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Ça ne marchait pas. Ces cadavres étaient toujours plus attirés par le ranch que le bruit des armes. On tente le tout pour tout ?
La question d'Elena n'était que rhétorique. Le duo s'était contente d'un bref regard appuyé dans le rétroviseur pour faire demi tour au moment où Caroline défonçait le tas avec sa voiture avant de s'arrêter net, rapidement entourée par les wendigo encore présents. Merde, Caro !
Elles eurent tout juste le temps de se stopper, la brune récupérant les clés de la moto avant de sortir sa machette, la rage au ventre. Tiens. tendant l'arme a feu a Elena alors qu'elles courraient en direction du véhicule, elle avisa ceux cachés aux étages. TIREZ !

Sa lame se degagea de son étui, s'enfonçant dans l'orbite du premier mort a sa portée. Restait à espérer que ceux aux étages aient entendu sa demande. Dans son dos, elle entendit Elena la couvrir a l'aide de l'arme, s'assurant qu'elle ne risquait rien avant de briser la rotule d'un des cadavres relativement avancé dans la décomposition, la lame se fichant dans son crâne a son tour. Caroline ! elle hurla le prénom de la vétérinaire sans se soucier des armes autour d'elle se contentant d'achever ceux qui s'approchaient trop pres. Il devait bien y avoir au moins quelques personnes non loin qui allaient venir en renfort merde! Enfin, elle reconnut Jeffrey a la fenêtre qui visait à son tour la masse agglutiné autour de la voiture, ignorant le sang noir qui aspergeait ses vêtements et son visage. Avec un peu de chance l'odeur de mort empêcheraient les cadavres de réaliser quelle n'était pas des leurs et elle pourrait s'approcher davantage.

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Ils s’étaient repliés dans le ranch, mais certaines des leurs étaient encore dehors. Ashley avait pu entendre les coups de feu par-dessus les râles de la centaine de morts qui avançait vers eux. Centaine parce qu’elle craignait de compter combien ils étaient réellement. A l’intérieur du ranch, tout avait été fait pour se protéger. Portes barricadées, fenêtres occultées, mais les griffes des monstres raclaient sans cesse contre le bois, le métal, le verre. C’était un son oppressant qu’ils pouvaient entendre même de l’étage où ils s’étaient pour la plupart réfugié.

Ash’ avait trouvé refuge dans sa chambre, observant vers l’extérieur la marée des morts ravager tout ce qu’ils avaient pu construire sous son passage. Quelques minces grillages, quelques plantes par-ci par-là, s’ils encerclaient le ranch alors tout serait fichu, détruit. Le désespoir s’empara d’elle un instant alors qu’elle était seule dans sa chambre. Seule. Hope et Jon étaient partis, ils étaient loin à l’heure qu’il était et elle ne pouvait que les espérer en sécurité. La blonde ne savait pas quand elle reverrait sa gamine, son cœur se serra, lui faisant presque oublier le danger dehors.

Mais de nouveaux coups de feu attirèrent son attention. Des armes plus lourdes que celles possédées par les habitants du ranch. Elle se précipita aussitôt vers la fenêtre qu’elle avait délaissée, fronçant les sourcils pour réussir à discerner l’origine de ces coups de feu. Un groupe de personnes, il ne fallait pas être un devin pour savoir qui, qui balayaient la horde de pluies de balles. Les corps tombaient, les coups de feu attirant certains vers le groupe. Autre chose attira l’attention d’une partie des morts. « Caroline … » souffla-t-elle en voyant le véhicule encerclé par les cadavres. Comme endormie, Ash’ récupéra son couteau et traversa le couloir pour descendre l’escalier.

Elle devait sortir, ils n’avaient pas besoin de leur aide à la con. Ils n’avaient pas besoin de leur putain d’aide, de leurs foutues armes, de leur protection à la con. La blonde croisa le regard de certains des siens, elle agissait pour elle-même, par fierté. S’ils voulaient la suivre à l’extérieur, qu’ils le fassent, sinon elle ne les forcerait pas à se mettre en danger. Sa lame croisa un premier rôdeur qui préférait s’intéresser aux murs du ranch qu’aux coups de feu en retrait.

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Pour Stanley, dans cette rencontre avec les gens du ranch, une chose était essentielle : que ces derniers ne doutent pas une seconde de la valeur de leur offre. Ils devaient se rendre compte à quel point une alliance avec eux - qu’importait la forme qu’elle devait prendre – pouvait leur être bénéfique. Et surtout qu’ils arrêtent de péter plus haut que leurs culs ! Ils pensaient n’avoir besoin de personne pour se défendre ? Se pensait protéger dans leur ferme à l’abri des regards ? L’apparition de cette vilaine horde, qu’importait son origine, offrit ainsi à son groupe et à leurs alliés cette occasion. De rappeler aux autres qu’ils n’étaient pas surpuissants et ne vivaient plus depuis longtemps dans un monde clément.

La situation était hautement compliquée, voire carrément désespérée, pour les habitants d’Issaquah Ranch, quand Ray donna le signal à ses compagnons pour entrer en scène. L’approche demandait de la synchronisation, de la concentration. Car personne ne pouvait affirmer pouvoir s’en prendre à une telle masse de rôdeurs sans clairement s’exposer. Ils jouaient tous leurs peaux, personne ne devrait l’oublier ! Stan déboula ainsi de la forêt avec ses compagnons et planté sur ses jambes, tira une première slave de balles vers les macchabées. Il sentait l’adrénaline, alimentée par la peur, gonfler son torse, s’infiltrer dans ses muscles contractés, ses doigts crispés sur la détente de son fusil d’assaut, et cela le grisa. Les détonations des armes de ses voisins résonnèrent de la même manière et les premiers corps ennemis tombèrent.

C’était à peine quelques secondes après que Caroline ne s’amuse à jouer les kamikazes en envoyant sa voiture s’embourber parmi les morts. Brillante idée… Alors qu’il tirait toujours à vue sur la horde, dont l’attention s’était en partie retournée vers eux, le soldat nota les silhouettes de Carmen et Elena se jeter dans le tas, vers la masse grouillante qui s’acharnait sur la taule du véhicule de leur amie.

- Swann ! Lança-t-il à son poulain qui se déchainait à ses côtés. Il fit un mouvement de la tête vers l’endroit où les filles avaient filé, et l’invita à le suivre, sans baisser une seconde leurs gardes et en continuant à éliminer et contenir la menace autant qu’il le pouvait.

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C’était comme un état second. Le concert des détonations, le roulement des pas de course, les ordres criés par-dessus le vacarme, les pulsations de son propre cœur. Les morts étaient peut-être des centaines mais vu le nombre qu’ils représentaient, c’était une équation d’environ dix cadavres par personne. Largement faisable avec leur équipement. Talonnant Stanley et quelques autres de leurs co-survivants, l’étudiant visait, tirait, visait, tirait, visait, tirait. Comme on le lui avait appris, sans utiliser plus de deux balles par vorace.

Une à une, les dépouilles qui se désintéressaient alors de la grande baraque du ranch tombaient au sol, avec des allures de pantins dont on coupait les fils. Des gerbes de chair et d’os volaient, tâchaient l’herbe verdie par les abondantes pluies de la région. Quand son mentor lui indiqua la voiture qui s’échoua misérablement au milieu des charognes, après une opération kamikaze, le jeune homme hocha la tête. Ils allaient sauver la vie à cette ou ces personne(s) ! Non pas qu’il se sentait soudainement l’âme altruiste, mais leur message devait être clair : ces gens avaient besoin d’eux.

Aidés par quelques des leurs, Swann et Stan devancèrent une brunette dans ses efforts pour se frayer un chemin à la machette. Mise en joue, feu. Une, deux, trois salves. Le Remington du cadet Blackmore émit un cliquetis indiquant que son chargeur était vide, mais qu’importe : les morts étaient tous à terre. La voiture était dans un état déplorable, couverte de sang, tôle déformée, les vitres et les pare-brise morcelés de fractures, quand ils n’étaient pas complètement explosés. Le jeune homme put alors s’approcher et trouver quelques espaces entre les membres décharnés pour poser les pieds. Il ouvrit la portière conducteur et tendit une main à la femme à l’intérieur :

- Venez. On est là pour vous aider, précisa-t-il de sa voix laconique.  

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L'adrénaline coulait dans ses veines depuis l'instant où ils avaient quitté le quartier. Les ordres de la grande tige étaient clairs, pas de boucherie inutile mais pas de pitié, garder à l’œil les gestes et actions de ces pécores. Les morts servent à rien, il ne pouvait qu'être d'accord là dessus et avait opiné d'un simple rictus avant de couler un regard à l'égard des deux zigottos qu'Atkins lui avait quémandé de garder dans son champ de vision. Deux ranchers, deux frères, les deux mêmes débiles qui avaient joué les nounours attentifs avec les moutons qu'ils gardaient en garantie. C'était clair dans son esprit, aussi net que les râles masquant le chant des grillons et autres volatiles désormais bien calmes. La faune se taisait à contrario de la faucheuse qui marchait déjà depuis quelques temps sur le territoire de ces têtes de cons. Nathan observait les âmes errantes s'égarer ça et là puis captura le geste de Zack. Machinalement, et tandis que leurs voisins de l'île braquaient leurs canons dans la direction des premiers manouches Fuller sortit couteau et matraque avant de jeter un œil à Ao et Neil. Le Smith resterait à sa place le temps qu'il n'aurait guère à s'en servir.

- In da place boss. Sourit-il en un dernier regard à Zack.

Un sifflement suffit à inviter les autres à suivre la cadence et enfin les premières salves entrecoupaient le chant d'outre tombe. Les corps putréfiés tombaient sans résistance, éclaboussant le substance noirâtre la terre de cette ferme d'abrutis. Les paysans devaient s'pisser dessus avant leur arrivée, mais quand ils croiseraient leurs traits, sans nul doute chieraient-ils dans leurs frocs et, pourtant, s'ils ne jouaient pas aux plus cons, il n'y aurait aucune perte à déplorer de leur côté. S'invitant auprès des deux Rogers, histoire d’exécuter la demande du leader, Nathan profita de leur élan pour massacrer les premiers crânes de moules à portée. Pas d'arme à feu pour lui, pas pour le moment, Atkins savait suffisamment qu'il n'était guère aussi à l'aise qu'avec sa matraque ou sa lame.

Se redressant, après avoir écrasé les restes d'un crevard surannée, Nate recula rapidement, logeant le poing-américain de son couteau dans la mâchoire d'une autre saloperie macabre, puis l'acheva d'un simple revers de lame avant de redresser les yeux vers le bâtiment assailli. Un sourire étira la commissure de ses lèvres à l'idée que ces types n'étaient plus que des lapins traqués dans leur propre terrier par des prédateurs face auxquels ils étaient démunis.

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