Le sang d'Heather était en ébullition. Après plusieurs mois à se les geler sévère, il faisait enfin à nouveau une température acceptable. La gym en intérieur avait ses pour, mais aux yeux de l'Italienne, rien ne valait l'entraînement en plein air. En prime, elle avait quelques frustrations et contrariétés à noyer dans l'effort. Lorsque l'on s'exerce sérieusement, on peut un moment oublier le quotidien après tout.

La météo est exceptionnellement clémente en cette veille de pâque. L'humidité omniprésente de l’hiver semblait s'être volatilisée durant la nuit au profit de minces éclaircies. Un temps comme il n'en avait pas fait depuis des semaines. La température devait être assez proche des 10°C puisque l'ancienne militaire ne ressentit pas le besoin d'ajouter un gilet par-dessus son t-shirt. Pour l'occasion, elle avait même ressorti celui avec lequel est courrait à l'armée. Celui avec un logo de son ancienne unité et sa devise : "Maiora viribus audere". Le même logo qu'elle portait en tatouage sur son épaule. Tatouage qu'elle pouvait enfin respirer en même temps que celui qui couvrait entièrement son bras droit du coude à l'épaule.

Elle aimait beaucoup cette devise. "Ose avec de plus grandes forces". Pour une droguée au sport, c'était devenu presque une maxime. Elle fit rouler les articulations de ses épaules avant de s'élancer d'un pas léger hors de sa chambre. Elle salua dans le couloir son compagnon de palier et la marmaille avant de traverser la bâtisse en direction du jardin.
L'Italienne ne semblait pas être la seule à apprécier cette journée. Bien que l'heure ne soit pas encore très avancée, il lui sembla être la dernière à être sortie de son lit. Chose pour le moins rare. Elle salua Kerwan et Noam occupé dans le potager et se mit en quête d'un coin de gazon sans ronces et autres trucs qui piquent.

L'emplacement idéal enfin trouvé, l'ancienne militaire commença ses échauffements habituels. Entre deux séries de squats, elle releva la tête pour apercevoir Emerson glander sur la terrasse. Un sourire légèrement sadique se dessina sur le visage d'Heather. Une idée charmante venait de germer dans son esprit. La météo n'ayant jusque-là pas trop était de leur côté, on avait pas mal repoussé les entraînements pourtant "obligatoires" auxquels les résidents devaient se soumettre. Histoire de ne pas finir en repas pour rôdeur ou cible trop facile pour les vivants. L'ancienne militaire frappa dans ses mains tout en déclarant pour elle-même "bien !" avant de partir en petites foulées rejoindre la blonde.

Arrivée à sa hauteur, elle lui adressa une révérence avant de déclarer :

"Si milady veut bien m'accorder une danse, j'ai besoin d'un sparring partner. Et puisque madame a séché les derniers cours et ne semble rien avoir à faire... Oserai-je dire que madame semble avoir pris du poids ? Non, pas mon genre..."

Son accent chantant se fit moqueur tandis qu'un sourire amusé digne d'un prédateur ayant trouvé une proie se dessinait en coin sur son visage. La provocation tenait évidemment de la plaisanterie. Après tout, il était quand même assez difficile de prendre du poids en plein milieu d'une quasi-disette. Une petite provocation gratuite restait tout de même le meilleur moyen de se mettre dans l'état d'esprit indispensable à la pratique de tout sport de combat. Du moins, selon son expérience.

April était finalement partie malgré les tensions présentes. Du coup, c’était à elle de se retrouver avec un Kerwan abattu et bien moins généreux qu’avant. Elle n’avait su quoi lui dire, ou quoi faire pour lui remonter le moral. Probablement parce que l’histoire en question de la regardait pas, qu’il ne s’agissait pas d’elle, mais d’eux. Les mots ne suffisaient de toute façon plus pour le remettre d’aplomb, il avait besoin de temps pour accepter l’idée que ça n’était pas de sa faute, et avoir juste le regret de ne pas avoir pu la retenir. Elle trouvait ça dommage qu’ils se laissent sur ces entre-faits, mais espérait que l’agent immobilier ne se mettrait pas à douter de sa propre présence au sein du groupe. Elle avait besoin de lui, de ses aptitudes pour faire perdurer le campement.

Mathew s’échinait depuis à lui changer les idées. Le nain, malgré tout l’égoïsme dont il était d’ordinaire capable, se montrait suffisamment altruiste pour se donner cette peine. Et si on ajoutait Noam à l’équation, l’équipe était formée pour ramener des jours meilleurs au sein de la maison de retraite. Rien d’extraordinaire, puisque Kerwan boudait pour l’instant les blagues vaseuses dont il avait d’ordinaire le secret. Mais si l’absence d’April se faisait sentir, Emy tentait de garder cet optimisme qui la caractérisait tant, pour permettre à tout le monde de voir qu’il ne fallait pas se laisser démonter pour si peu.

Ils avaient de toute façon beaucoup à penser dernièrement, trop pour se permettre de s’appesantir sur le départ de quelqu’un. Les stocks de nourriture n’étaient pas au mieux de leurs formes et ça lui causait du souci. Le potager ne donnait pas encore trop ses fruits, ou pas suffisamment pour qu’ils se dispensent des ravitaillements malheureusement. Noam se donnait pourtant du mal, aidé par Heather qui faisait en sorte de mettre au service de tout le monde ses compétences. Et ce fut d’ailleurs cette dernière qui la sortit de ses pensées en l’alpaguant alors qu’elle était plongée dans ses réflexions et inquiètudes quotidiennes.

« Hum ? » Fit-elle en relevant le nez vers elle, la découvrant en pleine séance d’entraînement.

Oups, eut-elle envie de dire avant de s’esquiver. Raté pour ça ! Emy avait pris du retard sur ses propres exercices, et Heather comptait vraisemblablement le lui faire payer assez cher. Son invective en était d’ailleurs la preuve, moqueuse comme elle avait la capacité de l’être. La blonde aurait pu trouver l’excuse d’avoir toute façon beaucoup à faire avec la gestion de l’endroit, mais ça serait se voiler la face. Les choses roulaient. Certes, il y avait toujours besoin d’agir pour que ça marche, sauf que présentement elle n’était pas occupée. Et la remarque d’Heather eut le don de lui faire baisser les yeux vers sa taille.

Bien sûr qu’elle n’était pas sérieuse, et Emy n’était de toute façon pas du genre à trop s’inquiéter de sa silhouette : ça n’était plus d’actualité, et elle n’avait jamais été trop superficielle. En attendant, il fallait admettre qu’elle avait perdu du muscles et de l’endurance, et c’était un problème dans leur cas.

« Ok, très bien, je serais ta partenaire pour l’occasion. » Céda-t-elle en s’avançant. Déjà dans une tenue adaptée pour l’exercice : « Tu veux faire quoi ? » Demanda-t-elle, pour se préparer psychologiquement à se faire maltraiter.

Lorsqu'Emerson accepta de s'entraîner avec l'Italienne, celle-ci lui adressa un thumb up avant de retourner en marchand vers le lieu où elle s'était jusque-là entraînée seule. Face à la question de la blonde, Heather pencha la tête et sembla sérieusement réfléchir à la question. Sur un ton incertain, elle répondit tout en frottant l'arrière du crâne :

"Échauffements dynamiques pour commencer. On enchaine sur des "burpees" pour bosser tout le corps. Bicylce kicks pour les abdos et pour reprendre du poil de la bête avant de terminer sur du full-contact. Ça me semble raisonnable."

La question restait de savoir combien de séries Emi serait capable de faire. À l'exception des étirements, tous les exercices présentés étaient du genre à pas mal en demander au sportif. Il valait mieux également terminer par le "combat" histoire de ne pas avoir l'occasion de donner une excuse à la "bizuté" pour s'enfuir avant la fin des exercices. Surtout qu'Heather n'allait pas y aller mollo. Une bonne piqûre de rappel sur la nécessité de s'entrainer régulièrement semblait pour le moins nécessaire au groupe.

Une fois le duo arrivé sur "l'aire d'entraînement", la trentenaire prit l'initiative de montrer l'exemple. Un démarrage en douceur via des étirements simples. De quoi mettre en confiance et endormir la vigilance de sa proie.

Les exercices suivant eurent tout autant pour rôle de faire travailler tout le corps que d’assommer en parti l'esprit de la blonde. Après tout, la condition physique importait tout autant que la connaissance martiale dans un combat. Savoir porter un coup ne suffisait pas, il fallait mettre de la force derrière celui-ci. Et contrairement à ce que beaucoup pensent, un "bon" coup nécessite l'usage de presque tous les muscles du corps et non pas seulement ceux des bras.

L'Italienne n'y alla donc pas avec des pincettes avec sa "partenaire". Même s'il n'était là question que d'amuse-bouches en quelque sorte. D'une grosse entrée en matière. En prime, elle avait également pour ambition de faire un peu oublier à sa "patronne" ses problèmes ne serait-ce qu'une petite heure.

L'introduction achevée, Heather - à peine essoufflée - se mit en garde face à la blonde et déclara :

"Bon, c'est seulement maintenant qu'on entre dans le vif du sujet. En garde ! Un peu plus haut. Voilà ! Bon, aujourd'hui, on reprend les bases." Se mettant de profil, elle donna deux coups-de-poing dans le vide avant de refaire face à la blonde. "Le corps appuie le coup. Tu ne restes pas immobile, tu ajoutes ta masse à l'effort. Tu commences, vas-y !"

Heather ne l’épargnerait pas, elle le sentait bien. A peine eut-elle accepter qu’elle se savait prise dans un traquenard duquel elle ne s’échapperait ; Perdue pour perdue, autant s’investir jusqu’au bout ! Vu ce qu’elle comptait lui faire faire, Emy poussa un long soupir pour se donner du courage. Certes, elle dirigeait le groupe, mais en matière d’entraînement, la brune était probablement la plus apte à la faire transpirer. N’était-ce pas le but ? Avant, elle avait compté sur Jaden pour apprendre des choses qui lui avaient sauvé la vie, il était temps de changer d’instructeur et de lui offrir toute l’attention dont elle avait besoin pour la rendre encore meilleur.

Elle la suivit, et imita Heather lorsqu’il le fallait. Les étirements étaient la partie facile, même si Emerson ne manquerait pas d’en refaire à la fin de la séance pour être sûre de pouvoir un peu marcher le lendemain. La survie aidait à se maintenir en forme, mais maintenant qu’elle se faisait du souci pour tout le monde, et encore plus depuis le départ d’April, elle avait laissé ça de côté. Les Bicycle Kicks furent la partie la plus facile de l’entraînement : après l’accouchement de Kaycee, la chirurgienne n’avait pas manqué de reprendre la forme avec ces exercices, et en tant que médecin, elle en avait fait pas mal aussi…

« J’ai fait ce genre d’entraînement durant tout mon internat pour pouvoir rester éveiller tard. Les tractions, les abdos, les pompes. Ça permet de se mettre un petit shoot d’adrénaline, et donc de ne pas fermer l’œil. En commençant en tant que titulaire, ça n’a pas manqué non plus… »

Il n’empêcha qu’elle se trouva partiellement usé par les exercices. Comme quoi ! son endurance en avait vraiment pris un coup. Les muscles déjà chauffés par ce qu’elle venait d’accomplir, elle parvint à finir ses séries, sans pour autant suivre la cadence vive d’Heather. Son objectif était au moins d’en venir à bout, à son rythme. En se remettant debout, elle pouvait sentir ses genoux plus faibles qu’à l’origine, mais se porta jusqu’à la brune lorsqu’elle lui annonça qu’elles passaient aux choses sérieuses :

« Parce qu’on avait pas encore commencé ? » Demanda-t-elle un peu essoufflée. Décidément ! « Bien allons y. »

Garde montée, davantage après l’invective d’Heather, elle tenta de se positionner comme elle et de calquer ses mouvements pour bien faire.

« Tu avances ton pied en même temps ? » Questionna-t-elle avant de demander à son instructrice de répéter le mouvement. « Ok… » Souffla-t-elle en venant à perfectionner son geste pour mieux faire.

L’avantage avec Emy était son souci du détail. Elle savait que bien faire était l’essentiel, dans tout. Même lorsque ça n’était pas envisageable. Son métier impliquait de toute façon qu’elle ne se contente pas d’être « bonne ». Elle devait être « la meilleure » pour la survie des siens.
Du coup, les deux femmes purent commencer à y aller un peu plus au contact. L’objectif d’Emy fut de taper dans la paume ouverte d’Heather de la viser en conséquence. Lors de son mouvement, sa garde se baissa légèrement. Difficile de rester focaliser sur tous les aspects de sa posture ! Même si c’était l’objectif. Ça devait devenir un réflexe. Une évidence.

C'était plutôt agréable pour l'Italienne de voir que la blonde prenait au sérieux son entraînement. Du moins cette session. Elle rit de bon cœur en imaginant sa patronne faire du sport pour réviser. L'ancienne militaire avait dans sa "jeunesse" fait tout le contraire. C'est-à-dire faire du sport pour ne pas avoir à bosser. Mine de rien, cela l'avait conduit jusqu'aux championnats régionaux d'athlétisme sont entêtement à éviter à tout prix les bancs de l'école. Chose qu'elle ne manqua pas d'indiquer à son "élève" un sourire nostalgique au visage.

Lorsque son aînée se plaignit à demi-mot et le souffle court face au fait que la jeune précise qu'elles n'en étaient qu'au début, Heather répondit avec un air sadique à peine dissimulé : "ce n'est que lorsque ça fait mal qu'il y a progrès ! Soit par ce que le muscle devra se reconstruire, soit par ce que l'amour-propre te poussera à ne pas oublier une mauvaise expérience !". Comme ça, le ton était donné. Après, elle n'allait quand même pas la couvrir de bleus et de courbatures. Ce n'était pas là l'objectif. En bon officier instructeur, elle allait se montrer (très) sévère, mais juste.

Le temps de l'entraînement au combat étant arrivé, l'instructrice tenta au mieux d'améliorer la droite de la blonde. Mieux valait dans ce cas maîtriser un bon coup plutôt que d'enchaîner les mauvais. Et puisqu'elle s'appliquait, les progrès étaient déjà clairement visibles.

Après une bonne dizaine de minutes à lui faire donner des coups "hauts", l'Italienne interrompit sa camarade et lui fit signe de prendre une garde haute. Sur un ton très militaire, elle lui dit : "bon maintenant, la règle à ne jamais oublier. Tous les coups sont permis ! On va faire "une série". Tu donnes deux coups hauts qu'on vient de travailler pour te rapprocher puis une fois au contact, tu en envoies un dans le bas-ventre. Contracte les abdos. Prête ? Sous la garde, comme ça !"

Elle joignit le geste à la parole. Même si le dernier coup qu'elle envoya à son élève était retenu, il était suffisant pour faire comprendre l'intérêt de ce dernier. Couper le souffle de son adversaire un bon coup et lui faire cracher ses poumons. Le full-contact misait avant tout sur la puissance des coups. Ce n'était pas non plus le parent militaire de la boxe et de la savate pour rien.

Driller les coups "basiques" était nécessaire. Après tout, une fois ceux-ci en poche, Zelef pourrait sûrement leur apprendre des trucs bien plus "spécialisés". Il fallait voir ça comme un investissement à long terme et avec de beaux bénéfices à l’arrivé ! Elle fit signe à la blonde se rapprocher et ajouta : "ne te retiens pas !"

Prête ? Pas tout à fait, mais elle encaissa tout de même le coup d’Heather. Néanmoins, son souffle se coupa un instant, et elle ressentit la douleur à son torse encore contracté. Rien d’anormal, son entraîneuse ne la ménageait pas, et elle avait bien raison de le faire. Savoir encaisser était un avantage dans le corps à corps, mais il y avait tellement de choses à connaître en parallèle que l’exercice pouvait se montrer plus ardu encore. Limiter les dégâts était primordial, sans doute aucun. Emy aurait, quant à elle, plutôt tendance à préférer les esquiver, elle n’était pas une masse de muscles difficiles à mouvoir ou lente. Plutôt amaigrie, concentrée, ses réflexes n’en étaient pas moins aiguisés.

Heather avait cependant raison. Elle hocha la tête lorsque ce fut à son tour d’essayer. Deux coups au niveau de la garde, sans doute pour faire distraction, et elle se permit de saisir la brune par l’épaule pour l’obliger à se courber, et envoyer son genou dans son ventre comme elle lui avait montré. Le coup n’était pas si fort, mais Emy veilla à bien viser au niveau du diaphragme. Si bien qu’en reculant, la brune pouvait sentir ses poumons recrachés leur air malgré la contraction de ses abdominaux.

« Hey, ça va ? » S’inquiéta-t-elle dans la foulée, pour être sûre de ne pas lui faire du mal.

S’entraîner était une chose, mais blesser celle qui se donner du mal pour former les autres ne faisait pas partie de ses plans. Elle attendit avec attention que Heather se redresse, veillant à ce qu’il n’y ait rien de cassé. En soi, son coup n’était pas si violent, mais il y avait des zones capables de plier une personne et de l’incapacité très rapidement et durablement. Comme elle lui avait dit : tous les coups étaient permis. Sa rencontre avec Daphne l’année passée lui avait déjà laissé entendre que les gens ne cherchaient de toute façon pas à se montrer dignes ou respectueux.

C’était chacun pour soi et Dieu pour tous. Et puisqu’Emy ne croyait en aucune déité, il n’y avait plus personne pour surveiller le reste de l’humanité.

« On peut faire un échange de bons procédés, si tu veux. » Suggéra-t-elle. « Tu m’apprends tout ce que tu sais, et je te montre les endroits le plus innervés, ceux qui font le plus mal quand on y cogne. » Blagua-t-elle.

Le coup de genou que lui envoya la blonde surprit pas mal l'instructrice. Bien qu'elle ait contracté les abdos, c'était loin d'être suffisant pour bloquer entièrement le coup. Ce fut donc tout autant la surprise que l'efficacité même de l'attaque qui fit perdre son souffle à la brune. Elle toussa une paire de fois avant de cracher et de se remettre en position la garde toujours aussi haute.

Bien qu'elle ait précisé qu'un vrai combat ne s'encombrait d'aucune règle, elle était tout de même sûre d'avoir précisé qu'on entraînerait sa "droite" dans un premier temps. Le regard chargé de reproches mais aussi d'un peu d'amusement, elle dit à Emi :

"C'est quand même bien salaud d'y aller au genou quand on travaille les directs du droit !" elle se racla la gorge avant de continuer. "Après, c'est une bonne initiative. Pour ce qui est des zones à viser, j'ai déjà ma liste."

L'Italienne envoya son pied à côté du visage de son adversaire avant d'enchaîner un coup de chaque côté dans les cotes flottantes. Elle arrêta ces coups avant d'atteindre réellement la blonde et enchaîna sur un uppercut dans l'estomac, le revers entre clavicule et cou, le direct dans le nez et enfin le coup sur la tempe. Ces "coups à blanc" ou plutôt de démonstration terminés, elle répéta le même shémas mais cette fois avec un rythme plus élevé.

La démonstration terminée, elle baissa sa garde et fit rouler l'articulation de ses épaules et déclara : "ces coups-là sont ce que j'ai de mieux pour faire mal. Mais le but c'est de tuer le type d'en face ou l'immobiliser au moins. S'il est en pleine forme et que tu n'as pas la surprise, faudra d'abords un peu l'amoché. Serre les dents. Après que c'est fait, tu l'envoies au sol et là, il est à ta merci."

Saisissant le poignet de son élève, elle le tordit avant de tirer de sorte à lui faire mordre la poussière. Sa main gauche étant toujours occupée à maintenir la clef de poignet, c'est de la droite qu'elle sorti de sa guêtre son cran d'arrêt dont elle enfonça le manche la lame non sortie dans le flanc au niveau des reins de la chirurgienne. Il était toujours très utile de montrer comment il était facile d'être tué en un instant si on faisait face à un adversaire expérimenté.

Elle relacha la pression sur le poignet et aida la blonde à se relever tout en lui expliquant :"je veux bien te montrer directement les techniques. Mais faut pouvoir créer les ouvertures pour les réaliser. Et pour ça je préfère qu'on prépare les bases avant. Surtout que ça c'est vraiment peanut en comparaison de ce que Zelef voudra vous faire faire..."