Quand il reprit la parole, la métisse rouvrit les yeux. Immédiatement son cœur loupa maints battements en voyant le jeune homme – auprès d'elle – rendre ses tripes. L'autre abruti de gros plein de muscles lui avait démoli quelque chose, il ne pouvait en être autrement. La peur, l'angoisse certes, néanmoins il n'y avait pas de raison que Finan vomisse ainsi. Elle se redressa pour tenter de fixer ses billes. Le blanc de ses yeux n'était guère jaune, néanmoins s'il s'agissait du foie, ou de la vésicule ça ne tarderait plus. Elle n'avait guère fait médecine, mais n'était pas totalement bête. La rate l'aurait fait vomir du sang n'est-ce pas ? Reyns se rassurait comme elle pouvait, agrippant sa veste, sans se soucier du fait qu'elle serait fichue, pour éponger ce qui venait de maquiller le tee-shirt de O'Malley. Ça n'allait pas du tout, elle était prête à tambouriner à cette foutue porte s'il fallait,.Ces gens – aussi horribles fussent-ils - devaient l'aider. C'était même impensable qu'ils soient tous aussi inhumains que Victoria, son acolyte brun, le gorille et l'autre polly-pocket plus petite qu'elle. Néanmoins, la main qui revint saisir la sienne l'obligea à enter en collision avec le regard de son ami.

- Non, ils vont s'occuper de toi, ils le doivent, ils ont juré qu'il nous arriverait rien. Elle se redressa sur ses pieds, un frisson désagréable léchant son épiderme couvert de perles de sueur.

Le stress montait d'un cran, elle n'avait absolument rien sous le coude pour l'aider. Son débardeur à semi arraché près du nombril, la jeune femme s'activa en direction de la porte, bien décidé à y faire saigner ses poings pour qu'on l'entende, mais quand cette dernière s'ouvrit, elle resta figée une minute devant deux hommes, Victoria, et le dernier type à avoir tabassé l'Irlandais. Ils se disputaient, ces abrutis n'étaient même pas capables d'être soudés. Peu importait, Reyns fit un pas en avant en observant celui qui semblait respirer la haine à leur sujet, du moins, visiblement parce qu'il ignorait que deux otages étaient enfermés dans cette pièce, ou simplement parce qu'on avait profité de leur faiblesse pour démolir l'un d'eux.

- Wohhh !!!! Elle haussa le ton, soutenant même le regard de la garce de service, simplement pour qu'on la regarde. Il ne va pas bien, tes soupirants lui ont sûrement déglingué quelque chose. Reprit-elle à l'intention de Victoria avant de fixer le blond et l'autre homme à moustache. Il faut l'soigner, bon sang on fait c'que vous nous demandé, on a pas bougé, faites au moins ça merde !! Son corps tout entier tremblait, de rage, de crainte, peu importait que la peste lui démolisse le minois si elle avait l'assurance qu'ils aident Finan.

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La sauterelle, enfin le mioche avec ses bras tout maigres là, lui, un calculateur ? Bha putain, il ne s'en serait pas douté une seconde si ce mec ne lui avait pas dit. Néanmoins, en revenant sonder les billes de Lucas, Fuller arqua un sourcil. Le gringalet tirait les situations à son avantage ? Uhm, exactement comme lui, ils auraient pu s'entendre... Ou pas, car sérieusement et en toute honnêteté, si lui et ce mioche étaient en concurrence pour la vie, Nathan lui ferait une béquille avant que le Phasme atteigne la ligne d'arrivée. C'était intéressant néanmoins, tellement qu'il sourit à son interlocuteur, loin des secondes précédentes, avant de l'entendre lui servir que lui ferait mieux d'y aller.

- Ça m'avance à quoi ? Il le prenait pour un con nan ?

Prouver sa ténacité n'était pas ce qu'il désirait faire non, puis grand bien fasse à Balrog de l'traiter de couilles molles ou autre, quand on avait un ego comme celui de Nathan Emmery Fuller, on se fichait complet de ce que les autres pensaient sur votre compte. Du moins, ceux dont vous n'aviez pas grand chose à foutre. Il ne connaissait pas Lucas, s'il avait s'agit de Morgan ou encore de Vic, ou bien de son pote Will, sans doute aurait-il relevé le défi mais là... A part perdre du temps en étant certain que le mioche tiendrait à peine sur ses cannes avec un poids si lourd entre les bras, ça servait à que-dalle.

- Et non j'ai pas essayé d'ramoner la rouquine, par contre j'me demande si t'as pas des tendances gay à m'demander des comptes sur ma queue. Rit-il.

Deux fois qu'il remettait ça sur le tapis. S'il avait quelconque envie de changer de bord – s'il n'était pas déjà bi – y avait d'autres mecs à dispo et encore, Zack se ferait un plaisir de l'envoyer chier copieux. Kyle en revanche, ce petit journaleux était encore bien trop peu franc pour envoyer paître qui que ce soit.

- Bref, laissez le tranquille l'môme, il va pas vous bouffer, les p'tites bêtes pas mangent sûrement pas les grosses. Sourit-il, en reprenant les mots du grand brun.

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Un camp de vacances dans une ferme pédagogique. Ela hocha la tête. « Il y avait surement des enfants. » Dit-elle, presque pour elle-même. Elle était loin de ressentir de la culpabilité dans ce qu’ils s’apprêtaient à faire, tous. Ce qui était à faire serait fait. Mais elle voulait plus. Elle voulait mieux. Ces enfants n’étaient pas obligés de payer pour ce que les adultes refusaient d’accepter comme évidence. « Je voudrais qu’on essaye de préserver les enfants de ce qu’il peut arriver à cette deuxième rencontre. Les adultes assumeront les conséquences de leurs choix, mais les enfants sont précieux à notre époque. » Instinctivement sa main se posa sur son ventre, cruellement vide. Vide de la présence de cet enfant qu’elle avait porté quatre mois, et qui ne verrait jamais le jour. Ce fut le Major Ray au fond de la pièce qui fit un pas en avant, il attendit qu’Ela hoche la tête avant de prendre la parole. « Je voudrais faire une suggestion. » Dit-il en jetant un coup d’œil à Zack, puis à Morgan. L’israélienne pencha la tête et l’invita à poursuivre. La proposition du Major fut écoutée et accepté. Il n’était plus questions que de quelques détails d’organisation avant que Zack ne se lève, pour rejoindre les siens. Par politesse, l’architecte les raccompagna jusqu’à la porte. « On se reverra tout à l’heure. » Dit-elle autant à Zack qu’à Morgan.

Ela les regarda s’éloigner, toujours un peu soucieuse, avant de se retourner vers le Major. « Il faudrait que je discute avec les autres… Les tenir au courant de la situation et avoir votre avis sur la question. J’ai besoin de plus de recul. Je ne suis pas formée à ça. » Le Major hocha la tête, posant une main réconfortante sur l’épaule de l’architecte qui faisait preuve de clairvoyance en n’excluant pas les autres membres du groupe présent. Ray s’éloigna, à la recherche de Stanley et des autres, et Ela manqua de rentrer quand elle aperçut Jason et Merl se diriger droit vers le baraquement des otages. Elle les avait presque oubliés, ces invités surprises. A son tour, elle se dirigea vers la maison des prisonniers. Elle arriva pile au moment où l’une des otages quémandait de l’aide. Les Rogers se tenaient face aux autres, mécontents d’avoir fait des prisonniers. Cela étant, ils avaient raison. Ce n’était pas leur méthode. L’israélienne apparut à la porte et se dirigea vers les deux frères. S’intercalant entre eux deux, elle posa la main sur l’épaule de Jason, le plus en colère des deux. « La situation me semble bien tendue ici. » Dit-elle d’une voix douce.

Puis elle baissa les yeux sur les deux otages et sa mâchoire se crispa légèrement. Aussitôt, elle jeta un coup d’œil courroucé à celle qui s’appelait Victoria. « Nous ne sommes pas familier de ces méthodes, mais encore moins de l’idée de blesser nos prisonniers. » Ajoutant un peu de tranchant à son timbre. Elle regarda Clayton, qui n'était pas là depuis longtemps. « Va chercher un médecin, s’il te plait, Clayton. » La formule était polie, mais il n'en s'agissait pas moins d'un ordre. Comme promis, elle ne commanderait pas les gens d’Atkins. Ela foudroya la pigiste du regard, avec ses grands airs de Reine courroucée, avant de s’approcher de Megan et de son ami, avec une affolante sincérité, elle s’excusa. « Quelqu’un va venir aider ton ami. Je suis sincèrement désolée de votre situation. » Elle s’était approchée, mais gardait néanmoins une distance de sécurité. Elle avait peut-être l’air de venir d’une autre planète avec ses allures princières, mais elle n’en restait pas moins formée au combat rapproché, comme tous les civils de l’île.

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Ses soupirants ? Non mais elle était dingue cette fille. Victoria avait dû la fracasser trop fort l'automne passé. Est-ce qu’elle était responsable des faits et gestes de Créti-Nate et Captain Seattle ? La trentenaire n’eut pas le temps de répondre que c’était maintenant la « cheffe » des vacanciers qui se pointait. Wow-wow-wow, c’était quoi ce débarquement-là ? Pour lui faire la morale et lui jeter son regard de chouette ébouriffée là ?! La pigiste soutint les yeux sombres d’Ela avec insolence chaque fois qu’elle avait choisi de les croiser. Si elle croyait l'impressionner, c'était 0/20 avec un mot sur le carnet.

- Alors déjà, tu vas t’calmer Nabila, j’les ai pas touchés moi, j’ai même empêché un abruti que j’connais malheureusement trop bien de refaire la gueule de bouclette, première vérité à rétablir, mais elle n’était pas au bout des balances, rien à secouer, et puis viens pas t’la jouer prout-prout en disant qu’vous n’êtes pas familier de ces méthodes, elle avait grossièrement imité le timbre de l’israélienne, parce que ton tas d’hormones là, il a cogné aussi, dénonça-t-elle en désignant Clayton du pouce, désolé mec, mais j’peux pas laisser ta mère m’engueuler pour rien.

Elle n’était pas désolée pour un sou, non. Même si elle était seule de son camp présentement – ce qui était un peu normal vu l’écart de proportion entre les deux groupes – elle n’allait pas se laisser marcher dessus comme ça. Sa petite expression courroucée là, elle pouvait la remballer et la diriger sur quelqu’un d’autre. Néanmoins, la veuve avait au moins raison sur un point : fallait faire un truc pour le petit blondinet. Le but n’était pas qu’il meurt. Pas tout de suite.

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Ses mains tremblaient, elle était crevée, usée de cette nuit de ronde et n'avait guère encore fermé l’œil. La situation la dépassait cruellement, son cœur battait entre ses tempes comme si on lui martelait le crâne à... coups de batte, pensa-t-elle les mâchoires serrées en jetant un œil vers Victoria. Allaient-ils se bouger ? Lui répondre au minimum ? Ce fut une nouvelle agitation qui l'invita à faire un pas en arrière cette fois et à décrire les traits d'une femme n'ayant rien à voir avec ceux qu'elle avait sous le nez. Ce genre de femme qui, autrefois, devait avoir un certain statu... La manière dont elle s'exprimait le lui certifia presque d'ailleurs. La voir reprendre cette garce l'invita quasiment à jubiler, pourtant Reyns n'était pas de ce genre, mais la fatigue, l'angoisse malsaine, la peur de ne revoir aucun de ceux qu'elle appréciait, ni même celui qu'elle aimait, les enfants, finissait d'achever sa sensibilité à fleur de peau. Mais la bougresse de bas étage se défendait en balançant celui qu'on envoyait cherchait de l'aide et l'autre andouille qui souriait comme un benêt, juste avant que cette femme décide d'avancer. D'un bref mouvement de recul, la métisse se plaça intentionnellement devant Finan. Cette salope de brune ne lui avait appris que trop bien qu'il fallait autant se méfier des femmes que des hommes. Le timbre était doux, quasiment compatissant, comme une fêlure dans cet enfer aux allures de cercueil. Megan logea un bras devant son ami encore assis, simplement pour éviter que l'un d'eux ne recommence et mordit l'intérieur de sa joue. Un peu de tendresse dans ce monde de brute, trop brutal pour elle, trop dur pour elle... C'était comme la partager en deux, elle ne savait plus que faire ou penser, néanmoins en jetant un rapide regard au jeune homme derrière elle, elle opina.

- Si vous étiez si sincère, Gronda-t-elle a bout de nerfs. Vous ne feriez pas que le soigner, vous le ramèneriez au Ranch. Son timbre était froid, cette fois elle ne se laisserait pas avoir en sourire et douceur non. Les excuses c'est bien beau mais ça n'a aucune valeur face à deux otages, pas avec c'que vous comptez faire et cautionnez. Puis l'un des derniers arrivés donna de sa voix, un regard assez doux lui aussi... suivi par le blond qu'elle avait hélé plus tôt. Avaient-ils eu affaire au pire des raclures de ce campement ? Visiblement oui. Pour lui oui, j'n'ai pas soif. Pas de merci non, la métisse était à cran et en avait ras le bol de se montrer polie ou agréable pour finir par se faire dévorer pas des monstres aux airs Humains.

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