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Re: One soul for another
Mer 6 Mar 2019 - 11:14
J'étais comme dans un rêve. Ne sachant prendre aucune décision, ne sachant pas comment réagir. Je me laissais guider par mes pensées. J’en avais trop, je n’arrivais pas réfléchir. J’étais dans un état de stress intense et la seule idée de pouvoir m’en débarrasser m’insupportais. Je regardais mes mains, elles tremblèrent légèrement. C’est comme si j’étais une boule de nerfs. Que j’étais dans une bulle que je ne pouvais exploser. J’étais prisonnier de mes propres émotions, et rester assis-là ne m’aidais en rien à y voir plus clair ou me calmer.
Pourtant il fallait que j’essaye et que j’y arrive pour elle et pour le bébé. Au fond, je savais qu’il allait arriver, que c’était pour maintenant. J’en prenais conscience chaque minute essayant de ne pas penser au sang et à une Jenna plus que fatiguée. Elle aura tous les soins du monde et toute mon attention. Que ce soit pour lui ou elle. Elle aura tout de moi. Ça avait toujours été comme ça et ça le restera. Elle était un tout. Ces jours heureux que je passais avec elle me comblait et faisait de moi un homme meilleur. J’étais arrivé ici sans aucune espérance. Juste la sécurité d’un camp avec ma gueule de détraqué, mon mutisme et mon froid assez dur. Quand j’ai vu Clay se fut le début de la sociabilité et d’un nouveau monde qui s’ouvrait. Et quand j’ai vu Jenna, je savais que ce n’était pas pour une seule nuit, mais pour toutes.
J’étais nerveux, angoissé au bord d’une panique que je ne maîtrisais pas. Je regardais Joe pour l’avertir de ma question osé mais très important à mes yeux. Après sa provocation à deux sous, elle me répondit sans me cracher à la gueule pour une fois. Avec un calme que je ne lui connaissais pas. Elle me rassurait. Venant d’elle ça tenait d’un miracle.
Lorsque j’entendis les cris. Les cris de mon petit. Je relevais les cils, sondait Joe voir si je ne rêvais pas. La réalité me rattrapa et je me mis debout. Un sourire étira mes lèvres quelques secondes. J’étais … j’étais entre joie et incompréhension totale. Me fallait des preuves. Que tout allait bien pour lui et elle. Joe me poussa un peu plus encore. J’avançais doucement, le temps de prendre conscience de ce que j’allais voir. Je m’avançais vers le petit remue-ménage. Le rideau s’étira légèrement. Un mec portait mon enfant, me demandant de le suivre un peu plus loin. Il dévoila le bonhomme sous mes yeux. Il était ... c’était le mien. Il n’était pas encore propre mais l’éclat de ce petit être fit briller une chaleur intense en moi. C’était le nôtre. Il était là sous mes yeux, tellement petit. Essayant de percer un nouveau cri dans son nouveau monde.
C’est une fille. En bonne santé, cela dit elle est née quelques semaines trop tôt. N’ayez pas peur, elle n’aura pas de complication mais nous devons veiller sur elle encore quelques jours. Je regardais l’infirmier. Une fille. J’étais heureux. Heureux comme jamais. Un court instant seulement quelques secondes. Je n’ai pas eu le temps de la porter, qu’un bordel de l’autre côté me fit sursauter On a plus de pouls … Mon sourire s’effaça automatiquement. L’infirmier recula avec un mot d’ordre sur ma tronche. Deux autres, me fit reculer. Je planais. Je planais tellement j’étais dans un cauchemar. Je les poussais, tirant le rideau comme un bourrin, on me poussa plus fort encore mais je l’ai vu. J’ai vu le visage blafard de ma femme, le temps d’une seconde. JENNA !!!
Une boule horrible me fit mal au bide et je me retrouvais automatiquement près de Joe. La douleur, je la lui prenais. Je captais son mal être et je faillis en tomber. On entendit le chahut, des gars gueuler, des machines se mettant en route. Impuissant, j’étais dans le noir complet. Je fermais les yeux, ce fus un cauchemar. Elle ne respirait plus. Elle avait donné la vie et ne respirait plus. Bordel, elle était forte elle pouvait faire quelque chose. C’était rien, ça allait le faire. Bella était plus forte que n’importe qu’elle autre femme ici. On était passé par tous les stades. Toutes les émotions. J’avais changé, elle m’aimait. Je l’aimais comme un fou. Je veux la voir debout. Laissez-moi la voir … je l’avais pensé ou l’avais-je crié ? Mes cordes vocales reprirent un volume normal QU’ON ME LAISSE LA VOIR !!! Qu’elle ne m’abandonne pas. De colère, pour me vider, la seule chose que je fis c’est de donner un coup de pied dans ces putains de chaises. Ne m’abandonne pas. T’as pas le droit de me faire ça.
Et puis, mes tympans captèrent un bruit que j’avais déjà entendu il y a longtemps. Le son du mal, le son de la réponse à ma question. Je me décomposais, je devenais sourd et aveugle en même temps. Mes sens m’abandonnèrent. Juste ce son. Le con classique et strident d’un cœur sans vie, sans battement, sans rien.
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Re: One soul for another
Mer 6 Mar 2019 - 11:59
One soul for another
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Il ne l'avait pas vue sourire, mieux valait d'ailleurs, la moindre trace d'émotion sur ses traits, alors qu'elle le détestait depuis un bail, aurait été comme faiblir face à l'ennemi. Néanmoins Richardson se redressa, quant à elle, Joann était plus droite sur sa chaise, comme si un fil passait de ses chevilles, dans l’entièreté de son corps, puis ressortait par le sommet de son crâne et que quelqu'un la faisait agir à l'inverse des gestes et actions qu'elle aurait eu des années en arrière. Ce n'était qu'un mioche, une crevette d'à peine quelques kilos, né trop tôt d'après le compte qu'elle s'était mentalement fait et approuvé par le type, en blouse, qui s'adressait à ce qui, à son regard, ferait un père déplorable. Encore assise, Cain laissa son regard vadrouiller sur le linge dans lequel, doucettement, s'agitait le nourrisson. Une fille. Une légère bouffée de satisfaction lui traversa le corps, Richardson était encore le seul dans ce camp, dans cette vie, et son nom ne perdurerait pas durant des siècles et des siècles. Un rictus lui étira les lèvres alors qu'elle retirait enfin les mains de ses poches pour les passer sur son jeans. Elle n'avait plus qu'à attendre le réveil de Jenna, et une fois cette dernière totalement consciente, elle foutrait le camp... Ou pas.
Subitement un sifflement régulier la poussa à froncer les sourcils, plus encore en entendant les voix qui provenaient de derrière l'écran de tissu. Plus de pouls. Sans vraiment y songer, la Canadienne se redressa. Droite sur ses jambes, ce même fil – qui lui traversait le corps – tendu à craquer. Ses yeux allaient et venaient entre l'infirmier, qui emportait la gamine, le rideau et Lucas qui, sans surprise aucune, s'emportait déjà. Pas un mot ne fila ses lèvres, pas même une insulte... Rien... Absolument rien car là, sur le vif et à imaginer ce qui se produisait, elle se revoyait ce fameux jour de Mai. Ce matin là où elle attendait le retour de Floyd et de ses hommes. Cette matinée où, d'un air grave, Donovan lui avait planté une lame dans le cœur en à peine quelques mots. Ce ne fut plus qu'un tourbillon de bruits autour d'elle, derrière ce panneau de fibres dont on interdisait l'accès au type, monté sur ressorts, auprès d'elle. Mais là, de la haine, de la rancœur, de l'acide que ce type était capable de tirer d'elle, ne subsistait plus qu'une sorte d’empathie dérangeante. Désagréable et froide comme du poison au creux de ses veines chaudes, un contraste cinglant entre la réalité, ses convictions, et ce qu'elle n'imaginait jamais se produire à se sentir mal autant que semblable à ce mec qui perdait pieds. KLANG, l'écho lui semblait provenir de son cœur. KLANG, à nouveau et pourtant elle ne ressentait aucune vibration en elle, aucun souffle capable de lui soulever le cœur de la sorte. KLANG ! A maintes reprise ce son lui souleva les entrailles, comme si prendre conscience de cette même douleur, ce même déchirement chez lui, lui était insupportable, impensable.
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip …...... Ce n'était pas dans son crâne, encore moins dans le creux de sa poitrine, mais dans celle de l'ex serveuse allongée, vidée de sa vie, derrière l'écran blanc où seules les ombres du corps médical dansaient encore. Vivement dans un premier temps, et plus lentement jusqu'à s'arrêter de tournoyer autour de la patiente. La trentenaire déglutit, ramenant maladivement les pans du gilet contre son buste, serrant même les fibres à s'en faire blanchir les phalanges. Dans cette torpeur, la sienne et celle qui émanait de Lucas, elle ne l'avait pas même entendu hurler, pleurer et ne réagit qu'à hauteur de ce qu'elle savait faire depuis toujours. Depuis la toute première fois où elle l'avait fait parce qu'un type l'obligeait à se soumettre à lui, à souffrir à faiblir pour lui : fuir. En peu de temps, Joann activa le pas jusqu'à la sortie, poussa les deux portes battantes et reprit d'air à s'en brûler les poumons.
Quelque chose obstruait sa gorge, l'empêchait même de respirer normalement, lui soutirait quelques larmes qu'elle pensait n'avoir rien à voir avec la peine qui lui transperçait l'âme. Ce n'était que la similitude d'un moment, lui en rappelant un autre tout aussi douloureux pour elle, qui la clouait sur place. Avec mal, elle courba l'échine, les mains sur les genoux, puis reprit lentement son souffle. Jenna était morte..... Elle n'était plus là.... Ce n'était pas Casey, ce n'était pas Stan, pas Donovan et heureusement ce n'était pas Lawrence mais, Jenna était une amie malgré leurs différends des premiers instants. Le sang battait dans ses tempes, Cain n'entendait plus rien, mais pouvait sentir cette main contre son épaule qui, à peine se redressa-t-elle pour croiser le regard du propriétaire, relâcha la pression. Personne n'était présent, ce n'était qu'une illusion de plus, le genre de celles qu'elle avait au prémisse du deuil.
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Re: One soul for another
Mer 6 Mar 2019 - 20:51
Déconnexion. En chute libre totale. Je n’arrivais pas à décrire ce qu’il se passait en moi en cet instant. Tous mes sens avaient disparus. Comme si mon corps me lâchait, que l’on me débranchait. Comme si la vie ne m’avait pas assez torturé. Et puis ce bruit, ce bip long qui avait un sens pour moi, se répétait à l’infini. Ou peut-être était-ce mon esprit qui me jouait des tours. Puis, je sentis mon mollet me lancer, d’avoir fait valser les chaises pour me calmer. Je sentais la transpiration, l’odeur de la douleur. Mon estomac mourrait sous ma torpeur. Le brouhaha complet de machines, de pas qui n’arrêtaient pas leur danse. J’entendais leurs voix. Ça criait et puis plus rien. L’activité s’interrompit. Le bip lui, était toujours là.
Au moment, je ne l’entendis plus. Mes yeux, embués de larmes pour la toute première fois depuis longtemps, fixèrent un point invisible devant moi. Mes muscles s’éveillaient et mon cerveau se mit en route. Je la perdais, pour toujours. Et ça, c’était impossible. Je sentis une main sur mon épaule, une main invisible. Une main qui ne me réchauffait guère. Seul Bella le pouvait. Lorsque je vis deux infirmiers face à moi prêt à ouvrir leur bouche à chercher des mots qui n’avaient pas sens pour moi, je pris de l’élan et les poussèrent violemment. D’une main ferme, je tirais sur le tissu qui faillit se déchirer dans le geste. Ils avaient arrêté les machines. Je la regardais elle. Elle ne bougeait plus. Alors que mes pas me dirigèrent vers Bella certains se mettaient en travers de mon chemin je criais un DEGAGEZ !! sévère sans prendre le temps de ménager mes cordes vocales. Laissez-le, j’entendis plus loin. C’était sage. Mes bras entouraient ma femme, je posais mes mains un peu partout sur son corps Ma … Bella, je sais que tu es là. Réponds moi… ma voix se perdait dans au creux de ma gorge. J’entamais un va et vient avec mes mains sur sa poitrine. Massage cardiaque. Je brûlais de l’intérieur de ne pas voir ses yeux s’ouvrir. Réveille-toi. Réveille-toi, j’avais les lèvres sèches de lui donner de mon oxygène pour la faire revenir. Je crachais mes poumons, ma salive. Elle ne pouvait pas mourir. POURQUOI ?! criais-je. Elle ne pouvait pas partir, elle ne pouvait pas me laissait comme ça. Moi, sa fille. Elle n’avait pas le droit. Je sais que tu es là, fis-je en caressant son visage et se cheveux.
Je me posais près d’elle, le lit s’affaissait sous le poids de mon corps que je basculais en avant. Avec tout ce qu’on a vécu tu peux pas … tu peux pas nous laisser. Réveille-toi ma chérie, ma femme … je t’en supplie. Je pleurais. La dernière fois que j’avais laissé mes larmes couler autant c’était lorsque j’avais appris la mort de ma mère. Je criais, hurlais de rage. Je lui laissais un baiser, regardant ses trais fins et sa bague. La faisant tourner à son doigt. Tu te souviens, de ce fameux soir où je t’ai demandé en mariage. Tu te souviens de ton sourire, du mien … de nous. Reviens, Jenna s’il te plaît … je baissais la tête, je me consumais de l’intérieur. Laissant pénétrer la souffrance la plus intense de toute ma vie. Ma tête tournait. Un flot de souvenirs traversaient mes paupières fermées. Le soir de la rencontre à Noel, nos sorties, cette fois qu’elle jouait avec moi que je l’avais prise sur la table alors qu’elle était encore blessée, nos disputes sévères, sa soirée avec Nate alors que je voulais la demander en mariage, l’échange de notre amour, de notre consentement, de nos vœux, notre mariage, l’annonce de l’enfant, notre vie à Renton, la fois où je l’ai porté avec un bras invalide alors qu’elle avait reçu une balle au flanc, ces moments de doutes et de faiblesses, sa reconstruction après le viol. Tout c’était mon tout. Je pris la bague dans ma main et je la serrais à tel point que je pouvais la briser. Je renifler, je voyais flou. La vie, le karma qu’importe … me l’avait prise. Encore, une femme que j’aimais plus que tout au monde.
J’hurlais une nouvelle fois, quittant le contact de la peau de ma femme que j’aimais tant pour foutre en l’air tout leur matos qui ne servait à rien. C’était des branleurs, des moins que rien. Je balançais leur écran au sol, je titubais mais ma force était toujours là. Je cassais le matériel, les chaises, tout ce que je pouvais trouver autour de Jenna. Bella ... qui n’était plus. Qui m’avait quitté alors qu’elle désirait tant cet enfant. Je perdais du souffle à mesure que je détruisais. On avait détruit ma vie, maintenant c’est le noir que je voyais, tout n’était que cendre et désespoir … Rien ne sera comme avant. Je l’aime, je l’aimais. Plus que tout. Je voulais qu’on me la rende !
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Re: One soul for another
Ven 8 Mar 2019 - 10:35
One soul for another
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Pas de réaction de sa part, ou si un éclatement de colère et de douleur mentale. Finalement c'était mieux, non ? Sûrement, parce que s'il avait pleuré sur son épaule Cain n'aurait pas su comment agir, comment réagir même. Le fil qui traversait sa silhouette se tendait au rythme de son cœur. Ce dernier battait plus vite, comme si d'un instant à l'autre elle serait forcée d'agir comme elle n'en avait pas envie, comme elle n'en avait pas l'habitude. Pourtant quand t'as perdu pieds, Rence a pris sur lui. C'était pas la même chose, pas du tout. Lawrence était son ami, son confident, elle le comprenait et lui réciproquement puis... Merde. Là, à voir s'emporter le ferrailleur, à assister à une scène sur laquelle elle n'avait aucune prise, aucune envie d'assister ou même de participer, Cain songea à Davis. Ou plutôt à cette conversation qui l'avait surprise et quelque peu troublée. Expériences, Jenna ... Consentement. La Canadienne recula d'un pas, laissant exploser la rage de Richardson sans même lever le petit doigt, préférant remettre en ordre les mots de son ami, cette révélation qui là, à peine le rideau valsa sous la stature du veuf, lui revint en pleine face en contemplant, de brèves secondes, la dépouille livide de l'ex serveuse.
Ça venait de là ? Chaque cause avait son lot d'effets, chaque choix des conséquences, qu'elle fussent bonnes ou mauvaises. Ici, les choix irréfléchis de cette femme, cette amie, l'avaient conduite à ce lit médical qui se muait en lit mortuaire. C'était sa faute ? Ses choix, ses décisions. Joann en fronça les sourcils avant de redresser les yeux sur Lucas. Il ne devait pas savoir, d'après ce que lui avait confié Law, ce type n'avait aucune idée des passes temps de son épouse. Il devait penser qu'elle se badigeonnait le bide à coup d'huile pour éviter les vergetures, qu'elle lisait diverses œuvres – connes à souhait – sur la meilleure manière d'élever un mioche. Pas qu'elle passait pas mal de temps dans les labos à se faire injecter tout un tas de produits, ou de placebo, visant à concocter ce que tous attendaient impatiemment depuis que Buchanan s'était découvert une immunité contre le virus nécrophage. Putain d'merde. Pensa-t-elle si fort que ses dents en grincèrent. Cet abruti ne savait rien, rien des loisirs d'une femme lui ayant juré franchise, fidélité, et tout ce merdier de propagande religieuse. Il ne devait jamais savoir, et en le voyant péter un plomb, se noyer dans la colère et la peine, Cain savait parfaitement ce qu'il adviendrait de Davis si, par malheur, Richardson avait vent des agissements de son épouse. Figée une seconde, laissant tournoyer le cortège médical autour d'elle, de lui, Joann réagit en croisant le regard d'un des infirmiers puis rebroussa chemin. L'heure tournait, les mots tournaient tout autant dans son crâne, et Tim l'attendait.
Que les blouses blanches se démerdent avec lui, elle n'avait aucune intention de rester davantage, de pleurer la dépouille d'une femme qui, malgré leur rivalité passée, avait su se faire une place dans son existence. C'était simplement la dur loi de la vie, la conséquence de choix stupides et complètement irresponsables. La trentenaire remua mollement tout ça dans son crâne, le long du trajet jusqu'à l'école devant laquelle grouillait un tas de parents sans nul doute bien plus doués qu'elle le serait jamais. Les pans de son gilet ramenés contre elle, Jo redressa le nez uniquement en entendant la voix fluette du mioche. A nouveau il fit se grainer sa peau, se tendre les traits déjà froids de son visage, jusqu'à ce qu'elle remarque le type auprès de lui et soit forcée de se reprendre un minimum.
- M'man. Bordel juste ce mot fit se hérisser le duvet de sa peau alors qu'il se dirigeait vers elle en foutant la paix à Floyd qui, comme elle l'imaginait, l'avait attendu elle avant de déposer sa gamine et de se barrer. [b]J'ai eu …..... une bonne note.[/i] Super, pour ce qu'elle en avait à foutre sur le vif, juste là, après avoir assisté au merdier du dispensaire, à la mort de Farrel, Cain n'esquissa qu'un vague sourire en redressant les yeux sur Donovan. [b]T'es en retard.[/i]
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Re: One soul for another
Ven 8 Mar 2019 - 21:01
Trois heures de garde avec Dwayne après une nuit à faire la ronde dans le camp, autant dire que Donovan avait juste envie de récupérer Louisie et de se caler pour pioncer un coup. D’ailleurs c’était son programme et il faudrait un événement d’envergure pour l’empêcher de le réaliser. « Tu passeras le bonjour à Evy ! » Ouais bien sûr, il lui passerait le bonjour du type qu’avait mis trois plombes à caler qui était le mystérieux mec de Collins dont il était raide amoureux.« Ouais j’y manquerai pas, matin, midi et soir. » Okay, c’était connard de sa part, et en plus Dwayne le méritait même pas, sauf qu’il lui avait parlé pendant deux heures non-stop de la vie de ses vieux à l’autre bout du pays. C’était pas qu’il s’en foutait, c’était juste qu’il avait pas envie d’écouter ça.
Mais la mauvaise humeur s’envola dès qu’il vit la chevelure blonde comme les blés de sa petite-amie, putain ça lui faisait toujours bizarre de le réaliser ça. C’était plus juste la gamine nouille qu’il aidait, c’était pas l’ingénue qu’il dévergondait, c’était sa nana. Donovan comprenait toujours pas pourquoi, mais dans le fond c’était cool.« T’as l’bonjour du gland. » souffla-t-il avec un sourire avant de préciser qu’il parlait de Spencer.« Il m’a parlé de la plage … » Ça c’était gratuit, juste pour la faire chier elle et savourer le rose à ses joues alors que les portes de l’école de fortune vomissaient de la marmaille à n’en plus finir. D’ailleurs la chiard dont s’occupait Cain était là, paumé parce que sa mère était là.« Récupère le microbe, j’vais surveiller celui-ci. » Ce gosse était tellement chelou, mieux valait le garder à l’œil en attendant l’arrivée de Joann.
Arrivée qui se fit finalement après quelques minutes alors que son regard gris se perdait dans la contemplation de Collins qui tenait Louisie dans ses bras.« Tu respires la joie de vivre Cain … » Quoi ? Y’avait eu un mort ? L’explication qui s’en suivit lui fit froncer les sourcils, il aimait pas où elle voulait en venir et même s’il était proche ni de Jenna ni de Lucas, ce que sous-entendait la brune lui fit froid dans le dos. En quelques enjambées, Donnie vint poser sa main au creux des reins de la blonde.« On a besoin de moi au dispensaire … peut-être de toi aussi. » Surement même, parce que si Lucas était en train de péter son câble, il faudrait autant sa force à lui que sa douceur à elle.
Le militaire prit les devants, soufflant sans s’en cacher en chemin, laissant Evy expliquer aux nounous qu’il faudrait peut-être garder Louisie quelques minutes de plus. Il rejoint rapidement le dispensaire où les voix s’élevaient, la plupart demandant à Richardson de se calmer.« T’as b’soin d’aide Lucas ? » S’il était en colère, mieux valait qu’il le cogne lui plutôt que démonter tout le matos dont le groupe avait encore besoin.
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Re: One soul for another
Sam 9 Mar 2019 - 12:28
Je ne me contrôlais plus. L'essouflement roque, mes yeux humides, la sueur de l'annonce et du terrible constat qui se présentait devant moi. Je perdais totalement le contrôle de mes moyens ayant pour seule réflexion le désarroi, la peine immense qu'elle m'infligeait, cette vie qui n'aurait plus aucun sens. Mais à cet instant, je ne pensais même pas à l'avenir. Pourquoi le ferais-je ? Il existait plus. C'était comme un trou noir béant devant moi dans lequel j'étais prisonnier. La douleur pouvait me faire faire n'importe quoi. Je laissais parler mes émotions comme je l'avais toujours fait jusqu'à présent. Cette partie de moi avait été endormie avec le temps mais je la réveillais enfin et elle se plia seule à sa propre volonté. Je n'entendis rien d'autres que le vacarme autour de moi et cette sois-disant salle qui ne ressemblait à rien. Seule Jenna était la preuve au milieu de la pièce de cet effroyable vision. Celle de la femme endormie qui ne se réveillerai jamais. Derrière moi je ne sentais que des incapables qui me regardait sous l'emprise de mes propres sentiments. Ils avaient vraiment une chance de cocu que je ne m'enprenne pas à leurs blouses.
Je revenais près d'elle, caressant son visage, m'imprégnant de ses traits avec des souvenirs encore plus fort qui me frappèrent. Ce n'était en rien lié avec le passé. Mais avec cet avenir que l'on aura jamais. Alors que mon cerveau essayait de se reconnecter avec le présent, j'entendis une voix familière dans mon dos. Je n'arrivais même pas à lui répondre. Il était aveugle ou bien ? Il n'avait pas vu que Jenna avait les yeux fermés. Tout le monde ici s'en battait les couilles ?? En me retournant, ma vue se précisa sur un Donnie désinvolte. Joann quant à elle en avait profité pour se faire la malle. Qu'elle amie pour Jen' complètement dégueulasse. Qu'elle aille se faire pendre et qu'on la jette dans la tombe de l'autre demeuré. A quoi je m'attendais de sa présence ? Elle voulait juste voir le spectacle. J'espère qu'elle avait bien applaudit cette garce. Il y a encore un an en arrière j'aurais pu retourner sa barraque. A quoi bon ... A la place je plantais mon regard dans celui de Donnie et de sa question complètement hallucinante à cet instant. J'étais vraiment dans un autre monde ici.
Tu me propos' ton aide ?? fis-je en avançant d'un pas déterminé vers lui. Je le pris par le bras, pour l'emmener devant le corps sans vie de ma femme. Alors AIDE MOI ! répondis-je en hurlant dans ses oreilles. Personne ici ne le peux parce vous êtes tous que des putains de bras cassés, des fils de pute !! Je les regardais tous autant qu'ils étaient avec leur suffisance ne sachant pas que faire d'un homme comme moi. Que l'on me prenne, que les chefs viennent pour me foutre en taule. Puatin, je m'en branlais comme de l'an 40 !
Et toi ... fis-je à l'attention de Floyd, la gorge noué avec un vide immense à l'interieur de moi. Imagine si c'était Evy à sa place. Ce que je ne souhaite à personne ... je baissais la tête, exténué de me battre, j'avais envie qu'on me laisse seul, qu'on me laisse avec elle ... la serrer dans mes bras, lui dire que je l'aimais, plus que tout. Je perdis un moment l'équilibre me calant près du lit pour me maintenir debout. Je prenais peu à peu conscience que je ne la reverrais jamais à mes côtés. Je portais une main sur mon front, fermant les yeux, ne sachant que faire. J'étais perdu, mort à l'interieur, vidé, blessé, meurtri.
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Re: One soul for another
Dim 10 Mar 2019 - 9:59
Ouais bon okay, c’était sans doute pas la meilleure approche face à un taureau enragé, c’était un peu comme l’inciter à cogner mais en même temps ça lui ferait pas de mal de vider sa colère ailleurs que le personnel soignant qui avait fait tout son possible ou contre le matos qui servirait à d’autres en espérant de meilleures issues. Donovan le laissa le trainer jusqu’à la silhouette inanimée de Jenna, fronçant les sourcils, ça faisait mal au cœur ouais.« J’vais pas te contredire mon gars, y’a un paquet de têtes de nœuds incapables ici. » commença-t-il en dégageant son bras avant de reprendre.« Mais ici, ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient. Ils ont sauvé ton bébé Richardson. »
Et si c’était Evy ?« Si c’était Evy là, et si la dernière chose qu’elle ait pu m’offrir m’attendait dans la pièce à côté, j’pense que je m’assurerais plutôt qu’on prend soin de cette chose plutôt que tout péter ici. » Un frisson plus que désagréable lui léchait la nuque, autant parce qu’il était pas prêt à être à nouveau père mais encore moins prêt à perdre la blonde, alors il comprenait la douleur, la colère, tout ce qui animait ce type pour lequel il avait pas vraiment de sympathie, juste un accord tacite de plus se mettre sur la tronche pour éviter de faire de la peine à celle qui les liait.
Donovan inspira longuement, soupirant finalement avant de poser sa main sur l’épaule de Lucas, pressant peut-être un peu fort sa stature pour le faire sortir de cette stase où il devait être depuis qu’elle avait rendu son dernier souffle.« Elle est encore là, encore un peu à travers ton gosse, ta gosse, merde j’en sais rien d’ailleurs mais … mec … calme-toi, et gâche pas la dernière chose qu’elle t’ait laissé. » Le tatoué était calme, il parlait d’un ton posé, pourtant ça faisait mal parce qu’il pouvait pas s’empêcher de transposer, il comprenait tout ce que pouvait ressentir Lucas. La situation était pas en tous points similaires, mais lui aussi il élevait une gosse qui verrait plus jamais sa mère, celle qui l’avait portée durant neuf mois. Lui aussi il l’avait perdue, et même si leur histoire était finie depuis longtemps quand Beatriz était décédée, la mexicaine était importante pour lui. Alors c’était pas pareil, mais c’était la même douleur. Et c’était la même urgence, celle de préserver une môme qu’avait rien demandé.
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