Elena regarda la vétérinaire et le norvégien s'éloigner pour regrouper les malades dans une autre pièce. Ce ne serait peut-être pas suffisant mais au moins, ça ralentirait la propagation. Gérer une épidémie n'était déjà pas de tout repos, alors quand en plus on ajoutait à cela un tueur à démasquer... La jeune femme passa ses deux mains sur son visage, et acquiesça lorsque Ashley la laissa pour aller parler à James.

« Je vous écoute. » encouragea alors la brune à l'égard de Eileen et Caleb.

La femme leur confia alors ce qu'elle avait vu en dépit de tout ce que ce genre de déclaration pouvait impliquer pour elle et son époux. La veille, la vive altercation avec Caroline avait fini par éveiller un peu plus le doute autour d'eux, et même si ce qu'ils disaient étaient justes, ils prenaient le risque de s'attirer la rancoeur d'une potentielle meurtrière. Elena sembla déconcertée quelques instants avant de trouver les yeux noirs de Carmen à côté d'eux.

« Très bien... On va s'en occuper. » souffla la brune avant de poser un regard sur Valeria terrée dans un coin du salon.

La navajo avait raison. Pour protéger son enfant, qui sait de quoi une mère serait capable ? Mais tuer une autre enfant... Tuer une femme avec laquelle elle avait longtemps survécu... La grecque ne se laissa pas submergée par les émotions, trop consciente qu'il n'était pas sage de tirer des conclusions hâtives. La mère de famille pouvait aussi bien avoir dissimulé cette arme pour se protéger. Il fallait en avoir la certitude.

« Merci à vous deux. Filez vous reposer maintenant. » La jeune femme leur adressa un sourire, en se doutant que séparer Eileen de son mari ne serait pas chose facile.

Elena prit une profonde inspiration pour s'insuffler quelque courage nécessaire pour affronter une situation inédite pour elle. Au moment d'aller trouver Valeria, Ash revint, visiblement convaincue de l'innocence de James. La grecque se pencha légèrement vers la blonde pour lui faire part à voix basse de ce que lui avait révélé Eileen.

« Tu viens avec nous pour lui parler ? » Un peu de tact ne ferait pas de mal, parce qu'entre Carmen et elle, l'interrogatoire risquait de ne pas compter de gentil flic...

Spoiler:

Maintenant, on pouvait dire que les choses n'étaient plus entre leurs mains. Eileen avait dit ce qu'elle avait vu, et de toute évidence ce n'était pas à Caleb et elle d'aller accoster Valeria pour tirer les choses au clair. Cela aurait été vu comme une agression, ni plus ni moins, et ils n'avaient pas besoin de ça. C'était aux autres d'avoir le fin mot de l'histoire, en espérant que cela se résolve vite et que tout rentre dans l'ordre. Lorsque son mari lui proposa de passer à côté pour respecter la procédure de quarantaine, elle laissa un sourire apparaître sur ses lèvres. Il avait bien compris qu'elle ne se laisserait pas écarter, et ne tentait pas de la dissuader. D'un autre côté, ils étaient seuls face aux autres, ce qui renforçait la nécessité d'être ensemble. Juste avant de le suivre, la brune annonça aux femmes présentes qu'elle ne comptait pas se laisser écarter.

« Je vais suivre Caleb. Malade ou pas, hors de question que je reste loin de lui avec un tueur qui rôde.

Elle s'attendait à des objections parce qu'elle était valide, mais peu lui importait. Elle avait parlé calmement mais avec détermination, ne souhaitant pas qu'on lui impose quelque chose contre son gré. Après quoi, la jeune femme suivit le sénateur qui s'était engagé dans une discussion avec Ludwig. Celui-ci n'avait pas l'air au milieu de sa forme, outre la maladie. Tout le monde ici était tendu à bloc, et c'était bien compréhensible. Eileen laissa échapper un soupir alors qu'elle rejoignait les deux hommes.

- J'espère qu'ils vont vite trouver qui c'est. Ce n'est pas d'ici qu'on aura des réponses, à mon avis. »

Son regard se promena sur les alentours. Caleb et elle étaient privés d'arme, ce qui les laissait en fâcheuse posture face au tueur. Elle voulait trouver quelque chose, une arme de fortune qui lui permette de se défendre en cas de problème. Voire deux afin d'équiper également son compagnon.

Spoiler:

Il avait laissé dans un coin ses couvertures et avait attrapé au hasard un bouquin. La couverture en cuir ne laissait pas de titre visible, aussi, debout au milieu de la pièce, il se mit à le feuilleter distraitement. Sa concentration était ailleurs. En vérité, il avait presque envie de pleurer.
Il releva le nez du livre lorsque la porte s'ouvrit, et offrit un petit sourire timide à Caleb. C'était peut-être idiot, mais, même s'il ne le connaissait pas – et qu'il était l'un des premiers suspects de beaucoup au sein du Ranch -, il se sentait soulagé de ne pas être seul. Alors, peut-être était-ce une mauvaise idée. Peut-être que, oui, Caleb était le meurtrier, et qu'il n'allait pas tarder à lui fracasser le crâne contre le bureau. Mais au moins, il n'était pas seul.

- Non je n'ai pas dormi. Et je pense qu'on a bien agacé tout le monde en tousant ainsi.

Il eut un petit rire.

- D'habitude l'ambiance est plus agréable. Vous n'êtes pas arrivé au meilleur moment …

Très rapidement, la conjointe de Caleb les rejoignit, et Ludwig, en son fort intérieur, eut une grande bouffée émue à l'égard du couple qui restait soudé en toutes circonstances. Son regard, posé quelques secondes sur Eileen, fut attendri.

- J'ai … j'ai presque l'impression d'être exclu de la partie, en fait, osa-t-il rajouté dans une vaine tentative de détendre l'atmosphère.

Il sortit de sa poche un masque blanc en tissu, qu'il tendit à la jeune femme, un brin hésitant et sans rien rajouter. Elle n'avait pas peur, Eileen, d'être ainsi confinée avec eux. Elle risquait gros, et Ludwig ne pouvait s'empêcher d'être inquiet pour elle aussi.

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La pièce était presque silencieuse et une atmosphère plus calme s’en dégageait. L’homme était soulagé de ne plus avoir le bruit de fond qu’il pouvait entendre dans la pièce principale. Il n’avait plus l’impression de se sentir dévisagé par les autres et pour le coup, Ludwig semblait ne pas le craindre et c’était une sensation qui faisait du bien. Il n’avait plus envie de devoir porter ce masque qu’il se forçait à garder alors qu’il était épuisé. Il étouffa une nouvelle quinte de toux alors qu’il s’installait un peu mieux dans ses affaires, il savait que sa femme viendrait et il n’attendait que ça. C’est assis par terre assis contre le mur qu’il regardait l’homme devant lui. Il avait l’air jeune, tellement plus jeune que lui, mais en même temps, il savait que l’apocalypse l’avait vieilli bien plus vite que l’auraient fait deux années normales.

- Tu devrais peut-être te reposer un peu alors, la journée risque d’être encore bien longue.

Son regard se posa sur le livre que Ludwig avait entre les mains. Ce semblait être un ancien ouvrage, peut être que c’était un adepte de littérature. Il n’avait pas pu lire autant qu’il le souhaitait dans sa vie par manque de temps, mais il avait tout de même de nombreuses bases dans le domaine. Il pensait à ça avec un peu d’amertume alors qu’il l’entendait lui parler de son impression d’être laissé pour compte. C’était une sensation qu’il comprenait parfaitement. Lui-même n’avait pas vraiment l’impression d’être utile ici.

- J’ai l’impression d’avoir une cible sur le dos. Ce n’est pas beaucoup plus agréable.

Cela ne servait à rien de masquer ce que bon nombre des habitants pensaient. De toute façon, il avait été présent lors de l’altercation qu’il avait eue avec Caroline alors pas la peine de cacher les choses. Finalement, sa femme arriva à ce moment-là et c’est un regard plein d’amour qu’il lançait à sa femme. Il était si heureux de la voir passer la porte. C’était risqué de sa part d’être ici, mais il pouvait comprendre que c’était important. Il n’avait pas voulu se battre, il n’avait pas la force de le faire. N’aimant pas vraiment cette conversation, il arrivait à la conclusion qu’il faudrait peut-être discuter d’autre chose et le livre qu’il avait repéré était un bon début.

- Qu’est-ce que tu étais en train de lire ? La dernière fois que j’ai ouvert un livre me parait si lointaine, ça me manque un peu.

Il était en train de s’ouvrir un peu, faisant tomber la distance qu’il s’était évertué à garder avec bon nombre des habitants ici. C’était bien la première fois qu’il exprimait à voix haute un regret de sa vie d’avant à un habitant de l’endroit, mais il ne le regrettait pas, l’homme avait plutôt l’air gentil et il avait bien vu qu’il n’avait pas le regard du tueur ou du menteur. Il avait un éclat beaucoup trop pur dans le regard pour cela.

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