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Re: And into the forest I go, to lose my mind and find my soul
Sam 9 Mai 2020 - 15:17
Il compte donc se contenter de lui apprendre les bases. Elle suppose que ses années de scoutisme lui en ont déjà fourni quelques-unes et que le reste ne sera qu'une simple formalité. Après tout elle n'est pas bête... Elle hoche donc la tête et lâche un « Ok, ça m'va ! » docile pour lui assurer que le programme de la journée lui convient. Le pistage lui sera utile, que ce soit pour traquer des rôdeurs, chasser les animaux destinés à venir remplir la panse des habitants de Fort Ward ou pour traquer les New Eden qui auront été assez bêtes pour s'aventurer sur leur territoire. La gamine se lance dans une petite série d'étirement hérités de ses leçons de gymnastique rythmique puis sautille sur place, prête à en découdre avec la nature et ses dangers. Elle tire ensuite de sa poche son briquet lorsque Myles lui demande si elle sait faire un feu. « J'vais t'dire : trouve-moi un truc qui s'crame et mon ami et moi on s'f'ra une joie d'lui foutre le feu ! » Au final il n'y a qu'à déposer la flamme sur une surface pour que cette dernière s'embrase. C'est plutôt facile de créer un brasier, suppose-t-elle. Le problème, en fait, c'est plutôt de l'éteindre. « Mais sinon, j'avais vu un truc à la télé sur des gens qui étaient abandonnés sur une île perdue et qui d'vaient s'débrouiller pour y survivre ! Pour faire du feu, ils f'saient tourner un bout d'bois sur une sorte de planche ! J'ai jamais testé mais si les gens d'la télé-réalité ont réussi à l'faire alors c'est qu'ça doit pas être trop trop compliqué non plus... » Ses parents s'acharnaient à condamner ces émissions remplies, selon eux, de personnes dénuée du moindre quotient intellectuel. Et si des benêts parviennent à faire du feu alors elle aussi, elle s'en sortira !
Zelda suppose alors qu'ils vont enfin pouvoir mettre les voiles et partir explorer cette forêt et ces mystères. Ce n'est pas la première fois que la gamine se balade au milieu des arbres mais avec les connaissances de Myles et sous sa supervision, elle ne doute pas qu'elle va apprendre une foule de choses utiles. L'essentiel, au final, c'est peut-être d'apprendre à regarder les choses sous un angle différent. Mais le demi-frère de Johnson lui explique qu'ils risquent bien de tomber sur des ours. Et si la perspective de voir des oursons fait naître en elle un doux espoir, l'australienne n'oublie pas le possibilité de rencontrer également leurs mamans... « J'le sens moyen, d'un coup ! » avoue-t-elle, un brin anxieuse. « Les seuls ours qu'j'ai vus, c'était dans des zoos ! Et ils avaient déjà pas l'air franch'ment sympathiques... » Alors en liberté elle n'ose même pas imaginer... « On est d'accord qu'ça nous bouffe ces machins-là, hein ? » souhaite-t-elle s'assurer avant de désigner d'un mouvement de la tête son arme. « T'es vraiment sûr qu'tu veux pas m'filer une arme ? Parce que si un ours m'fonce dessus, j'préférais autant lui coller une balle dans la tronche... » Et cette fois sa demande ne repose pas uniquement sur son désir de jouer à l'adulte mais également sur la nécessité d'amplifier ses chances de survie. Mais avec un peu de chance ces animaux préféreront peut-être se jeter sur Myles ? Après tout, il a bien plus de viande à leur offrir...
Son aîné fit par lui demander si elle sait monter aux arbres. L'australienne bombe la poitrine presque immédiatement. C'est l'une de ses activités favorites. De là-haut, on peut observer les gens et même se glisser dans la chambre de ses amis après le couvre-feu. « Un peu qu'je sais ! J'suis un vrai singe quand j'm'y mets ! » Quoique... « Enfin... Disons qu'j'arrive bien y monter ! C'est quand faut en r'descendre qu'j'ai un peu plus de mal ! Mais ça va, en général, j'me débrouille ! J'me suis encore jamais rien pétée en tout cas ! » Mais à ce rythme, c'est sûr, ça finira forcément par arriver. L'adolescente finit par plisser les yeux lorsqu'elle se demande ce qui peut pousser Myles à lui poser une telle question : « Pourquoi ? » Est-ce qu'il va lui demander de se réfugier au sommet d'un arbre aussitôt qu'ils croiseront un danger ? Tu parles d'un épanouissement professionnel... « J'compte pas aller m'planquer si on s'fait attaquer, hein ! À part si c'est un ours ! Là, j'dis pas... » Affronter des rôdeurs, oui, d'accord. Mais pas des quadrupèdes avec des griffes aussi longues que ses mains à elle. Et surtout pas sans fusil. Faut pas déconner non plus... Courageuse, oui, mais pas téméraire ! « C'est quoi, en fait, la différence entre des grizzlis et des ours noirs ? » Si l'humanité a inventé deux termes différents pour les définir, c'est probablement qu'il y a une bonne raison et elle n'en doute d'ailleurs pas. Mais pour elle, toutes ces bestioles se ressemblent...
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Re: And into the forest I go, to lose my mind and find my soul
Lun 11 Mai 2020 - 23:17
Zelda semblait capable de faire un feu, ou du moins c’était ce qu’elle était en train de dire en… s’enflammant, si l’on pouvait s’exprimer ainsi ? Myles eut une petite moue amusée l’espace de quelques instants. L’énergie et la volonté de la jeune fille avaient quelque chose de plaisant et de motivant. Il savait également que ce type de comportement était la porte ouverte à toutes les maladresses et à toutes les imprudences, mais elle lui avait donné sa parole et il avait décidé de lui accorder sa confiance. Peut-être certains au camp lui auraient-ils dit qu’il avait tort, mais elle ne lui avait encore donné aucune raison de ne pas le faire.
Le brun était prêt à se lancer, mais il y avait encore de toutes dernières mises au point à faire. Puisqu’elle avait l’air persuadée qu’il lui suffirait de mettre le feu à un bout de bois avec un briquet pour avoir une flambée, il était convaincu qu’il devrait lui apprendre ce qu’était de faire un vrai feu de camp, et dans quelles conditions.
« Il ne suffit pas de savoir mettre le feu à un bout de bois, tu sais. C’est important d’éviter que ça se communique à toute la forêt. On va en profiter pour voir un peu toute la méthode ensemble, d’accord ?
L’ancien ranger lui adressa un petit clin d’oeil rassurant. Une fois qu’ils en auraient fini, après quelques leçons, l’adolescente pourrait faire un feu pratiquement partout et dans de bonnes conditions. Sans faire flamber toute la forêt ou la campagne alentour, sans s’étouffer avec la fumée d’un bois trop vert, sans déployer d’efforts exagérés pour tirer une flammèche de bois mouillé. Visiblement, le fait d’avoir évoqué les ours avait un peu refroidi les ardeurs de Zelda. Myles évita de lui parler des pumas qui pouvaient également se trouver dans les parages, même s’ils avaient moins de risques d’en croiser. Il n’évoquait pas les loups non plus, qui étaient des créatures prudentes qui craignaient l’Homme et ne l’attaquaient jamais. Lorsqu’elle lui réclama une arme, il secoua doucement la tête en signe de dénégation.
- Il faut de sacrées balles pour arrêter la charge d’un ours. Je n’ai pas ce qu’il faut sur moi de toute façon. En cas de souci, on grimpera dans un arbre assez fin pour que l’ours ne puisse pas nous suivre.
Le brun évita de lui dire qu’il n’était pas venu là pour abattre une ourse en train de défendre ses petits, et créer ainsi des orphelins. La bonne nouvelle, c’était que les animaux ne seraient pas affamés comme ils pouvaient l’être en hiver, si leur hibernation était brutalement interrompue. Ils seraient tranquilles de ce côté-là. À présent, l’ancien ranger était même à peu près certain qu’elle veillerait à l’écouter et qu’elle prenait la menace au sérieux. Lorsqu’elle lui demanda la différence entre les deux espèces d’ursidés qu’il venait d’évoquer, il lui brossa un rapide descriptif à titre de comparaison.
- Ce sont deux espèces différentes. Pour faire simple, la taille et l’allure générale sont sacrément différentes. Le grizzly est brun alors que l’ours noir est le plus souvent noir avec un museau brun. L’ours noir mesure environ deux mètres quand il se dresse sur les pattes arrières, alors que le grizzly peut atteindre trois mètres dix dressé sur les postérieures. Et le grizzly est plus large et imposant, plus agressif aussi. L’ours noir n’attaque presque jamais. Si on croise un ours hostile, je te dirai quand il faut grimper. C’est le seul moyen pour éviter d’avoir plus que ça.
Myles se pencha pour relever la jambe droite de son pantalon de treillis uni – kaki clair, parfait pour se fondre dans les couleurs printanières des bois – afin de révéler la triple cicatrice que son mollet arborait. Un souvenir de ses débuts à Yellowstone, lorsqu’il avait malencontreusement surprise une femelle grizzly avec ses petits. Celle-ci l’avait chargé et il n’avait dû la vie qu’au fait d’avoir pu se hisser dans un arbre inaccessible à l’animal. Une jambe un peu trop lente à remonter avait été la seule chose que la bête avait pu toucher.
L’ancien ranger lui laissa le temps d’y jeter un œil avant de laisser retomber la jambe de son pantalon et de prendre une pleine bouffée d’air frais. Il allait la rassurer en lui donnant le programme, et ils allaient commencer par du facile. S’enfoncer un peu dans les bois et quitter le chemin pour perdre des repères et pouvoir ainsi s’orienter grâce à ce qui les entourait. Il avait aussi une carte et un boussole, et il pourrait ainsi entraîner l’adolescente à s’en servir.
- Bon, on va pouvoir y aller. Je te propose de commencer à apprendre quelques bases aujourd’hui, et on verra si tout se passe bien pour approfondir pendant de prochaines leçons. On peut commencer par de l’orientation, mais d’abord on va avancer un peu le long du chemin puis sortir de la route. Histoire de se « perdre » un peu. »
Le brun était prêt à se lancer, mais il y avait encore de toutes dernières mises au point à faire. Puisqu’elle avait l’air persuadée qu’il lui suffirait de mettre le feu à un bout de bois avec un briquet pour avoir une flambée, il était convaincu qu’il devrait lui apprendre ce qu’était de faire un vrai feu de camp, et dans quelles conditions.
« Il ne suffit pas de savoir mettre le feu à un bout de bois, tu sais. C’est important d’éviter que ça se communique à toute la forêt. On va en profiter pour voir un peu toute la méthode ensemble, d’accord ?
L’ancien ranger lui adressa un petit clin d’oeil rassurant. Une fois qu’ils en auraient fini, après quelques leçons, l’adolescente pourrait faire un feu pratiquement partout et dans de bonnes conditions. Sans faire flamber toute la forêt ou la campagne alentour, sans s’étouffer avec la fumée d’un bois trop vert, sans déployer d’efforts exagérés pour tirer une flammèche de bois mouillé. Visiblement, le fait d’avoir évoqué les ours avait un peu refroidi les ardeurs de Zelda. Myles évita de lui parler des pumas qui pouvaient également se trouver dans les parages, même s’ils avaient moins de risques d’en croiser. Il n’évoquait pas les loups non plus, qui étaient des créatures prudentes qui craignaient l’Homme et ne l’attaquaient jamais. Lorsqu’elle lui réclama une arme, il secoua doucement la tête en signe de dénégation.
- Il faut de sacrées balles pour arrêter la charge d’un ours. Je n’ai pas ce qu’il faut sur moi de toute façon. En cas de souci, on grimpera dans un arbre assez fin pour que l’ours ne puisse pas nous suivre.
Le brun évita de lui dire qu’il n’était pas venu là pour abattre une ourse en train de défendre ses petits, et créer ainsi des orphelins. La bonne nouvelle, c’était que les animaux ne seraient pas affamés comme ils pouvaient l’être en hiver, si leur hibernation était brutalement interrompue. Ils seraient tranquilles de ce côté-là. À présent, l’ancien ranger était même à peu près certain qu’elle veillerait à l’écouter et qu’elle prenait la menace au sérieux. Lorsqu’elle lui demanda la différence entre les deux espèces d’ursidés qu’il venait d’évoquer, il lui brossa un rapide descriptif à titre de comparaison.
- Ce sont deux espèces différentes. Pour faire simple, la taille et l’allure générale sont sacrément différentes. Le grizzly est brun alors que l’ours noir est le plus souvent noir avec un museau brun. L’ours noir mesure environ deux mètres quand il se dresse sur les pattes arrières, alors que le grizzly peut atteindre trois mètres dix dressé sur les postérieures. Et le grizzly est plus large et imposant, plus agressif aussi. L’ours noir n’attaque presque jamais. Si on croise un ours hostile, je te dirai quand il faut grimper. C’est le seul moyen pour éviter d’avoir plus que ça.
Myles se pencha pour relever la jambe droite de son pantalon de treillis uni – kaki clair, parfait pour se fondre dans les couleurs printanières des bois – afin de révéler la triple cicatrice que son mollet arborait. Un souvenir de ses débuts à Yellowstone, lorsqu’il avait malencontreusement surprise une femelle grizzly avec ses petits. Celle-ci l’avait chargé et il n’avait dû la vie qu’au fait d’avoir pu se hisser dans un arbre inaccessible à l’animal. Une jambe un peu trop lente à remonter avait été la seule chose que la bête avait pu toucher.
L’ancien ranger lui laissa le temps d’y jeter un œil avant de laisser retomber la jambe de son pantalon et de prendre une pleine bouffée d’air frais. Il allait la rassurer en lui donnant le programme, et ils allaient commencer par du facile. S’enfoncer un peu dans les bois et quitter le chemin pour perdre des repères et pouvoir ainsi s’orienter grâce à ce qui les entourait. Il avait aussi une carte et un boussole, et il pourrait ainsi entraîner l’adolescente à s’en servir.
- Bon, on va pouvoir y aller. Je te propose de commencer à apprendre quelques bases aujourd’hui, et on verra si tout se passe bien pour approfondir pendant de prochaines leçons. On peut commencer par de l’orientation, mais d’abord on va avancer un peu le long du chemin puis sortir de la route. Histoire de se « perdre » un peu. »
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Re: And into the forest I go, to lose my mind and find my soul
Sam 16 Mai 2020 - 6:58
Zelda a un peu de peine à ne pas se montrer sceptique lorsque son aîné lui annonce qu'il ne suffit pas d'un bout de bois pour allumer un feu. Elle le rejoint néanmoins sur le fait qu'il est important de ne pas bouter le feu à une forêt entière. Mais sur ce point, la gamine se sent parfaitement capable de gérer. Oui, elle n'est peut-être pas une experte de la survie mais elle sait tout de même qu'un brasier doit être maîtrisé et qu'il n'est jamais bon de lui octroyer le droit de s'épanouir librement. « Des fois j'ai vraiment l'impression qu'vous, les adultes, vous prenez les ados pour des demeurés... » s'amuse-t-elle avant de hausser les épaules et lâcher un petit soupir. Il faut peut-être se faire une raison ? « Mais ouais, une petite révision ne fera pas d'mal j'suppose ! » concède-t-elle. « Cela dit, t'sais, même si j'suis pas une ranger, j'ai quand même été scout et en plus, j'ai vécu avec des natifs pendant les premières années d'l'épidémie ! J'suis pas totalement une noob d'la survie... » Alors ils pourront peut-être éviter de perdre trop de temps sur les bases ? Elle sait bien que le feu brûle et que l'eau mouille. Autant passer directement à des choses intéressante...
En tout cas, maintenant, elle comprend pourquoi il lui a demandé si elle savait grimper aux arbres. La stratégie qu'ils vont appliquer en cas d'attaque d'ours se résume à grimper dans un arbre assez fin pour se mettre hors de portée de leur assaillant à poil. L'idée est sûrement motivée par l'expérience de Myles mais est tout de même assez comique quand on y pense. L'australienne lâche un petit rire avant de poser un regard espiègle sur son aîné : « On est pas sensés être l'espèce dominante, nous ? » le taquine-t-elle. S'ils sont au sommet de la chaîne alimentaire alors pourquoi devraient-ils fuir devant un ours ? Tout simplement parce qu'ils n'ont pas de balles adaptées. « Un tir dans la tête ça devrait l'faire, non ? Et puis si tu m'donnes un flingue, on aura deux fois plus d'chance d'pas finir à jouer les chimpanzés dans un arbre... » Oui, d'accord, c'est une autre tentative pour obtenir le droit de s'armer. Mais elle suppose qu'elle n'a pas tout à fait tort. « Et on fait quoi si l'ours décide d'attendre patiemment qu'on descende d'l'arbre ? Si ça s'trouve, ce s'ra pas lui l'premier à s'lasser... » Quoi qu'il en soit, elle a promis d'obéir au ranger et c'est effectivement ce qu'elle compte faire. Mais il lui semble important de comprendre le sens des instructions et pas seulement de s'y conformer. Elle n'est pas militaire, elle, après tout !
La gamine prouve d'ailleurs son désir d'apprendre en observant un silence religieux tandis que Myles lui expose les différences entre les ursidés. Elle hoche la tête : « Ok ! Donc les grizzlis c'est les bad boys des ours, en gros ! » résume-t-elle. Et puis au final elle a retenu l'essentiel au sujet de ces bestioles : plus c'est gros, plus c'est dangereux. Ce qui semble plutôt logique quand on y pense, non ? L'adolescente découvre ensuite la triple cicatrice sur la jambe de son interlocuteur. Ce n'est pas joli et ça laisse présager de la puissance d'un coup de patte. Finalement, l'arbre, c'est peut-être une bonne idée... « La prochaine fois on emportera un bazooka avec nous ! » assure-t-elle. Si une balle de fusil n'est pas suffisante, alors il faudra prendre un calibre un peu plus gros. histoire de ne pas finir avec un mollet en moins. « Et des grenades, aussi ! » Et pourquoi pas un tank lorsque Layla lui aura indiqué l'endroit où en trouver un ? Mais pour l'instant, oui, ils appliqueront la stratégie de l'escalade en priant pour rester entiers.
Le sujet des ours semblant désormais clos, il est temps de passer à la pratique. Myles souhaite s'aventurer hors des sentiers battus pour se perdre. Une drôle d'idée selon l'adolescente qui observe avec scepticisme son aîné. « Se perdre ? » répète-t-elle, refusant presque de croire qu'elle a bien compris ce que son interlocuteur lui a dit. « Ouais mais... T'es sûr qu'on saura r'trouver notre chemin, au moins ? » Sans remettre en doute les capacités d'orientation du ranger, tout ceci ne lui dit rien qui vaille. « On dirait un peu l'scénario d'un film d'horreur, ça ! On commence avec le chant des oiseaux et on termine avec un monstre collé au cul... » Mais bon, c'est lui le boss aujourd'hui ! Zelda hausse à nouveau les épaules et se résout à obéir sans faire preuve d'une trop grande mauvaise volonté. Au pire, elle pourra toujours trouver un peu de satisfaction en lâchant un j'te l'avais dit quand les choses dégénéreront. Le duo commence donc à s'enfoncer dans la forêt sans que rien, pour l'instant, ne vienne véritablement gêner leur progression. « Tu lui as fait quoi ? » s'enquit-elle un peu plus tard, désignant d'un regard la cheville de son accompagnateur. « À l'ours qui a voulu t'bouffer, j'veux dire... » Il s'est vengé, au moins ?
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Re: And into the forest I go, to lose my mind and find my soul
Mar 26 Mai 2020 - 15:56
Myles marchait légèrement en avant sur le chemin qui s’enfonçait dans les bois. La piste était encore visible en dépit des années sans entretien et de la végétation qui l’avait envahie. Il y avait fort à parier qu’il y avait des animaux qui l’empruntaient également. Ils ne suivirent pas bien longtemps le sentier, obliquant bientôt pour s’enfoncer entre les arbres droit vers l’inconnu. L’ancien ranger n’était pas du tout angoissé par cette perspective, à laquelle il était plus qu’habitué. Il se sentait à l’aise, mais ne relâchait pas son attention pour autant. Heureusement, il ne trouvait aucun signe laissant penser qu’ils couraient un risque immédiat.
Entendant Zelda dire qu’il leur aurait fallu de l’armement lourd pour faire face à un grizzly et l’abattre, il eut une grimace qu’il ne chercha pas à masquer. Même s’il était persuadé qu’un certain nombre de survivants au camp auraient trouvé qu’une peau d’ours aurait été du plus bel effet comme tapis dans un bar sous un billard, il n’était pas de cet avis. Le meurtre gratuit n’était pas son genre, et encore moins sur les animaux.
« On n’a aucune raison de tuer gratuitement des animaux. Ils ont le droit de vivre pleinement, comme ils l’entendent, et quelque part c’est bien que l’apocalypse nous l’ait rappelé.
L’Homme avait bien trop longtemps disposé des ressources naturelles et de son environnement selon son bon vouloir, sans se soucier de rien et en écrasant ce qui ne lui convenait pas. L’épidémie avait remis l’humanité à sa juste place en la forçant à retrouver une certaine humilité. Le brun espérait que c’était un point de vue qu’il pourrait faire valoir à l’adolescente. Il avait répondu d’une voix tranquille, un ton qu’il conserva lorsqu’elle lui demanda ce qu’il avait fait à l’ourse qui lui avait laissé cette triple cicatrice au mollet.
- Rien. Elle voulait simplement protéger ses petits. Quand elle a vu que je ne représentais plus un danger, elle m’a laissé tranquille. Il a quand même fallu que je la retrouve pour récolter les données, mais je me suis montré prudent et ça s’est beaucoup mieux passé. C’était quelques jours plus tard, bien sûr, le temps que ma jambe soit soignée…
Myles avait dû reprendre ses recherches de zéro ou presque, passé les soins et quelques jours de repos. Il était parvenu à retrouver la femelle et ses oursons après quelques efforts, et avait pu effectuer son travail de relève de données en toute sécurité cette fois. À n’en pas douter, sa mésaventure avait été riche d’enseignements. Ce qui n’avait rien de surprenant : c’était souvent les erreurs qui permettaient d’apprendre le plus.
Ils continuèrent à s’enfoncer à travers les bois pendant quelques minutes encore, jusqu’à déboucher dans une sorte de petite clairière naturelle où le brun marqua l’arrêt. Ils se trouvaient dans un espace dégagé vaguement circulaire d’où il était possible de voir le ciel. Concentré, l’ancien ranger s’assura que tout était en ordre et qu’il n’y avait pas de danger immédiat avant de hocher la tête d’un air satisfait.
- Ici, on devrait être pas mal. On est tranquilles, sans danger à l’horizon. Tu entends ? Les animaux vivent leur vie sans s’occuper de nous. Ce qui veut clairement dire qu’il n’y a pas de menace. Maintenant, avant que je t’explique comment nous ramener à un point précis, dis-moi un peu ce que tu sais sur les astuces pour se repérer et s’orienter dans la nature ? J’imagine que tu connais deux ou trois trucs ! »
Myles reporta son attention sur Zelda, haussant doucement un sourcil tout en lui adressant un regard bienveillant. Il se pouvait que la jeune fille n’ait pas de bagage à son actif, mais ce ne serait pas un problème. Il voulait simplement s’assurer de ce qu’elle pouvait savoir en amont pour ensuite construire les nouvelles connaissances à partir de ses pré-requis.
Entendant Zelda dire qu’il leur aurait fallu de l’armement lourd pour faire face à un grizzly et l’abattre, il eut une grimace qu’il ne chercha pas à masquer. Même s’il était persuadé qu’un certain nombre de survivants au camp auraient trouvé qu’une peau d’ours aurait été du plus bel effet comme tapis dans un bar sous un billard, il n’était pas de cet avis. Le meurtre gratuit n’était pas son genre, et encore moins sur les animaux.
« On n’a aucune raison de tuer gratuitement des animaux. Ils ont le droit de vivre pleinement, comme ils l’entendent, et quelque part c’est bien que l’apocalypse nous l’ait rappelé.
L’Homme avait bien trop longtemps disposé des ressources naturelles et de son environnement selon son bon vouloir, sans se soucier de rien et en écrasant ce qui ne lui convenait pas. L’épidémie avait remis l’humanité à sa juste place en la forçant à retrouver une certaine humilité. Le brun espérait que c’était un point de vue qu’il pourrait faire valoir à l’adolescente. Il avait répondu d’une voix tranquille, un ton qu’il conserva lorsqu’elle lui demanda ce qu’il avait fait à l’ourse qui lui avait laissé cette triple cicatrice au mollet.
- Rien. Elle voulait simplement protéger ses petits. Quand elle a vu que je ne représentais plus un danger, elle m’a laissé tranquille. Il a quand même fallu que je la retrouve pour récolter les données, mais je me suis montré prudent et ça s’est beaucoup mieux passé. C’était quelques jours plus tard, bien sûr, le temps que ma jambe soit soignée…
Myles avait dû reprendre ses recherches de zéro ou presque, passé les soins et quelques jours de repos. Il était parvenu à retrouver la femelle et ses oursons après quelques efforts, et avait pu effectuer son travail de relève de données en toute sécurité cette fois. À n’en pas douter, sa mésaventure avait été riche d’enseignements. Ce qui n’avait rien de surprenant : c’était souvent les erreurs qui permettaient d’apprendre le plus.
Ils continuèrent à s’enfoncer à travers les bois pendant quelques minutes encore, jusqu’à déboucher dans une sorte de petite clairière naturelle où le brun marqua l’arrêt. Ils se trouvaient dans un espace dégagé vaguement circulaire d’où il était possible de voir le ciel. Concentré, l’ancien ranger s’assura que tout était en ordre et qu’il n’y avait pas de danger immédiat avant de hocher la tête d’un air satisfait.
- Ici, on devrait être pas mal. On est tranquilles, sans danger à l’horizon. Tu entends ? Les animaux vivent leur vie sans s’occuper de nous. Ce qui veut clairement dire qu’il n’y a pas de menace. Maintenant, avant que je t’explique comment nous ramener à un point précis, dis-moi un peu ce que tu sais sur les astuces pour se repérer et s’orienter dans la nature ? J’imagine que tu connais deux ou trois trucs ! »
Myles reporta son attention sur Zelda, haussant doucement un sourcil tout en lui adressant un regard bienveillant. Il se pouvait que la jeune fille n’ait pas de bagage à son actif, mais ce ne serait pas un problème. Il voulait simplement s’assurer de ce qu’elle pouvait savoir en amont pour ensuite construire les nouvelles connaissances à partir de ses pré-requis.
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Re: And into the forest I go, to lose my mind and find my soul
Jeu 28 Mai 2020 - 11:21
Elle est bien d'accord sur le fait que les animaux ont le droit de vivre pleinement et selon leurs souhaits. Zelda hoche d'ailleurs la tête en décochant un regard à son aîné pour lui signifier son approbation. D'un autre côté... « Paraît aussi qu'leur chair est meilleure quand ils grandissent en liberté ! Genre plus tendre, non ? Donc forcément, an tant qu'bonne carnivore, j'suis à fond pour leur épanouissement personnel ! » glisse-t-elle mi-amusée, mi-sérieuse. Elle ne sait pas si c'est vrai mais c'est ce qu'on lui a dit. Et elle croit se souvenir que dans le monde d'avant, on vantait assez régulièrement les mérites de l'élevage en plein air. De toute façon Myles la corrigera si elle a vu faux... « Après j'suis d'accord qu'on doit les laisser vivre, hein, si on a pas faim ! Mais bon, j'dirais qu'la tolérance a quand même des limites ? Parce que si un truc essaie d'me bouffer, qu'ce soit un rôdeur ou une bestiole, moi, j'lui défoncerais sa race ! Ils ont qu'à aller chasser d'autres trucs s'ils veulent rester en bonne santé... » Et puis l'humanité est encore sensée être l'espèce dominante sur cette planète. Ce qui lui donne bien le privilège d'apprendre aux animaux à la respecter et à aller se faire les dents sur d'autres types de viande. Parce que la tienne, elle y tient ! En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'elle admire les gens qui ont des principes et qui s'y tiennent. Et son interlocuteur compte indéniablement parmi ces gens-là puisque, par conviction, il s'est laissé bousiller la jambe...
Quoi qu'il en soit cette histoire semble s'être bien terminée puisque Myles a pu récupérer les données qu'il était alors venu chercher et que, cette fois, il est resté entier. L'adolescente a de la peine à se débarrasser de l'image d'une personne qui met sa main dans les flammes d'un feu, se brûle puis réitère l'expérience quelques temps plus tard en espérant une autre conclusion. Cela dit, c'était plutôt bien vu puisqu'il a obtenu ce qu'il souhaitait... « Pourquoi t'utilisais pas des fléchettes tranquillisantes ? Comme ça, pendant qu'le nounours dormait, t'aurais pu t'amuser avec les p'tits ! Ils sont trop mignons, en plus ! » C'est fou comme les bébés de certaines espèces sont attirants et que d'autres sont tout simplement ignobles. Tout le monde semble s'accorder sur le fait que les chatons, par exemple, sont bien plus charmants que les larves d'insectes... C'est rigolo, ces consensus pris sans une once de concertation. Et plutôt rassurant de constater que l'humanité peut s'accorder sur certains sujets. « En fait tu saurais pas comment fabriquer c'produit qu'ces fléchettes contenaient ? Je pense qu'ça pourrait m'être utile, ça, un jour ou l'autre ! » Peut-être pour endormir Madisson lorsque cette dernière se sent obligée d'ouvrir la bouche ou encore pour calmer les velléités maternelles de Maya ?
Finalement ils parviennent dans un espace dégagé et à peu près circulaire. Zelda savoure un instant les rayons de soleil encore timides - mais ne le sont-ils pas toujours en Amérique ? - et le vent qui parvient à se frayer un chemin pour venir caresser son visage. Toutes ses senteurs, si éloignées du fumet nauséabond de la mort qui rôde, lui rappellent que ce monde vaut la peine que l'on se batte pour lui et que la vie n'est pas toujours une malédiction... Zelda reporte son attention sur son aîné lorsque ce dernier lui demande de nommer les différentes façon dont on peut se repérer et s'orienter dans la nature. Son premier réflexe se manifeste sous la forme de la boussole qu'elle extirpe de sa poche pour la présenter à son instructeur : « Avec ça et une carte, m'semble qu'il y a moyen d'retrouver son ch'min un peu partout, non ? Après l'must ça reste l'GPS, j'pense ? » La technologie, aussi primitive soit-elle, a le mérite de dépanner. Pourtant l'australienne se doute bien que c'est une réponse moins évidente qu'il attend d'elle. « Y'a pas aussi cette étoile, là ? L'étoile polaire ? Genre elle indique toujours l'nord ou un truc du genre ? Faut juste la r'trouver mais en gros, m'semble qu'elle est quelques part... » explique-t-elle en englobant l'entièreté du ciel d'un mouvement circulaire du bras. « .... par là ! » Elle a décidé de se cacher ? Ou alors c'est peut-être logique qu'elle ne la voit pas puisque c'est la journée ? Finalement elle hausse les épaules : « Et puis y'a la chance, aussi ! Des fois il suffit d'marcher et d'avoir du cul pour réussir à s'orienter dans la bonne direction ! » Mais la chance est cependant une alliée peu fiable. Et si elle est venue aujourd'hui dans cette forêt avec Myles, c'est justement pour ne plus avoir à s'y fier...
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Re: And into the forest I go, to lose my mind and find my soul
Mar 9 Juin 2020 - 11:18
Myles ne comptait pas partir sur des débats quant à la place de l’Homme dans le monde et de son rapport à l’animal. Il ne voyait pas les choses de la même manière que bien des gens, mais pour lui l’apocalypse avait prouvé que l’humain n’était pas l’espèce dominante sur la planète. Cela n’avait été qu’une illusion née de l’intelligence humaine alliée à la technologie. Mais Zelda pourrait toujours changer d’avis en grandissant et en mûrissant, et ce n’était pas l’objet de leur présence dans les bois. Il réfléchir un instant à la possibilité de recréer des fléchettes tranquillisantes.
« On n’utilisait des fléchettes tranquillisantes que si on avait besoin d’intervenir directement sur les animaux et de les manipuler, notamment pour s’occuper des colliers-émetteurs. J’imagine qu’on devrait pouvoir fabriquer une substance tranquillisante en utilisant certaines plantes, mais il faudrait faire des recherches là-dessus.
En d’autres termes, le brun n’était pas capable de lui donner une réponse précise à ce sujet en l’état, mais il comptait essayer de trouver des informations là-dessus, à la bibliothèque notamment. L’ancien ranger réfléchissait déjà aux applications qu’un tel outil pourrait avoir, mais il finit par chasser cela dans un coin de son esprit. La leçon avait commencé, et il écouta avec attention les réponses de l’adolescente à sa question.
- Le GPS est bien pratique, mais impossible ou presque à utiliser aujourd’hui. La carte et la boussole sont une bonne méthode, mais encore faut-il savoir où tu te trouves pour te repérer sur la carte. Et dans le cas où tu n’as rien de tout ça, il faut encore savoir t’en sortir.
Myles s’était douté qu’il aurait droit à des réponses de ce type, en utilisant les moyens les plus modernes encore à disposition. Il ne pouvait nier qu’un GPS rendait d’immenses services, mais la couverture réseau n’était plus ce qu’elle était, avec des satellites voués à disparaître et des antennes relais sans entretien. Ils avaient la chance d’avoir de l’électricité à disposition au camp, mais cela pouvait ne pas durer dans l’avenir… En bref, il fallait se baser sur ce que l’environnement mettait à leur disposition.
- L’étoile polaire est ce qu’il y a de plus sûr si tu veux t’orienter la nuit. Si tu sais la repérer, tu devrais pouvoir trouver ton chemin facilement. Mais se déplacer la nuit est très dangereux…
L’ancien ranger se mit à expliquer à l’adolescente les rudiments de l’orientation par les étoiles, qui était indéniablement la méthode la plus fiable, utilisée depuis des lustres par l’humanité, mais qui n’était pas facile à apprivoiser et comportait des problèmes. En cas de ciel voilé, de terrain non dégagé, il était difficile d’apercevoir quoi que ce soit. Sans compter que se déplacer de nuit exposait aux rôdeurs…
Il lui esquissa ainsi la méthode, qu’il comptait plutôt lui exposer une nuit, pour une leçon particulière, et sans quitter le camp. Il lui évoqua la manière de repérer l’étoile polaire grâce à la position de la Grande Ourse, puis la façon de déduire sa direction en fonction du mouvement des étoiles. Mais comme ce serait l’objet d’une leçon ultérieure, il décida de s’intéresser plutôt à des méthodes diurnes.
- Pour te déplacer de jour, tu peux faire confiance à quelques indicateurs. Ce n’est pas toujours fiable à cent pour cent, mais c’est une aide assez efficace. Tu peux repérer le feuillage des arbres en été, qui est plus touffu du côté ensoleillé, au sud. La mousse sur les troncs peut aussi parfois te donner des indications, elle est généralement située sur le côté nord d’un tronc, là où il fait plus frais et humide. Mais le meilleur moyen de te diriger, ce sera d’utiliser le soleil.
Myles fit signe à la jeune fille de le suivre pour lui montrer ce dont il parlait. Il lui montra ainsi la différence de densité entre le feuillage des feuilles du côté le plus et le moins exposé à la lumière. Il lui montra également où se trouvait le plus souvent la mousse, dans le côté le plus ombragé du tronc ou du rocher où elle se trouvait. Bien sûr, il fallait toujours prendre ces informations avec des pincettes : y avait-il de l’ombre produite par un obstacle qui pouvait influencer la position de la mousse ? Des éléments du paysage à prendre en compte ? En déterminant où se trouvait le nord, elle pouvait ainsi s’orienter dans la nature et corriger sa trajectoire si nécessaire.
Lorsqu’il fut question de lui expliquer comment procéder avec le soleil, l’ancien ranger conduisit son élève dans la clairière à nouveau, non sans avoir récolté un bâton au passage. Il s’installa en tailleur sur le sol au centre de la clairière, attendant que Zelda s’installe à son tour pour commencer sa leçon. Il lui rappela ainsi les fondamentaux : le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest, et que l’arc décrit par le soleil serait le meilleur moyen pour elle de maintenir une direction et de s’assurer qu’elle n’en déviait pas. En revanche, si elle voulait atteindre un point précis, il lui faudrait déterminer sa direction plus précisément et se baser sur le sud, qui était un point cardinal moins sujet à varier.
Le brun lui fit la démonstration d’une méthode à répéter pour vérifier sa direction lors de ses déplacements. Il lui montra comment ficher un bâton en terre dans un endroit exposé au soleil pour créer une ombre. Il s’agissait ensuite de marquer la position du haut de l’ombre avec une pierre, un piquet ou un autre bâton. Il fallait ensuite attendre que l’ombre se déplace de quelques pouces, ce qui pouvait prendre de longues minutes, puis de marquer le haut de la nouvelle ombre comme précédemment. Une fois ce résultat obtenu, il fallait tracer une ligne droite passant par ces deux marques pour obtenir une ligne est-ouest. La première marque étant ainsi plus proche de l’ouest et la seconde de l’est, puisque le soleil se déplaçait en sens inverse. Il suffisait ensuite d’une nouvelle ligne coupant la première à angle droit à n’importe quel endroit pour avoir une ligne nord-sud approximative. De cette façon, il était possible de se déplacer dans n’importe quelle direction.
Myles s’interrompit à la fin de sa démonstration pour s’assurer que la jeune fille avait compris. Il était conscient que cela n’avait rien d’évident, mais apprendre à survivre ne l’était pas forcément, après tout.
- Tu penses que tu peux nous ramener sur le chemin, en utilisant ces méthodes ? »
« On n’utilisait des fléchettes tranquillisantes que si on avait besoin d’intervenir directement sur les animaux et de les manipuler, notamment pour s’occuper des colliers-émetteurs. J’imagine qu’on devrait pouvoir fabriquer une substance tranquillisante en utilisant certaines plantes, mais il faudrait faire des recherches là-dessus.
En d’autres termes, le brun n’était pas capable de lui donner une réponse précise à ce sujet en l’état, mais il comptait essayer de trouver des informations là-dessus, à la bibliothèque notamment. L’ancien ranger réfléchissait déjà aux applications qu’un tel outil pourrait avoir, mais il finit par chasser cela dans un coin de son esprit. La leçon avait commencé, et il écouta avec attention les réponses de l’adolescente à sa question.
- Le GPS est bien pratique, mais impossible ou presque à utiliser aujourd’hui. La carte et la boussole sont une bonne méthode, mais encore faut-il savoir où tu te trouves pour te repérer sur la carte. Et dans le cas où tu n’as rien de tout ça, il faut encore savoir t’en sortir.
Myles s’était douté qu’il aurait droit à des réponses de ce type, en utilisant les moyens les plus modernes encore à disposition. Il ne pouvait nier qu’un GPS rendait d’immenses services, mais la couverture réseau n’était plus ce qu’elle était, avec des satellites voués à disparaître et des antennes relais sans entretien. Ils avaient la chance d’avoir de l’électricité à disposition au camp, mais cela pouvait ne pas durer dans l’avenir… En bref, il fallait se baser sur ce que l’environnement mettait à leur disposition.
- L’étoile polaire est ce qu’il y a de plus sûr si tu veux t’orienter la nuit. Si tu sais la repérer, tu devrais pouvoir trouver ton chemin facilement. Mais se déplacer la nuit est très dangereux…
L’ancien ranger se mit à expliquer à l’adolescente les rudiments de l’orientation par les étoiles, qui était indéniablement la méthode la plus fiable, utilisée depuis des lustres par l’humanité, mais qui n’était pas facile à apprivoiser et comportait des problèmes. En cas de ciel voilé, de terrain non dégagé, il était difficile d’apercevoir quoi que ce soit. Sans compter que se déplacer de nuit exposait aux rôdeurs…
Il lui esquissa ainsi la méthode, qu’il comptait plutôt lui exposer une nuit, pour une leçon particulière, et sans quitter le camp. Il lui évoqua la manière de repérer l’étoile polaire grâce à la position de la Grande Ourse, puis la façon de déduire sa direction en fonction du mouvement des étoiles. Mais comme ce serait l’objet d’une leçon ultérieure, il décida de s’intéresser plutôt à des méthodes diurnes.
- Pour te déplacer de jour, tu peux faire confiance à quelques indicateurs. Ce n’est pas toujours fiable à cent pour cent, mais c’est une aide assez efficace. Tu peux repérer le feuillage des arbres en été, qui est plus touffu du côté ensoleillé, au sud. La mousse sur les troncs peut aussi parfois te donner des indications, elle est généralement située sur le côté nord d’un tronc, là où il fait plus frais et humide. Mais le meilleur moyen de te diriger, ce sera d’utiliser le soleil.
Myles fit signe à la jeune fille de le suivre pour lui montrer ce dont il parlait. Il lui montra ainsi la différence de densité entre le feuillage des feuilles du côté le plus et le moins exposé à la lumière. Il lui montra également où se trouvait le plus souvent la mousse, dans le côté le plus ombragé du tronc ou du rocher où elle se trouvait. Bien sûr, il fallait toujours prendre ces informations avec des pincettes : y avait-il de l’ombre produite par un obstacle qui pouvait influencer la position de la mousse ? Des éléments du paysage à prendre en compte ? En déterminant où se trouvait le nord, elle pouvait ainsi s’orienter dans la nature et corriger sa trajectoire si nécessaire.
Lorsqu’il fut question de lui expliquer comment procéder avec le soleil, l’ancien ranger conduisit son élève dans la clairière à nouveau, non sans avoir récolté un bâton au passage. Il s’installa en tailleur sur le sol au centre de la clairière, attendant que Zelda s’installe à son tour pour commencer sa leçon. Il lui rappela ainsi les fondamentaux : le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest, et que l’arc décrit par le soleil serait le meilleur moyen pour elle de maintenir une direction et de s’assurer qu’elle n’en déviait pas. En revanche, si elle voulait atteindre un point précis, il lui faudrait déterminer sa direction plus précisément et se baser sur le sud, qui était un point cardinal moins sujet à varier.
Le brun lui fit la démonstration d’une méthode à répéter pour vérifier sa direction lors de ses déplacements. Il lui montra comment ficher un bâton en terre dans un endroit exposé au soleil pour créer une ombre. Il s’agissait ensuite de marquer la position du haut de l’ombre avec une pierre, un piquet ou un autre bâton. Il fallait ensuite attendre que l’ombre se déplace de quelques pouces, ce qui pouvait prendre de longues minutes, puis de marquer le haut de la nouvelle ombre comme précédemment. Une fois ce résultat obtenu, il fallait tracer une ligne droite passant par ces deux marques pour obtenir une ligne est-ouest. La première marque étant ainsi plus proche de l’ouest et la seconde de l’est, puisque le soleil se déplaçait en sens inverse. Il suffisait ensuite d’une nouvelle ligne coupant la première à angle droit à n’importe quel endroit pour avoir une ligne nord-sud approximative. De cette façon, il était possible de se déplacer dans n’importe quelle direction.
Myles s’interrompit à la fin de sa démonstration pour s’assurer que la jeune fille avait compris. Il était conscient que cela n’avait rien d’évident, mais apprendre à survivre ne l’était pas forcément, après tout.
- Tu penses que tu peux nous ramener sur le chemin, en utilisant ces méthodes ? »
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Re: And into the forest I go, to lose my mind and find my soul
Mer 10 Juin 2020 - 8:32
Il faut dire que si elle était une ourse elle n'aimerait pas qu'on lui tire une fléchette tranquillisante dessus. Après, bien sûr, c'est toujours mieux qu'une balle... Mais si les vétérinaires ou les rangers ne les utilisaient que pour des manipulations bien précises, ce n'était sûrement pas par hasard. Zelda étant inexpérimentée dans ce domaine, elle veut bien se fier à la sagesse des professionnels. Mais n'empêche qu'il n'aurait pas de belles cicatrices à arborer, Myles, s'il avait eu recours à l’anesthésie pour écarter le danger. D'un autre côté, il n'aurait aucune fierté à en tirer... « Ce serait génial si on arrivait à fabriquer du tranquillisant, ouais ! » approuve-t-elle lorsque son interlocuteur lui laisse entendre que les plantes pourraient être une solution. « On aurait moins d'mal à capturer des gens pour les interroger, par exemple ! Y'aurait juste plus b'soin d's'approcher d'eux pour les assommer... » En réalité elle voit pas mal d'applications différentes pour une telle substance. La principale, bien sûr, consiste à endormir les personnes qui la saoulent. Mais Myles n'aimerait sûrement pas entendre une telle chose. Zelda a déjà noté à quel point il était concentré sur son enseignement. L'australienne trouve ça vraiment sympathique de sa part. Ça prouve qu'il a à coeur de la former et qu'il voit un certain potentiel en elle. Personne n'aime perdre son temps après tout. Et encore davantage avec une personne qui n'en vaut pas la peine, n'est-ce pas ?
Un peu plus tard, après s'être volontairement laissé aller à l'égarement, le duo entre finalement dans le vif du sujet. Savoir se repérer et s'orienter est la base de la survie. L'australienne a déjà pu s'en rendre compte alors qu'elle déambulait sur les routes, sans carte ni boussole pour se guider. De toute façon, elle n'aurait pas vraiment été capable de lire l'une et l'autre correctement. Combien de fois s'est-elle demandée si elle n'était pas revenue sur ses pas et ressenti cette impression horrible, désespérante, d'être perdue ? Trop pour les compter. Et, surtout, ne plus avoir de réitérer l'expérience. Alors après avoir délivré ses réponses au frère de Johnson, la jeune espionne se mure dans un silence religieux. Le genre de silence qui pourrait faire pâlir les enseignants de l'école. Consciente de l'importance de ces cours, Zelda se focalise sur chacune des explications de Myles. Un jour, peut-être, elles lui sauveront la vie. N'est-ce pas une raison suffisante pour écouter ? L'adolescente compile soigneusement les informations que le ranger lui délivre dans un coin de sa mémoire et hoche constamment la tête pour lui indiquer qu'elle comprend. Elle n'a pas davantage peur de lui demander de répéter lorsqu'une subtilité lui échappe. Elle n'a pas à rougir parce qu'elle ne comprend pas quelque chose du premier coup, pas vrai ?
Le problème c'est qu'en focalisant son attention sur son mentor, qu'en se laissant guider d'un bout à l'autre de cette clairière pour les besoins de la leçon, l'australienne a fait abstraction du reste de son environnement. Tant et si bien que lorsque Myles lui demande de les ramener à la voiture, elle grimace en prenant conscience qu'elle ne sait même plus par où ils sont arrivés. « T'as fait exprès !! » lui reproche-t-elle, un peu agacée mais surtout amusée. C'est bien joué ! Même en sachant le but de leur escapade en forêt, elle est parvenue à l'oublier tant la leçon était intéressante. « Dis, juste pour être sûre... Toi tu sais où elle se trouve la voiture, hein ? » glisse-t-elle, une fugace moue d'inquiétude venant assombrir ses traits encore juvéniles. Oui, bien sûr ! C'est une question idiote ! Pas vrai ? Le doute l'étreint un instant puis elle se rappelle à l'ordre. C'est à elle de trouver le chemin. Après tout elle n'aura pas toujours quelqu'un sur qui se reposer... « Ok, ok... » souffle-t-elle, fermant les yeux pour retrouver la sérénité bénéfique aux déductions. « Quand on est sortis d'la voiture, le soleil était d'vant nous ! Et maintenant il est à notre gauche ! » Elle se tourne pour s'aligner sur l'astre et s'octroie le droit d'éliminer toutes les directions qui se trouvent maintenant face à elle. C'est toujours ça de pris !
Elle explique le cheminement de sa pensée d'un air quelque peu absent à son aîné puis se passe une main sur le menton en observant les arbres et leur mousse. Elle se sent capable de retrouver le nord mais elle voit mal en quoi ça l'aiderait à retrouver la voiture. Cela fait, grâce à la mousse et à la densité des feuilles, elle sort sa carte et la déplie sur l'herbe fraîche. Est-ce que la clairière y est indiquée ? En tout cas elle remonte du doigt le chemin parcouru depuis Fort Ward et l'arrête à sur une zone de la forêt. « On s'est garés par là, nous, non ? » demande-t-elle à son mentor, désignant d'un mouvement circulaire une zone assez vaste. Elle espère qu'il lui donnera un petit coup de pouce. « Si j'savais à peu près où on doit aller sur la carte, j't'avoue que ça m'aiderait un max' ! Parce que là... » Oui, elle patauge. Comme quoi c'est toujours un peu délicat de passer de la théorie à la pratique. Et dire qu'elle croyait avoir tout retenu... « Allez, s'te-plaît ! Un p'tit indice ! Juste un ! » quémande-t-elle avec un petit sourire au coin des lèvres. « Parce que sinon, j'te l'dis, on est pas prêts d'rentrer à la maison à c'rythme-là... » Et il se trouve qu'elle ne comptait pas vraiment passer la nuit dans cette forêt, à la base. C'est sympa, les arbres et les animaux sauvages. Mais ça ne vaut pas une bonne douche et un lit bien chaud... « Allez Myles ! Sois cool avec ton élève favorite ! » Et peut-être sa seule élève, aussi. Mais ça compte quand même, non ?
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