Aller récupérer les jardiniers et leurs choux et roses, c'était ça le truc. Pas de soucis c’est ce qu'ils feraient, mais vu la gueule de l'équipe ça n'allait pas être de la tarte, et déjà les nerfs bien à vif, la rousse devait garder son calme. Elle savait que Victoria serait égal à elle-même. Pour les autres elle n'en savait rien, elle ne les connaissait pas, sauf ce type là, "le garage à bite", avec qui elle avait surveiller les otages durant une nuit. Ela était le genre de princesse en louboutin qui lui tapait sur le système, mais elle ne disait rien.
On l'avait entiché d'un gilet par-balles et Morgan trouvait cela fortement inconfortable. Quelle merde ce machin. Mais bon valait mieux prévenir que guérir.

Soupirant d'agacement elle parvint aux abords de la maisonnée, et scruta cette dernière attentivement. Pour l'effet de surprise c'était foutu d'avance à cause de l'autre débile qui chantait à tu-tête. Pétasse, ferme ta putain gueule. Morgan avait envie de lui arracher les cordes vocales du gosier. Mais elle ne pouvait, se devait de rester calme.
Du mouvement se fit, un des planteurs de choux était là, Victoria avait le tour de la maison, bien, espérons qu'elle ne fasse pas de la merde. Mais la rouquine n'y croyait guère. Et ça ne tarda pas à se confirmer. Putain de bordel à queue, quelle conne celle-là !
La suite se déroula rapidement, la castafiore  tira à qui mieux-mieux dans la porte avant d'entrer dedans suivi de Conan sans neurones. Bande de débiles.

Observant alors Ela du coin de l'oeil , accompagnée par sa chienne et ses chihuahuas, elle attendit qu'elle reprenne un peu ses singes sous hormones. Mais non, elle paraissait désabusée. Putain ils étaient bien avancés. Alors la rousse voyant ce bordel, resta un instant à juger la situation. Elle resserra sa queue de cheval, et soupira excédée. Garder son calme, il fallait que tous soient en vie pour les ramener et exercer une pression sur l'autres ploucs des champs. Inspirant elle vérifia son matériel, couteau à la hanche droite, Glock à coté, Browning hanche gauche, et elle avait rangé ses fléchettes le long de la ceinture de son jean. Tout était en place, même ce foutu gilet par-balles. Et il était temps d'y aller, ça partait bien trop en vrille. Et l'ancienne barmaid était hors d'elle, elle fit un signe de tête à la Princesse Louboutin, avant de la suivre et d'entrer à son tour à l'intérieur de cette baraque.

Passant le pallier elle avança encore, froide, froide et directe comme l'iceberg contre lequel se frotte le Titanic. Elle avait juste envie de les buter tous et tous groupes confondus. Mais non, Zack avait été très clair, alors elle le serait. Approchant elle vit la connasse brune planter son couteau dans le bide d'un des agriculteurs. Quelle conne cette gonzesse. Observant autour d'elle, la rousse attrapa une serviette, ou une nappe, elle s'en fouttait en fait et avança vers le trio. Dardant un regard noir et froid sur Victoria.

"Range ça."

Le ton était dur, glacial, elle aurait aimé lui dire "coucher la noireaude !". Mais non, elle ne dit rien de cela, gardant son rôle. Puis elle plaqua le tissu sur l'abdomen du type. Manquait plus qu'il crève la gueule ouverte en se vidant de son sang à cause de la connerie de l'autre pigiste à la con.
S'assurant que le type avec son soucis de virilité tienne toujours le brun blessé, elle posa un regard impartial sur lui.

"Vous avez voulu vous jouer de nous, mais hélas, c'est raté. Vous aviez pourtant la balle dans votre camp, il fallait l'utiliser plus intelligemment."

Morgan marqua une courte pause et pressa plus fort le tissu sur la plaie saignante.

"Vous le saviez, on vous avait prévenu. Vous n'avez pas fait les bon choix. Quel dommage."

Le ton n'était pas monté, elle se surprenait elle-même à rester aussi calme, aussi glaciale. Puis voyant dans un coin la tête de... - Oh tiens donc - Le gars d'il y a des années, aussi proche elle pouvait le reconnaître - elle l'observa, animal blessé, bien.
Puis elle reporta son attention sur le type  à qui elle s'était adressée, patientant sa réponse. La rousse n'avait cependant toujours pas sortie ses armes, mais elle pourrait attraper rapidement une de ses fléchettes si besoin était.

Spoiler:

Transmission:

Perdus entre la peur des adultes et le sourire de l’israélienne, les enfants ne savaient pas vraiment sur quel pied danser. Après tout, Ela leur proposait de retrouver Papa et Maman. C’était tentant pour tous ces petits qui ne comprenaient pas forcément tout ce qui se passait. Et le pire ? C’était la sincérité du sourire d’Ela. Elle ne feignait pas le moins du monde, elle voulait ces enfants en sécurité. Au ranch. Pourtant, l’une des adultes, la brune à qui elle s’était adressée montrait les crocs, en haussant le ton. Ela la regarda avec une mine embarrassée. « Pourtant, c’est bien vous qui les avez emmené ici, à la merci des monstres dehors, loin de leurs parents ? Nous ne vous l’avons jamais demandé. Les enfants ne devraient jamais se séparer de leurs parents … » Dit-elle tristement. Entre la colère de Shawna et la douceur d’Ela, les enfants étaient déchirés. Dans son dos, Jane lui rappela le timing, la jeune femme hocha la tête. Il était temps, effectivement. Juste, quelques mots encore.

L’israélienne, après avoir observé l’enfant dans les bras de l’autre femme, qui pleurait, revint vers la métisse qui sortait les griffes, mais pas les armes. « Par contre, je vais vous contredire sur un point. Quelles ‘belles paroles’ ? Je sais que mon confrère n’est pas très loquace mais la protection que l’on vous a promis est bien réelle… Un soutien militaire et médical ne vous intéresse pas peut-être ? Bien sûr, rien n’est gratuit, mais l’aide que nous vous promettons n’en est pas moins réelle. Et nous avons tellement de choses à apporter à vos enfants ! Après tout, ils sont l’avenir de notre monde, n’est-ce pas ? » En disant ces quelques mots, Ela s’était un peu avancée, toujours protégée par Jane, elle s’accroupit pour être à la hauteur des enfants qui se cachaient dans les jupes des deux femmes. « Mes amis sont un peu nerveux, mais je vous le promet – à tous » Elle regarda Shawna, avec une assurance presque menaçante. « Nous tenons vraiment à vous ramener auprès de Papa et Maman, au Ranch. Qui vient avec moi ? » Finit-elle par dire en tendant une main au premier qui la saisira. Il suffisait d’un enfant pour mettre tout le monde au pas. Avenante et chaleureuse, Ela n’était un monstre que pour les adultes face à elle. Timidement, l’un deux s’approcha. Un tout petit bout de chou, qui cachait sa jumelle juste derrière lui. « Papa … ? » Touchée, Ela le regarda, elle savait que Jane veillait à ce que les adultes ne bougent pas. « Papa t’attends à la maison, on y va ensemble si tu veux ? » L’autre petite fille sorti aussi de sa cachette tandis que le plus téméraire s’approcha pour prendre la main d’Ela. Apeuré, perdu, fatigué et seul, c’est l’un des jumeaux Wright qui se retrouva dans les bras d’Ela qui se redressa en le calant contre sa hanche. Attendrie, elle lui caressa la joue, avant de regarder Jane. « On va pouvoir y aller. Je pense que tout le monde sera très content de rentrer à la maison. N’est-ce pas ? » Et elle leva les yeux vers Shawna.

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Cette douleur nouvelle était déboussolante. Il la ressentait et en même temps, pas vraiment. Il cessa dans la seconde de frapper la jeune femme et se redressa en portant une main tremblante sur son flanc. Dans son malheur, il fut malgré tout puisque la blessure restait superficielle, il avait connu pire avec cette satanée barre métallique plantée dans son épaule et c'était bien ce qui lui permit d'étrangement relativiser sur l'instant. Mais réellement sur l'instant uniquement, car si la balle l'avait plus effleurée que perforée, la chute d'adrénaline eut pour conséquence de le lancer.

L'amérindien, ayant temporairement pris le dessus sur l'homme, se précipita vers Jonathan et l'aida à se relever tandis que les autres surarmés entrèrent sans prêter plus attention que ça à ce qui se déroulait, ils se dirigèrent aussitôt à l'étage. « Isha... Les gosses, Shawna... Quinn...Et.. » impossible pour l'ancien livreur de prononcer le dernier prénom, celui d'Axel. Le calme à l'extérieur lui faisait craindre le pire, tout comme celui de la maison car hormis les cris et hurlements des habitants du ranch, les autres restaient calmes répondants à merveille à l'image qu'on pouvait se faire des militaires et de leur calme. Tout dans la maîtrise, contrairement aux fuyards. Ils étaient tombés sur bien plus forts qu'eux, bien plus organisés et préparés à mener une réelle guerre.

L'ambiance risquait pourtant de rapidement changer. L'homme attaqué par Isha retrouva ses moyens, tout comme la jeune femme, mais Jon n'y prêta pas plus attention que ça, son regard se portait vers les marches en train de grincer sous les pas des personnes l'empruntant pour regrouper tout le monde. Il reconnut les chaussures ainsi que le pantalon de Hope et un énorme pincement au cœur arriva dans la foulée accompagné de larmes.

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    Évidemment, la réaction de ces enfoirés à la mienne n'avait pas tardé à arriver et je n'eu même pas le temps de me jeter sur la brune qui m'avait tirée dessus que le type que j'avais touché me fonçait déjà dessus, m'assenant un coup dans la mâchoire qui me laissa pantois quelques secondes. Quelques secondes de trop. La pression de son arme sous ma gorge, amenant difficilement l'air à mes poumons, me fit suffoquer tandis que, de ma main libre, je tentais de le faire lâcher prise.

« Lâche...moi, connard » avais-je soufflé tant bien que mal entre mes dents, bien conscient que ça ne le ferait pas obtempérer pour autant.

    Bien décidé à me débattre coûte que coûte cependant, je sentais mes poumons se vider de plus en plus de cet air si précieux dont me privait le type derrière moi avant que la brune qui avait tiré ne vienne se planter devant moi. Tentant une avancée, je fus à nouveau retenu par l'homme, poussant un hurlement de rage qui ressemblait bien plus à un grognement mécontent. Et l'éclat d'une lame me fit écarquiller les yeux, me débattant encore plus sans même écouter les propos de la femme. Quelques foutues secondes de trop.

    Lorsque sa lame traversa mon flanc, s'y logeant jusqu'à la garde, mon souffle se coupa net et mes yeux se firent encore plus ronds. Seul un souffle étouffé avait passé la barrière de mes lèvres et mes yeux fixaient un point qu'ils ne pouvaient plus voir désormais. La douleur était telle que, d'un seul coup, le manque d'air semblait une torture bien trop douce. Et l'autre qui me tenais toujours, c'était évident, sans quoi mon corps se serait affalé comme un pantin sur le sol. Grimaçant en sentant une nouvelle douleur vive au niveau de mon abdomen. Les mots qui m'étaient adressés ne parvenaient même pas jusqu'à mon esprit tant la douleur était forte.

    L'instant d'après -quelques secondes, quelques minutes, qu'importait- je senti mon corps s'affaisser au sol, l'air revenir, douloureusement. Portant machinalement une main à l'endroit où la garce avait enfoncé sa lame, grimaçant de douleur. Prenant du bout des doigts le tissu, je le portais à ma plaie, ne prêtant guère attention à la terre humide sur ma joue, mon regard toujours fixe sans pour autant y voir quoi que ce soit. Allais-je mourir ici ? Comme ça ? Après tant d'année à ne pas savoir pourquoi, à ne pas trouver de sens à ma vie, allais-je sérieusement y passer maintenant que j'avais trouvé un but ? Une famille ? Une raison de profiter de chaque instant ? Foutu monde. Foutue humanité. Finalement, ce serait bien elle qui causerait ma perte parce-qu'autant le dire : dans mon esprit trop fataliste, je ne quitterai jamais cet endroit. Un court instant, mes pensées se portèrent vers Shawna. Elle devrait être forte, élever Liam et lui dire de ne pas faire les mêmes erreurs que moi. Devenir quelqu'un d'acceptable et ne pas se laisser envahir par une angoisse destructrice. Elle devrait le faire et, surtout, j'osais espérer qu'elle ne me verrait pas ainsi et n'aurait pas à porter l'image du père de son enfant à l'agonie. Fermant les yeux pour chasser ces images, une unique larme roula sur ma joue. Si la volonté de me relever était présente, je m'en sentais tout bonnement incapable, tremblant de douleur sur ce sol froid.

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