans ralentir. Le jeune homme expira seulement quand elle s’éloigna et posa ses yeux bleus sur la blonde avec lui.- T’as pu voir les gens à l’intérieur ? Lui demanda-t-il. Il avait tenté de regarder à travers des branchages, mais sans grand succès. Il se hissa un peu pour vérifier si la voie était de nouveau libre.Au moins, on sait vers quelle direction ils vont maintenant, ajouta-t-il, toutefois un peu contrarié. Car ils roulaient en direction de l’intersection où ils avaient laissé leur voiture, et vers leurs trois compagnons…
Rapidement, ils prirent donc cette direction à leur tour !
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Re: Sur la piste du marsupilami
Mer 7 Mar 2018 - 20:08
Il fut décidé qu’ils se sépareraient en deux groupes : Casey et Stan, ensemble, Hokulani, Angel et elle-même dans un deuxième temps. Se séparer rendit l’israélienne un peu nerveuse, mais elle n’émit aucune objection. Le couple savait ce qu’il faisait en partant tous les deux, ils se connaissaient suffisamment pour pouvoir se reposer sur les capacités l’un de l’autre. Les trois autres, par contre. Ela Amrani suivit Angel, qu’elle connaissait vaguement au camp, et Hokulani, arrivée récemment. Ela partait du principe qu’ils étaient tous deux compétents, une équipe n’aurait pas été formée si l’un d’entre eux n’était pas capable d’assurer sa propre défense. Mais se séparer n’était jamais sans danger. Ensemble ils étaient plus forts, même si certains parmi les habitants du Fort pensaient autrement.
Sérieuse et concentrée, Ela avançait en laissant son regard fureter partout, à la recherche de quelque chose de significatif. Elle avait été impressionnée par ce qu’Hokulani avait dit à propos des traces de pneus. L’israélienne devait avouer qu’elle avait beaucoup de ressources pour survivre, et l’estimait pour ça. L’attitude et le regard d’Angel posé sur elle, par contre, Ela l’ignorait purement et simplement. Du moment qu’il était capable de se défendre et de se battre avec elles, c’était tout ce qui importait pour elle. Le petit sourire qu’il lui adressait lui passait totalement au-dessus. Attentive, elle fut presque surprise quand l’hawaïenne prit la parole, leur posant une question quelque peu désinvolte. Angel fut le premier à répondre, un bref éclat de rire de sa part acheva d’attirer l’attention d’Ela quant à sa réponse. « Ma Porsche me manque, c’était un véritable petit bijou. Quoique, je ne saurai dire si c’est Porsche ou la Ferrari qui me manque le plus, cela mérite réflexion… » Dit-il avec désinvolture, avant de se remettre à surveiller les environs. C’était une réponse sans réel intérêt. Sans grand sérieux, probablement pour conserver la face et ne pas ressasser une partie de sa vie qui lui faisait cruellement défaut. Ils avaient tous beaucoup perdu avec ce nouveau monde. Et ce n’était pas que matériel.
Ela s’attarda un instant sur cet homme avant de sa remettre à marcher aux côtés d’Hokulani. Elle n’était pas réellement sûre de savoir quoi répondre, mais parce qu’elle ne connaissait pas le second degré, elle avoua la vérité nue : « Mon mari, mon pays aussi, et l’avenir que ce nouveau monde m’a arraché… C’est ce que je regrette le plus. » Cela eut le mérite de faire disparaitre le sourire insolent d’Angel, le rendant un peu plus sérieux. « Nous avons beaucoup perdu avec ce putain de virus… » Dit-il sombrement. Ela lui jeta un regard en coin, avant de se figer. Dans leur dos, elle entendait un vrombissement de moteur. « Cachez-vous ! » Sans plus réfléchir, elle attrapa le bras d’Hokulani et se jeta dans une ruelle, derrière une benne à ordure cabossée et rouillée, vite rattrapé par Angel qui enleva le cran d’arrêt de son arme. L’israélienne se tut, écoutant son propre cœur résonner dans sa poitrine, il n’y avait plus qu’à espérer mais … La voiture ralenti, jusqu’à s’arrêter un peu plus loin dans la rue.
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