Hormis les quelques morts qui déambulaient un peu plus loin – et pour lesquels on semblait s'être mis d'accord pour ne pas en faire un cas prioritaire pour le moment – l’endroit semblait relativement calme. Pourtant, je savais que derrière ce calme pouvait se cacher bien des dangers et que ce n'était franchement pas le moment de baisser la garde. Puis il y avait cette histoire de barricade, à l'entrée principale, qui ne me disait rien qui vaille. En plus de ce véhicule militaire qui bloquait les portes, des planches en bois et en tôle avaient été solidement fixées pour empêcher qui que ce soit d'entrer – ou à moins que ce ne soit plutôt pour les empêcher de sortir ?

« Ouais et bien si ton objectif principal c'est d'entrer là dedans, le miens c'est également d'en ressortir vivant, figure toi… » N'avais-je pu m'empêcher de grommeler à l'intention de Duncan avant de lui emboiter le pas, ainsi qu'à celui de Ludwig, pour aller inspecter de plus près la façade du pensionnat. J'ignore ce qui me prenait d'être soudainement aussi pessimiste, mais il y avait un je-ne-sais-quoi dans l'air qui me mettait légèrement mal à l'aise. Sur mes garde, donc, je surveillais les morts du coin de l'œil tout en tentant de discerner le moindre mouvement à l'intérieur du bâtiment.

Pendant que le Norvégien grimpait sur le toit du véhicule militaire pour tenter d’apercevoir ce qui se cachait de l'autre côté des fenêtres du deuxième étage, je m’intéressais à l'habitacle du camion sous ses pieds. M’approchant doucement du hublot côté conducteur, afin d'y jeter un coup d’œil à travers. C'était par simple curiosité de mécano. Puis, en entendant Ludwig se plaindre qu’il faisait trop sombre à l’intérieur du pensionnat pour voir quoi que ce soit, je m’étais écarté de la portière du véhicule pour sortir la lampe torche que je trimbalais dans mon sac à dos. « Tiens, essaie avec ça ! avais-je répondu en lui tendant l’objet qu'il prit alors pour éclairer l'intérieur. Et je me dis que si jamais y’a rien, tu pourrais peut-être frappé contre le carreau pour voir si le bruit n’attirerait pas quelques morts cachés dans un coin ? En espérant juste ne pas attirer des vivants… »

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:

« Et vous priver de ma merveilleuse compagnie ? avais-je répliqué en offrant à Duncan un large sourire exagéré. Croyez-moi, vous auriez été bien trop déçus de ne pas m’avoir vos côtés, chef ! » Plaisanter, c’était tout ce que j’avais trouvé pour m’empêcher de l’envoyer ouvertement balader et tant pis s’il n’était pas du genre à rire… À vrai dire, il avait plutôt la tronche du mec qui fonce dans le tas avec un trop plein de confiance en lui et un manque cruel d’humour.

Visiblement, même avec une lampe torche ça ne servait à rien. Il faisait trop sombre à l’intérieur pour que Ludwig puisse y apercevoir quoi que ce soit d’utile – ce qui n’était pas étonnant avec toutes ces foutu barricades à la con ! J’étais toutefois d’avis que l’on perdrait un temps précieux si l’on essayait de passer au travers ces planches de bois et de tôle. Et puisque la patience n’était pas mon point fort, on était aussi bien de tenter de trouver une seconde entrée plus facile d’accès que celle-ci. J’avais donc donné mon avis aux propos des autres, tout en remettant ma lampe torche dans mon sac à dos ; « Je vote aussi pour qu’on laisse tomber l’idée de forcer la barricade. On ne va tout de même pas y passer toute la journée ! »

Même pour le véhicule militaire, ce n’était pas la peine d’essayer de le bouger ou de le démarrer. La batterie était assurément à sec, tout comme l’était probablement son réservoir d’essence. Je me promis toutefois d’y revenir avant la fin de notre expédition – si l’occasion se présentait – pour voir au moins si l’on pouvait en faire quelque chose. Après tout, un véhicule militaire de plus dans notre camp, je n’allais certainement pas craché sur cette perspective !

Duncan choisit de suivre la proposition de Ludwig, celle de contourner le bâtiment par le stationnement de droite afin de voir s’il n’y aurait pas une issue plus accessible. Étant moi-même d’accord avec l’idée, j’avais jeté un regard vers les autres pour m’assurer qu’ils suivraient le groupe ; « Pour l’instant, on ne se sépare pas, d’accord ? », avant d’emboiter le pas du magasinier.

Spoiler: