Lucas ne lui avait guère permis de s'y rendre, à la limite de camper chez Mme Dewitt, avec quelques autres, pour l'empêcher de prendre part. Un moment bougon, bras croisés sur la poitrine en signe de désaccord, la gamine avait terminé par entendre l'écho des coups de feu comme d'autres présents chez la vieille dame... Peu importait donc les ordres de Richardson, d'autres de ses proches étaient sur place, et la reverbération des trois tirs avait terminé de l'inquiéter pour eux. Rapidement, la gosse enroula l'écharpe autour de son cou, profita que son aîné observait par la fenêtre et s’empressa au dehors afin de rejoindre la demeure Chambers au plus vite. Angoissée, cherchant déjà du regard – et depuis sa petite taille – les visages appréciés, la gamine fut d'abord soulagée de voir Swann dehors parmi la foule. Se faufilant à travers celle-ci, désireuse de le rejoindre pour savoir où se trouvait Ela, Merl et d'autres de ses amis, un soulagement intense la saisit dès lors qu'elle entendit la voix forte de l’israélienne. Elle allait bien du moins, et sans en être certaine – sans pouvoir l'approcher – Collins remarqua bien l'état d'une de ses manches et abandonna directement l'idée de s'approcher de Blackmore. Des tas de gens s'étaient amassés devant la maison, impossible de voir par dessus leurs épaules et même ses excuses, visant à se frayer un passage pour s’enquérir de l'état de son amie, n'avaient aucun impact sur la foule attentive aux dires d'Amranie et de Phelbs qui prenait la suite.

Que c'était-il passé ? Pourquoi y avait-il eu des coups de feu ? Le cœur battant, ce dernier pulsa plus vite en apercevant les frères Rogers dont un Merl blessé. Les choses ne s'étaient visiblement pas passées comme la plupart se l'imaginait la veille, il y avait eu de la casse... Pire encore. Une femme était morte... Evelyn n'était guère encore devin, sans informations de la part d'autrui elle ne pouvait guère deviner qu'il s'agissait de l'épouse du Sénateur. Prête à rejoindre Merl, dans le but de savoir s'il allait bien malgré tout, ce fut la voix de Clayton qui l'en empêcha. Collins débarquait complètement et l'agitation soudaine l'empêcha d'assimiler clairement ce que désirait l'ex routier. Néanmoins, elle lui emboîta le pas et le suivit parmi les badauds. Il était grand et marchait plus vite qu'elle du haut son mère cinquante sept, aussi dut-elle presque sautiller à plusieurs reprises, repousser qui se trouvait devant elle, pour rester à son flanc.

- Qu'est-ce qui s'est passé Clay ? Elle était inquiète oui, Ela avait le bras en sang – de ce qu'elle avait remarqué – Merl était blessé. Quant à Donovan, elle le vit rapidement avant qu'il ne disparaisse en compagnie des autres. Au moins son mentor n'avait rien, tout comme Swann vers lequel elle jeta un dernier coup d’œil. On a entendu trois coups de feu chez Mme Dewitt, Lucas voulait pas qu'je vienne mais pas mal de gens qu'j'apprécie se trouvent ici, qu'est ce qui s'passe ?!

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Stan avait quitté son perchoir, poussant déjà les curieux à dégager le terrain, Joann décamperait s'il fallait, cependant lorsqu'elle vit Ela s'approcher d'eux la jeune femme fronça les sourcils. Que voulait-elle ? La dégager encore comme l'avait fait l'avocate précédemment ? Elle ne l'appréciait pas des masses, certes ses interventions et la dernière en date,, la rendaient plus crédible que jadis à ses prunelles sombres, mais de là à se manger une réprimande de sa part, Cain avait ses limites. Sur le qui-vive, ce ne fut que lorsque la brune leur quémanda s'ils pouvaient aider à dégager les crétins du devant de la demeure, sans doute pour inviter Chambers à quitter son putain de Donjon, qu'elle arqua un sourcil en un rictus amer.

- Sérieux ? Lâcha-t-elle avant de reprendre sans lui laisser le temps de répondre. J'savais pas qu'j'avais la dégaine d'un gorille, mais s'il faut ça pour faire avancer les choses, Soupira-t-elle en croisant le regard de Swann qui, à contrario d'elle, avait vu la négociatrice sous la couche bourgeoise de l'architecte. allons dégager ces abrutis, Duchesse.

Déja et malgré ce que put lui servir la brune, Crain roulait des yeux et s'avançait en direction des pots de glu n'ayant pas encore compris l'enjeu, ni même le fait qu'ils devaient se disperser pour laisser les choses aux plus qualifiés d'entre eux comme l'avait souligné Maverick plus tôt.

- Foutez l'camp d'là !

Elle haussait la voix, le regard plus dur, invitant les premiers à dégager les lieux. Ces crétins ne servaient à rien, malgré tout, en croisant les yeux clairs de Rence, elle ne put s'empêcher de sourire de coin. Les voilà tous trois à jouer les vigiles, afin de permettre aux diplomates de d'avancer du mieux qu'ils pouvaient. De temps à autre, la Canadienne observait les fenêtres, sans y voir quoi que ce soit, et reportait son attention sur les autres qui, le nez en l'air – de vraie pies d'ailleurs – se chuchotaient des conneries sans se soucier de ce que le jeune militaire leur avait demandé.

- Oh les deux sourdingues ?! Cingla-t-elle . Les gens filaient, personne ne substistait autour de ces deux glands, pour autant ils étaient tant pris dans leurs conversations stupides qu'ils semblaient porter œillères et boules Quies. Ils la dévisagèrent, aussi reprit-elle avant d'en entendre un broncher. Décarrer non ? Maverick vous l'a demandé avant moi, vous avez les semelles collées ? Un pied au cul vous ferez décoller plus vite ou vous vous barrez tous seuls ?

- Connasse. Siffla-l'un d'eux en s'éloignant avec le reste du troupeau.

- J'sais, mais au moins j'suis pas sourde moi ! Peu importait ce que ces abrutis pensaient d'elle. Mieux valait faire place nette et espérait que les choses se déroulent mieux que lorsque l'hystérique de service avait cru bon de venger sa belle. Sont tous cons, t'as raison, cinq minutes pour un retour aux origines de l'Homme seraient suffisantes. Glissa-t-elle à son ami après qu'il eut dégagé les derniers civils qu'il venait de croiser.

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Elle n’appréciait pas des masses Cain, et c’était réciproque. Elle ne connaissait pas vraiment Lawrence, mais il avait de l’autorité et une notoriété qui le précédait. Il n’y avait que sa récente rencontre avec Swann qui l’avait poussé à leur quémander de l’aide. Elle ne fut pas déçue. La brune la dévisagea de pied en cape, avec toute l’arrogance que l’israélienne lui connaissait bien. Tout ce qu’elle savait d’elle, c’était que Cain adorait la mettre à terre aux entrainements, et même si l’israélienne avait pu lui rendre la pareille un bon nombre de fois, elle savait la brune plus implacable qu’elle, avec une rage au ventre qu’Ela ne connaissait pas. C’était un peu le feu et la glace entre elles. Mais ce n’était pas le moment, elles n’étaient pas aux entrainements. Ela ne se sentait pas le moins du monde rabaissée de quémander de l’aide, elle n’arriverait pas à déblayer la zone sans aide.

Rapidement, tout le monde se mit en place – non sans quelques soupirs lourds qui manqua de faire lever les yeux au ciel d’Ela. Madame la Duchesse. A son tour, Ela soupira avant de se détourner pour faire de la place. A contrario de Joann, elle fut plus diplomate, mais pas moins ferme. « On recule tout le monde ! On besoin de place ! » Elle avançait droit vers les badauds qui s’étaient agglutinés devant la maison. « Je veux que le devant de cette maison soit dégagée pour l’arrivée des secours. » Elle s’adressait à tous ces habitants devant, les impliquant dans cette organisation. Certains reculèrent d’eux-mêmes, d’autres en entrainèrent dans leur sillage. Petit à petit se créait un chemin qui permettrait à un véhicule des urgences de passer. Ela, Joann et Lawrence envoyaient les civils de l’autre côté de la route – s’ils tenaient à rester. Mais expressément, Ela insistait. « Laissez-nous prendre les choses en mains. »

« Madame Amrani. » L’israélienne se retourna vers un militaire qui lui tendait un gilet pare-balle, en indiquant June sur le perron. « Merci » Fit-elle en prenant le gilet, elle l’enfila en un tour de main, se sentant légèrement coincée, avant de se diriger vers June qui réclamait la présence de Guttierez. L’israélienne s’approcha, captant son regard. « Le devant de la maison se dégage. » Annonca-t-elle. Elle observa l’intérieur de la maison avant de reprendre la parole. « Tu es sûre que nous avons le temps d’attendre ? Je pourrais essayer quelque chose … Il a perdu sa femme, nous avons malheureusement un point commun. » Ca n’avait strictement rien à voir, Ela ne t’avait pas perdu de cette façon. Mais Chambers aimait sa femme, tout comme Ela t’aimait, toi. Elle était la plus à même de tenter le dialogue. « Et je pourrais lui dire que la voiture est en route. » Elle pouvait le faire, elle pouvait tenter. « Peut-être qu’il baissera son arme et que cela donnera une chance à Nina. » Elle ne parlait pas de la mort imminente de Chambers. Elle le savait. L’avocate n’avait pas déployé les tireurs d’élite pour faire joli. Ce qui la préoccupait, elle, c’était Nina. S’il y avait une chance de la sortir de là sans qu’elle assiste à la mort de son père … Ela se devait d’essayer.

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Toujours aux côtés de Joann, le brun lui avait adressé un simple sourire quand elle parlait de la chance de n'être ''qu'une civile''. Au moins, si elle avait compris qu'il avait également son rôle à jouer dans le camp, elle ne lui foutait pas sur le dos tout ce qui était arrivé, comme les autres civils. Une preuve de plus qu'elle était digne de l'amitié qu'il lui portait, mais il n'allait certainement pas s'étendre en émoi. La suivant jusqu'à Swann à qui il n'adressa qu'un regard indifférent, le virologue avait à nouveau tiré sur son joint, observant un court instant les volutes de fumée qui s'élevaient dans l'air. Ce fut alors la voix de Phelbs qui s'était élevée, suivie de celle de la Canadienne qui disait qu'il avait eu raison. Haussant un sourcil mi-amusé mi-sérieux, Davis avait hoché la tête. « Évidemment » avait-il rétorqué de cet air légèrement prétentieux avant de reporter son attention sur Ela qui arrivait près d'eux.

La demande avait été simple : dégager la zone pour l'arrivée des secours. Ayant inspiré d'un air agacé, jugeant que ce n'était pas son boulot, le quarantenaire s'était néanmoins mis à la tâche aux côtés de Joann et Blackmore ; plus ils seraient et plus ils pourraient être tranquilles rapidement. Prendre ses responsabilités un peu de temps en temps. S'étant alors avancé vers la foule, barrette de drogue toujours entre les lèvres, il avait pris un côté libre et avait dardé son regard froid sur les civils encore présents. « Bougez d'ici » avait-il lancé aux premiers. « T'as pas à nous dire quoi faire toi ! » avait rétorqué l'un d'eux. Grave erreur. Davis n'était pas d'humeur et son air désabusé le témoignait bien. « Si toi ou tes petits potes se retrouvent blessés je me ferai une joie de vous regarder y passer, alors si vous voulez éviter de crever comme des cons, barrez-vous. » Désignant d'un signe de la main les maisons un peu plus loin, il avait vu les types s'éloigner en l'insultant, sans doute, mais qu'importait. Croisant un court instant le regard de son amie, il s'était remis à cette tâche jusqu'à ce que quasiment toutes les personnes qui n'avaient pas à être là se soient éloignés. Presque.

Ces crétins de Rogers étaient toujours encore là et, pire que ça, ils semblaient s'amuser à lancer une bataille de boule de neige. Donnant un coup de coude à Cain, le quarantenaire avait pointé la scène du doigt avant de se diriger vers les deux abrutis. « Une balle vous a pas suffit ? Il en faut plus peut-être ? L'éloignement de cette baraque vaut pour vous aussi. » Son ton avait été aussi sec qu'agacé, ils étaient vraiment complètement à côté de la plaque ces deux là, et ne se plierait sans doute pas aussi facilement à cette volonté de les faire s'éloigner. Qu'à cela ne tienne.

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