Il n’y avait rien faire, je m’étais une nouvelle fois lancé sur le corps debout les yeux plissés parce que je ne voyais rien, j’avais entendu le coup de feu assourdissant qui avait traversé la pièce et pour le coup, j’avais été heureux de ne pas être touché. Sauf que le connard m’envoya une nouvelle fois voler plus loin, ma tête heurta violemment le sol alors que je roulais sur ce dernier. Je restais un moment, les bras en gros sur le sol. J’avais mal, la terre tournée. J’étais un peu sonné. Je tournais la tête alors que mon frère semblait être un peu plus en prise avec la créature et qu’il était en train de l’achever. J’entendais la détonation, ça avait dû être plutôt violent, mais dans le noir, il était difficile de savoir de quoi il était question. Je portais une main à ma tête. J’avais les cheveux humides, mais je ne pouvais pas savoir si c’était à cause de la sueur, le sol ou parce que je saignais du choc. C’était pratique en tout cas.

Doucement, je me redressais sur les coudes alors que j’entendais la voix de mon frère m’interpeler un peu plus loin. Je souriais un peu alors que j’avais toujours l’impression que ma tête était beaucoup trop lourde. Je me contentais de lui répondre d’une voix que la douleur avait rendu un peu plus dure qu’à mon habitude.

- Chuis pas mort, donc ouais !

Je savais que l’humour c’était important et puis je n’étais pas du genre à chouiner parce qu’un machin m’avait fait voler, je remarquais mon chapeau un peu plus loin alors je tendais le bras pour me le remettre sur la tête, la lampe torche toujours fixer à la bande qui se trouvaient au milieu de ce dernier. Avec la lumière, j’allais être capable de remettre la main sur mon couteau, même si j’avais toujours mon pied de biche et mon arme à feu, je serais heureux de pouvoir remettre la main dessus.

Enfin, pour le moment, je ne m’étais pas encore relevé et il faut dire aussi que j’attendais simplement que ma tête arrête définitivement de tourner ce qui n’était pas encore le cas. Il m’avait envoyé voler deux fois ce connard et même si j’étais d’une constitution solide, j’avais des limites comme tout le monde. Il fallait que je trouve la force de retrouver l’arme pour rejoindre la femme avec mon manteau, je voulais m’assurer qu’il ne lui était rien arrivé ou qu’elle ne s’était pas enfouie, ce qui aurait été de la folie vue dans l’état où elle était.

J’étais toujours assis par terre, incapable de faire plus. Je devais reprendre mes esprits et mon couteau aussi. J’inspirais et j’expirais, j’avais l’impression que l’air me brulait les poumons. Mon frère avait dégommé le danger, on était tranquille, mais je sentais que ça n’allait pas être suffisant, je passais à genou sur le sol alors que je cherchais mon couteau. Je finis par le repéré un peu plus loin et le récupérait rapidement, un petit sourire sur le visage. Il fallait que je retrouve la femme avec mon manteau pour lui dire que ça allait, j’avais peur qu’elle se soit enfuie au fond de moi. Pourquoi est-ce que c’était aussi important ? Je n’en savais rien, mais ce n’était pas si grave.

J’avais toujours du mal à rassemblait tous mes neurones, je savais bien ou était le sol puisque j’avais les mains sur le sol, mais j’avais un peu de mal avec les différents bruits qui m’entouraient. Je ne savais même pas ce qu’étaient en train de foutre les autres. Il n’y avait personne dans mon champ de vision, je remarquais un attroupement autour d’un des mecs un peu plus loin. Je haussais les épaules, j’avais besoin de me remettre les idées en place et l’idée de secouer la tête de droite à gauche pour me remettre les idées en place était loin d’être la meilleure idée que j’avais eue. Je tentais de me relever sur mes pieds et un coup de feu se fit entendre à ce moment précis.

Le bruit me vrilla la tête et je reposais un genou au sol incapable de faire quoi que ce soit pour l’instant. J’étais un poids mort, je devais me replier le temps de me remettre, je m’en voulais presque de ne pas avoir pris mon fusil à lunette pour le coup, j’étais trop faible pour foncer dans le tas tête baissée même si j’avais envie de faire. J’avais entendu du bruit, est-ce que quelqu’un était blessé, est-ce que c’était Jason ? Mon frère ! Je l’aimais, personne n’avait le droit de lui faire du mal, personne sauf moi !

- JASON !

C’était presque un cri d’animal blessé, j’étais inquiet pour mon frère. Si lui était arrivé un truc je n’allais pas me rester sans rien faire, sonné ou pas, j’en avais rien à faire, même avec une jambe en moins, j’étais capable de défoncer quiconque touchant à mon frère.

Le géant chuta enfin et Jason put refaire son portrait avec sa propre vision de l'art moderne. C'était moche à voir mais surtout sacrément bruyant avec ce puissant gros calibre qui résonnait maintenant lourdement dans la pièce. Pour le point discrétion, c'était archi loupé, et quand le tir ne lui déchirait plus les tympans celle-ci se permise une vilaine grimace alors qu'elle dévisageait le silencieux au bout de son arme. De toute évidence, elle et le redneck n'était pas sur la même longueur d'onde, enfin, le mal était fait de toute façon et peut-être qu'ils étaient seuls ?

Sans prévenir ou même toquer à la porte, ce fut un nouveau trio qui leur souhaita la bienvenue à leur façon avec un coup de feu qui semblait avoir touché l'un des leurs. Le cri de Merl suffit à la blonde pour savoir que la balle avait possiblement fait quelques bobos au bruyant Redneck. Priant intérieurement pour que les dégâts soient minimes, elle leva donc son arme vers la porte et les silhouettes qui s'y trouvaient.

Sans hésiter, elle tira immédiatement et la balle termina sa route dans le gosier d'un innocent décharné et paniqué qui n'avait rien trouvé de mieux que de passer devant elle en hurlant. Merde, mauvais timing.

"Mais putain !!! À TERRE BANDE DE CONS !!!" Beugla t-elle à l'intention des six derniers survivants avant de relever son arme vers les étrangers, enfoirés qui n'allaient certainement pas s'en tirer aussi facilement.

Jason était encore tout à sa satisfaction d'avoir tué l'énorme rôdeur qu'il ne vit pas venir la menace qui leur arriva dessus subitement. Il entendit le coup de feu mais n'eut pas vraiment le temps d'y réagir avant de sentir la morsure brûlante d'une balle qui lui effleura la joue en lui déchirant la pommette en passant. La douleur fut cuisante, le sang coula légèrement, mais le blond venait d'avoir eu un coup de chance inouï, du genre qui n'arrivait qu'une seule fois dans une vie. Cela le laissa cependant quelques instants sur le carreau, le temps de prendre conscience de ce qui venait de se passer. Il posa l'index et le majeur avec précaution sur la plaie comme pour jauger les dégâts, puis les retira couverts de sang. Encore un peu, et il n'aurait plus été de ce monde. Entendant le cri poussé par son frère, il reporta son attention sur celui-ci et entreprit de le rassurer brièvement.

« Ca va, j'ai rien. C'est juste une égratignure.

Cette fois, l'attention du jeune homme se tourna vers leurs adversaires qui venaient de sortir d'on ne savait où. Le plus important, c'était qu'il était temps de se battre. Il avait vraiment envie de foncer en utilisant ses poings américains, mais les autres avaient des armes à feu. C'était donc plutôt suicidaire. Avec un grognement, Jason décida de prendre les devants sans plus réfléchir, et de se servir de son fusil à pompe pour frapper les adversaires. Il pourrait se servir de la crosse comme d'une massue, et même tirer au corps à corps sans problème. Fonçant sur le plus proche des hommes, il n'eut cependant pas le temps d'abattre son arme sur son ennemi avant de prendre une balle. Celle-ci fit mouche contrairement à la première, perçant son flanc droit au-dessus de la hanche, passant dans les chairs pour ressortir dans le dos. Hormis la douleur fulgurante que cela lui causa et le sang qui s'écoula abondamment, aucun organe n'avait été touché. Et la balle ressortie était moins dangereuse qu'en restant prise dans le corps. Le blond recula néanmoins temporairement hors de la bataille, en pressant son flanc blessé. Du sang s'écoulait entre ses doigts serrés.

- Putain de merde. »

Ce cadavre avait été sacrément difficile à abattre. Mais, c’est grâce à l’esprit d’équipe, que tous les membres de Brainbridge, avaient finalement réussis à en venir à bout. Le coup de grâce, avait été porté par Jason qui n’attendait que ce moment. En tout cas, le blond n’avait pas fait dans le détail, comme bien souvent. En fait, la pièce était presque entièrement retapissée avec la cervelle de ce macchabée. A y réfléchir, c’était franchement répugnant.

Quoiqu’il en soit, le coup de feu avait temporairement assourdit le routier. D’ailleurs, ses oreilles bourdonnaient et l’empêchaient d’entendre, correctement, ce que l’un des survivants était entrain de leur déclarer. Il devait sans doute les remercier ? Les autres quand à eux, détalèrent rapidement de cette pièce macabre. En même temps, on ne pouvait pas leur en vouloir.

Mais alors que tout semblait être terminé, une puissante détonation résonna soudainement et toucha Jason au visage. Etait ce une blessure importante ? Apparemment non puisque l'homme était encore debout ? De toute façon, il fallait agir rapidement car trois lascars étaient entrain de les canarder. Joy ne tarda pas à ouvrir, elle aussi le feu mais, avec la noirceur des lieux, elle tua un des survivants qu’ils venaient de sauver. C’était à croire que ce mec était naît le lendemain de la chance ?

Le brun qui avait posé un genou à terre n’avait qu’une envie : tirer à tout va et les descendre tous, un par un. Mais, s’il utilisait son fusil, il tuerait également les innocents. Clay dégaina alors son couteau et fonça en avant à la rencontre de ces tarés, tout en s’écriant envers ses camarades : - « Je vais me les faire ! Couvrez-moi ! » Le barbu se rua donc vers un des trois hommes qui lui faisait face. Mais, ces enfoirés savaient tirer car après avoir touché Jason, à nouveau, un de leurs tirs toucha cette fois-ci la cuisse gauche du routier. Celui-ci, surprit et déstabilisé par l’impact fut donc immédiatement coupé dans son élan et ne pu s’empêcher de chuter, lourdement, au sol. Etendu à terre il rumina tout d’abord dans sa barbe et puis, il se contenta de ramper afin de s’écarter temporairement du champ de bataille.

Je n’étais pas apte à courir vers lui pour le moment, mais une chose était certaine c’était que je l’aurais fait. Heureusement pour moi, il me répondit rapidement ce qui me soulageait instantanément. S’il disait que ce n’était rien, il ne m’était pas compliqué de le croire. Je souriais doucement alors que je rangeais mon couteau pour le moment, je devais aller prendre des nouvelles de notre guide du jour, elle avait fait en sorte de nous aider à nous en sortir ce qui était vraiment super de sa part. Si elle n’avait pas entendu grand-chose depuis des semaines le boucan devait sans doute lui faire peur.

Alors que je me déplaçais toujours accroupi. J’entendais une balle me frôler un peu. Sans vraiment réfléchir ni prendre le temps de viser, je me tournais pour viser en direction des hommes qui nous tiraient dessus. Peut-être que j’aurais dû prendre le temps de viser un peu mieux, un tout cas j’avais remarqué un des prisonniers s’effondrait juste après, cause à effet, peut-être, en tout cas, je n’allais pas pleurer pour ça. Je finis par rejoindre la femme qui était recroquevillée contre le mur de l’entrée. Elle me faisait vraiment de la peine, mais je ne pouvais pas rester avec elle, ça me paraissait une certitude, mon frère était en train de foncer dans le tas et il avait besoin de moi pour lui protéger les miches.

- T’en fais pas, on gère ça. Il ne t’arrivera rien.

Je voulais me montrer rassurant tout en sachant que ce n’était pas le cas en entendant les coups de feu en arrière-plan et la gueule que je devais avoir avec mes cheveux en vrac mon chapeau sans doute de travers, je lui lançais un nouveau regard, hésitant à poser une main sur son épaule alors que j’entendais Jason derrière moi. Il avait été touché, c’était certain. Je le sentais au plus profond de moi-même. Peut-être que sa voix n’aurait pas dû venir à mes oreilles, mais je le savais c’était comme un sixième sens. Je ne réfléchissais plus en courant en direction de mon frère.

- Jason ? Qu’est-ce qui se passe ? C’est grave ? Tu va-t’en tirais, tu ne me claques pas entre les doigts.

Il n’avait pas le droit de mourir, il n’avait pas le droit de me laisser tout seul là. Les connards allaient me le payer c’était une certitude, je sentais mes poings se serraient alors que je voyais le sang s’écouler de la blessure de mon frère. Ils allaient me le payer c’était certain, heureusement que je n’avais pas vu l’action de Clayton même s’il voulait que je le couvre, je devais d’abord gérer mon frère.