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There's burdens we have to carry.
Dim 4 Fév 2018 - 14:26
Dimanche, 14 Janvier 2018
Debout à côté du véhicule dans lequel nous allions escorter Walter loin du ranch, j'attendais qu'Elena et Ashley soient prêtes avec le vieil homme, l'air grave et le visage bien plus pâle qu'il ne l'aurait fallu. Répercussion directe de la maladie mais ça n'avait pas d'importance pour l'instant, je me devais de faire cela, endosser cette responsabilité, un devoir qui faisait que ma santé passait après.
Quelques minutes plus tôt, après avoir annoncé la sentence d'exil du coupable, nous nous étions réunis avec mes deux cadettes afin de mettre au clair la situation. Et nous étions tombés d'accords : nous ne pouvions pas le laisser en vie là-dehors. Qu'importait que ça n'est pas été l'avis général, que beaucoup aient préféré garder le silence, il y avait de ces décisions que seuls les dirigeants pouvaient prendre, notamment parce-qu'elles étaient les plus lourdes à porter. Mais nous étions tous trois d'accords quand au fait que la sécurité des nôtres était prioritaire et, en ce sens, la mort du vieil homme était la seule solution que nous avions. Les regards que nous nous étions échangés avaient bien signifiés qu'elle n'avait pas été simple à prendre, qu'elle était la plus sûre mais pas la plus facile à accepter. Est-ce que cela ferait de nous des monstres ? Ça n'avait pas d'importance, j'étais prêt à porter ces poids pour le bien des miens, et je n'en serai pas à ma première vie prise.
Avant de sortir du ranch, j'étais allé informer Carmen, à cran, de notre décision. De toute les personnes présentes ici, je savais qu'elle serait celle en qui je pouvais avoir entièrement confiance, qu'elle accepterait la sentence pour la simple raison qu'elle aurait appliqué la même. Et le fait de la mettre dans la confidence me permettait de ma raccrocher à quelqu'un, quelqu'un qui ne risquait pas de contrer cette décision. Une confiance qui était présente depuis bien longtemps et qui était le pilier central de notre relation. La dernière personne que j'étais allé voir était ma petite-amie, bien trop secouée par les mots qui avaient été échangés, par mes propres mots. Si lui mentir ne me plaisait pas le moins du monde, je devais le faire, pour son bien ; le notre. Et je lui avais promis que nous emmènerions Walter dans un endroit sûr, que nous nous tiendrons à la décision définie. Il serait assurément dans un lieu plus sûr que sur cette terre, mais ça, elle n'avait pas besoin de le savoir.
Lorsque nous nous étions enfin retrouvés tous les quatre près du véhicule, j'avais automatiquement ouvert la portière conducteur du véhicule, percevant le regard peu rassuré d'Ashley. Autant dire qu'elle n'avait pas oublié notre accident d'il y a quelques mois, et moi non plus, mais je n'irai pas jusqu'à risquer leur vie : si les vertiges se faisaient trop insistants, je laisserai la place sans broncher. Lui intimant que ça irait, je me positionnais au volant et démarrais le véhicule, prêt à conduire un homme qui pensait survivre vers les portes de la mort.
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Re: There's burdens we have to carry.
Dim 4 Fév 2018 - 18:28
« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits. »
Caleb avait eu raison en fin de compte. Le sort de Walter était scellé dès lors qu'il était passé aux aveux. En fait, il l'était depuis que les leaders avaient compris qu'un meurtrier se cachait parmi eux. Elena l'avait senti comme un courant glacial qui s'était glissé le long de son échine. Un regard échangé avec ses coéquipiers avait suffi. Comme une promesse silencieuse qu'ils sauraient agir lorsqu'ils trouveraient le coupable, et maintenant qu'ils l'avaient, il était l'heure de l'honorer. Sans un seul mot à quiconque, le regard bas, la jeune femme était allée trouver son équipement avant de rejoindre l'extérieur. Elle n'aurait su dire si le départ du vieil homme suscitait du soulagement ou de la pitié chez les habitants. Une chose était certaine : l'ambiance était encore lourde, et sans doute faudrait-il du temps pour apaiser les esprits. Pour sa part, la grecque savait qu'une vie entière ne suffirait pas à soulager ses souffrances. Le mal qui la rongeait était incurable, et il n'aurait de cesse de gangrener chaque parcelle de son cœur, elle le savait.
La brise froide qui souleva ses cheveux ne parvint pas à l'atteindre. Détachée de la réalité, la brune foulait le sol blanc d'un pas lent, comme si retarder l'échéance pouvait rendre l'issue plus supportable. Bientôt, trop vite, elle retrouva Axel, Walter, et une rotation brève lui permit d'apercevoir la chevelure blonde de la quatrième conviée à cette escapade qui s'approchait. Tous étaient aussi pâles que le manteau givré qui tapissait les arbres. Ils portaient tous des marques de fatigue, et des visages sombres qui ne trompaient personne. Pour la première fois depuis longtemps, Elena se sentait accablée, écrasée par un vieil ennemi, ce vautour qui dévore les blessés, se délecte de la ruine et balaye d'un souffle tout espoir d'en réchapper. C'est avec ce même sentiment de culpabilité, ces remords agressifs qu'elle s'installa dans la voiture, à l'arrière.
Quand tous les quatre furent assis, quand le moteur gronda et qu'une distance commença à se creuser entre le ranch et eux, la grecque s'autorisa un regard en coin vers Walter. L'heure approchait... L'instant où tous les trois arracheraient tout espoir à cet homme brisé, et qu'ils emporteraient avec eux sa vie. Elena reporta ses yeux humides sur le repose tête face à elle. Les mots s'étouffaient au fond de sa gorge. Il le fallait pourtant, il fallait annoncer au condamné qu'il ne verrait pas le prochain lever du jour.
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Re: There's burdens we have to carry.
Lun 5 Fév 2018 - 7:48
Ashley avait le cœur lourd, les traits tirés, l’inquiétude toujours vivace au fond de son regard clair. Hope était encore malade, les habitants du ranch avaient choisi l’exil, mais elle savait comme ses deux camarades en charge du groupe que l’exil n’était qu’une farce. Il revenait à condamner le vieillard de toute manière mais avec le risque de révéler leur position en prime. Pour elle, il n’y avait eu qu’une seule solution possible et ce dès l’instant où elle avait découvert le corps de London. La blonde avait été déposer un baiser sur le front de sa fille, trop inquiète de sa santé à ce moment-là pour remarquer que la blondinette était simplement perdue et triste.
La jeune mère néanmoins se sentait comme spectatrice de tout ce qu’il se passait, la fatigue y était sans doute pour beaucoup, mais ce débat qu’ils avaient eu, ces échanges virulents, ces regards horrifiés par la solution qu’ils avaient proposée. Ashley s’en sentait détachée, même cette décision silencieuse et logique qu’un simple échange de regards avait suffi à entériner, la blonde n’en mesurait pas encore la portée sur elle-même.
Bêtement, ce qui l’angoissa le plus au moment de prendre la route, c’était de laisser Axel conduire après la conclusion de leur dernière virée ensemble, les semaines d’angoisse qui avaient suivi. Ash’ croisa le regard d’Axel qui tenta sans doute de la rassurer avant qu’Elena et Walter ne se montrent. La grecque accusait le coup mais pour le peu que la blonde la connaissait, ces quelques heures semblaient peser bien trop lourd sur ses épaules. Ash’ lui adressa un regard, même si c’était pour elle que ce serait le plus dur, ils étaient dans le même bateau et elle ne serait pas seule à porter ce poids.
Une fois tout le monde installé, Ashley à l’avant côté passager, seul le bruit du moteur leur tint compagnie, rengaine assourdissante accompagnée du craquement de la neige sous les pneus de la voiture. Les alentours du ranch étaient d’un calme à toute épreuve, la neige donnait au décor un aspect féérique qui tranchait totalement avec la situation dans laquelle ils se trouvaient. Ce n’est qu’après quelques longues minutes dans ce silence qui lui tabassait les oreilles, qu’Ashley réalisa. Ils avaient pris la décision, ils allaient ôter la vie de cet homme qui avait partagé la leur pendant des mois voire plus.
Tournant légèrement la tête, la blonde balaya l’habitacle de son regard clair. C’était la responsabilité qu’ils avaient accepté, mais c’était une décision qui les changerait tous, pour de bon. C’était une décision nécessaire pour préserver leurs proches. C’était la seule décision possible. Fixant de nouveau son regard clair sur la route, Ash’ tenta de se convaincre que tout cela était nécessaire, pour ne pas reculer, pour ne pas crouler sous les remords. Cet homme avait tué les leurs, menacé la vie de sa fille. Un regard dans le rétroviseur lui permet de croiser celui de la grecque.« Tu sais ce qu’il va se passer Walter ... » souffla la blonde d’une voix basse qui ne tremblait que légèrement.
La jeune mère néanmoins se sentait comme spectatrice de tout ce qu’il se passait, la fatigue y était sans doute pour beaucoup, mais ce débat qu’ils avaient eu, ces échanges virulents, ces regards horrifiés par la solution qu’ils avaient proposée. Ashley s’en sentait détachée, même cette décision silencieuse et logique qu’un simple échange de regards avait suffi à entériner, la blonde n’en mesurait pas encore la portée sur elle-même.
Bêtement, ce qui l’angoissa le plus au moment de prendre la route, c’était de laisser Axel conduire après la conclusion de leur dernière virée ensemble, les semaines d’angoisse qui avaient suivi. Ash’ croisa le regard d’Axel qui tenta sans doute de la rassurer avant qu’Elena et Walter ne se montrent. La grecque accusait le coup mais pour le peu que la blonde la connaissait, ces quelques heures semblaient peser bien trop lourd sur ses épaules. Ash’ lui adressa un regard, même si c’était pour elle que ce serait le plus dur, ils étaient dans le même bateau et elle ne serait pas seule à porter ce poids.
Une fois tout le monde installé, Ashley à l’avant côté passager, seul le bruit du moteur leur tint compagnie, rengaine assourdissante accompagnée du craquement de la neige sous les pneus de la voiture. Les alentours du ranch étaient d’un calme à toute épreuve, la neige donnait au décor un aspect féérique qui tranchait totalement avec la situation dans laquelle ils se trouvaient. Ce n’est qu’après quelques longues minutes dans ce silence qui lui tabassait les oreilles, qu’Ashley réalisa. Ils avaient pris la décision, ils allaient ôter la vie de cet homme qui avait partagé la leur pendant des mois voire plus.
Tournant légèrement la tête, la blonde balaya l’habitacle de son regard clair. C’était la responsabilité qu’ils avaient accepté, mais c’était une décision qui les changerait tous, pour de bon. C’était une décision nécessaire pour préserver leurs proches. C’était la seule décision possible. Fixant de nouveau son regard clair sur la route, Ash’ tenta de se convaincre que tout cela était nécessaire, pour ne pas reculer, pour ne pas crouler sous les remords. Cet homme avait tué les leurs, menacé la vie de sa fille. Un regard dans le rétroviseur lui permet de croiser celui de la grecque.
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Re: There's burdens we have to carry.
Dim 11 Fév 2018 - 23:36
Bien installé au volant de la voiture, nous avions pris la route vers l'Est, avalant les kilomètres sans but précis ; éloigner Walter des nôtres était le principal, ; qu'importait le lieu où il rendrait son dernier souffle, tant que c'était suffisamment loin pour que jamais personne ne puisse savoir ce qui était réellement arrivé, ce que nous avions fait. L'accepter et porter ce poids sur mes épaules ne me posait pas le moindre soucis, eux ou nous ç'avait toujours été ainsi depuis le début de cette apocalypse et ça ne changerait pas même si l'homme faisait partie de ce groupe qui était le notre. Mais avoir à supporter encore le regard lourd de reproches et de peine de Shawna n'était pas acceptable. Elle refusait que le père de son enfant soit un meurtrier et je ne pouvais que la comprendre. C'était précisément pour cette raison que je ne pouvait rien lui dire et que je me devais de la laisser en dehors de cette histoire. Le monde dans lequel nous évoluions désormais l'effrayait suffisamment pour ne pas qu'elle ait en plus à me craindre moi, celui qui devait être d'un soutien inébranlable dans tout ce cauchemar.
Le début du trajet se fit donc dans un silence relativement pesant, simplement entrecoupé par quelques quintes de toux contre lesquelles je ne pouvais rien faire. Par moment, je pouvait apercevoir dans le rétroviseur le regard inquiet et anxieux de Walter. Sans doute craignait-il qu'Elena tombe également malade en se retrouvant dans le même véhicule que moi. Une raison de plus de m'être placé au volant plutôt qu'à l'arrière, à côté de lui. Pas que je craignais à proprement parler le vieil homme mais tout pouvait arriver si vite et la moindre blessure, même bénigne auparavant, pour désormais s'avérer mortelle. Alors autant éviter de lui laisser la chance de faire quoi que ce soit. Je tâchais malgré tout de rester au maximum concentré sur la route, bien décidé à ne pas finir dans le fossé une nouvelle fois.
Après environ une bonne demie-heure, je croisais le regard de la Grecque dans le rétroviseur, puis celui de la blonde à côté de moi. L'ambiance était lourde mais notre décision était prise, il n'y aurait aucun retour en arrière. Lorsqu'Ashley pris la parole, je hasardais à nouveau un regard vers notre aîné avant de le reporter sur la route devant moi, tournant légèrement pour éviter un macchabée au sol.
« Vous allez me tuer... » avait soufflé le vieil homme en tournant la tête vers Elena. « Pourquoi ? Pourquoi Elena ? J'ai fait ça pour toi ! Pour te protéger... Je ne voulais pas causer de tord... »
«Tu sais très bien pourquoi » avais-je simplement répondu sans laisser entrevoir la moindre once de compassion.
Bien sûr que tuer l'un des nôtres laisserait des traces en chacun de nous, même moi, mais ce qu'il avait fait n'était pas pardonnable, et je refusais en bloc l'idée qu'il puisse être encore en vie quelque part, pas avec tous les risques que cela nous ferait encourir. Inutile de lui dire que nous allions faire les choses ''bien'', la mort d'un homme, qu'importait la manière, ne pouvait pas être ''bien faite'', mais elle aurait au moins le mérite d'être rapide, même si Walter s'était un peu plus agité maintenant que son réel sort venait de lui être annoncé.
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Re: There's burdens we have to carry.
Dim 18 Fév 2018 - 12:24
« Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris »
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris »
Le silence pesait lourdement sur la grecque dont chaque respiration semblait exiger d'elle un effort surhumain. Enfermée dans la voiture à côté de l'homme qu'elle conduisait au purgatoire, elle se sentait oppressée. Sans rien laisser paraître, elle accrocha ses pupilles sur la route qui défilait avec allure derrière la vitre. Elle étouffait. Elle sentait l’asphyxie la couvrir de ses mains crochues. L'air se faisait brûlant dans sa trachée, et Elena était piégée, acculée entre ces plaques de tôle qui la condamnaient à poursuivre son funeste dessein. Sous son masque de marbre, la jeune femme ne pouvait plus respirer, aussi dans un geste brusque, elle agrippa la manivelle à sa droite qu'elle s'empressa de faire coulisser. L'air gelé s'engouffra à la manière de la houle iodée qui vient rouler contre les récifs. Sur l'instant, Elena ne songea pas à Axel dont l'état de santé préoccupant se serait sans doute volontiers passer de cette brèche. Elle ne pensait qu'à l'oxygène qui lui manquait. Une grande goulée hivernale souleva alors instantanément sa cage thoracique, soudain libérée.
Ashley brisa alors le silence, et la brune sentit sa main se crisper davantage contre son genou. Sans adresse un regard à Walter dont la nature de son sort venait de lui être révélée, elle considéra plutôt la pâleur cireuse du conducteur et referma avec empressement la vitre. Le vieil homme, lui, réalisait finalement la duperie dont il avait été la victime, et la destinée tragique qui le guettait. Sur le coup, lorsqu'il s'accrocha à elle comme à la dernière bouée d'un navire en plein naufrage, la grecque eut l'air de ne pas réagir, stoïque dans son attitude et dans son esprit. Dès la seconde qui avait suivi le pacte tacite auquel elle était liée avec ses deux camarades, la jeune femme avait su qu'elle ne ferait pas marche arrière. Elle était comme ça après tout. Trop entière pour songer à rompre une promesse. Et surtout, elle connaissait les enjeux, ceux-là mêmes qui l'avaient conduite dans ce véhicule. Alors, en dépit des sentiments qui résistaient sous sa poitrine, qui hurlaient presque, elle se refusait à céder.
« Personne ne t'a demandé ça. » répondit froidement la brune sans détacher son regard rivé sur l'appui tête, avant de trouver l'expression apeurée du vieil homme. « Je ne l'aurais jamais fait. Je ne l'aurais jamais ne serait-ce qu'envisagé, et tu le sais. On ne peut pas l'accepter Walter... » Elle échangea avec lui une oeillade navrée.
Désolée, elle l'était oui. Auprès de tout le monde. Envers cet homme qui martelait avoir commis ces actes pour la protégeait, Trey qui avait perdu une sœur, Caroline qui avait perdu une fille qu'elle considérait comme la sienne, Ludwig qui était à des lieux d'imaginer la supercherie dont elle avait pris part. Et par dessus tout désolée pour elle-même, pour cette conscience qu'elle condamnait à une vie de tourments, pour cette âme qui ne saurait trouver de repos. Aujourd'hui Walter ne serait pas le seul à perdre la vie.
« Ma vie, ou celle de n'importe qui d'autre ici ne justifiait pas que tu arraches celle d'une petite fille. »
Victoria était encore une enfant, et Elena ne parvenait même pas à imaginer l'homme qu'elle avait tant estimé dans un rôle aussi monstrueux. Comment avait-il pu agir aussi froidement ? Où était passée la sagesse dont il avait si souvent fait preuve ? C'était incompréhensible, et la jeune femme se demandait encore comment renouveler sa confiance après ça...
« Je suis désolée. » souffla alors la jeune femme, incapable d'autre chose. Les minutes défilaient, et les kilomètres qu'ils s'évertuaient à mettre entre leur lieu d'existence quotidienne et le lieu de l'exécution ne suffiraient pas à effacer le sang sur leurs mains.
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Re: There's burdens we have to carry.
Mar 20 Fév 2018 - 7:30
Ashley se demandait pourquoi elle avait ressenti ce besoin de lui dire, de lui souffler ce qui allait se passer pour lui. Elle savait dans le fond qu’il n’en serait pas ravi, qui l’aurait été après tout ? Mais s’ils attendaient le dernier moment, alors sans doute n’aurait-il jamais le temps ou l’occasion de libérer sa conscience. La leur serait toujours lourde de cette décision et de cette sortie, tout comme le ranch serait toujours marqué de ces deux jours d’enfer, et un jour quand leur heure viendrait, alors chacun aurait l’occasion de soulager aussi sa conscience. L’on accordait après tout toujours une dernière volonté à un condamné. Le vieillard comprit évidemment où elle voulait en venir, s’agitant un instant en tentant de savoir pourquoi. Il implorait encore la compréhension d’Elena pour qui il clamait avoir fait tout cela.
La réponse d’Axel se suffisait à elle-même, avant qu’Elena n’enchaine. Des trois c’était elle qui serait le plus marquée par cet événement parce que ce petit vieux comptait pour elle, et parce qu’il l’utilisait elle pour justifier ses actes atroces. Les mots de la grecque étaient durs, le ton de sa voix lourd. Ashley jeta un coup d’œil à celle qu’elle considérait petit à petit comme une amie, et déjà comme une personne de confiance.
« J’aurais tout fait pour protéger Hope, mais ça … C’était une décision que tu n’avais pas le droit de prendre Walter, nous avons fait le nécessaire pour préserver les occupants du ranch … Tu n’avais pas le droit de décider pour nous, pour elles. » Son poing se serra, sa voix se nouant d’un léger sanglot. Maintenant que la colère retombait légèrement, c’était la tristesse qui prenait le relais. Elle aussi aurait un deuil à faire, une déception à encaisser. « Je ne pouvais pas prendre le risque qu’elles … Et si elles étaient mortes durant la nuit, qu’elles s’étaient relevées ? Si le virus avait continué de se répandre ? »
Ash’ secoua la tête avant de finalement se tourner pour poser son regard clair sur Walter.« Toi, tu pouvais prendre ce risque. » La blonde voyait que derrière ses actes, le vieil homme avait agi pour les meilleures intentions du monde, leurs éviter des drames supplémentaires, mais il avait aussi enlevé toute chance de guérison à une petite fille et une jeune femme forte. Est-ce qu’il ne réalisait pas que dans le ranch, tous avaient tout mis en œuvre pour éviter de les perdre et Pour éviter qu’elles ne se relèvent si la maladie devait les emporter ? C’est sa propre erreur que revint l’esprit d’Ashley. Si elle n’était pas sortie de l’infirmerie, il n’aurait pas eu le loisir de faire cela, qu’importaient les raisons invoquées. Son regard clair se reposa sur la route, ils allaient sans doute bientôt arriver. Difficile de savoir où exactement, mais il lui semblait qu’ils étaient partis depuis une éternité, sans doute que la fatigue physique et nerveuse de ces derniers jours n’aidaient en rien.
La réponse d’Axel se suffisait à elle-même, avant qu’Elena n’enchaine. Des trois c’était elle qui serait le plus marquée par cet événement parce que ce petit vieux comptait pour elle, et parce qu’il l’utilisait elle pour justifier ses actes atroces. Les mots de la grecque étaient durs, le ton de sa voix lourd. Ashley jeta un coup d’œil à celle qu’elle considérait petit à petit comme une amie, et déjà comme une personne de confiance.
Ash’ secoua la tête avant de finalement se tourner pour poser son regard clair sur Walter.
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Re: There's burdens we have to carry.
Mer 21 Fév 2018 - 9:44
Ayant rapidement croisé le regard d'Elena dans le rétroviseur, je ne pu que me sentir soulagé de la voir fermer la vitre du véhicule. Certes, l'atmosphère était bien trop étouffante et ce sentiment de compression pesait sur nos épaules à tous, mais le froid n'était assurément pas le meilleur plan si j'espérais une rémission rapide. Quoi qu'il faudrait de toute façon du temps, je n'étais qu'au début de cette foutue maladie et la suite allait sans doute s'annoncer bien moins glorieuse alors, tant que je pouvais encore le supporter, autant que je mette de côté cette maladie naissante déjà trop présente à mon goût et que je me concentre sur la tâche qui m'avait été incombé lorsque j'avais pris la tête de ce camp : protéger les miens et tous ceux qui gravitaient autour, à n'importe quel prix. Et si pour cela je devais faire couler le sang, ainsi soit-il. Le ton sec de la Grecque était d'ailleurs relativement inattendu, et pourtant il était évident que toute cette affaire la touchait bien plus que nous tous, parce-qu'elle était proche du vieil homme, suffisamment sans doute pour que le sort qui lui était réservé ait déjà commencé à la ronger bien qu'elle n'en laisse rien paraître. Ses mots n'étaient que l'écho de ce qui avait été dit et sans doute que le concerné avait espéré qu'elle change de point de vue, en témoignait l'air à la fois horrifié et honteux avec lequel il la regardait.
Les mots d'excuse sincère prononcés par Elena scellaient bien ce qui allait arriver et, juste à côté, Ashley reprit à son tour, faisant se reporter l'attention de Walter sur elle. Tout le problème était en effet là : il n'aurait pas dû prendre cette décision seul. L'envisager était une chose, mais venir nous en parler aurait été nettement plus judicieux et des mesures auraient pu être mises en place afin d'améliorer encore plus la sécurité des personnes saines. Mais non, il avait décidé cela seul et, si les résultats de ses actes pourraient lui servir de leçon, il n'aurait pas ce luxe. Notre décision était-elle trop extrême ? Sans doute, mais l'idée de le laisser évoluer parmi les miens n'était pas acceptable. Œil pour œil, dent pour dent, c'était aussi simple que cela. Lorsque la voix de la blonde se serra sous l'émotion, j'avais rapidement posé un regard compréhensif sur elle avant de me recentrer sur la route.
L'homme pouvait en effet prendre ce risque, et surtout faire confiance à ceux qui mettaient tout en œuvre pour arranger cette situation, pour éviter que le virus ne se répande. Mais il avait été poussé par la peur. Pouvais-je le blâmer pour cela ? Moi qui avais tendance à perdre mes moyens quand l'angoisse devenait trop étouffante ? Mon cerveau ne s'était-il jamais mis en veille pour parer à cela ? Évidemment que si. Et Ashley en avait eu une preuve considérable lorsque nous étions allés dans cette station service avec Carmen et Jasper et que des fous furieux nous étaient tombés dessus. Tuer de sang froid pour protéger les miens. Mais là était toute la différence : jamais je ne m'en serai à ceux qui faisaient partis de ce groupe.
Alors que Walter continuait de murmurer combien il était désolé, qu'il comprenait qu'il n'aurait pas dû mais qu'il n'avait pas le choix et qu'il ''ne voulait pas que les choses se passent comme ça'', nous arrivions à un point que je jugeais suffisamment éloigné du ranch pour stopper le véhicule. Un coin calme, pas de macchabées à l'horizon pour l'instant, pas d'habitation, simplement une étendue vaste de terre et des restes de maïs ensevelis sous la neige. Lorsque j'éteignis le moteur, j'avais inspiré profondément, coulant un regard sombre vers Ashley.
«On va s'arrêter ici » avais-je simplement murmuré bien que ce soit une évidence. Le moment était venu.
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