Si on le lui demandait, elle serait bien incapable d'expliquer les raisons exactes qui l'ont poussées à déserter. Peut-être que c'est l'attitude glaciale de June, la crainte inspirée par Levi ou encore un simple désir de liberté qui l'a encouragée, deux jours plus tôt, à faire ses affaires et à voler l'un des zodiacs de Fort Ward pour traverser l'étendue d'eau qui la séparait de Seattle. Oh, elle n'a pas emporté grand chose. De quoi se nourrir quelques temps, son éternel couteau-suisse et quelques vêtements de rechange. Et aussi l'arme de poing d'un garde qu'elle fut forcée d'assommer. Elle n'ose pas vraiment imaginer le sort qui l'attendrait si d'aventure les sbires de Bainbridge Island lui mettaient la main dessus. Mais ce qui lui fait peur, en cet instant, ce ne sont pas les choses ou les gens qu'elle a laissés derrière elle mais bien le fait qu'elle soit incapable de deviner ce qui l'attend. Oui, elle retourne à la maison. Mais cette dernière est-elle encore debout ? Qu'y trouvera-t-elle ? Et une fois qu'elle sera arrivée à destination, que fera-t-elle ? Cela fait bien longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi seule. Elle avait oublié les tourments que la solitude peut infliger. Mais elle ne peut plus reculer et elle en est parfaitement consciente. Les dés sont jetés...

Zelda s'est vite retrouvée dans un environnement bien différent de celui du camp. Ici, le temps a fait son oeuvre. Ici, les dangers rôdent. Ici, on ne peut plus s'endormir avec l'assurance de se réveiller. La gamine se sent affreusement vulnérable. Mais sa détermination continue de la porter vers sa destination. De toute façon elle n'a guère le choix. Alors elle se faufile entre les rôdeurs quand elle le peut et effectue de larges détours lorsqu'elle n'a pas le choix. La ville est une labyrinthe de béton parsemé de plantes grimpantes. Un immense vestige du monde d'avant que la nature s'emploie déjà à absorber mais qui est encore parcouru par des humains. Eux aussi, elle les évite. Les survivants sont probablement la pire menace que ces ruines peuvent abriter. Ou alors il s'agit peut-être de cet espoir déraisonnable qui s'éveille un peu plus à chaque pas qui la rapproche de son objectif. Elle sait que ses parents sont morts. Alors pourquoi se surprend-t-elle à rêver qu'ils l'attendent toujours sur le seuil de la porte de leur ancienne demeure ?

Mais se rapproche-t-elle vraiment de son objectif ? Cela fait quelques heures qu'elle a la désagréable impression de s'être perdue. Elle n'a jamais été bien douée pour lire une carte mais à présent elle n'est même plus capable de se situer à la surface de cette dernière. Où se trouve le nord ? « Fais chier... » maugrée-t-elle. L'australienne décide de s'accorder une pause pour étaler à plat la carte sur le capot d'un taxi calciné. Penchée sur les innombrables lignes représentants des rues ou des avenues, elle relâche quelque peu son attention. Tant et si bien qu'elle est se fait surprendre par une petite chute de débris qui ricochent sans mal sur la carlingue de la voiture, entraînant à leur suite une cascade de poussière. L'adolescente relève la tête et tire son arme. Les yeux plissés, elle observe ce qui fut autrefois la façade vitrée d'un gratte-ciel mais qui n'est désormais plus qu'une ossature de béton. Les secondes passent mais rien ne vient corroborer la présence d'un humain ou d'un rôdeur. Elle finit par hausser les épaules et glisser le flingue dans le creux de son dos, à sa ceinture. C'était peut-être le vent ? Après un dernier regard au-dessus d'elle, Zelda se penche à nouveau sur sa carte...

Elle bondit en arrière par réflexe quand une forme vaguement humaine s'écrase sur le toit du taxi. L'adolescente cligne des yeux et observe ce mec qui vient de faire irruption dans son espace vital avant de relever le regard en direction des cieux. Mais... What the fuck ? Elle n'était déjà pas vraiment prête pour cette irruption alors que dire de l'arrivée d'un putain de tigre ? Cette fois elle tombe sur les fesses et recule sur le sol tandis que l'inconnu hurle et lève son arme pour flinguer l'animal. « NON MAIS FAIS PAS ÇA !  » Trop tard : l'enragé vide son chargeur sur le pauvre chaton et se permet même, dans la foulée, de lui adresser un sourire de prédateur. Visiblement il est fier de lui, cet abruti ! Et à l'entendre, il vient de lui sauver la vie. « Mais ?! C'est toi qui a ram'né c'te bestiole ici !! » lui rappelle-t-elle avant d'être emportée par la poigne puissante de l'homme. Elle se retrouve bien malgré elle à courir. Et surtout parce que l'autre option consisterait à se faire traîner sur le sol par l'enragé. Ce n'est que lorsque le cinglé s'arrête qu'elle retrouve enfin un semblant d'autonomie.

L'autre se présente comme si de rien n'était. Enfin presque. Car il s'affuble un nouveau d'un sourire qui convient à la plupart des prédateurs sexuels. Alors forcément, hein : la gamine tire son arme et la pointe aussitôt sur le torse de l'homme quand il a terminé de se présenter. Elle l'observe un instant d'un regard à la fois désabusé et indécis. Mais qu'est-ce que c'est que ce mec ? Et dire qu'elle était encore au calme quelques secondes plus tôt... « J'suis désolée mais là j'crois qu'j'vais d'voir te flinguer ! » C'est ce que l'on fait aux animaux qui ont la rage, non ? « T'as été mordu, c'est ça ? » Ça expliquerait peut-être en partie son comportement. Elle observe le corps de l'individu d'un air inquiet puis raffermit sa prise sur son arme. Est-ce qu'elle a le droit d'abattre quelqu'un parce qu'il est bête ? « Pourquoi t'as buté c'tigre ?! » insiste-t-elle. Bon d'accord, la réponse semble évidente. Mais maintenant, avec ses coups de feu et ses cris, il a sûrement attiré tous les rôdeurs de la zone. « Ça t'aurait fait chier de t'suicider tout seul ?! » Maintenant ils vont mourir tous les deux ! Suuuuper ! Ça aurait été tellement plus cool de sa part de se laisser bouffer en silence...

Le poids de l'arme commence à faire trembler son bras et elle recule d'un pas avant de l'abaisser. Non, vraiment, elle ne peut pas se mettre à dézinguer des handicapés. C'est tentant mais ce n'est pas moral. Et d'un point de vue strictement pragmatique elle préfère qu'il se sacrifie pour sa survie lorsque les rôdeurs les auront encerclés. « Terrence, c'est ça ? » finit-elle par relever. « J'aime pas les Terrence ! » L'exemplaire qui se trouve à Fort Ward n'a jamais voulu lui confier une arme et était tout simplement un vieux con. Et maintenant, elle se retrouve face à une version moins ridée et plus stupide de ce crétin. « Enfin bref... Moi c'est Zelda ! » souffle-t-elle avant de lui décocher un regard d'avertissement et relever légèrement son arme. « T'as pas intérêt à faire une blague, là ! Vraiment pas ! » le prévient-elle. Elle n'est pas d'humeur. Et puis elle imagine déjà le genre de remarques lourdingues qu'il serait capable de faire. « Bon ! Légal'ment, t'es d'venu mon esclave au moment où tu t'es j'té sur mon taxi avec l'autre peluche ! Mais si tu m'ramènes l'chaton, j'veux bien t'rendre ta liberté ! » C'est un deal honnête, non ? Elle suppose qu'elle pourra dresser sans trop de difficulté un bébé tigre. C'est juste un gros chat ! Et plus tard, il pourra bouffer tout ceux qui l'embêtent !

Est-ce qu'elle l'a vexé ? L'adolescente arque un sourcil lorsque Terrence lui renvoie ses critiques et argue que, des deux, c'est elle la suicidaire. Parce qu'elle n'a pas tiré. Elle pourrait s'excuser d'avoir été surprise, oui. Il est vrai que sans lui l'animal l'aurait peut-être attaquée. En fait, c'est pratiquement certain. Mais dans ce monde on ne doit pas s'excuser. C'est un aveux de faiblesse. Et puis c'est encore elle qui a son arme braquée sur lui et non l'inverse. Il a du culot. Et un certain courage, aussi. Ou peut-être est-ce de la témérité ? « J'voulais économiser mes balles ! » glisse-t-elle, sourire au coin des lèvres. Jouer la carte de l'assurance, c'est amplifier ses chances de paraître crédible ! « Et puis c'est pas après moi qu'il en avait... » C'est lui qui s'est jeté dans les emmerdes et c'était donc à lui de s'en extirper. Mais tout ce qu'elle peut lui reprocher, au final, c'est de ne pas s'être laissé bouffé en silence. C'est un peu léger, non ? « Mmmh... J'pense pas qu'il m'aurait bouffée ! J'suis pas assez grasse ! » réplique-t-elle quand l'autre lui annonce qu'elle serait morte sans lui. « Si t'étais un tigre et qu'tu d'vais choisir entre un cochon bien dodu et une crevette, t'aurais pris quoi ? » Il faut donner des exemples concrets aux benêts. Ça leur permet d'appréhender plus aisément la réalité. Sinon on peut les battre, aussi. Elle imagine que c'est une méthode qui a fait ses preuves ? Mais il y a peu de chance que cet homme se laisse molester sans rien dire...

Par contre elle conçoit volontiers son étonnement quand elle lui annonce qu'elle veut capturer le bébé tigre. C'est vrai que c'est une idée un peu bizarre. Mais d'un autre côté, elle voit aussi pas mal d'avantages au fait de se lier d'amitié avec un gros chat de ce genre-là. En plus d'être mignons, ils ont des griffes et des crocs. Et puis peut-être que c'est possible de les monter... Pourquoi est-ce qu'elle veut un tigre ? « Beh ?! Parce que c'est badass ! » répond-t-elle sur le ton de l'évidence et en haussant les épaules. « T'as jamais vu l'Odyssée de Pi ? » Non, probablement pas. Il a une tête à aimer les films avec des armes, des muscles et des explosions. Quant à la taille de l'animal, qu'est-ce que cela change ? Un bébé reste un bébé, quelle que soit sa corpulence. Et un bébé, par nature, c'est sympa ! Quoique un peu bruyant... Et en plus « C'pas la taille qui compte ! » C'est ce qu'elle a déjà entendu plusieurs fois. « On t'la jamais dit ? » Elle a un peu de peine à le croire. Ceux qui ont une grande gueule ont une petite bite, en général. C'est une loi élémentaire. Un peu comme celle qui stipule qu'une tartine tombe toujours du mauvais côté...

Quoi qu'il en soit Terrence accède à ses conditions. Enfin pas vraiment puisqu'il refuse de lui ramener l'animal et qu'elle doit l'accompagner. Pourquoi pas... Elle pourra s'assurer qu'il ne lui fait pas de mal ! « Ok ! » Oui, elle n'a pas de raisons de refuser. On est toujours plus forts à deux ! Et puis très franchement elle doute qu'il reviendrait si elle le laissait s'en aller sans surveillance. Elle doit veiller à ce qu'il s'acquitte de sa dette ! « J'veux pas manquer l'moment où tu t'feras d'ssus ! » Ce sera rigolo. Et un peu crade, aussi. Toujours est-il que le duo se retrouve à nouveau devant l'immeuble qu'ils ont fuit puis à l'intérieur de ce dernier. Le benêt se met alors à appeler le bébé tigre et ne manque pas l'occasion de l'insulter. Le coude de l'adolescente s'écrase contre le flanc de l'impudent. « J'suis pas une connasse ! » précise-t-elle, un peu vexée. « Mais à la limite j'veux bien être une pétasse ! » Et seulement pour lui faire plaisir. Elle ne sait pas exactement ce que ça veut dire mais elle a toujours trouvé que ce terme faisait un peu rebelle.

En tout cas ils finissent pas le trouver, le tigrou. Et effectivement il est plus grand que ce qu'elle pensait. C'est que c'est parfois un peu dur de se rendre compte de la taille d'un truc avant de l'avoir vu de ses propres yeux. « J'le voyais un peu plus compact... » avoue-t-elle dans un souffle. L'animal feule et Zelda ne peut pas s'empêcher de trouver ça mignon. « On dirait un peu Simba quand il s'entraîne dans l'ravin ! T'sais, juste avant qu'son père s'fasse gnouter ! » fait-elle remarquer avec un sourire à son aîné. « C'est dans l'Roi Lion ! » se sent-elle obligée de préciser dans la foulée. En tout cas, non, elle n'a pas de laisse. C'est qu'elle n'avait pas prévu de capturer un fauve, faut dire... « On va pas utiliser d'laisse, oh ! » Faut qu'il se calme, lui ! « C'qui faut, c'est être relax et cool ! Et pas faire d'mouv'ments brusques ! En vrai faut juste s'dire qu'c'est un gros chat ! » Ce qui n'est pas exactement vrai. Mais pas exactement faux non plus, pas vrai ? « Va lui faire sentir ta main pour qu'il s'habitue à ton odeur ! Et la propre, si possible, hein ! » Pas celle qu'il utilise pour remuer son appendice ventriculaire ! « Et profites-en pour t'excuser d'avoir défoncé sa mère ! J'pense qu'ce s'rait un bon point de départ ! » Elle, de son côté, elle retire une boîte de conserve de son sac. La date de péremption est un peu - beaucoup - dépassée mais bon, tant pis. « Tu crois qu'il aime les raviolis ? » s'inquiète-t-elle en relevant le regard vers Terrence. Oui, tout le monde aime les raviolis ! C'est une évidence ! Ça l'ennui un peu de sacrifier cette boite mais d'un autre côté il y a toujours un tigre entier qui attend de se faire bouffer à l'extérieur...

Mais qu'est-ce qu'il est compliqué ce Terrence !! Où est passé le mec empli d'assurance qui se vantait, un peu plus tôt, de lui avoir sauvé la vie ? Si elle avait eu une cape et les cheveux au vent, Zelda est à peu près certaine qu'il aurait alors poussé le vice jusqu'à prendre une pause héroïque. Un peu comme Superman. Mais avec la vision laser en moins ! Et le voici qui panique et qui refuse de s'approcher d'un animal imposant, certes, mais toujours plus petit que le tigre qu'il a déjà abattu. Et en plus, comme si cela ne suffisait pas, le voilà qui menace maintenant de dégommer le chaton. L'adolescente plisse les yeux et pince les lèvres. « Tu fumes pas mon tigre ! » Ça c'est toujours le problème avec les vieux. Ils aiment défoncer la planète et sa faune. Et puis sa flore, aussi. Quoique en cet instant l'australienne se formaliserait sans doute un peu moins si Terrence avait menacé de tirer sur une jonquille ou un truc du genre... « Pas si tu veux pas te r'trouver avec un trou d'balle entre les deux yeux ! Au sens propre, hein ! » Elle hésite un instant. « Et aussi un peu au figuré, en vrai ! » Un trou reste un trou. Un sourire amusé se dessine sur les lèvres de l'adolescente. Trou de balle... C'est marrant !

En tout cas c'est un trouillard, maintenant, le Terrence ! Elle laisse volontiers passer sa remarque sur sa main masturbatrice. Parce qu'elle ne voit pas trop quoi répondre à part que c'est sale. Non, elle préfère chasser les vilaines pensées qui lui rongent l'esprit et s'offusquer quand l'homme lui propose plutôt de s'approcher du tigre à sa place. « J'peux pas, j'suis l'cerveau ! J'trouve les idées et toi, tu les appliques ! » répond-t-elle sur le ton de l'évidence, haussant les épaules. C'est comme ça que fonctionne le monde : il y a ceux qui décident et ceux qui exécutent. C'est une constante, un peu. Et puis qu'est-ce que ça peut bien lui faire ce qu'elle souhaite faire de ce tigre ? « J'vais l'utiliser pour tuer des gens et m'défendre ! Un peu comme un garde du corps, quoi ! » Sauf que celui-là, il a quatre pattes. Et qu'il ronronne. Parce que ça peut sûrement ronronner un tigre, non ? « J'suis mineure, hein ! T'as pas l'droit d'parler d'mes cuisses, d'mes jambes ou d'mon.... d'mon miaou ! » C'était bien le sens de son allusion sur les chats, pas vrai ? Elle est peut-être jeune mais pas au point d'ignorer les allusions sexuelles qu'on peut lui faire. En servant au Summer's, elle s'est vite rendue compte qu'il y a des adultes un peu bizarres. « T'es sale ! » maugrée-t-elle en lui décochant un regard noir. Il était pas prêtre, lui, dans une autre vie ?

Et voilà qu'elle se retrouve obligée de s'asseoir en tailleur à ses côtés. C'est débile un peu, ça, comme idée. Mais bon ce n'est pas comme si Terrence lui avait laissé le choix d'un autre côté... Alors elle pose son menton dans la paume de l'une de ses mains. Pour la petite histoire, cette main-là et soutenue par un coude lui-même en appui sur l'extrémité de son genou. Oui, c'est important de bien visualiser la scène ! « Maintenant, on attend ! » répond-t-elle au suicidaire quand ce dernier lui demande la marche à suivre. « Et s'il nous attaque, tu te sacrifies héroïquement pendant que j'fuis ! » précise-t-elle avec un léger sourire. Elle doute qu'il accepte mais... qui ne tente rien n'a rien, pas vrai ? N'empêche qu'elle fait moins la maline maintenant qu'elle est assise et, donc, plus petite que l'animal. C'est vrai qu'il est pas petit... « Qu'est-ce que tu foutais là, en fait ? C'est pas un peu dang'reux d'traîner dans l'coin ? » Elle, elle n'a pas vraiment le choix si elle veut traverser la ville. Mais lui ? Elle suppose qu'il a aussi une bonne raison mais... laquelle ? Puisqu'il est tout de même un peu sympathique et qu'il accepte d'être son esclave, elle imagine qu'elle peut bien lui donner une information utile. « Si jamais y'a des fanatiques religieux qui s'baladent dans la région ! Du genre Vatican, t'vois ? Donc si j'te laisse en vie, essaie d'être un peu plus discret à l'avenir ! » Il pourrait bien se retrouver à réciter des trucs en latin ou à vénérer de force un humain qui se prend pour un espèce de Jésus. Elle n'a jamais bien compris ce qu'étaient exactement ces New Eden...  « Si tu veux j'peux t'donner des conseils pour survivre comme il faut ? » Il a l'air d'en avoir besoin, ce drôle d'oiseau ! Et puis ils ont un peu de temps à tuer puisque le tigre hésite à se rapprocher des derniers raviolis, ceux qui sont les plus proches d'eux. Il faut croire qu'il a aussi un petit peu peur, lui. C'est cool !